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Jours tranquilles à Paris
26 mai 2018

Macron salue « un dialogue extrêmement direct et franc » avec Poutine

poutine macron

Selon l’Elysée, la visite du président français en Russie a permis d’avancer sur plusieurs dossiers, comme la Syrie et le nucléaire iranien.

Au deuxième jour de sa visite officielle en Russie, Emmanuel Macron a invité, vendredi 25 mai, Vladimir Poutine à « ancrer la Russie dans l’Europe », affirmant sa conviction que le pays « a son histoire et son destin dans l’Europe ».

Le président français s’exprimait au côté de son homologue Vladimir Poutine, visiblement détendu, à la tribune du Forum économique de Saint-Pétersbourg, dont la France était l’invitée d’honneur, avec le Japon.

Pour M. Macron, « une fenêtre d’opportunité » s’ouvre pour qu’une « nouvelle dynamique » s’installe entre Moscou, où M. Poutine vient d’entamer un quatrième mandat, et l’Europe, bousculée par la décision du président américain, Donald Trump, de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien.

« Rétablir la confiance »

Plus réservé que son hôte, le président russe s’est félicité de l’ambiance « très ouverte » de la rencontre avec M. Macron, avec lequel il s’était entretenu pendant trois heures, jeudi, sous les ors du Palais Constantin, en périphérie de l’ancienne capitale impériale russe (Nord-Ouest).

Ces discussions ont permis d’« avancer », selon l’Elysée, sur les dossiers extrêmement complexes du nucléaire iranien et de la Syrie, sur lesquels Moscou et Paris voient un intérêt à coopérer plus étroitement.

« La France est notre partenaire ancien, traditionnel et fiable. (…) Elle a toujours aspiré à défendre sa souveraineté, ce qui est un gage de stabilité dans la relation », a souligné M. Poutine. Mais il n’a pas exprimé publiquement la volonté de renforcer les relations avec les pays de l’Union européenne, alors que s’appliquent toujours les sanctions prises lors des crises de l’Ukraine en 2014 et de la Crimée.

Pour sa part, M. Macron a loué un « dialogue extrêmement direct et franc » avec Vladimir Poutine. Mais il n’a pas caché que la tâche allait être ardue pour « rétablir la confiance » entre Moscou et l’Europe de l’Ouest, après « vingt-cinq ans d’incompréhension ».

Une cinquantaine d’accords et de contrats signés

« L’image de l’Europe s’est beaucoup dégradée en Russie » où elle « est perçue comme faible, perdant ses repères », alors que la Russie se voit comme « un point de référence conservateur », a-t-il regretté en s’entretenant jeudi soir avec Natalia Soljenitsyne, la veuve du célèbre écrivain et dissident.

Mme Soljenitsyne l’a appelé à agir pour rapprocher son pays de l’Europe. « La Russie doit faire partie de l’Europe. Sinon, cela la poussera vers la Chine », selon elle.

Malgré les tensions des dernières années, la France est restée économiquement très présente en Russie, avec quelque 500 entreprises employant près de 170 000 salariés. Parmi la cinquantaine d’accords de coopération et de contrats signés au cours de la visite, le plus important prévoit l’entrée du groupe français Total dans un nouveau projet géant de gaz naturel liquéfié dans l’Arctique russe de Novatek, pour 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros).

Le président français a, par ailleurs, annoncé avoir évoqué avec M. Poutine les cas du réalisateur ukrainien emprisonné Oleg Sentsov et du cinéaste russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence.

Métaphore sportive

Emmanuel Macron a également rencontré, jeudi, Alexandre Tcherkassov, un responsable de la principale organisation russe de défense des droits de l’homme, Memorial, et d’autres militants des droits de l’homme russe, selon l’Elysée. « Un important geste de soutien », s’est félicitée Tania Lokchina, de l’antenne russe de Human Rights Watch.

Le chef de l’Etat a déclaré espérer revenir prochainement en Russie, mais cette fois pour soutenir l’équipe de France si elle se qualifie pour les demi-finales du Mondial 2018 (14 juin-15 juillet). Ce qui lui a permis de filer la métaphore sportive, en espérant que les relations entre Paris et Moscou s’inspirent du judo, prisé par Vladimir Poutine, qui « repose sur le respect de l’adversaire », et son sport de prédilection, le football, qui est « un sport collectif ».

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