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Jours tranquilles à Paris
15 septembre 2018

Et, le 4 septembre 1981, Myriam enleva le bas...

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Dans le quatrième volume du hors-série « Les décennies Paris Match : nos années 1980 », notre magazine revient sur une folle décennie de publicité. Comment oublier « Perrier, c’est fou », le ticket chic et choc de la RATP ou Michel Leeb en costume est à quatre pattes pour l’insecticide Baygon ? Sans zapper l’amusant et sexy « caprice à deux » de Caprice des dieux dans un téléphérique, Dominique Lavanant s’exclamant « qu’est-ce que je peux sucer ! » pour les bonbons La Vosgienne, le très cinématographique Loulou de Cacharel… ni le fantasme incarné par Grace Jones, l’égérie de Jean-Paul Goude, qui recrache une Citroën dans le désert. Les spots publicitaires sont inventifs, drôles, parfois bling-bling et bientôt plus réfléchis pour la politique (Chirac, Mitterrand). Il règne à cette époque une effervescence créative exceptionnelle. Les grandes agences foisonnent : Euro RSCG (pour Roux, Séguéla, Cayzac, Goude), BDDP (même principe) ou, plus exotique, Australie. L’avenir leur appartient. La preuve avec… Avenir, qui crée le buzz à la fin de l’été 1981 en hissant une inconnue au top.

Chose promise, chose due… Mais d’abord, un petit suspense d’une semaine qui fit le buzz dans le Tout-Paris de la pub et des médias. Flash-back : on est le 30 août 1981. Des milliers d’affiches, grand format, siglées « Avenir » propulsent une jeune fille – Myriam – qui, visiblement n’a pas froid aux yeux, sur le devant de la scène. Topless, mains sur les hanches, la brunette, regard noir perçant et cheveux courts, interpelle les passants d’un aguichant : « Demain, j’enlève le bas ! » La pulpeuse n’impose pas une silhouette de top model et ne répond donc guère aux canons de beauté en vogue.

Deux précédentes candidates s’étant récusées, c’est elle qui, soudain, s’est trouvée en première ligne, un peu « à l’insu de son plein gré ». Son ami, Jean-François Jonvelle, très en vogue dans le monde de la photo de charme, a su la pousser vers le studio et convaincre le directeur artistique de l’agence C.L.M, Joël Le Berre, de jouer le jeu avec sa protégée. Car c’est bien d’un jeu qu’il s’agit, ou d’un gag à enjeu, au choix. En quelques jours, l’inconnue la plus célèbre de France illustre l’un des plus beaux coups de l’histoire de la publicité, si créative par ailleurs dans ces années 1980.

Le battage est tel qu’il dépasse toutes les espérances de l’annonceur

Et, le 4 septembre, alors qu’il est au comble de l’affriolant suspense, Paris se retrouve inondé d’affiches XXL, arborant fièrement le titre : « Avenir, l’afficheur qui tient ses promesses. » De fait, Myriam a bien enlevé le bas, mais sa pose la montre de dos, pudiquement tournée vers le bleu horizon de la mer. Beaucoup apprécient sa nudité bronzée et ses courbes harmonieuses. Ceux qui, en revanche, guettaient le strip-tease côté face en ont le voyeurisme frustré.

Le battage est tel qu’il dépasse toutes les espérances de l’annonceur. On ne parle plus que d’elle. Vite, on cherche à en savoir plus sur Myriam. On apprend, en vrac, qu’elle n’a pas 20 ans, qu’elle a quitté sa famille aux tourments de l’adolescence, qu’elle fut tantôt journalière dans les vignobles à la saison des vendanges, plombière amateur et danseuse de circonstance ; enfin qu’elle vient de tenter sa chance dans le mannequinat – ce qui permit à Jonvelle de la remarquer… Source : Paris Match

http://jourstranquilles.canalblog.com/tag/jean%20fran%C3%A7ois%20jonvelle

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