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Jours tranquilles à Paris
17 septembre 2018

JANE FONDA

fondaaaa

Paradoxale Jane Fonda par Christophe Croshouplon 

Fille d'Henry Fonda, pas vraiment un acteur gauchiste, et d'une mère internée en hopital psychiatrique et qui se suicidera quand sa fille était agée de douze ans, Jane Fonda demeure à la fois l'incarnation d'une actrice activiste très engagée dans la contre-culture des années soixante-dix contre la guerre au Vietnam, et la madonne de l'aérobic made in USA, épouse d'un magnat de la presse. Autant dire un authentique paradoxe. L'actrice, elle, eut besoin de plus de dix ans pour enfin, après une succession de roles classiques dans des productions hollywoodiennes de genres, exploser et se faire un nom sur la scène internationale. Ce furent Barbarella, film de son mari de l'époque Roger Vadim, le découvreur de Bardot, une heroic fantasy à la Flash Gordon hyper sexuée à la Helmut Newton. Puis On achève bien les chevaux de Sidney Pollack, une tragédie sur les années de dépression, un film tres désespéré à l'engagement politique évident.

A compter de, la carrière cinématographique de la fille de Henry Fonda prit son envol, en même temps qu'une réputation d'emmerdeuse parfois accusée d'anti patriotisme – surtout après sa photographie assise sur le siège d'un canon anti-aérien nord-vietnamien, coiffée d'un casque militaire. Photo qui fit scandale et la fit se faire détester par les américains conservateurs, ceux qui aimaient tant son père.

Klute, ou elle irradie dans le rôle d'une prostituée, lui apporta son premier oscar de la meilleure actrice, et les hommages de sa profession. La décennie lui offrit d'autres grands rôles, et uniquement celle-là, car la carrière de Jane prit en quelque sorte fin avec La maison du lac, aux cotés de son père, en 1982, à la quarantaine. Après, ce fut surtout l'aérobic et ses cassettes vidéo, autant dire … un autre genre …Il y eut Tout va bien de Jean-Luc Godard en France, L'oiseau bleu de Cukor – pas vraiment un chef d'œuvre -, Maison de poupée de Joseph Losey – pas un de ses meilleurs -, Le syndrome chinois – sur la guerre au Vietnam, l'année de Apocalypse now … -, le superbe Julia de Fred Zinnemann – un de ses rares chefs d'œuvre. Et puis un retour sous la caméra de Pollack aux cotés de Robert Redford, avec Le cavalier électrique, un bon film sans plus. Sans oublier en 1978 Le retour, pour lequel elle reçut sa seconde statuette à Hollywood.

On avait eu avant La poursuite impitoyable avec Arthur Penn, Les félins de René Clément en 1964 aux cotés d'Alain Delon, Pieds nus dans le parc, La tête à l'envers, et quelques autres – tout ca dans les années 60.

Dans les années 80, pas grand chose de valable, une comédie de seconde main, Comment se débarrasser de son patron, un Pakula moyen, Une femme d'affaires, un Lumet moyen, Le lendemain du crime, un western moyen, Old gringo. Autant dire pas grand chose, à l'exception de la très belle Maison du lac aux cotés de son père et de Katharine Hepburn. Fonda, on retient le sex symbol, la femme engagée, l'actrice au jeu Actor Studio en rupture avec le classicisme, le féminisme affiché, la lutte contre les guerres au Vietnam puis en Irak, un sourire éclatant, un français parfait – presque autant que Jodie Foster. Quelques films surnagent, peu en définitive, souvent elle donna son nom à des productions indignes de son talent. Après Stanley et Iris en 1990, une bluette, 14 ans d absence jusqu’à Sa mère ou moi, une comédie poussive aux cotés de l'insignifiante Jennifer Lopez, et depuis, trois fois rien.

En dépit d'un bilan assez faible, on peut parler de star, ou davantage d'anti-star pour cette actrice dont le charisme et la beauté comme le talent ne font aucun doute. Pas carriériste, capable de se mettre en danger pour aller à rebrousse poil du politiquement correct, et en même temps – aérobic – typiquement américaine dans certaines de ses manifestations les plus caricaturales. Bref, impossible à étiqueter, la dame …

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