Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
3 novembre 2018

Exposition sur la Grande Guerre à Auray

1914-18. L’épisode peu connu des « indésirables »

Ils étaient Allemands, Autrichiens, Hongrois, civils vivant en France en 1914 mais internés lors de la déclaration de la guerre en août 1914. Plusieurs villes bretonnes durent en héberger, notamment Auray. Retour sur un épisode peu connu de l’histoire d’Auray.

Une série d’animations accompagne la passionnante exposition « 1914-1918, une histoire alréenne de la Première Guerre mondiale », à la chapelle du Saint-Esprit. Mardi soir au Petit Théâtre, Geneviève Hamon, responsable du service Archives et patrimoine de la ville, a présenté un exposé très instructif sur un épisode méconnu du début de la guerre : l’incarcération des « Austro-Allemands » présents en France au début des hostilités.

Comme d’autres villes en France, y compris en Bretagne (Brest et Hennebont notamment), Auray dut héberger ces 698 internés civils, hommes, femmes et enfants, « accueillis » à la gare d’Auray le 5 septembre 1914. La plupart furent hébergés dans les appartements de la caserne Du Guesclin (chapelle du Saint-Esprit) dans des conditions très précaires : « À leur arrivée, ils étaient littéralement sur la paille, mais ils confectionnèrent rapidement de la literie en achetant des tissus aux commerçants locaux ».

Les mieux nantis logeaient dans l’un des quatre hôtels de l’époque : Le Galopin et Les Voyageurs à la gare, Le Lion d’Or et La Tour d’Auvergne dans le centre-ville. D’autres encore avaient trouvé des chambres à louer chez l’habitant.

Le journal de borddu secrétaire de mairie

La conférencière a repris notamment le journal de bord de Victor Creff, secrétaire de mairie, qui notait scrupuleusement les détails relatifs au séjour de ces « indésirables », selon ses propres termes. Malgré la hausse des prix liée à la guerre, la ville était tenue de les nourrir gratuitement : un plat chaud le midi, un potage le soir, et pour les Juifs qui ne mangent pas de porc, « tant pis pour eux » !

Certains travaillèrent gratuitement à l’hôpital militaire temporaire. Les femmes durent tricoter des chaussettes et des cache-nez pour les soldats français. Les mieux qualifiés, plus chanceux, trouvèrent des emplois salariés dans la confection, le bâtiment, la meunerie, la boulangerie, ou comme bonnes à tout faire pour les femmes.

La population locale n’était guère compatissante envers ces civils « ennemis » à charge. Progressivement, les femmes et les enfants furent autorisés à regagner leurs pays d’origine, et les hommes furent redirigés vers d’autres centres d’hébergement. « En février 1915, il ne restait à Auray que six internés civils : deux boulangers et leur famille qui avaient remplacé les boulangers alréens partis au front ».

Prochaines animations : une visite aujourd’hui

Deux autres conférences seront données à 18 h au Petit Théâtre : mardi 6 novembre, « La grippe espagnole à Auray en 1918 », par Christian Chaudré ; et mardi 13 novembre, « Journal de bord de Victor Creff », extraits lus par Pascal Gain.

Trois visites commentées sont encore au programme, toutes le samedi à 15 h : ce 3 novembre, le Manoir de Moncan par Annick Guillou-Moinard ; le 10 novembre, l’exposition au Saint-Esprit commentée par Geneviève Hamon ; et le 17 novembre place Maréchal-Leclerc, décryptage du monument aux Morts avec Lydia Dréan.

PratiqueExposition ouverte tous les jours jusqu’au 18 novembre,

de 14 h à 18 h, chapelle du Saint-Esprit.

Entrée libre.

Renseignements au 02 97 24 18 32 ou par courriel :patrimoine@ville-auray.fr

DSCN8054

DSCN8055

DSCN8056

DSCN8057

DSCN8058

DSCN8059

DSCN8060

DSCN8061

DSCN8062

DSCN8063

DSCN8064

DSCN8065

DSCN8066

DSCN8067

DSCN8068

DSCN8069

DSCN8070

DSCN8071

DSCN8072

DSCN8073

DSCN8074

DSCN8075

DSCN8076

DSCN8077

DSCN8078

DSCN8079

DSCN8080

DSCN8081

DSCN8082

DSCN8083

DSCN8084

DSCN8085

Publicité
Commentaires
Publicité