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Jours tranquilles à Paris
9 novembre 2018

AURAY - La vie quotidienne pendant la Grande Guerre

auray1418

En haut, la place de la mairie au début du XXe siècle. A droite, des kermesses organisées au château de Moncan ont permis de réunir des fonds pour les œuvres de bienfaisance. En bas, de gauche à droite : le livret d’un concert tombola proposé en août 1915 à la salle des fêtes. Proposée à la chapelle du Saint-Esprit, une exposition permet actuellement de se plonger dans l’histoire alréenne pendant le Grande Guerre. Une affiche publiée pendant la Grande Guerre.

Pouponnière

Dès le début de la guerre, Auray, chef-lieu de canton au commerce actif, prend des mesures sociales. Pour permettre aux mères de travailler, une pouponnière est créée salle Saint-Joseph pour garder en journée les enfants (un mois à 2 ans). Dans les écoles, des « fourneaux économiques » sont créés « pour nourrir aux frais de la Ville, de 8 h du matin à 7 h du soir, les enfants au-dessous de 10 ans dont les pères sont partis à la guerre ». Fin août, ces dispositifs prennent fin, avec le versement des allocations militaires.

Allocations

Épouses et mères de soldats en perçoivent, après inscription. Fin 1914, les demandes sont « si nombreuses » à la sous-préfecture que « les erreurs pullulent ». Certaines femmes n’ont toujours rien reçu. « Pourquoi adresser le tout à Lorient ? Au chef-lieu de canton, on pourrait tout arranger avec plus d’ordre, de justice et surtout de célérité. » En 1916, 625 personnes touchent des allocations militaires. En mars 1917, la Ville compte 6 244 habitants.

Réfugiés

De 1914 à 1921, 816 réfugiés des zones de conflit ont été accueillis à Auray. En septembre 2014, ils sont 140 à arriver. Les trains « déversent » dans les gares de Bretagne « des foules qui fuient devant la horde sanguinaire ». Partis précipitamment, ils « n’ont pu emporter ni linge, ni vêtements ». En septembre 1915, 160 réfugiés du Nord arrivent. Ils sont logés à l’école communale des garçons « où de la paille fraîche leur fut distribuée pour s’y reposer ». Beaucoup d’enfants et jeunes en font partie. « On va s’occuper de les loger plus convenablement ». En décembre, 32 enfants arrivent de Thann (Alsace), avec leur institutrice.

Travail

En septembre 1914, une usine se retrouve sans travail : son patron fait appel à la mairie, qui octroie du pain à ces familles et à d’autres. Des équipes de dix hommes sont employées une semaine sur deux, notamment à l’école neuve des filles. En février 2016, un comité d’action agricole est mis en place. Sa mission : « Assurer le travail et l’ensemencement de toutes les terres. »

Vêtements

À la caserne Duguesclin, en novembre 2014, une centaine de femmes et enfants « tricotent ». Quinze Austro-allemands, tailleurs, « coupent et cousent toute la journée » : caleçons, tricots, ceintures en flanelle « pour nos soldats ». Ce mois, « plus de 1 000 vêtements chauds » ont été expédiés via la préfecture, laquelle fournit l’étoffe. Les tailleurs sont payés à la journée « à raison d’un bâton de chocolat d’une valeur de 0,07 centimes ».

Solidarités

En mai 1917, le nombre de prisonniers de guerre des cantons d’Auray et Pluvigner est estimé à 350. Les colis expédiés à ces hommes par le Comité alréen de secours s’élève alors à 4 880 en trois ans. Afin de réunir des fonds pour les œuvres, des fêtes et concerts sont organisés, notamment à la salle des fêtes (Petit théâtre) et sous les halles. Début août 1915, un « concert tombola » réunit 700 personnes. Des lots sont offerts par les habitants : cidre, huîtres, pommes de terre… Les écoliers vendent des insignes. Des kermesses ont lieu au château de Moncan. En mai 1916, on en est au 23e envoi de colis : biscuits, chocolat, boîtes de sardines, de pâté, confiture et deux paquets de tabac. Par ailleurs, de 1914 à fin 1915 (date de sa fermeture), des habitants versent des cotisations mensuelles à la Croix-Bleue, cantine gratuite tenue par les femmes de cheminots, pour les soldats passant en gare d’Auray. En ville, un comité met à disposition des militaires journaux, revues et jeux, tisanes et lessive le linge.

Jusqu’au 18 novembre, tous les jours, de 14 h à 18 h, « 14-18, une histoire alréenne de la Première Guerre mondiale », à la chapelle du Saint-Esprit, place du Four-Mollet. Gratuit.

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