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Jours tranquilles à Paris
14 décembre 2018

Calendrier Pirelli

Quatre questions à Albert Watson :

Le regard concentré mais serein, protégé par ses lunettes rondes, le photographe écossais à partagé avec The Good Life ses impressions sur la réalisation de « Dreaming ».

The Good Life : Comment vous avez imaginé « Dreaming », la 46é edition du calendrier Pirelli ?

Albert Watson : Avoir la liberté – et les moyens – de concevoir un projet d’une telle envergure n’arrive pas tous les jours. Je voulais inventer quelque chose de nouveau : 4 courts-métrages à partir desquels j’aurai capturé les images du calendrier. Je voulais mettre en scène des femmes qui réfléchissent à leurs relations, leurs professions,  leurs ambitions de devenir photographe, artiste ou danseuse, qui rêvaient de leur propre futur. D’un point de vue de la réalisation, je trouve cela essentiel de préparer mon travail au maximum. Comme je l’ai toujours fait dans ma carrière, notamment avec Steve Jobs, l’un des mes portraits les plus célèbres. On m’a souvent demandé comment j’ai pu saisir cette expression. C’est simple, quand Steve m’a demandé ce qu’il devait faire, j’avais préparé quelque chose pour lui. Je lui a conseillé d’imaginer d’être à une table ronde, entouré par des hommes d’affaires en désaccord avec lui lorsqu’il était convaincu que ses idées étaient les meilleures. Il a souri, c’était l’histoire de sa vie.

TGL : Quelles difficultés avez-vous rencontré en travaillant sur un tel projet ?

A.W. : Dans ce cas, les portraits étaient plus importants que la mode. Nous avons crée plusieurs personnages, chacun avec ses rêves et ses ambitions. Gigi Hadid par exemple joue le rôle d’une femme riche et célèbre et nous avons travaillé très dur ensemble car je ne voulais pas qu’elle pose trop. Puis, travailler sur un format 16 : 9, c’est complexe. Aussi, il a fallu changer d’endroit plusieurs fois dans la journée et réaliser 12 images par jour n’est pas évident, surtout quand on se déplace d’un bâtiment à l’autre avec la lumière qui change aussi. Tout a été très rapide. C’était ambitieux mais, en fin des comptes, je l’ai choisi, je ne peux pas me plaindre auprès de Pirelli !

TGL : Les femmes que vous représentez sont pensives et rêvent d’un futur meilleur. Est-ce que l’image d’une femme « sérieuse » a été votre inspiration pour le calendrier?

AW : Absolument pas. Au début je me suis posé la question de photographier des femmes souriantes se promenant dans la rue. Mais cela ne correspondait pas à la réalité. Disons que nous devons passer 7 jours ensemble, vous et moi. A un moment, vous commencerez certainement à penser à votre futur. Je ne saurai pas nécessairement si vous êtes contente de partager ce temps avec moi. Il se trouve tout simplement que vous allez réfléchir à vous tâches quotidiennes, sans que vous ayez forcement envie de rire. Dans ce sens, le mot anglais « pensive » a été une vraie force tractant pour ce projet. Mes modèles doivent penser. Quand je feuillette les reportages de mode dans les magazines je passe d’une page à l’autre et – au moins qu’on tombe sur un photographe réputé par son énergie et ses images solaires – j’aperçois que la majorité des mannequins ont la même expression. Les portraits sont une grosse partie de mon travail et j’ai à cœur de transcrire l’expressivité et cette dimension émotive. Dans les années 80 j’ai décidé de changer de style photographique, les autres photographes de mode ont trouvé ce que je faisais trop fort et lourd. Alors à l’époque j’ai eu pas mal de problèmes avec les magazines, mais aujourd’hui ces images se vendent très chers dans les galeries et s’exposent dans les musées. Je crois que j’ai fait le bon choix.

TGL : Comment vous avez choisi les personnalités pour interpréter les personnages de « Dreming » ?

AW : C’était un mix entre mes choix personnels et les suggestions de Pirelli. Comme Misty Cooper., que j’avais vue à l’œuvre, je savais qu’elle était une danseuse superbe, bien qu’elle ne soit pas une top model. Ceci-dit, j’ai fini par travailler aussi avec une vraie super model aussi, Gigi Hadid ! Monica Bellucci devait participer au calendrier, jusqu’à ce qu’elle n’annule à la dernière minute le jour avant notre shooting. Aucun étonnement donc si j’étais un peu nerveux quand Gigi Hadid est arrivée sur le set. Elle travaille en tant que mannequin et je ne voulais pas shooter des images de mode. Mais à la fin elle était superbe dans son rôle de jeune fille riche et célèbre à la « Paris Hilton » ou « Kim Kardashan », c’est ma femme qui a eu l’idée de l’accompagner d’un confident, le créateur Alexander Wang. Quant à Giulia Garner, elle est une jeune actrice extraordinaire, beaucoup plus célèbre aux Etats-Unis qu’en Europe, c’était mon idée de la photographier.

casta pirelli

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