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Jours tranquilles à Paris
28 avril 2020

Poisson étranger : les pêcheurs en colère

poissons etrangers

Des pêcheurs en colère pourraient se rendre dans les grandes surfaces pour un contrôle des étiquettes. Photo d’illustration François Destoc

Flore Limantour

La grogne monte chez les pêcheurs. Pour approvisionner les étals à bon compte, une partie des grandes surfaces et des mareyeurs s’approvisionnent à l’étranger.

« Il n’est pas question qu’on accepte du poisson d’importation alors qu’on n’arrive pas à vendre le nôtre ! », s’énerve Eric Guygniec, responsable de l’armement à la pêche artisanale de Lorient, l’Apak. Comme lui, les pêcheurs bretons commencent à voir rouge. « Depuis huit jours, on voit des camions arriver dans les ports de pêche avec du poisson espagnol, écossais et irlandais à pas cher. Alors que l’État français est prêt à nous indemniser pour que les bateaux restent à quai et que les marins vont avoir droit au chômage partiel. Ce n’est pas normal ! On pêche les mêmes espèces ».

« Certains ne jouent pas le jeu »

Sous criée, la lotte et le merlu capturés par les Bretons ont effectivement du mal à se vendre à un prix correct. Il y a une semaine, la première a été commercialisée entre 1 et 3 euros le kg à Loctudy (29) et, les jours derniers, le merlu avait du mal à atteindre les 2 euros à Lorient.

La grogne monte. Et la même accusation est proférée par les marins, les armateurs et les organisations professionnelles : « Une partie des grandes surfaces et surtout certains armateurs ne jouent pas le jeu. Ils font venir la marchandise d’ailleurs. Dès qu’on aura les preuves, ils seront montrés du doigt ! ».

Il n’est donc pas impossible que les rayons des grandes surfaces reçoivent cette semaine la visite des pêcheurs en colère pour un contrôle des étiquettes.

De leur côté, la plupart des responsables de la grande distribution, comme Olivier Allard, au Leclerc de Quéven (56) assurent qu’en temps ordinaire, ils s’assurent de la provenance française des produits de la mer. « Nous nous approvisionnons à la criée de Lorient ou auprès de la centrale d’achat de Leclerc Scapmarée. Nous allons continuer à vérifier de près ce qui vient des mareyeurs ». Mais tous ne peuvent visiblement pas en dire autant, si l’on en croit les pêcheurs.

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24 avril 2020

Auray - CINEMA : Les cinq ans de Ti Hanok… Partie remise !

cinema

Pour ses cinq ans, le cinéma Ti Hanok avait prévu les choses en grand le week-end du 8 mai… Mais le coronavirus joue les trouble-fêtes et l’écran restera noir pour le moment. Sylvain Lecointre, le directeur des lieux, revient sur ces cinq années, en attendant de souffler les bougies.

1 Un projet ambitieux dès le départ

« Dès que je me suis installé aux Arcades en 2007 j’ai imaginé quelque chose de plus grand. » Il a fallu huit ans pour que le projet aboutisse Porte Océane et un investissement de 6 millions d’euros. Le chantier n’a pas été de tout repos. « Nous avons eu des retards dus à la défaillance de certaines entreprises. » Mais cet outil très performant a tout de suite séduit le public. « Nous sommes passés de trois salles à cinq salles, toutes équipées en numérique et deux pour la 3D, de 360 à 850 fauteuils, de 400 m² à 2 500 m², d’un grand écran de 7 m à 16 m et de 50 000 à 200 000 entrées. »

2 Si l’on devait donner quelques chiffres depuis l’ouverture ?

862 500 c’est le nombre de spectateurs depuis l’ouverture porte océane en mai 2015. 33 400 séances organisées, 1 400 films diffusés.. Le Top 5 des films présentés : Star wars le réveil de la force (11 000 entrées) ; Le roi lion (11 000) ; Les Minions (9 100) ; Le grand bain (8 260) et La reine des neiges 2 (7 600). On voit que les films d’animation se retrouvent en haut de l’affiche avec une place prédominante des studios Disney.

3 Des films mais pas seulement…

L’une des clefs de la réussite de ce cinéma indépendant c’est la qualité des animations qui sont proposées régulièrement. Mais aussi la diversité de l’offre. Du ballet au ciné senior, de l’opéra au documentaire en passant par les soirées débat, et une belle place pour les petits… « Depuis le début nous avons eu une soixantaine de soirées thématiques ». Et… différents festivals que Sylvain Lecointre associé à Nanou Bresmal souhaite pérenniser comme celui des lettres d’amour, du documentaire d’aventure.

4 Vos meilleurs souvenirs

Le bal. Lorsque j’ai vu le hall plein de monde. Avec des gens qui dansaient et qui s’amusaient. C’était un moment magique que nous avons voulu inscrire dans la durée en proposant chaque année un rendez-vous de ce style.

5 L’impact du coronavirus

« Outre le fait que la crise sanitaire nous prive du plaisir de fêter les cinq ans de Ti Hanok, ce qui nous inquiète davantage c’est la fermeture du cinéma depuis le 2 mars. Il est évident que les performances de l’année passée ne pourront pas être atteintes en 2020. Maintenant nous attendons de savoir quelles aides pourront nous être allouées et quand nous pourrons rouvrir. On espère que le temps sera avec nous. Un trop beau soleil vide les salles »

6 Les projets dans les malles

Le cinéma a aujourd’hui atteint une vitesse de croisière. « Nous avons même passé la barre de 200 000 entrées l’an passé. Un objectif que l’on s’était fixé certes, mais peut-être pas si tôt. Cette année la crise sanitaire va forcément plomber les chiffres surtout que pour le moment nous ne savons pas où on va. Mais le public reviendra, c’est certain et nous gardons nos objectifs… » A court terme, nous envisageons de développer les soirées thématiques en étant pertinent et créatif, et de mettre en place un salon vintage avec l’association A l’assaut des rues. À plus long terme il y a l’envie d’agrandir les lieux avec deux salles de plus à horizon 2030.

24 avril 2020

Bretagne

entre deux rochers

24 avril 2020

Le gros potentiel des énergies marines

Laurent Marc

l.marc@letelegramme.fr

Et si c’était l’avenir de la Bretagne ? Alors que la transition énergétique est de toutes les discussions, le territoire a des atouts indéniables pour développer les énergies marines. Les projets sont multiples mais tardent à se concrétiser.

Avec 2 730 kilomètres de côtes, des vents réguliers, des courants puissants, des marées parmi les plus amples d’Europe, la Bretagne dispose d’un exceptionnel potentiel maritime et énergétique. Bien décidée à l’exploiter, la Région Bretagne s’est fixé un objectif ambitieux : en 2030, 35 % de la consommation d’électricité doivent être assurés par les énergies marines. Le chemin sera long. Car, pour l’instant, la production est très faible. Elle se limite aux 240 MW, soit la consommation de 225 000 habitants (la ville de Rennes), produits par l’usine marémotrice de la Rance, mise en service en 1966.

Pour inverser la tendance, la région peut compter sur quatre technologies : l’éolien posé, l’éolien flottant, l’hydrolien et l’houlomoteur, qui exploite l’énergie des vagues. En revanche, il faut, d’emblée, faire une croix sur l’énergie thermique, qui tire parti des différences de températures entre les eaux de surface et les eaux profondes.

Sept ans et toujours rien. Clairement, l’État mise sur l’éolien offshore même si, à la différence de nos voisins allemands, danois, néerlandais, belges ou suédois, le parc offshore français est encore maigre. En Bretagne, l’aventure devrait s’écrire à partir de la baie de Saint-Brieuc (22). Lauréate en 2012 de l’appel d’offres lancé par l’État, la société Ailes Marines n’exploite toujours pas le parc offshore qui prévoit l’installation de 62 éoliennes posées, dans un périmètre de 75 km² au large de Saint-Brieuc, développant 495 MW. Une procédure administrative complexe, des recours parfois très longs, la cohabitation avec des activités maritimes, comme la pêche, pas toujours simple à gérer… Autant de freins au bon développement de la filière. Selon toute vraisemblance, les premières machines ne devraient pas entrer en service avant 2023. Pas très rassurant pour les industriels qui trouvent le temps long, d’autant qu’ailleurs, certains pays ont décidé de presser le pas.

Ce qui ne veut pas dire que l’éolien n’a pas d’avenir, au contraire. L’éolien flottant est peut-être la réponse. À la différence de l’éolien offshore posé, qui a besoin d’être ancré sur les fonds marins, l’éolien offshore flottant a juste besoin d’être amarré. Les opérations sur les fonds marins sont donc plus légères. Surtout, il peut être installé plus loin des côtes, où il bénéficiera d’un meilleur régime de vent et générera moins de nuisance visuelle. En août 2015, l’État a lancé un appel d’offres pour le déploiement de fermes pilotes. L’un des sites retenus se trouve au large de Groix (56) et Belle-Île (56) et porte sur l’installation de quatre éoliennes. Mise en exploitation et production de 24 MW en 2021. Viendront, ensuite, les fermes commerciales. Le premier projet, pour lequel la Région Bretagne espère obtenir un parc de 250-MW, sera attribué en 2021. Le second, attribué lui en 2023, portera sur une production de 500 MW. Le début d’une filière industrielle.

L’houlomoteur à la traîne. En marge de cette technologie, l’hydrolien a fait ses premiers pas. Des machines ont été testées entre Paimpol (22) et l’île de Bréhat (22). Une ferme pilote a vu le jour dans le passage du Fromveur entre Ouessant (29) et le continent. Problème, la rentabilité économique de cette technologie reste à démontrer. À l’horizon 2030, la Région misait initialement sur une capacité de production de 600 MW. Un objectif inatteignable.

Si les grandes fermes hydroliennes ne sont pas à l’ordre du jour, il existe, en revanche, un marché du petit hydrolien, voire du combiné hydrolien-éolien-photovoltaïque, trois énergies qui ne produisent pas en même temps. C’est ce qui est en place au large d’Ouessant et qui, en 2021, devrait permettre de couvrir 70 % des besoins de l’île.

Une solution facilement exportable, même si l’État n’y croit guère, car trop chère à mettre en œuvre pour l’instant. Reste l’houlomoteur. Les développeurs travaillent en baie d’Audierne (29). Mais, manifestement, la filière n’est pas encore mature.

Brest, un projet unique. Même si, aujourd’hui, en Bretagne, les énergies marines n’en sont qu’aux balbutiements, les perspectives industrielles sont réelles. Les élus régionaux ont décidé de faire de Brest une base avancée où plusieurs technologies seront développées. Quarante hectares gagnés sur la mer, un quai EMR (Énergies marines renouvelables) de 400 m de long, 220 M€ investis : en 2024 le polder brestois n’aura pas d’équivalent sur la façade atlantique.

eolien bretagne

 

22 avril 2020

Confinement : ces PV qui sortent de l’ordinaire

PV en bretagne

Benjamin Brehon et Jacques Chanteau

Des naturistes sur la plage, des chasseurs de Pokémon, une partie de pétanque en ville, un apéro dans la rue et 135 € d’amende pour emballer le tout… Certaines personnes ont eu de drôles d’idées en cette période de confinement, et pas forcément les meilleures.

À la chasse aux PokémonIl y en a eu deux : un homme de 35 ans à Plouigneau (29), fin mars, et une femme de 65 ans à Louargat (22), mi-avril, surpris en pleine chasse aux bestioles virtuelles de Pokémon Go. Chasse qui n’est pas, eh non, considérée comme essentielle en période de confinement. Nos deux pigeons devraient retenir la leçon.

Tournée générale

Fin mars, ces sept habitants de Saint-Pol-de-Léon (29) ont eu envie de prendre l’apéro entre voisins. Mauvaise idée, d’autant qu’ils s’étaient installés sur la voie publique, avec table et chaises, soit pas ce qu’on fait de plus discret. Résultat : une note de 945 € pour la tablée. Pas sûr que nos sept « clients » aient laissé un pourboire.

Tu tires ou tu pointes ?

Ils étaient quatre, samedi, à profiter du beau temps pour une petite pétanque près de la cité Saint-Charles, à Dinan (22). Quatre fois 135 euros : les boules ! La prochaine fois, ils se tiendront à carreau.

Tout nu et tout bronzé

Forts ni en confinement ni en géographie, ces deux visiteurs du Cap Sizun (29), surpris dans le plus simple appareil sur la page de Mesperleuc, à Plouhinec, le 3 avril : d’abord parce que la plage était interdite d’accès, ensuite parce que le Plouhinec dont leur guide des plages naturistes parlait était… le Plouhinec du Morbihan. Les voilà, désormais, habillés pour l’hiver.

Tous dans le même bain

Un adepte de la baignade (nu !) après son footing à Plouzané (29), le 3 avril ; trois Franciliennes, à Saint-Jacut-de-la-Mer (22), deux semaines plus tard ; d’autres touristes à Port-Navalo (56)… Non, les plages ne sont pas des zones de non-confinement. Et être en maillot ne dispense pas de payer 135 €.

En mal de mer

Ils étaient onze, dans la nuit du 6 au 7 avril, à Brest, à aller voir la mer. Répartis dans trois voitures, direction la plage de Tréompan, à Lampaul-Ploudalmézeau (29). Pas de bol, sur la route, crevaison, ce qui alerte les voisins, qui préviennent les gendarmes… Bilan : onze fois 135 €, soit 1 485 €. Une note plutôt salée qui leur rappellera le goût de la mer. On se console comme on peut.

Retour sur Paris

Ce couple de Parisiens avait trouvé le bon plan pour passer la période de confinement : une maison à Plougasnou (29). Seulement voilà, ils s’y sont pris trop tard, à la mi-avril : les locations saisonnières avaient été interdites… et les déplacements aussi. Bilan, une amende pour eux et une pour le propriétaire. La semaine précédente, leur voiture avait été détériorée dans une précédente location dans les Côtes-d’Armor. Quand ça ne veut pas…

Un travail saoulant

Samedi soir, à Brest, des policiers ont verbalisé des personnes, dont certaines ont prétexté qu’elles revenaient du travail. Mais difficile de les croire vu leur état d’ébriété. À moins que leur journée de travail se soit terminée par la tournée du patron. Et comme on ne part jamais après la tournée du patron…

La chasse aux dealers

Pour le coup, les autorités remercient le confinement : il leur a donné une nouvelle arme contre les dealers, notamment à Vannes, où la lutte contre le trafic de stups semble ne jamais s’arrêter. Bilan : dès le premier jour, plusieurs amendes à des jeunes rassemblés sur un des points de deal de la ville. Ils s’en sont bien sortis : à l’époque, la note était encore à 38 €.

La tête dans les nuages

Cet habitant de Redon (35) voulait « changer d’air » : quoi de mieux qu’un petit tour en avion. Seulement voilà, vu le faible trafic aérien en ce moment, il n’a pas fallu longtemps avant que les contrôleurs aériens ne repèrent ce pilote qui ne manque pas d’air.

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22 avril 2020

Seulement 1,8 % des Bretons contaminés au 11 mai

carte

Frédéric Jacq

5,7 % de la population française aura été contaminée par le Sars-CoV-2 au 11 mai, et seulement 1,8 % en Bretagne. C’est ce que révèle, ce mardi, une étude menée par des modélisateurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm.

Quelle proportion de la population a été infectée ? Quel est le taux de mortalité du Covid-19 ? Le confinement est-il efficace ? Pour répondre à ces différentes questions, des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec Santé publique France, l’Inserm et le CNRS, ont réalisé une analyse détaillée des hospitalisations et des décès en France et construit des modélisations à partir de ces données.

« Des efforts devront être maintenus au-delà »

Leurs premiers résultats publiés ce mardi révèlent que 5,7 % de la population française aura été contaminée par le Sars-CoV-2 au 11 mai, dernier jour du confinement. Sans surprise, ce pourcentage de personnes infectées tombe à 1,8 % en Bretagne, où le virus a moins circulé qu’ailleurs. Elle est la deuxième région, derrière la Nouvelle-Aquitaine (1,4 %) à présenter la plus faible immunité collective.

À l’autre bout du classement, l’Ile-de-France et le Grand-Est, où ces taux atteignent 12,3 et 11,8 %. Ces niveaux d’immunité restent, toutefois, très inférieurs à celui, estimé à 70 %, nécessaire pour éviter une seconde vague si toutes les mesures de contrôle devaient être levées. Conclusion des auteurs de l’étude : « Des efforts importants devront être maintenus au-delà du 11 mai pour éviter une reprise de l’épidémie ».

Autres résultats de cette étude : le taux de reproduction (R0), qui indique le nombre de personnes infectées par chaque porteur du virus est passé de 3,3 en début de confinement à 0,5.

Cela a conduit à une réduction du nombre journalier d’admissions en réanimation de 700, fin mars, à 200, mi-avril. Si cette tendance se poursuit, le nombre journalier d’admissions en réanimation en France devrait se situer entre dix et 45 au 11 mai. Selon la courbe présentée, ce chiffre frôlerait le zéro en Bretagne.

0,5 % de taux de mortalité et 13% chez les plus de 80 ans

L’étude montre, par ailleurs, que le risque d’hospitalisation est de 2,6 % pour les personnes ayant été infectées par le Sars-CoV-2. Ce risque augmente fortement avec l’âge pour atteindre 31 % chez les hommes de plus de 80 ans. Les scientifiques de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm sont aussi parvenus à établir le taux de mortalité chez les personnes infectées, qui serait de l’ordre de 0,5 % (13 % chez les hommes de plus de 80 ans). La probabilité de décès est 45 % supérieure chez les hommes infectés que chez les femmes infectées, avec une différence qui augmente avec l’âge.

20 avril 2020

BRETAGNE - 800 millions d’euros de pertes pour le tourisme breton

60 % des acteurs du tourisme en Bretagne ont enregistré des annulations de réservations. 

Selon une étude, les deux mois de confinement vont conduire à une perte de 800 millions d’euros pour le secteur du tourisme en Bretagne

Selon une étude menée, depuis le 9 avril, par la Région Bretagne et le Comité régional du tourisme auprès de 3 000 professionnels (hébergements, restaurants et cafés, établissements culturels et de loisirs) pour mesurer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le tourisme en Bretagne, « près de 90 % des entreprises annoncent, d’ores et déjà, des chiffres d’affaires proches de 0 en avril, des baisses supérieures à 90 % par rapport à 2019 ». En mars, ce sont 75 % des entreprises bretonnes du secteur qui ont enregistré des pertes de chiffre d’affaires supérieures à 50 %. La note est lourde pour le tourisme breton.

« Ces deux mois de confinement conduiront à une perte de près de 800 millions d’euros pour le secteur en Bretagne, estime l’étude. Une réouverture fin juillet reviendrait à une perte de 50 % du chiffre d’affaires de la filière ».

4 % des entreprises du tourisme ouvertes en avril

Selon cette étude, seuls 4 % des entreprises liées au tourisme dans la région sont encore ouvertes aujourd’hui. Elles étaient 80 % au moment de l’appel au confinement. « 10 % de ces entreprises ne sont que partiellement ouvertes », indique l’étude.

82 % des entreprises recourent au chômage partiel

Dans ce contexte de forte baisse de l’activité, 82 % des entreprises liées au tourisme en Bretagne ont recours au chômage partiel. Un recours qui concerne « 94 % des hôtels, 50 % des campings, 60 % des équipements culturels et de loisirs », précise l’étude. « On estime qu’actuellement, 20 000 à 25 000 salariés sont concernés par le chômage partiel lié à l’arrêt de l’activité touristique ».

La pandémie a également un impact sur l’emploi des saisonniers. Si « 60 % des entreprises du secteur touristique attendent encore d’en savoir plus sur les mesures de déconfinement » avant d’embaucher, ou non, des employés saisonniers, « 32 % d’entre elles décalent les dates de début de contrat et 16 % annulent une partie de leurs recrutements ».

Des réservations en chute libre

Pour les séjours du printemps et de l’été, les réservations sont, sans surprise, fortement impactées. « 70 % des acteurs de la filière ont déjà enregistré de nombreuses annulations pour les mois à venir. 3/5 des professionnels ont aussi constaté plus de 75 % d’annulations des activités et séjours réservés en amont au mois de mai, explique l’étude. Au mois de juin, cette proportion atteint déjà 2/5 ».

48 % des acteurs du tourisme ont activé des aides financières

48 % des professionnels ont actionné des aides financières, notamment le fonds de solidarité (65 % des entreprises), le report des charges sociales (58 %), le prêt bancaire garanti par l’État (37 %) ou encore le report des charges de loyer, d’eau et d’électricité (36 %).

20 avril 2020

Auray - Pourquoi il faut manger des huîtres en ce moment

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Entre le soleil et la qualité actuelle de l’eau, les huîtres font très bonne chère en ce moment dans les parcs du pays d’Auray. Photo Jean-François Quintin

Mathieu Pelicart

Noire en termes de moral, blanche en termes d’activité, l’année 2020 est d’ores et déjà à oublier pour les ostréiculteurs du pays d’Auray. Autant de bonnes raisons de manger des huîtres pour les soutenir.

1 Parce qu’elles n’ont jamais été aussi bonnes

Avril est considéré comme l’un des meilleurs mois de l’année pour goûter les huîtres, d’un point de vue strictement gustatif. Elles sont bien pleines, mais pas encore laiteuses comme en été quand l’eau se réchauffe. Elles sont en pleine pousse de printemps et bénéficient d’une nourriture abondante, grâce au soleil qui favorise la photosynthèse des algues. Et l’eau sera rarement d’aussi bonne qualité, compte tenu de l’arrêt lié au confinement de certaines activités humaines.

2 Parce que la N° 2 est parfaite

L’huître est un animal vivant et, faute de débouchés sur les étals, le cheptel continue de grandir dans son espace naturel. Beaucoup de N° 3 qui auraient dû être sorties de l’eau cet hiver offrent aujourd’hui un raisonnable calibre N° 2. Très charnue et d’un poids moyen de 100 grammes, c’est la taille préférée des connaisseurs, celle que l’on retrouve aussi le plus souvent sur les grandes tables de restaurant. L’idéal pour la cuisiner ou tester la cuisson au barbecue, avec un simple beurre persillé.

3 Parce qu’elles sont excellentes pour la santé

À l’heure du confinement, l’huître recèle de nombreuse qualité nutritionnelle à même de renforcer nos défenses immunitaires : elle est riche en vitamines (B notamment), en oligoéléments et en minéraux (phosphore, fer, cuivre et calcium). Elle est aussi nourrissante que légère pour l’estomac : comptez 100 kcal et seulement 3 g de lipides par douzaine. Avec ses oméga-3, c’est l’un des aliments les moins riches en cholestérol (35 et 50 mg pour 100 g).

4 Parce qu’il faut soutenir nos ostréiculteurs

Le pays d’Auray concentre la plupart des 330 entreprises et des 1 200 emplois de l’ostréiculture dans le Morbihan, premier département français en surface ostréicole. Après les interdictions de commercialisation du début d’année, c’est une crise de la demande sans précédent qui touche aujourd’hui la profession. Avec la fermeture des bars et des restaurants et l’annulation de tous les événements, la plupart des grosses commandes qui font vivre les grossistes ont été annulées.

19 avril 2020

Auray - Baie de Quiberon : « La saison n’est pas encore perdue »

cote sauvage

Photo ci-dessus : la côte sauvage un jour de tempête

Presqu'ile de Quiberon

Bernard Hilliet est maire de Quiberon et président de l’Office de tourisme Baie de Quiberon La Sublime. Il veut rester positif sur la qualité de la saison touristique.

Mathieu Pelicart

Pour Bernard Hilliet, président de l’Office de tourisme intercommunal Baie de Quiberon La Sublime, la saison touristique n’est pas encore perdue. Malgré le manque de visibilité, il invite les acteurs du territoire à se tenir prêts.

Quelle est la situation chez

les professionnels du tourisme ?La situation est pour le moins difficile. Le confinement national est intervenu au plus mauvais moment, soit trois semaines avant le début des vacances de Pâques des Parisiens, qui marquent traditionnellement ici le lancement de la saison touristique. Tout le monde était prêt. Les travaux sont faits, les promesses d’embauche et les commandes de matériel étaient passées. Mais le pire, c’est que nous n’avons à ce jour toujours aucune visibilité. On ne sait pas quand les hôtels et les campings auront le droit d’ouvrir. Sans parler des bars et des restaurants.

Quel est l’enjeu pour les prochaines semaines ?

L’enjeu est de savoir quand et combien de vacanciers vont venir sur notre territoire pour pouvoir réorganiser la saison. Et de tout mettre en œuvre pour soutenir nos entreprises. Dans des stations touristiques comme Quiberon, Carnac ou La Trinité-sur-Mer, 70 % de l’activité repose sur le tourisme, directement ou indirectement. C’est l’intercommunalité, forte de ses compétences en matière d’économie et de tourisme, qui est chargée de faire l’interface entre les acteurs du territoire et les aides de l’État et des collectivités. Nous avons déjà reporté le versement de la taxe de séjour, ce qui n’est pas rien, en attendant une éventuelle annulation.

La saison est-elle d’ores et déjà perdue selon vous ?

Non, il faut rester optimiste. Elle sera amputée des mois d’avril et de mai, peut-être d’une partie de juin, et sera globalement bien inférieure aux années précédentes. Mais on peut espérer une première arrivée massive de vacanciers en juillet. Reste à savoir dans quel volume.

On peut penser qu’on aura beaucoup plus de Français, alors que 60 % des vacanciers de l’Hexagone partent d’habitude à l’étranger à cette période de l’année. Les premières remontées du terrain nous indiquent aussi que certains résidents secondaires, qui d’habitude louent leurs biens en juillet, seront présents dès le début de l’été. Et, dans ces conditions, on peut espérer de très bon mois d’août et de septembre. Sachant qu’avec juillet, ces trois mois d’été concentrent 70 % des nuitées annuelles sur le territoire, tout type d’hébergement confondu.

Comment s’organise l’Office de tourisme intercommunal Baie de Quiberon La Sublime dans ces conditions ?

L’accueil physique est fermé dans les dix offices du tourisme du territoire, mais une permanence téléphonique est assurée. On se concentre sur le plan de sortie de crise, en lien avec le Département et la Région. Nous avons rapidement décidé de décaler la campagne d’affichage dans le métro parisien, qui devait avoir lieu initialement en mars, à la fin du mois de juin. De même pour nos actions de communication à Nantes. Nous allons enfin renforcer notre communication digitale.

Quel message souhaitez-vous faire passer auprès des acteurs du tourisme ?

Nous traversons une période inédite et très compliquée, mais il n’est pas l’heure de baisser les bras. Nous avons déjà eu à surmonter ensemble d’autres crises par le passé. Il s’agit désormais de se tenir prêt à très bien accueillir, et avec le sourire, le plus grand nombre de vacanciers, dès que cela sera possible. L’enjeu est aussi de marquer les esprits pour les saisons prochaines. Et de rappeler à nos habitués et nos anciens habitués que nous sommes sur le plus beau territoire du monde !

Pratique

L’intercommunalité Auray Quiberon Terre Atlantique (Aqta) a mis en ligne un guide pratique pour aider les entreprises du territoire à faire face à la crise. Il est téléchargeable sur le site Internet auray-quiberon.fr

18 avril 2020

« Les Fêtes maritimes n’auront pas lieu en 2020 »

La décision de reporter les fêtes maritimes de Brest 2020 a été prise ce vendredi matin, lors d’un conseil d’administration exceptionnel en audio conférence. Le maire de Brest, François Cuillandre, précise qu’aucune nouvelle date, pour l’heure, n’a été arrêtée, mais que les fêtes n’auront pas lieu en 2020.

« Les Fêtes maritimes n’auront pas lieu en 2020 »

Propos recueillis par Rémy Quéméner

La décision de reporter les Fêtes maritimes de Brest 2020 a été prise vendredi matin. Le maire de Brest, François Cuillandre, précise qu’aucune nouvelle date n’a été arrêtée, mais que les fêtes n’auront pas lieu en 2020. Dans le sillage de Brest, Douarnenez a, de son côté, annoncé l’impossibilité de proposer son festival tel que prévu, du 15 au 19 juillet.

Comment a été prise la décision de reporter les fêtes maritimes de Brest 2020 ?François Cuillandre : J’ai réuni le bureau de Brest Événements Nautiques et ensuite le conseil d’administration pour faire adopter un projet de délibération visant à reporter les fêtes maritimes, suite aux événements que nous connaissons. Et quand je dis nous, ce n’est pas seulement la France, car cette fête est avant tout internationale. La priorité est donnée aujourd’hui à la santé. Nous avons pris cette décision avec, en toile de fond, les déclarations du président de la République, lundi soir. Notre décision consiste à dire : pas de fêtes maritimes en 2020, ni aux dates prévues (du 10 au 16 juillet 2020, NDLR), ni après. C’est trop compliqué dans une situation qui évolue au jour le jour.Avez-vous déjà réfléchi à une nouvelle date ?

La délibération demande à la structure des fêtes maritimes de préparer la suite. L’idée n’est pas d’annuler les fêtes, mais de les reporter au-delà du 31 décembre 2020, sans que la date ne soit fixée. Les choses sont très évolutives et on ne peut pas se permettre, pour l’heure, de fixer des dates. Est-ce que c’est 2021, est-ce que c’est 2022 ? Je ne sais pas. En tout cas, il faut pérenniser ces fêtes et cela a fait l’unanimité au sein des membres du conseil d’administration, dont les partenaires privés.

De nombreux bateaux, amateurs et professionnels, étaient inscrits. Comment évaluez-vous les conséquences économiques pour eux ?

Les personnes qui souhaitent être remboursées le seront. Que ce soient des particuliers qui avaient acheté des billets, ou des entreprises qui avaient réservé des bateaux. On est dans un cas de figure qui se pose à tous les festivals. Maintenant, nous verrons aussi si l’État prend des décisions pour sauver des festivals qui peuvent être financièrement menacés. On est ici dans un cadre commercial. Ce qui a été payé en avance sera remboursé, si les partenaires le souhaitent. S’ils désirent considérer que c’est une avance, on prendra cette décision avec intérêt. Après, c’est assez compliqué parce qu’il faut regarder contrat par contrat. On ne sait pas si tous les bateaux qui étaient prévus seront présents sur la nouvelle date. De la même manière, des bateaux qui ne pouvaient être présents en juillet 2020 le seront peut-être lors du nouvel événement

Avez-vous une estimation du coût d’un tel report ? En avez-vous discuté avec les assureurs ?

Pour l’instant, il n’y a pas de discussion. Cela se fera dans un cadre que l’État fixera, ou pas d’ailleurs. J’entendais à la radio que le Festival de Cannes hésitait entre un report ou une annulation. Il y a plein de situations différentes en France. On vit dans un État de droit.

À mes yeux, l’État ne peut pas considérer que chacun se débrouille dans son coin.

Faut-il s’attendre à une autre configuration, en raison des pertes engendrées par ce report ?

Il est trop tôt pour répondre à cela. On s’est posé cette question avant d’envisager le report, à savoir maintenir sous une forme plus réduite. Moi, je pense que la formule des éditions passées a montré son intérêt et son succès. Partir sur quelque chose de plus réduit ne me paraît pas être l’idée sur laquelle nous sommes aujourd’hui.

Des milliers de « goodies » avaient été imprimés pour Brest 2020 ? Que va-t-il advenir de ces objets ?

Ça ne fait pas partie des décisions, pour l’heure. Pourquoi ne pas imaginer, comme d’autres événements l’ont fait, que les fêtes maritimes, même si elles se déroulent à l’été 2021 ou 2022, s’appellent tout de même Brest 2020 ? (Malgré leur report en 2021, les Jeux Olympiques garderont le nom de Tokyo 2020 par exemple, NDLR). La décision n’a pas encore été prise, c’est une piste de réflexion.

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