Il y a 90 ans, une terrible tempête provoquait le naufrage de dix thoniers d’Étel et de 207 marins sur l’ensemble de la façade atlantique. Le Musée des thoniers fait un focus sur cet événement tragique.
Le focus sur la tempête meurtrière du 17 au 21 septembre 1930 au musée des Thoniers, à Etel, rayonne sur toute la côte Atlantique via un film, projeté en avant-première le 17 septembre au cinéma La Rivière (17 h 30/4 €). Elle lancera aussi les Journées du patrimoine, marquées par la venue du thonier-dundee groisillon Biche. Trois questions à Grégory Nabat, du musée.
Pourquoi ce focus sur cette tempête ?
Elle est un peu oubliée, mais a marqué les esprits par sa soudaineté, sa durée, sa violence (207 marins tués, 27 thoniers coulés, dont dix d’Etel), et ses conséquences qu’ont été la misère, le traumatisme, mais aussi les enseignements sur la fragilité des bateaux (voûte arrière, gouvernail…), et des réflexions pour les motoriser et sur les moyens de sauvetage. Et aujourd’hui, on fait le lien avec les événements climatiques.
D’où vient le projet de film ?
Chercheur en valorisation historique à l’université d’Evry, Alain Pichon, qui habite Plouhinec, m’a demandé de l’orienter vers un sujet de film. On n’avait rien sur 1930, parce qu’il n’y a pas de films d’époque. Voyant qu’on travaille avec des artistes, il a sollicité des peintres. Jo Le Floch, de Plouhinec, a fait 99 tableaux !
On s’est dit qu’on ne pouvait pas se limiter à Etel puisque, si on a été les plus touchés, la tempête a aussi frappé les marins de Groix, Port-Louis, Concarneau, Yeu, Douarnenez, La Rochelle. On lui a donné nos contacts. De là vient l’idée d’une exposition par port, avec des projections comme lien, notamment à Etel le 17 septembre et à Plouhinec le 18. Ça a aussi permis de monter une base de données complète.
Le 90e anniversaire coïncide aussi avec les Journées du patrimoine.
Les 19 et 20 septembre, le musée ouvre en continu de 10 h à 18 h (gratuit) et on accueille Biche à quai, samedi en fin d’après-midi. Il repartira le dimanche soir.