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Jours tranquilles à Paris
31 octobre 2020

Kamel Mennour inaugure un nouvel espace

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“Lorsque j’ai vu le nouveau site de Kamel Mennour, j’ai tout de suite imaginé un cloître”, raconte l’architecte Pierre Yovanovitch, invité à repenser le quatrième et nouvel espace parisien de la galerie française. Situés dans la rue du Pont de Lodi, à quelques mètres de l’une de ses autres adresses, les deux étages de ce site ont longtemps servi de stockage aux éditions Hachette et offrent désormais une surface exposable de 600 m2 — la plus grande de toutes les antennes de la galerie –, très lumineuse et agrémentée d’un remarquable escalier en colimaçon. Pour son inauguration le 3 novembre prochain, Kamel Mennour prévoit une exposition en tandem avec deux de ses artistes historiques : Philippe Parreno et Daniel Buren. En attendant, ses autres espaces accueilleront dès cette semaine les œuvres qui devaient initialement composer le stand de la galerie à la 47e édition de la FIAC.

Nouvel espace de la galerie Kamel Mennour, ouverture le 3 novembre au 5 rue du Pont de Lodi, Paris 6e.

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31 octobre 2020

Eva Green : “Certains réalisateurs sont sur ma liste noire…”

Talentueuse actrice aux allures de femme fatale, la Française Eva Green a su séduire le public bien au-delà de l’Hexagone pour s’ouvrir les portes du cinéma mondial. Dès sa première apparition pour Bernardo Bertolucci dans “Innocents – The Dreamers”, auprès de Louis Garrel et de Michael Pitt, elle a marqué les esprits de son empreinte indélébile. Depuis plus de quinze ans, elle poursuit une carrière atypique où elle embrase la moindre scène qu’elle traverse. Se glissant dans la peau d’une héroïne de Tim Burton aussi facilement que dans celle d’une James Bond girl au charme trouble, elle a récemment fait sensation dans l’excellente série d’horreur “Penny Dreadful”, et, sur grand écran, dans “Proxima”, bouleversant film d’auteur sur la conquête spatiale qui lui a valu une nomination aux César. Rencontre avec une actrice incandescente.

Propos recueillis par Olivier Joyard .

Portraits Sofia Sanchez & Mauro Mongiello .

Réalisation Samuel François .

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Manteau en laine et satin, boucle d’oreille et broche, CHANEL.

Numéro : Comment allez-vous durant cette période incertaine ? Vous avez eu tout juste le temps d’être nommée comme meilleure actrice aux César pour “Proxima”, avant le confinement.

Eva Green : J’avance au jour le jour. Avec mon agent, on évoque des projets, mais c’est un peu abstrait. Pour l’instant, j’ai quelque chose de prévu en novembre. Des séries et des films ont recommencé en France, les équipes portent des masques, mais les acteurs, c’est tactile. Je sais qu’il y a des protocoles. Par exemple, si je dois tourner en Irlande, je serai placée en quarantaine. Il faut se dire que c’est une épreuve que nous font subir les dieux, porteuse d’un message particulier : nous sommes tous très vulnérables. Voulons-nous retourner au monde d’avant ? Cette pandémie va-t-elle au contraire nous réveiller sur l’écologie, nous pousser à devenir acteurs de notre propre vie ? De mon côté, je suis un peu utopiste, et l’être humain est très étrange. Personnellement, je me suis mise à beaucoup cuisiner, j’ai lu énormément et cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Mais du point de vue de mon métier, le monde s’est arrêté. Les acteurs et les actrices sont là pour l’entertainment alors que les médecins, eux, sont utiles. On se rend compte qu’on n’est pas indispensable.

L’entrée dans le métier doit être brutale pour de jeunes comédiens et comédiennes.

On se prend des baffes quand on est jeune comédien. Même quand on est plus vieux, comme moi. C’est un métier très difficile. Maintenant, c’est encore pire. Allons-nous devoir tourner des films chez nous, munis de petites caméras ? Avec Eva Saint-Paul, mon ancienne professeure d’art dramatique, je discute beaucoup en ce moment. On réfléchit à la manière de faire travailler les comédiens avec des masques. Jouer avec les yeux, peut-être [rires]. Les Cours Saint-Paul, j’y suis allée pour la première fois à 17 ans, pendant deux ans et demi. Cette femme est devenue mon mentor et comme un membre de ma famille. Debra Bruce, ma coach américaine, m’aide aussi beaucoup depuis des années. Je trouve très difficile de travailler seule. Quand on arrive sur un tournage, on a rarement le luxe de répéter. On a cette peur au ventre de se tromper.

Pourquoi avoir choisi une école d’art dramatique dès l’âge de 17 ans ? Vous vous sentiez mal au lycée ?

J’ai suivi le parcours scolaire français jusqu’en première. J’avais de bonnes notes mais du mal à supporter ce système très dur qui ne soutient pas l’individu. Je suis passée par l’École américaine à Saint-Cloud, une expérience fabuleuse qui m’a ouvert la tête sur l’art et le sport. Ensuite, c’est le producteur Dominique Besnehard qui m’a conseillé de fréquenter le Cours Saint-Paul. Avant cela, j’avais toujours l’impression d’être le vilain petit canard. J’étais timide, j’avais du mal à être en groupe. Être différent suppose toujours un mélange de souffrance et de force. Quand je suis arrivée en école d’art dramatique, on m’a donné des rôles comme Cléopâtre, lady Macbeth, des rôles extérieurs à moi et puissants. Cela m’a permis de canaliser mes démons. Quand on joue Mademoiselle Else de Schnitzler ou Mademoiselle Julie de Strindberg, ça ressemble à une psychanalyse accélérée. Peut-être que ça évite de tuer des gens dans la vraie vie [rires].

Dès 14 ans, vous étiez fascinée par la figure d’Adèle H., jouée par Isabelle Adjani dans le film de François Truffaut. Une femme dans un état limite. Elle vous a donné envie de faire du cinéma ?

C’est vrai que L’Histoire d’Adèle H. m’a beaucoup marquée. J’aime les rôles de femmes passionnées, prêtes à aller jusqu’au bout. L’obsession me semble fascinante. Cate Blanchett dans Elizabeth, je l’ai vue je ne sais pas combien de fois. Des rôles comme ceux-là donnent envie de jouer, même si je ne me compare jamais.

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Robe bustier en velours, bracelets et collant, CHANEL. Bague “Coco Crush”, CHANEL HAUTE JOAILLERIE.

Vous renvoyez l’image d’une actrice intense. Vos trois films avec Tim Burton (Dark Shadows, Miss Peregrine et les enfants particuliers, Dumbo) y sont pour quelque chose, mais pas seulement.

Il faut peut-être que je fasse attention à ne pas être que dark et gothique ! En effet, j’aime les choses compliquées, tourmentées. Rester dans la quotidienneté au cinéma, ce n’est pas mon truc. Si c’est trop près de moi, je m’ennuie.

Ces dernières années, la série horrifique “Penny Dreadful”, qui se déroulait à Londres à la fin du XIXe siècle, vous a donné l’occasion d’exprimer une certaine sauvagerie, avec des scènes de possession, de magie...

Penny Dreadful est une série très noire. J’ai connu une expérience extraordinaire en développant une relation avec le showrunner John Logan, qui me demandait mon avis et m’interrogeait sur là où je voulais aller avec le personnage de Vanessa Ives. Et nous sommes descendus au fond de ses entrailles. C’est très jubilatoire de jouer des choses extrêmes et irrévérencieuses, qu’on a tous en nous, même si on est tous très polis... En même temps, quand on approche des sentiments très noirs, cela peut être malsain. Il faut savoir se protéger. Alors on apprend de nos personnages pour comprendre jusqu’où aller pour que notre santé physique et mentale ne soit pas endommagée.

“On n’est pas encore arrivé dans un monde idéal, car les hommes sont plus payés que nous, mais dans ce que je lis, je trouve de vraies propositions, variées. La beautiful girlfriend, ça ne m’a jamais intéressée, oh lala !... ”

Vous avez toujours recherché une forme de provocation, dès Innocents – The Dreamers, votre premier film sur un trio amoureux, signé Bernardo Bertolucci...

Les gens ont souvent des choses à dire sur vos choix, mais une petite voix à l’intérieur vous guide. C’était mon premier rôle à l’écran. J’ai passé le casting à Paris à un moment où je voulais arrêter le théâtre, car je n’étais pas heureuse. Je n’y croyais pas du tout, mais Bernardo a aimé ma prestation. J’étais fan du Dernier Tango à Paris, un énorme poster trônait dans ma chambre. Ma mère [l’actrice Marlène Jobert] et mon agent craignaient que cela ne se passe pas très bien. Il y avait cette rumeur sur Maria Schneider. Je ne vais pas sous-estimer ce qu’a vécu Maria Schneider, qui a beaucoup souffert. Me concernant, Bertolucci a toujours été très bienveillant et paternel.

Comment gérez-vous l’équilibre entre le pouvoir du réalisateur et la liberté de la comédienne ?

J’ai rencontré des réalisateurs – je ne les citerai pas – qui sont sur ma liste noire. Je réagis de façon violente à ces situations. Je refuse totalement les scènes sexuelles avec ce type de personnalités. Il y a des cons et des connes partout, et dans ces situations, c’est vraiment la relation de pouvoir qui est en cause.

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Blouse en voile de coton et boucle d’oreille, CHANEL. Bague double “Coco Crush”, CHANEL HAUTE JOAILLERIE.

Votre dernier film, Proxima, vous mettait dans la peau d’une astronaute qui doit partir en mission et laisser sa petite fille derrière elle. Un magnifique mélodrame spatial.

Le fait de jouer une astronaute m’a attirée, il y avait quelque chose de viril et de réjouissant... Et en même temps, Proxima raconte cette histoire d’amour entre une femme et son enfant. Quand j’ai lu le scénario, j’ai tout de suite voulu rencontrer la réalisatrice Alice Winocour. C’est une perfectionniste avec un côté geek, comme moi. Elle m’a donné plein de bouquins à lire sur les astronautes, on est allées ensemble à l’ESA, le centre européen des astronautes, à Cologne. Je me souviens d’un instructeur russe qui m’engueulait comme si je devais vraiment partir dans l’espace ! On a beaucoup répété avec la petite actrice Zélie. C’est la première fois que je travaillais autant en amont. Alice portait vraiment ce projet qui était très proche d’elle, car elle a une fille du même âge. La femme que j’incarne dans Proxima garde sa liberté, malgré sa culpabilité. Toutes les mères font face à cela. Cela encourage les femmes à poursuivre leurs rêves, même si cela veut dire aller à l’encontre de ce que la société attend de nous.

Les rôles que l’on vous propose ont-ils évolué depuis le mouvement MeToo ?

J’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de rôles pour les femmes. On n’est pas encore arrivé dans un monde idéal, car les hommes sont plus payés que nous, mais dans ce que je lis, je trouve de vraies propositions, variées. La beautiful girlfriend, ça ne m’a jamais intéressée, oh lala !... Souvent, je me demande : “Est-ce que ce rôle pourrait être joué par un homme ?” Récemment, sur Netflix, j’ai vu beaucoup de thrillers portés par des femmes. Ça avance dans le bon sens.

Vous êtes à la fois dans le cinéma français et en dehors, en tournant beaucoup à l’étranger. Quelle est votre famille de cinéma ?

J’ai gardé le contact avec certains réalisateurs et certaines réalisatrices, mais je ne sais pas si j’appartiens à une famille du cinéma. J’ai des amis dans le métier, oui, quelques acteurs, mais peut-être davantage de membres des équipes techniques. Je suis plutôt un électron libre. À l’époque de ma maman, disons dans les années 70, il y avait un vrai esprit d’unité dans le cinéma. Maintenant, c’est beaucoup plus éclaté. Le monde est ouvert, on voyage sans cesse. En même temps, ce serait bien que je retrouve des réalisateurs français sur la durée. Travailler en France, c’est comme des vacances pour moi.

Le cinéma vous semble-t-il en danger, fragilisé par la pandémie et par l’assaut des séries ?

C’est parfois difficile de penser que le cinéma peut encore faire rêver. Les séries, il y en a des formidables, je suis moi-même accro. En ce moment, je vais beaucoup moins au cinéma. C’est un autre tournant dans ce monde apocalyptique. Prochainement, je risque de jouer dans un film qui va se retrouver sur Netflix. Moi, je suis heureuse si j’ai le luxe de pouvoir continuer à faire ce métier.

31 octobre 2020

Force de l'ART

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31 octobre 2020

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31 octobre 2020

Vu sur internet

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31 octobre 2020

Internet à l’assaut de l’espace

Article de Sophy Caulier

Porté par les échanges de données et dopé par les innovations technologiques qui ont fait baisser les coûts, le marché des satellites fascine les entreprises privées, telles SpaceX ou Amazon. Les projets de constellations se multiplient, menaçant l’espace de saturation

DOSSIER

Le 22 septembre, la Station spatiale internationale (ISS) a rallumé ses propulseurs et s’est élevée de quatorze kilomètres. Il ne s’agissait pas de changer d’itinéraire ou de point de vue, mais d’éviter une éventuelle collision avec un morceau d’un lanceur japonais en orbite depuis 2018. Le choc aurait pu causer des dommages importants à l’ISS, qui se déplace à la vitesse de… 27 500 km/h, dix fois la vitesse d’une balle de fusil. C’était la troisième manœuvre d’évitement opérée par l’ISS depuis le début de l’année. Pour sa part, l’Agence spatiale européenne (ESA) lance en moyenne deux alertes de risque de collision par jour. En septembre 2019, elle a dû dérouter son satellite Aeolus (conçu pour mesurer les vents) afin d’éviter une collision avec un satellite de la constellation Starlink de l’entreprise californienne SpaceX. Sur les 5 500 satellites actuellement répartis sur les trois orbites (basse, moins de 2 000 km, moyenne entre 2 000 et 36 000 km, haute à 36 000 km), la moitié seulement sont opérationnels. Autrement dit, quelque 2 700 satellites, entiers ou en morceaux, et les débris des lanceurs qui les ont mis en orbite, continuent de tournoyer dans l’espace. Au vu des projets de lancement inscrits à l’agenda des prochaines années, les risques de collision vont se multiplier.

L’orbite basse pourrait, en effet, ressembler bientôt à une autoroute les jours de grands départs, car les projets de nouvelles constellations se sont multipliés au cours des dernières années, menaçant l’espace de saturation. Il vous est peut-être arrivé, par nuit claire et loin des sources de lumière, de voir plusieurs points lumineux se déplacer en caravane dans le ciel. Il s’agissait probablement d’un chapelet des satellites Starlink que SpaceX lance par dizaines deux fois par mois ! Selon le cabinet Euroconsult, spécialisé dans le secteur de l’espace, le nombre de petits satellites (moins de 500 kg) lancés en moyenne chaque année passerait de 181 entre 2010 et 2019 à 1 011 d’ici à 2029.

Depuis les années 2010, le spatial a changé d’ère. Il n’est plus la seule affaire des gouvernements, des agences spatiales, des organisations internationales, ni des industriels qui fabriquent pour le compte des précédents. La miniaturisation et les innovations technologiques, la baisse du coût, tant de la fabrication des satellites que de leur lancement, ont permis à des entreprises privées – SpaceX et Amazon en tête – de lancer de gigantesques projets de constellations de petits satellites pour offrir un accès à Internet à haut débit aux zones les plus reculées de la planète. Ces projets sont portés par la transformation numérique de toutes les activités professionnelles et par la demande du grand public de disposer de débits toujours plus importants pour être connecté partout et tout le temps.

Mégaconstellations

Fin 2020, le projet Starlink de SpaceX aura déjà placé un millier de satellites sur orbite. La société doit en lancer 12 000 dans les prochaines années, et envisage d’en envoyer 30 000 de plus dans un second temps. Fin juillet, Kuiper, projet d’Amazon, a obtenu le feu vert des autorités américaines pour lancer 3 200 satellites. Quant à OneWeb, récemment repris par le gouvernement britannique et l’opérateur de télécoms indien Bharti Global, il a déjà lancé 74 satellites et prévoit d’en lancer 600 d’ici à 2022. « Ces acteurs ont changé la donne du spatial, mais en volume uniquement. Leurs projets représentent 70 % des satellites à lancer, mais, en valeur, les projets gouvernementaux restent largement majoritaires et représentent 75 % du marché ! », précise Steve Bochinger, directeur général d’Euroconsult.

Les projets de réseaux satellitaires de télécommunications ne datent pas d’aujourd’hui. Dans les années 1990, plusieurs projets de constellations visaient à proposer des services destinés aux activités dans des zones mal couvertes (bateaux, avions, mines, exploitation forestière…). Mais la norme GSM, arrivée en même temps, s’est imposée pour la communication mobile. Peu de grands projets « privés » de télécoms satellitaires ont survécu. En orbite basse, il reste les opérateurs Globalstar et Iridium, ce dernier ayant été sauvé après avoir fait faillite en 1999. Leurs principaux clients sont les acteurs du transport aérien et maritime, les secteurs pétrolier et minier, les navigateurs et, pour Iridium, la défense américaine, qui dispose ainsi d’un signal accessible à ses troupes partout dans le monde.

Le marché visé par les nouvelles mégaconstellations est celui des télécoms et de l’Internet à haut débit. Qu’il s’agisse de consulter la météo, de suivre un itinéraire ou de visionner le dernier clip de son groupe préféré, « un utilisateur de smartphone a recours, chaque jour, aux services fournis par 40 satellites en moyenne », constate Jean-Luc Fugit, député et rapporteur des travaux de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) sur les satellites et leurs applications. Les nouveaux opérateurs veulent se différencier des services existants en proposant des tarifs plus accessibles, un débit plus élevé et un temps de latence réduit. Autrement dit, un accès plus rapide et de meilleure qualité autorisant le streaming, la visioconférence, le jeu en ligne…

Starlink, le plus avancé des projets en cours, proposerait un accès à ses satellites pour environ 80 dollars (68 euros) par mois impliquant de se munir d’une « box » et d’une antenne coûtant entre 100 et 300 dollars, selon les indications fournies par SpaceX.

Intégration verticale

La société affirme avoir déjà enregistré 700 000 demandes d’information aux Etats-Unis. Le principal atout de Starlink – comme celui de Kuiper – est l’intégration verticale. SpaceX et Amazon maîtrisent toute la chaîne de valeur. Ils fabriquent les lanceurs et les satellites, et les envoient eux-mêmes dans l’espace. De plus, sous contrat avec la NASA et d’autres opérateurs, SpaceX peut profiter des lancements qui lui sont commandés pour embarquer ses propres « grappes » de satellites. Et, grâce à ses lanceurs réutilisables Falcon, l’entreprise d’Elon Musk a réduit le coût moyen de lancement au kilogramme de 8 000 dollars, au début des années 2000, à moins de 4 000 dollars en 2018. Reste à voir si les services d’Internet à haut débit offerts par la 5G ne vont pas s’imposer sur le marché avant que les constellations ne soient pleinement opérationnelles, rejouant le scénario du GSM et du téléphone satellite des années 1990.

S’il ne trouve pas son salut auprès des particuliers adeptes des séries vidéo ou des gameurs frénétiques, le marché se développera certainement du côté des applications professionnelles telles que l’Internet des objets, l’automatisation et l’interconnexion des usines, les liaisons entre véhicules quels qu’ils soient, y compris autonomes, les smart cities, l’e-santé et autres projets s’appuyant sur de l’Internet à haut débit en temps réel. L’annonce de Microsoft, mardi 20 octobre, préfigure peut-être ce marché de l’« industrie spatiale » version XXIe siècle alliant l’amont et l’aval, soit les infrastructures, les données qu’elles transmettent et les applications faites grâce à ces données. Le géant de Redmond a révélé la signature de partenariats avec les opérateurs SpaceX et le luxembourgeois SES afin d’assurer à ses clients des connexions sécurisées par satellites à sa plate-forme cloud Azure. Microsoft lance également un data center clés en main, c’est-à-dire un conteneur autonome capable de fonctionner dans des conditions climatiques et d’approvisionnement en énergie critiques, et connecté aux utilisateurs via des satellites. L’alliance du spatial et du cloud au service de l’économie numérique.

Enjeux stratégiques

A cet engouement pour les communications satellites et la multiplication des projets commerciaux s’ajoute l’arrivée sur la scène du spatial de nouvelles puissances. « Au début des années 2000, une trentaine de pays investissaient dans le spatial, ils sont 85 aujourd’hui ! Il y a beaucoup de nouveaux entrants institutionnels sur ce marché, car les capacités d’analyse de données élargissent le champ des applications à la gestion des ressources naturelles, à l’agriculture, mais aussi à la sécurité, à la surveillance du territoire, etc. », affirme Steve Bochinger.

Si les enjeux économiques du spatial prennent une nouvelle importance, ce n’est toutefois pas au détriment des enjeux stratégiques et de souveraineté. L’arrivée dans le secteur de la Chine et celles, plus récentes, de l’Inde, des Etats du Golfe et même de l’Afrique, qui s’est dotée d’une agence spatiale en 2019, ne sont pas dues seulement à des préoccupations sociétales. Certes, ces pays visent à développer des applications civiles pour leurs populations, mais également à protéger leurs frontières et leurs armées en dehors de leurs territoires, à lutter contre le terrorisme, à espionner d’autres puissances à l’aide des technologies les plus avancées. Et, pour cela, ils lancent, eux aussi, de nouveaux satellites plus performants et plus nombreux.

Conséquence de cette nouvelle ère du spatial, l’espace commence à être passablement encombré, surtout en orbite basse, et la situation ne peut qu’empirer. On dénombre aujourd’hui environ 20 000 débris de plus de 10 cm, pour la plupart identifiés, dont la collision d’origine est connue et qui peuvent être suivis au télescope. S’y ajoutent les débris plus petits : au total, il y aurait 130 millions de débris de plus de 1 mm. « Cela représente environ 8 000 tonnes, c’est la masse de la tour Eiffel, ce n’est pas énorme, mais, à la vitesse de 7 km/seconde, le moindre débris peut causer d’importants dommages. Et ; s’il est possible de dérouter la Station spatiale ou un satellite opérationnel depuis le sol, on ne peut pas agir sur les débris pour modifier leur trajectoire », explique Pierre Omaly, expert débris spatiaux au Centre national d’études spatiales (CNES). La loi française de juin 2008 relative aux opérations spatiales comporte un chapitre sur la protection de l’espace. Concrètement, les satellites doivent intégrer dès leur conception leur neutralisation au terme de leur durée de vie. « En moyenne, au bout de quinze ans, soit ils entrent dans l’atmosphère et se décomposent pour ceux en orbite basse, soit, pour les satellites géostationnaires à 36 000 km, ils sont désorbités, c’est-à-dire orientés vers un “cimetière” », explique Sabrina Andiappane, responsable des services en orbite pour le groupe d’électronique, d’aéronautique et de défense Thales. Ces services consistent à prolonger la durée de vie des satellites en les ravitaillant en carburant ou en les réparant directement sur leur orbite pour les maintenir en fonctionnement.

D’autres projets en cours visent à la récupération des satellites « morts » ou des gros débris, afin de les dérouter. « Dans le futur, de tels services pourraient être fournis par des satellites spécifiques qui se ravitailleraient à des stations d’accueil elles-mêmes en orbite », anticipe Sabrina Andiappane. En février, le remorqueur spatial MEV-1 (Mission Extension Vehicle 1) de l’Américain Northrop Grumman a ainsi « capturé » un satellite de télécommunications à court de carburant et l’a remis en orbite géostationnaire pour une durée de cinq ans. L’ESA a pour sa part confié le projet Adrios à un consortium mené par la start-up suisse ClearSpace. Doté de 100 millions d’euros, ce projet doit concevoir un démonstrateur qui ira récupérer un étage du lanceur Vega, laissé en orbite basse en 2013. Adrios devrait être opérationnel en 2025. D’ici là, Starlink, Kuiper et OneWeb auront ajouté quelque 5 000 nouveaux satellites dans cette orbite. De quoi corser encore les choses pour Adrios.

30 octobre 2020

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30 octobre 2020

Martine cherche un pays où c'est pas la merde....

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30 octobre 2020

Et hop !

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