SeaBubbles reprend ses essais sur la Seine
Par Philippe Jacqué
La jeune société, qui espère proposer des bateaux taxis à Paris au premier semestre 2020, va pouvoir naviguer de manière expérimentale entre le 16 et le 20 septembre.
SeaBubbles revient sur la Seine à Paris. Un peu moins de deux ans après ses premiers essais, la start-up qui a inventé un bateau volant sur l’eau, va pouvoir naviguer de manière expérimentale au cœur de la capitale entre le 16 et le 20 septembre, grâce à une dérogation de la préfecture de la région Ile-de-France. Après trois années de développement, ce n’est toujours pas l’ultime étape, mais la start-up est proche d’un déploiement commercial.
Dans son communiqué, la préfecture d’Ile-de-France assure que la société a « franchi avec succès » plusieurs étapes techniques d’homologation. « Si l’expérimentation se révèle concluante, une exploitation commerciale de SeaBubbles pourra être envisagée au printemps 2020 », assure le représentant de l’Etat.
Pour ces essais, l’engin « sera autorisé à naviguer à une vitesse maximale de 30 km/h sur un itinéraire allant d’Issy-les-Moulineaux à Bercy, entre 8 heures et 10 heures le matin et entre 15 heures et 17 heures l’après-midi », indique la préfecture. Il s’agit de créneaux « à moindre rotation de bateaux à passagers ».
Faire évoluer le cadre réglementaire de navigation sur la Seine
Pour Anders Bringdal, le PDG de la société, c’est un soulagement. « Nous sommes ravis d’être de retour à Paris, indique-t-il dans ce communiqué. Cette nouvelle phase d’expérimentation a été rendue possible grâce à la mobilisation des services de l’Etat et à notre partenaire Paris Experience Group, que nous remercions. L’ensemble des signaux semble effectivement passer au vert pour un début d’opération commerciale de nos “Bubble taxis” dès le premier trimestre 2020. Nous confirmons ainsi l’ambition de SeaBubbles de replacer la Seine au centre de la mobilité francilienne en respectant le principe “zéro bruit, zéro vague, zéro émission de CO2” .»
Cette expérimentation démontre que l’Etat et l’ensemble des services chargés de la gestion des fleuves ont changé d’approche. En 2017, alors que le premier prototype de SeaBubbles sortait des ateliers, son co-inventeur Alain Thébault avait fustigé les lourdeurs administratives françaises : « Il faut en France des mois simplement pour réunir tous les acteurs, quand la Suisse ou Dubaï proposent des réponses opérationnelles immédiates », se plaignait-il dans un entretien au Monde fin 2017.
Désormais, assure Michel Cadot, le préfet de région, « la facilitation des déplacements des Franciliens et la lutte contre la pollution sont des objectifs prioritaires pour l’Etat. Lorsqu’une société propose à l’Etat un nouveau mode de transport non polluant, comme celui de SeaBubbles, nous nous devons de l’étudier et de l’accompagner. »
Afin de faire évoluer le cadre réglementaire de navigation sur la Seine, Voies navigables de France (VNF), l’agence nationale chargée des cours d’eau, a lancé une étude sur les conditions de navigation sur le fleuve, qui intègre l’expérimentation de SeaBubbles, pour voir quelles sont les modifications à apporter à la réglementation actuelle. Les conclusions de ce travail sont attendues au premier semestre de l’année 2020 et une révision des règles est fixée pour début 2021 au plus tôt.