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Jours tranquilles à Paris
18 mars 2019

Gigi Hadid

gigi

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17 mars 2019

VRAI OU FAKE "Gilets jaunes" : un CRS a-t-il profité de la manifestation à Paris pour voler des maillots du PSG ?

Une séquence tournée samedi par un journaliste de Brut montre un policier en train de ranger des maillots dans un sac, après le pillage de la boutique du PSG. Un syndicat de police assure qu'il s'agit d'une procédure classique, liée à une collecte de pièces à conviction. L'IGPN a néanmoins été saisie.

La scène ne dure que quelques secondes, mais fait beaucoup réagir sur Twitter. Samedi 16 mars, le journaliste Rémy Buisine filme en direct la manifestation des "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées, à Paris, lorsque l'on voit sur ses images diffusées sur Facebook un membre des forces de l'ordre en train de plier minutieusement ce qui ressemble à des survêtements ou des maillots de foot dans un sac à dos noir.

Le journaliste de Brut commente la scène quand il est violemment bousculé par un policier. Rémy Buisine se dit alors victime d'un coup de matraque. "Mais vous êtes sérieux, liberté de la presse bordel, pourquoi tu me matraques comme ça ?" crie-t-il à l'intention du policier qu'il accuse d'avoir "frappé son téléphone".

Une "collecte de pièces à conviction" ?

Cette séquence a suscité de nombreuses questions parmi les internautes de franceinfo. "Des CRS auraient profité du pillage de la boutique du PSG pour voler des maillots, nous interpelle l'un de nos lecteurs dans notre live, dimanche. Le journaliste qui filmait les faits aurait reçu des coups. Info ou intox ?"

Cet extrait du direct est aussi partagé par plusieurs comptes Twitter qui accusent le premier policier de voler des maillots de la boutique du Paris Saint-Germain, qui se situe juste à côté, et qui a été, comme de nombreux magasins, pillée lors de la manifestation des "gilets jaunes". Contactée par franceinfo, la préfecture de police de Paris indique que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie pour enquêter sur cette affaire.

L'Unsa Police n'a pas d'informations sur l'identité du policier mis en cause. Le syndicat précise toutefois à franceinfo qu'il ne s'agit pas d'un CRS, étant donné qu'il "n'a pas les bandes jaunes sur le casque", signe distinctif de ce corps de la police.  Du côté de la CGT-Police Ile-de-France, on estime qu'il n'y a pas lieu à polémiquer. Le syndicat dément formellement l'hypothèse d'un vol et affirme qu'il s'agit d'une procédure classique de "collecte de pièces à conviction".

"On ramasse les objets comme on peut"

Axel Ronde, secrétaire général CGT-Police Ile-de-France, a visionné la vidéo transmise par franceinfo et assure en avoir discuté avec ses collègues. Selon ses informations, ces affaires de sport avaient été pillées dans la boutique du PSG par un homme qui a ensuite été interpellé par les forces de l'ordre. Ce policier serait donc en train de collecter les preuves du pillage qui doivent ensuite faire office de pièces à conviction.

La situation sur place était chaotique. A tout moment ça pouvait dégénérer. Alors dans ces cas-là, on ramasse les objets comme on peut pour matérialiser l'infraction.

Axel Ronde, secrétaire général CGT-Police Ile-de-France à franceinfo

Dans la version complète du live vidéo tourné par Rémy Buisine, quelques minutes avant la scène polémique, le journaliste montre l'intérieur du magasin saccagé et commente : "Il y a eu des pillages dans la boutique du Paris Saint-Germain, il y a eu au moins une interpellation, décrit-il à 4'56''55. Et cette personne avait avec lui des vêtements qu'on peut trouver à l'intérieur de cette boutique. Et donc là, vous voyez à l’image, il y a donc des policiers qui sont rentrés à l’intérieur et qui ont procédé directement à des interpellations."

Des propos qui semblent être compatibles avec la version avancée par le syndicat CGT-Police Ile-de-France même si, comme le rappelle le représentant de l'Unsa Police, "il ne faut pas se précipiter et tirer de conclusions hatives avant la fin de l'enquête ne soit terminée". Contacté, Remy Buisine n'a pas souhaité s'exprimer sur cette séquence vidéo.

17 mars 2019

« Marche du siècle » : une vague verte et jaune déferle en France pour le climat et la justice sociale

climat65

Par Rémi Barroux, Audrey Garric - Le Monde

Selon les organisateurs, plus de 100 000 manifestants ont défilé à Paris et 350 000 en France. La préfecture de police a chiffré l’affluence parisienne à 36 000 personnes.

Avec son gilet jaune sur le dos et une plante à fleurs en guise de chapeau, France Le Marc est à l’image des militants qui ont foulé les rues de l’Hexagone samedi 16 mars : une mobilisation « verte et jaune » en faveur de la justice climatique et sociale, mais également de la lutte contre le racisme et les violences policières. « Les “gilets jaunes” ne luttent pas seulement pour le pouvoir d’achat mais contre les injustices sociales et la prédation des multinationales qui épuisent les ressources de la planète », assure cette fonctionnaire.

Un « même combat » qui a rassemblé plus de 100 000 personnes à Paris, dans un cortège surnommé la « Marche du siècle », et plus de 350 000 dans 220 villes de l’Hexagone, selon les organisateurs. Les préfectures de police, elles, évoquent 36 000 manifestants dans la capitale, 8 000 à Montpellier, 2 500 à Marseille, 2 000 à Rennes ainsi qu’à Strasbourg. A Lyon, le cortège a réuni 18 000 personnes selon les autorités, 30 000 selon les organisateurs.

Quels que soient les chiffres, la mobilisation reste forte au lendemain de la grève scolaire pour le climat, qui a rassemblé 168 000 jeunes dans le pays, et plus d’un million dans le monde.

Dans la capitale, la manifestation s’est tenue dans une ambiance calme et joyeuse, au son du traditionnel slogan « Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité », rassemblant des militants écologistes, des familles et des jeunes, ensuite rejoints par des « gilets jaunes ». Une mobilisation pacifique, contrastant avec la dix-huitième journée de mobilisation de ces derniers, marquée par des violences et des incendies.

« Ce n’est pas de l’égoïsme mais de la survie »

« Aux Champs-Elysées, c’était la guerre ce matin, alors on est venus ici », témoigne Christophe Garrido, un « gilet jaune » toulousain de 44 ans, animateur d’école, dont le groupe d’amis est rassemblé place de l’Opéra, où ont convergé les quatre cortèges de la marche. « Tous les “gilets jaunes” sont écolos au fond d’eux, ils ne veulent pas d’un monde pourri pour leurs enfants », assure Kévin Durrieu, mécanicien dans l’aéronautique. « Mais beaucoup ne se rendent pas compte de la gravité du changement climatique car ils pensent d’abord à remplir leur frigo. Ce n’est pas de l’égoïsme mais de la survie », complète Davy Loron, sous-traitant dans le même domaine.

Tous l’assurent, les responsables tant de la crise climatique que sociale sont les mêmes : le capitalisme avec la « complicité » de l’Etat. « Si on ne nous vendait pas de la merde, on ne polluerait pas », tempête Zohra, auxiliaire de vie à Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), un ballon jaune à la main. « On nous dit qu’il faut acheter des voitures électriques, mais quand tu habites en HLM, tu l’accroches où et tu la paies comment ? » Sa sœur Dalyla s’agace : « Vous avez vu le naufrage du paquebot au large de La Rochelle ? C’est eux qui polluent, ce n’est pas nous. »

« J’attends qu’Emmanuel Macron prenne conscience de l’urgence, qu’il impose des normes aux industriels, les véritables pollueurs », abonde Catherine, 50 ans, qui travaille dans la mode, « une position un peu schizophrène ». Cette fois, point de « gilet jaune » mais un blouson aux longs poils noirs. Elle fait sa première marche climat pour le fils, Noé, 10 ans, le dernier de ses quatre enfants. « J’ai peur pour eux ; je cherche le bon équilibre pour les sensibiliser à l’environnement tout en évitant des messages trop anxiogènes », confie-t-elle. Noé, lui, veut « avoir un meilleur climat », faute de quoi « plein d’espèces vont disparaître, de même que les Indiens d’Amazonie ».

Dans le cortège où se mêlent les générations et les classes sociales, d’autres revendications communes émergent, telles que la nécessité de privilégier les circuits courts et la consommation de produits locaux et de saison. « Quand notre viande de qualité fait quatre fois le tour du monde avant qu’on ne la consomme, ça coûte cher et ça pollue, s’agace Brice Grégory, « gilet jaune » âgé de 41 ans, qui travaille dans la restauration et dans l’industrie dans les Vosges. Pareil pour les légumes : les nôtres partent à l’étranger et nous, on mange ceux qui viennent d’Espagne, qui sont plus pollués. »

Taxer le kérosène

Restent quelques dissensions, notamment sur la fiscalité. « La taxe carbone était un enfumage, on nous disait que c’était pour le climat alors que pas du tout », dénonce Sébastien, opérateur commande numérique, « gilet jaune » à « Saint-Barth’ », en fait Saint-Barthélémy, à côté de Pontivy (Morbihan). Julie Pereira et Luca Ganassali ne font pas partie du mouvement : elle est étudiante à Sciences Po et HEC et lui à Polytechnique. Ils estiment au contraire qu’il faudra « taxer le carburant à terme », mais après avoir taxé le kérosène et en « attribuant toutes les recettes à la transition écologique ». Car « ceux qui ont le moins de ressources sont les plus taxés », reconnaissent-ils.

« On a besoin d’un changement radical de société. Huit Français sur dix demandent qu’on taxe beaucoup plus lourdement les entreprises les plus polluantes. On est de plus en plus nombreux à être prêts, le but est de le signifier dans la rue et amplifier la mobilisation », assure le réalisateur et écrivain Cyril Dion, lors d’une conférence de presse avant le départ de la marche.

Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, se félicite d’un moment exceptionnel de mobilisation. « Il doit y avoir un avant et un après. Il y a eu le recours juridique contre l’Etat, l’“affaire du siècle” [le recours en justice de quatre ONG contre l’Etat pour « inaction climatique »], la mobilisation des jeunes qu’on n’avait jamais connue sur les questions climatiques et cette “marche du siècle” », énonce-t-il. Lors des précédentes marches pour le climat, nées après la démission de l’ancien ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, plus de 150 000 personnes étaient descendues dans les rues en France.

L’enjeu, pour les associations engagées dans la bataille climatique, est désormais de « durcir le mouvement face au gouvernement ». Elodie Nace, la porte-parole d’Alternatiba France, évoque la grande opération de désobéissance civile programme le 19 avril pour « bloquer la république des pollueurs », opération qui réunira ANV-COP21, les Amis de la Terre et Greenpeace. Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, rappelle aussi qu’il y aura le G7 à Biarritz en août, le G7 de l’environnent à Metz en mai. Avant les élections européennes, une nouvelle grande initiative, à l’image de la grève pour le climat, est programmée pour le 24 mai.

Arrivée place de la République, à la fin de la manifestation parisienne, l’actrice Marion Cotillard se réjouit avant un grand concert : « Le système montre ses failles, il faut le harceler. S’ils ne prennent pas le train en marche, les dirigeants resteront sur le bord de la route. »

17 mars 2019

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17 mars 2019

« Il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu » : récit d’une journée de violence parmi les « gilets jaunes » à Paris

Par Henri Seckel, Aline Leclerc, Raphaëlle Bacqué

L’acte XVIII des « gilets jaunes » a été marqué par des saccages, des heurts et 237 interpellations. Reportage au cœur de la manifestation sur les Champs-Elysées.

Dès le matin, tout le monde a été embarqué dans le même piège. « La France à Paris », ont promis depuis plusieurs jours les figures des « gilets jaunes » et à partir de 9 heures, ce 16 mars, des cortèges partis de plusieurs gares parisiennes ont convergé vers les Champs-Elysées. Il est vite apparu, cependant, que ce dix-huitième samedi de manifestations serait violent.

Les sites Internet les plus emblématiques des groupes d’autonomes et de la gauche radicale ont appelé, ces dernières semaines, à manifester leur colère « autrement que par les mots » et il n’est pas difficile de les reconnaître, ces manifestants masqués et gantés de noir, parfois revêtus de gilets jaunes, qui, dès le milieu de la matinée, ont remonté en courant l’avenue des Champs-Elysées, vers la place de l’Etoile et chargé directement les forces de l’ordre sur place.

Le piège, ce sont ces voitures en flamme et ces premières boutiques vandalisées qui aimantent les télévisions et les manifestants. Les pavés volent, les pilleurs pillent et la majorité des « gilets jaunes » regardent faire, sans s’opposer aux black blocs venus pour casser. « Je suis contre la violence, mais la violence d’Etat me donne la rage », raconte une manifestante. « Et puis, il n’y a que comme cela que les médias et Macron nous entendent », croit un autre.

Les plus pacifiques des « gilets jaunes » se sont rendus à la « Marche pour le climat », qui a rejoint la place de la République en fin d’après-midi. Les autres, décidés à faire nombre et à renouer avec l’esprit insurrectionnel des premières semaines de mobilisation, restent sur les Champs-Elysées, équipés pour faire face aux nombreuses bombes lacrymogènes qui n’ont pas manqué de tomber sur eux.

Un bilan en début de soirée faisait état de 237 interpellations, 42 blessés parmi les manifestants, dix-sept chez les forces de l’ordre et un chez les pompiers. Une nouvelle flambée de violences qui a contraint Emmanuel Macron à écourter son séjour dans la station de ski de La Mongie (Hautes-Pyrénées) pour rejoindre la cellule de crise mise en place par le ministère de l’intérieur samedi soir, aux alentours de 22 h 30.

C’est une curieuse atmosphère qui s’est installée d’emblée sur l’avenue parisienne si emblématique. En tête de cortège, les plus radicaux ont lancé les hostilités. Après les manifestations plus calmes de ces dernières semaines, beaucoup des magasins qui s’étaient barricadés chaque samedi après les émeutes du 1er décembre ont baissé la garde et renoncé à protéger leurs vitrines. Du coup, des manifestants commencent à brûler les kiosques à journaux et incendient une banque. Au milieu de l’avenue, le Fouquet’s est pris d’assaut, comme un symbole de la bourgeoisie. Les tables dressées, avec leurs nappes blanches et leurs assiettes de porcelaine, sont noyées sous la fumée.

A l’arrière, les autres manifestants se chauffent au soleil, prennent des selfies devant les vitres brisées, se servent éventuellement dans les boutiques éventrées. Les premières semaines du mouvement, il y avait toujours des manifestants pour protester contre les pilleurs. Cette fois, rien. « Ça fait dix-huit semaines qu’ils ne nous écoutent pas !, explique John, un animateur de 28 ans qui a fait la route depuis Nancy. Les black blocs avant ils faisaient peur à tout le monde, maintenant on trouve que c’est un plus. C’est eux qui font avancer les choses, nous, on est trop pacifistes. »

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« Le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie »

Ils sont nombreux à dire la même chose. « On a pris conscience qu’il n’y a que quand ça casse qu’on est entendu… Et encore même quand on casse tout on ne nous entend pas », assure Johnny, 37 ans, directeur de centre de loisirs dans les Ardennes : « Il faut que Macron se rende compte que maintenant, il est cuit ». Isabelle 60 ans, venue de l’Essonne, se tient un peu en retrait, mais elle avoue : « Si j’étais plus jeune, j’irais à l’affrontement. C’est la violence d’Etat la première violence, celle qui donne la rage. »

Les vitrines de nombreux magasins ont volé en éclat : Boss, Etam, Al-Jazeera Parfums, Nike, Swarovski, Bulgari, Longchamp, SFR, la boutique du PSG, mais personne ne bronche. « Jusqu’ici dans les manifestations, je m’interposais pour éviter la casse. Mais là maintenant je me dis “tant pis”, confie Jennifer, 39 ans, cariste venue de Rouen et mère de deux enfants. Quand j’ai vu casser le Fouquet’s, ce symbole de l’oligarchie, je ne dis pas que j’étais satisfaite mais je ne suis plus contre. »

Ana, 33 ans, une factrice venue de Toulouse est plus directe encore : « C’est génial que ça casse, parce que la bourgeoisie est tellement à l’abri dans sa bulle, qu’il faut qu’elle ait peur physiquement, pour sa sécurité, pour qu’ils lâchent. Après j’aurais été contente qu’on n’ait pas besoin de ça pour obtenir le RIC [Référendum d’initiative citoyenne] et le reste mais ça ne marche pas ».

A l’avant, le chaos. « 1 500 casseurs », a dénoncé le ministre de l’intérieur Christophe Castaner en milieu de journée. Les gardes mobiles chargent, les manifestants attaquent les cars de police, les pompiers galopent éteindre les feux : « boum ! » font les grenades assourdissantes, pendant que la fumée âcre des gaz lacrymogènes pique les yeux.

A l’arrière, au milieu des bris de verre et à trois pas des barricades en feu, des « gilets jaunes » qui pique-niquent et chantent « Macron, on vient te chercher chez toi ». On se prend en selfie devant le Fouquet’s, vandalisé une première fois et rebrûlé dans l’après-midi pour faire bonne mesure. « Cette fois on ne pourra pas dire que le mouvement s’essouffle », se félicite Martine, 60 ans, cadre de santé à l’hôpital venue de Toulon. « A un moment donné il faut s’exprimer un peu plus fort, ça fait quatre mois qu’on a commencé et on est au même point », ajoute Robert, son mari.

« Disparition des services publics »

Sur la place de l’Etoile, l’arc de triomphe disparaît sous la fumée des lacrymogènes, mais cette fois, les gardes mobiles repoussent tous les assauts. Sont-ils vraiment si nombreux, ces manifestants sans banderoles ni slogans ? Quelques milliers, sans doute, mais la foule est clairsemée et la police s’est arrangée pour bloquer les manifestants sur moins d’un kilomètre, à peine la moitié des Champs-Elysées.

« Quand les Champs sont pleins pour voir l’équipe de France après la Coupe du Monde, on dit qu’il y a un million de personnes. Aujourd’hui, les Champs sont à moitié pleins, et on nous dit qu’il y en a 8 000. Je ne comprends pas », remarquent trois « gilets jaunes » venus de Saint-Gaultier, dans l’Indre, à 30 kilomètres de Châteauroux. C’est pourtant vrai, la manifestation est bien moins importante que celle qui se déroule de l’autre côté de Paris pour le climat.

Ceux qui sont là, cependant, sont des « habitués » si l’on peut dire. « Ça fait quatre mois qu’on manifeste », assurent les « gilets jaunes » de l’Indre. Jusque-là, ils s’étaient mobilisés à Châteauroux, Chatellerault, Bourges ou Issoudun. « Notre territoire est très touché par la désertification et la disparition des services publics. La maternité du Blanc a fermé, le train de Paris ne s’arrête plus à Argenton-sur-Creuse, explique la femme du groupe. Pour voir un ophtalmo à Châteauroux, il faut attendre un an, du coup on va à Limoges. » Cette fois, ils sont venus à Paris : « Il fallait marquer le coup et cette fois, il est bien marqué. »

Une banque est incendiée et le feu gagne les appartements juste au-dessus, obligeant les pompiers à évacuer en urgence une femme et son bébé. Après la boutique de prêt-à-porter pour hommes Célio, celle de cosmétiques Yves Rocher, la chaîne de macarons Ladurée, la boutique de prêt-à-porter féminin Tara Jarmon et l’espace de vente d’électronique Samsung, c’est au tour du magasin de vêtement Zara, du magasin de chaussures Weston d’être pillés. Pour les manifestants, c’est comme si ces destructions étaient devenues un mal nécessaire. De fait, les chaînes d’information continue diffusent toute la journée les images d’incendies et de casse.

« La pauvreté intellectuelle de ceux qui font ça », soufflent les commerçants voisins d’une banque calcinée, consternés. En fin d’après-midi, la police parvient enfin à évacuer les Champs-Elysées. Place de l’Etoile, de nombreux pavés ont été descellés, et il y a comme d’énormes nids-de-poule, autour de l’arc de triomphe. « Ils ont pris cher quand même », constatent les derniers manifestants, en s’offrant une photo souvenir devant un car de police, le pare-brise souillé et le gyrophare dessoudé. Aucun de ceux croisés lors de cette drôle de journée n’a l’intention de s’arrêter.

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17 mars 2019

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17 mars 2019

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17 mars 2019

Un #CRS a été filmé par @RemyBuisine (#Brut), en train de remplir son sac de t-shirt du #PSG - WTF ????

https://twitter.com/RemyBuisine

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