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Jours tranquilles à Paris
20 juillet 2020

Chronique - Les couleurs du sexe : le rose au risque de l’overdose

chambre rose

Par Maïa Mazaurette

Cet été, la chroniqueuse et illustratrice de « La Matinale » Maïa Mazaurette sort son nuancier pour raconter la sexualité et prodiguer ses conseils. Aujourd’hui, le rose, ou plutôt LES roses.

LE SEXE SELON MAïA

Téléphone rose, littérature à l’eau de rose : et si la vraie couleur du sexe oscillait entre celle des cochons, des fuchsias et de la poudre ? L’association chromatique paraît imparable : historiquement, dans une Europe blanche, le rose a longtemps été la couleur de la nudité. Et encore aujourd’hui, la teinte – pétante ou pastel – domine les recherches liées à l’univers de la sexualité : sextoys, sexshops, guides de séduction…

Au premier regard, l’explication est toute trouvée : le rose serait la couleur préférée des femmes, les femmes sont « le sexe », donc le sexe est rose. Pesé, emballé, adjugé. Evidemment, c’est plus compliqué que ça : le rose est une couleur de petites filles. Parfois tout juste venues au monde (le rose bébé). Parfois sexualisées (le rose Barbie).

Ce soupçon d’immaturité devrait disqualifier le rose comme étendard du sexe, et pourtant ! Quand il s’agit de vendre des jouets sexuels, le rose décomplexe (« ce n’est qu’une vaginette, tout ira bien ») – notamment quand on l’associe à la romance (« ceci n’est pas un plug anal, c’est de l’amour »).

A condition bien sûr d’ignorer les signaux contraires, puisque le rose est simultanément considéré comme mièvre, moche, de mauvais goût, associé au papier toilette, aux vieux chewing-gums… n’en jetez plus.

A chaque étape du commerce du sexe

En 2015, l’institut de sondage Yougov révélait ainsi que si le rose est mal aimé, il l’est de manière fortement genrée : 26 % des hommes le placent en queue de classement, contre 12 % des femmes. A l’inverse, 10 % des femmes mettent le rose en tête de leurs préférences (couleur préférée, vous pensiez ?), contre… 0 % des hommes. Pour rappel, les humains préfèrent uniformément le bleu – préférence encore plus marquée chez les mâles.

Revenons donc à nos sextoys. En mai 2018, la journaliste Claire Lampen signait sur le site américain Gizmodo un article consacré à la manière dont les concepteurs de sextoys choisissent leurs couleurs : il apparaît que le rose émerge dans les années 1980, à la fois pour sa proximité avec certaines carnations et pour toucher un public féminin. Mais c’est aussi une question commerciale : « presque uniformément, les porte-parole des marques de sextoys à qui j’ai pu parler ont déclaré que le violet et le rose, et dans une moindre mesure le noir et le bleu, dominent les ventes nord-américaines, alors que le rouge est boudé par le public, sauf quand il tend vers le brun ou le framboise ».

Plus le rose se vend, plus il imbibe la chaîne de production. Et plus on le retrouve à chaque étape du commerce du sexe : le clitoris décrit comme un « bouton de rose », le genre « pink film » au Japon (du porno à petit budget), la Pink TV LGBT en France, la Pink TV pornographique aux Etats-Unis.

Alors, tout est dit ? Pas si vite. Tout d’abord, le rose devient une couleur « de femme » très tardivement : au départ, le rouge et ses déclinaisons appartiennent au monde guerrier des hommes, tandis que les femmes sont associées au bleu de la Vierge Marie (qui porte cette couleur depuis le XIIe siècle).

« Pinkwashing »

Cette symbolique commence à s’inverser à partir du XVIIIe siècle : en 1774, Les Souffrances du Jeune Werther de Goethe popularisent l’habit bleu chez les hommes, tandis que les romantiques font du bleu la couleur de la mélancolie, du rêve… et de l’amour (êtes-vous fleur bleue ?). C’est à cette époque qu’il intègre le club des couleurs les plus populaires. En 1792, le bleu devient la couleur des soldats. Il se faufile alors dans une gamme considérée comme froide : le bleu de travail, le jean, l’uniforme.

Il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour donner des couleurs aux bébés selon leur genre, avec une accélération datant des années 1980. Cette différenciation des jouets et des vêtements n’est pas fondée sur les préférences des enfants mais sur une manœuvre commerciale : au lieu de faire passer les manteaux, vélos ou cartables au sein d’une même fratrie, les parents sont obligés de racheter des objets qu’ils ont déjà.

C’est également ce passage d’une symbolique adulte à une symbolique enfantine qui fait basculer le rouge vers le rose : s’il paraît approprié, jusqu’aux décennies 1960-1980, de « délaver » le duo rouge/bleu pour l’adapter aux plus jeunes, on prête ensuite à ces derniers une préférence pour les couleurs franches. De fait, le rose contemporain se décline aussi bien en fuchsia qu’en layette.

Cependant, on aurait tort de limiter cette conversation aux cours de récré : si le rose incarne le sexuel, c’est aussi pour des raisons politiques. Sous l’Allemagne nazie, les homosexuels étaient identifiés par un triangle rose. C’est cette référence historique qui nous fait aujourd’hui parler de « pinkwashing » quand une marque emploie un vernis LGBT pour toucher cette clientèle (et dans une moindre mesure, quand une marque se met à coller des rubans roses sur tout et n’importe quoi, sous prétexte de lutter contre le cancer du sein).

« Millennial pink »

On parle de « taxe rose » quand un même produit est vendu plus cher quand il est destiné aux femmes, et de « purplewashing » quand le marketing utilise un imaginaire pseudo-féministe pour vendre, mettons, des t-shirts « Girl Power » à 300 euros.

Pourquoi purple (violet) ? Parce que dès le début du XXe siècle, cette couleur devient celle des suffragettes – et qu’elle est encore arborée, aujourd’hui, par les féministes. Plus le rose se rapproche du violet, plus il devient dangereux : couleur de magie et de mystère, de sorcellerie et de vanité, d’ambiguïté et d’extravagance.

Il reste un dernier rose, qu’on aurait tort d’oublier : le « millennial pink » (ainsi qualifié car il recouvre une teinte hyper-photogénique). Rien à voir avec le sexe ? Pas si sûr. Les millennials sont plus féministes et moins attachés à l’hétérosexualité que leurs aînés de la génération X (ne parlons même pas des boomers). Plus on est jeune, plus on aime le rose : sur Instagram comme dans sa vie militante… et comme dans sa vie sexuelle.

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20 juillet 2020

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jaime78

19 juillet 2020

Viki Fehner

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19 juillet 2020

Nantes : "Du grand orgue, il ne reste rien…"

La destruction du grand orgue laisse un grand vide dans la cathédrale de Nantes. Il ne reste plus rien de l’instrument de 1619.

Témoignages

« Je suis atterré, comme tous les chrétiens. Mais également en tant que musicien. Il y a un grand vide à la place de l’orgue, c’est une perte irréparable. » Il est bouleversé. Michel Bourcier, l’un des titulaires du grand orgue de la cathédrale de Nantes, répétait encore vendredi soir sur l’impressionnant instrument à vent datant de 1619. Il y accédait par une volée de 66 marches et s’asseyait à la tribune, au-dessus des portails d’entrée de la cathédrale de Nantes surplombant la nef.

« Je préparais les messes de dimanche et mon concert du 5 août. Je suis sûrement le dernier à avoir quitté la cathédrale à 21 h, je n’ai rien remarqué d’anormal », confie le musicien. « Il s’agit d’une perte irréparable, il avait eu 400 ans en 2019. Il avait survécu à l’incendie de 1972… » Grâce au facteur d’orgue Joseph Beuchet et ses ouvriers qui avaient, à l’époque, installé une bâche et permis d’abriter l’instrument de l’eau des pompiers qui, si elle s’était introduite dans les tuyaux, aurait rendu l’orgue hors d’usage. « Et là, aujourd’hui, il s’est effondré, il a fallu seulement quelques heures, le bois a brûlé, le métal a fondu… » Cela paraît surprenant mais il n’était pas classé parce qu’il avait subi trop d’interventions au fil du temps.

« Un instrument très puissant »

Avec ses collègues organistes, Michel Bourcier « commençait à envisager une restauration. Un orgue, c’est comme une machine, ça s’entretient tous les 20, 40 ou 50 ans, cela dépend. On s’apprêtait à imaginer une réfection pour mettre en valeur le matériel ancien. Il a été électrifié dans les années 1970, mais le principe n’a pas changé depuis le Moyen Âge. C’était un orgue d’une grande cohérence esthétique, très puissant. »

Un second instrument, l’orgue de chœur « posé sur le sol au niveau du chœur de la cathédrale » a également été endommagé. La console, les claviers et le pédalier ont été détruits par le feu. Reste le buffet (gros meuble dans lequel sont rangés les tuyaux et d’où sort le son), heureusement intact.

« C’est le plus grand orgue de chœur de France », souligne Étienne Ferchaud, chef de chœur, directeur de musique sacrée à la cathédrale de Nantes.

L’instrument a été conçu en 1862 par Louis Debierre, facteur d’orgue nantais. Très abîmé après l’incendie de 1972, il était resté muet jusqu’en 1985 et avait été classé en 1987 au titre des monuments historiques. « C’est un orgue d’accompagnement, qu’on sent vibrer et vivre avec nous, un compagnon de route en somme. » Pour lui, ces deux orgues étaient « les deux plus beaux instruments de la ville de Nantes ».

Au chevet de ces joyaux deux fois par an, Nicolas Toussaint, de la manufacture bretonne d’orgues, les avait vérifiés mercredi dernier. « Ils étaient en bon état de jeu. Quand un orgue disparaît, une partie du patrimoine disparaît. Nantes a eu Louis Debierre, grand facteur d’orgue, et la maison Beuchet. C’est aussi tout le savoir-faire de ces artisans nantais qui s’évanouit. »

Magali GRANDET.

19 juillet 2020

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19 juillet 2020

Lara Stone

lara stone

19 juillet 2020

TREATS Magazine

treats33

19 juillet 2020

Pour développer son bateau roulant, Tringaboat recrute

bateau roulant

Dans les rues de Perros-Guirec, le bateau roulant ne passe pas inaperçu. Photo Tringaboat

Article de Claire Charpy

Tout roule pour Tringaboat. L’entreprise basée à Lannion annonce la première livraison de son bateau routier de série, le Tringa T650. Les commandes se multiplient et la société embauche.

C’est un plaisancier calvadosien qui aura l’honneur d’être le premier usager de ce bateau hybride, entièrement fabriqué à la main à l’espace de Broglie, de Lannion (22). Créée en 2011 par Guirec Daniel, la société Tringaboat a d’abord dû faire face à un défi de taille : l’homologation de son bateau sur route. Un défi relevé et le bateau peut désormais rouler, sans autorisation, dans un périmètre de 10 km autour de son lieu de remisage et faire le plein dans une station-service classique.

Déjà dix commandes fermes

Ce concept original et osé d’un bateau routier a déjà séduit une quinzaine de clients. « Nous sommes presque surpris du succès. Nous ne pensions pas que le Tringaboat pouvait répondre à autant d’attentes », concède Christophe Le Bitoux, directeur commercial de la société. Dix commandes sont d’ores et déjà confirmées et six sont en cours : « Nous avons des demandes très diversifiées, de plaisanciers des côtes bretonnes, normandes, du bassin d’Arcachon etc, mais aussi de riverains du lac d’Annecy ou de professionnels pour des opérations d’entretien maritime et fluvial ».

Mesurant près de 6,5 m, le bateau est équipé de trois roues motrices qui rentrent entièrement dans la coque lorsqu’il navigue. Il se conduit et se pilote grâce à un écran tactile très intuitif et peut accueillir jusqu’à quatre personnes sur route et six sur l’eau. Les déplacements sont aisés à son bord et le design très soigné. Dans sa version classique (Tringa T650 Armorik) avec un moteur in-bord de 25 CV et un moteur hors bord de 150 CV, il est commercialisé au prix de 124 900 € TTC. Pour l’utiliser, il faut être titulaire à la fois du permis B et du permis mer côtier ou hauturier.

Trois embauches en cours

L’équipe de l’entreprise lannionnaise, qui est actuellement composée de huit personnes, va s’étoffer prochainement. « Nous sommes en train de recruter un soudeur, un chaudronnier et un mécanicien naval », indique Christophe Le Bitoux. L’atelier de 1 000 m² qui accueille quatre chaînes de montage, est amené, lui aussi, à s’agrandir.

19 juillet 2020

Vu sur internet

jaime94

19 juillet 2020

La nouvelle verrière de l’Hôtel de la Marine, à Paris.

Le monument historique vaste et prestigieux qui occupe un site central à Paris – place de la Concorde – doit ouvrir au public en juillet après des travaux colossaux. En attendant, on a déjà pu découvrir la verrière contemporaine qui orne désormais la cour d’entrée de ce majestueux bâtiment du XVIIIe siècle.

A l’origine garde-meuble de la Couronne, édifié par Louis XV, l’édifice a surtout accueilli le ministère de la marine et l’état-major des forces navales.

L’hôtel de la Marine restauré se veut un « lieu de vie » pour les visiteurs : il ouvrira au public ses salons d’apparat du XIXe ainsi que d’une partie du XVIIIe, les appartements de l’intendant qui doivent retrouver leur décor d’origine, sans oublier une terrasse avec une vue exceptionnelle sur la place de la Concorde. Une autre partie (400 mètres carrés) a été louée pour vingt ans au prince qatarien Al-Thani qui doit y exposer sa collection. Enfin, le site offrira une librairie-boutique de la Réunion des musées nationaux, un restaurant, un salon de thé et une épicerie fine. Claire Guillot

Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris 8e. Réouverture en juillet.

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