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Jours tranquilles à Paris
16 mai 2020

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16 mai 2020

Arles - Mai 2014 - souvenir

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15 mai 2020

Marisa Papen - bibliothèque

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15 mai 2020

«Le virus a pour l’instant mis la mode KO»

Par Marie Ottavi - Libération

Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut français de la mode, détaille l’impact de la crise sur le secteur et explique la volonté de plusieurs grands acteurs de repenser le calendrier de leurs présentations ou de ralentir le rythme.

Les Américains appellent cela le «fashion carnage». Depuis le début de la propagation du Covid-19, l’industrie de la mode vit des jours difficiles, avec la conscience que les effets de la crise sanitaire devraient se ressentir fortement dans les mois, voire les années à venir. L’un des premiers impacts, outre la production en difficulté et la baisse des ventes, c’est l’organisation des fashion weeks où les collections sont présentées. Fin mars, la Fédération de la haute couture et de la mode a ainsi décidé d’annuler la semaine de la mode parisienne homme, prévue fin juin, et celle dédiée à la haute couture en juillet. Et plusieurs acteurs majeurs ont pris position sur des changements à engager en profondeur. La maison Saint Laurent a annoncé qu’elle ne «présentera pas ses collections dans le cadre des calendriers officiels de l’année 2020. Saint Laurent décidera de son agenda et ses lancements suivront un plan optimisé et guidé par les besoins de la créativité». Le 3 avril, Giorgio Armani a publié une lettre ouverte dans WWD appelant à une levée de pied générale : «L’urgence actuelle montre qu’un ralentissement prudent et intelligent est la seule issue, une voie qui va enfin apporter de la valeur à notre travail et qui permettra aux clients de percevoir sa véritable importance et sa valeur.» Marc Jacobs a, lui, estimé, lors d’une table ronde organisée par Vogue, «qu’il devrait y avoir deux défilés par an […]. La quantité de pièces que nous produisons me paraît excessive au vu du peu de temps où elles seront présentées [en boutique]». Mardi, dans une lettre ouverte, plusieurs maisons de prêt-à-porter, telles Tory Burch, Thom Browne, Proenza Schouler ou Dries Van Noten se sont engagées à présenter désormais des vêtements de saison dans leurs collections, donc à renoncer au décalage traditionnel de six mois lié aux délais de fabrication. Exit la course à l’échalote perpétuelle.

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Benjamin Simmenauer, professeur à l’Institut français de la mode (IFM) où il enseigne la théorie de la mode et la stratégie des marques, détaille pour Libération les effets de la crise sur cette industrie.

Quelles réflexions la crise nourrit-elle ?

Le projet même de la mode, qui est de représenter et d’accompagner le présent, est mis en suspension. Il n’y a plus de présent, tout le monde vit dans une parenthèse temporelle où il ne se passe rien et où l’on a peu d’horizon. Nous sommes dans une incertitude complète face à ce que le monde deviendra quand on sortira. Le concept de mode est remis en question. Cette secousse quasiment culturelle ou civilisationnelle a des effets sur les acteurs de l’industrie. La crise est importante pour le secteur, pas seulement au niveau de l’argent perdu ou de ce que l’on va vendre. Plus largement, elle est majeure parce que tout l’écosystème de présentation, de défilé, de rapport au corps, est privé de son sens sous l’effet d’une crise qui impose la suspension du temps et la distanciation physique. Le fait qu’il y ait du présent, que les gens puissent se rencontrer et se voir, et que les corps soient mis en présence sont les conditions de possibilité de la mode. Si on enlève ça, que reste-t-il ? Chacun tente de s’adapter à cette donne complètement inédite, qui leur paraît probablement totalement absurde.

L’impact de la pandémie est très supérieur à ce qu’on aurait pu anticiper ?

Personne dans l’industrie n’avait prévu un tel bouleversement. Il n’y a qu’à regarder la dernière fashion week qui s’est tenue à Paris [du 24 février au 3 mars, ndlr]. Tout s’est déroulé dans des conditions absolument normales à part deux défilés annulés ou reconfigurés, et quelques journalistes masqués. Il y avait un côté «c’est le dernier truc à la mode, le coronavirus». Le virus a pour l’instant mis la mode KO. La mode représente le changement perpétuel, à travers la saisonnalité et le principe de renouvellement constant des collections, mais ce spectacle ne fonctionne, ne suscite le désir et l’intérêt que parce qu’on a par ailleurs la certitude d’une certaine stabilité des rapports humains, d’une organisation sociale, économique, etc.

La mode, c’est aussi une façon de s’afficher. Cette donnée est aussi perturbée…

C’est l’autre chose. A quoi bon s’habiller, se mettre en scène, si c’est pour n’être vu de personne ? Mais ça fait déjà un moment que la mode s’est virtualisée : on s’habille autant pour être vu à travers des images et des médias que pour être vu dans un espace physique réel. Le bémol, c’est aussi toute la marmite des influenceurs qui, elle, continue de bouillir. Ils reçoivent encore des produits, ils les mettent en scène, pour faire consommer, pour produire des images, dans un contexte qui n’est pas tout à fait le même et avec des moyens différents. Et ça semble encore marcher parce que le public est captif : en confinement, les temps d’écran explosent et les médias sociaux battent des records d’audience.

Si on pense à tous les impacts sur la mode, les métiers de styliste, de photographe de mode, etc. sont très touchés puisqu’on ne peut pas organiser de shootings. Les mannequins vont peut-être devoir devenir stylistes et photographes, puisqu’elles vont se photographier avec les fringues qu’on leur enverra, et qu’il n’y aura plus personne pour les prendre en photo. On ne sait pas quels scénarios sont imaginés, mais dans ce contexte, les déclarations des grandes marques révèlent l’ampleur de la crise.

Que signifient selon vous les déclarations de Saint Laurent, Marc Jacobs et Armani ?

Saint Laurent et Armani disent des choses un peu différentes. Giorgio Armani a 85 ans, il en a vu d’autres. Sa carrière est faite, il ne prend pas grand risque à dire qu’il va ralentir avec l’idée que les modes de consommation et de production doivent changer. Au moins pour un temps, il va être compliqué d’écouler autant de collections. Armani est quand même l’homme qui a inventé le principe de décliner sa marque en 53 marques différentes, ce qui en matière de parcimonie n’est pas un exemple. Mais il a été assez visionnaire dans son défilé à Milan [au début de la crise du Covid-19, en février, Giorgio Armani a décidé de filmer son défilé sans public et de le diffuser sur Internet]. Il a senti la gravité de la situation avant tout le monde et c’était un très bon coup de com. Quant à Marc Jacobs, on a du mal à l’associer à une idée de frugalité, mais il dit qu’on est dans l’excès depuis un moment : on fait trop de collections, de présentations, il y a trop de marques, trop de fringues et de produits, trop de pubs et d’images, trop de tout.

La problématique de Saint Laurent, c’est le moment où les marques présentent leur collection, le moment de la révélation de l’offre. Ça ne semble pas complètement opportuniste car c’est quelque chose qu’ils ont déjà entamé. Ils avaient déjà «sorti» les défilés homme des fashion weeks en les présentant une fois par an à un cercle restreint, un peu comme les défilés croisières, pour recréer une forme d’exclusivité autour de leurs événements. Cette idée de s’extraire du calendrier de la mode et de faire exception, ils l’ont donc déjà expérimentée. Ça semble accélérer une stratégie d’émancipation, plutôt qu’un revirement complet, c’est assez cohérent avec ce qu’ils ont fait avant. Mais il n’est juste plus possible de faire une fashion week en ce moment. Ce n’est pas eux qui l’ont décrété : la fédération annule la semaine de la mode et ils n’ont donc pas d’autre choix que de prendre acte. Au moins, Saint Laurent est parmi les premiers à annoncer une stratégie.

La crise déclenchera-t-elle une prise de conscience profonde sur nos façons de consommer la mode et les images de mode ?

Parce que le temps s’est ralenti, on a l’impression que le temps plus rapide, dans lequel on évoluait avant, était un temps d’hyperactivité et de surexcitation inutiles. Comme si on voyait l’artifice du temps accélérer. C’est un effet de perspective : tout est ralenti, on vit plus lentement, comme si on avait sauté hors du manège. On voit les gens sur le manège d’avant et on se dit «ah ils étaient pris dans le manège, ils ne se rendaient pas compte que c’était un manège». Mais le jour où on pourra remonter dedans, ne va-t-on pas considérer comme ridicule cette parenthèse au ralenti, cette période où on a pris de la hauteur, où on s’est tous considérés comme de grands philosophes, prêts à renoncer au luxe et à adopter les «idéaux ascétiques» dont parle Nietzsche ? Est-ce qu’on ne va pas se moquer de tous ceux qui se sont dits «c’est quand même formidable le confinement, ça permet de se concentrer sur l’essentiel» ?

Hélas, dans les situations de crise, on cherche souvent les explications les plus simples et on oppose les choses. Par exemple, opposer les besoins et les désirs, ça me paraît philosophiquement très douteux. Je ne sais pas où le besoin s’arrête et où le désir commence. J’ai vu que les syndicalistes de la CGT étaient scandalisés parce que les clients d’Amazon se faisaient livrer des sex-toys, ils considéraient que ce n’était pas des besoins primaires, vitaux. Mais si la sexualité n’est pas un besoin primaire, je me demande bien ce qu’est un besoin primaire. La discussion sur la nature de l’extension des besoins, me semble douteuse.

Si demain on organise des fashion weeks virtuelles, ouvertes à tous, l’exclusivité si chère au monde de la mode n’existera plus.

Dans un premier temps, la question de l’exclusivité va en effet se poser. Si le défilé est diffusé sur le Net en direct, tout le monde verra le défilé en même temps. Mais c’était déjà le cas. Le privilège était d’être dans la salle et il va falloir abandonner ce principe. Quand les défilés reprendront leur forme initiale d’événement physique, l’accès sera encore plus difficile. On peut imaginer que les défilés du futur ne vont s’adresser qu’au cœur de la cible, c’est-à-dire les acheteurs. La presse, les influenceurs, les célébrités et autres amis de la marque resteraient chez eux. Ce serait un retour en arrière car c’était comme ça au début du XXe siècle. Les défilés avaient lieu dans les maisons, il était très compliqué d’y entrer, il y avait très peu de presse. On voulait filtrer les copieurs éventuels. Revenir à une formule différemment exclusive, c’est peut-être une idée qui pourrait germer. Aujourd’hui ce n’est pas le sujet. Aujourd’hui, le sujet, c’est comment susciter un désir pour la marque et la collection en n’ayant plus la possibilité de la présenter physiquement.

Quid des petites marques ?

Comme dans toutes les économies, c’est encore plus dur pour les petits. Ce qu’on peut prévoir, c’est que le secteur va encore se concentrer. Ce n’est pas ma spécialité, mais il me semble que les lois de la finance vont prévaloir, ce sera l’occasion pour les acteurs majeurs du système, qui ont les reins les plus solides, d’acquérir les pépites qui leur semblent avoir du potentiel. Les petites marques seront obligées d’abandonner leur indépendance car il sera très compliqué de trouver des financements et surtout d’être soutenu par la consommation. Si cette situation est amenée à durer, les petits souffriront en premier.

Les grands acteurs vont-ils tirer leur épingle du jeu ?

Oui et non. Ils vont racheter beaucoup de marques, des emplacements. Dès qu’ils verront une opportunité intéressante, ils intégreront des marques à un bon prix. Le marché sera encore plus concentré. La logique de groupe sera prédominante. Mais le problème des grands groupes du luxe, c’est qu’ils ne sont pas du tout aussi bien équipés que les pros d’Internet. Jeff Bezos [le patron d’Amazon] a quand même gagné 24 milliards de dollars supplémentaires (comparé à la même période de 2019) depuis le début du coronavirus…

15 mai 2020

Milo Moiré

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15 mai 2020

Traçage : gare au Covid

Par Amaelle Guiton et Anaïs Moran - Libération

Pour suivre les malades et remonter les chaînes de contamination, la stratégie du gouvernement repose sur deux bases de données, le rôle des médecins de ville et le test systématique des cas contacts.

«Protéger, tester, isoler» : le 28 avril, devant l’Assemblée nationale, Edouard Philippe martelait le «triptyque» au cœur de son plan de déconfinement. Treize jours plus tard, la loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire était promulguée, et avec elle son article 11 sur les fichiers destinés, le temps de la pandémie et jusqu’à six mois après la fin de cet état d’exception, au suivi des malades du Covid-19 et de leurs contacts : «Si-Dep» et «Contact Covid», très débattus par des parlementaires inquiets du respect de la vie privée et du secret médical. Le décret d’application de cet article a été publié mercredi au Journal officiel, avec l’avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés. Médecins, salariés des caisses d’assurance maladie, agents des autorités régionales de santé sont désormais à pied d’œuvre. L’objectif est clair : pour éviter toute reprise épidémique dans le pays, il faut identifier et tester toute personne ayant été proche d’un malade.

Les généralistes en première ligne

La stratégie repose d’abord et principalement sur les médecins de ville. C’est dans leurs cabinets que vont se rendre la majorité des personnes présentant des symptômes évocateurs du Covid-19. La prise en charge pourra évidemment s’opérer en centre hospitalier, mais le dispositif mise surtout sur les 55 000 médecins généralistes déclarés aptes, d’un point de vue logistique, à recevoir ces patients spécifiques. Dans un premier temps, le professionnel va prescrire au malade un test PCR (écouvillon dans le nez) et des masques chirurgicaux, délivrer un arrêt maladie et demander par précaution des mesures d’isolement (qui peut se faire au domicile). Le soignant pourra faire la même chose pour les membres du foyer familial qui présenteraient des symptômes.

En cas de test positif (la consultation est alors majorée à 55 euros), l’ensemble des cas contacts sera appelé à se faire dépister. Selon l’assurance maladie, il s’agit du reste de la cellule familiale, mais aussi des personnes qui ont fréquenté de manière «rapprochée» et sans masque le «patient zéro», jusqu’à deux jours avant l’apparition de ses symptômes : partage d’un bureau, d’une salle de réunion, face-à-face à moins d’un mètre pour converser… Si ces individus contacts ont des problèmes respiratoires et /ou de la fièvre, de la toux, une perte de l’odorat, l’objectif est de les tester dans les 24 heures, sans attendre la prescription d’un médecin. Les personnes asymptomatiques seront, elles, invitées à rester à l’isolement jusqu’à leur dépistage, sept jours après la date de «rencontre» avec le patient zéro. Tout test positif implique la poursuite de l’isolement jusqu’au 14e jour.

Contact Covid, pour recenser les contacts

La base de données Contact Covid est le maillon essentiel du dispositif de traçage des contacts. Rattaché à «Amelipro», cet outil de téléservice jouera le rôle d’interface entre les médecins, les antennes départementales de l’assurance maladie et les autorités régionales de santé (ARS), dans le but de suivre l’ensemble des malades du Covid-19 et leurs cas contacts sur un territoire donné. Une fois averti du résultat positif de son patient, le médecin renseignera dans Contact Covid diverses informations sur l’intéressé, sa vie et ses proches, afin que les agents de l’assurance maladie puissent prendre le relais et finaliser l’identification des contacts rapprochés. Si un cas survient en collectivité (école, Ehpad, etc.), l’ARS prend la main.

L’enquête menée par ces différents acteurs peut conduire à des renseignements très fournis pour un seul malade : date de naissance, adresse de résidence, numéro de téléphone, profession et lieu d’exercice professionnel, déplacements interrégionaux, participation à des rassemblements de plus de dix personnes, passage dans un Ehpad, une crèche, un établissement de santé ou pénitentiaire, coordonnées des contacts…

«Les patients ne sont "contraints" à rien, veut rassurer Nicolas Revel, le directeur de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). Il y a une dimension obligatoire du fait d’enregistrer les cas positifs. Mais quand on est invité à communiquer au médecin et à l’assurance maladie les personnes avec lesquelles on a été en contact rapproché, il n’y a aucune forme de sanction administrative en cas de refus de répondre.»

Avec ces indications, 4 000 salariés de la Cnam devront remonter les chaînes de contamination et solliciter par téléphone tous les cas de suspicion Covid pour les intégrer au dispositif de test et d’isolement. «Ces personnes ne sont absolument pas tenues de mettre en œuvre ce que nous leur suggérons de faire, aller faire un test, s’isoler», précise Nicolas Revel.

Si-Dep, pour centraliser les résultats des tests

L’autre base de données créée par la loi de prorogation de l’état d’urgence, Si-Dep (pour «système d’information national de dépistage»), a vocation à centraliser les résultats des tests PCR et sera donc abondée par les laboratoires et les organismes habilités à les pratiquer. On y trouve les informations d’identité du patient, ses coordonnées, les caractéristiques du prélèvement et le résultat des analyses, mais aussi des informations sur la situation du patient «nécessaires pour la réalisation des enquêtes sanitaires» : s’il est un professionnel de la santé ou du secteur médico-social, s’il vit dans un hébergement collectif, s’il est hospitalisé, liste le décret du 12 mai. Pourront y accéder les médecins «pour les données relatives à leurs patients», les personnels des ARS en charge des enquêtes sanitaires et leurs sous-traitants, ainsi que les agents habilités de Santé publique France, de l’assurance maladie, de la caisse de sécurité sociale des armées et de son service de santé, pour les données «nécessaires» aux investigations épidémiologiques permettant de remonter aux cas contacts.

Les données de Si-Dep et celles de Contact Covid ont aussi vocation à être transmises, après avoir été «pseudonymisées», aux «personnes habilitées» à les utiliser, au ministère de la Santé ou chez Santé publique France, pour la surveillance de l’épidémie, la recherche et les statistiques. Il est également prévu qu’elles abondent, «pour les besoins de la gestion de l’urgence sanitaire et de l’amélioration des connaissances sur le virus», la plateforme nationale de recherche sur les données de santé, le «Health Data Hub». Un outil dont le déploiement a été accéléré par la pandémie, via un arrêté pris le 21 avril, et qui suscite la controverse - notamment parce que le choix de l’hébergeur s’est porté sur l’américain Microsoft. Lequel est soumis au Cloud Act, loi américaine qui permet aux forces de l’ordre de contraindre des fournisseurs de services à livrer des données qu’elles stockent, même quand celles-ci ne sont pas hébergées sur le territoire américain. La Cnil s’en était d’ailleurs émue, réclamant une «vigilance particulière» sur la conservation des données, et préconisant à l’avenir de réserver l’hébergement de la plateforme à des entités européennes. En tout état de cause, les personnes dont les données sont collectées dans Si-Dep et Contact Covid peuvent s’opposer à cette transmission au Health Data Hub.

Et StopCovid dans tout ça ?

Sur initiative des sénateurs, la loi de prorogation de l’état d’urgence exclut noir sur blanc des finalités des fichiers «le développement ou le déploiement d’une application informatique» pour smartphone permettant à ses utilisateurs de savoir s’ils ont été à proximité d’une personne contaminée. Autrement dit, pas de lien possible entre les données de Si-Dep et Contact Covid d’une part, et d’autre part, le projet d’application StopCovid (lire Libération du 28 avril), qui a provoqué des débats houleux et qui reste dans les tuyaux. Une première partie du code de l’appli a été rendue publique mardi par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), qui pilote le projet. Le même jour, le secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O, a annoncé des premiers tests cette semaine, un débat et un vote au Parlement la semaine du 25 mai, et un possible déploiement à partir du 2 juin.

Reste que pour Nicolas Revel, «si StopCovid voit le jour», il faudra «évidemment trouver une articulation» entre l’appli et le dispositif général. Pour le patron de la Cnam, le contact tracing automatisé, basé sur le volontariat, ne peut être qu’un «dispositif d’appoint», «complémentaire».

15 mai 2020

ARLES

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