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Jours tranquilles à Paris
18 octobre 2020

Fanny Müller

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17 octobre 2020

Base Sous-marine Lorient

base

17 octobre 2020

Couvre-feu : le gouvernement ne prévoit pas d’aménagements pour la culture

Par Sylvain Siclier, Cédric Pietralunga, Clarisse Fabre, Sandrine Blanchard - Le Monde

Malgré les appels à la souplesse dans l’application de la mesure, les théâtres, les cinémas et les salles de spectacle ne pourront pas maintenir de représentations ou de séances jusqu’à 21 heures.

Jean Castex a tranché. Après trente-six heures de valse-hésitation, le premier ministre a décidé vendredi 16 octobre qu’il n’y aurait pas d’exceptions à la règle du couvre-feu, imposé de 21 heures à 6 heures en Ile-de-France et dans huit des principales métropoles françaises. Malgré leurs appels à la compréhension et à la souplesse dans l’application de cette mesure inédite depuis le début de la crise sanitaire, les théâtres, les cinémas et les salles de spectacle ne pourront pas maintenir de représentations ou de séances jusqu’à 21 heures. Car il faudra, à cette heure-là, que les spectateurs soient rentrés chez eux.

« Nous devons combattre le virus, il faut que la règle soit claire, et donc nous ne souhaitons pas faire d’exception, explique l’entourage de Jean Castex pour justifier le maintien d’un couvre-feu à 21 heures pour tout le monde. Nous avons conscience qu’il s’agit d’un effort difficile pour les secteurs dont l’activité est principalement nocturne, mais la situation sanitaire nous contraint à limiter au maximum les interactions. » « Les règles doivent être les mêmes pour tous », a plaidé le premier ministre, en marge d’un déplacement à Lille, vendredi. « Je suis sûr que tout le monde va s’adapter, y compris le monde de la culture », a-t-il ajouté.

Depuis l’annonce par Emmanuel Macron, mercredi 14 octobre, de la mise en place d’un couvre-feu à partir du samedi 17 octobre, la bataille était intense entre le ministère de la culture, qui soutenait la demande d’un aménagement pour le monde du spectacle et du cinéma, et Matignon, qui mettait en avant la nécessité d’une mesure sanitairement efficace et lisible pour le plus grand nombre. « Plus on fait des exceptions, plus il y a de risques que le couvre-feu ne soit pas efficace », expliquait un proche de Jean Castex vendredi.

Dans un premier temps, la ministre de la culture Roselyne Bachelot avait reçu le soutien d’Emmanuel Macron, qui se disait sensible aux arguments des artistes, même si l’Elysée dément toute intervention. De son côté, le premier ministre avait reçu celui de Bruno Le Maire. « Ce qui fait la force d’une règle, c’est sa clarté et sa simplicité. Si vous commencez à multiplier les exemptions, (…) on ne va pas s’en sortir », a déclaré le ministre de l’économie vendredi matin sur BFM-TV. Une ligne dure qui s’est finalement imposée. « Il y a eu des discussions et des hésitations, mais la volonté d’avoir une règle claire l’a emporté », évacue un conseiller.

Avalanche de protestations

Sans surprise, cette décision a déclenché une avalanche de protestations parmi les professionnels, qui pensaient avoir obtenu gain de cause avec le soutien de Roselyne Bachelot. « Le couperet est tombé et on ne comprend pas, s’émeut Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la fédération nationale des cinémas français (FNCF). On ne demandait pas une dérogation ou un changement des règles sanitaires mais seulement un aménagement pour que les spectateurs ne soient pas inquiétés s’ils rentraient chez eux après 21 heures. » Les cinémas et les théâtres proposaient notamment que le billet électronique serve de justificatif en cas de contrôle.

« Il y a un sentiment d’injustice aujourd’hui. La demande de dérogation portée par Roselyne Bachelot ou encore [la maire de Paris] Anne Hidalgo ne me paraissait pas exagérée, alors qu’il n’a pas eu de foyers de contamination dans les salles de spectacles et que les mesures sanitaires sont respectées », abonde Olivier Py, le directeur du festival d’Avignon. « Le risque que les salles de cinéma referment est réel », s’alarme de son côté François Aymé, président de l’Association française des cinémas art et essai (Afcae), pour qui le gouvernement doit d’urgence « faire un geste en direction des distributeurs afin de les inciter à maintenir les sorties de films », sans lesquelles les salles seraient contraintes de baisser le rideau.

Conscient de la colère provoquée par sa décision, l’exécutif se dit prêt à envisager de nouveaux plans d’aide. Vendredi après-midi, Roselyne Bachelot a longuement rencontré Bruno Le Maire à ce sujet. Son entourage promet un « renforcement des mesures transversales qui s’appliquent naturellement au secteur de la culture (fonds de solidarité, exonération de cotisations, activité partielle) » mais aussi « de nouvelles mesures spécifiques ». Un fonds de compensation, pour pallier le manque à gagner des salles obligées de supprimer leurs séances en soirée, et un fonds de sauvegarde, pour aider celles qui seront obligées de fermer, seront notamment créés. « Leur dimension fera l’objet d’une communication ultérieure », indique-t-on Rue de Valois.

Les salles tentent d’adapter leurs horaires

Cela suffira-t-il à calmer la colère des professionnels ? Très remontés, dénonçant l’absence totale de consultation, réclamant une « exception culturelle », certains vont jusqu’à préconiser de mener la bataille sur le front juridique. « Les professionnels doivent saisir le Conseil d’Etat pour tenter de faire annuler le décret instituant le couvre-feu à l’égard des lieux culturels », estime ainsi Pascal Rogard, président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD). « Face à une injustice, il est normal de saisir la justice », estime-t-il. Une idée pas si saugrenue. En Allemagne, le tribunal administratif de Berlin a annulé vendredi la fermeture imposée aux bars de la capitale entre 23 heures et 6 heures, estimant que celle-ci ne contribuait pas à « une réduction significative de l’incidence de l’infection ».

En attendant, la plupart des salles tentent d’adapter les horaires. Le théâtre des Champs-Elysées a avancé ses opéras à 18 heures, et ceux de ses concerts à 18 h 30. Même chose pour la Philharmonie de Paris, où les représentations sont désormais prévues à 18 h 30 et où certains concerts vont être déplacés de la semaine au week-end. Mais il ne s’agira que d’un pis-aller, estiment les professionnels. « Comment imaginer sérieusement que les publics puissent se rendre à 18 heures ou à 18 h 30 au spectacle dès lors qu’ils ont une activité professionnelle », pointe le Syndicat national des entrepreneurs de spectacles (SNES). Le théâtre et le cinéma bientôt réservés aux retraités ?

17 octobre 2020

Seins nus

seins nus

sein

17 octobre 2020

Viki Fehner

viki f25

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16 octobre 2020

LE PORTRAIT - Nathalie Rheims, endiablée

Par Luc Le Vaillant, photo Roberto Frankenberg pour Libération 

nathalie rheims

(Photo Roberto Frankenberg pour Libération)

La romancière revendique ses amours adolescentes, ses trouples adultes et fourche les fesses d’une époque qui diabolise Polanski.

Elle se tient aussi loin de vous qu’elle donne beaucoup d’elle-même, sans jamais que pèse le poids des confidences, ni que les distances prises se fassent sentir. Par temps de pandémie, Nathalie Rheims est contrainte de dresser une stricte barrière entre elle et ses visiteurs. Voici trois ans, elle a subi une greffe de rein, et tout virus malin pourrait lui être fatal. Mais il en faudrait plus pour qu’elle renonce au rapprochement in vivo indispensable au plaisir de se retrouver en der de Libé. Ce qui ne l’empêche pas de faire valoir, sans acrimonie exagérée mais avec une mémoire sans faille, que ce journal n’a consacré qu’une chronique assez féroce au premier de sa vingtaine de romans strictement autobiographiques.

Là-bas, en bout de table, on distingue une fée ébouriffée à la soixantaine faussement écervelée et terriblement éveillée. Ne vous fiez pas à son art de la conversation qui semble la faire voleter avec élégance au-dessus de tout pathos. Elle a beau afficher une fantaisie grêle et un aplomb fantasque, son papillonnage n’a rien d’évaporé. Elle est au clair dans l’affirmation de ses convictions comme dans le choix de ses sujets. Cette fois, elle vient en soutien à Roman Polanski, à l’heure où ils ne sont pas légion à oser défendre le proscrit des césars.

Nathalie Rheims fut actrice et scénariste et connaît par le menu le beau monde pailleté et aujourd’hui déboussolé du septième art. Pourtant, elle n’a croisé Polanski qu’une seule fois. Il ne lui a pas accordé le moindre regard et s’est planté devant Claude Berri, son amant, avec lequel elle dînait. Ce fut, dit-elle, «le salut d’une mygale à une pieuvre». Les deux hommes se détestaient cordialement depuis le tournage de Tess, interprétée par Nastassja Kinski, il y a des siècles. Claude Berri avait failli y laisser sa chemise de producteur. La réconciliation n’a jamais eu lieu.

Pour autant, Nathalie Rheims confesse son admiration pour le destin du gamin du ghetto de Cracovie, sa compassion pour les drames qui ont jalonné son existence et sa fascination pour cette descente aux abysses qui s’accélère à mesure que l’âge gagne et que le féminisme vindicatif tient à éviscérer qui a fauté. Nathalie Rheims qui, si vous le voulez bien, sera désormais désignée par ses seules initiales, a décidé d’explorer la part fumante de cette damnation. Elle en a ressenti la nécessité lors de la cérémonie des césars. Elle n’a pas supporté que Jean-Pierre Darroussin, «remettant» malaisé, évite de prononcer le nom du douze fois nommé. Comme si le beau parleur de profession était tétanisé par l’indicible. NR précise : «Il risquait quoi ? De voir apparaître le diable pour avoir évoqué Satan ? D’aller brûler en enfer ?» Elle insiste à sa manière douce, jamais fulminante, toujours ondoyante : «Je regrette qu’à ce moment-là, personne ne se soit levé. On porte déjà un masque, si en plus il faut se coudre la bouche…»

Elle ne fait de Polanski ni un martyr ni un agneau, tout au plus un bouc émissaire aux sabots frappeurs, prêt à brusquer ses opposants. Elle évite de séparer l’homme de l’artiste, trop avertie de ce qu’elle glisse d’elle-même dans ses créations. Elle affirme : «Les génies sont parfois des monstres. Regardez Picasso…» En matière de cinéma, NR a le goût très français : «Truffaut, Pialat, Sautet…» Elle se défie des films d’horreur. Mais se laisse boucler à plaisir dans les huis-clos de Polanski, tels Rosemary’s Baby, la Neuvième Porte, le Pianiste ou même The Ghost Writer. Elle a titré son livre Roman, afin, écrit-elle, «de rétablir sur une couverture le prénom d’un artiste dont on a voulu censurer le nom. La tendance aujourd’hui, c’est, à l’inverse, de faire disparaître des gens, d’utiliser la culture pour les réduire au silence.»

Histoire d’aggraver son cas en ces moments facilement offusqués, NR revendique ses amours adolescentes. Elle était une gamine qui venait de quitter son lit d’hôpital. Elle s’est prise de passion pour un quadra, acteur de la Comédie-Française, qu’elle a poursuivi de ses assiduités. Parvenue à ses fins, elle a vécu sa passion de 14 ans à 17 ans. Et puis, au moment où il allait quitter femme et enfants, elle l’a éconduit. Elle réfute toute idée d’emprise, ou alors il s’agirait de celle qu’elle se flatte d’avoir exercée. En aucune manière, elle ne prétend faire école. Elle comprend volontiers qu’on voie les choses autrement, mais refuse de conjuguer son passé personnel au plus-que-parfait actuel. Elle dit : «Je l’aimais, je l’aime encore.» Celle qui célèbre «l’énergie et la fougue de Macron» et confesse son «coup de foudre pour Brigitte» ajoute : «Je n’ai jamais aimé les garçons de mon âge.» Elle s’est mariée avec l’éditeur Léo Scheer, de douze ans son aîné. Elle a vécu avec Claude Berri, mort en 2009, qui avait vingt-cinq ans de plus qu’elle. Ils ont formé trouple, quadrille, kibboutz, comme on veut. Ils ont entremêlé des liens jamais défaits, souvent tressés serrés, parfois retoronnés à la faveur d’épissures imprévues. Elle dit : «Je me suis fabriqué une famille.» Tôt, elle a refusé d’enfanter. Elle précise : «De peur d’avoir une fille.» N’y voir nulle misogynie. Une malédiction médicale attaque les reins des femmes de sa lignée. Sa mère en est morte. NR pensait y échapper. Vite, il lui a fallu une greffe. Son donneur est un danseur, bien plus jeune qu’elle. Il lui est apparu nu dans un clip de Mylène Farmer, amie proche. La chanson s’intitulait Point de suture. Ils résident désormais sur le même palier. Celle qui a le culte des morts et se pique d’ésotérisme explique : «Nous avons une compatibilité de jumeaux à tous les niveaux. Ça ne se raconte pas, ça se vit. C’est une histoire d’amour à notre manière.»

Après le confinement passé à Paris, quartier de la Madeleine, NR est partie avec éditeur et danseur dans la propriété du cap Corse dont elle a hérité. Le lieu est chargé d’histoire littéraire. Côté maternel, NR est apparentée aux Rothschild. Son père, Maurice Rheims, était commissaire-priseur, collectionneur et académicien. Disons que l’argent n’a jamais été la question. La maison de Saint-Florent jouxte celle de feu Jean d’Ormesson. NR se souvient d’étés où, entre deux baignades, se décidait l’attribution des prix d’automne. Lors des dîners, les têtes tournaient et les couples valsaient, à moins que ce ne soit l’inverse. NR y était petite souris, observatrice avertie des flambées de désir et des vanités humaines. Elle y a acquis discernement et sens des réalités. Son père rêvait d’entrer au Quai Conti. Pas elle : «Je suis lucide… Et puis je préfère être reine dans un dé à coudre que petit sujet d’un grand royaume.» Par obligation sanitaire et compulsion solitaire, Nathalie Rheims privilégie les petits comités. Où elle peut jouir d’une liberté d’hier, que menace aujourd’hui.

25 avril 1959 Naissance à Neuilly-sur-Seine.

2015 Place Colette.

2019 Les Reins et les Cœurs.

2020 Roman (Léo Scheer).

16 octobre 2020

Vu sur internet

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16 octobre 2020

J'attends

attendre

16 octobre 2020

Smartphone : l’offensive chinoise en France

Par Vincent Fagot - Le Mond

Après Oppo et Xiaomi, Vivo, cinquième constructeur mondial, se lance à l’assaut du Vieux Continent.

Mardi 13 octobre, Apple a annoncé le lancement de ses premiers smartphones 5G − la dernière génération de téléphonie mobile. Un événement largement commenté.

Pourtant, d’autres constructeurs ont lancé avant la marque à la pomme de tels appareils, à commencer par des fabricants chinois qui sont aujourd’hui les premiers animateurs du marché des terminaux. Ils sont de plus en plus nombreux à essayer de s’imposer dans les pays occidentaux, cherchant ainsi à imiter l’exemple de Huawei, qui a réussi en deux ans à faire grossir sa part au niveau mondial de 11 % à 20 %.

Dernier en date à se lancer à l’assaut du Vieux Continent : Vivo. Une équipe d’une petite vingtaine de personnes a été montée en France pour imposer la marque, en amont de l’événement du 20 octobre qui lui permettra de présenter ses premiers produits. La même démarche a été entreprise au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne et en Pologne, et devrait être étendue à d’autres pays européens.

Des partenariats

En 2010, Vivo a écoulé 110 millions de smartphones, ce qui la place au cinquième rang mondial. Mais ces ventes se sont faites en très grande partie en Asie. Le fabricant possède pourtant une importante force de frappe en matière de recherche et développement avec pas moins de 10 000 ingénieurs.

En France, elle va s’appuyer sur une équipe débauchée chez des acteurs bien établis (Samsung, Honor, Huawei, Nokia, etc.). D’ores et déjà elle a noué des partenariats avec des opérateurs et des enseignes de la grande distribution. « On sait quels leviers activer », explique Jean-Philippe Ladoux, chargé des ventes. N’ayant pas les moyens d’un Apple ou d’un Samsung, le groupe chinois compte sur le bouche-à-oreille pour faire son trou en France. Il doit toutefois annoncer prochainement un partenariat avec un événement sportif très populaire.

Une recette qui a déjà fonctionné pour Oppo, dont on a vu cette année s’afficher le nom le long des cours de Roland-Garros. La marque, qui estime n’être encore connue que par une personne sur trois en France, a constaté que les recherches sur son nom ont bondi pendant la quinzaine d’Auteuil.

OPPO A ÉGALEMENT RÉUSSI À IMPOSER DES PRODUITS HAUT DE GAMME, CE QUI LA PLACE DANS LE TOP 3 EN TERMES DE PRIX MOYEN DE VENTE PAR APPAREIL

Entrée depuis un peu plus de deux ans sur le marché français, la marque connaît une croissance fulgurante (+ 350 % en volume entre les mois de janvier et juillet et la même période il y a un an). Une performance remarquable dans un marché mondial des téléphones marqué par un brusque ralentissement : selon le cabinet Counterpoint, on peut s’attendre à une contraction de 10 %.

L’entreprise a mis les moyens pour cela : elle a même rapatrié en France son service client, localisé jusque-là à l’étranger. Désormais, celui-ci se situe dans les Hauts-de-France, à côté du service de réparation de l’entreprise. Oppo a également réussi à imposer des produits haut de gamme, ce qui la place dans le top 3 en termes de prix moyen de vente par appareil. Le cliché du constructeur chinois low cost a fait florès.

Autre challenger des leaders sur les marchés occidentaux, Xiaomi connaît la même croissance frénétique. Arrivé à peine plus tôt sur le marché français, il prévoit « seulement » une croissance supérieure à 100 % cette année… qu’il estime difficilement tenable l’an prochain. L’entreprise a en tout cas réussi au deuxième trimestre à se hisser au deuxième rang des ventes de téléphones en France grâce à sa forte présence en ligne − situation qu’elle estime elle-même exceptionnelle. Ses effectifs sont passés de cinq employés à plus de quarante et elle prévoit que d’ici à la fin de l’année 3,8 millions de Français auront un de ses smartphones entre leurs mains. La preuve que l’essai a été transformé pour Yan Liu, à la tête de la filiale française : « On n’est plus dans la phase de survie. »

Une aubaine

Comme Huawei, Xiaomi a réussi sa bascule à l’international : le groupe y réalise près de la moitié de ses ventes. Son autre succès a été de réussir à imposer en France la très large étendue de son catalogue. Elle affirme ainsi être aujourd’hui le numéro un des ventes de trottinettes électriques auprès des particuliers. La marque propose également des oreillettes, des aspirateurs, des caméras, des bracelets connectés dans les sept boutiques qu’elle a ouverts sur le territoire.

Pour tous ces fabricants nouvellement arrivés en Europe, les déboires de Huawei, un temps monté sur la première marche du podium des constructeurs mondiaux de smartphones, sont une aubaine. Sous le coup des sanctions des Etats-Unis, le géant de Shenzhen va devoir se passer des meilleures solutions logicielles (il ne peut utiliser la suite des applications Google) et matérielles (il doit renoncer à des puces très performantes).

Même si Huawei est probablement une des marques les mieux armées pour affronter ces défis avec 19 milliards de dollars (16 milliards d’euros) investis chaque année en recherche et développement, on admet en interne que les ventes, qui avaient résisté jusque-là, devraient accuser le coup dans les prochains mois. Ses concurrents en tout cas sont à l’affût.

15 octobre 2020

La basilique du Sacré-Cœur classée monument historique

Par Cédric Pietralunga - Le Monde

L’édifice, le deuxième le plus visité de la capitale après Notre-Dame, a longtemps été associé à la Commune de Paris, ce qui explique ce classement tardif.

« C’est un événement ! », reconnaît elle-même la ministre de la culture Roselyne Bachelot. Un siècle après sa consécration, la basilique du Sacré-Cœur, située au sommet de la butte Montmartre à Paris (18e), va être protégée au titre des monuments historiques. La décision de son inscription a été prise mardi 13 octobre par le préfet d’Ile-de-France, après un avis favorable de la commission régionale de l’architecture et du patrimoine. Sa procédure de classement, qui devrait accorder une protection encore plus importante au monument, sera lancée dans la foulée et devrait aboutir à l’été 2021, assure-t-on rue de Valois.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Sacré-Cœur ne faisait jusqu’à aujourd’hui l’objet d’aucune protection, alors que 1 957 sites parisiens – dont soixante-six églises – sont inscrits ou classés au titre des monuments historiques.

« Expier les crimes des communards »

C’est pourtant le deuxième lieu le plus visité de la capitale, après la cathédrale Notre-Dame : environ dix millions de promeneurs et de pèlerins se rendent chaque année dans l’édifice en pierre calcaire de Château-Landon, qui a la particularité de se nettoyer au contact de la pluie, ce qui explique sa blancheur éclatante. C’est plus qu’au musée du Louvre (9,6 millions de visiteurs en 2019) ou qu’à la tour Eiffel (6,2 millions).

Selon le ministère de la culture, c’est à « une mauvaise lecture de l’histoire » que le Sacré-Cœur doit de ne jamais avoir été classé. Longtemps, la basilique a été associée aux événements de la Commune de Paris, la croyance publique laissant entendre que son édification avait été décidée pour « expier les crimes des communards ».

De fait, c’est au sommet de la butte Montmartre que débuta l’insurrection des Parisiens le 18 mars 1871, lorsque les troupes d’Adolphe Thiers vinrent enlever les canons de la Garde nationale qui y étaient entreposés. Mais la décision d’édifier la basilique a été prise dès 1870, affirment les historiens. « Ces querelles sont derrière nous mais ont retardé le processus de protection », reconnaît Roselyne Bachelot.

Subventions de l’Etat en cas de restauration

Propriétaire du site depuis 1905, la mairie de Paris a néanmoins tenu à ce que les abords du Sacré-Cœur soient eux aussi protégés, pour éviter toute polémique. Outre la basilique elle-même, le parvis qui domine Paris à 130 mètres de hauteur (point culminant de la capitale), les escaliers qui serpentent le long de la butte Montmartre, ainsi que le square Louise-Michel attenant, seront inscrits au titre des monuments historiques.

« Un lien mémoriel existe entre la basilique et la Commune de Paris, on ne peut pas le nier. Mais le classement se base sur le geste architectural », précise Karen Taïeb, adjointe à la maire de Paris, chargée du patrimoine. Le site sera d’ailleurs associé au 150e anniversaire des événements de la Commune, commémoré en mars 2021.

Outre son aspect symbolique, l’inscription du Sacré-Cœur permettra à l’archidiocèse de Paris, qui gère le site, de bénéficier de subventions de l’Etat en cas de travaux de restauration (jusqu’à 30 % du montant pour les immeubles inscrits, 50 % pour les immeubles classés).

Même si la basilique « se porte bien » et ne nécessite pas de réparations d’urgence, contrairement à la plupart des 87 cathédrales françaises propriétés de l’Etat, des aménagements de la crypte sont envisagés. « Celle-ci n’a jamais été terminée. Il faut penser à l’avenir du bâtiment, nous travaillons pour l’histoire », estime le père Stéphane Esclef, recteur du Sacré-Cœur.

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