Sarkozy félicité dans le monde et rappelé à ses obligations en Europe
BERLIN (AFP) - Les messages
affluaient du monde entier dimanche pour féliciter Nicolas Sarkozy après son
élection à la présidence de la République française, mais ses partenaires
européens l'ont également rappelé à ses obligations envers l'Europe.
La chancelière allemande Angela
Merkel, présidente en exercice de l'Union européenne, s'est dite convaincue
qu'"avec le nouveau président, l'amitié entre la France et l'Allemagne
continuerait à être le fondement pour assurer durablement la paix, la démocratie
et le bien être en Europe".
"J'ai toute confiance en
Nicolas Sarkozy, dont je connais les convictions (...) pour exercer un rôle
moteur dans la résolution de la question institutionnelle et la consolidation
de l'Europe politique", a pour sa part assuré le président de la
Commission européenne, le libéral José Barroso.
Le nouveau président élu de la
République française a dans sa première déclaration assuré ses partenaires de
son engagement en faveur de la construction européenne.
"Après l'élection de
Sarkozy, je m'attends à une clarification rapide du traité de l'UE", a
lancé le Premier ministre libéral danois Anders Fogh Rasmussen et son homologue
belge, le libéral flamand Guy Verhofstadt, a invité le président élu français à
se rendre à Bruxelles "le plus rapidement possible".
"J'ai l'espoir de pouvoir
travailler avec lui à une Europe où les gens se font confiance", a
commenté le Premier ministre chrétien démocrate néerlandais Jan Peter
Balkenende.
Les conservateurs autrichiens ont
estimé que la victoire de M. Sarkozy allait permettre de "s'attaquer aux
grandes tâches" qui attendent le futur président français.
La France et les Pays Bas ont
rejeté par référendum le projet de constitution européenne, plongeant l'Union
européenne dans une grave crise.
Les dirigeants européens de
gauche ont également salué la victoire du candidat de la droite française, élu
avec 53,06% des suffrages contre 46,94% à la socialiste Ségolène Royal.
Nicolas Sarkozy incarne "une
droite ouverte et moderne capable de canaliser les désirs de changement d'un
pays appelé à retrouver sa confiance en lui et à continuer à faire partie de la
locomotive de l'Europe", a ainsi déclaré le chef du gouvernement
socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.
"Mon pays, son gouvernement
et moi continuerons à considérer la France comme un allié central", a pour
sa part assuré Romano Prodi, le chef du gouvernement de centre-gauche italien.
Sur le départ après dix ans au
pouvoir, le Premier ministre britannique travailliste Tony Blair a également
téléphoné à Nicolas Sarkozy pour le féliciter.
La présidente et ministre suisse
des affaires étrangères, la socialiste Micheline Calmy-Rey, a adressé ses
félicitations à M. Sarkozy en mettant en relief "l'amitié profonde"
entre les deux pays.
Nicolas Sarkozy a assuré les
Etats-Unis de l'amitié de la France, mais leur a demandé "d'accepter que
des amis puissent penser différemment" et les a invités à ne "pas
faire obstacle à la lutte contre le réchauffement climatique".
"Le président Bush a hâte de
travailler avec le président Sarkozy pour la poursuite de notre alliance
solide", a fait savoir un porte-parole de la Maison Blanche, en indiquant
que le président américain avait téléphoné personnellement à M. Sarkozy pour le
féliciter.
De nombreux messages de
félicitations sont également arrivés du Proche-Orient et du continent africain.
"Je suis convaincu que notre
coopération sera fructueuse et que nous pourrons oeuvrer à une politique de
paix dans notre région", a affirmé le Premier ministre israélien Ehud
Olmert.
Le président égyptien Hosni
Moubarak a quant à lui assuré M. Sarkorzy de la "poursuite de l'excellence
de la relation franco-égyptienne".
"Nous félicitons le nouveau
président pour la confiance que lui a accordée le peuple" français,
affirme le responsable des relations extérieures du Hezbollah Nawaf Moussaoui
dans un communiqué dont une copie est parvenue à l'AFP.
Le Hezbollah libanais a félicité
M. Sarkozy et souhaité une politique plus équilibrée et "moins alignée sur
une partie au Liban ou dans la région", selon un responsable de la milice
chiite.
Les dirigeants des pays du
Maghreb proches de la France ont également très vite réagi.
Le président algérien Abdelaziz
Bouteflika a invité le nouveau président français a "impulser les
relations franco-algériennes" et le roi du Maroc, Mohammed VI a insisté
sur "l'urgence à trouver des solutions à certaines crises persistantes
dont l'acuité met en péril la stabilité, la sécurité et le développement de
certaines régions, notamment en Afrique et au Proche-Orient".
En Afrique, le président du
Sénégal Abdoulaye Wade a salué l'élection de M. Sarkozy comme
"l'illustration de la confiance" dans son "projet de
société".
Sur le continent sud-américain, les félicitations sont arrivées du Brésil où le président de gauche Luiz Inacio Lula a exprimé "sa ferme disposition" à "renforcer les liens historiques".