Documentaire. Réalisé par Hugues Nancy. Produit par l'INA.  Plus de trente ans après la fameuse tirade "Vous n’avez pas le monopole du cœur" de Valéry Giscard d'Estaing, près de vingt ans après le terrible "Vous avez raison monsieur le premier ministre" de François Mitterrand, les débats télévisés d’entre-deux tours restent dans la mémoire collective. Chacun de nous a un souvenir de l’une ou l’autre de ces grandes messes télévisuelles regardées par 20 à 30 millions de personnes, souvenir souvent précis, quelquefois diffus et parfois totalement erroné sur l’attribution à tel ou tel de telle "petite phrase" devenue historique...

Pourquoi les duels présidentiels ont tant marqué l’histoire de la télévision et l’histoire politique ? Comment la télévision a imposé le genre tout en laissant les hommes politiques imposer leurs règles et leurs limites à ces débats ?

Alors que les citoyens et téléspectateurs français sont privés d’un débat télévisé d’entre-deux tours depuis maintenant près de 12 ans, ce film raconte et dévoile les coulisses des quatre duels télévisés (1974, 1981, 1988 et 1995) devenus désormais mythiques.

Entre révolutions télévisuelles, avancées démocratiques et combats d’homme à homme, les téléspectateurs vont pouvoir revivre l’histoire de ces duels : angoisses, coups bas, tentations de contrôler l’image et moments de vérité, le face à face ne pardonne aucune erreur aux hommes politiques.

Une petite histoire de duels, amusante et dramatique, qui dessine également une histoire politique de la France et une histoire des campagnes officielles à la télévision lors des élections présidentielles.

Avec les témoignages inédits de trois acteurs de ces duels Michèle Cotta, Serge Moati, Alain Duhamel et du spécialiste de l’impact de la télévision dans les campagnes électorales Roland Cayrol.

Le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou aura lieu samedi 28 avril à 11 heures et sera retransmis sur i-Télé, Canal+ et France Inter, a annoncé jeudi Jean-Louis Bianco, codirecteur de campagne de la candidate socialiste. (AFP) 

Le président de l'UDF a annoncé, mercredi 25 avril, qu'il n'acceptera "aucune soumission ou ralliement à l'un des deux camps", l'UMP ou le PS, pour le second tour de l'élection présidentielle. Il a par ailleurs annoncé la création d'un nouveau parti politique, le Parti démocrate, et s'est dit ouvert à un débat public avec Ségolène Royal. 

Bayrou parlera demain à 15h30

Henri Weber : "François Bayrou ne veut pas troquer une alliance contre une autre"

Cohn-Bendit presse Bayrou de soutenir Royal face à Sarkozy

Royal propose un "dialogue ouvert et public" à Bayrou

Alors que François Bayrou doit faire connaître sa position pour le second tour mercredi après-midi - en live sur LCI.fr à 15h30 - Ségolène Royal continue de démarcher le candidat UDF et ses 18,57% des voix. Après l'avoir appelé -sans succès- et lui avoir laissé un message sur son portable lundi après-midi, elle avait ensuite annoncé publiquement son intention de lui proposer un "débat ouvert et public" sur la base de son pacte présidentiel.

Mardi, la candidate PS devrait concrétiser effectivement cette "main tendue". Selon un responsable socialiste, elle doit en effet adresser une lettre à François Bayrou pour lui suggérer des thèmes de convergence pour un "dialogue possible", notamment les "institutions, l'Education, l'Europe, l'écologie et l'emploi".

De son côté, Nicolas Sarkozy a redit dans matinée qu'il n'y aurait pas de "négociations d'appareils", devant des parlementaires UMP réunis à son QG de campagne. Il avait déjà fait part de ce credo lundi soir lors de son meeting à Dijon.

François Bayrou à Bercy le 18 avril. Photo : JS.

Face à face Royal-Sarkozy le 2 mai

Le face à face télévisé entre Ségolène Royal et Nicoals Sarkozy aura lieu le 2 mai à 21h, sur TF1 et France 2, selon l'UMP.

François Bayrou tiendra pour sa part sa conférence de presse ce mercredi à 15h30 dans un grand hôtel parisien, selon l'UDF.

"J’ai une bonne nouvelle pour vous. A partir de ce soir, la politique française a changé et elle ne sera plus jamais comme avant. Malgré des manoeuvres innombrables, malgré l’alliance objective du Parti socialiste et de l’UMP, malgré des sondages manipulés – je veux rappeler que certains instituts n’hésitaient pas à annoncer ces dernières heures encore que l’extrême droite allait être devant nous, malgré ces forces considérables, plus de 7 millions de Français se sont réunis pour porter une magnifique idée du changement.

C’est à ces millions de Français que je pense : ils ont fait une magnifique campagne électorale. Ils ont formé une force nouvelle, La seule force nouvelle de la politique française. Ils ont ouvert un chemin d’espoir pour la France et ce chemin d’espoir ne s’arrêtera pas. Il y a enfin un centre en France. Un centre large, un centre fort, un centre indépendant capable de parler et d’agir au-delà des frontières d’autrefois. Ceux-là, ces millions de Français, ont compris que la vieille guerre des deux camps ne répondait plus au mal de la France. Je vous le dis le mal de la France est plus grave qu’on ne le croit dans les deux partis qui sont encore ce soir arrivés en tête.

Nous ne sortirons pas la France de la situation qui fait souffrir tant de femmes et d’hommes qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux et pas des guerres de partis. Nous n’en sortirons pas sans un changement profond. Ceux-là, ces millions de citoyens ont voulu qu’on ne raconte pas d’histoire au pays, que l’on ne fasse pas de fausses promesses, qu’on les regarde comme des citoyens c'est-à-dire comme des responsables. Cette espérance que nous avons fait naître, j’en ai la charge, je ne l’abandonnerai pas, ni une minute, ni une seconde pendant les jours, les semaines et les mois qui viennent. J’aime cette espérance. Je mettrai toutes mes forces à rénover la politique française. Je l’ai rénovée hier, je la rénoverai demain. Je n’abandonnerai aucune de ces convictions. Je ne reviendrai pas en arrière.

Je récuse et je récuserai toujours l’idée qu’il n’y ait en France que deux idées de l’avenir. L’avenir de la France exige au contraire qu’on fasse vivre ensemble les valeurs des uns et des autres. L’avenir de la France exige une démocratie profondément nouvelle, honnête avec des règles et des principes si souvent bafoués depuis longtemps. Toutes les décisions que je serai amené à prendre dans les jours qui viennent, toute les positions que nous adopterons, seront inspirées par cette seule conviction : la nouvelle politique est en train de naître, cette espérance est grande et juste, et personne, vraiment personne ne l’arrêtera.

Je vous remercie"