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Jours tranquilles à Paris
1 mars 2017

François Fillon, le candidat bunkerisé

Par Matthieu Goar, Alexandre Lemarié

Depuis qu’il est pris dans la tourmente judiciaire, tout est fait pour que le candidat de la droite ne croise plus les Français. L’organisation de sa campagne tourne au casse-tête et cet isolement inquiète son entourage.

C’est un passage obligé dont il se serait bien passé. Mercredi 1er mars, François Fillon se rend au Salon de l’agriculture. Il n’y battra pas les records de François Hollande ou de Jacques Chirac, qui aimaient y déambuler plus de dix heures. Le candidat de la droite doit, lui, y visiter les stands pendant une matinée.

Depuis une quinzaine de jours, son équipe s’arrache les cheveux pour lui faire croiser un maximum d’animaux placides et un minimum de Français en colère. Quel parcours faut-il emprunter ? Faut-il passer par les stands de l’Outre-mer, où ses propos sur la France qui « n’est pas un pays mosaïque » ont été peu appréciés ?

Cinq semaines après les premières révélations sur le présumé emploi fictif de son épouse, M. Fillon redoute plus que tout la mauvaise image, par exemple une altercation avec un opposant ou des sifflets. Des militants ainsi que de nombreux élus seront donc postés autour de lui. Histoire d’assurer un cordon de sécurité médiatique. « Il y aura forcément des perturbations mais elles seront davantage politiques que sectorielles. Si cela doit arriver, cela ne viendra pas des agriculteurs mais de la CGT », positive son entourage, en minimisant à l’avance une éventuelle fronde : « Être chahuté par l’extrême gauche, c’est plutôt un honneur ! »

Déplacements millimétrés

Ainsi va la campagne de M. Fillon. Depuis qu’il est pris dans la tourmente judiciaire, le candidat ne croise plus les Français. Recroquevillé dans sa coquille, il ne participe qu’à des déplacements millimétrés pour éviter tout incident : ses visites se déroulent dans des lieux fermés comme des entreprises ou des médiathèques et il multiplie les tables-rondes avec des élus, comme à Meaux lundi.

Les participants sont à chaque fois sélectionnés par son équipe. Déjà plutôt rétif aux bains de foule, cet introverti n’a plus aucun contact spontané avec la population depuis les révélations du Canard enchaîné. Plus question de se laisser aller à une déambulation dans un lieu public, de peur de se faire siffler.

Cela pose quelques problèmes pratiques. Le candidat ne prend plus le train par peur des comités d’accueil. Il s’est rendu en voiture à Poitiers, le 9 février, et à Tourcoing, huit jours plus tard. Et les membres de son équipe se demandent encore comment le transporter à Nîmes, jeudi 2 mars. « La marge d’action est réduite car on a le souci que le candidat ne soit pas interpellé par des opposants lui parlant de Penelope. Cette seule image pourrait gâcher ses visites », explique l’un d’eux.

Muet sur les affaires

Ce contexte donne l’image d’un candidat bunkerisé. A chaque déplacement, les journalistes tentent de lui poser des questions. Il reste muet à celles sur les affaires et ne fait plus que des déclarations calibrées sur un sujet choisi à l’avance, comme sur la sécurité lundi. Son équipe sélectionne aussi parfois les journalistes conviés. A Tourcoing, seule la presse quotidienne régionale était autorisée. Le 22 février, M. Fillon a effectué une visite à Fontainebleau en étant accompagné seulement de deux journalistes, du Figaro et de la presse quotidienne régionale de l’Est.

En petit comité, l’ex-premier ministre ironise sur le petit nombre d’opposants présents à chaque déplacement. Il n’a pas tort. Le 24 février, avant le meeting de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), il n’étaient en effet qu’une trentaine de mélenchonistes munis de casseroles et de cloches, tenus à bonne distance par quelques policiers. Mais cela ne les empêche pas de faire beaucoup de bruit dans les médias. La faute, aussi, à la volonté de l’équipe du candidat de laisser la presse à distance. A Tourcoing, les journalistes n’ont pas été autorisés à entrer dans l’hôtel de ville où le candidat rencontrait le maire Les Républicains de la ville, Gérald Darmanin, et se sont forcément focalisés sur les opposants à l’extérieur.

Cet isolement du candidat inquiète en interne. Lundi matin, lors d’une réunion, plusieurs membres de son équipe s’en sont alarmés. « Dans son entourage, cela a frappé beaucoup de gens que Fillon se referme sur lui-même, confie un proche du candidat. On lui a tous dit que cela ne pouvait pas continuer ainsi. »

Avec son franc-parler, la responsable de la communication, Anne Méaux, a fait partie de ceux qui ont tiré la sonnette d’alarme. « Il faut qu’il ressorte, qu’il rebouge et qu’il reparte à la rencontre des Français », juge-t-elle, en assurant que M. Fillon « a parfaitement entendu le message ». « Depuis un mois, il s’est tenu à distance des micros car il ne voulait pas s’exprimer sur les affaires mais récemment, il a pris conscience qu’il devait renouer un dialogue direct avec les Français », assure un de ses lieutenants.

« Pas dans une bulle »

Son équipe assure que François Fillon est déterminé à sortir de son mutisme. « Il va reprendre son expression normale dès mercredi au salon de l’agriculture, où il veut voir des agriculteurs, serrer des mains et faire des selfies. Il n’est pas dans une bulle à la Balladur ! », jure un communicant. Mais sans, non plus, trop en faire. « Il va revenir à ses fondamentaux de com’, en ayant – comme d’habitude – une parole plutôt rare, avec l’idée de parler seulement quand il le juge nécessaire. »

Cela fait déjà plusieurs semaines que M. Fillon espère relancer sa campagne, en promettant de faire plus de déplacements et d’avancer davantage de nouvelles propositions. Mais à chaque fois, de nouvelles révélations médiatiques ou des rebondissements judiciaires – comme l’ouverture d’une information judiciaire, le 24 février – ont coupé son élan.

Aujourd’hui, le candidat sait qu’il doit relancer sa campagne, en redevenant audible sur le fond, s’il veut garder une chance de l’emporter à la présidentielle. Les derniers sondages sont alarmants car Marine Le Pen et Emmanuel Macron le distancent nettement lors du premier tour. Dans son équipe, on redoute un scénario noir : que l’écart avec M. Macron se stabilise sur le long terme et que ce dernier installe l’idée qu’il est le rempart le plus sûr face au FN. « Ce n’est pas encore perdu mais c’est mal barré », s’inquiète un soutien de M. Fillon. Un sentiment largement répandu à droite.

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27 février 2017

François Bayrou

27 février 2017

François Fillon

27 février 2017

François Fillon

26 février 2017

Affaire Fillon

Que peut-il se passer désormais ?

Le juge d’instruction peut placer François Fillon (mais aussi sa femme et deux de ses enfants impliqués) sous le statut de témoin assisté. Il aura alors estimé qu’il existe« des indices rendant vraisemblable qu’il ait pu participer à la commission des infractions ». Mais si le magistrat considère qu’il possède des« indices graves et concordants », il décidera d’une mise en examen. François Fillon et son avocat auront alors la possibilité de la contester, par une requête en nullité, devant la chambre de l’instruction. Leur objectif sera alors de démontrer que de tels indices n’existent pas et que le juge d’instruction s’est fourvoyé.

Les précédents Aubry et Sarkozy

Dans l’affaire de l’amiante, les défenseurs de Martine Aubry (poursuivie alors qu’elle était directrice au ministère du Travail) étaient ainsi parvenus à faire annuler par deux fois sa mise en examen, en 2013 et 2014.« Il est cependant rare qu’une personne soit mise en examen sur la base d’un dossier complètement vide », note Me Stéphane Babonneau, dans une note sur les manières de s’opposer à une mise en examen . Autre stratégie : l’avocat de François Fillon peut contester la légalité de ces indices. Le but sera alors d’obtenir leur annulation et, par ricochet, l’annulation de la mise en examen. C’est cette stratégie qu’avait mise en œuvre Nicolas Sarkozy, en 2013, à la suite de sa mise en examen pour abus de faiblesse dans l’affaire Bettencourt. Ses avocats avaient contesté la légalité de l’expertise médicale qui avait conclu à l’état de faiblesse de Liliane Bettencourt. En vain. Malgré cela, l’ancien président a bénéficié par la suite d’un non-lieu, c’est-à-dire qu’il n’existait pas de charges suffisantes pour le renvoyer devant un tribunal. Mais attention, prévient Me Babonneau, il peut être risqué de vouloir faire annuler d’entrée de jeu sa mise en examen. Car si l’intéressé n’obtient pas gain de cause, cette démarche« alourdira les soupçons ».

Pierrick BAUDAIS. Ouest France

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24 février 2017

Affaire Fillon : le parquet national financier ouvre une information judiciaire

Le parquet national financier, qui menait les investigations dans l'affaire Fillon, a annoncé, vendredi 24 février, l'ouverture d'une information judiciaire. Une annonce qui implique la désignation d'un ou plusieurs juges d'instruction pour achever l'enquête. Une décision qui ouvre la voie à une mise en examen des acteurs du dossier, dont François Fillon.

23 février 2017

François Bayrou et le pari de la recomposition

En se ralliant à Emmanuel Macron, le Béarnais espère prendre à revers la droite et la gauche et faire triompher, face au FN, une alliance des progressistes.

De l’art de transformer du plomb en or : crédité de 5 % à 6 % des suffrages dans les sondages d’intention de vote, François Bayrou ne pouvait aucunement prétendre emporter l’élection présidentielle de 2017.

En tentant sa chance pour la quatrième fois, le Béarnais pouvait en revanche faire chuter l’ovni Macron ; ce dernier est devenu la bête noire de la droite et de la gauche car leur électorat est très proche. Mais cela aurait été un choix négatif.

Il n’a pas pris cette option préférant au contraire surprendre et prendre une nouvelle fois la droite à revers en scellant une « alliance » avec celui qu’il appelait naguère le « candidat des forces de l’argent ».

On aurait tort d’interpréter cette décision à l’aulne du seul dépit d’un sexagénaire sûr de son destin qui se serait fait doubler sur le tard par un trentenaire déluré. Le choix de François Bayrou se veut fondateur. Il repose sur la certitude qu’une recomposition politique est à l’œuvre depuis des années et qu’elle est arrivée à maturité.

Complexification du paysage politique

Les prémices étaient apparues lorsque, entre les deux tours de la présidentielle de 2007, Ségolène Royal avait tendu la main au centriste pour tenter de battre Nicolas Sarkozy. Cinq ans plus tard, c’est le Béarnais qui, par détestation du même homme, appelait à voter, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, et à titre personnel, pour François Hollande.

La lune de miel s’était cependant rapidement interrompue, faute de réciprocité. Le nouveau président n’avait rien fait pour aider le centriste à sauver sa circonscription face aux assauts du Parti socialiste (PS). Pire, il avait négligé sa proposition d’organiser, à peine élu, un référendum portant notamment sur la moralisation de la vie politique et la réforme du mode de scrutin législatif, afin d’ouvrir le jeu et trouver « des majorités d’idées » alors que la France était confrontée au défi du désendettement et bientôt du terrorisme.

C’est ce projet que François Bayrou est allé vendre avec succès à Emmanuel Macron en y ajoutant un codicille sur la protection de « la rémunération du travail ». Dont acte.

En topant, les deux hommes complexifient un peu plus le paysage politique et précipitent la décomposition à l’œuvre sous le quinquennat : on ne compte plus comme naguère deux grandes forces politiques ni même trois mais cinq qui se disputent le podium : le Front national (FN), la droite, le centre, la gauche et la gauche radicale.

Union des progressistes

Cela veut dire que la qualification pour le second tour se jouera aux alentours de 20 % et qu’il faudra ensuite créer une majorité de rassemblement face au FN qui ne cesse de progresser.

Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, avait été le premier à théoriser cette union des progressistes sans parvenir à séduire l’électorat de la primaire de la droite et du centre qui lui avait préféré le très droitier François Fillon.

François Bayrou reprend le flambeau en prêtant main-forte à Emmanuel Macron qui commençait à donner des signes de faiblesses.

Les deux hommes sont persuadés que le traditionnel clivage entre la gauche et la droite est désormais noyé par une opposition plus structurelle sur la mondialisation et le rôle de la France en Europe. Une opposition qui travaille les deux camps.

Leur pari repose sur le fait qu’au PS comme chez Les Républicains, les digues sont tout prêts de lâcher et que les électeurs ont déjà franchi le pas. Réponse le 23 avril. Françoise Fressoz éditorialiste - Le Monde

23 février 2017

Bayrou et Macron, une alliance sous conditions

Le président du MoDem, François Bayrou, a mis fin au suspense d’une éventuelle candidature, mercredi 22 février, au siège de son parti. « J’ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance, a-t-il annoncé. Il faut changer les choses et le faire d’urgence. Unissons nos forces. C’est sans doute un geste d’abnégation et un geste d’espoir pour notre pays. »

Le maire de Pau, qui a récemment rencontré l’ancien ministre de l’économie, a posé toutefois ses conditions à un éventuel ralliement : « Je demande expressément que le programme présenté par Macron comporte une loi de moralisation de la vie publique, notamment sur la lutte contre les conflits d’intérêt. »

Il a demandé également une « véritable alternance, un vrai changement des pratiques et non pas un recyclage des pratiques anciennes ». Le président du MoDem a aussi réclamé l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives.

« Il faut un changement pour notre démocratie pour que le pluralisme soit enfin respecté au sein de notre vie publique et au sein du Parlement. Je n’accepte pas que les deux tiers des Français n’aient aucune représentation. »

Macron accepte l’alliance

Dans la foulée, M. Macron a annoncé à l’Agence France-Presse qu’il « acceptait l’alliance proposée par François Bayrou » et voyait dans cette proposition « un tournant de la campagne » mais aussi « de la vie politique ». L’ancien ministre de l’économie a annoncé qu’il rencontrerait « dès jeudi » le maire de Pau.

« Je fais miens les quatre piliers sur lesquels cette alliance repose », a insisté M. Macron en promettant notamment « l’intégration au programme » qu’il va présenter « dans les prochains jours d’une loi de moralisation de la vie publique », réclamée par le maire de Pau.

M. Macron s’engage aussi pour « une alternance véritable dans les orientations politiques », « la reconnaissance de la valeur et de la juste rémunération du travail » et « le respect du pluralisme politique et de l’identité de chaque formation ».

Attaques contre Fillon

M. Bayrou, 65 ans, a été candidat à trois reprises au scrutin présidentiel, en 2002, 2007 et 2012. Au cours de la campagne municipale, en mars 2014, il avait assuré qu’il ne repartirait pas pour une quatrième campagne en 2017, s’il était élu à la mairie de Pau.

Le président du MoDem avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire à droite, à la fin de 2016. Mais la défaite de l’ancien premier ministre et la victoire de François Fillon ont poussé François Bayrou à se poser la question d’une nouvelle candidature.

Le 31 janvier, alors que François Fillon était affaibli dans l’affaire des emplois supposés fictifs de son épouse, M. Bayrou avait affirmé qu’il était prêt à tout faire « pour que la France s’en sorte ».

Il a ensuite invité le candidat de la droite à se retirer de la campagne devant la « cascade de révélations » du Canard enchaîné. « Quand bien même il y aurait cette espèce de miracle électoral et qu’il remporterait cette élection, comment gouvernerait-il ? », s’interrogeait-il la semaine dernière. Source : Le Monde

21 février 2017

Elections Présidentielles

21 février 2017

Jean Luc Mélenchon

Une publication partagée par @capter_melenchon le 21 Févr. 2017 à 1h15 PST

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