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Jours tranquilles à Paris
20 octobre 2019

BREXIT

jdd20 oct

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20 octobre 2019

L’INFO DE LA NUIT-Brexit: Le Royaume-Uni a envoyé 3 lettres à l’UE, dont deux contradictoires de Boris Johnson

Décidément rien n’est simple pour le Brexit ! Contraint par la loi après le refus du Parlement britannique de se prononcer hier sur le nouvel accord, Boris Johnson a envoyé peu avant minuit (heure continentale) une lettre « non signée » demandant à l’Union européenne d’accorder  un nouveau délai.

Dans la foulée, Donald Tusk, président sortant du Conseil européen recevait une deuxième missive du Premier ministre britannique expliquant qu’en réalité il ne souhaitait pas de nouveau délai.

Enfin, l’ambassadeur britannique près l'Union européenne, Tim Barrow, envoyait une 3e lettre pour préciser que celle réclamant un délai est uniquement envoyée pour se plier à la loi.

Si délai supplémentaire il y a , celui-ci doit être approuvé à l’unanimité des 27, or Emmanuel Macron a indiqué que la France n’y est pas favorable.

19 octobre 2019

Brexit : journée et vote historiques au Parlement britannique

La Chambre des communes se réunit exceptionnellement samedi pour se prononcer sur le nouvel accord de divorce conclu entre Londres et Bruxelles.

C’est un vote capital à l’issue très incertaine, et cela à douze jours seulement de la date prévue de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Les députés britanniques se réunissent, samedi 19 octobre, pour décider du sort de l’accord conclu in extremis, jeudi 17 octobre, entre le gouvernement de Boris Johnson et les Vingt-Sept.

Arraché à l’issue de négociations laborieuses, l’accord est censé régler les conditions du divorce après 46 ans de vie commune, permettant une sortie en douceur assortie d’une période de transition courant au moins jusqu’à la fin 2020.

Mais son succès est suspendu à l’approbation du Parlement britannique, qui a déjà fait preuve d’intransigeance par le passé. Les députés ont rejeté par trois fois le précédent accord de sortie conclu entre l’ancienne première ministre, Theresa May, et les vingt-sept autres membres de l’UE.

Convoquée pour la première fois un samedi depuis la guerre des Malouines il y a 37 ans, la Chambre des communes ouvrira à 9 h 30 (10 h 30 en France), pour des débats qui pourraient durer toute la journée.

Boris Johnson joue gros

Boris Johnson a déployé tous ses efforts ces derniers jours pour convaincre les députés de soutenir son accord, enchaînant coups de téléphones et interventions à la télévision. Arguant qu’il n’y avait « pas de meilleure issue » que son accord pour quitter l’UE le 31 octobre, le premier ministre a invité les élus à imaginer un monde où l’obstacle du Brexit, qui paralyse la vie politique britannique depuis trois ans, aura « été dépassé ». « Je pense que la nation poussera un grand soupir de soulagement », a-t-il ajouté.

Si l’accord est approuvé, il devra encore être validé par le Parlement européen.

En cas de rejet, samedi, Boris Johnson a toujours dit qu’il préférait une sortie sans accord à un nouveau délai, le Brexit ayant déjà été repoussé deux fois. Mais une loi votée par le Parlement l’oblige à demander un report de trois mois à l’UE.

La perspective d’un Brexit sans accord est redoutée des milieux économiques, car il pourrait entraîner, selon les prévisions du gouvernement lui-même, des pénuries de denrées alimentaires, d’essence ou encore de médicaments.

Boris Johnson, sans majorité à Westminster, a besoin de 320 voix pour valider son accord. Les formations d’opposition ont déjà annoncé qu’elles s’y opposaient : le parti centriste libéral démocrate (19 voix) et les nationalistes écossais SNP (35 voix) sont anti-Brexit, le parti travailliste (242 voix) estime que le nouvel accord fragilise les droits des travailleurs, les Verts (1 voix) qu’il ne respecte pas l’environnement…

Surtout, ça coince auprès des unionistes nord-irlandais du DUP (10 voix), pourtant alliés de Boris Johnson à la Chambre des communes, pour qui le texte octroie un statut différent à l’Irlande du Nord et isole la province britannique du reste du pays.

La société britannique divisée

Le gouvernement espère convaincre certains travaillistes et des indépendants, notamment les députés exclus du Parti conservateur parce qu’ils s’opposaient à un « no deal ».

Si le Parlement est divisé, la société britannique l’est aussi, plus de trois ans après le référendum de juin 2016 qui a décidé à 52 % du départ du Royaume-Uni du bloc européen. Alors que les débats battront leur plein pour régler les conditions du divorce, une manifestation anti-Brexit est prévue devant Westminster pour pousser à la tenue d’un second référendum.

La décision des députés sera aussi scrutée outre-Manche. Plusieurs dirigeants européens les ont enjoints d’approuver l’accord pour pouvoir passer à la phase suivante des négociations, celle qui déterminera la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni.

Pas de « nouveaux délais » pour Macron

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a averti qu’un rejet du texte engendrerait une « situation très compliquée », tandis que le président français, Emmanuel Macron, s’est prononcé contre de « nouveaux délais ».

L’accord de Boris Johnson est censé résoudre la quadrature du cercle de la frontière irlandaise, sur laquelle avait buté le processus jusqu’à présent. L’objectif est d’éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande du Nord britannique et la république d’Irlande, membre de l’UE, pour préserver la paix sur l’île.

Pour cela, il maintient sur le papier l’Irlande du Nord dans le territoire douanier britannique mais prévoit un régime spécial pour les marchandises arrivant dans la province, selon que celles-ci sont destinées à y rester ou à passer dans le marché unique européen.

18 octobre 2019

Espoir le matin, coup de pompe à midi… La dernière ligne pas tout à fait droite du Brexit

Par Cécile Ducourtieux, Londres, correspondante, Virginie Malingre, Bruxelles, bureau européen

Il a fallu six jours de discussions entre Bruxelles et Londres pour accoucher d’un traité de divorce. Reste à savoir si cet accord à une chance d’être approuvé par les députés britanniques.

Il est à peine 18 heures, jeudi 17 octobre. Boris Johnson rentre dans une salle de presse pleine à craquer, au deuxième étage du Justus Lipsius, le bâtiment qui abrite le Conseil européen, à Bruxelles. Tout le monde veut voir « Boris », qui a réussi, contre toute attente, à décrocher son « deal » le matin même.

« Nous avons un superbe accord », assure le premier ministre britannique, toujours aussi énergique. « Nous avons un bon “deal” », confirme la chancelière allemande Angela Merkel, deux salles à côté, à sa manière, plus sobre. Tout le monde semble content. Soulagé au moins.

Les textes de l’accord de divorce entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni viennent d’être rendus publics ; les diplomates des pays membres n’ont même pas eu le temps de les lire. Certains s’inquiètent. Tous les négociateurs savent que le diable se cache dans les détails. Et, tout le monde en a conscience, le plus dur reste à faire : que le « deal » soit approuvé par les députés britanniques. « Je ne suis pas responsable de la ratification par la Chambre des communes. C’est le travail de Boris », lance pince-sans-rire, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Montagnes russes

Le Luxembourgeois n’a pas beaucoup dormi. « J’ai téléphoné deux fois à Boris pendant la nuit », a-t-il confié. Car jusqu’au milieu de matinée, rien n’était plié. Sur la fin, les négociations européennes ressemblent souvent à cela : des montagnes russes. Espoir le matin, coup de pompe à midi, regain d’espoir en fin d’après-midi, découragement en soirée… La dernière ligne droite du Brexit n’a pas dérogé à la règle.

Mercredi soir, le « deal » semblait à portée de mains. Les négociateurs s’étaient entendus sur les sujets majeurs des contrôles douaniers, du droit de veto nord-irlandais et de la déclaration politique censée esquisser la relation future entre le Royaume-Uni et ses ex-partenaires de l’UE. Restait la question de la TVA.

Mais jeudi matin, le Democratic Unionist Party (DUP) nord-irlandais a estimé qu’« en l’état », les conditions n’étaient pas réunies pour qu’un accord soit viable. Or sans les unionistes protestants, Boris Johnson n’a aucune chance de faire ratifier le texte à la Chambre des communes… « Il y aura un “deal” ou il n’y aura pas de “deal” », commentait-on, laconiquement, au Conseil jeudi en fin de matinée. Il y a donc eu « deal ».

Cela peut paraître long : c’est en réalité extrêmement court. Il n’aura fallu que six jours de discussions entre Bruxelles et Londres pour accoucher d’un traité de divorce. Le deuxième. Le premier, celui de Theresa May, agréé à l’automne 2018 après dix-huit mois de négociations, est mort au printemps. A trois reprises, la Chambre des communes l’a rejeté. « C’est un peu injuste », commente un proche des pourparlers, côté bruxellois. « Mais s’il y en a un qui peut vendre un accord à la Chambre des communes, c’est Boris », poursuit cette source.

Boris Johnson n’a choisi de s’engager sérieusement dans les discussions avec Bruxelles qu’au début du mois d’octobre, après avoir davantage mené campagne au Royaume-Uni, en vue d’élections générales à venir, que fait le siège des institutions européennes. Quand il est arrivé à Downing Street fin juillet, des sources bruxelloises glissaient qu’il ne serait pas question de lui donner, à lui, ce qui avait été refusé à Theresa May, appréciée pour sa droiture et son sérieux.

Concessions de Boris Johnson

Et pourtant… La rencontre décisive fut celle entre le chef du gouvernement irlandais Leo Varadkar, garant avec Londres de l’accord du Vendredi saint – signé en 1998, il a apporté la paix sur l’île – et Boris Johnson, le 10 octobre à Wirral, dans le nord-ouest de l’Angleterre, dans un manoir reconverti en home de luxe pour réceptions huppées.

C’est là que le premier ministre britannique a fait ses concessions les plus importantes. Plus question d’accorder un droit de veto sur une solution nord-irlandaise au DUP ; pas question non plus de tolérer des contrôles douaniers entre les deux Irlandes.

C’est aussi à Wirral que M. Varadkar a fait un pas décisif, et donné un signal au reste de l’UE, en acceptant la ligne rouge de Londres. L’Irlande du Nord pourrait rester dans une union douanière britannique, si tant est qu’une frontière n’apparaisse pas entre la province britannique et la République d’Irlande, membre de l’UE. De cette manière, l’intégrité du territoire britannique serait respectée après le divorce, conformément à la volonté des Brexiters et du DUP.

Le 11 octobre, avec l’assentiment de Michel Barnier – le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit –, les Européens sont entrés dans un « tunnel » de négociations, alors qu’une semaine plus tôt, ils avaient presque fait une croix sur un accord avant l’échéance du 31 octobre.

Passer à autre chose

Trois ans après le référendum sur le Brexit, ils veulent passer à autre chose et ne savent plus ce qui, d’un troisième report ou du « no deal », les angoisse le plus. « Quelle que soit la manière dont on les regardait, les perspectives n’étaient pas meilleures que ce que l’on pouvait avoir maintenant. Elles pouvaient même être pires », commente un diplomate.

Les Européens vont donc, à leur tour, faire une concession : accepter que le dispositif imaginé pour l’Irlande du Nord puisse être remis en cause, dans quelques années, par les élus de la province britannique. Sous condition : le DUP ne doit pas être le seul arbitre. « On ne va pas tout bloquer pour un territoire qui compte 1,5 million d’habitants et qui n’est pas une zone économique particulièrement dynamique », s’exclame alors un proche des négociations.

Le week-end est studieux, mais infructueux. Enfermés au Berlaymont (le siège de la Commission européenne), les négociateurs ne profitent pas du beau soleil qu’il fait à Bruxelles. Et dimanche soir, Michel Barnier annonce qu’il reste « beaucoup de travail ». Les experts et les médias, eux, se découragent : à ce train, on n’aura jamais fini avant le Conseil des 17 et 18 octobre, qui doit entériner l’accord si on veut un Brexit au 31 octobre comme l’a promis Boris Johnson.

barnier

L’ultimatum de Michel Barnier

Car durant un sommet il n’est plus question de négocier, disent les diplomates, mais de trancher. Certes, les trois quarts de l’accord obtenu par Theresa May – sur le traitement des citoyens européens, Euratom, etc. – sont inchangés, mais il faut rédiger un texte légal pour l’union douanière nord-irlandaise, et réécrire la vingtaine de pages de la déclaration politique, qui esquisse la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni.

Tout le monde a envie d’en finir avec ce dossier qui empoisonne la vie européenne depuis trois ans. Lundi passe, mardi, mardi soir… Un ultimatum de M. Barnier à minuit ce soir-là n’est pas respecté par Londres, mais les négociateurs ont finalement bien avancé et les signaux positifs se multiplient.

Les dernières heures de discussions sont éprouvantes. Mercredi, les négociateurs n’ont pas beaucoup dormi, ils ont encore mangé des pizzas dans les bureaux de la Commission.

Ils continuent pourtant d’éplucher les quelques points encore en contentieux. Dans ce contexte, le programme du Conseil européen n’est pas arrêté, il est suspendu aux négociations en cours. Entre la guerre menée par la Turquie contre les Kurdes en Syrie, la mise en place laborieuse de la nouvelle Commission de Bruxelles, ou encore le budget pluriannuel européen, le sommet des dirigeants de l’UE ne manque pourtant pas de matière.

De mémoire de diplomate, on n’a jamais vu ça : un Conseil européen, dont on ne connaît pas le déroulé, la veille. « On connaît les briques, pas leur agencement », confie un diplomate. Comme ses collègues, il devra ajuster trois fois son programme dans la journée, en raison d’une réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept sans cesse retardée. Prévue à 14 heures, elle s’est finalement tenue à 19 h 30. Michel Barnier y explique que les discussions ne butent plus que sur la question de la TVA, un sujet apparu sur le tard.

Céder du terrain sans perdre le soutien des Brexiters durs

A Dublin, très bon baromètre de la négociation, le ton reste très prudent. En début d’après-midi, mercredi, « il y a un chemin vers un possible accord, mais beaucoup de points encore à résoudre », précise M. Varadkar, après un coup de fil à M. Johnson.

Cela bloque aussi à Londres, où le premier ministre britannique est engagé dans un exercice difficile : céder du terrain aux Vingt-Sept sans perdre le soutien des Brexiters durs, dont les voix sont indispensables pour qu’un accord passe à la Chambre des communes – les dix élus du DUP à Westminster et l’aile droitière des tories, membres de l’European Research Group (ERG). Ils ont rendez-vous quasi quotidiennement au 10 Downing Street depuis le week-end. Mercredi encore, Arlene Foster, la patronne du DUP, et Nigel Dodds, son adjoint, ont été aperçus sortant de la résidence du premier ministre. Steve Baker, éminent membre de l’ERG, et quelques collègues, ont eux aussi revu M. Johnson. Il leur a dit dans l’après-midi, à sa manière fleurie, que « le sommet est en vue, mais il reste dans les nuages ».

En fin d’après-midi, les feux repassent au vert, côté Bruxelles. En direct de Toulouse, où il assiste avec Angela Merkel à un conseil des ministres franco-allemand, le président français, Emmanuel Macron, parle de la possibilité de conclure « dans les prochaines heures ». « Nous sommes dans les derniers mètres de négociations », lâche la chancelière allemande Angela Merkel, d’ordinaire très prudente.

Côté Européens, des proches des négociations expliquent que le DUP a cédé. Mais à Londres, le Parti unioniste reste silencieux. La seule information un peu concrète, c’est cette livraison, en fin d’après-midi, d’une pleine caisse d’oranges et de chips aux oignons à Downing Street…

Jeudi matin, l’accord à peine annoncé, toutes les attentions bruxelloises sont déjà tournées vers l’après. Ce « deal » a-t-il la moindre chance d’être approuvé à la Chambre des communes ? A l’automne 2018, pour la finalisation de l’accord de Theresa May, l’heure était à l’optimisme. Mais après un an de chaos à Wesminster, elle est désormais à l’extrême prudence.

16 octobre 2019

Brexit : le discours solennel et surréaliste de la reine

Par Cécile Ducourtieux, Londres, correspondante

Elisabeth II a présenté lundi le programme de son gouvernement : une liste de mesures conditionnée à un hypothétique divorce d’avec l’Union européenne, le 31 octobre.

Toute la pompe de la monarchie parlementaire britannique était au rendez-vous, lundi 14 octobre, pour ce moment fort de la vie démocratique nationale : le « discours de la reine ». Elisabeth II a inauguré une nouvelle session parlementaire – la précédente ayant duré deux années, et s’étant achevée tout début octobre –, en lisant le programme du gouvernement Johnson, depuis la Chambre des Lords, à Westminster.

Le « speech » a duré moins de dix minutes, égrenant un catalogue de vingt-six futures lois, allant du durcissement des règles migratoires au renforcement des peines de prison en passant par l’amélioration du système de santé public.

Le moment fut certes solennel mais totalement surréaliste, cette liste de mesures étant pour partie conditionnée à un hypothétique divorce d’avec l’Union européenne (UE) pour Halloween et le premier ministre, Boris Johnson, n’ayant plus de majorité pour espérer faire adopter aucun texte à la Chambre des communes.

En 2017, lors du précédent discours, Elisabeth II portait un ensemble bleu et un chapeau piqué de fleurs jaunes : les commentateurs s’étaient empressés d’y voir un clin d’œil appuyé aux valeurs européennes. Cette année, la reine, 93 ans, portait une robe d’apparat immaculée, sans référence voulue (ou fortuite) au drapeau étoilé. Et c’est par cette phrase définitive, qu’elle a entamé son « speech » : « La priorité de mon gouvernement a toujours été de sécuriser le départ du Royaume-Uni de l’UE le 31 octobre. »

Nouvelles règles

La couronne impériale posée sur un coussin à sa droite (elle pèse un kilogramme et se fait lourde), le prince de Galles assis à sa gauche, la Souveraine a annoncé d’une voix sourde et monocorde sept projets de lois directement liées au « withdrawal agreement », l’accord de retrait, toujours pas finalisé entre Londres et Bruxelles. Il s’agit de nouvelles règles concernant l’agriculture, la pêche, le commerce, mais aussi la migration.

« Une loi sur l’immigration mettra fin à la liberté de mouvement, et posera les bases d’un système d’immigration plus juste, moderne et global », a ajouté la reine, toujours au nom du gouvernement britannique. Cependant, « mon gouvernement reste engagé à ce que chaque résident européen, qui a construit sa vie et tant apporté au Royaume-Uni, ait le droit de rester ».

La ministre de l’intérieur, Priti Patel, très à la droite des conservateurs, planche depuis plusieurs semaines sur un texte inspiré du système australien, censé attirer les « hauts potentiels » et limiter l’arrivée au Royaume-Uni des travailleurs à faibles revenus.

Ce « speech » devrait occuper les députés à la Chambre des communes pendant toute la semaine à venir. Les débats promettent d’être intenses, même si les travaillistes pourraient reprendre à leur compte certaines des propositions du gouvernement conservateur, notamment celles liées à l’environnement et le plan d’investissement à long terme dans le NHS, le système de santé publique britannique.

L’offensive de l’opposition a commencé, alors que la reine avait à peine quitté Westminster. « Ce discours est une distraction coûteuse et absurde », a asséné Joanna Cherry, députée du parti indépendantiste SNP, farouchement opposé au Brexit.

Vote négatif ?

Il est même probable que le « speech » se soldera par un vote négatif à Westminster. Pour la première fois… en 95 ans. Une telle sanction, si elle se confirme, devrait logiquement aboutir à une démission du premier ministre, l’approbation du discours de la reine étant considérée comme « un test de la capacité du gouvernement à disposer de la confiance du Parlement », rappelle le think tank Institute for governement.

Mais depuis le Brexit, la normalité n’est plus la règle à Westminster, et Boris Johnson a très peu de chances d’être démis. Il faut deux tiers des voix aux Communes pour gagner un vote de défiance, et pour le moment, les travaillistes refusent de déclencher l’offensive, de peur de se faire laminer aux élections générales qui s’en suivraient.

Mais la journée la plus importante à Westminster, sera celle du samedi 19 octobre. Les députés devraient siéger durant une partie du week-end, pour la première fois depuis la guerre des Malouines, afin de statuer sur le résultat du Conseil européen des 17 et 18 octobre. Il s’agira d’approuver un accord de divorce, si Boris Johnson en ramène finalement un de Bruxelles. Soit, dans le cas contraire, de l’enjoindre d’obéir au « Benn Act », le texte qui l’oblige, ce jour-là, en l’absence d’accord européen, à réclamer un décalage du Brexit aux Vingt-Sept

Les élus pourraient aussi tenter de forcer le destin du pays en conditionnant l’approbation de l’accord à un deuxième référendum… Un « mega Brexit day » annoncent déjà les commentateurs.

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10 octobre 2019

L'ÉDITO de Didier Micoine - Chronique d’un naufrage (presque) annoncé

goulard

C’est un sacré camouflet pour Emmanuel Macron. En recalant pour des raisons morales Sylvie Goulard, la candidate française choisie par le chef de l’Etat pour siéger à la Commission de Bruxelles, les eurodéputés viennent d’affirmer haut et fort qu’ils n’entendaient plus être une simple chambre d’enregistrement. Et se voir imposer une candidature qu’ils ne jugent pas crédible, même si c’est par un président français qui se présente aujourd’hui comme l’un des plus ardents défenseurs de l’Union. Les réponses de Goulard sur l’affaire des assistants parlementaires du MoDem et sa collaboration fortement rémunérée avec un institut américain quand elle était eurodéputée ne les auront donc pas convaincus. Et cela n’a rien de vraiment étonnant. Alors, il ne s’agit pas d’être naïf, bien sûr il y a des jeux politiques, mais il est un peu facile d’expliquer cet échec par des règlements de comptes et une « attitude revancharde » des députés européens. La réalité, c’est qu’on ne considère pas les choses de la même façon à Paris qu’à Bruxelles, à Berlin et dans la plupart des pays de l’Europe du nord : les questions de probité y sont fondamentales. Et il paraît inconcevable qu’une responsable politique qui a dû quitter son poste de ministre des Armées en raison de sa mise en cause dans une enquête judiciaire puisse ainsi être « recasée » à la Commission. Même si l’intéressée n’est effectivement pas mise en examen. Malgré les compétences européennes de Sylvie Goulard, qui sont réelles, sa situation personnelle devait l’empêcher d’être candidate. La France aurait pu s’éviter ce cuisant revers.

10 octobre 2019

Sylvie Goulard

ALERTE- Commission européenne: La candidature de la Française Sylvie Goulard massivement rejetée par le Parlement européen

La candidature de Sylvie Goulard à la Commission européenne a été sévèrement rejetée par le Parlement européen par 82 voix contre 29 pour.

Sylvie Goulard, présentée par la France, était pressentie pour assumer un très important portefeuille regroupant le marché intérieur, l’industrie, la défense, l’espace, le numérique et la culture.

Rappelons que Sylvie Goulard est mise en cause dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem. Elle avait dû démissionner de son poste de ministre des Armées.

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Commission européenne: Sylvie Goulard, candidate de la France, « prend acte de la décision du Parlement européen » (Twitter)

Voici la réaction sur Twitter de Sylvie Goulard, après le sévère rejet par le Parlement européen de sa candidature à la Commission (82 voix contre et 29 pour).

« Je prends acte de la décision du Parlement européen, dans le respect de la démocratie. Je remercie le Président de la République et Ursula von der Leyen pour leur confiance et tous les députés qui ont voté pour moi ».

Sylvie Goulard avait été désignée par Emmanuel Macron. Elle devait hériter d’un vaste portefeuille regroupant le marché intérieur, l’industrie, la défense, l’espace, le numérique et la culture.

9 octobre 2019

Goulard au purgatoire - Le Parisien

C’est une claque pour Sylvie Goulard, mais aussi un camouflet pour Emmanuel Macron. En convoquant la candidate commissaire française pour une deuxième audition, ce jeudi, les députés européens montrent clairement qu’elle ne les a pas davantage convaincus à l’écrit - elle venait de rendre sa copie en réponse à leur demande de précisions - qu’à l’oral, lors de sa prestation, le 2 octobre à Bruxelles. L’éphémère ministre de la Défense (qui avait démissionné après sa mise en cause dans l’enquête sur les emplois fictifs d’assistants parlementaires au MoDem) va donc devoir à nouveau s’expliquer sur cette affaire, comme sur son rôle de consultante (très grassement rémunérée) pour une société américaine quand elle était eurodéputée. En toute logique, cela aurait dû dissuader Macron de présenter sa candidature, mais ce que veut Macron… Alors certes, contrairement aux candidats hongrois ou roumain qui ont été sèchement recalés, Goulard sera sans doute confirmée (avec, peut-être, un champ de compétences réduit). Le risque, c’est que la commissaire française sorte fragilisée de cette affaire. Qui ne fera pas avancer la réconciliation entre les Français et leurs responsables politiques.

9 octobre 2019

Brexit : Londres accuse Dublin et Berlin de l’échec des négociations

boris again

Par Eric Albert, Londres, correspondance, Cécile Ducourtieux, Londres, correspondante, Virginie Malingre, Bruxelles, bureau européen

Alors que l’ultime proposition de Downing Street n’a pas convaincu les Vingt-Sept, la perspective d’un nouveau report du divorce paraît désormais très probable.

Les Britanniques ont une expression que les Européens ont volontiers reprise ces derniers temps : le « blame game » (« c’est la faute aux autres »). Boris Johnson a consacré l’essentiel du mois de septembre à convaincre ses concitoyens qu’il était le véritable « Monsieur Brexit », celui qui allait leur délivrer le divorce avec l’Union européenne (UE) dans les temps, le 31 octobre. Quitte à aller au « no deal ».

Début octobre, après avoir enfin formulé sa proposition pour résoudre l’épineux problème de la frontière irlandaise, le premier ministre britannique a semblé sincèrement vouloir décrocher un accord avec Bruxelles. Mais son idée – l’Irlande du Nord resterait dans le marché intérieur et sortirait de l’union douanière – reste trop éloignée des lignes rouges des Vingt-Sept. Downing Street a d’ailleurs reconnu, mardi 8 octobre, que les chances d’un « deal » pour le sommet européen des 17 et 18 octobre étaient infimes.

La perspective d’un nouveau report du Brexit (le troisième) paraît désormais très probable, les députés britanniques ayant légiféré pour éviter un « no deal ». Du coup, le gouvernement britannique est passé brutalement en mode « blame game ».

Le but ? Eviter que les partisans du divorce en veuillent trop à Boris Johnson de n’avoir pas tenu sa promesse, et n’aillent voter pour le Parti du Brexit de Nigel Farage aux prochaines élections générales ; elles ne devraient pas tarder : le chef du gouvernement britannique n’a plus de majorité au Parlement.

Menace britannique

A en croire des sources officielles anonymes, dont les confidences se sont multipliées ces dernières heures, le prévisible échec des négociations serait donc la faute des Irlandais, de Bruxelles, de la chancelière allemande Angela Merkel…

James Forsyth, journaliste au Spectator, publiait ainsi lundi soir un édifiant « mail » provenant « d’un contact » à Downing Street, quasiment sans mise en perspective. « Les négociations vont probablement se terminer cette semaine. (…) Leo Varadkar [le premier ministre irlandais] ne veut pas négocier. (…) Il est clair qu’il parie sur un deuxième référendum », affirme cette source.

Et de menacer : si la proposition britannique pour l’Irlande « meurt dans les prochains jours, elle ne sera plus valable du tout », les conservateurs feront campagne alors pour un « Brexit immédiat ». Et tous les pays qui soutiennent un report du divorce « se retrouveront dans la queue en matière de coopération » avec le Royaume-Uni…

Tout aussi étonnantes, mardi, ces confidences de Downing Street, notamment à la BBC – et toujours des sources anonymes –, détaillant le contenu de la conversation téléphonique le matin même entre Angela Merkel et Boris Johnson. La chancelière « a dit clairement qu’un accord était très improbable et elle pense que l’UE dispose d’un veto sur notre volonté de quitter l’union douanière. » Une rhétorique bien improbable dans la bouche d’une dirigeante connue pour son extrême prudence. Berlin s’est gardé de tout commentaire. Tout comme le porte-parole du premier ministre britannique…

Contre-offensive européenne

Alors qu’au Royaume-Uni, un début de polémique naissait au sujet de ces propos non attribués relayés sans nuances dans les médias, Donald Tusk, le président du Conseil européen fut le premier à sonner la contre-offensive mardi.

Sans prendre de gants, comme à son habitude, l’ancien premier ministre polonais a lancé sur Twitter : « Ce qui est en jeu, ce n’est pas de gagner un stupide “blame game”, c’est le futur de l’Europe et du Royaume-Uni, ainsi que la sécurité et les intérêts de nos populations. Vous [Boris Johnson] ne voulez ni d’un deal, ni d’un décalage du Brexit, vous ne voulez pas révoquer [l’article 50 du traité de l’UE, mettant ainsi fin au Brexit]. Mais où va t-on ? »

Dans une interview aux Echos et à L’Opinion, le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a pris le relais, disant refuser « ce blame game consistant à faire porter la responsabilité d’un éventuel échec des négociations sur l’UE. Si tel est le cas, l’explication se trouve dans le camp britannique » car « le péché originel se trouve sur les îles et non sur le continent. »

David Sassoli, le président du Parlement européen, qui s’était déplacé à Londres mardi, pour rencontrer M. Johnson, est sorti furieux de son entrevue. « Les idées qu’il suggère ne sont pas une proposition sérieuse. (…) Il ne semble pas vraiment vouloir un accord. » M. Sassoli est clair : « le responsable [de l’échec des négociations], c’est Boris Johnson. Il nous force à créer une frontière et à faire des contrôles douaniers en Irlande ». Le premier ministre britannique lui a répété que le Royaume-Uni serait sorti de l’UE le 31 octobre. « Mais il n’a donné aucun élément pour raviver les négociations », ajoute l’Italien.

Fermeté des Vingt-Sept sur la question irlandaise

Les trois dirigeants ont dit tout haut ce que nombre d’Européens pensent tout bas depuis des semaines. Ils veulent un accord avec Londres, mais pas à n’importe quel prix. Il n’est ainsi pas question d’accepter une solution réinstaurant une frontière en Irlande, et menaçant les accords de paix nord-irlandais.

« La plupart pensent que Johnson ne négocie pas vraiment. Ils ne sont donc pas prêts au compromis dans cette situation. Ils attendent l’application du Benn bill », selon un diplomate européen. Le « Benn bill » est cette loi imposée par les députés britanniques « anti-no deal » – opposés à une sortie sans accord – au chef du gouvernement, l’obligeant à réclamer à Bruxelles, au plus tard le 19 octobre et en l’absence d’accord, un report du Brexit au 31 janvier 2020.

Les Européens eux aussi jouent au « blame game », mais mezza voce : ils ne veulent surtout pas être tenus responsables de l’échec des négociations. Ils rejettent les accusations de « rigidité » et répètent – ils le diront probablement jusqu’au Conseil européen des 17 et 18 octobre et au-delà – qu’ils sont « ouverts aux discussions ». Mardi soir, Michel Barnier, le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, assurait ainsi que « les efforts continuent pour trouver un accord » avec Londres.

Même son de cloche à Dublin. « Nous travaillons d’arrache-pied avec Bruxelles pour arriver à un accord avant la fin du mois. Il est toujours possible à condition qu’il y ait de la bonne volonté des deux côtés, assurait Simon Coveney, ministre irlandais des affaires étrangères, mardi. Il n’y a pas de pays qui souhaite davantage un deal que l’Irlande. »

boris in extremis

« Aucune avancée »

Les discussions techniques ont bien repris à Bruxelles, lundi, entre les équipes de M. Barnier et celles de Steve Barclay, l’émissaire de M. Johnson. Mais « il n’y a à cette heure aucune avancée sur les deux points fondamentaux nous posant problème », commente un diplomate. A savoir le dispositif douanier entre l’Irlande du nord et la République d’Irlande, qui impliquerait le retour, selon Dublin, d’une forme de frontière sur l’île, et le droit de veto que Downing Street prévoit d’accorder au Parlement nord-irlandais.

Les Européens ont donné jusqu’à la fin de la semaine à Londres pour améliorer ses propositions. Il ne resterait alors que quatre ou cinq jours pour finaliser un improbable accord avant le sommet européen. « Ces discussions sont très techniques. On ne peut pas négocier en dernière minute lors d’un sommet sur de tels sujets », estime un autre diplomate.

Boris Johnson pourrait rencontrer Leo Varadkar en fin de semaine, afin d’avancer sur la question irlandaise. Le rendez-vous n’était pas confirmé par Dublin mardi soir. Encore un faux-semblant de part et d’autre pour éviter d’avoir à dire la vérité toute crue, l’échec définitif des discussions ?

2 octobre 2019

Brexit : Boris Johnson fera une « offre finale » à l’Union européenne mercredi

Le premier ministre britannique doit détailler ses propositions formelles mercredi dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester.

Une offre à prendre ou à laisser. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, fera mercredi 2 octobre, une « offre finale » à l’Union européenne (UE) en vue de la conclusion d’un accord de Brexit « juste et raisonnable », ont annoncé mardi soir ses services. Le chef de gouvernement doit détailler ses propositions formelles mercredi dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre).

« Si Bruxelles ne noue pas le dialogue sur cette offre, alors ce gouvernement cessera de négocier jusqu’à ce que nous ayons quitté l’UE » sans accord le 31 octobre, ont précisé les services du premier ministre dans un communiqué.

« En aucune circonstance, [Boris Johnson] ne négociera de délai » au Brexit, a ajouté le texte, bien que le Parlement britannique ait voté une loi lui imposant de demander un nouveau report en cas de « no deal » au 19 octobre, juste après le prochain sommet européen.

Deux frontières

A trente jours de la date prévue pour le départ du Royaume-Uni de l’UE, le temps presse pour trouver un accord. Pour Paris, l’hypothèse d’un « no deal », aux retombées économiques potentiellement chaotiques, est « la plus plausible ». Bruxelles et Londres ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur des solutions alternatives concrètes au « filet de sécurité », mécanisme visant à éviter le retour d’une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l’UE au sud, après le Brexit.

Selon The Telegraph, la proposition britannique prévoit que l’Irlande du Nord reste dans le marché unique européen jusqu’en 2025, tout en formant une union douanière avec le Royaume-Uni. Il y aurait donc en quelque sorte deux frontières : des contrôles douaniers entre les deux Irlandes et des contrôles réglementaires en mer d’Irlande, qui sépare la Grande-Bretagne de sa province nord-irlandaise. Ensuite, en 2025, il reviendrait à l’assemblée nord-irlandaise de se prononcer sur son avenir, précise le quotidien.

Sous sa forme actuelle, le « backstop » prévoit de maintenir le Royaume-Uni tout entier dans une union douanière avec l’UE, ainsi qu’un alignement réglementaire sur l’UE plus poussé pour l’Irlande du Nord.

Contrôles douaniers dans des centres dédiés

Interrogé mardi par des médias britanniques, Boris Johnson avait démenti vouloir installer des postes de douanes sur la frontière irlandaise, comme l’a affirmé la chaîne de télévision irlandaise RTE. Cette perspective a scandalisé Dublin, y voyant une menace pour la paix.

Selon ce média, Londres envisage d’organiser des contrôles douaniers à plusieurs kilomètres de la frontière irlandaise, dans des centres dédiés. Les biens transportés d’un site vers un autre seraient surveillés en temps réel par téléphone portable ou grâce à des dispositifs de localisation embarqués dans les camions.

Boris Johnson a par ailleurs prévenu qu’il allait falloir « accepter la réalité » : « Il devra y avoir un système de contrôles douaniers », a-t-il averti, assurant que cela ne nécessiterait pas « de nouvelle infrastructure ». « C’est sur ce point que la négociation sera difficile », a-t-il ajouté.

Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a estimé qu’« aucun gouvernement britannique ne devrait chercher à imposer des centres douaniers » entre les deux Irlandes « contre la volonté » de leurs peuples.

En 1998, la signature de l’accord du Vendredi saint avait mis fin en Irlande du Nord à trois décennies de violences opposant les républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, aux loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.

L’Irlande redoute une résurgence des violences en cas de réapparition d’une frontière terrestre et de contrôles entre les deux Irlandes.

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