Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
17 avril 2020

Nécrologie - Le chanteur Christophe, interprète d’« Aline » et des « Mots bleus », est mort

Par Bruno Lesprit - Le Monde

Vedette yé-yé au mitan des années 1960, l’artiste aura évolué au fil d’une carrière à éclipses vers des créations plus exploratrices de sons nouveaux. Il s’est éteint jeudi 16 avril, à l’âge de 74 ans.

A en croire la mythologie que lui-même avait façonnée et entretenue autour de son personnage, il était Le Dernier des Bevilacqua, fonçant à bord d’un « coupé façon Pininfarina » (le designer de Ferrari) entre les Vespa dans les faubourgs de Rome. Et dans un « complet droit », élément d’un vestiaire qui comprend encore une « veste de soie rose » (Les Paradis perdus) ou un « smoking blanc cassé » (La Dolce Vita). Ainsi se présentait Christophe en 1974 dans l’ouverture grandiose, sur fond de piano romantique et de nappes de synthétiseurs, de l’album Les Mots bleus, une de ses plus belles réussites, avec la complicité d’un parolier alors inconnu du nom de Jean-Michel Jarre.

Le chanteur Christophe, que Daniel Bevilacqua – son vrai nom – évoquait à la troisième personne du singulier, est mort, jeudi 16 avril, des suites « d’un emphysème », maladie pulmonaire, a indiqué à l’Agence France-Presse Véronique Bevilacqua, son épouse, dans la nuit de jeudi à vendredi. L’artiste avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien, avant d’être transféré à Brest. « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné », écrivent dans un communiqué son épouse et sa fille Lucie. Il était âgé de 74 ans.

Son parcours dans le paysage d’une chanson française qu’il aura mâtinée d’italianité et de rock primitif est tout à fait unique : propulsé vedette yé-yé en 1965, alors qu’il n’avait pas encore 20 ans, grâce à un slow larmoyant répondant au doux prénom d’Aline, Christophe aura survécu à deux éclipses pour se réinventer en marginal dont la cote n’a cessé de croître à mesure que s’éloignaient les succès commerciaux. Le chanteur de bluettes se métamorphosa en explorateur sonore, oiseau de nuit haut perché et penché sur ses piscines de champagne.

La jeunesse de Daniel Bevilacqua, né le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge (alors Seine-et-Oise, aujourd’hui Essonne), est caractéristique de ces baby-boomeurs enfants du rock. Héritier d’une famille originaire du Frioul, ce fils d’un chauffagiste et d’une couturière s’évade, comme les rebelles fréquentant le Golf-Drouot (Johnny, Eddy, Jacques et les autres), dans les rêves que procure l’American way of life, westerns et cigarettes blondes, drague et chewing-gums, rock’n’roll. Ses héros sont salués dans la coda des Paradis perdus, dont Christine & the Queens, d’une autre génération, n’a pas tenu compte dans sa reprise en 2014 : débarrassé de sa veste de soie rose et de son humeur morose, Christophe se barde de cuir et s’éraille sur les onomatopées de Little Richard et Gene Vincent.

Sommet du hit-parade

Cet amoureux du blues fait ses gammes au début des années 1960 en tant que vocaliste de Danny Baby et les Hooligans. En préférant aux adaptations en français de standards rock, lot de l’école « Salut les copains », le « yaourt », ce faux anglais qui sacrifie le sens à la sonorité et qu’il n’hésitera pas à graver dans le single Voix sans issue, en 1984. Puis le blondinet débutant publie, en 1964, Reviens Sophie, un blues électrique qui passe inaperçu.

A l’inverse, à l’été 1965, de sa deuxième tentative, un slow de plage sur la mort d’un amour que l’arrangeur Jacques Denjean dramatise de chœurs féminins et de cordes lacrymales. Numéro un en France (mais pas seulement) avec un demi-million d’exemplaires écoulés, Aline entre en concurrence frontale avec Capri, c’est fini qu’Hervé Vilard a proposé peu auparavant sur le même sujet, également avec le renfort de Denjean. Un long procès pour plagiat suivra avec un rival malheureux, Jacky Moulière, dont La Romance de 1963 est effectivement très proche, sachant que les progressions d’accords des slows de l’époque ne brillent pas par leur originalité. Christophe gagnera en appel en 1977 et en profitera deux ans plus tard pour relancer son tube sur le marché en trônant à nouveau au sommet du hit-parade.

La nouvelle idole des jeunes confirme avec Les Marionnettes, son deuxième numéro un, avant que la voix colérique et les violons nerveux d’Excusez-moi, monsieur le Professeur, en 1966, n’indiquent déjà un changement d’attitude. « Si je me tiens debout/Tout au fond de la classe/C’est parce que je n’aime pas/Faire les choses à moitié », s’emporte-t-il. Cette même année, il pose, au côté de Richard Anthony, sur la fameuse « photo du siècle » rassemblant les « Copains » prise par Jean-Marie Périer. Lui, pourtant, ne sera pas un yé-yé de plus, de ceux qui rallieront quatre décennies plus tard la tournée de vedettes déchues « Age tendre et tête de bois ».

Au moment où la jeunesse française commence à préférer les originaux anglo-saxons aux piètres copies françaises, il profite de sa soudaine notoriété pour s’offrir les bolides de ses rêves, flamber en fantasmant sur le destin de James Dean (vivre vite, mourir jeune) et prendre la tangente. Son étoile pâlit, de reprises en italien de ses récents succès en 45-tours vite oubliés. Dans J’ai entendu la mer, il revient sur les lieux du crime d’Aline : « Châteaux de sable sont écroulés/La plage est sale d’amours fanées ».

De nouveaux horizons

Son départ de Disc’AZ, le label de Lucien Morisse, directeur des programmes d’Europe 1, pour Disques Motors, l’enseigne fraîchement créée par Francis Dreyfus, va lui ouvrir de nouveaux horizons. D’abord avec la bande originale de La Route de Salina (1970), film de Georges Lautner, qui lui permet d’assouvir ses envies psychédéliques et néobaroques. Les 45-tours qu’il enregistre alors affichent des ambitions inédites. Ainsi des Jours où rien ne va (1973), étincelante face B avec harpe, cordes et cuivres panoramiques, qui préfigure son retour au premier plan. L’association avec Jean-Michel Jarre et le claviériste Dominique Perrier, concrétisée par le diptyque Les Paradis Perdus/Les Mots Bleus, l’impose comme maître français de la romance à l’italienne, néanmoins capable de basculer dans le rock lourd (Mama). Christophe triomphe à l’automne 1974 lors de deux soirées à l’Olympia parisien – immortalisées par son premier album live. Habillé par Cerruti, il s’accompagne sur un piano blanc à queue qui s’élève de la scène jusqu’à l’apothéose de Drôle de vie.

Il a réapparu tel qu’il sera désormais figé : cheveux longs, moustache gauloise, voix androgyne. Macho et féminin, dandy et beauf, sophistiqué et naïf, précieux et maladroit. Un incurable romantique trimballant son spleen dans des palais aussi condamnés que ses amours, que l’on range dans la catégorie des reclus qui se tiennent à l’écart des modes, Nino Ferrer, l’autre rital tourmenté de nos contrées, ou Gérard Manset.

IL CULTIVE LE « BEAU BIZARRE », UN CONCEPT BAUDELAIRIEN, BAPTISANT AINSI, EN 1978, L’ALBUM QUI LUI VAUDRA LES FAVEURS DE LA CRITIQUE ROCK

Appelé à une renommée planétaire, le parolier Jarre passe le relais à Boris Bergman, le futur complice d’Alain Bashung, pour Samouraï (1976), disque kamikaze, éloigné des structures conventionnelles de la chanson, qui n’empêche pas Christophe de revenir aux ballades doucereuses sur 45-tours (La Dolce Vita, Daisy). Il cultive le « Beau bizarre », un concept baudelairien, baptisant ainsi, en 1978, l’album qui lui vaudra les faveurs de la critique rock. Avec un nouveau parolier, Bob Decout, il donne le pouvoir à l’électricité, basse et guitares, riffs et soli pour se glisser dans un univers interlope peuplé de marlous, strip-teaseuses et « actrices pour films danois ». Aussi inquiétant que Le Grand Couteau, monument du disque. La chanson Le Beau bizarre met en scène son nouvel avatar : « Si j’ai ma veste noire/Ce n’est pas par hasard/C’est la couleur que je préfère/Le blanc, c’était hier. »

Reconverti bad boy (ou cattivo ragazzo), Christophe préfère dorénavant la compagnie des bars à flippers à la solitude des loggias. Il persiste en 1980 avec Pas vu pas pris, en collaborant avec son scandaleux beau-frère punk, Alain Kan. Avec trivialité, quand, dans Méchamment rock’n’roll, il s’imagine amant d’une « poupée série-noire au valseur alléchant ». Pour s’extraire de l’impasse, Clichés d’amour (1983) lui offre un rôle de crooner de jazz devant un orchestre de grand hôtel, pour des adaptations en français de standards signées Philippe Paringaux, journaliste du magazine Rock & Folk. Besame Mucho devient Dernier baiser et Cry me a River, Noir est ta couleur.

Entre kitsch et branché

Ces revirements aboutissent à une rechute qui a l’avantage de réveiller l’intérêt des programmateurs radio, au risque de menacer sa crédibilité artistique. Succès fou, titre prémonitoire de sa fortune commerciale, le renvoie, toujours en 1983, à la case départ en l’apparentant davantage à C. Jérôme qu’à son idole Alan Vega, le chanteur électrocuté de Suicide. Ce retour au slow d’antan, plombé par les vilaines orchestrations synthétiques des années 1980, est confirmé par les singles suivants, J’l’ai pas touchée, Ne raccroche pas (une adresse à une princesse Stéphanie qui s’apprête à faire souffler un ouragan), puis Chiqué chiqué (1988), prélude à huit années de silence. Son crédit ne s’améliore pas quand on apprend qu’il est l’auteur de la musique de Boule de flipper, de Corynne Charby.

Mais, dans la musique populaire, la frontière entre le kitsch et le branché est particulièrement poreuse. Nul ne l’aura mieux illustré que l’ancien minet du Drugstore quand il revient en 1996, désormais sous contrat avec Epic, une filiale de Sony. Bevilacqua, qui passera sous les radars, est un déroutant album d’ambiances électroniques, drum’n’bass et jungle, comprenant un hymne à Ferrari (Enzo) ou une partie de poker avec Alan Vega (Rencontre à l’as Vega). Auteur des textes, Christophe s’y affirme comme un songwriter complet. Admirateurs fidèles, le journal Libération et Alain Bashung, qui s’est approprié Les Mots bleus avec superbe en 1992, encensent un génie incompris. Ce sera bientôt la doxa s’agissant de Christophe.

Plus abordable, Comme si la Terre penchait (2001) offre au revenant une exposition médiatique qui met invariablement en valeur une personnalité excentrique et hors du temps, un fétichiste collectionneur de juke-box et de pin-up, donnant des recettes de cocktails et pestant contre le permis à points. Un perfectionniste dont les créations balancent entre fulgurances (La Man, Ces petits luxes, L’enfer commence avec L) et inachèvement. Après plus d’un demi-siècle d’absence des scènes, le revoilà à l’Olympia, juché sur un tabouret, avec une chorégraphie confiée à Marie-Pierre Pietragalla. Le Tout-Paris se presse devant sa loge.

Réalisé par le guitariste Christophe Van Huffel (du groupe Tanger), Aimer ce que nous sommes (2008) justifie pleinement les éloges autour d’un casting disparate mêlant Isabelle Adjani, le trompettiste Erik Truffaz ou Carmine Appice, le batteur américain des groupes Vanilla Fudge et Cactus. Mal Comme et Parle-lui de moi sont de fait des chansons inouïes, surgies d’on ne sait où. La scène, qu’il a si longtemps boudée, devient son jardin. Il donne des concerts-fleuves (dont un, événementiel, le 15 juillet 2009 au bassin de Neptune du château de Versailles) qu’il prolonge par un tour de chant solo, en saluant au passage un autre moustachu célèbre de la chanson, Georges Brassens (La Non-demande en mariage).

Un volume d’inédits des années Dreyfus, Paradis retrouvé (2013), avait précédé son ultime album de chansons originales, Les Vestiges du chaos (2016), synthèse de sa sinueuse trajectoire et de ses obsessions, entre nocturnes à la chandelle et embardées électro-rock. Entre un hommage à Lou Reed et un nouveau duo avec Alan Vega – qui devait mourir trois mois plus tard –, on y retrouvait Jean-Michel Jarre pour la chanson titre et Boris Bergman. Avec réticence, Christophe avait sacrifié en 2019 à la mode des duos (avec Camille, Etienne Daho, Eddy Mitchell, Pascal Obsipo ou Jeanne Added) pour Christophe etc., deux volumes devenus prétextes à des jeux de collages autour des temps forts de son répertoire. En laissant à Philippe Katerine le soin de s’occuper d’Aline, il avait prouvé qu’il ne manquait ni d’humour ni d’esprit de sacrilège. Car, contrairement à d’autres, Christophe n’avait jamais renié son succès fou de jeunesse.

Publicité
16 avril 2020

Le camp de Bergen-Belsen est découvert le 15 avril 1945 par les Britanniques.

bergen20

bergen21

bergen22

Camp de prisonniers de guerre en 1941, Bergen est devenu un camp de concentration en 1942. Il reçoit notamment des Juifs possédant la double nationalité ou citoyens d’un pays neutre, destinés à être échangés contre des prisonniers allemands. En avril 1945, c’est dans ce camp que sont acheminés de nombreux convois de déportés d’Auschwitz, de Buchenwald, de Dora, de Dachau, de Sachsenhausen : il devient alors un mouroir. Les Britanniques découvrent, à leur arrivée, d’immenses étendues de cadavres victimes de la faim, de la soif et du typhus. Des 50 000 victimes de Bergen Belsen, 35 000 personnes sont décédées dans la phase ultime, entre janvier 1945 et la libération. Le 13 avril, les SS quittent le camp après un accord de neutralisation passé avec l’armée britannique en raison du typhus. Lors de leur arrivée le 15 avril, il reste 60 000 survivants. Pendant plusieurs semaines, après la libération, les vivants cohabitent avec les morts. Ils sont si nombreux que les Britanniques ne parviennent pas à tous les enterrer, en dépit de la réquisition des SS et des soldats de la Wehrmacht. Le 21 mai 1945, les baraquements de Bergen et notamment « l’hôpital » sont incendiés pour enrayer l’épidémie de typhus. En raison d’une stricte quarantaine, ce n’est qu’à la fin du mois de mai que les derniers survivants seront évacués. Un laps de temps jugé scandaleusement long par certains. Bergen-Belsen devient ensuite un camp de personnes déplacées jusqu’en septembre 1950.

bergen23

bergen24

15 avril 2020

Jean Paul Sartre, il y a 40 ans !

sartre

Jean-Paul Charles Aymard Sartre [ ʒãpol saχtχ]n 1, né le 21 juin 1905 dans le 16e arrondissement de Paris et mort le 15 avril 1980 dans le 14e arrondissement, est un écrivain et philosophe français, représentant du courant existentialiste, dont l'œuvre et la personnalité ont marqué la vie intellectuelle et politique de la France de 1945 à la fin des années 1970.

Écrivain prolifique, fondateur et directeur de la revue Les Temps modernes (1945), il est connu aussi bien pour son œuvre philosophique et littéraire qu'en raison de ses engagements politiques, d'abord en liaison avec le Parti communiste, puis avec des courants gauchistes, au sens léniniste du terme, plus particulièrement maoïstes, dans les années 1970.

Intransigeant et fidèle à ses idées, il a toujours rejeté tant les honneurs que toute forme de censure ; il a notamment refusé le prix Nobel de littérature en 1964 ; exception notable, il a cependant accepté le titre de docteur honoris causa de l'Université de Jérusalem en 1976. Il refusa de diriger une série d'émissions télévisées qu'on lui proposait, parce qu'on y mettait comme condition la réalisation d'une maquette préalable, et expliqua : « Je n'ai plus l'âge de passer des examens. » Il contribua à la création du journal Libération, allant jusqu'à le vendre lui-même dans les rues pour donner plus de publicité à son lancement.

Il a partagé sa vie avec Simone de Beauvoir, philosophe de l'existentialisme et féministe, avec laquelle il a formé un couple célèbre du xxe siècle. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues. De 1949 jusqu'à sa mort, il a simultanément vécu une liaison avec Michelle Vian, la première épouse de Boris Vian, qui tape notamment ses textes à la machine en vue de leur parution dans la revue Les Temps modernes.

D'autres intellectuels ont joué pour lui un rôle important à différentes étapes de sa vie : Paul Nizan et Raymond Aron, ses condisciples à l'École normale supérieure ; Maurice Merleau-Ponty et Albert Camus dans les années d'après-guerre, puis Benny Lévy (alias Pierre Victor) à la fin de sa vie.

Selon de nombreux commentateurs et pour Sartre lui-même, sa vie est séparée en deux par la Seconde Guerre mondiale. On distingue alors deux grandes périodes dans l'œuvre sartrienne : une approche philosophique théorique axée sur l'ontologie de L'Être et le Néant (1943) ; puis une période plus pratique, où l'auteur cherche à appliquer sa méthode exposée dans la Critique de la raison dialectique (1960). Cette seconde période de son œuvre a fortement influencé les sociologues qualitativistes comme Erving Goffman.

Jean-Paul Sartre laisse derrière lui une œuvre considérable, sous forme de romans, d'essais, de pièces de théâtre, d'écrits philosophiques ou de biographies. Sa philosophie a marqué l'après-guerre, et il est, avec Albert Camus, un symbole de l'intellectuel engagé.

De son engagement dans la résistance en 1941 (engagement mis en doute en raison de son attitude trouble durant l'Occupation), jusqu'à sa mort, en 1980, Sartre n'a cessé de défrayer la chronique.

Il s'investit en effet sur de nombreux sujets, embrassant avec ferveur les causes qui lui ont semblé justes. Parfois assimilé à un Voltairen du xxe siècle, Sartre demeure un militant jusqu'au bout de sa vie.

sartre21

sartre22

https://twitter.com/Inafr_officiel/status/1250476480229969922?s=20

15 avril 2020

Notre-Dame de Paris : Le grand bourdon sonnera mercredi à 20h, un an après l'incendie

PARIS L’édifice est encore en phase d'« urgence absolue » un an après l’incendie, et la restauration proprement dite n’a pas commencé

bourdon notre dame

Notre-Dame possède deux bourdons (très grosses cloches) installés dans la Tour Sud: — Philippe Lopez/AP/SIPA

Le gros bourdon « Emmanuel » de la Tour sud de Notre-Dame de Paris tintera mercredi à 20h, pour commémorer le début de l’incendie de la cathédrale il y a un an : ce sera la seule manifestation prévue sur le chantier, en sommeil en raison du coronavirus.

Le général Jean-Louis Georgelin, président de l’Etablissement public chargé de la restauration du joyau gothique de l’île de la Cité, « a pris la décision de faire sonner cette cloche en union avec les Français qui applaudissent au même moment les soignants engagés contre le coronavirus », a indiqué la direction de la communication de l’Etablissement public.

La deuxième plus grosse cloche de France

Notre-Dame possède deux bourdons (très grosses cloches) installés dans la Tour Sud : « Emmanuel » (1686) et « Marie » (2013). « Emmanuel », prénom qui désigne le Christ et signifie « Dieu avec nous », a été fondu en 1686, en partie avec l’airain de la cloche médiévale. Ses parrains étaient le roi Louis XIV et la reine Marie-Thérèse.

« Emmanuel » pèse 13 tonnes, son battant 500 kg. Il est la deuxième plus grosse cloche de France après celle du Sacré-Cœur. Il sonne en Fa dièse pour les grandes fêtes (Pâques, Pentecôte), pour les grandes occasions (victoires de 1918 et 1945, chute du mur de Berlin, élections et morts des papes). Il a aussi sonné le glas pour les obsèques de l’officier de gendarmerie Arnaud Beltrame, mort dans une prise d’otages à caractère terroriste à Trèbes (Gard) en 2018 et celles de Jacques Chirac l’an dernier.

L’édifice est encore en phase d'« urgence absolue » un an après l’incendie, et la restauration proprement dite n’a pas commencé. Vendredi, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, avait organisé une cérémonie avec des artistes dans la cathédrale à l’occasion du Vendredi Saint, pour célébrer la signification et la beauté de l’édifice religieux.

15 avril 2020

Après l’incendie de Notre-Dame, les douze mois d’un chantier à l’arrêt

notre dame 19

Récit

Par Laurent Carpentier

Le 15 avril 2019, la toiture de la cathédrale prenait feu, provoquant une stupeur mondiale et un élan de générosité sans précédent.

C’était il y a un an jour pour jour. Le 15 avril 2019, le président de la République est enfermé dans son bureau de l’Elysée, en petit comité, pour enregistrer l’allocution qui devrait, souhaite-t-il, mettre un point final à la crise des « gilets jaunes ».

Après avoir arpenté le pays pour rencontrer les Français avec le grand débat, Emmanuel Macron voit enfin arriver le moment des conclusions. La caméra tourne. C’est alors qu’on vient lui apporter la nouvelle. Notre-Dame de Paris brûle.

A 18 h 18, l’alarme incendie a retenti. Fausse alerte ? Une demi-heure plus tard, Anne Hidalgo, la maire de Paris, depuis son bureau, a vu une fumée s’élever de la cathédrale et a appelé les pompiers. Désormais, c’est tout le toit qui est la proie des flammes, la flèche est menacée et peut-être même tout l’édifice.

Huit siècles d’histoire, monument le plus visité d’Europe, chef-d’œuvre de l’art gothique, héroïne de Victor Hugo, et pièce maîtresse de Viollet-le-Duc, l’homme qui « inventa » au XIXe siècle la protection du patrimoine… Que s’est-il passé ? La chose semble inexplicable. Mais l’heure n’est pas à l’enquête, elle est au combat. Déjà les pompiers sont sur place à combattre le feu qui gagne.

« Ça paraît simple a posteriori, mais switcher comme ça de sujet, de préoccupation, de priorité, c’est très difficile », confie un collaborateur du président de la République. A l’Elysée, on a éteint les caméras, Emmanuel Macron, qui, comme en témoignent régulièrement ses proches, « aime être dans le chaudron » – comprendre, aux premiers rangs de la bataille –, file à Notre-Dame. Là, sur le parvis, il retrouve la maire de Paris, le premier ministre Edouard Philippe, le ministre de la culture Franck Riester, le recteur de la cathédrale, et le général Gallet, commandant des pompiers de Paris qui mène la bataille.

La foule, incrédule, a envahi les quais, les terrasses, les balcons, la France entière découvre l’inouï devant son écran de télévision.

Il est 23 h 30 lorsque les pompiers envoyés dans la tour Nord en redescendent sains et saufs et victorieux : la charpente brûlera toute la nuit, mais l’ensemble de l’édifice va échapper à l’effondrement. C’est alors que le président de la République s’avance sur le parvis. D’autres caméras, un autre discours. « Ce soir, je veux avoir un mot d’espérance pour nous tous et toutes. Parce que Notre-Dame de Paris, nous avons su l’édifier et, à travers les siècles, la faire grandir et l’améliorer. Alors, je vous le dis très solennellement ce soir, cette cathédrale, nous la rebâtirons tous ensemble, parce que c’est ce que les Français attendent, parce que c’est ce que notre histoire mérite, parce que c’est notre destin profond. »

Aller vite et frapper fort

Un an plus tard, sous un même soleil de printemps, cette triste soirée qui a tenu éveillés les Parisiens une bonne partie de la nuit, et en haleine la terre entière, résonne de façon inattendue à l’aune du nouveau coronavirus. Comme si l’histoire se répétait.

Si cette crise-ci est d’une tout autre ampleur, on en retrouve les éléments de base : un ennemi incernable, provoquant des délires complotistes mais aussi une union sacrée face à la crise (près de 1 milliard d’euros de dons seront réunis pour reconstruire Notre-Dame). Et enfin un président de la République qui endosse les habits de ses héros, de Gaulle et Clemenceau, pour un chantier qui ressemble à une déclaration de guerre face à l’impensable.

Il dort peu cette nuit-là. On lui écrit beaucoup. On l’appelle. Il veut aller vite et frapper fort. Le soir même, il a demandé à Claudia Ferrazzi, qui est à l’époque la conseillère culture de l’Elysée, d’estimer combien de temps minimum serait nécessaire à la reconstruction. Pour le président, il importe que le chantier se fasse « à distance d’homme », que chaque Français puisse se dire qu’il reverra de son vivant Notre-Dame comme elle était. Devis, études, barèmes : la jeune femme analyse les autres dossiers de restauration en cours, prend conseil auprès d’architectes et établit au débotté, et un peu au pifomètre, cinq années comme objectif à atteindre pour la reconstruction.

Jack Lang aussi a conseillé au président d’aller vite. Lui, parlait même de trois ans. Et pour cela, il lui a recommandé d’avoir recours à un établissement public autonome, capable d’une plasticité que n’aurait pas la lourde administration du ministère de la culture, et d’un esprit commando. « Mais je n’avais pas dit un général », précise en souriant l’ancien ministre de la culture, à la tête de l’Institut du monde arabe. Car dès le lendemain, 16 avril, c’est en effet à un ancien chef d’état-major des armées, ancien chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac, Jean-Louis Georgelin, 71 ans, hors de la limite d’âge pour un établissement public, qu’il confie les rênes de la reconstruction de la cathédrale.

JACK LANG A RECOMMANDÉ À EMMANUEL MACRON D’AVOIR RECOURS À UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC AUTONOME

Appelé à midi, alors qu’il déjeunait dans un restaurant face à l’Ecole militaire, ce Pyrénéen, célibataire, catholique fervent (il n’a qu’un seul défaut, disait Sarkozy, « il chante trop fort à la messe ! »), amoureux des vieilles pierres (il a orchestré la restauration du palais de la Légion d’honneur), rencontre pour la première fois Emmanuel Macron, à 18 heures, dans son bureau. Stupeur dans le monde de la culture.

C’est que Georgelin « a les codes », explique-t-on à l’Elysée. Au propre comme au figuré. « Les chefs d’état-major sont les garants de la bombe nucléaire. Et ce sont eux qui coachent le président. Ce sont des tombes. » Et il a les réseaux. Il est un des rares militaires à avoir été membre du Siècle, ce club d’influence créé à la Libération pour faire se rencontrer les élites au-delà du clivage droite-gauche. Il en a même été membre du conseil d’administration, du temps où Nicole Notat en assurait la présidence, au côté notamment d’Erik Izraelewicz, l’ancien directeur du Monde (1954-2012).

Une « task force » créée en deux jours

Douze mois après, on ne peut s’empêcher de voir une filiation lorsque Edouard Philippe fait appel à un autre général, Richard Lizurey, ancien patron de la gendarmerie, pour l’aider dans la gestion de la crise due au Covid-19 et évaluer l’organisation interministérielle.

Le président comme le premier ministre, et sans doute le second plus que le premier, ont respect et admiration pour les forces armées. Or, en choisissant Georgelin, on veut faire coup double : s’éviter les atermoiements et rivalités du monde de la culture, et se rabibocher avec la grande muette qui battait froid Emmanuel Macron depuis l’éviction du général de Villiers, affaire dans laquelle le général Georgelin, connu pour ses coups de gueule, avait lui-même jeté son grain de sel critique.

En deux jours, l’affaire est pliée. « La task force pour Notre-Dame » est créée, « l’unité de commandement des opérations » s’installera dans d’anciennes écuries de la cité Martignac, un bâtiment qui dépend de Matignon, dans le 7e arrondissement de Paris, et « l’EFR » (effet final recherché), pour parler comme le général (en clair l’objectif), est fixé : rendre la cathédrale aux Parisiens le 15 avril 2024.

notre dame 22

notre dame 21

L’INFORMATION JUDICIAIRE OUVERTE LE 26 JUIN 2019 PAR LE PARQUET DE PARIS ET CONFIÉE À TROIS JUGES D’INSTRUCTION RESTE À CE JOUR SUR LA THÈSE DE L’ACCIDENT

Le 17 avril, l’Elysée organise une grande réunion où, pour la première fois, Jean-Louis Georgelin est présent. Il y a là, côte à côte, dans le salon Murat, le présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, Audrey Azoulay et Franck Riester, Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris, et Mgr de Sinety, à qui il a délégué le dossier, les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Laurent Nunez… Le préfet Michel Cadot, Mais aussi Stéphane Bern, et puis Philippe Bélaval, lequel dirige le Centre des monuments nationaux, chargé de la gestion de la visite des tours.

Et puis, en tout bout de table, un homme en pull de grosse laine à fermeture Eclair, à qui l’huissier a retiré son blouson de cuir encore couvert de la poussière du chantier et qui regarde tout ça de manière hallucinée : Philippe Villeneuve, l’architecte en chef des monuments historiques chargé de Notre-Dame.

Certains autour de la table se demandent ce qu’il fait là, pourquoi lui qui avait la responsabilité de la cathédrale, et donc d’une certaine façon de sa sécurité, n’a pas été remercié. Lorsque l’incendie s’est déclaré, il était dans sa campagne, en Charente-Maritime. Il a sauté dans le premier train. A 23 heures, au moment où M. Macron prenait la parole sur le parvis, il était déjà sur place. Discret.

« J’ai découvert alors en moi un homme que je ne connaissais pas, raconte-t-il un an après. Une froideur, une distance. Une seule question m’habite : “Comment tu fais pour la sauver.” » Au petit matin, les pompiers viennent le chercher pour une visite des décombres. Ils passent par les bas-côtés, puis par les tribunes avant de monter en haut de la tour Nord. « Le diagnostic, je le fais dans ma tête immédiatement. L’évaluation des endroits les plus dangereux. J’ai décliné le programme des travaux, et c’est ce même programme sur lequel on est encore aujourd’hui », raconte-t-il.

Il parle de sa cathédrale comme s’il s’agissait d’un être vivant. « Je suis fier d’elle. Elle n’a pas bougé depuis l’incendie. Mais tant que je n’aurai pas vu les extrados [le dessus des voûtes, qu’il faut nettoyer des restes de la charpente effondrée], il faut se méfier. On ne sait jamais. »

Générosité publique et malaise

Aussi clairs soient les objectifs, aussi affirmées soient les décisions, les polémiques vont néanmoins surgir immédiatement de toutes parts.

Sur les causes de l’incendie d’abord. A qui la faute ? L’information judiciaire ouverte le 26 juin 2019 par le parquet de Paris et confiée à trois juges d’instruction reste à ce jour sur la thèse de l’accident : « Il n’y a pas d’élément nouveau aujourd’hui qui accrédite une hypothèse criminelle », expliquait encore il y a deux mois le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. Un court-circuit ? « C’est une enquête qui dure, qui est complexe, qui est colossale. (…) Les investigations, pour se poursuivre, sont conditionnées à l’avancement des travaux, puisque certaines zones sont encore aujourd’hui inaccessibles. Elles le seront plus tard lorsque notamment l’échafaudage aura été retiré. » De quoi laisser le champ libre aux complotistes et aux marchands de faits divers de tout poil.

La générosité publique, elle aussi, crée paradoxalement un malaise. Le soir même de l’incendie, François Pinault offre 100 millions d’euros pour aider à la reconstruction. Bernard Arnault puis L’Oréal lui emboîtent le pas. Dès le lendemain, l’effet d’entraînement fait polémique. Les dispositions de la loi de 2003 sur le mécénat permettent en effet de bénéficier de réductions d’impôts, dénonce-t-on. François Pinault stipule aussitôt qu’il renonce à en profiter. Le mal est fait : l’opinion publique tique.

Une collecte mise en place dès le matin par la Fondation du patrimoine, elle aussi, explose : 236 000 donateurs. 75 % des 228 millions d’euros de dons et de promesses contractualisées le sont dans les trois jours. « On a fait office de catharsis », explique Guillaume Poitrinal, le président de la fondation, qui, trente jours après le début de la collecte, décide de fermer le tuyau : « La probabilité qu’il y ait plus d’argent que nécessaire pour la stricte reconstruction était supérieure au scénario inverse. Et tout ça est taxé. Le fait qu’une partie de ces donations va in fine remplir les caisses de l’Etat me posait un problème moral. »

Mais c’est la flèche enfin qui va concentrer toute l’attention. Alors qu’Emmanuel Macron a posé de nouveau, au lendemain de l’incendie, sa volonté de reconstruire la « cathédrale plus belle encore », c’est au premier ministre que revient la mission, le 17 avril, de lancer officiellement, à la sortie d’un conseil des ministres consacré à la reconstruction, un « concours international d’architecture ». Lequel permettra de « trancher la question de savoir s’il faut reconstruire la flèche qui avait été pensée et construite par Viollet-le-Duc à l’identique, ou s’il faut doter la cathédrale d’une nouvelle flèche adaptée aux techniques et aux enjeux de notre époque ». Déchaînement de diatribes, anciens contre modernes, partisans du bois contre lobby du métal, Jean Nouvel contre Jean-Michel Wilmotte…

Aujourd’hui, si l’ensemble des acteurs sur le chantier plébiscite la restauration à l’identique, c’est d’abord parce qu’elle est plus aisée à mener dans le temps donné. Cinq ans ou un concours, il faut choisir. Pragmatisme de temps de guerre.

Sauf qu’une guerre est venue en remplacer une autre. Voici le chantier à l’arrêt. Qui s’inquiète aujourd’hui des taux de plomb sur le chantier – arrêté pendant trois semaines à l’été 2019 pour se mettre en conformité et mettre en place des mesures drastiques de précaution – quand le Covid-19 frappe à la porte ? Qui s’inquiète de la tête de la flèche et des centaines de millions récoltés pour Notre-Dame lorsque c’est de centaines de milliards dont on parle face à la crise économique qui s’annonce ? Et qu’est-ce que signifient cinq ans, que veut dire « à distance d’homme » lorsque les gens meurent par centaines dans les Ehpad ?

Publicité
10 avril 2020

Liliane Marchais, la veuve de Georges Marchais, est décédée du coronavirus

Elle avait siégé au bureau fédéral PCF du Val-de-Marne jusqu’en 1996, puis au comité fédéral. Elle avait 84 ans.

Liliane Marchais, veuve de l’ancien secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, est morte jeudi du coronavirus dans un Ehpad, à l’âge de 84 ans, a annoncé l’actuel numéro un du PCF Fabien Roussel.

Née en 1935 à Malakoff (Hauts-de-Seine), elle avait adhéré au Parti communiste en 1952 et à la CGT en 1953. Membre de la direction exécutive de la fédération CGT des Métaux entre 1960 et 1964, elle avait fait son entrée au sein de la direction du PCF du Val-de-Marne à la même période. Elle continua de siéger au bureau fédéral PCF du Val-de-Marne jusqu’en 1996, puis au comité fédéral.

À partir de la fin des années 1960, Liliane Garcia fut la compagne puis l’épouse de Georges Marchais, emblématique patron du Parti communiste français de 1972 à 1994 et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1981 face à François Mitterrand. Georges Marchais est mort en novembre 1997.

Elle avait acquis une soudaine et involontaire notoriété en janvier 1980, lorsque son mari avait lancé à la télévision : « Quand j’ai entendu François Mitterrand refuser de s’engager sur l’existence d’une défense nationale indépendante, j’ai dit à ma femme : “François Mitterrand a décidé d’abandonner le programme commun de la gauche. Fais les valises, on rentre à Paris”. »

Fabien Roussel salue sa « sagesse » et sa « camaraderie »

« Liliane avait un caractère bien trempé qui se distinguait par la franchise et la sincérité. Comme tous ceux qui l’ont rencontrée, je me souviendrai toujours de ses yeux bleus, de son sourire toujours présent et de ses éternelles Gitane aux lèvres, comme de la sagesse et de la camaraderie qu’elle apportait dans toutes ses rencontres », a souligné Fabien Roussel dans un communiqué.

Le député PCF du Nord a également souligné qu’elle avait « toujours défendu la place des femmes dans les instances de direction du Parti permettant à de nombreuses camarades d’accéder à des postes de responsabilités, au sein de collectivités comme au sein du » PCF.

Il « adresse ses plus sincères condoléances et toute son amitié à ses deux enfants, Olivier et Annie, à ses petits-enfants et à tous les communistes du Val-de-Marne et notamment ceux de Champigny où la famille habitait ».

En février 2015, Liliane Marchais avait attaqué la mairie de Villejuif, fief communiste que la droite avait enlevé au PCF un an plus tôt, après la décision de la municipalité de débaptiser le parvis Georges-Marchais. Les juges avaient donné raison à la veuve du leader communiste.

Le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a, lui, assuré de sa « compassion émue et solidaire » les enfants de la défunte et « la famille communiste », au nom des groupes parlementaires « insoumis ».

L'Obs avec AFP

9 avril 2020

Décès de Christian Bonnet

CARNAC LA TRINITÉ-SUR-MER LORIENT - NANTES. Mme Marie-Christine Bonnet, Mme Denis Bonnet, M. Rémi Bonnet, le baron et la baronne Gérard d’Espalungue d’Arros, ses enfants ; M. Tugdual de Penanster, M. et Mme Jacques Porcheret, Mme Christophe Marcille, M. et Mme Olivier de Veyrinas, M. et Mme Renaud Bonnet, M. et Mme Etienne Gouyou-Bonnet, Mme Marie-Pierre Bonnet et Victor Viollier, Adrien Bonnet, Antoine d’Espalungue d’Arros, ses petits-enfants ; ses quinze arrière-petits-enfants et toute la famille ont, en union avec Christiane, son épouse ; Francis, Denis, Eric, ses fils ; Efflam, son petit-fils, la tristesse de faire part du rappel à Dieu, muni des sacrements de l’Église, de Chr i st i a n B O N N E T Ancien ministre Membre honoraire du Parlement Ancien maire de Carnac Officier de la Légion d’honneur Commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire Le Grand La cérémonie religieuse aura lieu dans la plus stricte intimité familiale, compte tenu des circonstances actuelles. Une messe sera célébrée ultérieurement à Carnac. La famille remercie chaleureusement Béatrice, Fève et tout le personnel de la Villa Tohannic, à Vannes, pour l’humanité et la qualité de leur accompagnement. CARNAC. M. Olivier Lepick, maire de Carnac, le conseil municipal et les employés communaux ont le regret de vous faire part du décès de M. Christian BONNET Ancien maire, maire honoraire Ancien ministre Ancien sénateur Ancien député Ancien conseiller général En raison de cette situation particulière, les obsèques seront célébrées dans la plus stricte intimité. CRACH - LA TRINITÉ  

=================

Christian Bonnet

Homme politique

Responsable politique aux nombreux mandats locaux et plusieurs fois ministre, figure incontournable de la droite bretonne et du centre droit, qui appartint à ses différentes mouvances, du Mouvement républicain populaire (MRP) à l’Union pour la démocratie française (UDF), Christian Bonnet est mort le 7 avril, à l’âge de 98 ans, dans une maison de retraite de Vannes, dans le Morbihan.

Christian Bonnet est né le 14 juin 1921 à Paris. Fils aîné de Pierre Bonnet et de Suzanne Delebecque, il est en lien de parenté avec la famille de François Michel Le Tellier de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV. Après sa scolarité, il suit les cours de l’Ecole libre des sciences politiques de Paris. C’est sur les bancs de Sciences Po qu’il rencontre, en 1941, sa future épouse, Christiane, originaire de Lorient, avec laquelle il aura six enfants. Lorsqu’il s’installe, en 1947, à Auray, en Bretagne, c’est pour prendre la direction d’une entreprise de conserves de poisson (Delory), à Quiberon. Il est pris de passion pour le Morbihan.

L’intérieur, son « mont Blanc »

Il disait souvent « être entré en politique comme on entre en religion » et il s’est très largement impliqué dans ses multiples mandats. Il est élu député MRP du Morbihan le 2 janvier 1956. Il exercera cette fonction pendant dix-huit ans (de 1956 à 1972, puis de 1981 à 1983, au sein de l’UDF). En 1958, il devient conseiller général dans le canton de Belle-Ile-en-Mer. Il le restera pendant quarante-deux ans.

Christian Bonnet occupe ensuite également plusieurs postes ministériels, sous les présidences de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d’Estaing. Il est d’abord secrétaire d’Etat au logement de 1972 à 1974 dans le gouvernement de Pierre Messmer. Il gère ensuite le portefeuille de l’agriculture sous les premiers ministres Jacques Chirac et Raymond Barre, entre 1974 et 1977.

Mais c’est surtout au ministère de l’intérieur, sous Raymond Barre, qu’il s’illustre de 1977 à 1981. Il succède à ce poste à Michel Poniatowski. A cette fonction éminente, qu’il considère comme le « mont Blanc de [sa] carrière », son action est marquée par la mort de Jacques Mesrine, ennemi public numéro un, abattu par des policiers porte de Clignancourt, à Paris, le 2 novembre 1979. « C’était un bandit, ce Mesrine, un type excentrique. Le but était bien de l’arrêter, pas de l’abattre, mais les circonstances en ont décidé autrement. Je n’ai donc aucun regret », confiera-t-il sur cette fin violente.

Un autre événement marque son mandat : l’attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris, le 3 octobre 1980, qui fait quatre morts et 46 blessés. C’était le premier attentat antisémite en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale, frappant de stupeur l’opinion publique. Il reste à ce poste jusqu’à la défaite de Valéry Giscard d’Estaing face à François Mitterrand en mai 1981.

Dans le Morbihan, il fut aussi maire de Carnac pendant trente-deux ans de 1964 à 1996, puis premier adjoint d’une ville qu’il a contribué à transformer en une agréable station balnéaire. Le maire de Carnac, Olivier Lepick, a salué, dans Le Télégramme, « un maire visionnaire, qui a su préserver sa ville du béton. C’était un menhir géant au milieu des menhirs ».

Il finit sa carrière en tant que sénateur du Morbihan. Elu en 1983, il est réélu en 1992 et achève définitivement son mandat au Palais du Luxembourg en 2001. François Goulard, président du conseil départemental du Morbihan, se souvient d’un Christian Bonnet à deux faces : « Aussi sérieux et rigoureux dans ses fonctions que drôle et humain à côté. » « Notre pays perd un républicain opiniâtre et un serviteur de l’Etat exigeant », a souligné de son côté le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner.

8 avril 2020

Pablo Picasso décédé le 8 avril 1973

Pablo Picasso, l’un des plus célèbres peintres surréalistes, décède le 8 avril 1973. Il avait alors 91 ans. Le Musée national Picasso proposera à sa réouverture un programme d’expositions passionnant dédié à l’artiste.

picasso

8 avril 2020

ALERTE Politique-Décès: Christian Bonnet, ancien ministre de l’Intérieur de VGE, est mort (famille)

bonnet

Christian Bonnet est mort à l’âge de 98 ans dans un EHPAD de Vannes (Morbihan), annonce sa famille. Elle précise qu’il est mort de « sa belle mort » et qu’aucun cas de Covid-19 n’a été constaté dans la maison de retraite où il résidait.

Après « Ponia » (Michel Poniatowski), il fut de 1977 à 1981 Le 2e ministre de l’Intérieur du président Valéry Giscard d’Estaing. Son action est notamment marquée par l'arrestation de « l’ennemi N°1 » Jacques Mesrine et l'attentat à la moto piégée devant la synagogue de la rue Copernic, à Paris.

7 avril 2020

Le père de François Hollande est décédé

EVBLDHNWkAABZvP

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
Publicité