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Jours tranquilles à Paris

5 mars 2019

Milo Moiré

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4 mars 2019

Le retour de Juan Guaido au Vénézuéla

4 mars 2019

C'est ce soir sur France 2.... Stupéfiant !

stupéfiant

4 mars 2019

Localement agité

localement

4 mars 2019

Monica Bellucci

monica46

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4 mars 2019

Vu sur internet - j'aime beaucoup

moi33

moi34

4 mars 2019

« Stupéfiant ! » met à nu le mystère Houellebecq

Par Audrey Fournier

Le magazine présenté par Léa Salamé consacre toute une émission à l’écrivain provocateur et populaire.

FRANCE 2, LUNDI 4 MARS À 22 H 50, MAGAZINE

Machiste, islamophobe, conservateur… Michel Houellebecq pense-t-il vraiment ce qu’il écrit ? Voilà le point de départ du numéro que « Stupéfiant ! » consacre lundi 4 mars à l’un des écrivains français les plus lus dans le monde. L’intéressé n’y brisera pas sa cure de silence médiatique mais d’Alain Finkielkraut à David Pujadas, en passant par Helena Noguerra et son ancien éditeur Raphaël Sorin, ses proches, admirateurs et détracteurs y brossent le portrait d’un auteur aussi controversé que populaire, Prix Goncourt 2010 et vendu dans 42 pays.

Pour entrer dans la tête de celui qui n’a plus donné d’interviews depuis dix-huit mois, l’émission présentée par Léa Salamé a choisi trois axes. Le premier s’intéresse au Houellebecq politique. Du scandale provoqué par la publication de Soumission, concomitante aux attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, à sa proximité avec Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, se dessine un intellectuel « conservateur mais pas réactionnaire », dira un peu plus tard dans l’émission Agathe Novak-Lechevalier, universitaire spécialiste de l’écrivain, « il pense que l’on va à la catastrophe ». « Ce n’est pas un idéologue, dit David Pujadas, qui le connaît bien, ceux qui le prennent pour un prophète, il faut bien avouer qu’il leur a donné des arguments ». Ecrivain du déclin occidental, qui se dit partie de « l’élite mondialisée », il prône des solutions radicales : « Stupéfiant ! » nous apprend ainsi que l’écrivain publiera fin mars une tribune cosignée avec Geoffroy Lejeune dans une revue chrétienne américaine, souhaitant « le rétablissement de l’Eglise catholique dans sa version la plus rigoureuse ». Rien de moins. On n’en saura pas beaucoup plus, juste que Houellebecq y écrit que l’homme « est un être de raison », mais « avant tout un être de chair, et d’émotion ».

Aussi incontournable que clivant

Moins attendue, la deuxième partie du magazine s’intéresse au « style Houellebecq », non seulement à travers son écriture mais aussi ses choix vestimentaires qui repoussent les limites du « normcore » (parka moche, taille trop haute, cheveux taillés à la serpe) et le décor de ses romans, souvent le XIIIe arrondissement bétonné, celui de la dalle des Olympiades où il habite, bien loin du Paris haussmannien. Plusieurs écrivains et éditeurs se succèdent pour décortiquer cet « extrémisme de la banalité », et comprendre pourquoi ses livres plaisent à la fois aux critiques et au public. Quand Pierre Jourde pointe un « côté dépressif fatiguant », « un propos facile », qui se répète et « marche parce que ça a marché », Philippe Sollers admire « le romancier des ronds-points et des gilets jaunes », « de la liquéfaction française ». Si les lecteurs adorent Houellebecq, c’est parce qu’il écrit leur misère, sociale et sexuelle, jusqu’à en faire son propre fardeau, comme il l’explique lors d’une conférence où il compare l’écrivain au Christ prenant sur lui la misère du monde afin de « soulager le lecteur ».

Last but not least, « Stupéfiant ! » a l’excellente idée de consacrer la troisième partie de l’émission au Houellebecq érotique, aussi incontournable que clivant. Pour preuve, ce moment presque gênant au cours duquel Sollers lit en riant (et s’émerveillant : « Comme c’est bien écrit ! ») un passage de Sérotonine qui décrit une scène zoophile face à une Léa Salamé légèrement décontenancée. On le sait, le sexe façon Houellebecq ne donne pas envie à tout le monde. Là encore, le fossé se creuse entre les lecteurs qui voient dans sa misogynie et son peu de goût pour les femmes mûres, une simple description du monde tel qu’il est, et les autres, telle la journaliste Laure Adler, qui fustige une vision « ringarde » des femmes. « Il faut qu’il se rebranche », dit-elle. Etonnant, pour un écrivain dont on admire la capacité à comprendre son temps.

Dense, rythmé, multipliant les interviews et les points de vue, ce numéro de « Stupéfiant ! » est comme souvent bien réalisé et sans temps mort, même si finalement, au bout de soixante-quinze minutes de reportage, le magazine n’apporte pas de réponse à la question de savoir si Michel Houellebecq croit ce qu’il écrit, ou écrit ce qu’il croit. Est-ce important ? La posture artistique et politique de l’écrivain fait, chez Houellebecq plus que chez n’importe quel autre aujourd’hui en France, corps avec son œuvre. Ce portrait l’aura, s’il en était besoin, confirmé.

4 mars 2019

Extrait d'un shooting

shoot94

4 mars 2019

Gare Saint Lazare

saint lazare

4 mars 2019

Dans le milieu de la pub, le règne du sexisme

Par Yann Bouchez, François Bougon

Deux anciennes employées de l’agence de publicité Herezie accusent leur ex-directeur de création de harcèlement moral et sexuel. Plusieurs dizaines de personnes contactées par « Le Monde » exerçant dans le milieu de la publicité l’assurent : le sexisme règne.

Sur la place de Paris, dans le monde de la publicité, l’agence Herezie professe sa « coolitude ». Elle s’engage aussi pour les causes les plus nobles en produisant des spots pour lutter contre les inégalités ou promouvoir Handicap International. En juin 2018, son directeur de la création, Baptiste Clinet, 34 ans, l’une des « stars » de la profession, est interrogé lors du grand raout annuel des publicitaires, le Cannes Lions. La petite vidéo est diffusée sur YouTube. L’ambiance est à la rigolade et à l’optimisme : l’agence indépendante créée en 2010 vient de gagner un gros contrat avec Coca-Cola dans un univers concurrentiel, où dominent les deux géants Publicis et Havas. « C’est un gros pitch pour nous, ça montre surtout le changement de l’agence qui manquait un peu de cool et devient très très cool », lance-t-il. Mais les nombreux témoignages et pièces recueillis par Le Monde dépeignent une tout autre ambiance.

Deux anciennes employées de l’agence, des « créatives » qui travaillaient en binôme, Marie et Lilia – leurs prénoms ont été changés –, âgées d’une vingtaine d’années, sont en conflit avec le directeur de création, qu’elles accusent de harcèlement moral et sexuel et de comportements déplacés. Elles sont soutenues par Christelle Delarue, fondatrice d’une agence féministe, Mad & Women, qui les a récemment recrutées, après leur licenciement. Dans une tribune publiée par Le Monde le 15 février, quelques jours après l’affaire de la Ligue du LOL – des faits de cyberharcèlement ayant impliqué des journalistes et au moins trois publicitaires –, cette dernière mettait en garde : « Comprenez ceci, messieurs les grands publicitaires, il n’y aura pas d’absolution cette fois. »

Plusieurs dizaines de personnes contactées par Le Monde, exerçant dans le milieu de la publicité, l’assurent : le sexisme règne dans ce milieu bousculé par la concurrence exacerbée des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et des boîtes de consultants, où les femmes, nombreuses, occupent rarement les postes de pouvoir. Les anecdotes ne manquent pas, et dépassent le cadre des bureaux d’Herezie et de sa grosse centaine de salariés. Telle employée d’une grande agence se souvient que l’un des dirigeants lui déposait des macarons ou le livre Cinquante nuances de Grey, un best-seller érotique, sur son bureau. Telle autre a conservé des messages de son patron lui envoyant des photos de son pénis et multipliant les propositions sexuelles alors qu’elle n’avait rien demandé. Les entretiens d’embauche nocturnes avec des jeunes femmes tout juste sorties d’écoles, fixées dans des bars ou des restaurants, ne sont pas rares.

« Misogynie ambiante »

Parfois, entre collègues, on préfère tourner ces sujets en dérision. « Il y en a beaucoup des agences comme ça, on finissait par en rire, mais c’est triste », confie une ex-salariée d’Herezie. Une autre ajoute : « Le sexisme, on s’habitue, on laisse passer. Le harcèlement aussi. On en parle entre copines, même avec les copains, on sait que ça existe, mais on a toujours une bonne explication, de dire qu’elle l’a cherché en étant un peu allumeuse à un moment donné. » Celles qui dénoncent ces comportements sont rares, de peur de voir leur horizon professionnel se boucher. « C’est un milieu très petit. Il y a quelques dizaines d’agences, les gens se connaissent tous et on passe d’une boîte à une autre », explique un planneur stratégique. « Les boîtes malsaines sont identifiées, mais ça ne les empêche pas de remporter des marchés », regrette pour sa part une communicante, qui a constaté « énormément de misogynie ambiante, acceptée par tout le monde ».

Chez Herezie, Marie a été poussée au départ en mai 2018, un an et demi après son arrivée, pour faute grave, peu de temps après s’être plainte des agissements de M. Clinet auprès d’un des cofondateurs de l’agence. Son employeur lui avait proposé un « accord transactionnel », que Le Monde a consulté. Ce protocole, qui évoque un manque d’implication de la jeune femme, prévoyait, outre les indemnités de licenciement, de préavis et de congés payés, plus de 10 000 euros au titre du préjudice moral ou professionnel qu’elle aurait pu subir. Le document interdisait par ailleurs à la jeune femme toute démarche administrative ou judiciaire pouvant concerner la société Herezie, ou un salarié de cette dernière. Elle a refusé de le signer.

Cette dernière dépeint une situation devenue impossible à vivre, où la frontière entre monde professionnel et vie privée a été balayée. « Un jour sur deux, il était exécrable, et le lendemain, il était adorable », se remémore-t-elle. Elle assure que dès son entrée chez Herezie, Baptiste Clinet « avait dit à des gens que j’étais sa copine », ce qu’elle nie farouchement. « Il fallait faire continuellement la bonne pote pour qu’il corrige mes travaux », raconte pour sa part Lilia. Peu adepte des soirées entre collègues, elle décrit au travail une ambiance de « drague malaisante », des remarques blessantes sur son physique et a finalement refusé un autre poste chez Herezie pour « éviter de côtoyer » M. Clinet.

Dossier contre dossier

Marie affirme également qu’en juin 2017, alors qu’ils partageaient un appartement, avec chambres séparées, à Cannes lors du festival, M. Clinet lui a demandé de manière très insistante d’avoir des relations sexuelles avec lui. Le directeur de création, lui, se dit victime d’une jeune femme séductrice et manipulatrice. Pour étayer ses propos, il montre des vidéos et des photos tendant à démontrer sa proximité avec Marie, avant même de l’engager, en novembre 2016. Ils s’étaient rencontrés quelques semaines plus tôt. « C’est ma plus grosse erreur, affirme-t-il, je n’aurais jamais dû embaucher Marie, estime-t-il. C’était pour flatter mon ego parce que je savais qu’elle m’aimait bien et que c’était agréable d’être entouré de quelqu’un qui me trouvait super talentueux, fort. » Dans un long mail envoyé en avril 2017, il avait déclaré ses sentiments à la jeune salariée, se décrivant comme ayant été un « coureur de jupons » qui a laissé « les caprices (…) derrière [lui] ». « Je suis désolé si tu aurais préféré que je t’envoie jamais ce message, j’espère que ce n’est pas trop égoïste », concluait-il.

Contrairement à ce qu’il affirme, Marie dément tout rapport sexuel ou relation amoureuse avec Baptiste Clinet à la fin de l’année 2016, même si elle reconnaît avoir été « proche » de lui lors de soirées arrosées, avant son embauche. Parole contre parole. Dossier contre dossier aussi, où des dizaines de collègues et d’anciens employés, souvent des amis, témoignent pour chaque camp, alors que l’affaire a été portée aux prud’hommes.

Les pièces qui y ont été versées dévoilent la vie interne de l’agence, entre 99 Francs de Frédéric Beigbeder (Grasset, 2000) et la série Mad Men : des journées de travail à rallonge, des fêtes entre collègues, à l’agence ou dehors, l’alcool consommé abondamment tout comme la drogue. Un groupe Facebook privé réunissant les employés est baptisé « The Day after » : y sont diffusées les photos de ceux qui dorment au bureau après des soirées d’excès. Dans une vidéo, que Le Monde a visionnée, un des salariés est filmé dans l’agence, hilare, à côté de lignes de cocaïne en forme de croix gammée…

« Relation amicale »

Marie et Lilia ne sont pas les seules à s’être plaintes du comportement de M. Clinet. Une autre jeune femme, entendue dans le cadre de l’enquête interne lancée par les dirigeants d’Herezie à la suite des accusations de Marie, a fait part de son mal-être vis-à-vis du directeur de création. Ce dernier évoque une simple « relation amicale ». Les détails de ce troisième témoignage n’ont pas été versés au dossier prud’homal. L’entreprise soutient son directeur de création.

Mais les accusations ne se limitent pas aux bureaux d’Herezie. Une femme, qui travaille dans une autre agence, a raconté au Monde avoir également subi des comportements totalement déplacés de la part de Baptiste Clinet. En septembre 2016, à l’issue d’une soirée très arrosée, elle a été raccompagnée en scooter par le publicitaire, et dit s’être « fait peloter, en étant terrorisée, sans oser rien dire. Parce que j’avais peur. » Elle affirme qu’il a insisté pour avoir un rapport sexuel et, devant son refus, est parti en l’insultant. Dans l’après-midi du 22 septembre, Baptiste Clinet lui envoie plusieurs messages d’excuses. « Bon alors… Désolé… Gt bourré. Ct nul. C la honte. Pardon. » En tout, une dizaine de messages dans lesquels il confie sa « gêne énorme », et assure : « Je suis désolé. » « Vrm » (vraiment), insiste-t-il à cinq reprises. De cet épisode, Baptiste Clinet dit aujourd’hui ne garder « aucun souvenir ».

Il n’a pas non plus gardé une mémoire précise de son départ de chez Ogilvy, fin 2015, après six ans passés au sein de l’antenne parisienne de cette agence américaine, où il était devenu directeur de création. Selon nos informations, son départ a été brutal, sur fond d’accusations de harcèlement sexuel. « Chez Ogilvy, j’ai fait n’importe quoi en termes managériaux, parce que je suis passé de petit créatif à dirigeant d’une boîte de 600 personnes à 29 ans, sans aucune formation, sans rien, affirme Baptiste Clinet, écartant tout possible harcèlement sexuel. J’ai dû, parfois, possiblement être insultant, vexer des gens. Je me suis vu devenir un petit con. D’un coup, j’ai gagné beaucoup d’argent, je me suis pris pour Justin Bieber. » Contactée à plusieurs reprises, Natalie Rastoin, présidente d’Ogilvy en France, n’a pas répondu à nos sollicitations. Le groupe n’a jamais communiqué sur cette éviction.

« Toutes les agences font ça »

Au sujet de ce départ mouvementé, une dizaine de sources nous ont toutefois affirmé que « tout le monde de la pub, à Paris, était au courant ». Mais Andrea Stillacci, le président d’Herezie, assure qu’il n’en savait rien au moment où il a embauché M. Clinet, en octobre 2016. « Je ne suis pas un insider, je n’ai pas les infos », explique-t-il. Lui ne tient pas à se prononcer sur le fond du conflit prud’homal, mais tient à souligner le côté « très flirty » de Marie, avec qui il était « très difficile de travailler au quotidien ». A propos de l’appartement loué à Cannes et occupé par le directeur de création et les deux jeunes salariées, il assure que « toutes les agences font ça », « pour des raisons de coût » : « Je ne voyais rien de malsain, je n’ai pas pensé au négatif direct. » M. Stillacci souligne que, dans le milieu de la publicité, vie personnelle et professionnelle se mélangent souvent.

Le président d’Herezie vante la création d’un « comité Happiness » (« bonheur ») il y a plusieurs mois, « uniquement dédié aux cadeaux pour les nouveaux ». A la Saint-Valentin, ajoute-t-il, des « mimosas » ont été offerts « à toutes les femmes de l’agence » – mais également aux hommes, précise une salariée. M. Stillacci assure être extrêmement sourcilleux : « Je suis à un tel niveau de paranoïa que je n’ai aucun meeting avec une femme de l’agence sans la porte ouverte. »

Mais au-delà de ces précautions, les dirigeants d’Herezie sont-ils vraiment sensibles aux questions de sexisme et de violences sexuelles ? Contacté, Pierre Callegari, l’un des cofondateurs de l’agence, qu’il dirige encore à 68 ans, n’a pas souhaité s’expliquer. Dans un mail succinct, il évoque des « arguments nauséabonds » de la part de ses deux anciennes salariées qui l’attaquent aux prud’hommes. « Les mains aux fesses, pour vous, ce n’est pas des agressions physiques ? », lui demandait Lilia, le 12 décembre 2017, lors d’un entretien au sujet des accusations visant Baptiste Clinet. « C’est possible. C’est là ma limite juridique. Je ne suis pas un expert, je ne sais pas où finit telle ou telle caractéristique », répondait alors le dirigeant, avant de changer de sujet de conversation. Sept mois plus tard, la jeune femme était licenciée pour inaptitude professionnelle.

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