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Jours tranquilles à Paris

4 mars 2019

Pascal André Heimlicher - photographe

pascal andre heimlicher photographe

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4 mars 2019

Debré-Chirac, amis pour la vie

Par Solenn de Royer, Vanessa Schneider

L’ancien président du Conseil constitutionnel est l’un des derniers visiteurs de l’ex-chef de l’Etat. Depuis leur rencontre en 1967, ils ne se sont jamais quittés.

Chaque semaine, ou presque, il emprunte le même chemin, non loin du Sénat et du jardin du Luxembourg, au cœur du 6e arrondissement de Paris. Il passe sous le porche d’un hôtel particulier, celui que l’homme d’affaires François Pinault a mis à la disposition de ses amis, les Chirac. Il traverse la cour intérieure, salue l’officier de sécurité et gravit les quelques marches qui mènent à la porte d’entrée.

De plain-pied, la chambre de l’ancien président donne sur une terrasse ombragée. Jean-Louis Debré s’assoit à côté de Jacques Chirac, prend l’une de ses mains dans la sienne et commence à parler. Il rapporte les bruits du monde, évoque l’actualité, donne des nouvelles des amis, de la famille, raconte ce qui lui passe par la tête. Parfois il invente, confie-t-il, convaincu que « cela n’a pas vraiment d’importance ».

« IL N’Y AVAIT PLUS SÉGUIN, IL N’Y AVAIT PLUS JUPPÉ, IL N’Y AVAIT PLUS SARKOZY…, IL N’Y AVAIT PLUS PERSONNE QU’ON CONNAISSAIT. NOTRE MONDE POLITIQUE S’ÉTAIT ÉCROULÉ »

Il n’y a pas si longtemps, les deux hommes regardaient la télévision ensemble et commentaient ce qu’ils voyaient. Le Congrès, réuni par Emmanuel Macron à Versailles le 3 juillet 2017, a semé la perplexité dans l’hôtel particulier. Jacques Chirac ne reconnaissait personne, Jean-Louis Debré non plus. « C’est qui ? », interrogeait l’ancien chef de l’Etat, tandis que l’ancien président du Conseil constitutionnel cherchait sur Google les noms et les visages des ministres tout juste nommés. « Il n’y avait plus Séguin, il n’y avait plus Juppé, il n’y avait plus Sarkozy…, il n’y avait plus personne qu’on connaissait, raconte Jean-Louis Debré. Notre monde politique s’était écroulé. »

« Le corps va très bien »

Depuis l’été 2018, Jacques Chirac ne prononce quasiment plus un mot, il se tient dans son fauteuil, les yeux dans le vague, parfois fermés. « Le corps va très bien », résume pudiquement son ancien ministre. La tête en revanche… « Je ne sais pas s’il me reconnaît, j’en ressors moralement épuisé, ça me fait mal de le voir comme ça, mais j’ai la faiblesse de penser que ma présence lui fait du bien, glisse Jean-Louis Debré. J’ai tellement d’affection pour lui, je serai là jusqu’au bout. »

« DEBRÉ, CE N’EST PAS DE LA FIDÉLITÉ, C’EST DE L’AMOUR, C’EST DIFFÉRENT. CHIRAC EST LE PÈRE QU’IL S’EST CHOISI »

Il est l’un des derniers visiteurs. Les courtisans ont disparu depuis longtemps, les amis se font de plus en plus rares, même ceux qui furent les plus proches, Alain Juppé ou Christian Jacob, trop tristes ou découragés par le mur de silence qui s’est peu à peu dressé autour de leur mentor. Jean-Louis Debré, lui, ne renoncera jamais : « Jean-Louis vient chaque fois que c’est possible, on lui dirait de venir toutes les heures, il viendrait toutes les heures », raconte l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Frédéric Salat-Baroux, époux de Claude Chirac, qui consacre désormais tout son temps à ses deux parents. « Debré, ce n’est pas de la fidélité, c’est de l’amour, c’est différent, poursuit le gendre de l’ancien président. Chirac est le père qu’il s’est choisi. »

debré

Sa première rencontre avec Jacques Chirac, l’ex-ministre de l’intérieur en chérit chaque détail. C’était en 1967, il y a cinquante-deux ans. Ce soir-là, il doit dîner avec son père, Michel Debré, alors ministre de l’économie et des finances. Le général de Gaulle vient de mettre le feu outre-Atlantique en déclarant : « Vive le Québec libre ! » Il abrège son séjour canadien, annulant une visite à Ottawa. Père et fils partent précipitamment à l’aéroport d’Orly attendre le retour du président de la République. « L’avion avait du retard, se souvient Jean-Louis Debré. Une brochette de ministres et de secrétaires d’Etat en costumes gris l’attendait. J’ai repéré un grand type qui sortait dehors toutes les cinq minutes fumer des clopes. »

« Passe me voir »

Jean-Louis Debré est également gros fumeur. Les deux hommes discutent de tout et de rien en grillant des Pall Mall sur le balcon du pavillon d’honneur. « Donne-moi ton numéro et passe me voir », lui lance le grand type. Lorsqu’il demande à son père l’identité de son interlocuteur, ce dernier lui répond : « Jacques Chirac, il a un grand avenir. » Deux jours plus tard, le jeune secrétaire d’Etat à l’emploi l’appelle : « Tu es libre à déjeuner ? » « On s’est retrouvé au drugstore des Champs-Elysées. Après le déjeuner, on a descendu l’avenue en fumant comme deux collégiens qui ont séché les cours. On ne s’est plus quittés. »

Cinq ans plus tard, Chirac l’embauche comme conseiller juridique au ministère de l’agriculture. Il le fera ministre de l’intérieur en 1995, lorsqu’il accédera enfin à l’Elysée, puis président du Conseil constitutionnel en 2007, peu avant de quitter le pouvoir. Une seule fois, Debré s’autonomisera de son mentor : en 2002, il est élu président de l’Assemblée nationale, contre l’avis du chef de l’Etat, persuadé que « Jean-Louis » n’a aucune chance face à Edouard Balladur, qui brigue lui aussi le perchoir. « En vingt-cinq ans de vie politique, j’ai toujours vu Debré aux côtés de Chirac, note le maire de Troyes, François Baroin. C’est un bloc insubmersible, une fidélité éternelle. Mais c’est d’abord une relation personnelle, avant d’être politique. »

Jean-Louis Debré est à la fois l’ami, le complice, le fils, l’allié, le soldat fidèle sur lequel le chef peut toujours compter, notamment lors du combat fratricide contre Edouard Balladur, pour l’élection présidentielle de 1995. L’année 1994 restera pour toujours le talisman de la Chiraquie. Ceux qui n’abandonnent pas le vieux chef, alors aux tréfonds des sondages (12 %), deviendront d’indéfectibles alliés et compagnons de route, jusqu’au bout. « Tous les camarades partaient les uns après les autres, raconte Debré. Pendant la campagne, quand je leur disais : “Tiens, on vient avec Chirac dans ton département”, ils répondaient : “Ah ! ça tombe très mal, je ne serai pas là…” Du jour au lendemain, plus personne ne nous regardait dans les yeux. »

« Ton père n’est plus rien »

L’ancien magistrat se souvient de l’un de ces jours sombres. Prudemment, il s’autorise à questionner Chirac : « Comment voyez-vous les choses ? » « Ça va être difficile », répond le maire de Paris, qui, pour une fois, n’élude pas. Puis : « Si je ne suis pas élu, qu’est-ce que tu vas faire ? » « Avec tout ce que j’ai balancé sur Balladur, j’ai intérêt à me planquer, soupire Debré. Je réintégrerai le tribunal, on n’entendra plus parler de moi ! » « Non, non, j’ai un projet pour toi, le coupe Chirac. On ouvrira tous les deux une agence de voyages. Toi, tu la tiendras, moi, je voyagerai ! »

Cela fait près d’un demi-siècle que chacun est présent au dîner d’anniversaire de l’autre. Chirac tutoie Debré, Debré le vouvoie et lui donne encore aujourd’hui du « Monsieur ». Si l’ancien président soutient son ami dans les moments personnels douloureux, en revanche, lui ne se livre jamais sur son intimité, ses chagrins et ses peines.

En 2007, Debré pressent que l’après-Elysée sera difficile pour celui dont la vie entière a été tendue vers la conquête et la préservation du pouvoir. Plus détaché, l’ancien ministre n’a pas oublié une scène marquante de son enfance, qu’il a plusieurs fois racontée à Chirac. « La maison avait soudainement été remplie de fleurs et de chocolats, le téléphone ne cessait de sonner et des journalistes attendaient dehors. J’ai demandé à ma mère : “Qu’est-ce qu’il se passe ?” “Ton père a été nommé premier ministre”, me répond-elle. Nous étions en 1959. Quatre ans plus tard, plus de fleurs, plus de chocolats, plus de journalistes, plus de coups de téléphone. Je demande à ma mère : “Que se passe-t-il ?” “Ton père n’est plus rien”, me répond-elle. »

Autographes et piña colada

Jean-Louis Debré a dès lors pour seule obsession de combler le vide inéluctable de « l’après ». « Il vaut mieux être futur qu’ancien président, explique-t-il encore, car on est vite oublié. Je me suis dit : je dois tout à Chirac, ce n’est pas parce qu’il ne peut plus rien me donner que je dois l’abandonner, je ne serai pas comme les autres. »

Les premières années qui suivent le départ de l’Elysée, l’ami fidèle passe chercher l’ex-chef de l’Etat tous les soirs à son bureau de la rue de Lille. « Les médecins m’avaient dit : faites-le marcher », raconte Debré, qui change d’itinéraire chaque semaine. Un jour, ils visitent le cloître des Bernardins. Un autre, ils se promènent dans les jardins du Palais-Royal. Ils aiment passer par la Cour carrée du Louvre, au milieu des touristes qui se pressent pour photographier l’ancien président. Quand Chirac serre des mains ou signe des autographes, il retrouve le sourire. Les deux hommes terminent toujours par la Rhumerie, à Saint-Germain-des-Prés, où ils avalent quelques piña colada.

« ILS ONT INTERDIT LA BIÈRE, TU PEUX VENIR CHARGÉ ? »

Quand Chirac se sent trop fatigué pour marcher, il téléphone à son vieux complice : « Ils ont interdit la bière, tu peux venir chargé ? » Debré explique : « Chargé, ça voulait dire bière, saucisson et tabac. Un jour, Bernadette est entrée dans un nuage de fumée, elle a vu toutes nos victuailles. Chirac s’est tourné vers elle, avec un air désolé : “Ah, Jean-Louis, il est incorrigible !” »

Dialogue « impossible »

Puis est venu le temps du déclin, les absences plus nombreuses, la mémoire qui s’envole, la parole qui se perd. Le temps où Chirac riait franchement quand Debré se lançait dans des imitations de Valéry Giscard d’Estaing ou Edouard Balladur, ses bêtes noires, est révolu. Aujourd’hui, le dernier visiteur a parfois le sentiment que le vieux président tressaille quand il prononce ces deux noms-là, ou celui de Nicolas Sarkozy, mais il n’en est pas si sûr. Il y a quelques mois encore, les deux hommes regardaient un documentaire consacré à Georges Pompidou dans lequel Jacques Chirac figurait jeune. « A la fin, je lui ai dit : “Qu’est-ce que vous étiez beau !”, raconte Debré. Il m’a regardé sans comprendre, j’ai réalisé qu’il ne s’était pas reconnu. » Un silence. Puis : « Le dialogue est devenu peu à peu impossible. »

Sans doute pour fixer cette amitié qui touche à sa fin, ancrer à jamais ce lien dont le silence a peu à peu remplacé les mots, il s’est lancé dans la réalisation d’un documentaire, Mon Chirac. Il y joue tous les rôles. Tour à tour personnage, intervieweur et narrateur, il raconte et incarne comme pour combler l’absence de celui qui n’est déjà presque plus là. Pour ce film, qui sera diffusé le 18 mars sur La Chaîne parlementaire, Jean-Louis Debré a convoqué le premier cercle de l’ancien président. Sa fille Claude, le fidèle François Pinault, l’amie de toujours Line Renaud se relayent au micro de l’ancien président du Conseil constitutionnel. Pas de secret d’Etat ni de révélations, un portrait tendre écrit par ceux qui l’ont aimé et en parlent déjà au passé.

Le Chirac de Jean-Louis Debré est grand, beau, facétieux, drôle et fidèle. L’auteur raconte à l’envi les mêmes anecdotes, de celles qui alimentent le mythe d’un bon vivant, amateur de jolies filles, de combats de sumos, d’arts premiers et de repas copieux : ces fois où les deux hommes partirent boire un verre dans un établissement de Saint-Tropez, servis par des serveuses aux seins nus, sous le regard courroucé de Bernadette, qui les avait malgré eux suivis, l’entrecôte que Chirac a engloutie dans un bistrot en sortant d’un restaurant bio dans lequel il venait de déjeuner… Rien de grave ni de triste, aucune des bassesses ou des coups tordus qui font pourtant le quotidien des grands fauves de la politique. Ce film, assume l’ancien ministre, « c’est une manière de lui faire un petit baiser ».

4 mars 2019

Vu sur internet

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4 mars 2019

Helmut Newton

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4 mars 2019

Florence Boué

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4 mars 2019

Paresseux - Le Voyage à Nantes

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4 mars 2019

Opéra Garnier

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Photo prise avec ma Nikon KeyMission 170.

4 mars 2019

Algérie : la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel déposée

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Dans une lettre, le président de 82 ans s’engage toutefois, s’il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée.

La candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril, a été déposée dimanche 3 mars au Conseil constitutionnel, a annoncé l’agence officielle APS. A quelques heures de la clôture des candidatures, fixée à minuit, le dossier officiel du chef de l’Etat de 82 ans, hospitalisé il y a une semaine en Suisse, a été remis par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane.

Peu avant cette annonce, une lettre rédigée par le chef de l’Etat et adressée à la nation, a été lue à la télévision nationale. Pressé depuis dix jours par des manifestations populaires à ne pas se présenter à un cinquième mandat présidentiel, Abdelaziz Bouteflika y explique avoir « écouté et entendu le cri du cœur des manifestants », et leur « inquiétude compréhensible ». Le président y réaffirme cependant son statut de « candidat à la prochaine élection présidentielle, avec conviction », selon le texte publié par le site d’informations ALG24.

Dans cette lettre, Abdelaziz Bouteflika s’engage toutefois, s’il était élu le 18 avril, à ne pas aller au bout de son mandat et à se retirer à l’issue d’une présidentielle anticipée, dont la date serait fixée à l’issue d’une « conférence nationale ». « Je m’engage à ne pas être candidat à cette élection anticipée », affirme M. Bouteflika dans cette lettre. Le texte ne détaille pas plus avant le calendrier précis de ces engagements.

Le chef de l’Etat promet également dans ce texte « l’élaboration et l’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution ». En outre, le président affirme qu’il y aura une révision de la loi électorale, et que la jeunesse algérienne sera au cœur de ses priorités présidentielles. « Les engagements que je viens de prendre devant vous nous mèneront naturellement à une transmission générationnelle dans une Algérie réconciliée avec elle-même », conclut Abdelaziz Bouteflika.

Polémique sur le dépôt

Si le président, qui a fêté samedi ses 82 ans, réaffirme donc pleinement sa cinquième candidature à l’élection présidentielle, reste à savoir si celle-ci pourra être validée. Le Conseil constitutionnel précise en effet que le dépôt d’une candidature à l’élection présidentielle requiert la présence du candidat en personne. Le président Bouteflika bénéficiera-t-il d’un passe-droit ?

Reste à savoir comment la rue va réagir à ces annonces. Dimanche soir, quelques centaines de jeunes défilaient dans le centre d’Alger pour protester contre le dépôt de candidature.

Déjà, dans l’après-midi, plusieurs manifestations se sont tenues en Algérie, mais aussi en France. A Alger, sous un soleil bienveillant, des centaines d’étudiants, mais aussi des collégiens, des lycéens, des élèves du primaire, ont investi le cœur de la capitale pour dire « non au cinquième mandat ». « On n’en veut pas », martelait encore cette jeunesse qui a décidé de ne pas lâcher le bitume tant que le président n’aura pas abdiqué.

Un important dispositif policier s’est progressivement déployé dans la nuit dans le centre de la capitale, alors qu’aucun policier n’était visible au début des marches dans ce quartier, quadrillé ces derniers jours par un impressionnant dispositif sécuritaire.

« Il faut faire reculer Bouteflika »

« Tout le monde retient son souffle », résume Mourad dimanche après-midi. Cet étudiant en informatique n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi un homme de 82 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013, lourdement handicapé, et qui n’a plus parlé à son peuple depuis des lustres, s’obstine à vouloir diriger son pays. « C’est inexplicable ce qu’il se passe, c’est irrationnel », dit-il. « Non, c’est illogique », se reprend-il. Mais personne n’est dupe : tous assurent que le chef de l’Etat n’est plus aux commandes du pays depuis des années. « Il est malade le pauvre, il ne sait même pas ce qu’il lui arrive », l’excuserait presque Leïla.

Drapeau vert et rouge autour du cou, pancartes et slogans hostiles – tels que « pouvoir, assassin » –, une partie de la jeunesse a donc repris, pendant plusieurs heures, sa marche de la « dignité » pour exiger « ensemble » que l’Algérie devienne enfin une « démocratie transparente », comme le souligne Yasmine, 21 ans, étudiante en anglais. Face à eux, les forces de l’ordre ont déployé un impressionnant dispositif, notamment des camions antiémeutes, pour tenter de maintenir la fougue de la jeune foule entre la place Maurice-Audin et la rue Abdelkrim-El-Khattabi. « Mais ça ne nous fait pas peur », prévient Leïla, étudiante en médecine. Les manifestants insistent sur le côté « pacifique » de leur mouvement. Il y a eu, également, un rassemblement devant le Conseil constitutionnel.

« Le peuple est sorti pour ne pas donner une légitimité à la candidature de Bouteflika, voilà le message que l’on porte », explique Marwa, 21 ans qui s’intéresse aux sciences politiques. « C’est le moment crucial, il faut faire reculer Bouteflika maintenant, argue Djamel, un commerçant qui a rejoint la manifestation étudiante, alors qu’il a arrêté l’école, il y a bien longtemps. Il faut faire du bruit. Si l’on se tait et si l’on ne fait rien, cela voudra dire que l’Algérie ne changera jamais. »

Qui pourrait le contredire ? Les étudiants interrogés disent « espérer » que la candidature du président sortant ne sera pas validée ; mais ils présument déjà qu’il y aura un passage en force du pouvoir. Comme si tout était déjà écrit. « Ce n’est pas notre volonté, souffle, Kamel 27 ans. Il y a un espoir. Peut-être. Va-t-il y aller ? Peut-être. Va-t-il renoncer ? Peut-être. L’Algérie, c’est un pays de peut-être. » Si la candidature d’Abdelaziz Bouteflika est maintenue, les étudiants ont déjà prévenu qu’ils appelleront, comme d’autres parties prenantes de la société algérienne, à une grève générale et nationale le plus vite possible.

 

4 mars 2019

Milo Moiré

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4 mars 2019

Van Gogh à l'Atelier des Lumières

van gogh

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