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Jours tranquilles à Paris

9 septembre 2020

Vu sur internet - j'aime bien

jaime87

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9 septembre 2020

Christophe : l’album « Ultime » sortira le 9 octobre

Une anthologie composée de versions rares sera publiée le 9 octobre, en hommage au chanteur Christophe, disparu le 16 avril dernier.

Au printemps dernier, disparaissait Daniel Bevilacqua, alias le chanteur Christophe, âgé de 74 ans.

En attendant la révélation de vrais enregistrements inédits, sa maison de disques s’apprête à publier une compilation balayant ses six décennies de carrière et regroupant ses plus célèbres chansons dans des versions rares ou inattendues.

christophe

9 septembre 2020

Critique - « La Daronne » : la saga d’une dealeuse « grand style » dans la France cosmopolite

Par Jacques Mandelbaum

Jean-Paul Salomé signe une comédie enlevée et insolente, portée par Isabelle Huppert en djellaba et lunettes fashion.

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

S’il y a un fil à tirer chez Jean-Paul Salomé, c’est indéniablement celui du travestissement. Belphégor, le fantôme du Louvre (2001), Arsène Lupin (2004), Le Caméléon (2010), autant de films où l’illusion, la métamorphose, l’imposture, en un mot le jeu, battent leur plein.

Sans renier ce motif enfantin qui lui tient visiblement à cœur, le réalisateur le renouvelle à compter de Je fais le mort (2013), avec François Damiens en acteur raté, sur un registre désormais comique. Grand bien lui fait, avec, pour preuve à ce jour, son meilleur film, cette Daronne où Isabelle Huppert – qui l’eût cru ? – enfile la djellaba « grand style », les lunettes fashion, la mégachaîne en or, et joue à la fille de l’air à la Goutte-d’Or, de la schnouff au ras de la valise marocaine.

On est ici dans la veine haute de la comédie populaire française, bien écrite, bien jouée, insolente et bon enfant à la fois, tendance arnarcho-gentillette. Du type, pour donner une petite idée, de La Très Très Grande Entreprise (Pierre Jolivet, 2008) ou de Ma part du gâteau (Cédric Klapisch, 2011).

Jean-Paul Salomé s’inspire ici du roman éponyme à succès (publié aux éditions Métailié), signé, en 2017, par l’insolite avocate-écrivaine Hannelore Cayre, promue coscénariste du film. En son centre, Prudence Portefeux (Isabelle Huppert), interprète et traductrice d’arabe à la brigade des stupéfiants, veuve de longue date qui gagne trop peu pour à la fois éduquer correctement sa fille et pour pourvoir, dans un établissement digne de ce nom, aux besoins d’une mère rattrapée par la démence sénile.

D’autant que Prudence conserve de son enfance, sous l’autorité d’un père qui fut un escroc magnifique, la nostalgie d’un certain confort de l’existence. Une opportunité se présentera à elle, qu’elle n’aura pas le courage de refuser.

Théâtre urbain

Détournant presque sans le vouloir un gros stock de drogue, laissé en friche dans la nature à la suite d’une intervention policière, l’idée lui vient qu’il y a là un moyen enfin efficace de lutter contre le déclassement des classes moyennes.

Mais, comme on n’a rien sans rien dans la vie, Prudence se retrouve ipso facto dans une situation où honorer son nom devient une affaire compliquée. Prenant langue, sous les traits d’une cheikha blindée d’or répondant au nom pas tout à fait anodin de « Mme Ben Barka », avec deux minables revendeurs totalement éberlués répondant aux sobriquets de Scotch et Chocapic, elle doit gérer de ce fait de redoutables dangers.

Echapper à la vindicte des propriétaires légitimes de la marchandise, les patibulaires frères Cherkaoui. Jouer double jeu avec le commandant de police qui est aussi son tendre ami. Amadouer la syndic de son immeuble en la personne de la redoutable Mme Fo, à qui, en tant qu’elle-même experte de trafic clandestin franco-chinois, rien n’échappe. Veiller enfin à adoucir les derniers instants de sa mère, vieille femme juive ashkénaze dont les dernières volontés consistent à faire éparpiller ses cendres dans les rayons de luxe des Galeries Lafayette.

ON DOIT À L’HONNÊTETÉ DE RECONNAÎTRE QUE LE FILM TRAVERSE PAR-CI PAR-LÀ QUELQUES TROUS D’AIR

Cela fait pas mal de choses à mener de front, y compris pour le réalisateur, et l’on doit à l’honnêteté de reconnaître que le film traverse par-ci par-là quelques trous d’air. L’exposition musclée de l’action policière, French style, beaucoup trop longue ; la relation amoureuse entre Prudence et son commandant d’amant, largement sous-évaluée ; les beaux personnages secondaires (la mère, l’aide-soignante), insuffisamment brossés. En revanche, dès lors que le film s’expose et s’assume comme comédie loufoque et gentiment ethnique, la mèche prend.

Dans un théâtre urbain qui longe le métro aérien de Ménilmontant à Barbès, juifs, Chinois et Maghrébins, en bons enfants de la patrie, y filoutent à qui mieux mieux une République qui ne tient plus ses promesses, mais qui reste encore un peu accueillante aux galériens du vaste monde, réunis sous l’étendard de la débrouillardise et du cosmopolitisme.

Une République où les Chamonix orange – ces gâteaux d’une époque opulente que plus grand monde ne mange, et que Prudence stocke dans son placard – rendent des points à la madeleine de Proust.

« La Daronne », film français de Jean-Paul Salomé. Avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot, Farida Ouchani, Liliane Rovère, Jade Nadja Nguyen, Mourad Boudaoud, Rachid Guellaz (1 h 46). le-pacte.com/france/film/la-daronne

8 septembre 2020

Libération

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8 septembre 2020

Meaux : ils ont été plus de 300 à jouer aux petits soldats ce dernier week-end

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Vingt-deux associations et plus de 300 reconstituteurs étaient présentes au musée de la Grande Guerre et en ville pour les 106 ans de la Bataille de la Marne.

En attendant le 11 novembre, qui sera le jour du 10e anniversaire du musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, ce week-end a été celui des reconstitutions. Pour les 106 ans de la Bataille de la Marne, plus de 300 passionnés vêtus d'uniformes des soldats de la guerre 14-18 ont fait revivre le quotidien des soldats du conflit mondial.

Jusqu'ici, le week-end de reconstitution se tenait en avril. Mais cette 8 e édition a été reportée en raison de l'épidémie de Covid-19 et le confinement qui en a découlé. Ses conditions d'accès ont été adaptées : port du masque obligatoire, sens unique de visite, gel hydroalcoolique mis à disposition.

« Depuis sa première édition en 2013, ce rendez-vous a bien grandi au point de devenir un moment incontournable de la programmation culturelle du musée de la Grande Guerre », déclare la directrice du musée, Aurélie Perreten. «Ce week-end est désormais le plus grand rendez-vous de reconstitution historique en Ile-de-France. Il s'inscrit parfaitement dans l'ADN du musée de la Grande Guerre qui souhaite toujours aller à la rencontre de son public, avec des événements familiaux, accessibles aux petits comme aux grands. Il s'agit véritablement, grâce à toutes les associations de reconstituteurs fidèles aux rendez-vous, de rendre l'histoire vivante pour mieux comprendre d'où l'on vient ».

Découvrez l'ancêtre du courriel : le pigeon voyageur

Intitulé «En chair et en os », l'événement a été animé par vingt-deux associations reconstituants des tableaux de combats joués par plus de trois cents reconstituants (on dit aussi «reconstituteurs ») venant de plusieurs pays.

Sur le bivouac installé au pied du musée, les visiteurs ont pu s'immerger dans des décors spécialement recréés. Les visiteurs ont découvert la vie quotidienne des soldats en guerre et le fonctionnement d'un poste de soins. Les reconstituants ont fait des démonstrations de tirs d'artillerie, samedi et dimanche à 15h30. Il ne fallait pas manquer : un attelage complet du célèbre canon français de 75 mm tiré par des chevaux avec les associations Mémoires de Poilus et Fer de lance.

On a pu découvrir les moyens de communication de l'époque, comme les pigeons voyageurs. Le visiteur a pu même choisir son pigeon pour envoyer un message (tarif : 2 euros). Si le pigeon voyageur était l'ancêtre du courriel, alors le cerf-volant était celui du drone. Car les armées de l'époque l'utilisaient pour observer les troupes ennemies. 

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meaux53Reportage photographique : Noémie

 

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8 septembre 2020

EAT ME - vu sur internet

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8 septembre 2020

Lionel Jospin dresse l’inventaire des trois premières années du macronisme

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Par Solenn de Royer - Le Monde

Avec une sagesse teintée de mélancolie, l’ancien premier ministre socialiste analyse dans un livre, « Un temps troublé » (Seuil), la présidence d’Emmanuel Macron et les raisons de sa victoire en 2017.

Livre. C’est une voix qui vient de loin. Près de vingt ans après avoir quitté la vie politique, Lionel Jospin – qui a retrouvé sa liberté de parole après avoir passé quatre années au Conseil constitutionnel – s’invite dans le débat public avec un livre, Un temps troublé (Seuil, 256 pages, 19 euros), publié le 3 septembre.

L’ancien premier ministre socialiste (1997-2002), qui a été sèchement battu dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2002 – ouvrant la voie à un second tour inédit et saisissant entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen – a voulu comprendre ce qui s’était passé en 2017 avec l’avènement surprise d’Emmanuel Macron, dans un paysage politique totalement bouleversé.

Dans ce livre court, net, précis, à l’écriture impeccable et fluide, celui qui a gardé une réserve quasi constante pendant dix-huit ans, refusant de se transformer en commentateur galvaudé de la vie politique, commence par dresser un inventaire implacable des vingt-cinq dernières années : depuis la trahison de Jacques Chirac, en 1995, qui a renoncé à réduire la fracture sociale comme il s’y était engagé, jusqu’aux désillusions de l’électorat socialiste pendant le quinquennat de François Hollande, en passant par les erreurs et les excès du sarkozysme.

Aux déceptions suscitées par trois présidents successifs se sont ajoutés le référendum perdu sur l’Europe en 2005 (suivi du déni de celui-ci) ainsi que la crise financière de 2008, ces deux événements ayant eu des conséquences économiques, sociales et politiques « rudes pour les peuples », observe l’auteur, contribuant à alimenter le scepticisme et les frustrations des Français.

Pour Lionel Jospin, âgé de 83 ans, l’avènement d’un quasi-inconnu de 40 ans est ainsi bien davantage le fruit des faillites du passé – et de circonstances particulières ayant entouré l’élection présidentielle de 2017 – que d’une véritable adhésion au projet de ce dernier. Faute de l’avoir compris, Emmanuel Macron et sa majorité feraient preuve, selon lui, d’une « confiance excessive », les conduisant à l’imprudence. « Le succès entraîne souvent une griserie et celle que procure la croyance d’avoir gagné seul est trompeuse », écrit M. Jospin.

« Le macronisme : le plus efficace des dégagismes »

L’ancien premier ministre n’hésite pas à se montrer sévère avec ce jeune président « énergique et talentueux », mais « sans attaches » ni expérience politique. Si Macron a prôné la « révolution », la rupture avec le passé et les forces politiques antérieures, c’était d’abord et avant tout par opportunisme, pour conquérir plus efficacement le pouvoir, relève Jospin. « Le macronisme est devenu le plus efficace des dégagismes », analyse-t-il.

Dans une partie du livre intitulée « La désillusion », l’ancien premier ministre dresse le bilan décevant des trois premières années du quinquennat, évoquant des mesures ayant largement profité aux plus riches, des performances économiques « contrastées et modestes », de « fortes tensions sociales » et des promesses d’exemplarité politique réduites à néant. Il juge aussi sévèrement la méthode et la gouvernance choisies par Emmanuel Macron, cette verticalité érigée en dogme, laquelle aurait mécaniquement entraîné une violente réplique horizontale venue du peuple, incarnée par les « gilets jaunes ».

« La promesse chimérique d’un “nouveau monde” est restée lettre morte, résume Lionel Jospin. Notre pays est loin d’adhérer à ce qu’on lui propose aujourd’hui : un néolibéralisme orné de progressisme. »

« NOTRE PAYS EST LOIN D’ADHÉRER À CE QU’ON LUI PROPOSE AUJOURD’HUI : UN NÉOLIBÉRALISME ORNÉ DE PROGRESSISME », SELON LIONEL JOSPIN

Pour le socialiste, le logiciel libéral de Macron et « l’idéologie de la réforme à tout prix » sont datés et anachroniques, alors que la dérégulation et la financiarisation de l’économie ont entraîné, au cours des dernières années, des crises et des désordres majeurs, « en même temps qu’elles creusaient profondément les inégalités ».

L’ex-animateur de la gauche plurielle pourfend également le « progressisme » porté haut par les macronistes. Ce concept ne serait qu’un paravent masquant les orientations néolibérales de la politique menée et une « facilité de langage destinée à construire une opposition politique commode » – et dangereuse – face au Rassemblement national (RN).

L’ancien premier secrétaire (1981-1988 ; 1995-1997) du Parti socialiste (PS) voit, en outre, le mouvement présidentiel, La République en marche (LRM), comme une coquille vide dans laquelle « ceux qui y adhèrent – par un clic ! – n’ont pas d’obligations et pas non plus de droits ».

Il souligne aussi le paradoxe existant entre la promesse de rénovation de la vie politique, d’un côté, et le manque de démocratie interne, de l’autre, avec des méthodes « relevant du centralisme démocratique jadis en usage dans les partis communistes ». Fuyant les débats de fond, LRM se bornerait à « gérer son capital électoral », poursuit-il.

Une victoire du RN à l’élection de 2022 non exclue

A l’égard de François Hollande, à qui il a confié le PS en 1997, Lionel Jospin n’est pas plus tendre. A son actif, il met la gestion des attentats, l’obtention de certains résultats économiques et l’accord de Paris de 2015 sur le climat. Mais il reproche au président socialiste un « défaut d’autorité » ainsi que son « surprenant changement de cap » en 2014 (le tournant de la politique de l’offre), ces deux caractéristiques ayant ouvert la voie aux frondeurs et accéléré la « désagrégation de l’identité politique » du PS.

L’ancien premier ministre observe aussi que le renoncement de François Hollande à se représenter en 2017 et le faible score obtenu par Benoît Hamon ont mécaniquement abouti à l’élection d’Emmanuel Macron. « Il est déconcertant de mesurer le peu qu’il est resté, au terme du quinquennat, de cette impressionnante réunion de forces », résume l’auteur d’Un temps troublé, en rappelant qu’en 2012 le PS détenait tous les leviers de pouvoir, exécutifs, législatifs et territoriaux.

Pour la présidentielle à venir, « incertaine », Lionel Jospin n’exclut rien, y compris une victoire du RN. En vieux sage, il livre ses conseils à une gauche fragile et éclatée, qui s’est perdue en laissant le socialisme se dissoudre dans le libéralisme. Une gauche écologique aurait une chance de l’emporter en 2022, si elle parvenait à s’unir, estime-t-il toutefois, plaidant pour la mise en œuvre d’un « mouvement économique, social et écologique » à la hauteur des enjeux.

Adoptant une position en surplomb, Lionel Jospin se permet même de distiller quelques conseils à la droite, qu’il appelle à « retrouver une identité cohérente », afin de stabiliser l’échiquier politique.

Des partis « irremplaçables » dans la vie démocratique

Dans ses adieux, en 2002, l’ancien premier ministre avait « assumé pleinement la responsabilité de [son] échec » à la présidentielle. Il ne se livre pourtant ici à aucune autocritique sur son propre bilan, évitant d’évoquer ce qui lui avait été alors reproché par une partie des Français, notamment une certaine rigidité et un aveuglément supposé sur l’insécurité. Ce qui, dans un contexte de profonde division de la gauche, avait contribué à sa brutale éviction du jeu présidentiel.

Dans son livre, il préfère rappeler les « performances plus qu’honorables » de sa « dream team » ministérielle : deux millions d’emplois créés en cinq ans, baisse du chômage, stabilité de l’emploi industriel et réduction du déficit budgétaire, sans compter des « avancées sociales », comme les 35 heures. A plusieurs reprises, il rend hommage à François Mitterrand, en dépit des relations délicates qu’il entretenait avec l’ancien président.

Plus largement, Lionel Jospin s’emploie à défendre les partis, qui sont pour lui « irremplaçables » dans la vie démocratique, tout comme le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, qui ont profondément changé la nature du régime, accentuant pour certains le malaise démocratique français.

Dans une quatrième partie consacrée aux désordres du monde, l’auteur d’Un temps troublé examine enfin « trois confrontations décisives » entre « démocratie et despotisme », « migrations et nations », « expansion de l’homme et sauvegarde de la vie sur Terre ».

Postface sur la pandémie de Covid-19

Il clôt son essai par une longue postface sur la pandémie de Covid-19. Loin des polémiques, loin aussi de toute amertume, Lionel Jospin adopte ici un ton calme et modéré, apaisé. Celui d’un « homme face aux incertitudes que ressentent aujourd’hui beaucoup de nos concitoyens et qui veut partager sa vision du temps qui vient, en disant ce qu’il voit, ce qu’il craint et ce qu’il souhaite ». Dans un long entretien accordé le 3 septembre à L’Obs, il le dit d’ailleurs lui-même, assurant qu’il n’a pas voulu écrire en « combattant ». Comme s’il livrait finalement ici une sorte de testament.

Certains, au PS, croient voir dans ce livre la promesse d’un retour. Mais alors que Lionel Jospin sera âgé de 85 ans à la prochaine présidentielle, il est permis d’en douter.

Bien au contraire affleure dans ces pages sobres et rigoureuses une certaine sagesse teintée de la mélancolie – douce mais poignante – de celui qui sait que son temps est passé. L’intéressé ne dit pas autre chose à la fin de son entretien à L’Obs : l’histoire qui reste à écrire le sera par d’autres que lui.

SEUIL - « Un temps troublé », de Lionel Jospin, Seuil, 256 pages, 19 €.

8 septembre 2020

Actuellement au Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau

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8 septembre 2020

Asie - À Hong Kong, la police s’en prend aux manifestations contre le report des législatives

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Des centaines de policiers anti-émeutes ont été déployés dimanche à Hong Kong, afin de contrecarrer les appels à manifester lancés sur internet contre le report du scrutin législatif. Près de 300 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre lors de ce rassemblement, l’un des plus importants depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale.

Les manifestants pro-démocratie ont fait dimanche leur retour en masse dans les rues de Hong Kong. Des milliers de personnes ont répondu présents à un appel à se rassembler, lancé en ligne, pour protester contre le report du scrutin législatif qui aurait dû avoir lieu le jour même. “C’est l’une des plus grandes manifestations depuis l’entrée en vigueur de la loi chinoise sur la sécurité nationale “, précise la correspondante du Guardian à Hong Kong, Helen Davidson.

L’élection du Legco (Conseil législatif de Hong Kong) est l’un des rares scrutins permettant aux Hongkongais de voter. Le 31 juillet dernier, la cheffe de l’exécutif local, Carrie Lam, nommée par Pékin, avait annoncé que l’élection serait repoussée à l’année prochaine en raison de la crise du Covid-19. Mais “certains militants pro-démocratie, qui pensaient pouvoir obtenir la majorité au conseil législatif de la ville, ont accusé le gouvernement d’utiliser la pandémie comme excuse par crainte que les partis progouvernementaux ne subissent une défaite”, explique CNN.

Des “poches de contestation” apparaissent malgré la loi sur la sécurité

La forte mobilisation de dimanche était révélatrice de “la colère qui continue de monter à Hong Kong face à l’érosion croissante des droits civiques sur le territoire”, souligne le Washington Post. “Des poches de contestation sont apparues ces dernières semaines, malgré les fortes sanctions” prévues par la nouvelle loi sur la sécurité nationale, note le quotidien.

Dimanche, des centaines de policiers anti-émeutes ont été déployés à Kowloon afin de contrecarrer les appels à manifester lancés sur internet. “Des scènes chaotiques ont éclaté” un peu plus à l’ouest, à Mong Kok, lorsque des officiers en civil ont pulvérisé du gaz poivré sur des protestataires et les ont plaqués au sol, rapporte le South China Morning Post. La police a aussi hissé un drapeau violet pour avertir ceux qui scandaient des slogans appelant à la libération de Hong Kong, qu’ils pourraient être arrêtés pour avoir enfreint la législation sur la sécurité nationale.

Le coronavirus, une opportunité pour Pékin

Au total, près de 300 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre, la plupart pour participation à un rassemblement non autorisé, selon la police. Une femme accusée d’avoir scandé des slogans en faveur de l’indépendance a, elle, été placée en détention en vertu de la nouvelle loi chinoise sur la sécurité.

Dimanche soir, le gouvernement de Hong Kong a condamné “les actes illégaux et égoïstes” des manifestants. “La priorité pour Hong Kong actuellement est de s’unir et de combattre ensemble le virus”, a affirmé un porte-parole gouvernemental.

Dans un entretien au Hong Kong Free Press, l’historien Jeffrey Wasserstrom estime que Pékin a largement profité de la pandémie et du fait que le reste du monde était distrait par le virus, pour asseoir sa politique à Hong Kong. “Nous n’avons aucun moyen de savoir vraiment ce qui se passe au sein du gouvernement chinois, mais je pense que le coronavirus lui a fourni une opportunité qui a été saisie”, note l’universitaire.

Noémie Taylor-Rosner

8 septembre 2020

Portraits - vu sur internet

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