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Jours tranquilles à Paris

30 octobre 2020

Libération du 30 octobre

libé du 30 octobre

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30 octobre 2020

Tony Chung

tony chung

Le militant hongkongais Tony Chung accusé de “sécession”. Arrêté mardi devant le consulat américain de Hong Kong, où il souhaitait demander l’asile politique, le jeune militant pro démocratie Tony Chung, 19 ans, a été accusé jeudi de sécession, blanchiment d’argent et conspiration en vue de publier des contenus séditieux. Le tribunal a refusé de fixer une caution, précise le site Hong Kong Free Press. M. Chung devient ainsi la première personnalité politique connue à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin au territoire semi-autonome.

30 octobre 2020

Le duel entre Trump et Biden, un référendum sur l’“âme de la nation”

elections americaines

THE NEW YORK TIMES (NEW YORK)

PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE J-5. Cette année, les électeurs américains ne choisissent pas seulement le prochain locataire de la Maison-Blanche, ils se prononcent plus généralement sur la question morale et philosophique du devenir de leur pays.

C’est une formule que démocrates et républicains répètent à l’envi. C’est aussi l’indicateur le plus révélateur de l’humeur actuelle du pays et ce que les électeurs estiment être l’enjeu central du scrutin du 3 novembre. Et tout le monde semble prêt aujourd’hui à vouloir se battre en son nom.

“Dans cette campagne, il ne s’agit pas seulement de remporter des voix. Il faut conquérir les cœurs et, oui, l’âme de la nation”, a ainsi déclaré Joe Biden lors de la convention nationale démocrate, en août, quelques jours seulement après que la formule “la bataille pour l’âme de la nation” avait été inscrite sur la page d’accueil de son site Internet, juste à côté de son nom.

En réaction, la campagne de Donald Trump a diffusé une vidéo reprenant des images des démocrates évoquant l’“âme” de l’Amérique, entrecoupées d’images de violences entre manifestants et forces de l’ordre. Le tout se terminant par un appel à “sauver l’âme de la nation” et à envoyer un don par SMS avec le message “SOUL” [“âme”].

Le fait que cette élection se transforme en un référendum sur l’âme de la nation semble indiquer que, dans un pays de moins en moins religieux, le vote est devenu un marqueur de moralité individuelle. Et que les résultats du scrutin vont en partie dépendre de questions philosophiques et spirituelles qui transcendent le jeu politique habituel : qu’est-ce au juste que l’âme de la nation ? dans quel état se trouve-t-elle ? que faut-il faire pour la sauver ?

L’identité et l’avenir de l’expérience américaine

Les réponses à ces questions vont bien au-delà des slogans de campagne, de la politique et des élections de novembre. Elles touchent à l’identité et à l’avenir de l’expérience américaine, a fortiori en cette période où les esprits sont éprouvés par une pandémie.

“Quand je pense à l’âme de la nation, déclare Joy Harjo, poétesse lauréate des États-Unis et représentante de la nation creek muscogee, je pense à un processus de devenir, à ce que nous voulons être. Or c’est bien là que les choses se corsent, nous sommes aujourd’hui arrivés à une impasse. Que veulent devenir les Américains ?”

Pour Joy Harjo, l’âme de la nation se trouve “à un carrefour”. Elle explique :

C’est comme si tout s’écroulait en même temps. Nous sommes à un moment de grande fracture, tout le monde s’ausculte, s’observe et s’interroge.”

À Carlsbad, en Californie, Marlo Tucker, directrice de l’association Concerned Women for America [“Femmes préoccupées pour l’Amérique”], se réunit régulièrement avec une dizaine d’autres femmes pour prier pour l’avenir du pays. Ce groupe de militantes chrétiennes travaille pour inciter les gens à s’inscrire sur les registres électoraux. “Finalement, la question est de savoir ce pour quoi vous voulez vous battre, et ce pour quoi vous refusez de vous battre”, résume-t-elle.

“Je sais que c’est une nation chrétienne, les pères fondateurs étaient influencés par les valeurs bibliques, souligne-t-elle. Les gens sont déboussolés, ils sont influencés par tout ce sensationnalisme, ils sont en colère, ils se sentent frustrés. Ils veulent que le gouvernement leur redonne espoir. Ils cherchent des dirigeants qui se soucient réellement de leurs problèmes.”

Le corps politique a-t-il une âme ?

Cela fait des décennies que la stratégie des républicains consiste à poser les enjeux de toute une campagne en termes moraux – et avec un discours fortement teinté de christianisme.

Il est plus rare de voir les démocrates déployer ce genre d’arguments, leur base électorale présentant une plus grande diversité religieuse. L’âme du corps politique est un concept philosophique et théologique très ancien, et l’une des meilleures façons de comprendre la façon dont les individus pensent leur identité individuelle et leur vie en tant que membres d’une communauté.

En hébreu biblique, les mots que l’on traduit par “âme” – nefesh et neshama – viennent du verbe “respirer”. Dans la Genèse, Dieu insuffle la vie à l’homme en soufflant dans ses narines.

Cette image trouve des résonances frappantes à l’heure où se répand un virus qui s’attaque au système respiratoire et que des policiers usent de violence contre des citoyens noirs qui hurlent “Je ne peux plus respirer”.

Pour les poètes homériques, l’âme était ce que les hommes risquaient en allant au combat, ce qui faisait la différence entre la vie et la mort. Platon a relaté les explorations socratiques sur le lien créé entre l’âme et la République grâce à la vertu de la justice. Pour saint Augustin, auteur de La Cité de Dieu, il est possible de juger la cité à travers ce qu’elle valorise.

L’âme de la nation est une “figure rhétorique très ancienne qui resurgit chaque fois que des variétés de concepts culturels se rencontrent, explique Eric Gregory, professeur d’études religieuses à l’université de Princeton. C’est une expression révélatrice de l’atmosphère politique actuelle, en période de crise et de bouleversements, comme le symptôme d’un mal.”

On insiste souvent sur les systèmes et les institutions, continue-t-il, mais avec la présidence Trump on assiste à un retour de concepts anciens comme le “bien de la cité”, où la mission du politique est de définir des relations justes entre citoyens. “Dans l’Antiquité, la bonne santé de la société était étroitement liée aux vertus morales de ses dirigeants”, explique-t-il.

Une notion historique

Aux États-Unis, la question de savoir qui pouvait définir l’âme de la nation a été faussée dès le départ par le génocide des Amérindiens et l’esclavage des Noirs.

L’état de l’âme de la nation a souvent été lié à l’oppression institutionnelle des Noirs. Les abolitionnistes comme Frederick Douglass se sont battus au nom d’une “aversion absolue pour tout le système de l’esclavage”, un problème qui devait être “corrigé dans l’âme de la nation”.

Pour l’ancien président Lyndon B. Johnson, les États-Unis ont retrouvé leur “grandeur d’âme” sur le champ de bataille de Gettysburg [tournant de la guerre de Sécession, en 1863]. Lorsque Martin Luther King a formé l’organisation Southern Christian Leadership Conference avec d’autres militants des droits civiques en 1957, leur mot d’ordre était de “sauver l’âme de l’Amérique”.

Cette année, le président Trump se présente comme le champion d’une Amérique chrétienne menacée. “Aux États-Unis, on ne compte pas sur le gouvernement pour sauver son âme, on a foi dans le Tout-Puissant”, a-t-il déclaré lors de la convention nationale républicaine. Le pasteur évangélique Franklin Graham, fervent partisan de Trump, écrivait l’année dernière que l’on assistait à “une bataille pour l’âme de la nation” au moment où “le cadre moral et spirituel qui a fait tenir ce pays pendant deux cent quarante-trois ans est en train de s’effondrer”.

Un soupçon de bon sens

Pour Joe Biden, l’âme de la nation est devenue un sujet de préoccupation après le rassemblement meurtrier de suprémacistes blancs à Charlottesville en août 2017 [durant lequel la militante antifasciste Heather Heyer a été tuée par une voiture-bélier]. “Nous devons montrer au reste du monde que le flambeau américain brille toujours”, écrivait-il à l’époque.

Dès le départ, le candidat démocrate a inscrit sa campagne sur le terrain de la moralité plutôt que celui de la politique ou de l’idéologie. Lorsque Joe Biden parle de bataille pour l’âme de la nation, il ne l’entend pas au sens religieux mais comme synonyme de “caractère”, explique Jon Meacham, biographe de plusieurs présidents américains qui a souvent débattu de ces questions avec le candidat démocrate.

“Les gens comprennent ce combat de façon binaire, la lumière contre les ténèbres, l’idée de servir contre celle de se servir, Trump contre le reste du monde”, résume-t-il. “J’ai l’impression qu’il s’agit plutôt […] d’un désir de revenir à un jeu politique plus conventionnel et moins agité, explique-t-il. Les gens veulent simplement d’un dirigeant capable de gouverner avec un minimum d’efficacité et de bon sens.”

30 octobre 2020

Colère d’Erdogan après une caricature ; la France veut des sanctions européennes

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Les tensions entre l’UE et Ankara montent sur de nombreux points de contentieux. La Turquie a annoncé l’ouverture d’une enquête contre les dirigeants de « Charlie Hebdo ».

Le climat continue de se tendre entre la Turquie et la France, alors que Paris va plaider en faveur de « sanctions » au niveau européen contre Ankara, a déclaré mercredi 28 octobre le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune. « Nous pousserons en faveur de mesures européennes de réaction forte, dont l’outil possible des sanctions », a affirmé M. Beaune devant le Sénat.

« Le dernier épisode, qui repousse chaque jour les frontières de l’inacceptable, du président Erdogan qui a insulté le président de la République est révélateur (…) d’une stratégie d’ensemble qui est celle de la Turquie de multiplier les provocations tous azimuts. »

Une déclaration qui intervient alors que, le même jour, le parquet d’Ankara a annoncé l’ouverture d’une enquête contre les dirigeants de Charlie Hebdo à la suite de la publication d’une caricature du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en « une » de l’hebdomadaire satirique français. « Les actions judiciaires et diplomatiques nécessaires seront entreprises contre ladite caricature », avait plus tôt déclaré la direction de la communication de la présidence turque dans un communiqué en français.

L’hebdomadaire français a publié mardi soir sur les réseaux sociaux la « une » de son dernier numéro, sur laquelle s’étale une caricature de M. Erdogan en slip, une canette à la main, qui soulève la robe d’une femme voilée en s’écriant : « Ouuuh ! Le Prophète ! » Cette représentation peu flatteuse du dirigeant turc a suscité l’ire d’Ankara.

La présidence turque a condamné mercredi avec « la plus grande fermeté » cette « caricature abjecte » qui reflète, selon elle, une « hostilité contre les Turcs et l’islam ». « Je n’ai pas regardé cette caricature (…). Il est inutile de dire quoi que ce soit au sujet de ces vauriens », a déclaré mercredi matin M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. « Ma colère n’est pas due à l’attaque ignoble contre ma personne, mais aux insultes contre le prophète » Mahomet, a-t-il ajouté.

Crise diplomatique

Cette publication intervient dans un contexte de crise diplomatique entre la Turquie et la France, deux pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) aux relations mouvementées. Lundi, M. Erdogan a ainsi appelé ses concitoyens à boycotter les produits français, quelques jours après le rappel par Paris de son ambassadeur à Ankara en raison de propos du chef d’Etat turc mettant en cause la « santé mentale » de son homologue français.

La Turquie reproche au président français, Emmanuel Macron, d’avoir exprimé son soutien à la liberté de caricaturer le prophète Mahomet, lors d’un hommage à Samuel Paty. Ce professeur d’histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait été décapité le 16 octobre par un jeune Russe d’origine tchétchène âgé de 18 ans pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet.

Charlie Hebdo avait initialement publié des caricatures du prophète Mahomet en 2006 – comme d’autres journaux européens – pour défendre la liberté de la presse après que leur publication par un quotidien danois eut provoqué la colère de nombreux musulmans. L’hebdomadaire a été victime en 2015 d’un attentat djihadiste qui a fait douze morts, dont des journalistes et caricaturistes du journal.

Multiplication des contentieux

Outre ces attaques récentes, les tensions et les contentieux se sont multipliés ces derniers mois entre l’Union européenne (UE) et la Turquie. La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit des pays riverains comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l’Egypte et Israël et a relancé les querelles sur les frontières maritimes.

A l’issue d’un sommet européen à la mi-octobre à Bruxelles, le président du Conseil européen, Charles Michel, a critiqué la reprise de l’exploration gazière turque en Méditerranée orientale et rappelé que l’UE avait prévu d’évaluer la situation en décembre en vue d’éventuelles sanctions.

Ankara est par ailleurs engagé militairement en Libye, en soutien au gouvernement d’accord national, et en Syrie contre les forces kurdes, alliées à la coalition internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique, à laquelle appartiennent plusieurs membres de l’UE.

Le gouvernement turc soutient également les forces azerbaïdjanaises engagées contre les indépendantistes arméniens dans le Haut-Karabakh. La Turquie se trouve aussi sous la menace de sanctions américaines après avoir récemment testé, au grand dam de Washington, un système de défense antiaérien sophistiqué, le S-400, acquis auprès de la Russie malgré les mises en garde de l’OTAN dont Ankara fait partie.

30 octobre 2020

Emily Ratajkowski est enceinte

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30 octobre 2020

Extrait d'un shooting

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30 octobre 2020

Martine cherche un pays où c'est pas la merde....

martine cherche

30 octobre 2020

Le terrorisme islamiste, défi majeur du mandat de Macron

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Les attaques de jeudi à Nice et en Arabie Saoudite viennent grossir la liste des attentats islamistes en France ces dernières semaines, un défi majeur pour la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, selon la presse internationale.

Arrivé à Nice dans l’après-midi, le président français a dénoncé “une nouvelle attaque terroriste islamiste”, après la mort de trois paroissiens, poignardés et égorgés par un jeune Tunisien dans la basilique de Notre-Dame de L’Assomption.

“Très clairement, c’est la France qui est attaquée”, a déclaré Emmanuel Macron, dans des propos largement repris par les médias américains, dont Fox News. “Si nous sommes attaqués, une fois encore, c’est pour les valeurs qui sont les nôtres, pour notre goût de la liberté, pour cette possibilité sur notre sol de croire librement et de ne céder à aucun esprit de terreur. Je le dis avec beaucoup de clarté une fois encore aujourd’hui : nous n’y céderons rien”, a-t-il ajouté.

Après les attaques de jeudi, le gouvernement a “relevé son plan d’alerte au niveau maximal, et porté de 3 000 à 7 000 le nombre de militaires déployés pour protéger les écoles et les lieux de culte”, observe Vox.

Pour US News & World Report, les violences récentes “ont forcé la France à défendre sa société farouchement laïque. Après la décapitation (de Samuel Paty) ce mois-ci, Macron a déclaré que c’était une attaque ‘contre la liberté d’expression, la liberté de conscience et le droit au blasphème’”, rappelle le titre américain.

Mais les attaques, et notamment la “vision d’horreur” des crimes perpétrés dans la basilique niçoise, représentent aussi “un sérieux défi pour Emmanuel Macron”, relève The Guardian.

“Le président français a promis de s’attaquer fermement à l’extrémisme islamiste, notamment en fermant des mosquées et des organisations accusées de fomenter le radicalisme et la violence, et a déclaré que la France était engagée dans une bataille existentielle contre les idéologies radicales et le séparatisme”, écrit le quotidien britannique.

Discours de fermeté

Ce “dangereux choc des cultures”, qui oppose “traditions laïques” et “extrémisme islamiste” est “le défi le plus difficile” auquel a été confronté le président français depuis le début de son mandat, estime en écho The Independent.

“Le dilemme pour M. Macron est clair”, selon le quotidien. “On constate de façon brutale que son refus de condamner les contenus blasphématoires présente des risques bien plus graves que le simple désagrément de boycotts localisés. Mais s’il recule, il renverrait une image de faiblesse très dommageable”.

Surtout dans la perspective d’un deuxième mandat, écrit le New York Times. Selon le quotidien américain, “l’ampleur de la réponse du gouvernement” aux attaques terroristes et “le langage tranchant employé par certains de ses ministres” a valu à Emmanuel Macron d’être accusé de “politiser les attaques pour séduire des électeurs susceptibles de lui préférer ses adversaires d’extrême-droite”.

“Avec un œil sur l’élection présidentielle de 2022, M. Macron, dont la popularité a été mise à mal par la gestion de la pandémie de coronavirus, s’est droitisé sur des questions comme la criminalité ou la place de l’Islam en France”, analyse le quotidien.

Dans cette optique, Emmanuel Macron ne semble avoir d’autre choix qu’un discours de fermeté – en espérant que les Français le suivent, remarque El País. “Après la décapitation de Paty, Macron a proclamé : ‘La peur doit changer de camp. Les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquilles dans notre pays’”, rappelle le quotidien espagnol.

“Pour l’instant, cependant, c’est la société française qui tremble à nouveau devant une menace qui a déjà coûté la vie à près de 300 personnes au cours des dernières années”.

30 octobre 2020

Travaux à la gare d'Auray

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30 octobre 2020

Vu d’Italie - La vague d’attentats en France est le fruit d’une stratégie djihadiste

LA REPUBBLICA (ROME)

Après l’attaque terroriste de ce jeudi 29 octobre, qui a causé la mort de trois personnes à Nice, le quotidien romain La Repubblica revient sur les derniers événements qui ont frappé l’Hexagone, en balayant l’hypothèse des loups solitaires.

Cela faisait plus d’un mois que les rapports des services de renseignements occidentaux envoyaient des signaux qui ne laissaient pas de place au doute : “La France sera frappée.” Des bulletins toujours plus alarmants qui se sont transformés en alerte générale la semaine passée :

On redoute une attaque imminente.”

Cette conviction était née de l’analyse des communications entre les derniers responsables djihadistes ayant survécu aux défaites sur le terrain en Syrie et en Irak, de la vague de haine que les propagandistes de l’intolérance diffusent sur Internet, des informations recueillies parmi les communautés fondamentalistes d’Europe. Tous ces indices concordants se sont matérialisés dans les dernières attaques épouvantables perpétrées dans des villes françaises.

Avant l’horreur de Nice, on a dénombré deux autres attentats. Le premier est survenu le 25 septembre, non loin du siège de Charlie Hebdo. C’était en apparence le geste d’un individu isolé, comme cela a souvent été le cas ces dernières années. En apparence seulement.

Car dans les jours qui ont précédé cet attentat, des indices précis portaient à croire que quelque chose était en train de se tramer au sein des réseaux islamistes les plus chevronnés. Ces réseaux qui vont au-delà même des différences sectaires entre l’État islamique et Al-Qaida. Dans le magma d’informations épluché par les analystes des services secrets du monde entier, cette tendance n’avait pas été entièrement déchiffrée. Mais, à l’heure qu’il est, ces services ont acquis la certitude que ce flot d’indices atteste de la préparation d’une vaste campagne autour d’un objectif clairement identifié : les caricatures du Prophète publiées dans Charlie Hebdo.

La France, la nation des “croisés”

Un symbole fort, qui permet de surmonter les divergences et les clivages qui divisent le fondamentalisme islamique, ressoudant un mouvement en voie de dislocation ces dernières années. Quelle que soit la mouvance à laquelle ils appartiennent, les musulmans ne peuvent pas se désolidariser de ceux qui dénoncent le blasphème : condamner Charlie permet ainsi de rendre une forme de légitimité à ces avant-gardes armées qui étaient désavouées par les communautés modérées de tous les pays.

Et cette condamnation de l’hebdomadaire satirique focalise automatiquement l’attention sur la France, le pays de la laïcité, mais aussi l’ancienne puissance coloniale du Maghreb et du Proche-Orient : la nation “croisée” où la haine se laisse aisément répandre dans des banlieues ravagées par le Covid et la crise économique.

Le niveau d’alerte est monté d’un cran avec le deuxième attentat, la décapitation de Samuel Paty par un réfugié tchétchène. L’affaire a permis de mettre au jour des liens manifestes avec un réseau plus dense : il y a eu les communications de l’assaillant avec la Syrie, les proclamations contre l’enseignant diffusées à la mosquée de Pantin, et même une fatwa publiée sur Facebook.

L’hommage rendu à l’enseignant par Macron et les manifestations de solidarité spontanées qui ont fleuri dans toute la France ont eu un écho mondial. Mais la réaction des pays à majorité musulmane, diamétralement opposée, a cristallisé les tensions et généralisé la campagne antifrançaise : c’est ce que cherchaient les auteurs de l’attentat de Charlie.

On a entendu les prises de position du Premier ministre pakistanais, Imran Khan, et des autorités religieuses les plus influentes, et pas uniquement celles qui sont connues pour leurs positions radicales, comme le mufti de Jérusalem : même le grand imam égyptien d’Al-Azhar, qui passe pour la voix la plus influente du monde sunnite, a invoqué une loi qui punit les actes de “haine et de discrimination contre la foi musulmane”.

De l’Afghanistan au Bangladesh, de l’Iran à la Syrie, il y a eu des protestations dans les rues et des drapeaux tricolores incendiés. Mais c’est [le président turc Recep Tayyip] Erdoğan, prompt à surfer sur la situation au bénéfice de sa stratégie néo-ottomane et à se poser en défenseur des croyants, qui a le plus embrasé la situation avec ses déclarations. Le président turc a comparé la situation des musulmans d’Europe à celle des juifs sous le nazisme. “Nous observons que la haine contre l’islam et les musulmans et que le manque de respect pour le Prophète se développent comme un cancer, surtout parmi les dirigeants européens”, a-t-il déclaré hier, accusant Macron de “vouloir relancer les croisades”.

C’est ce que les terroristes voulaient entendre. C’est une justification en or pour n’importe quel djihadiste. Et le choix de tuer devant une cathédrale illustre qu’un nouveau seuil a été franchi en ciblant la souche chrétienne de l’Europe. C’est la confirmation du scénario du pire : nous sommes face à une attaque sans précédent, conçue par des esprits malins et exploitée par des puissances sans scrupule, visant à frapper les fondements de notre société.

Gianluca Di Feo

Source

La Repubblica

ROME http://www.repubblica.it

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