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Jours tranquilles à Paris

27 octobre 2020

Chronique - Peut-on être prostituée et contente de l’être ?

Par Maïa Mazaurette - Le Monde

Il faudrait écouter sans se draper dans une position morale les travailleuses sexuelles se disant libres et heureuses, explique Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ». Elles ne prétendent pas parler au nom de toutes, et leurs témoignages ne devraient pas être disqualifiés par avance.

LE SEXE SELON MAÏA

« Il suffit d’écouter les femmes », déclarait Simone Veil dans son discours du 26 novembre 1974 à l’Assemblée nationale. Elle défendait le droit à l’avortement. Elle a été écoutée. Et pourtant, un demi-siècle plus tard, cette question se pose et se repose encore, au sujet du voile, de l’homoparentalité, des violences : il y a des femmes qu’on écoute plus que d’autres.

Sur la prostitution, la surdité atteint son maximum. A ma gauche, des militantes féministes qui veulent « écouter les survivantes ». A ma droite, des militantes féministes qui veulent « écouter les travailleuses ». Les deux camps avancent d’excellents arguments et une impressionnante batterie de chiffres. Les deux camps clament que les médias donnent la priorité aux « mauvais » témoins, donc aux mauvaises femmes. (Que voulez-vous, on fait tout de travers.)

En ce mois d’octobre, l’actualité nous offre l’occasion d’explorer cette fracture : selon un rapport publié tout récemment par la Commission européenne (vous pouvez le consulter ici), 60 % du trafic d’êtres humains en Europe concerne le trafic sexuel. 92 % des victimes sont des femmes ou des filles. 23 % sont des enfants. Les esclaves sexuelles viennent en priorité du Nigeria, de Roumanie, du Royaume-Uni, d’Albanie, du Vietnam…, la liste est longue, les chiffres désespérants.

Hasard du calendrier, deux essais viennent de sortir, évoquant des travailleuses sexuelles libres et heureuses. Balance ton corps par Bertoulle Beaurebec (La Musardine, 170 p., 17 euros), se veut un « manifeste pour le droit des femmes à disposer de leur corps ». L’Utile et l’Agréable, par Maïna Lecherbonnier (Ed. Blanche, 230 p., 19 euros) nous plonge dans des mémoires d’« escort girl ». Il y a un an, Emma Becker racontait dans La Maison son expérience dans un bordel berlinois (Flammarion, 2019), tandis que le « Putain de podcast » de Loubna donnait la parole à six travailleuses du sexe. Il faut encore ajouter à la liste un essai remarquablement bien documenté, qui paraîtra le 30 octobre : Vilaines Filles, par Pauline Verduzier (Anne Carrière, 220 p., 18 euros).

Clivage entre réglementaristes et prohibitionnistes

D’un extrême à l’autre, comment adopter une position morale unilatérale ? Sans doute faudrait-il y renoncer. Les esclaves sexuelles ne tirent aucun revenu d’une activité contrainte. Les travailleuses du sexe indépendantes tirent un revenu, parfois très confortable, d’une activité peu contrainte. C’est pourtant le même mot qui recouvre les deux situations : « prostituées ».

Dans le camp réglementariste (« il faut encadrer »), ce raccourci sémantique constitue le nœud du problème : une prostituée n’est pas une esclave. Mais pour le camp prohibitionniste (« il faut interdire »), la pression financière exercée sur les prostituées les rend esclaves, qu’elles le veuillent ou non, d’une contrainte telle qu’elle s’apparente à du « viol tarifé » – selon une terminologie utilisée jusque dans l’association Osez le féminisme !.

Face à un tel clivage, qu’est-ce qu’on fait ? Comme Simone Veil, on écoute les femmes. Toutes. (Je laisse volontairement de côté le cas des prostitués hommes, qui génèrent d’autres problématiques et d’autres fantasmes.)

Les esclaves sexuelles ont du mal à parler, par peur, par honte, ou parce que leur milieu social, leur situation administrative, leur connaissance de la langue, ne leur permet pas de prendre la parole publiquement. Cependant, les témoignages qui émergent sont écoutés. Parfois sur un mode sensationnaliste, d’accord… mais sans contestation. On ne peut pas en dire autant des prostituées heureuses. Ces dernières vendraient leurs services pour de mauvaises raisons, elles seraient les victimes temporaires d’une forme de dissonance cognitive qui leur ferait accepter (voire revendiquer) l’inacceptable. A posteriori, ces travailleuses se rendront compte qu’elles ont été influencées par les médias, abusées par le système, détournées du sens commun par les traumatismes supposément subis.

Pire encore, elles trahiraient toutes les femmes, et le féminisme. Ce que la journaliste Pauline Verduzier résume d’une question lapidaire : « Accuserait-on l’ouvrière d’être un suppôt du capitalisme parce qu’elle s’échine sur sa ligne de production pour nourrir sa famille ? »

« J’exerce une activité agréable et rémunératrice »

Cette disqualification de la parole de femmes adultes et vaccinées devrait nous alarmer. D’autant qu’il n’y a aucun besoin de se prostituer pour comprendre à quel point la manœuvre est infantilisante : du harcèlement (« tu le cherches ») à l’avortement (« tu le regretteras »), du voile (« tu es manipulée ») au masochisme (« tu aimes ça, mais inconsciemment ») en passant par le viol (« les femmes disent non mais elles pensent oui »), on ne manque pas de piqûres de rappel.

Alors d’accord. Ecoutons, sans les psychiatriser, celles qui se prostituent avec joie. Pour Bertoulle Beaurebec, « la grande majorité de la population en France doit louer son corps pour gagner de l’argent (…). La seule différence qui existe entre les prostituées libres et les hôtesses de caisse, c’est la relation qu’elles ont avec leur corps et avec l’argent ». Maïna Lecherbonnier nous interpelle directement : « J’exerce une activité agréable et rémunératrice, en faisant ce que j’aime le mieux et ce que j’aime le plus (…). Quitte à faire ce qui vous plaît le mieux, pourquoi ne pas le faire de façon intéressée ? »

Dans leurs ouvrages, il n’y a ni drame ni faute originelle qu’il faudrait exorciser. La sexualité n’est pas vécue comme une violence. Le rapport à la transaction non plus. L’amusement, le plaisir, les aventures, la personnalité des clients, les sommes échangées démontrent que ces prostituées-là sont privilégiées… Et alors ? Elles ne prétendent pas parler au nom de toutes, et leur bonne fortune ne devrait pas les rendre inaudibles. (Certains journalistes sont pauvres, d’autres sont riches, pourtant personne ne vient arracher leur carte de presse aux seconds.)

Le constat est identique chez Pauline Verduzier : la misère existe, le misérabilisme n’est pas obligatoire. Quand on se prétend féministe, on ne peut pas « infliger » sa vision de l’émancipation à toutes les autres femmes.

Ouvrir la conversation dans nos chambres à coucher

Les difficultés et la stigmatisation sociale existent, bien entendu. Personne ne le nie. Mais justement, les aléas de cette activité produisent de la résistance, par un attachement soutenu à la question de la dignité. Maïna Lecherbonnier se qualifie malicieusement de sainte ou de bonne sœur. Bertoulle Beaurebec, qui s’inscrit dans le féminisme intersectionnel, refuse de considérer son corps comme sacré… mais elle ne transige en rien sur son amour-propre : « Tu es une déesse et tes désirs sont souverains. »

En écoutant ces femmes-là sans chercher à protéger nos certitudes, sans négocier avec leurs témoignages, sans opposer aux mots qui dérangent une armée de « oui mais », c’est une nouvelle conversation qui s’ouvre. Jusque dans nos chambres à coucher. Selon l’étude suisse « Unisanté 2018 », 53 % des jeunes femmes de ce pays ont déjà accordé des rapports sexuels sans en avoir envie (mais en consentant tout de même). Elles l’ont fait pour plaire, par amour, parce qu’elles n’ont pas osé dire non, par manque de confiance en elles ou en leurs limites, mais avant tout pour « maintenir la relation ».

Si nous parlons de pression exercée sur la sexualité, en quoi l’argent diffère-t-il des sentiments ? A quel niveau d’endorphines et d’ocytocine cesse-t-on d’avoir le choix ? Parce que franchement, 53 % de personnes concernées, ça fait beaucoup. Et ce n’est pas comme si ces couples contemporains romantiques échappaient au pouvoir de l’argent. Entre une travailleuse du sexe qui couche pour payer son loyer, et une comptable qui couche pour garder un conjoint qui paye le loyer, le continuum est clair. Maïna Lecherbonnier, Bertoulle Beaurebec, Pauline Verduzier, ne manquent pas de le faire remarquer.

C’est d’ailleurs exactement pour cette raison qu’il faudrait écouter « toutes » les femmes – pas seulement celles dont les paroles confortent notre vision du monde : sans doute alors, pourrons-nous commencer à nous écouter nous-mêmes. Manifestement, nous avons des choses à nous dire.

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27 octobre 2020

Milo Moiré

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27 octobre 2020

Lee Kun-hee - Président de Samsung

Le président de Samsung, Lee Kun-hee, artisan du succès mondial du conglomérat sud-coréen, est mort, dimanche 25 octobre. Traité au centre médical Samsung, à Séoul, M. Lee, 78 ans, était plongé dans le coma depuis une crise cardiaque survenue en mai 2014.

Né à Daegu (centre de l’actuelle Corée du Sud), en 1942, M. Lee était le septième des huit enfants – et troisième fils – de Lee Byung-chul (1910-1987), lui-même fils d’un riche propriétaire terrien et fondateur, en 1938, de Samsung Sanghoe (littéralement « maison de commerce trois étoiles »), prospère société d’exportations de fruits, de légumes et de poisson vers la Mandchourie et Pékin.

Diplômé de l’université japonaise Waseda et titulaire d’un MBA, obtenu à l’université américaine George-Washington, avant d’intégrer Samsung, en 1968, Kun-hee a pris les rênes du groupe en 1987, deux semaines avant la mort du fondateur. Il devançait ses aînés, alors que les principes confucianistes, très ancrés en Corée, auraient voulu qu’il s’efface.

Le patriarche l’a voulu autrement. En 1966, un scandale oblige Lee Byung-chul à quitter provisoirement la tête de la société. Il confie alors la direction du groupe à son aîné, Maeng-hee (1932-2015). « Avant six mois,écrit-il dans ses Mémoires,toute l’entreprise était en plein chaos. » Déçu, il choisit, en 1976, comme successeur Kun-hee. Une fois aux commandes, Kun-hee, surnommé « Chairman Lee », décide de réformer un groupe lancé après la guerre de Corée (1950-1953), dans la distribution, l’assurance et la finance, puis dans l’électronique à la fin des années 1960, grâce à un rapprochement avec le japonais Sanyo, et enfin, la décennie suivante, dans la construction navale, la chimie et la construction.

A l’affût d’innovations

« Changez tout, sauf votre femme et vos enfants », lance-t-il, en 1993, à son personnel, avec l’idée de sortir de la production massive de produits de qualité moyenne. Il ouvre la porte à l’internationalisation. Le développement s’articule autour de Samsung Electronics, qui s’impose dans la téléphonie mobile et les microprocesseurs. Sans cesse à l’affût d’innovations, « Chairman Lee » prévient, en 2011 : « La majorité de nos produits d’aujourd’hui auront disparu dans dix ans. » Il mise alors sur un développement dans les technologies environnementales et médicales. En 2020, les revenus du groupe équivalent à 23 % du produit intérieur brut de la Corée du Sud. Et les 89 sociétés de sa complexe structure assurent 13 % des exportations du pays.

Son règne reste toutefois entaché de scandales. Lee Kun-hee a maintenu les liens de son entreprise avec le pouvoir, noué par son père, un proche du président autoritaire Park Chung-hee (1961-1979). M. Park était à l’origine du développement des chaebols, dans le cadre de sa « stratégie de développement déséquilibré », visant à attribuer les quelques ressources d’un pays appauvri à un petit nombre d’entreprises.

En 2008, Samsung est accusé de corruption. Le groupe avait une caisse noire pour acheter des procureurs, des juges ou des politiciens influents. Condamné à sept ans de prison, Lee Kun-hee bénéficie, fin 2009, du pardon du président, Lee Myung-bak (2008-2013). Il semble que cette faveur ait été octroyée en échange de pots-de-vin.

Cette affaire a aussi ravivé les violents conflits au sein de la famille dirigeante de Samsung. L’enquête a révélé que « Chairman Lee » possédait des actions du groupe et de ses filiales sous des prête-noms, un fonctionnement mis en place par son père pour faciliter la transmission à son fils. Son frère aîné, Lee Maeng-hee, réclame alors sa part, sa sœur Sook-hee également.

Aujourd’hui se posent pour Samsung, de nouveau, les questions d’héritage, la fortune de Lee Kun-hee étant estimé par le magazine Forbes à 17,7 milliards d’euros. Depuis la crise cardiaque de ce dernier, le conglomérat cherche à réduire le coût de la succession, estimé à 7,6 milliards d’euros, au profit de Jae-yong, surnommé « la fleur cultivée sous serre », et de ses deux sœurs Boo-jin et Seo-hyun.

Cette simplification oblige une révision des participations croisées. Un processus opaque, au cœur des poursuites lancées en 2017 contre Jae-yong, accusé de corruption et de détournement de fonds, qui a, par ailleurs, assuré ne pas vouloir transmettre le groupe à ses enfants.

27 octobre 2020

Jean Paul Gaultier

gaultier87

27 octobre 2020

Réprobations et boycott de produits français dans le monde arabe

S’ils ont condamné l’assassinat de Samuel Paty, des pays arabes critiquent la position de Macron sur les caricatures du prophète Mahomet

BEYROUTH - correspondant

De la cuisine française sans les produits français. Voilà ce que les clients du restaurant Le Train bleu, à Doha, trouveront désormais dans leur assiette. La réplique qatarie de la célèbre brasserie de la gare de Lyon, incarnation du chic parisien, a décidé de retirer de ses plats tous les ingrédients en provenance de l’Hexagone. La mesure fait partie d’une série d’initiatives et de déclarations critiques de la France, qui ont éclos durant le week-end en divers endroits du monde arabe, suite aux propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet.

Mercredi 21 octobre, durant la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité pour avoir montré à ses élèves des dessins de Charlie Hebdo consacrés au prophète de l’islam, le président français avait déclaré que « nous ne renoncerons pas aux caricatures ». Alors que l’assassinat lui-même avait été fermement condamné par plusieurs Etats arabes, notamment l’Arabie saoudite, qui avait exprimé sa solidarité avec le peuple français, ces quelques mots, venant après les annonces de l’Elysée contre le « séparatisme islamiste », ont suscité un flot de réprobations, officielles et non officielles, du Maghreb au Golfe.

« Atteinte délibérée à l’islam »

La réaction la plus significative est venue du Conseil suprême des oulémas saoudiens. La plus haute autorité religieuse du royaume a déclaré que « diffamer les prophètes (…) ne fait que servir les extrémistes (…) et que ces insultes n’ont rien à voir avec la liberté d’expression ». En Jordanie, un autre allié de la France, le ministre des affaires étrangères, Ayman Safadi, peu suspect de sympathies islamistes, a lui aussi condamné la publication de caricatures de Mahomet. « Nous devons tous rejeter les actions qui alimentent la haine, la violence et le terrorisme, que nous condamnons sous toutes leurs formes », a déclaré le diplomate sur Twitter. Le ministère des affaires étrangères marocain a affirmé pour sa part que « la liberté des uns s’arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres ».

Au Qatar, plusieurs chaînes de supermarché ont retiré les produits français de leurs rayonnages. Fustigeant une « atteinte délibérée à l’islam et à ses symboles », l’université du Qatar a reporté sine die une série d’activités prévues cette semaine dans le cadre de l’année culturelle Qatar-France. « Macron est maladroit, il prend le risque de se mettre toute une partie du monde arabe à dos, juge un expatrié français joint à Doha. Comment réagirions-nous en France si les médias du Golfe se moquaient du Christ en croix ? »

Au Koweït, une soixantaine de coopératives œuvrant dans le secteur de la grande distribution ont pris des mesures de représailles économiques du même genre. « Les poulets surgelés Doux et les fromages La Vache qui rit ont disparu des rayons, mais les boutiques Chanel et Dior sont toujours ouvertes », ironise un expatrié arabe contacté sur place. De petits rassemblements hostiles à la position française se sont déroulés en Libye, en Tunisie, en Israël et dans la bande de Gaza.

Le Quai d’Orsay a réagi dans un communiqué diffusé dimanche soir, qui se concentre sur les appels au boycott et à manifester. Le texte demande aux gouvernements des pays concernés de faire « cesser immédiatement » ces initiatives « sans objet », « instrumentalisées par une minorité radicale », et qui « dénaturent les positions défendues par la France ».

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27 octobre 2020

Marisa Papen

marisa again

marisa courant

marisa peace 3

marisa382

26 octobre 2020

9th Nude Workshop from Gene Oryx on Vimeo.

26 octobre 2020

Adieu les cons : le duo de choc Efira et Dupontel

dupontel84

Suze Trappet apprend qu’elle est condamnée par la médecine à très brève échéance. Elle se lance à la recherche de l’enfant qu’elle a dû abandonner 28 ans plus tôt, à l’âge de quinze ans. Elle rencontre JB, cadre au bord du suicide depuis qu’on lui a refusé une promotion méritée. Leur quête devra s’affranchir des aléas administratifs…

Albert Dupontel s’autorise des ascenseurs émotionnels avec ses deux personnages piégés par les circonstances : l’une veut vivre mais ne peut pas, l’autre pourrait vivre mais ne veut pas. Son énergie devant et derrière la caméra impulse cette tragédie colorée. Par son jeu naturaliste, Virginie Efira l’ancre dans une certaine réalité, détournée par une artificialité d’apparence. La troupe de seconds rôles absurdes (en premier lieu Nicolas Marié magistral en archiviste aveugle) accentue le côté kafkaïen du scénario, mais aussi son humour et sa poésie. Sur un rythme intense parfois frustrant, de nombreux thèmes actuels sont abordés, ce qui permet une critique acerbe de notre société timorée et égocentrique. Le titre est à la fois politique et mélodramatique, comme le prouve la conclusion forte qui rattrape les quelques moments creux.

P.L.D.

Comédie dramatique de et avec Albert Dupontel, et avec Virginie Efira, Nicolas Marié et Jackie Berroyer.

26 octobre 2020

MAMAC de Nice

mamac nice

26 octobre 2020

Ne pas oublier bébé...

bébé ne pas oublier

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