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Jours tranquilles à Paris

6 juillet 2020

Brigitte Bardot

brigitte bardot

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5 juillet 2020

Libération

libé

5 juillet 2020

Extrait d'un shooting - photo : Jacques Snap

shooting nu censuré

5 juillet 2020

Le mythique cinéma La Pagode va renaître d’ici peu, entièrement restauré

pagode

À l’angle de la rue de Babylone et de la rue Monsieur, au cœur du 7e arrondissement, ce temple aux airs japonais est bien connu des Parisiens : le cinéma La Pagode, fermé depuis bientôt 5 ans, a été racheté par un cinéphile américain et devrait rouvrir ses portes d’ici 2022.

Une adresse mythique

Construit en 1896 par l’architecte Alexandre Marcel, le Cinéma La Pagode est l’un des lieux les plus insolites de Paris : sa façade, ses toitures et sa grande salle sont classés aux monuments historiques, de même que son sublime jardin japonais entourant la demeure.

Tout commence en 1896 quand le directeur du Bon Marché, François-Émile Morin, fait construire l’édifice pour son épouse. À une époque où le japonisme se développe, il y organise de sublimes réceptions, plus impressionnantes les unes que les autres, dont une soirée durant laquelle le couple se déguise en empereur et impératrice de Chine – rien que ça – ou une soirée organisée au rythme de l’orchestre de l’Opéra de Paris. Bien que le couple ait divorcé, le lieu reste une salle de fête somptueuses jusqu’en 1927.

L’ambassade de Chine hésite alors à racheter le bâtiment, mais se résigne en raison de la présence de peintures murales illustrant la guerre sino-japonaise de 1894-1895… remportée par les Japonais ! En 1931, c’est en cinéma que se transforme la Pagode ; fermé pendant la Guerre, il rouvre ses portes en 1944 et devient l’un des centres névralgiques de la cinéphilie à Paris. Entièrement repensée dans les années 1970, La Pagode se voit alors dotée de deux salles, dont l’une au sous-sol, dédiées au cinéma d’Art et d’Essai et d’un salon de thé. En novembre 2015, La Pagode baisse finalement son rideau, en raison de la vétusté des lieux. À sa fermeture, on ignore si une réouverture est envisageable pour ce lieu alors âgé de 119 ans.

Un nouveau souffle

On le sait désormais : racheté en 2017 par le cinéphile américain Charles S. Cohen, le cinéma devrait rallumer ses écrans d’ici l’automne 2022 ! Promoteur immobilier, mais surtout passionné de cinéma français, Charles S. Cohen a crée, en 2008, la société Cohen Media Group afin de produire et distribuer des films indépendants et des films d’arts et d’essai aux États-Unis. Avec le rachat de La Pagode, il compte entreprendre d’immenses travaux de rénovation pour redonner vie à cet endroit mythique. Quelques informations sur les travaux nous sont parvenues : l’entrée actuelle devrait être remplacée par un portail vitré permettant de voir la façade classée et ce seront 4 salles au lieu de deux qu’offrira La Pagode.

Moins bonne nouvelle cependant, le jardin de La Pagode a fait l’objet de vives polémiques il y a quelques semaines, au moment du déconfinement, et pour cause : le 11 mai dernier, plusieurs arbres qui faisaient la renommée du parc ont été abattus, parmi eux, un hêtre pleureur, un gingko biloba et un marronnier, trois arbres légendaires de l’endroit. Un riverain qualifiait alors cet acte de « massacre d’un des derniers lieux de poésie de Paris ». On espère donc que le lieu ne sera pas trop défiguré à sa réouverture…

La Pagode – 57 bis, rue de Babylone 75007

Métro : Saint-François-Xavier (ligne 13)

5 juillet 2020

Vu sur internet - j'aime bien

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5 juillet 2020

Espagne - Covid-19 : la Catalogne ordonne le reconfinement de plus de 200 000 personnes

catalogne

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Une recrudescence soudaine du nombre de cas de contaminations par le coronavirus dans la région catalane de Lérida a contraint les autorités à ordonner samedi le reconfinement, pour une durée d’au moins quinze jours, de plus de 200 000 personnes.

La Catalogne a dû faire “marche arrière”, se désole Cadena SER. Après quelques jours de valse-hésitation – fermera, fermera pas ? – le président de la communauté autonome, Quim Torra, a finalement tranché et renvoyé au confinement les habitants de la région de Lérida, à 150 km à l’ouest de Barcelone.

“Notre priorité et la vie et la santé des personnes, et nous prendrons toutes les décisions et mesures nécessaires”, a-t-il déclaré, selon la radio espagnole.

Deux semaines après avoir goûté à un progressif retour à la normale – dans un pays où le Covid-19 a fait officiellement plus de 28 000 morts – les 210 000 habitants de Lérida et ses alentours ne peuvent plus quitter la région, et personne ne peut y entrer, sauf pour une raison professionnelle ou exceptionnelle. Les réunions de plus de dix personnes sont à nouveau interdites.

“Des neuf clusters de coronavirus actuellement actifs en Catalogne, sept se trouvent à Lérida”, précise El Periódico. Une incidence du virus “très supérieure” au reste de la Catalogne, selon sa conseillère à la Santé. Alba Vergés.

Nouveaux clusters

Et parmi ces sept clusters, “au moins quatre ont été détectés dans exploitations de culture de fruits”, observe El País. “La crise à Lérida n’est pas seulement sanitaire, elle a aussi une forte composante sociale”, déclare Mme Vergés, “faisant implicitement référence au lien entre l’augmentation des contaminations et la présence de saisonniers pour le ramassage des fruits”, selon le quotidien.

El Mundo rapporte que le maire de Lérida “a reconnu samedi qu’il y avait encore des saisonniers qui dormaient dehors, malgré l’hébergement de 246 d’entre eux dans des foyers”. Le syndicat UGT a dénoncé “l’inefficacité” des autorités catalanes dans ce domaine : “Tout le monde a le droit de venir travailler à Lérida, mais l’administration doit prendre les mesures adéquates pour veiller à la santé et la sécurité de ces personnes”.

La région de Lérida est “le deuxième territoire espagnol à devoir faire marche arrière depuis le déconfinement”, après la région voisine de Huesca, dans l’Aragon, partiellement reconfinée fin juin, rappelle la RTVE.

De façon générale, l’apparition de nouveaux foyers de contamination “est l’une des grandes préoccupations en Espagne”, depuis le déconfinement et “l’entrée dans la ‘nouvelle normalité’”, relève La Vanguardia.

Il y a actuellement “69 clusters, dont 44 toujours actifs” dans le pays, détaille le quotidien catalan. “Les plus préoccupants sont ceux détectés en Catalogne et dans l’Aragon”, mais toutes les communautés autonomes du pays – à l’exception des Asturies et de La Rioja, et des enclaves nord-africaines de Ceuta et Melilla – affichent aujourd’hui de nouveaux clusters.

Madrid, l’un des deux épicentres de l’épidémie dans le pays, avec Barcelone, avait signalé vendredi l’apparition d’un foyer de contamination de cinq personnes dans une entreprise – le premier dans la ville depuis le déconfinement, hors maisons de retraite. Il serait “sous contrôle”, selon le quotidien ABC, citant les autorités sanitaires. Ces dernières appellent néanmoins à la “vigilance”.

5 juillet 2020

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5 juillet 2020

Analyse - « Macron acte, en partie, l’effacement symbolique de la fonction de premier ministre »

Par Solenn de Royer

En nommant Jean Castex, un haut fonctionnaire inconnu du grand public et sans existence politique, le président réduit le chef du gouvernement au rang de simple « collaborateur ».

Une fois n’est pas coutume. Emmanuel Macron, qui a consulté la semaine dernière ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, s’est inspiré des deux. Au premier, il a « emprunté » son ex-collaborateur, Jean Castex, qui fut secrétaire général adjoint de l’Elysée entre 2011 et 2012, et l’a nommé à Matignon, en remplacement d’Edouard Philippe. Du second, qui plaidait dans un livre (Répondre à la crise démocratique, Fayard, 2019) pour la mise en place d’un véritable régime présidentiel, avec la suppression de la fonction de premier ministre, il a repris, au moins dans l’esprit, les préconisations institutionnelles.

Car c’est un peu de cela qu’il s’agit avec le remaniement, intervenu vendredi 3 juillet : en nommant un haut fonctionnaire totalement inconnu du grand public et sans existence politique, même si c’est un fin connaisseur de l’Etat et qu’il a une expérience d’élu local, Emmanuel Macron acte, du moins en partie, l’effacement symbolique de la fonction de premier ministre, réduit au rang de chef d’état-major, voire de simple « collaborateur », pour reprendre le mot qu’avait eu Nicolas Sarkozy pour désigner François Fillon.

« Sans préjuger des qualités du nouveau premier ministre, on peut se demander si l’on ne vient pas de supprimer de fait cette fonction, a ainsi tweeté l’ancien ministre de François Hollande, Thierry Mandon. L’article 20 de la Constitution (« le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation ») devient un article vain. »

A sa nomination, il y a trois ans, Edouard Philippe était certes peu connu des Français mais pour le président élu, issu de la gauche, le maire (LR) du Havre apparaissait comme une belle prise de guerre à droite. M. Philippe permettait en outre à M. Macron de mettre en scène sa promesse du « en même temps », une politique « et de droite et de gauche ».

L’ancien collaborateur d’Alain Juppé montait surtout à bord avec de précieuses troupes LR, contribuant ensuite à structurer l’un des pôles de la majorité. Rien de tel avec Jean Castex, même si cet ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy et de Xavier Bertrand vient, lui aussi, des rangs de LR.

« OPA » de l’Elysée sur Matignon

Téléguidée par l’Elysée, qui avait échoué à imposer ce choix à Edouard Philippe en 2017, la nomination d’un très proche d’Emmanuel Macron, Nicolas Revel, comme directeur du cabinet de Jean Castex, renforce encore cette impression d’« OPA » de l’Elysée sur Matignon. « Macron vient de se nommer à Matignon », sourit un ancien conseiller élyséen, qui a fréquenté l’« inséparable » binôme Macron-Revel, quand les deux hommes étaient secrétaires généraux adjoints de la présidence, pendant le quinquennat de François Hollande.

Pour le sondeur et politologue Jérôme Fourquet, la nomination d’un « techno sans surface politique » contribue à la « dépolitisation de Matignon ». « Macron ne veut pas d’un premier ministre qui lui fasse de l’ombre, poursuit-il. Il fait de Matignon un rouage fonctionnel qu’il espère le plus performant possible, afin qu’entre la volonté présidentielle et l’application de celle-ci sur le terrain, le délai soit le plus court possible. Il jugeait que dans certains dossiers, Edouard Philippe avait le pied sur le frein ».

Une dépolitisation logique aux yeux de l’ancien conseiller élyséen Julien Vaulpré, devenu directeur général du cabinet de conseil Taddeo. « Avec l’atomisation du monde politique, le choix du premier ministre ne résulte plus d’un rapport de force politique, comme avant, mais d’un climat d’opinion, d’un état d’esprit du pays », souligne-t-il.

Certes, plusieurs nominations à Matignon de techniciens, comme le diplomate Maurice Couve de Murville, l’administrateur colonial Pierre Messmer ou le professeur d’économie Raymond Barre, ont émaillé l’histoire de la Ve République. « Messmer succède à Chaban-Delmas qui commençait à faire de l’ombre à Pompidou, rappelle le spécialiste de l’opinion, Jérôme Sainte-Marie. Même chose pour Raymond Barre, un pur technicien, qui prend la suite de l’ambitieux Jacques Chirac auprès de Giscard. » Mais « Couve », Messmer ou Barre avaient été longuement ministres avant d’accéder à Matignon, ce qui n’est pas le cas de Castex, missionné par le gouvernement quelques semaines seulement, début avril, pour organiser le déconfinement.

Par ailleurs, l’instauration du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont encore renforcé l’affaiblissement du premier ministre, chargé d’animer une majorité parlementaire élue dans le sillage du président et grâce à lui. « Avec la nomination de Castex, Macron ne fait qu’acter une disparition du premier ministre découlant de la logique institutionnelle, analyse la chercheuse associée à la Fondation Jean-Jaurès Chloé Morin. L’opinion a compris que tout était entre les mains du président. La majorité parlementaire lui est soumise, il n’y a plus de cohabitation, et le premier ministre n’est plus qu’un exécutant. »

« Hyperrégime présidentiel »

Bien souvent, désormais, plus populaire que le président, le premier ministre ne protège plus ce dernier. Il ne peut plus être un fusible. En nommant à Matignon un grand commis de l’Etat, apprécié dans les cercles du pouvoir mais totalement inconnu des Français, Macron pousse cette logique à l’extrême.

Mais c’est un pari politiquement périlleux. Alors que se profile une crise économique et sociale majeure, le chef de l’Etat, déjà impopulaire, prend le risque de concentrer encore davantage les critiques et les tirs contre lui. « Il surexpose encore davantage la fonction suprême, conçue comme étant garante de l’équilibre, du rassemblement et de l’apaisement », observe l’ancien député socialiste Gilles Savary.

Consacrer symboliquement l’effacement du premier ministre sans pour autant changer les institutions – en renforçant, par exemple, le rôle et les pouvoirs du Parlement, ou en instaurant une procédure d’empêchement à l’américaine – risque en outre de faire glisser encore un peu la Ve République vers un « hyperrégime présidentiel, sans contrepoids », poursuit-il, en contradiction avec les promesses d’introduire plus de démocratie participative. Ce qui pourrait frustrer l’opinion, tout en contribuant à resserrer, encore un peu plus, l’étau autour du président.

5 juillet 2020

Bretagne

bretagne été

5 juillet 2020

Covid-19 : les signaux d’alerte de poussée de la pandémie dans le monde

Par Elisabeth Pineau

L’Organisation mondiale de la santé met en garde : l’épidémie de Covid-19 est « loin d’être finie » et « s’accélère » même

La statistique, dévoilée mercredi 1er juillet par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), résume à elle seule la dynamique actuelle de la pandémie de Covid-19 : « 60 % de tous les cas recensés jusqu’à présent ont été signalés au cours du mois dernier », a indiqué son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Cette semaine, deux seuils symboliques ont été franchis : au 3 juillet, plus de dix millions de cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été détectés dans 188 pays, faisant plus de 500 000 morts – un bilan qui a doublé en deux mois. Si plus de 5,5 millions de personnes ont guéri de la maladie, qui peut prendre des formes longues et occasionner des convalescences tardives, l’épidémie est donc « loin d’être finie » et « s’accélère » même, a mis en garde, lundi 29 juin, l’OMS.

A commencer par les Etats-Unis, où le nombre de nouveaux cas a connu une flambée spectaculaire ces derniers jours, obligeant certains Etats à réintroduire des restrictions d’urgence. Le 3 juillet, un niveau record a été atteint avec plus de 57 000 nouvelles contaminations en vingt-quatre heures, selon le comptage de l’université Johns-Hopkins. Ce chiffre pourrait bondir à 100 000 si « on ne renverse pas la tendance », a alerté Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses. Quatre Etats américains – Californie, Arizona, Texas et Floride – représentent aujourd’hui la moitié des nouveaux cas. « Sans unité nationale et solidarité mondiale (…), le pire est à venir, ajoutait le directeur général de l’OMS le 29 juin. Nous avions averti que ce virus allait surprendre même les pays développés, et ça a été le cas. »

La situation sanitaire est également préoccupante en Amérique latine et dans les Caraïbes, actuel épicentre de l’épidémie, où le nombre de cas d’infection (2,7 millions), dont la moitié au Brésil, dépasse désormais celui de l’Europe. L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu que le bilan dans la région, dont la partie australe vient d’entrer en hiver, pourrait dépasser 400 000 morts d’ici octobre, en l’absence de mesures sanitaires renforcées. « C’est une tendance inquiétante, car si la saisonnalité du virus se vérifiait, les conditions optimales de propagation sont plutôt devant eux », souligne le professeur François Dabis, épidémiologiste et directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales.

« Les Etats-Unis sont presque entièrement concernés »

Le fait que le SARS-CoV-2 se soit plutôt concentré sur l’hémisphère Nord cet hiver, et qu’il se propage plus largement dans des pays de l’hémisphère Sud au cours de leur propre saison hivernale « laisse penser qu’il aurait des points communs avec les virus respiratoires grippaux, par exemple, avance Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institute of Global Health (Institut de santé mondiale) à l’université de Genève (Suisse). Il a d’abord agi géographiquement de façon hétérogène, sous forme de foyers de contamination [« clusters »]. Aujourd’hui, on tend petit à petit vers une homogénéisation de la diffusion du virus, comme s’il ensemençait l’ensemble du territoire. Les Etats-Unis sont presque entièrement concernés à ce jour. »

Afin de déterminer son origine et mieux cerner ses caractéristiques, l’OMS a annoncé qu’elle allait envoyer « la semaine prochaine » une équipe en Chine, où ce nouveau coronavirus est apparu en décembre 2019. Le pays croyait l’épidémie derrière lui, mais le virus a refait son apparition mi-juin à Pékin, au point que les autorités ont placé en confinement plusieurs milliers de personnes. De leur côté, les autorités sud-coréennes, qui étaient parvenues à maîtriser la première vague au moyen d’une stratégie massive de tests et de traçage des contacts des personnes infectées, ont fait savoir fin juin qu’elles luttaient depuis la mi-mai contre « une deuxième vague », avec entre 35 et 50 nouveaux cas répertoriés chaque jour, essentiellement à Séoul et ses environs. La plupart des cas enregistrés ces dernières semaines ont cependant été importés. Des mesures de distanciation sociale ont été réimposées à la fin mai, après l’apparition de foyers, et la situation semble aujourd’hui sous contrôle.

En revanche, en Asie du Sud – où vit près d’un quart de la population mondiale –, la propagation du virus continue de s’étendre dans des proportions alarmantes. L’Inde est le 4e pays le plus touché au monde, avec 625 000 cas confirmés et plus de 18 000 morts. L’épidémie fait également rage au Pakistan (221 000 cas) et au Bangladesh (156 000), au moment où les gouvernements lèvent les mesures de confinement pour tenter de faire repartir des économies à genoux.

En Europe, le nombre de nouvelles contaminations recensées quotidiennement se stabilise depuis plus d’un mois à moins de 20 000 nouveaux cas déclarés chaque jour, mais l’OMS s’inquiétait, le 25 juin, qu’une dizaine de pays européens enregistrent pour la première fois depuis des mois une augmentation du nombre de cas de contamination hebdomadaires. Devant l’émergence de foyers infectieux, l’Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni ont déjà pris des mesures de reconfinement partiel de leur population. La question d’une deuxième vague tant redoutée est-elle à l’ordre du jour, alors que le déconfinement s’y poursuit et que l’Union européenne vient de rouvrir ses frontières à quinze pays ?

« La Suède semble ne pas contrôler son processus épidémique »

« Des deuxièmes vagues, on en voit aujourd’hui notamment en Israël, en Algérie, à Djibouti ou en Arabie saoudite, mais dans l’ouest de l’Europe, il n’y a à ce jour aucun signe de rebond ou de deuxième vague, à part peut-être en Suède, qui semble ne pas contrôler son processus épidémique », estime Antoine Flahault. Pas tant, selon lui, parce qu’elle n’a pas confiné de façon stricte, car les Suédois se sont dans les faits largement « autoconfinés », mais parce que le pays a tardé à tester massivement sa population. « On peut peut-être avoir un répit estival si on arrive à repousser les assauts des clusters, poursuit-il. En revanche, la probabilité qu’il y ait une nouvelle vague à l’automne ou à l’hiver en Europe est très grande. » D’autant que les « études séro-épidémiologiques disponibles montrent que l’immunité collective est encore basse », rappelle le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.

Deux pays sont particulièrement scrutés actuellement par les experts européens : l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dont les frontières restent à ce jour fermées aux visiteurs étrangers. Si le gouvernement néo-zélandais a réussi à maîtriser l’épidémie dans sa première phase, l’île-continent – où 8 000 cas ont été recensés et 104 seulement ont été mortels – connaît en revanche une résurgence de cas ces dernières semaines. La crainte d’un rebond a poussé les autorités de l’Etat de Victoria à reconfiner le 1er juillet plus de 300 000 habitants de la banlieue nord de Melbourne et ce, pendant un mois. « Si les autorités australiennes prennent cette décision, c’est qu’elles s’attendent à une évolution importante même si personne ne peut prédire l’intensité de ce qui va se produire dans l’hémisphère Sud, commente François Dabis. Plus il y aura une vague importante, plus on pourra être inquiet et prévoir une deuxième vague à l’automne en Europe. »

Dans un passé pas si lointain, plusieurs pandémies ont montré que la première vague n’était pas forcément la plus redoutable. Tant pour l’épidémie de la grippe espagnole de 1918 que la « grippe de Hongkong », en 1968-1970, « elle avait été annonciatrice, et, pour l’Europe, avait représenté 15 % à 20 % du bilan en termes de morbidité et de mortalité », précise Antoine Flahault, notamment parce que le taux d’immunité acquis par la population à l’issue de la première vague était très modeste.

« Un peu comme le “Boléro” de Ravel »

« Cette pandémie, c’est un peu comme le Boléro de Ravel, les pays entrent les uns après les autres : il y a eu d’abord la Chine, puis la Corée, l’Iran, l’Italie, le reste de l’Europe, ensuite les Etats-Unis, le Mexique et l’Amérique latine… Je ne serais pas étonné, à terme, de voir l’Afrique concernée de la même façon », analyse-t-il.

Le nouveau coronavirus s’est jusqu’ici propagé moins rapidement en Afrique que dans d’autres continents, même si les experts estiment que le pic de contamination n’est pas encore atteint. Le 2 juillet, les caps des 400 000 malades et 10 000 morts y ont été franchis, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Afrique). Ce bilan est considérablement alourdi par une poignée de pays, dont l’Afrique du Sud, qui cumule, à elle seule, le tiers des contaminations du continent et le quart de ses décès. « Même si ce ne sont pas des facteurs de risque en soi, il y a une collision très inquiétante avec l’infection à VIH et avec la tuberculose. Les systèmes de santé sont déjà sous forte tension du fait de ces pathologies, qui consomment énormément de leurs ressources », relève François Dabis.

De nombreux pays placent leur espoir sur la dexaméthasone, un puissant stéroïde qui réduirait significativement la mortalité chez les malades gravement atteints par le Covid-19. En attendant de trouver un vaccin, « le prochain défi, relevait le directeur général de l’OMS fin juin, consiste à augmenter la production [de ce traitement] et à [le] distribuer rapidement et équitablement dans le monde entier ».

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