Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

5 juillet 2020

Viki Fehner

viki 63

viki f 28

viki f25

viki f59

viki f87

Publicité
5 juillet 2020

Vu d’Espagne - Paris, musée d’art urbain à ciel ouvert

paris musée art urbain à ciel ouvert

EL MUNDO (MADRID)

Flâner dans les rues de la capitale française, c’est profiter d’expositions, d’œuvres temporaires et de projets artistiques de grande ampleur. Le tout sans file d’attente ni ticket d’entrée, s’enthousiasme le quotidien espagnol El Mundo.

Avec le déconfinement, Paris renoue peu à peu avec sa vie culturelle, mise en sommeil par le nouveau coronavirus. Dans l’attente de la réouverture des grands musées, en juin et juillet, et de l’arrivée des touristes, les Parisiens découvrent ou redécouvrent l’art urbain. Les rues de Paris hébergent en effet un énorme musée à ciel ouvert de street art et de graffitis. Considéré par les uns comme du vandalisme, comme de l’art par les autres, l’art urbain est partout. Grâce à lui, Paris change de peau constamment. Une explosion de couleurs dans une ville souvent grise et pluvieuse.

“Paris regorge d’œuvres d’art urbain, et sa banlieue proche aussi : Vitry, Saint-Denis, Montreuil…”, explique Stéphanie Lombard, auteur du Guide du street art à Paris, dont l’édition 2020-2021 vient de paraître en France, aux éditions Alternatives. “C’est une ville qui peut être explorée à travers le street art, qu’on trouve dans différents quartiers et sous différents formats.” Pour contempler de l’art urbain à Paris, pas besoin de payer une entrée ou de faire la queue. Il suffit de se promener dans les rues et de garder les yeux bien ouverts. On peut découvrir le street art seul, ou au cours d’une visite organisée, en compagnie d’un guide spécialisé.

Les inconnus cohabitent avec les stars

Cette exploration permet de sortir des sentiers battus du tourisme et de parcourir d’autres quartiers moins connus, tout en respectant la distanciation physique de rigueur. Du cœur de Paris jusqu’à Montmartre, le quartier bohème des peintres, en passant par les quartiers d’Oberkampf, de Belleville et de Ménilmontant, ou encore le long du canal de l’Ourcq, le street art est partout. On peut visiter la rue Dénoyez, investie par les graffeurs, un lieu qui résiste à la spéculation immobilière. Ou bien découvrir le street art féministe du quartier de la Butte-aux-Cailles, ou encore photographier les fresques monumentales du Boulevard Paris 13 [un parcours de street art proposé dans le XIIIe arrondissement de la capitale], un passage obligé pour les amateurs d’art urbain.

À Paris, des graffeurs inconnus cohabitent avec les artistes locaux et les grandes stars internationales, comme Banksy ou Shepard Fairey, plus connu dans le street art sous le nom d’Obey et auteur de l’affiche emblématique Hope, destinée à la première campagne électorale de Barack Obama. Parmi les meilleurs artistes urbains de la capitale, on citera Speedy Graphito, Blek le rat, Seth, la célèbre Miss.Tic, Jérôme Mesnager et l’omniprésent Invader, connu pour ses Space Invaders en mosaïque (1 442 œuvres dans la capitale).

“Animer le quartier”

Chuuuttt !!!, l’autoportrait géant de Jef Aérosol, invite au silence depuis un mur situé sur la place Igor-Stravinsky, à proximité du Centre Pompidou. Il est flanqué d’une fresque d’Obey, The Future is Unwritten (“L’Avenir n’est pas écrit”) et d’une mosaïque géante d’Invader, en face de la fontaine des Automates, œuvre multicolore des sculpteurs Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle.

L’artiste Ender a eu l’honneur de “déconfiner” le mur d’Oberkampf, géré par l’association Le M.U.R [Modulable, urbain et réactif]. Cette association organise 24 performances annuelles, légalement, sur un mur situé dans le quartier populaire d’Oberkampf. On peut ainsi voir en direct les artistes français et internationaux réaliser leurs œuvres.

Nous avons pour objectif d’animer le quartier, de rendre l’art accessible au plus grand nombre et de permettre aux artistes de vivre de leur travail”, explique Gilles Maddalena, de cette association parisienne.

L’institutionnel et le spontané se complètent

Le projet Boulevard Paris 13, fruit de la collaboration de la galerie Itinerrance et de la mairie du XIIIe arrondissement, est un véritable musée en plein air. Une trentaine d’artistes urbains, notamment Invader, le Britannique D*Face, Seth, Conor Harrington, Hush et DALeast, ont réalisé des fresques gigantesques sur des façades quelconques de logements sociaux. Parmi leurs œuvres, citons un chat peint par C215, la fresque Liberté, Égalité, Fraternité d’Obey en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 en France, et Love Won’t Tear us Apart (“L’amour ne nous démolira pas”), la fresque de D*Face où l’on voit s’enlacer une femme blonde et un homme défiguré, symbole des amours passées mais qu’on garde dans sa mémoire.

Depuis dix ans, l’art urbain a mûri, il s’est institutionnalisé. S’est-il trahi ? A-t-il cessé d’être spontané ? “Les deux aspects [art institutionnel et art spontané] coexistent, et de mon point de vue c’est positif, note Stéphanie Lombard. Par exemple, on peut admirer de nombreux artistes de renom sur les immeubles du XIIIe, mais aussi des œuvres qui sont apparues spontanément à Paris.” “Quand un artiste a quelque chose à exprimer et que son travail nous plaît, nous avons plaisir à voir ses œuvres en galerie, sur un mur autorisé, et également en nous promenant dans la ville”, conclut Gilles Maddalena.

Beatriz Juez

Source

El Mundo

MADRID http://www.elmundo.es

5 juillet 2020

Laetitia Casta pour GUESS

casta guess

5 juillet 2020

Christo et Jeanne-Claude, la matrice des années parisiennes, au Centre Pompidou

Par Emmanuelle Jardonnet

L’exposition « Christo et Jeanne-Claude, Paris ! » rend hommage au duo new-yorkais dans la ville qui les a vus éclore artistiquement, au tournant des années 1960.

Samedi 14 mars, à quatre jours de l’ouverture de l’exposition, l’accrochage était prêt. Christo, trop affaibli pour faire le déplacement jusqu’à Paris, avait rendez-vous avec la presse par visioconférence depuis son domicile new-yorkais, la veille du vernissage.

Mais le Centre Pompidou avait dû fermer jusqu’à nouvel ordre. L’onde mondiale du Covid-19 est passée par là. Puis l’artiste est mort dimanche 31 mai, à quelques jours de son 85e anniversaire. L’exposition « Christo et Jeanne-Claude, Paris ! » ouvre finalement mercredi 1er juillet, orpheline.

L’artiste ne voulait pas une rétrospective, mais plutôt une découverte de la matrice créative de ses débuts. Il a 22 ans quand il arrive, seul et apatride, à Paris, en 1958. Etudiant à l’Académie des beaux-arts de Sofia, en Bulgarie, il a réussi à fuir le bloc communiste depuis Prague par l’Autriche, puis la Suisse jusqu’à Paris, capitale des arts qu’il rêvait d’atteindre. Sa ville d’adoption sera finalement New York, où il s’est installé dès 1964. Les sept années parisiennes auront été un sas créatif déterminant dans l’évolution de sa pratique.

Il gagne d’abord sa vie en peignant des portraits signés « Javacheff », son nom de famille. C’est grâce à ce travail alimentaire qu’il rencontrera Jeanne-Claude : quelques mois après son arrivée, la mère de celle-ci, mariée au général Jacques de Guillebon, l’invite au domicile familial pour lui passer commande.

Il montrera son véritable œuvre en construction à celle qui deviendra sa « jumelle » (ils sont nés le même jour, le 13 juin 1935) pendant plus de cinquante ans (elle est morte en 2009) à la lumière minutée des chambres de bonne dans lesquelles il vit et travaille : des murs remplis d’objets empaquetés. Ce que, déjà, il signe de son nom d’artiste, son simple prénom. Christo deviendra « Christo et Jeanne-Claude », dès lors que leurs collaborations (lui à la création, elle à l’orchestration des projets) viendront s’implanter dans l’espace public, à l’échelle des villes ou des paysages.

Effets de matières

C’est le cas dès juin 1962 à Paris, rue Visconti. Pour la première fois, en réaction à la construction du mur de Berlin qui le révolte, Christo troque les boîtes de métal qu’il empaquette façon inventaire pour des barils de pétrole usagés, modules qu’il empile jusqu’à barrer la rue étroite, une nuit, sans autorisation. Un « rideau de fer » qui sera sa première intervention monumentale, réalisée avec la complicité de Jeanne-Claude, l’année même de sa première exposition personnelle dans une galerie.

AU TOURNANT DES ANNÉES 1960, CHRISTO EMPAQUETTE TOUT : LANDAUS, POUSSETTES, CHARIOTS DE SUPERMARCHÉ, PANNEAUX DE SIGNALISATION…

A Paris, il s’imprègne des tendances artistiques de l’époque. Il s’affranchit de la surface des tableaux comme du motif pour explorer les effets de matières. L’exposition montre une série inconnue de toiles, Cratères en trois dimensions (1960) – la plus grande est l’un des dons récents de l’artiste au musée –, paysages lunaires qui font écho au travail de Dubuffet.

Surtout, le vocabulaire du paquet, dont les prémisses semblent dater du passage genevois de l’artiste sur le chemin de l’exil, se développe à Paris. Au début, Christo travaille d’ailleurs sur la surface de ces secondes peaux de papier ou de tissu opaque qu’il donne aux objets, avec un aspect froissé, sali, presque momifié. Des Surfaces d’empaquetage, qu’il met aussi à plat, en les tendant comme des peaux de bête par des cordelettes.

Variant matières et attaches, laissant peu à peu le tissu brut, brillant ou mat, rugueux ou soyeux, il saisit les contours d’objets du quotidien qu’il dérobe au regard pour donner à voir leurs lignes de force. Au tournant des années 1960, Christo empaquette tout : landaus, poussettes, chariots de supermarché, panneaux de signalisation… Il utilise des films plastiques transparents à la rigidité sculpturale pour emballer des portraits signés Javacheff (ceux de Brigitte Bardot ou de Jeanne-Claude), mais aussi des corps : de femmes réelles ou de statues dans l’espace public.

Installations « temporaires »

Toujours en dialogue avec l’art de son temps, Christo reste irréductiblement à part, quitte à déconcerter. Proche des nouveaux réalistes, mouvement fondé par le critique d’art Pierre Restany en 1960, il conteste l’approche théorique de ce dernier, qui les relie au dadaïsme. Désaccord qu’il exprime à travers un pied de nez : un cheval à roulettes d’enfants, Néo-Dada emballé (1963), de Raymond Hains, dont il a réalisé la maquette.

Malgré son utilisation d’objets existants, il ne s’est jamais non plus inscrit dans la lignée des ready-made de Marcel Duchamp. Sa terminologie lui est propre : il parle d’empaquetages et non pas d’emballages. Le paquet renvoie en effet à l’idée de voyage, de balluchon, presque, pour lui qui a connu l’exil et le départ improvisé, sans argent ni bagages, quand l’emballage renvoie plus à la société de consommation, sur laquelle il ne fait pas de commentaire à travers son travail.

SOPHIE DUPLAIX, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION : « L’ÉPHÉMÈRE EST ASSOCIÉ À L’ART CONTEMPORAIN, OR CHRISTO NE VOULAIT PAS ÊTRE ASSOCIÉ AU LAND ART »

Terminologie toujours, ses installations dans l’espace public sont « temporaires » plutôt qu’éphémères : « L’éphémère est associé à l’art contemporain, or Christo ne voulait pas être associé au land art, résume Sophie Duplaix, la commissaire de l’exposition. Ses œuvres ne s’inscrivent pas dans la durée, c’est un processus autre, en deux phases : une première phase longue, pour porter un projet, où il s’agit de s’inscrire dans la réalité de la vie, de négocier, de prendre des coups aussi ; puis un temps concentré, celui du don fait au public au nom de la joie et de la beauté. »

Une salle présente un autre type de projets lancé à Paris avant le départ définitif du couple pour New York : des devantures de magasins à l’échelle 1 ou en modèle réduit, aux vitrines occultées par du tissu ou du papier, éclairées de l’intérieur (l’une d’entre elles, autre don récent de l’artiste, se trouve dans les collections permanentes du musée). Il poursuivra ce travail autour de l’empêchement du regard par des Store Fronts aux Etats-Unis, plus minimalistes, en écho aux recherches des artistes américains de l’époque.

« En perpétuel mouvement »

L’exposition se consacre dans un deuxième temps à son projet parisien le plus spectaculaire : l’empaquetage du Pont-Neuf, en 1985. Il s’agit là d’une « exposition-dossier », modèle pédagogique que le couple a élaboré pour chacun de ses projets majeurs afin d’en préserver la mémoire. Elle retrace les dix années de son histoire complexe, des prémices à sa réalisation. Soit un ensemble de plus de 300 pièces, dessins et collages originaux, documents d’archives, études et éléments d’ingénierie jusqu’à l’immense maquette qui présenta le projet aux Parisiens à travers les vitrines de la Samaritaine.

Des aspects les plus techniques à la magie sensuelle du moment : une parenthèse immersive de deux semaines en accès libre, captée par les photos de Wolfgang Volz. On retrouve une partie des cordages et du délicat tissu beige doré utilisé, qui rappelait la couleur de la pierre du pont et s’illuminait au soleil.

Cet ensemble commence par la projection de Christo in Paris (1990), très savoureux documentaire des frères Albert et David Maysles qui permet de s’immerger dans la « méthode » Christo et Jeanne-Claude pour défendre un projet qu’ils savent aussi « séduisant » que « provocant », et retrace la folle campagne d’influence pour réussir à convaincre, et surtout rassurer, le maire de Paris de l’époque, Jacques Chirac, peu emballé…

« Tous nos projets temporaires ont un caractère nomade, transitoire, ils sont en perpétuel mouvement, disait Christo. Ces œuvres ne sont visibles qu’une fois dans une vie, mais restent gravées dans les mémoires. Cet aspect est essentiel dans notre démarche et rappelle un principe résolument humain : rien ne dure éternellement, et c’est là toute la beauté de la vie. »

« Christo et Jeanne-Claude, Paris ! », au Centre Pompidou, Paris 4e. Jusqu’au 19 octobre.

5 juillet 2020

Erdeven: ici on fait le tri des déchets...

dechetsverso

dechetsverso23

Publicité
5 juillet 2020

Christoph Wiesner, nouveau directeur des Rencontres d’Arles

Article de Claire Guillot

Venu de l’art contemporain, l’ancien directeur de Paris Photo succède à Sam Stourdzé alors que l’édition 2020 du festival a été annulée

PHOTOGRAPHIE

C’est à un moment crucial que Christoph Wiesner prend la tête des Rencontres d’Arles : le grand festival de photographie a vu son édition 2020 annulée en raison des incertitudes liées à l’épidémie de Covid-19. La ville elle-même se trouve à un moment de basculement politique, un nouveau maire devant dimanche 28 juin prendre la suite d’Hervé Schiavetti (Parti communiste) resté 19 ans en poste.

L’arrivée de ce nouveau directeur au profil différent va probablement marquer un tournant : venu à l’origine de l’art contemporain, et non du milieu de la photographie, le directeur artistique de la foire Paris Photo est aussi un familier du marché de l’art et du monde des galeries.

Souriant autant que discret et mesuré, cet Allemand de 55 ans qui a grandi en France a été formé à l’Ecole du Louvre, à Paris. Il a commencé sa carrière à la galerie Schipper & Krome de Berlin (devenue Esther Schipper), où il est resté quinze ans, avant de diriger la galerie Yvon Lambert à Paris. En 2015, il a été recruté avec Florence Bourgeois en tant que directeur artistique de Paris Photo, première foire mondiale autour de l’image fixe, qui réunit chaque année au Grand Palais galeries et éditeurs internationaux.

Ensemble, le duo a continué d’ouvrir la foire aux galeries d’art contemporain, plus généralistes, et a développé de nouveaux secteurs, comme un espace pour la vidéo et surtout la section Prismes, réservée aux grands formats et aux séries monumentales.

« Problématiques sociétales »

Joint au téléphone, le directeur qui prendra son poste en septembre a d’ores et déjà annoncé son intérêt pour « des problématiques sociétales qui nous concernent tous », telles que l’écologie et le féminisme. « Dans mes années allemandes, je me suis beaucoup intéressé à des artistes comme Ulrike Rosenbach, Jenny Holzer, Cindy Sherman, explique-t-il. Et je ne vais pas laisser tomber ces centres d’intérêt ! »

Il cite aussi les féministes des années 1970 redécouvertes récemment, et mises en avant par l’historienne autrichienne Gabriele Schor dans une exposition intitulée « A Feminist Avant-Garde » qui a beaucoup tourné – mais pas en France. Un positionnement qui fait écho à ses actions, pendant les deux dernières éditions de Paris Photo, pour favoriser le débat sur la sous-représentation des femmes photographes.

Christoph Wiesner veut aussi ouvrir le festival à des récits artistiques qui relisent et remettent en cause l’objectivité des canons de l’histoire de l’art, dans une perspective post-coloniale. Il se veut ouvert sur la scène afro-européenne et afro-américaine. « Ce sont des thèmes très actuels. Mais c’est la force de la photographie, par rapport à d’autres pratiques artistiques, d’être capable de réagir, dans un temps très court, de façon quasi instantanée, aux questions de son temps. » Le nouveau directeur veut aussi continuer d’ouvrir le festival à l’art contemporain, avec des artistes qui utilisent l’image de façon diverse, et tisser des liens avec les institutions de la région.

Christoph Wiesner n’ignore pas que sa nomination intervient à un moment délicat pour ce festival à la fois florissant et fragile. Les Rencontres, qui ont vu sous l’ère de Sam Stourdzé leur public croître jusqu’à atteindre 145 000 visiteurs, ont dû être annulées, trop d’incertitudes pesant sur le budget d’une manifestation financée à plus de 70 % par la billetterie. Le nouveau directeur devra composer pour 2021 une édition particulière, qui prendra en compte les expositions avortées de l’année précédente. « C’est une période incertaine pour tout le monde, résume Christoph Wiesner. Je vais me laisser un peu de temps pour décanter la programmation qui était prévue, trouver ce qui fait encore sens l’année prochaine et composer une édition en écho. »

Il devra aussi, comme ses prédécesseurs, chercher des lieux pour le festival, qui n’a pas de site permanent – les papeteries Etienne, qui pourraient en tenir lieu à l’avenir, nécessitant d’importants travaux de rénovation.

Il arrive, en revanche, à un moment où les relations sont normalisées avec la Fondation Luma, installée dans le parc des ateliers SNCF, et qui doit ouvrir au public en 2021 la tour construite par Frank Gehry. La directrice et propriétaire du lieu, Maja Hoffmann, s’est engagée récemment à mettre à disposition du festival à l’année une grande partie de l’atelier de mécanique, aux normes muséales. De son côté, Christoph Wiesner pointe son passage à la galerie Esther Schipper, où il a côtoyé des responsables et conseillers de la Fondation Luma, comme les artistes Liam Gillick et Philippe Parreno, et parie sur des « collaborations apaisées ».

4 juillet 2020

Pierre et Gilles

pierre et gilles56

pierre87

pierre91

4 juillet 2020

Vu de l’étranger - Remaniement : en choisissant Jean Castex, Emmanuel Macron “maintient la barre à droite”

edouard vacances

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le nouveau Premier ministre et son prédécesseur Édouard Philippe ont des profils “très similaires”, constate la presse européenne. Un choix fait dans l’optique de la présidentielle 2022, non sans risques.

Avec le départ d’Édouard Philippe de Matignon, vendredi 3 juillet, s’est “ouvert formellement le dernier chapitre de la présidence d’Emmanuel Macron”, écrit Le Soir. Mais en choisissant Jean Castex, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy âgé de 55 ans, pour le remplacer à la tête du gouvernement, le chef de l’État “maintient la barre à droite”.

“On est loin du virage social annoncé par le président”, constate le quotidien belge, qui rappelle qu’il y a quelques mois, “en pleine crise sanitaire”, Emmanuel Macron “avait asséné aux Français ‘J’ai changé’”.

Politico Europe abonde dans le même sens :

Le nouveau Premier ministre et son prédécesseur ont des profils très similaires : ce sont tous deux des politiciens conservateurs de la même génération, peu connus du grand public avant leur nomination. Cela soulèvera sans aucun doute des questions sur les promesses passées de M. Macron de nommer des profils plus diversifiés (disons, une femme).”

Un choix fait avec 2022 en tête, décrypte The Guardian. “Si le présent doit continuer à séduire les électeurs de centre-gauche, Marine Le Pen du Rassemblement national (RN), parti d’extrême-droite, a de grandes chances d’être présente à nouveau au second tour de l’élection présidentielle. On considère donc que Macron doit avant tout recueillir le soutien des électeurs de droite” pour l’emporter, explique le journal britannique.

“Philippe, mais en mieux”

Si le profil de Jean Castex le classe à droite, le gouvernement qu’il formera la semaine prochaine pourrait lui s’ouvrir à la gauche et aux écologistes, après la vague verte aux municipales dimanche dernier, note de son côté Bloomberg. “En laissant tomber Philippe, un politicien de centre-droit qui n’est même pas techniquement membre d’En Marche !, Macron a ouvert la voie à un virement à gauche s’il le souhaite, ou à un territoire plus respectueux de l’environnement, alors que les électeurs (s’en) préoccupent.”

Une probabilité d’autant plus crédible que Jean Castex “a été décrit par un fonctionnaire comme un ‘gaulliste social’ – une référence à l’aile plus interventionniste et plus sociale de LR”, relève The Guardian.

Et, ajoute Politico Europe, “Castex a des qualités qui étaient considérées comme manquantes chez Philippe, notamment la capacité de tendre la main à l’autre versant de l’échiquier politique”. Ce qui fait dire au magazine, qu’“il est Philippe mais en mieux (c’est ce que pense l’Élysée)”.

“Macron prend un risque politique”

Pour Bloomberg, en opérant tous ces calculs, “Emmanuel Macron prend un risque politique”.

Malgré tous les éléments prévisibles et sûrs de cette décision, elle marque un risque politique croissant dans la deuxième économie de la zone euro. Certes, Macron est toujours le mieux placé dans les sondages pour battre Marine Le Pen en 2022, mais peut-être avec une marge plus étroite qu’en 2017 pour lui assurer la victoire. Le pays est de plus en plus fragmenté selon des lignes idéologiques. […] Les changements politiques et économiques potentiellement énormes qui se profilent, après le Covid-19, ne mettront pas seulement la pression sur Macron, mais aggraveront aussi les divisions internes de son parti.”

Dans ce contexte, remplacer son chef de gouvernement était “le moins mauvais des mauvais choix”.

Pour l’instant, le bénéficiaire évident de cette situation semble être Édouard Philippe. Les ministres populaires ont tendance à devenir des candidats à la présidence lorsqu’ils sont chassés du gouvernement, tout comme Macron lui-même lorsqu’il a rompu avec son prédécesseur François Hollande. Philippe était un bon et loyal Premier ministre qui est allé très loin – nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui. […] Il était facile de faire sauter un fusible – mais pas de trouver le remplaçant parfait.”

4 juillet 2020

Laetitia Casta

casta47

4 juillet 2020

Independence Day - Une Amérique “isolée” et “humiliée” célèbre le 4 Juillet

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Pandémie, chômage, racisme et violences policières : les États-Unis vont commémorer leur indépendance dans un état de vulnérabilité prononcée. Pour une partie de la presse américaine, la situation est aggravée par la politique isolationniste menée par le gouvernement Trump.

Le 4 Juillet est arrivé, et “l’Amérique arrive à la fête très mal en point”, souligne le Deseret News. La pandémie “se propage”, la crise économique “fait des ravages”, les manifestations contre le racisme et les violences policières “se multiplient depuis des semaines”. À seulement six ans de son 250e anniversaire, “notre pays peut-il tenir son rang en tant que chef de file moral dans le monde ?” se demande le quotidien de Salt Lake City.

Il est difficile d’échapper au sentiment que l’Amérique “vit un moment particulièrement humiliant”, répond The Atlantic. Dans un long article écrit par l’un de ses correspondants à Londres, le magazine américain explique être habitué “à écouter ceux qui détestent l’Amérique, l’admirent ou la craignent (parfois tout en même temps). Mais qu’ils ressentent de la pitié pour l’Amérique ? Ça, c’est nouveau.”

Selon The Atlantic, les États-Unis ont connu d’autres moments de vulnérabilité, mais son système et sa culture démocratique semblaient “si profondément enracinés qu’ils pouvaient toujours se régénérer. Aujourd’hui […], l’Amérique semble embourbée, sa capacité même à rebondir est remise en question.”

Si la superpuissance américaine en est là, insiste le magazine, c’est qu’aujourd’hui elle “ne ressemble tout simplement pas” au pays auquel le reste du monde “devrait aspirer, qu’il devrait envier ou reproduire” :

Avec le président et la première dame, les villes en feu et les divisions raciales, la brutalité policière et la pauvreté, l’image qui est diffusée de l’Amérique confirme les préjugés qu’une grande partie du monde a déjà.”

Privés d’Europe, tout un symbole

Pour le New York Times, l’exclusion des États-Unis de la liste des pays auxquels l’Union européenne va rouvrir ses frontières a tout du symbole. Le quotidien new-yorkais note que l’Algérie, le Rwanda ou le Canada figurent sur cette liste, de même que la Chine, à condition “qu’elle rende la pareille aux Européens”. Mais l’Amérique de Trump “n’y est pas, car nous sommes loin de satisfaire aux critères européens de réduction de la propagation du coronavirus”, observe le New York Times :

La capacité d’une société à lutter avec succès contre la pandémie est la mesure la plus objective qui soit de la compétence d’une nation, sans parler de sa ‘grandeur’ – et sur ce point, comme sur tant d’autres de nos jours, l’Amérique se retrouve en bas de l’échelle.”

Cet échec américain face à la pandémie démolit l’idée, répandue par le locataire de la Maison-Blanche, “que notre pays est mieux loti sans les gens et les idées venant d’au-delà de nos frontières”, poursuit le quotidien américain. “Plutôt que de nous isoler du reste de la planète, nous devrions inviter d’autres personnes à se joindre au projet urgent de reconstruction de l’Amérique […]. Il est temps d’arrêter de prétendre que l’Amérique et les Américains ont toutes les réponses.”

Heureusement, tout n’est pas perdu. The Atlantic trouve des raisons d’espérer dans la vague de protestation qui a suivi la mort de George Floyd. Le magazine rappelle qu’à Moscou ou à Pékin, “il ne serait pas possible de manifester en aussi grand nombre et avec autant de véhémence”. Et son correspondant londonien souligne que, “d’un point de vue européen”, il est également frappant de voir “l’énergie, l’éloquence et l’autorité morale jaillir une fois de plus de la base” :

Écouter un rappeur d’Atlanta s’adresser à la presse ou le chef de la police de Houston parler à une foule de manifestants, c’est voir un orateur plus accompli et plus éloquent que presque tous les hommes politiques européens auxquels je peux penser. Ce qui est différent aujourd’hui, c’est qu’on ne peut pas en dire autant du président Trump ou du candidat démocrate [Joe Biden] qui veut le remplacer.”

Malgré tout, des raisons de fêter le 4 Juillet

Dans une autre chronique, le New York Times considère que les Américains ont même de quoi se réjouir. Ils peuvent en effet célébrer le fait que Trump “n’est ni Poutine ni Xi Jinping”, et qu’ils ont encore la possibilité “de le virer en votant en novembre”. Ils peuvent célébrer le fait que la Cour suprême “ne lui obéisse pas”, rendre hommage “à la beauté du projet américain, tel que l’ont formulé les fondateurs” et célébrer “sa capacité de réinvention en briguant, enfin, l’égalité raciale”.

Bref, en ce 4 Juillet, les Américains peuvent malgré tout “rendre hommage à leur histoire sans dissimuler ses bavures”.

Nicolas Coisplet

Publicité
Publicité