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Jours tranquilles à Paris

30 mai 2020

Minneapolis

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policier

Décès de George Floyd : les manifestations continuent aux États-Unis. L’arrestation et l’inculpation pour “homicide involontaire” du policier dont le comportement violent avait entraîné la mort d’un Américain noir, à Minneapolis en début de semaine, n’ont pas empêché les manifestations, parfois violentes, de se poursuivre aux États-Unis vendredi soir, selon CNN. Des centaines de personnes se sont rassemblées à travers le pays, devant la Maison-Blanche à Washington mais aussi à New York, Dallas, Houston, ville d’origine de la victime, ou encore Las Vegas, Des Moines, Memphis et Portland. À Atlanta, des véhicules de patrouille de la police ont été brûlés. Un couvre-feu est en vigueur depuis vendredi à Minneapolis, mais il a été bravé par plusieurs manifestants.

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29 mai 2020

Extrait d'un shooting - photo : Jacques Snap

shoot74

29 mai 2020

Démocratie à Hong Kong

Pour les Etats-Unis, Hong Kong n'est plus un territoire autonome

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a annoncé mercredi que l’archipel avait perdu son autonomie vis-à-vis de la Chine continentale. Une déclaration lourde de sens dans un contexte tendu avec Pékin. Washington pourrait révoquer le statut spécial de Hong Kong qui lui donnait droit à un traitement de faveur, notamment sur le plan commercial.

Depuis novembre dernier, le secrétaire d’Etat américain doit “certifier” régulièrement au Congrès qu’Hong Kong maintient son autonomie vis-à-vis de la Chine. A l’heure où un projet de loi sur “la sécurité nationale” est contesté par des milliers d’habitants de l’archipel, Mike Pompeo, cité par Fox News, a été clair : ”aucune personne censée ne peut affirmer qu’aujourd’hui, Hong Kong conserve un haut degré d’autonomie par rapport à la Chine”.

Hong Kong bénéficie d’un statut spécial hérité de l’époque où le territoire était administré par le Royaume-Uni. Il lui offre notamment des avantages en matière d’échanges commerciaux avec les Etats-Unis. La déclaration de Mike Pompeo n’a donc pas qu’une valeur symbolique. Elle sonne “comme un avertissement à Pékin que le traitement préférentiel de la région administrative est en péril”, explique la BBC. “Elle a d’énormes implications économiques mais les implications géopolitiques pourraient être plus grandes encore”, poursuit le média britannique.

Cette annonce “ouvre la porte à une série d’options, de restrictions des visas au gel des avoirs d’officiels importants à la mise en place de taxes douanières pour les produits venant de l’ancienne colonie”, précise Bloomberg. Toutefois, note CNBC, les intentions de Donald Trump sur ce dossier “restent floues, ce qui rend les prochaines décisions de son administration difficiles à prévoir”.

Comme le rappelle le New York Times, le président américain ne semble pas très concerné par le mouvement pro-démocratie à Hong Kong et à l’inverse, il met en avant sa relation avec son homologue chinois Xi Jinping. A ce titre, le dirigeant cherche à “présenter l’accord commercial signé avec la Chine en janvier comme une victoire pour les Etats-Unis et veut éviter de le mettre en danger”. Le pensionnaire de la Maison Blanche va devoir trancher entre d’un côté les partisans d’une politique dure incarnés par son secrétaire d’Etat et de l’autre des conseillers économiques adeptes “d’une approche plus conciliante”.

Car sanctionner l’ex-colonie britannique ne pénalisera pas que la Chine. Les Etats-Unis ont beaucoup à perdre. Les échanges commerciaux avec l’archipel, où sont installés plus de 1300 entreprises américaines, représentaient 66 milliards de dollars en 2018, signale CNBC. 85 000 citoyens américains vivent sur place et insiste l’Asian Nikkei Review, de nombreuses banques d’affaires ont choisi Hong Kong comme base pour leurs opérations en Asie.

Perdre son statut privilégié compromettrait grandement le rôle du territoire comme carrefour financier et commercial de la région. Bloomberg constate par ailleurs que sa place dans l’économie chinoise a diminué. En 1992, 45% des exportations chinoises passaient par Hong Kong. L’an dernier, ce pourcentage est descendu à 12%. Confirmation du South China Morning Post, s’appuyant sur les chiffres de la Banque mondiale : la part de Hong Kong dans le PIB de la Chine était de 18% au moment de la rétrocession. Elle ne dépasse pas 4% aujourd’hui.

Les manifestations pro-démocratie continuent

Interrogée par le SCMP, Elizabeth Economy, directrice des études asiatiques au Council on Foreign Relations, un think tank de Washington, voit le territoire perdre du terrain sur d’autres centres financiers majeurs comme Londres ou New York. ”C’est quelque chose que le gouvernement chinois est prêt à sacrifier”, estime-t-elle.

D’où la conclusion implacable sur CNN de Stephen Orlins, le président du comité national sur les relations entre les Etats-Unis et la Chine : “si nous mettons un terme au statut particulier de Hong Kong, nous faisons plus de mal à sa population qu’à la Chine continentale. Ca la dévastera. Ces gens que vous essayez de protéger, en réalité vous leur tirez dessus”. 

Vox remarque également qu’en finir totalement avec ce statut pourrait envoyer un “mauvais signal”, à savoir qu’Hong Kong “est une cause perdue”. De quoi saper le moral du mouvement pro-démocratie.

Avant l’annonce de M. Pompeo, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères avait prévenu lors d’une conférence de presse que son pays était disposé “à prendre toutes les contre-mesures nécessaires” face à ceux qui chercheraient à s’en prendre aux intérêts de la Chine. “La loi sur la sécurité nationale est une affaire purement interne qui n’autorise aucune ingérence étrangère”, a-t-il affirmé.

Selon le Washington Post, quelle que soit la réponse de Pékin, l’approche actuelle des Etats-Unis “est certaine de détériorer plus encore des relations déjà tendues”. Les deux superpuissances se livrent depuis des mois à une guerre commerciale, le spécialiste chinois de la téléphonie Huawei est soupçonné d’espionnage en Amérique du Nord et Mike Pompeo a suggéré que le coronavirus avait été créé dans un laboratoire de Wuhan. Le quotidien souligne que dans les médias locaux, il a été qualifié de “fou”, de “menteur” et “d’ennemi de l’humanité”.

Pendant que le chef du département d’Etat révoque le statut spécial de leur territoire, les Hongkongais continuent de défier Pékin. Mercredi, des milliers d’entre eux ont tenté de s’approcher du Conseil législatif, le Parlement local, pour protester contre le projet de loi de “sécurité nationale” interdisant la sécession, le terrorisme et l’ingérence étrangère ainsi qu’un autre texte de loi criminalisant les critiques de l’hymne national chinois.

La police a arrêté plus de 350 personnes accusées de rassemblement illégal, rapporte le Hong Kong Free Press. D’après le site, des manifestants pro-démocratie ont notamment chanté “Indépendance pour Hong Kong, la seule issue” ou “Une nation, un Hong Kong”.

29 mai 2020

NORMAL Magazine - shooting en direct sur le web

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Jeudi 28 mai 2020

Yves Kortum - Malvi Thevenot - Nolinski, Paris

13h30 - 19h

Thème : Hommage à Helmut Newton

Captures d'écran

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https://www.normal-magazine.com/chaine-tv-normal-magazine

29 mai 2020

ENFIN ! Fin de l'interdiction des déplacements de plus de 100 km

deconfinement phase 2

"A compter du 2 juin, il est mis fin à l'interdiction de se déplacer à plus de 100 kilomètres de chez soi", a annoncé Edouard Philippe.

Il sera toujours interdit, sauf exception, de franchir les frontières d'un pays européen jusqu'au 15 juin. Une coordination est en cours pour rouvrir ces frontières à cette date. Les frontières extérieures à l'Europe font toujours l'objet de discussions pour adopter une position européenne commune.

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29 mai 2020

Le Parisien

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29 mai 2020

IDEAT SE MOBILISE CONTRE LE CANCER DU SEIN

Elise in the Lake, 2016, de Maud Chalard

Le magazine IDEAT - lifestyle déco et design - a demandé à 30 femmes photographes (Bettina Rheims, Romina Ressia, Mona Kuhn, Sonia Sieff, Ellen von Unwerth…) de réaliser chacune une image sur le thème du sein, hommage à la beauté et à la féminité. « L’été dernier, j’ai perdu ma femme, Anne-France, d’un cancer du sein très agressif. Elle avait créé IDEAT avec moi. Elle est partie à l’âge de 55 ans, le 28 juin 2019… », a déclaré Laurent Blanc, fondateur et éditeur du magazine.

Les œuvres seront proposées à la vente en octobre pendant Octobre Rose et l’intégralité des recettes sera reversée à Gustave Roussy, l’institut de Villejuif, et à sa cellule de recherche contre le cancer du sein. Ces photos sortiront dans le prochain numéro d’IDEAT qui sort le 12 juin (daté juin) et qui réservera également de jolies surprises à travers l’engagement de personnalités du monde du design et de l’architecture. Le numéro sera vendu 7,90 euros au lieu de 5,90 euros (la différence étant également intégralement reversée à Gustave Roussy).

29 mai 2020

Portfolio: Ren Hang et l’expression du désir

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Dramatiquement décédé en 2017, Ren Hang questionnait par le biais de son oeuvre des problématiques humaines majeures. À travers ses prises de vues paradoxalement poétiques et charnelles, juxtaposant les corps dans un jeu qui les apparente à des formes graphiques, il interrogeait notamment les relations qu’entretient l’homme avec le désir, l’identité ou encore la nature. Subversif dans une Chine post Tian’anmen, le photographe provoquait également les moeurs au sein d’un contexte politique répressif et peu enclin à préserver la liberté d’expression.

“Si la vie est un abîme sans fond, lorsque je sauterai, la chute sans fin sera aussi une manière de voler.” Ainsi s’exprimait Ren Hang, le jeune artiste chinois prématurément disparu à l’âge de 29 ans. Gravité et gravitation forment ainsi les deux faces de son œuvre photographique, intensément poétique et aérienne, sublimée par l’humour du désespoir. Le corps a toujours été l’un de ses thèmes essentiels. Un corps qui questionne l’identité et la sexualité. Un corps qui exprime un désir puissant de liberté. Un corps qui, dans ses photographies, se déploie en d’oniriques constellations aux couleurs éclatantes, insolentes et sensuelles.

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29 mai 2020

Hong Kong : la Chine sous forte pression américaine et internationale

De la prise de position du président américain Donald Trump à une discussion informelle devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la pression internationale monte sur Pékin et sa loi sécuritaire controversée imposée à Hong Kong.

La Chine fait face, vendredi 29 mai, à une levée de boucliers internationaux, en raison de sa volonté d'imposer sa loi sur la sécurité nationale à Hong Kong.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie mènent la fronde contre le projet, lequel prévoit de punir les activités séparatistes, "terroristes", la subversion, ou encore l'ingérence étrangère dans le territoire autonome chinois.

Ces quatre pays estiment qu'il s'agit d'une manière déguisée de museler l'opposition hongkongaise et de rogner les libertés dans l’ex-colonie britannique. Ce que dément fermement la Chine.

Ce texte de loi intervient après les manifestations monstres à Hong Kong en 2019 contre l'influence de Pékin, marquées par des actes de violence, et qui ont renforcé un courant pro-indépendance jadis marginal.

Une autonomie remise en cause

La Chine a reproché aux Américains d'avoir jeté de l'huile sur le feu en soutenant publiquement les manifestants. Elle a également accusé les protestataires radicaux de mener des activités "terroristes".

En vertu du concept "Un pays, deux systèmes", Hong Kong bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d'une large autonomie, de la liberté d'expression et d'une justice indépendante. Le projet de loi sur la sécurité nationale, qui a reçu l'aval jeudi à Pékin du Parlement national, totalement acquis au Parti communiste chinois (PCC), remet-il en cause l'autonomie hongkongaise ? 

Oui, selon les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont obtenu l'organisation, vendredi d'une discussion informelle au Conseil de sécurité de l'ONU, à huis clos et par visioconférence, ont affirmé à l'AFP des sources diplomatiques.

Les étudiants chinois visés ? 

Dans un communiqué commun, le Canada et l'Australie ont accusé Pékin d'enfreindre ses obligations vis-à-vis de Hong Kong et de ses 7 millions d'habitants. Ils ont exprimé leur "profonde inquiétude" quant à cette loi, qui "limiterait les libertés de la population" et "éroderait (...) de manière dramatique l'autonomie et le système qui l'ont rendu si prospère".

Dans un contexte de fortes tensions Pékin-Washington (Covid-19, Ouïghours, Taïwan...), le président américain Donald Trump a annoncé pour vendredi une conférence de presse où il doit annoncer "ce que nous allons faire vis-à-vis de la Chine". Selon son chef de la diplomatie Mike Pompeo, il pourrait s'en prendre aux étudiants chinois aux États-Unis. 

Le vote du Parlement chinois, jeudi, est intervenu quelques heures après que Washington eut révoqué le statut spécial accordé à Hong Kong, ouvrant la voie à la suppression des privilèges commerciaux américains accordés au territoire autonome.

Mike Pompeo a justifié cette décision par le fait, selon lui, que la Chine ne donne plus au territoire son "haut degré d'autonomie" comme promis dans l'accord sino-britannique signé avant la rétrocession.

'La fin'

La "Loi fondamentale", la mini-Constitution qui préside aux affaires de Hong Kong depuis 1997, oblige les autorités hongkongaises à mettre en place une loi sur la sécurité nationale.

Mais une initiative dans ce sens en 2003 avait provoqué de grandes manifestations et le projet a ensuite été mis sous le tapis. 

Pékin perd désormais patience et s'apprête donc à imposer une législation, s'estimant dans son bon droit en vertu des dispositions de la Loi fondamentale.

Sans surprise, les médias chinois saluaient, vendredi, le feu vert donné à la loi, estimant qu'elle servirait la stabilité et l'autonomie du territoire.

La loi suscite cependant une levée de boucliers à Hong Kong au sein du mouvement d'opposition pro-démocratie.

"C'est la fin de Hong Kong", a déclaré auprès de l'AFP Claudia Mo, députée au Conseil législatif, estimant que Pékin les "dépossède de [leur] âme".

Avec AFP

29 mai 2020

Synthèse - Hongkong : comprendre les enjeux du vote sur la « sécurité nationale » du Parlement chinois

hong kong manif

Les opposants prodémocratie redoutent que ce vote ne sonne la fin de la liberté d’expression et de manifester dans le territoire semi-autonome.

La reprise en main de Hongkong par la Chine se poursuit. Jeudi 28 mai, Pékin a adopté une disposition visant à imposer à l’ex-colonie britannique une nouvelle loi sur la sécurité, jugée liberticide par les militants prodémocratie. Une mesure adoptée sous les applaudissements, en présence du président chinois, Xi Jinping, par la quasi-totalité des près de 3 000 députés de l’Assemblée nationale populaire. Et un épisode de plus dans la guerre que mène le Parti communiste chinois à ceux qui contestent son autorité au sein de ses frontières, nombreux dans cette région semi-autonome secouée par des manifestations régulières depuis plus d’un an.

Quelle était la situation de Hongkong jusqu’à présent ?

En 1898, le Royaume-Uni et l’empire de Chine signent une convention qui cède Hongkong à la monarchie britannique pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans. Pour préparer la rétrocession du territoire à Pékin, prévue en 1997, un nouveau traité est signé en 1984. Celui-ci vise à protéger les acquis en termes de libertés individuelles et d’indépendance de la justice de cette région administrative spéciale, au moins jusqu’en 2047. C’est la naissance du principe « Un pays, deux systèmes ».

Contrairement aux habitants du reste de la Chine, les Hongkongais disposent actuellement d’une presse libre, de la liberté d’expression ainsi que de celle de manifester.

Que risque de changer ce vote ?

Le vote du Parlement chinois, jeudi, vise à imposer à Hongkong la mise en place d’une loi de « sécurité nationale », prévue dès 1997 dans l’article 23 de la loi fondamentale, la Basic Law, qui sert de mini-Constitution au territoire semi-autonome. Un article que le Conseil législatif local n’a jamais appliqué, car une grande partie de la population hongkongaise y voit une menace pour ses droits.

De fait, les Hongkongais ont été nombreux à se rassembler dans la rue pour montrer leur opposition aux tentatives du pouvoir central de reprendre le contrôle du territoire. Que ce soit en 2003, date du dernier essai de mise en œuvre du projet de loi de « sécurité nationale », ou plus récemment. En 2019, au terme de nombreux mois de manifestations, les Hongkongais ont ainsi obtenu l’abandon de la loi facilitant leur extradition vers la Chine continentale.

Jeudi, un mandat a donc été donné au Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP) chinoise pour rédiger un projet de loi qui sera ensuite incorporé dans la mini-Constitution.

Selon le projet soumis à l’ANP, cette loi devra « empêcher, stopper et réprimer toute action qui menace gravement la sécurité nationale, comme le séparatisme, la subversion, la préparation ou la commission d’activités terroristes, ainsi que les activités de forces étrangères qui constituent une ingérence dans les affaires » de Hongkong.

A ce stade, les détails de la mise en œuvre de ce programme ne sont pas connus, mais les opposants démocrates à l’influence de Pékin dans le territoire expliquent que la mesure risque d’ouvrir la voie à une régression sans précédent des libertés, notamment celles de manifester, de critiquer le gouvernement et le Parti communiste chinois ou encore de commémorer le massacre de Tiananmen. « C’est la fin de Hongkong », résume auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Claudia Mo, députée prodémocratie au Conseil législatif hongkongais.

D’autant que la disposition votée jeudi prévoit également d’autoriser des organes de sécurité chinois à ouvrir des antennes à Hongkong. « On changerait complètement de dynamique, explique Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. Jusqu’à maintenant, ces organes de sécurité étaient très présents, mais de manière occulte, jamais officiellement. » Une manière de prendre directement en main le contrôle des activités des opposants – et de le faire savoir.

Pourquoi ce vote intervient-il maintenant ?

Selon Valérie Niquet, deux facteurs peuvent expliquer le vote empressé de cette mesure jeudi, annoncé seulement trois jours plus tôt.

D’une part, des élections législatives doivent avoir lieu en septembre à Hongkong. Seule la moitié du conseil législatif de la région est élue au suffrage universel, limitant de fait la possibilité d’un renversement de majorité (pro-Pékin à ce stade), mais une victoire des prodémocratie « porterait un réel coup à l’image de puissance que veut donner le Parti communiste au sein de ses frontières », analyse la chercheuse.

D’autre part, le coronavirus, s’il a empêché les manifestants de poursuivre leurs actions dans la rue du fait du confinement, a aussi suscité « une vague de mécontentement et de colère » ailleurs dans le pays, au point que la réaffirmation de la puissance du Parti communiste chinois devienne « sa seule porte de sortie de la crise », « sa stratégie de survie », analyse Valérie Niquet. Difficile pour le pouvoir central de continuer à tenir le pays avec une croissance en berne. Faire de Hongkong un exemple, « c’est aussi réaffirmer sa force ailleurs en Chine », poursuit-elle.

La communauté internationale peut-elle s’opposer à cette reprise en main ?

Les dés seraient-ils déjà jetés ? « Rien n’est encore entré en vigueur, nuance Valérie Niquet. Tout va dépendre de l’existence d’une réaction vive et coordonnée des autres Etats. »

Sans attendre le vote du Parlement chinois jeudi, l’administration de Donald Trump a ouvert la voie à des sanctions économiques contre Hongkong. « Aucune personne sensée ne peut soutenir aujourd’hui que Hongkong conserve un haut degré d’autonomie par rapport à la Chine », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, dès mercredi devant le Congrès.

Concrètement, l’administration Trump peut désormais mettre fin au statut commercial préférentiel accordé à l’ex-colonie britannique. Ces mesures impliquent notamment l’exemption de visas, le régime de change fixe entre les dollars hongkongais et américains, mais aussi des lois favorables aux entreprises, notamment un système fiscal accommodant et une protection juridique qui n’existe pas en Chine. Un traitement de faveur qui a permis à Hongkong de rester la quatrième place financière mondiale, rivalisant avec Londres et New York. A ce stade, les déclarations de Washington restent à l’état de menace.

Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont également réagi, estimant dans un communiqué commun que ce vote « entre en contradiction directe » avec la convention signée en 1984, « légalement contraignante et enregistrée auprès de l’ONU ».

Perdre le statut commercial préférentiel de Hongkong grèverait durablement l’économie chinoise, malgré le poids désormais modeste du territoire à l’échelle de la Chine (0,5 % de sa population et 2,7 % de son PIB). Car sa place financière joue un rôle essentiel comme porte d’entrée et de sortie pour les capitaux du pays, que ce soit pour les grandes entreprises chinoises, cotées à la Bourse de Hongkong, ou pour les familles les plus riches, qui y stockent une partie de leur fortune. En Chine comme ailleurs, l’argent reste le nerf de la guerre.

hong kong manifestations

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