Bryana Holly...
Voir mon billet du 28 décembre 2013 sur Bryana Holly
Les Parisiens pourront bien visiter le "zoo humain" de Brett Bailey. Si l’installation Exhibit B a été annulée à Londres, Paris va finalement bien la maintenir, malgré une pétition qui demandait de déprogrammer l’exposition. Dans cette performance, l’artiste met en scène de figurants noirs dans une série de tableaux vivants dans des situations dérangeantes, évoquant notamment l’esclavagisme et s’inspirant des zoos humains du 19e siècle.
Malgré la polémique et la montée au créneau des organisations anti-racisme, les organisateurs des deux lieux dans lesquels doit se tenir la manifestation restent campés sur leur position : elle sera bien présentée. Au théâtre Gérard Philippe de Saint Denis, où Exhibit B se tiendra du 27 au 30 novembre, on défend le projet qui s'inscrit "dans la ligne artistique humaniste du théâtre". Même position au Centquatre à Paris qui accueillera le travail de l’artiste du 7 au 14 décembre prochain.
Trente ans que François Truffaut nous a quittés. La Cinémathèque française, à Paris, propose une exposition sur la vie et l’œuvre du cinéaste, jusqu’au 25 janvier, ainsi qu’une rétrospective de ses films. Arte lui consacre un cycle du 27 octobre au 7 novembre, avec la diffusion en prime-time de La peau douce, des Quatre cents coups et du Dernier métro.
Antoine Berge, 87 ans, était le joueur de pipeau de la musique de la série télé Bonne nuit les petits, diffusée à partir de 1962. Il est décédé jeudi à Fourneville (près d’Honfleur), dont il fut le maire de 1977 à 1995.
Pierre-Alexandre Rémy
Scissure signal, 2014
Acier peint, élastomère teinté dans la masse
700 x 400 x 170 cm
Présentée par la Galerie Isabelle Gounod, Paris | (OFF)ICIELLE
Scissure signal joue le contrepoint avec son espace de présentation, la pelouse des Grandes serres, quatre serres à armature métallique, restaurées depuis 2010. Ici les couleurs très denses, à fort caractère industriel, s’opposent à la gamme végétale et architecturale, aux teintes moins saturées. Le dessin de l’artiste, en courbes d’acier et d’élastomère entrelacées, s’inscrit dans l’environnement très orthonormé du jardin et des serres, constructions réalisées en verre et métal. D’ampleur pourtant importante, la sculpture ne s’impose pas de manière monolithique à son environnement. Poreuse à celui-ci, elle le laisse transparaître et l’éclaire d’un autre point de vue.
Michelle Lopez
Blue Angel (Korean), 2014
Acier inoxydable miroir, peinture automobile Dimensions variables
Présentée par la Galerie Christophe Gaillard, Paris | (OFF)ICIELLE
Michelle Lopez vit et travaille à Brooklyn et enseigne à l’Université de Yale, au département de sculpture de la School of Art. Ses œuvres sont composées de panneaux d’acier inoxydable et d’aluminium aux propriétés réfléchissantes, dont l’intérieur est recouvert de singulières bandes de peinture automobile. Leurs couleurs primaires évoquent les compagnies aériennes commerciales (bleu profond de Korean Air, rouge Delta, bleu United Royal). Si leur taille extraordinaire et leurs surfaces réfléchissantes empruntent au minimalisme, leur légèreté incroyable et leur absence totale d’esbroufe semblent en rejeter les caractéristiques de fabrication industrielle et d’autorité imposée. Ces formes plissées, évoquant le fuselage d’un avion après un crash, les tours jumelles et les assemblages de compressions automobiles de John Chamberlain, rappellent le traumatisme du 11 septembre, ou encore le spectre de notre peur des nouvelles technologies (utilisées comme arme meurtrière).
Julian Charrière
On The Sidewalk, 2014
Carottes de forage, colliers de serrage en acier Dimensions variables
Présentée par Bugada & Cargnel, Paris | FIAC
Julian Charrière est né en 1987 en Suisse et vit et travaille à Berlin. Son travail oscille entre recherche scientifique et artistique, abordant des thèmes liés à la géographie et à l’environnement. On The Sidewalk est composée de carottages géologiques prélevés de la mer du Nord à la Méditerranée. Ces derniers sont coupés, réorganisés et mis bout à bout à l’horizontale, telle une frise chronologique subjective. Charrière compare ici deux modes d’écriture de l’Histoire, l’un géologique, l’autre géopolitique. Il bascule un échantillonnage du temps scientifique vertical et en présente une synthèse horizontale, raccourcie et subjective.
Pierre-Alexandre Rémy
Echo au Chaos, 2014
Acier peint, grès émaillé
850 x 300 x 275 cm
Présentée par la Galerie Isabelle Gounod, Paris | (OFF)ICIELLE
Pierre-Alexandre Rémy est né en 1978 à Poitiers. L’artiste présente dans la perspective centrale du Jardin des Plantes, la sculpture Echo au Chaos comme un contrepoint à l’architecture classique et très dépouillée du bâtiment principal de la Grande galerie de l’Evolution, à la perspective à la française, rigoureuse, présente dès l’origine du jardin au XVIIe siècle. Une sculpture, une forme toute en circonvolutions, entourant un noyau de céramique émaillée, vient dessiner en creux, inscrire sa dynamique dans cette topographie classique, en écho au chaos lointain de l’ensemble des perspectives à l’anglaise situées au nord du Jardin des Plantes et mises en place au XVIIIe siècle. La sculpture de l’artiste dont le tracé semble se jouer d’une certaine austérité de la grande perspective est en écho à la végétation riche et luxuriante et à la présence tellurique des minéraux non loin de là.