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Jours tranquilles à Paris

11 mai 2020

Quand le télétravail s’installe dans la durée : les bonnes habitudes à adopter

Par Marlène Duretz

Comment faire évoluer le poste bricolé à la hâte au début du confinement en un véritable espace de travail ? Comment en finir avec les journées interminables ou les douleurs lombaires qui s’installent ?

LA LISTE DE LA MATINALE

Occasionnel avant le confinement, le télétravail est devenu le lot quotidien d’un quart des salariés français confinés. Autant de postes de travail bancals, bricolés, improvisés, partagés, envahis ou occupés par un tiers qui vont souvent rester d’actualité après le 11 mai, malgré le déconfinement progressif annoncé.

Un détour par Twitter permet de cerner en un clin d’œil plusieurs des désagréments du télétravail : manque d’un espace de travail à soi (« Je travaille sur la table du salon, au moins je sais où sont mes enfants »), disparition de la frontière vie pro/vie perso (« J’en peux plus de mon bureau, j’ai envie de le peindre en noir pour ne plus le voir ») ou encore station de travail inconfortable (« Après sept semaines de télétravail, il apparaît clairement que ma chaise est pourrie, et j’ai le dos en compote »).

Malgré ces ombres au tableau, le télétravail est plébiscité par 62 % des Français, qui aimeraient l’adopter postconfinement (étude Deskeo, avril 2020). Alors pour quelques semaines encore, ou plus si affinités, voici quelques pistes à considérer pour optimiser son poste de travail à domicile.

Disposer d’un espace de travail dédié

Afin de contrer le blurring (ou absence de frontière entre vie pro et vie perso), le podcast « Bien vivre le travail » recommande si ce n’est pas déjà instauré de « faire de son entourage un allié » en établissant des règles de vie communes (emploi du temps, répartition des tâches, garde alternée des enfants, pas d’intrusion inopinée dans le « bureau »…).

A défaut de disposer d’un bureau ou d’un espace de travail bien à soi, la salle de bain étant hors jeu, il revient de délimiter ce lieu où l’on est amené à travailler, même symboliquement, « afin de respacialiser cet espace délocalisé avec le confinement ».

Quel qu’il soit, il doit être « légitimé » au même titre que l’espace salon ou nuit, selon Corinne Pélissier, architecte feng shui invitée du podcast. Ce qui implique, par exemple, de bouger les meubles pour signifier qu’on est « au travail », ou encore d’instaurer des codes visuels, pour soi et les autres, tels que porter un casque, endosser une veste ou déplacer un élément du décor. L’architecte conseille de s’installer de préférence avec un mur dans le dos, et de privilégier une perspective pour « s’offrir une nourriture visuelle » au-delà de son écran.

Veiller à l’ergonomie de son poste de travail

Télétravailler, assis dans son canapé, l’ordinateur sur les genoux, ou calé sur le ventre, allongé sous la couette, est « à consommer avec modération ». En l’absence d’un poste ergonomique en tous points, il convient d’être au moins assis sur une chaise, ou debout, et l’ordinateur installé sur la surface plane d’une table, d’un bureau ou d’un plan de travail.

Des réglages s’imposent pour ménager sa vue et s’épargner les postures inconfortables, et douloureuses à la longue. Les plus perfectionnistes avaleront les 86 pages de la brochure conçue par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) et ajusteront ce qui peut l’être avec les moyens du bord. « La posture idéale n’existe pas », souligne l’INRS, mais « il existe une posture de moindre inconfort », à savoir pieds à plat sur le sol, l’angle du coude droit, avant-bras proche du corps, main dans le prolongement de l’avant-bras, le dos droit ou légèrement en arrière, soutenu par un dossier.

Pour ce qui est du réglage de l’écran d’un poste de travail informatique, rien de tel qu’une infographie ou quelques minutes derrière une vidéo. « Placer le moniteur droit devant vous, a minima placé de la longueur du bras et de façon à ne pas devoir tourner la tête », guide celle-ci. « Le haut de l’écran doit se situer au niveau des yeux et incliné en fonction de son ressenti », explique cette autre vidéo, qui passe aussi en revue souris, clavier et documents de travail.

Faire des pauses

Avec le confinement, et tenant compte des contraintes qui sont celles du télétravailleur, le rapport au temps de travail est bouleversé. S’il peut respecter ses amplitudes horaires habituelles, ou les moduler si besoin, notamment en accord avec son employeur, le télétravailleur n’est pas tenu de les outrepasser.

De plus, comme sur l’autoroute, le slogan « Une pause s’impose » vaut aussi sur son lieu de travail, comme en télétravail, et au-delà de la simple pause méridienne. Qui dit pause, et la tentation est ô combien plus grande chez soi, ne dit pas nécessairement jeux vidéo et friandises… Idéalement, elle est à faire à distance du poste de travail, voire dans une autre pièce si cela est possible.

Il est recommandé de faire au moins 2 minutes de pause active toutes les 90 minutes de travail. Cette vidéo préconise même cinq exercices qui, s’ils sont délicats à pratiquer au bureau, ne le sont pas du tout loin du regard des collègues. Et on finit en beauté avec des encouragements bien mérités et ce « Bravo ! Moins de sédentarité = plus de bien-être ».

Soigner les douleurs

Télétravailler à son domicile implique le plus souvent de s’accommoder d’un environnement et d’un matériel qui ne sont pas appropriés. Une bonne posture à son poste de travail réduit les risques de troubles musculo-squelettiques. Mais une assise prolongée peut provoquer des maux de tête et de dos, des douleurs cervicales, aux épaules, aux poignets et même aux genoux. Pour les éviter, penser à se lever avant que les douleurs ne s’installent, à faire quelques pas à travers l’appartement, quelques allers-retours sur le balcon ou jusqu’au fond du jardin, et à pratiquer des étirements des zones sensibles et/ou douloureuses.

A chaque mal, son « baume » apaisant. Une nuque raide et des cervicales endolories ? « Mains sur le milieu de la tête, rentrez le menton puis enroulez la tête progressivement vers la poitrine », invite le kinésithérapeute Alexandre Auffret dans l’un des trois exercices qu’il détaille sur YouTube pour assouplir ces tensions. Douleur dans le bas du dos ? Suivez les conseils de « Major Mouvement », en chemise-maillot de bain, sur Instagram : un mouvement de torsion à faire à même le sol pour étirer l’articulation sacro-iliaque ou encore cette autre astuce qui implique de faire corps avec son lave-vaisselle, ou lave-linge. Ne pas oublier d’étirer les poignets, les jambes et même les yeux.

Pour les amateurs ou novices qui disposeraient de 45 minutes, Lola Yoga propose une séance gratuite et accessible à tous pour compenser les effets du télétravail : améliorer le retour veineux, traiter les tensions musculaires et les troubles digestifs liés à une position assise prolongée. Namasté.

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11 mai 2020

Serge Gainsbourg

gains11

11 mai 2020

La réouverture des musées, un problème de taille

Par Harry Bellet, Claire Guillot, Emmanuelle Jardonnet

Seuls autorisés à rouvrir le 11 mai, les « petits » établissements doivent mettre en place des mesures de protection sanitaire.

Dans une circulaire aux préfets du mercredi 6 mai, le premier ministre a précisé les conditions du déconfinement. Pour ce qui concerne les musées, ils pourront rouvrir à partir du 11 mai, du moins les « petits musées », c’est-à-dire « des lieux à rayonnement local », dont les préfets doivent arrêter la liste en liaison avec les collectivités et les directions régionales des affaires culturelles. Doit être également examinée la possibilité de mettre en place un système de réservation obligatoire. Des musées, oui, mais sur rendez-vous. « Demeureront fermés (…) les grands musées et lieux patrimoniaux » qui peuvent entraîner des déplacements importants du public.

Edouard Philippe maintient donc sa distinction vague entre petits et grands musées, comme le Louvre (environ dix millions de visiteurs annuels) ou le Centre Pompidou, où on étudie « de nouveaux dispositifs d’accueil et de médiation adaptés alliant un système de jauge réduite, la réservation de créneaux horaires et l’aménagement des espaces permettant d’optimiser et de fluidifier la circulation des flux ». Ce dernier point semblant plus important, au fond, que la surface du bâtiment en mètres carrés : il s’agit de pouvoir s’y déplacer sans se croiser, et en respectant des distances de sécurité. Un grand musée, ou un petit qui ne serait doté que d’un seul escalier, paraissent déjà devoir être éliminés.

C’est ce que confirme une note d’Anne-Solène Rolland, directrice du service des musées de France, qui précise qu’« il n’existe aucun critère pour définir un petit musée : la seule question est celle de l’autorisation locale de déconfinement. Si les autorités sanitaires estiment que la situation locale est sous contrôle, si le département dans lequel vous vous situez est en “zone verte”, alors un dialogue sera entamé entre l’Etat déconcentré et les tutelles pour voir ce qui peut rouvrir ou non, dans un souci de ne rouvrir que des structures dont le public est local et ne se déplace pas de loin ou en transports, et de n’ouvrir que des structures qui peuvent mettre en œuvre des mesures barrières et protéger visiteurs et agents. »

Rouvrir dès le 16 juin

Christophe Leribault dirige le Petit Palais (mais grand musée, avec un million de visiteurs par an) et va profiter du déconfinement, le 11 mai, pour mettre son établissement « en ordre de bataille » sans trop savoir quand il ouvrira : « Tout d’abord, préparer en amont l’accueil progressif du personnel, qui sera nécessaire pour envisager notre réouverture ensuite au public ; préparer les réaménagements des accueils et comptoirs du public, son cheminement, gérer les jauges autorisées, boucler aussi les finitions de l’exposition “La Force du dessin, chefs-d’œuvre de la Collection Prat” que l’on a hâte de pouvoir montrer enfin – les dessins étant aux murs depuis la mi-mars ! »

La Ville de Paris a annoncé son intention de rouvrir ceux des musées dont elle a la charge et qui peuvent l’être, dès le 16 juin. Le Petit Palais en fait partie, comme le Musée Bourdelle, le Musée de la Libération de Paris-Musée du général-Leclerc-Musée Jean-Moulin, le Musée de la Vie romantique, la Maison de Balzac, le Musée Cernuschi et les Catacombes. Le Musée d’art moderne de Paris et le Musée Cognacq-Jay devraient ouvrir en juillet. La Fondation Giacometti annonce son ouverture le 15 mai avec la prolongation de l’exposition « A la recherche des œuvres disparues » et une « résidence d’artiste » avec Douglas Gordon. A la Fondation Cartier, le directeur Hervé Chandès est plus prudent : « Le 11 mai, nous remettrons simplement en route les équipes, mais toujours avec une bonne partie en télétravail, pour préparer la réouverture au public que nous souhaitons dès que possible, dans les meilleures conditions d’accueil des publics et du personnel sur site. » Si la question de l’ouverture ne se pose pas au centre d’art du Jeu de paume, à Paris, en raison de travaux, son directeur Quentin Bajac espère pouvoir ouvrir son antenne au château de Tours, sachant que « c’est la mairie qui prendra cette décision ». Au BAL, centre d’art spécialisé dans l’image dans le 18e arrondissement, la directrice Diane Dufour explique les défis que pose la réouverture, malgré son espace réduit : « Nous avons prévu d’ouvrir seulement le 1er juillet. Car réorganiser la circulation est compliqué dans notre lieu, qui comprend une librairie et un restaurant, qui lui doit rester fermé. Le principe du BAL c’est d’être une maison, rouvrir un morceau sans l’autre est un problème. » Finalement, le 11 mai, on peine à trouver un musée ouvert dans la capitale, à part… le musée de l’Illusion, espace ludique plein de casse-têtes visuels, accessible sur réservation.

Jean-Louis Andral, directeur du Musée Picasso d’Antibes, pourrait considérer qu’il a un « petit musée » : pour des raisons de sécurité, sa jauge en temps « T » est limitée à 219 personnes à la fois. Néanmoins, il vise plutôt une réouverture en juin : « Il nous faut ce délai pour nous équiper correctement. Il est par exemple impossible en ce moment de trouver le Plexiglas nécessaire à la protection des agents au guichet. Nous devons également établir un marquage au sol, pour matérialiser les distances de sécurité. Après quoi, nous organiserons une circulation pour que les visiteurs ne se croisent pas, et le port du masque sera obligatoire. »

Réduire la jauge

Annabelle Ténèze, directrice du FRAC-Musée des Abattoirs, à Toulouse, se dit prête à baisser la jauge « si cela nous permet d’ouvrir dans de bonnes conditions sanitaires pour le public et les agents. ». A Colmar, le Musée Unterlinden est aussi prêt à la réduire, en n’admettant qu’une centaine de visiteurs à la fois et contraints à un plan de circulation imposé, si cela est nécessaire à une réouverture que tout le monde souhaite.

D’autres pensent être dans les clous et ont annoncé leur ouverture prochaine. C’est le cas du Musée du Hiéron, à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), dès le 13 mai. A Reims, les champagnes Pommery, qui organisent des expositions d’art contemporain dans leurs caves, ouvriront dès le 11. Dans la même ville, le Musée municipal de Saint-Rémi ouvrira le 25. A Rodez, le Musée Soulages annonce sa réouverture le 21 mai.

A titre de comparaison, l’Allemagne a rouvert ses musées le 4 mai, la Suisse le fera le 12, l’Italie et la Belgique le 18, avec des dispositifs de sécurité et un système de pré-réservation limité aux visiteurs individuels et aux familles. Les Français pourront toujours se consoler en visitant les galeries d’art puisqu’elles font partie des commerces, qui rouvriront le 11 mai. Et contrairement à bien des musées, leur accès est gratuit.

11 mai 2020

Port du masque obligatoire

bus covid19

11 mai 2020

Ce que contiendront Sidep et Contact Covid, les fichiers de suivi des « cas contacts »

Par Martin Untersinger - LE MONDE

DÉCRYPTAGES La stratégie du gouvernement pour lutter contre une reprise de l’épidémie repose sur un suivi des « cas contacts ». Les autorités prévoient un « système d’information », reposant sur deux bases de données médicales.

Alors qu’un long déconfinement va débuter le 11 mai, les autorités veulent éviter une reprise de l’épidémie de Covid-19, qui a déjà fait plus de 25 000 morts en France. Un point-clé de la stratégie du gouvernement : l’identification rapide de toute personne ayant été proche d’un malade, afin de lui faire passer également un test et, le cas échéant, l’isoler afin qu’elle ne propage pas la maladie. C’est ce que l’on appelle le suivi des « cas contacts » (ou « contact tracing »).

L’exécutif souhaite, grâce à ce suivi, « identifier rapidement 75 % des personnes infectées », même lorsque ces dernières ne présentent pas de symptômes du Covid-19, selon une instruction ministérielle en date du 6 mai que Le Monde a pu consulter. L’article 6 du projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire prévoit, pour cela, la mise en place d’un nouveau « système d’information ». Son fonctionnement s’appuie sur deux bases de données médicales spécifiques : les fichiers Sidep et Contact Covid, dont certains points de fonctionnement doivent encore être précisés par des décrets d’application, qui seront publiés d’ici au 11 mai.

Sidep, pour identifier les malades

Le fichier Sidep – pour « service intégré de dépistage et de prévention » – est une base nominative qui contiendra l’intégralité des résultats des tests PCR qui seront réalisés à partir du 11 mai. Ces tests permettent de déceler le patrimoine génétique du virus SARS-CoV-2 dans des prélèvements nasopharyngés. Ces derniers devraient être très nombreux : le gouvernement espère en réaliser 700 000 par semaine.

Cette base de données sera remplie par les laboratoires et par tout organisme habilité à réaliser un test au Covid-19. Sidep servira aussi à la surveillance globale de l’épidémie par les autorités sanitaires – mais à partir de données rendues anonymes, comme le propose un amendement adopté par les députés le 6 mai.

Selon plusieurs documents transmis aux laboratoires par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) – qui hébergera la base de données –, les autorités prévoient aussi que ce fichier abonde, de manière « pseudonymisée », le Health Data Hub, la controversée plate-forme d’analyse de données médicales.

Mais le but principal du Sidep est de « déclencher le contact-tracing le plus rapidement possible », toujours selon l’un des documents de l’AP-HP que nous avons pu consulter.

Contact Covid, pour recenser les contacts des malades

C’est là qu’intervient la seconde base de données, appelée Contact Covid, du nom du « téléservice » élaboré par l’Assurance-maladie. Elle servira aux différentes équipes chargées du suivi des cas contacts des malades.

Les médecins vont la renseigner dans une application qu’ils utilisent déjà : Amelipro. Une fois avertis du résultat du test qu’ils ont prescrit, eux-mêmes ou leur secrétariat demanderont à leurs patients des informations sur les personnes qui partagent leur foyer – et qui risquent donc tout particulièrement de contracter le Covid-19. Ces informations seront recueillies par le biais d’un formulaire transmis aux malades.

Les médecins pourront aussi recueillir les coordonnées et l’identité des personnes hors du foyer avec qui le malade a eu une interaction rapprochée. Ce qui définit un contact rapproché est susceptible d’évoluer, mais consiste, selon le site de l’Assurance-maladie, en des « échanges d’une durée d’au moins quinze minutes sans masques avec un éloignement de moins d’un mètre » sur les dernières quarante-huit heures. Dans un premier temps, l’Assurance-maladie prévoyait d’encourager les médecins à remplir ce fichier au-delà du foyer du malade avec une incitation financière, mais les députés ont adopté un amendement supprimant cette « prime » de quelques euros au contact supplémentaire identifié.

Ensuite, la balle sera transmise aux personnels de l’Assurance-maladie. Des équipes de suivi des cas contacts – des « brigades » – sont en train d’être constituées dans chaque caisse départementale. Sur toute la France, 4 000 salariés de l’Assurance-maladie sont prêts à prendre leurs postes dès lundi matin, et 2 500 sont mobilisables en cas de besoin, précisait, le 1er mai, Nicolas Revel, le patron de l’Assurance-maladie.

Ces derniers pourront appeler le malade pour étoffer la liste des personnes avec qui il a été en contact rapproché. Seront alors collectées les informations nécessaires à pouvoir les contacter. Puis ces équipes de suivi des cas contacts les solliciteront, principalement par téléphone. Elles pourront les inviter à se confiner chez elles, à réaliser un test, à les orienter vers un soin spécifique. Elles pourront délivrer directement un arrêt de travail, et « évaluer les éventuels besoins d’accompagnement social de ces personnes au cours de leur période d’isolement », selon l’Assurance-maladie. Les personnes enregistrées dans le fichier Contact Covid pourront récupérer gratuitement des masques et réaliser un test sans prescription médicale.

Si les équipes de l’Assurance-maladie ne parviennent pas à joindre les cas contacts, elles pourront obtenir l’aide des services mis en place par le préfet, qui peuvent solliciter les services municipaux.

Enfin, les Agences régionales de santé (ARS) et Santé publique France utiliseront Contact Covid pour les enquêtes qui pourront être nécessaires lorsque sera infectée une personne évoluant dans un environnement à risque, lorsque émergera un foyer de contamination important ou lorsqu’on ne parviendra pas à comprendre où et comment un patient a été infecté.

Quel rapport avec l’application StopCovid ?

A ce stade, le texte de loi ne concerne pas StopCovid, le projet gouvernemental d’application pour smartphone de suivi de contacts – dont Cédric O espère qu’elle sortira en juin.

Les sénateurs ont même inscrit formellement, dans la version du texte qu’ils ont adoptée le 5 mai, toute possibilité que StopCovid repose sur le nouveau « système d’information » combinant le Sidep et Contact Covid. L’application, si elle est menée à terme, devrait s’articuler sur ces deux bases de données pour être utiles aux équipes de santé chargées du suivi des cas contacts. On peut imaginer, par exemple, que l’application StopCovid suggère à une personne ayant potentiellement côtoyé un malade d’appeler les équipes de l’Assurance-maladie, afin qu’elles alimentent ensuite le fichier Contact Covid.

Pourquoi ne pas utiliser les fichiers déjà existants ?

De nombreux fichiers médicaux existent déjà. Olivier Véran, ministre de la santé, a déclaré lors de la conférence de presse tenue le 7 mai pour expliquer les mesures du déconfinement tenue : « Il n’y a pas de création d’un nouveau fichier national : il y a l’utilisation d’un fichier très connu qui est le fichier de l’Assurance-maladie, qui est le fichier qui s’appelle Amelipro », a-t-il indiqué.

Reste que « les systèmes d’information existants ne permettent pas le recensement des cas confirmés à destination d’un dispositif de tracing ni de mettre en œuvre le tracing lui-même », expliquait l’étude d’impact du projet de loi publié le 2 mai. Les bases de données Sidep et Contact Covid seront, de fait, le socle technique d’un nouveau « système d’information » spécifique à l’état d’urgence sanitaire lié à la pandémie.

Sera-t-il possible de ne pas y figurer ?

Pour Contact Covid comme pour le Sidep, les modalités exactes du droit de refus à ce que des données personnelles y figurent – que prévoit sous certaines conditions le droit européen – seront déterminées par leurs décrets d’application respectifs.

Cependant, selon les documents que nous avons pu consulter, certaines données figureront obligatoirement dans le Sidep : le nom, le sexe, la date de naissance, l’adresse, le numéro de téléphone du malade, mais aussi son type de résidence (habitat individuel, personne hospitalisée…) et d’activité (professionnel de santé ou non). D’autres données, comme la date d’apparition des premiers symptômes, l’adresse électronique ou le lieu de naissance, pourront ne pas être versées au fichier. Enfin, les patients pourront s’opposer à ce que leurs données soient utilisées à des fins de recherche dans le cadre du Health Data Hub.

Pourquoi ces fichiers ?

Sans fichier, difficile de faire un suivi exhaustif des cas contacts, et de pouvoir contacter des malades supposés. Or cette technique apparaît comme un instrument incontournable dans la lutte contre la pandémie. Le conseil scientifique le confirme tout au long de sa note du 20 avril sur les conditions du déconfinement.

En effet, le SARS-Cov-2, le virus qui cause la maladie Covid-19, est très contagieux. Une étude de l’Institut Pasteur a établi que chaque malade, en France et avant le confinement, contaminait 3,3 personnes. Un nombre croissant et concordant d’études scientifiques tend à montrer que cette forte contagiosité pourrait s’expliquer par le fait que les malades sont contagieux juste avant de présenter des symptômes : c’est comme ça que le virus continue son chemin à travers des personnes qui ne savent pas encore qu’elles sont malades. Ces fichiers vont servir à les identifier.

Combien de temps seront conservées les données ?

Le projet de loi prévoit que les données ne seront conservées que pendant la durée de l’épidémie. En l’état du texte voté par le Sénat et la commission des lois de l’Assemblée nationale, la durée retenue est celle de l’état d’urgence sanitaire. Cette question sera abordée – et précisée – par les décrets qui créeront les deux fichiers.

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a déjà prévenu qu’elle serait vigilante sur cette durée de conservation, et a déjà plaidé pour que certaines données soient effacées au plus vite. « Certaines données liées à des enquêtes achevées » autour d’un patient contaminé « devraient être supprimées dans un délai assez bref, bien avant la fin de l’épidémie », a préconisé la présidente de la CNIL aux députés, le 5 mai.

En l’état, le projet de loi tel qu’adopté par le Sénat prévoit du reste que la création des fichiers soit subordonnée à un avis « conforme » de la CNIL. Mais le gouvernement va tenter de revenir sur ce point à l’Assemblée nationale.

Qui aura accès à ces données ?

Les données issues des fichiers Sidep et Contact Covid seront accessibles aux agents et salariés du ministère de la santé, des organismes nationaux et locaux de l’Assurance-maladie, des agences régionales de santé, mais aussi de ceux des établissements et des médecins prenant en charge les personnes concernées et les laboratoires réalisant les tests.

L’ensemble des salariés ou membres de ces organismes n’auront, en revanche, pas accès à toutes les données des deux fichiers. Leurs décrets respectifs doivent préciser exactement qui, au sein de ces organismes, aura accès à quel type de données.

Quels débats ces fichiers soulèvent-ils ?

La commission nationale consultative des droits de l’homme s’est dite « particulièrement inquiète » au sujet de ces deux fichiers, qui portent selon elle « une atteinte conséquente au respect de la vie privée ». A l’Assemblée nationale, l’opposition a déjà tenté de les supprimer purement et simplement du projet de loi.

Certains estiment qu’ils constituent d’importantes entorses au secret médical. D’une part parce que les médecins devront obligatoirement recenser une partie des cas contacts d’un malade ; d’autre part parce que les deux fichiers pourront être consultés par des personnes qui ne sont pas des personnels soignants au sens strict du terme.

Sur le premier point, si les médecins devront demander à leur patient qui partage leur lieu de vie, l’identification des « personnes contacts à risque élevé de contamination hors du foyer » reposera « sur la base du volontariat », a précisé l’instruction interministérielle du 6 mai. Sur ce sujet, l’ordre des médecins a demandé plusieurs garanties, tout comme l’Académie de médecine.

Sur le second point, le directeur de l’Assurance-maladie a assuré, dans Les Echos, que ses personnels étaient soumis au secret médical comme les médecins.

Une autre limite soulevée concerne l’ajout de cas contacts au fichier Contact Covid sans leur consentement. Cela renvoie en fait à l’une des difficultés intrinsèques du suivi de contact : pour avertir une personne qu’elle a peut-être le virus, il faut disposer de ses coordonnées. Mais comme elle ne sait pas qu’elle risque d’être malade, difficile de lui demander son accord sans justement disposer de ses coordonnées (et donc de les recenser dans un fichier).

Pour tenter de circonscrire toutes ces inquiétudes, le Sénat a ajouté au texte la création d’un « Comité de contrôle et de liaison Covid-19 », pour évaluer la pertinence de ces dispositifs numériques. La commission des lois de l’Assemblée a, elle, prévu qu’un rapport et un avis de la CNIL seront régulièrement transmis au Parlement.

Martin Untersinger

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11 mai 2020

BENEDETTA programmée en mai 2021... avec Virginie Efira

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ECOLE : c'est la rentrée !

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Coiffeur pour Trump ? Quelle couleur, Mister President ?

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Nicolas Guérin

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11 mai 2020

Roy Stuart

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Roy Stuart, né le 25 octobre 1955 à New York, est un artiste américain - photographe, réalisateur et cinéaste - qui vit à Paris.

Dans ses clichés, le trublion américain fustige la vision phallocentrique du sexe et, a contrario, privilégie une sensualité à fleur de peau, une féminité libérée. Le photographe dépeint un univers sans tabous - ni religieux, ni moraux – dans lequel les femmes disposent naturellement des mêmes prérogatives que les hommes. L’artiste se plait à explicitement mettre en avant des femmes qui, sans complexe, cèdent naturellement à leurs pulsions – que ce soit sur un lit, dans un bar, ou dans des lieux publics.

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