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Jours tranquilles à Paris

10 mai 2020

Plantu

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10 mai 2020

Un nouveau paquebot France dans les cartons...

Le mythique paquebot France pourrait renaître sous la forme d’un navire aux lignes épurées, symbolisant le savoir-faire français tout comme l’était son prédécesseur lancé il y a tout juste soixante ans. « Le nouveau France sera un paquebot très avant-gardiste », assure Didier Spade, l’armateur fluvial à l’origine de cet ambitieux projet de près de 350 millions d’euros. Le navire sera financé pour près de la moitié par fonds propres et/ou de la dette avant une introduction en bourse afin qu’il « appartienne aux français et à ceux qui aiment la France ». Le porteur du projet dit travailler avec « détermination pour faire éclore » le projet malgré la crise sans précédent que traverse le secteur de la croisière à cause de la pandémie de coronavirus.

« À taille humaine »

L’objectif au départ était de construire un navire de 400 cabines permettant l’embarquement de 800 passagers, loin des plus de 6 000 croisiéristes pouvant être accueillis actuellement. La construction du paquebot devait démarrer en 2016. Mais la saturation des chantiers et les limites apparues dans la course au gigantisme ont conduit Didier Spade à revoir le projet afin d’aboutir à un navire « encore davantage à taille humaine ». De 260 mètres de long -contre 315 pour l’ancien paquebot France-, le navire est passé à 190 m. Le projet prévoit en outre désormais un système de propulsion écologique.

10 mai 2020

Extrait d'un shooting - Photos ; Jacques Snap

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9 mai 2020

La Russie maintient sa parade aérienne du 9 mai malgré la pandémie de Covid-19

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Le défilé terrestre est quant à lui bien reporté.

Après avoir annoncé en raison de la pandémie l’ajournement du défilé de la Victoire, tenu traditionnellement le 9 mai, le président russe Vladimir Poutine a finalement décidé d'organiser une parade aérienne à cette date, afin de commémorer le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Toutes les autres composantes habituelles de cet événement ont néanmoins été reportées, y compris la parade, à travers Moscou et sur la place Rouge, de plus de 14 000 soldats, accompagnés de 300 pièces d'équipement militaire. Il n'y aura pas non plus de vétérans sur la principale place du pays, ni de badauds profitant de l'événement dans les rues de la capitale.

La partie aérienne de la parade militaire annuelle devrait avoir lieu à 10 heures, heure de Moscou. Les Moscovites pourront voir les avions voler juste au-dessus de leurs têtes, tandis que les autres pourront suivre ce show en ligne, via le site et la chaîne YouTube du ministère russe de la Défense. On s'attend à ce que 75 appareils participent au spectacle aérien.

Des Mi-8, accompagnés de Mi-26, largement utilisés par les militaires russes et étrangers dans des opérations à travers le monde, inaugureront ainsi le « défilé aérien », tandis que des hélicoptères de combat et de transport de la famille Mil voleront au-dessus de la place Rouge. Ces oiseaux de métal seront suivis d'un escadron de Mi-28 (« Havocs »), des hélicoptères d'attaque modernes tous temps, capables d’effectuer des tâches de combat tout en volant à grande vitesse et à des altitudes extrêmement basses.

D'autres « monstres aériens » de l'industrie des hélicoptères russes (des Ka-52 « Alligators », désignés « Hokum B » par l’OTAN) rugiront également dans le ciel. Ces appareils ont gagné leur réputation grâce au fait qu’ils s’avèrent les seuls hélicoptères en mesure d'effectuer des acrobaties aériennes. En Russie, le Ka-52 et son prédécesseur, le Ka-50 « Black Shark », ont été choisis comme hélicoptères de soutien des forces spéciales, tandis que le Mi-28 est devenu l’appareil de combat principal de l'armée.

Juste après eux, le plus grand avion de transport aérien stratégique du monde, l'An-124 Ruslan (« Condor »), devrait survoler Moscou. Il sera accompagné de plusieurs avions A-50 (« Mainstay ») équipés de systèmes d'alerte et de contrôle aéroportés.

Les meilleurs avions de chasse russes, le MiG-29, le Su-30SM, ainsi que le Su-35S, seront ensuite de la partie et six Su-25 clôtureront enfin le défilé de façon spectaculaire en dessinant le drapeau russe avec des traînées de fumée colorées.

Y aura-t-il une partie terrestre de la parade ?

Oui, mais plus tard dans l'année, une fois la pandémie passée.

Les 14 000 soldats sélectionnés, accompagnés de plus de 300 engins militaires, défileront tous à Moscou. Les gens, comme toutes les années précédentes, pourront alors suivre la parade dans les rues, prendre des photos et célébrer avec les vétérans de la Seconde Guerre mondiale le 75e anniversaire de la Victoire.

Source :  Russia Beyond

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9 mai 2020

Little Richard est mort

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Little Richard, pionnier américain du rock and roll et interprète de "Tutti Frutti", est mort à l'âge de 87 ans

Little Richard, pionnier américain du rock and roll, est mort à l'âge de 87 ans. Son fils l'a annoncé au magazine Rolling Stone (en anglais), samedi 9 mai, et un ancien membre de son groupe l'a également rapporté, le même jour, dans un post sur Instagram (en anglais). Connu pour ses tubes Tutti Frutti ou encore Long Tall Sally, Little Richard est mort d'un cancer, a précisé à l'AFP le révérend Bill Minson, ami proche du chanteur.

Il embarque l'Amérique dans l'ère du rock and roll

Avec Little Richard, l'Amérique des années 1950 s'est engouffrée dans l'ère du rock and roll, électrisée par ses rythmes endiablés, secouée dans ses préjugés par son anti-conformisme assumé et flamboyant.

Little Richard, de son vrai nom Richard Wayne Penniman, est né le 5 décembre 1932, à Macon, en Géorgie, dans une famille pauvre. Sa carrière démarre dès ses 15 ans et l'amènera à ébranler le paysage musical des États-Unis, et par répercussion, celui du monde occidental sous influence de la culture américaine après la Seconde Guerre mondale.

Dans son autobiographie de 1984, Little Richard raconte que son père, tenancier de bar, tué par balle au début de sa carrière, lui a dit un jour : "Mon père a eu sept fils, et moi aussi je voulais sept fils. Tu as tout gâché, tu n'es qu'une moitié de fils." Gamin rebelle, handicapé par deux jambes de longueur différente, le jeune Richard traîne dans les églises, attiré par leur musique, et détonne par ses allures efféminées. Mais celui qu'on surnommera Little Richard ("Petit Richard") atteindra la taille plus qu'honorable de 1m80.

Le texte de "Tutti Frutti" réécrit pour ne pas heurter l'Amérique

Adolescent, le jeune Richard se fait repérer en 1947 par une chanteuse de gospel. Il commence à chanter professionnellement, notamment dans des spectacles clandestins de drag queen. Le marché de la musique étant alors en plein essor, il commence à attirer l'attention des maisons de disques. Sa chanson Tutti Frutti, qui évoque à l'origine le sexe entre hommes, devient un incontournable de ses spectacles.

Au départ, il ne pense pas à l'enregistrer, jusqu'au moment où un producteur de Specialty Records, label de Los Angeles spécialisé dans les artistes noirs, entend la chanson. Il propose de l'enregistrer en studio avec des paroles édulcorées afin qu'elle puisse passer à la radio. Les paroles sont réécrites avec le concours d'une jeune compositrice. Au lieu de "si ça ne rentre pas, ne force pas", le texte dit désormais : "J'ai une petite amie Sue, qui sait exactement ce qu'il faut faire." Dans cette nouvelle version adaptée à l'Amérique puritaine de l'époque, Tutti Frutti cartonne... Lors d'un concert à Baltimore en 1956, des femmes se déshabillent et jettent leurs sous-vêtements sur scène, tandis que la police empêche des fans d'envahir la scène ou de se jeter des balcons.

Des tubes à la chaîne, puis un virage spirituel

D'autres succès massifs arrivent, comme Good Golly, Miss Molly (1956). Devenu un homme riche, Little Richard achète une villa à Los Angeles et s'y installe avec sa mère. Parmi ses autres très grand succès, on peut citer Lucille (1957), Long Tall Sally (1956)...

Coup de théâtre, en 1957, au sommet de sa gloire, Little Richard annule subitement une tournée en Australie pour se proclamer missionnaire de la congrégation évangélique "Church of God".

Après sa conversion, le chanteur épouse Ernestine Campbell, une secrétaire de cette église, et ils adoptent un fils. Quatre ans plus tard, le mariage tournera court, après l'arrestation de Little Richard pour comportement indécent avec des hommes dans des toilettes.

Ses positions sur la sexualité demeureront ambivalentes. En 1995, il disait au magazine Penthouse : "J'ai été gay toute ma vie, et je sais que Dieu est un Dieu d'amour, pas de haine." Mais fin 2017, il déclarait, sur une chaîne de télévision religieuse de l'Illinois, l'homosexualité "contraire à la nature".

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9 mai 2020

Tom of Finland - centenaire de sa naissance

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Tom of Finland, de son vrai nom Touko Valio Laaksonen, est un dessinateur et peintre finlandais, né le 8 mai 1920 à Kaarina et mort le 7 novembre 1991 à Helsinki. Il a durablement influencé la culture gay par ses représentations fantasmatiques et fétichistes d'hommes.

À l'âge de dix-neuf ans, Laaksonen quitta sa ville natale de Kaarina pour suivre des études d'art à Helsinki. C'est là qu'il commença à esquisser ses premiers dessins homoérotiques, inspirés d'images de travailleurs finlandais qu'il collectionnait depuis sa jeunesse. La Finlande s'engagea dans la Guerre d'Hiver contre l'URSS, puis dans la Seconde Guerre mondiale, Touko fut enrôlé dans l'armée finlandaise. Après la guerre, Laaksonen revint à la vie civile et travailla dans l'industrie publicitaire, continuant à dessiner par ailleurs. En 1957, il envoya quelques-uns de ses dessins homoérotiques au magazine américain Physique Pictorial, publiés sous le pseudonyme de « Tom of Finland » pour éviter qu'on le reconnaisse dans son pays.

L'œuvre de Laaksonen attira vite l'attention de la communauté gay dans son ensemble et, vers 1973, publia à la fois des livres de bande dessinée érotique et intégra le monde de l'art. « Tom » était surtout connu pour ses productions centrées sur des archétypes masculins tels que les bûcherons, les policiers à moto, les marins, les hommes d'affaires, les motards et les hommes habillés de cuir (que rappellent les rôles joués de manière ironique par les Village People). Sa série de bande dessinée la plus importante, les BD Kake, regorgent de ses personnages archétypaux.

Des expositions de l'œuvre de Laaksonen commencèrent dans les années 1970 et en 1973, il abandonna son travail à plein temps à Helsinki dans l'entreprise publicitaire internationale McCann-Erickson. Depuis lors, j'ai vécu en jeans et de mes dessins, ainsi décrivait-il la transition dans son mode de vie qui se fit à cette époque.

En 1979, Laaksonen fonda la Société « Tom of Finland » pour rassembler et commercialiser son œuvre. Cette société existe toujours et a évolué sous la forme d'une fondation à but non lucratif consacrée à la collecte, à la conservation et à l'exposition des œuvres d'art homoérotiques. À la fin des années 1990, la société présenta une ligne de mode inspirée des œuvres de « Tom », couvrant un large éventail de styles, en plus du "look" blousons et jeans déchirés de ses dessins. Cette ligne de vêtements équilibre l'homoérotisme d'origine avec la culture grand public de la mode et leurs défilés ont lieu en même temps que ceux des autres maisons de couture.

Avant sa mort, « Tom » a fait l'objet d'un documentaire, Daddy and the Muscle Academy - The Art, Life, and Times of Tom of Finland.

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Polémique et valeur artistique

De son vivant, et après, l'œuvre de Laaksonen a suscité l'admiration ou le mépris des différents clans de la communauté artistique. Laaksonen a entretenu une amitié avec le photographe gay Robert Mapplethorpe dont l'œuvre développant une iconographie sadomasochiste et fétichiste fut aussi un objet de scandale.

Une partie controversée de son œuvre consiste en dessins érotisant des hommes habillés en uniforme nazi. Ne représentant qu'une petite partie de son œuvre et d'époque ancienne, leur côté « sensible » les a écartés des anthologies les plus récentes de son œuvre. Laaksonen a plus tard désavoué ce travail et s'est efforcé de dissocier sa personne et son œuvre d'idéologies fascistes ou racistes. Tom a aussi représenté un grand nombre d'hommes noirs dans ses dessins, sans sous-entendre le moindre message racial ou politique dans le contexte où ils furent publiés.

Les avis des critiques d'art furent divers au sujet de l'apport de Laaksonen. Sa technique très détaillée lui a valu le titre de « maître du crayon », alors qu'un critique du journal néerlandais Het Parool a décrit son travail comme des « illustrations dénuées d'expressivité ».

Il y a une polémique visant à déterminer si ses portraits de « superhommes » (musclés et hyper membrés) sont faciles et sans goût ou si une complexité plus profonde repose dans son œuvre, jouant de ces stéréotypes et les subvertissant.

Dans ce dernier cas, un public assez large s'accorde à admirer son œuvre sur une base purement utilitaire, telle que la décrit Rob Meyer, propriétaire d'un magasin S/M et d'une galerie d'art à Amsterdam, « Ce ne sont pas des œuvres de conservation, mais de masturbation ».

Impact culturel et postérité

On peut avancer que l'œuvre de Laaksonen a fait revivre et a commercialisé une sous-culture S/M qui a émergé après la Seconde Guerre mondiale et qui a atteint son apogée à la fin des années 1970 et au début des années 1980, avant l'apparition du sida dans la communauté gay.

L'allure, les "looks", les accessoires adoptés par certains gays durant cette période semblent dériver directement de son œuvre (par exemple, Glenn Hughes de Village People).

Bien que la popularité de ce look ait décliné depuis le milieu des années 1980, les publications gays, les bars, les boîtes de nuit et les sites en ligne qui ont trait au sado-masochisme continuent de s'y référer de manière considérable.

La combinaison moustache-blouson-casquette de cuir s'est imposée dans la culture populaire du monde occidental comme un stéréotype visuel des homosexuels. En 1999, l'Institut finlandais de Paris lui a consacré une exposition. En 2004, le Musée d'Art moderne de New York a fait entrer plusieurs exemples de l'art de Tom dans sa collection permanente.

En juillet 2008, la marque de parfums alternative État Libre d'Orange lance un parfum à l'effigie de Tom of Finland, créé en partenariat avec la fondation Tom of Finland.

Du 6 septembre 2014 au 29 mars 2015 se tient l’exposition Salaisuuksin suljettu – kirjeiden Tom of Finland (en anglais : Sealed with a Secret – Correspondence of Tom of Finland, soit Au sceau du secret - Correspondance de Tom of Finland) au musée postal de Tampere en Finlande. À cette occasion, trois timbres issus de son œuvre sont mis en vente.

En 2017, un biopic (film biographique) sort au cinéma : Tom of Finland, réalisé par Dome Karukoski.

9 mai 2020

Déconfinement

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9 mai 2020

Et hop !

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9 mai 2020

Venezuela : la déroute des mercenaires américains

Une opération contre Maduro montée par un ancien béret vert s’est soldée par la mort de huit hommes

WASHINGTON - correspondant Le Monde

Donald Trump s’est montré grinçant, vendredi 8 mai, sur Fox News, en commentant le fiasco. Cinq jours plus tôt, les autorités vénézuéliennes avaient annoncé l’échec d’une tentative de débarquement d’une formidable armada rebelle résumée à deux esquifs et à une vingtaine d’hommes. « Elle n’était manifestement pas dirigée par le général George Washington », a-t-il ironisé. « Ce n’était pas une bonne attaque. Je pense qu’ils ont été pris avant même qu’ils soient à terre. Si nous devions faire quelque chose avec le Venezuela, on ne s’y prendrait pas comme ça », a ajouté M. Trump, qui souhaite ouvertement le départ de Nicolas Maduro.

Il est rare qu’un pareil naufrage soit annoncé à l’avance par une agence de presse. C’est pourtant ce qui s’est produit pour cette rocambolesque équipée. Le 1er mai, le journaliste de l’agence Associated Press Joshua Goodman publie une dépêche consacrée à « la tentative ratée pour chasser Maduro conduite par un ancien béret vert ». L’article décrit minutieusement les efforts déployés par un ex-militaire américain, Jordan Goudreau, pour mettre sur pied une petite milice capable de débarquer sur les côtes vénézuéliennes afin de déclencher un soulèvement général.

Nostalgie de la baie des Cochons

Un seul détail manque au récit : l’opération présentée comme avortée va avoir vraiment lieu, deux jours plus tard. Elle se solde par la mort de huit insurgés et par la capture des autres, dont deux ressortissants américains, et ravive le souvenir d’un passé de soldats de fortune et de coups tordus des Etats-Unis en Amérique latine.

Tout commence un an plus tôt, après une tentative déjà ratée de coup d’Etat contre Nicolas Maduro, en avril 2019. A cette époque, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, nostalgique revendiqué de la débâcle anticastriste de la baie des Cochons, en 1961, pèse de tout son poids pour convaincre une partie du régime vénézuélien de se retourner contre l’héritier d’Hugo Chavez. Sans succès.

Quelques semaines plus tard, une coalition hétéroclite se retrouve dans un grand hôtel de Bogota, en Colombie. Il y a là des opposants historiques, des renégats du chavisme et les inévitables mercenaires, représentés par Jordan Goudreau, qui a servi en Irak et en Afghanistan. L’ancien soldat a été chargé en février, dans ce même pays, de la sécurité d’un concert de soutien à Juan Guaido, le président autoproclamé du Venezuela, reconnu par les Etats-Unis et une bonne partie des pays d’Amérique latine et d’Europe. Le concert a été financé par le magnat britannique Richard Branson.

Les lettres de créance de Jordan Goudreau, basé à Miami et qui a fondé sa propre société de sécurité après avoir quitté l’armée, sont minces. Il ne peut guère mettre en avant qu’un lien ténu avec l’ex-garde du corps de M. Trump, Keith Schiller. Interrogée par les autorités colombiennes, intriguées par ce ballet, l’Agence centrale de renseignement (CIA) américaine nie d’ailleurs tout lien avec l’ancien béret vert. Ce dernier s’appuie sur un ancien chaviste, Cliver Alcala, qui avait rang de général avant de se retourner contre le régime, et qui ronge son frein en Colombie.

Des proches de Juan Guaido se rapprochent de l’attelage. Un conseiller du président autoproclamé, Juan José Rendon, qui vit à Miami, signe un contrat avec la société du béret vert, puis le lien se distend. Imperturbables, les putschistes rassemblent en Colombie dans trois camps d’entraînement de maigres troupes composées principalement de militaires qui ont fait défection. Les moyens manquent plus que les ego, alors que Jordan Goudreau a fixé le budget de ce coup d’Etat à 1,5 million de dollars (1,37 million d’euros), mais l’ancien béret vert continue d’aller de l’avant. Puis tout s’emmêle.

En mars, les forces de sécurité colombiennes interceptent une cargaison d’armes, probablement destinée aux putschistes, d’une valeur de 150 000 dollars. Puis Cliver Alcala est rattrapé par son passé au sein du régime vénézuélien. Poursuivi par la justice américaine pour sa participation à un trafic de drogue, il se constitue prisonnier et est placé en détention provisoire dans une prison de New York. Vraisemblablement infiltrés par le renseignement vénézuélien, les trois camps d’entraînement de fortune se vident d’une bonne partie de leurs hommes.

Le projet de Jordan Goudreau devient le 1er mai le secret le mieux partagé, mais l’ancien béret vert refuse de renoncer. Deux jours plus tard, deux embarcations sont interceptées par les forces de Nicolas Maduro. Des coups de feu sont échangés. Huit insurgés périssent. Deux Américains sont faits prisonniers. Il s’agit de Luke Denman, un ancien des forces spéciales américaines, auxquelles il a appartenu de 2006 à 2011, et d’Airan Berry, lui aussi ancien des forces spéciales, de 1996 à 2013.

Prises de guerre

Le béret vert est bien le seul à défendre la tentative. L’entourage de Juan Guaido assure n’être lié ni de près ni de loin au désastre. Washington fait de même. « Il n’y a pas eu de participation directe du gouvernement américain à cette opération, déclare le 6 mai le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo. Si nous avions été impliqués, ça se serait passé différemment. »« Nous voulons ramener tous les Américains à la maison », poursuit Mike Pompeo dans une allusion aux deux hommes capturés, que Caracas exhibe comme de précieuses prises de guerre, et les preuves d’un complot d’Etat ourdi à la Maison Blanche. « Si le régime de Maduro décide de les placer en détention, nous utiliserons tous les outils dont nous disposons pour essayer de les récupérer », avertit le secrétaire d’Etat.

Fernando Cutz, chargé du dossier du Venezuela au sein du Conseil de sécurité nationale sous Barack Obama et pendant les premiers mois du mandat de Donald Trump, est formel : « Je ne crois pas que mes collègues qui sont toujours là auraient pu être impliqués dans une chose pareille, c’était clairement l’œuvre d’amateurs. » Personne pour autant n’a affirmé tomber des nues à Washington. « Nous ne sommes pas prêts à partager plus d’informations sur ce qui s’est passé », a d’ailleurs déclaré le secrétaire d’Etat.

« On peut supposer qu’à un certain niveau, il y a eu des individus au sein du gouvernement américain qui ont été probablement largement au courant de ces individus par le biais du renseignement et d’autres canaux, poursuit Fernando Cutz. Mais je ne pense pas que cela a pu remonter jusqu’au président ou au gouvernement. Et je crois que cela n’a jamais pu être pris au sérieux. »

Depuis Miami, où il avait annoncé le début de l’opération, l’ancien béret vert peut mesurer l’étendue des dégâts : l’entreprise destinée à abattre Nicolas Maduro l’a en fait renforcé.

9 mai 2020

Risque de fracture au sein de LRM

LRM

Alexandre Lemarié et Cédric Pietralunga - Le Monde

Une cinquantaine de députés « marcheurs » et élus attachés à l’écologie envisagent de créer un groupe autonome pour porter leur « ligne sociale »

L’idée est un vrai serpent de mer au sein de la majorité. Depuis plusieurs mois circule le projet de la création d’un neuvième groupe à l’Assemblée nationale, composé de députés de l’aile gauche de La République en marche (LRM), qui risquerait de menacer l’unité de l’édifice macroniste au Palais-Bourbon. Ce scénario serait sur le point d’aboutir.

Selon des informations des Echos, confirmées au Monde, 58 députés de toutes obédiences s’organisent pour former ce nouveau groupe, autonome de celui de LRM, afin d’être opérationnels le 1er juin. « Ecologie démocratie solidarité » pourrait agglomérer des élus comme l’ex-LRM Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot ; les « marcheurs » Aurélien Taché, Guillaume Chiche et Emilie Cariou, issus du PS ; l’écologiste Delphine Batho ; ou encore Cédric Villani, exclu du parti mais toujours membre du groupe LRM de l’Assemblée. La plupart, élus en 2017 sous les couleurs macronistes, se montrent mal à l’aise avec la ligne impulsée par l’exécutif, jugée « trop à droite ». Mais pas au point de rompre avec leur camp d’origine. « Notre groupe est indépendant, ne se situant ni dans la majorité ni dans l’opposition », est-il écrit dans leur manifeste.

Reste à savoir combien d’élus LRM figureront réellement dans cette échappée, parmi les 58 potentiels frondeurs. Les dirigeants du groupe les évaluent entre « dix et vingt », « vingt max ». Les principaux initiateurs de ce groupe étaient injoignables jeudi pour détailler les contours de leur opération. « Ils ne veulent pas communiquer car la sortie de l’information n’est pas de leur initiative, explique un élu au cœur de la manœuvre. Le projet de monter le groupe, c’est acté. Mais ils ne voulaient pas l’annoncer maintenant. Tout n’est pas encore calé. » Plusieurs sources au sein de la majorité évoquent « une fuite orchestrée » pour « torpiller l’initiative », trois jours avant le déconfinement. Un tempo susceptible de refroidir certains, à l’instar de Claire Pitollat. Membre du collectif social-démocrate au sein de LRM, elle se dit favorable à l’émergence d’« un groupe social et écologiste » mais ne juge « pas opportun » ce lancement, « en plein déconfinement ».

Si la date de création reste inconnue, l’annonce suscite déjà des frayeurs en macronie pour sa portée symbolique : elle fait peser le risque de faire perdre la majorité absolue au groupe LRM. Après la récente exclusion de Martine Wonner, seule élue LRM à avoir voté contre la stratégie de déconfinement, les députés macronistes et apparentés comptent en effet 296 membres – contre 314 au début de la législature – à seulement sept unités de la majorité absolue. L’annonce d’une division de ses troupes, en outre, intervient à un moment délicat pour Emmanuel Macron, qui doit piloter un épineux déconfinement du pays.

Dissuader les participants

L’urgence, dès lors, est de dissuader les potentiels participants. « Une telle initiative, si elle se confirmait, constituerait une double rupture de confiance de la part de leurs auteurs : avec le président de la République, sans qui nous n’aurions probablement pas été élus ; et avec les électeurs, qui nous ont choisis pour former la majorité qui soutient son action », écrit le chef de file des députés LRM, Gilles Le Gendre, dans un message envoyé à ses troupes jeudi, que Le Monde a pu consulter. Dénonçant une « tentative de division », il prévient : « Il vaut mieux appartenir à la majorité pour orienter l’action du gouvernement que siéger dans l’opposition. »

Un scénario jugé « inéluctable » au sein de la majorité, tant la création de ce groupe a été évoquée ces derniers mois. En particulier au moment de la réforme des retraites ou du recours au 49.3. Les divisions au sein de la majorité autour de la question du traçage numérique ont précipité les choses. « La gestion catastrophique du groupe, la séquence sur StopCovid… On a donné de beaux prétextes pour leur permettre de partir », regrette un élu légitimiste, proche de l’Elysée.

Le député de l’Eure Bruno Questel, dénonce, lui, « l’irresponsabilité » de ses collègues sur le départ, dont « certains ont vu en 2017 en Emmanuel Macron non pas une chance pour la France mais une opportunité pour eux-mêmes ».

Certains veulent voir « une clarification utile » de la part de députés « qui ne s’étaient pas habitués au dépassement ». D’autres raillent le positionnement flou de ce groupe « de bric et de broc pour essayer d’exister ». « “Ni dans la majorité ni dans l’opposition”, c’est une formule qui promet de faire des étincelles à un moment où la France a précisément besoin de prendre des décisions », se moque la députée de Paris Olivia Grégoire.

Un proche d’Emmanuel Macron tente de positiver, en soulignant que LRM pourra toujours s’appuyer sur l’allié du MoDem pour faire adopter les textes du gouvernement. A Matignon, on juge que « la majorité demeure solide avec le MoDem et la confiance est là ». Un fidèle du chef de l’Etat s’efforce même d’y voir un moyen d’initier un « élargissement » de la majorité, pouvant permettre d’« aller chercher vers la gauche ».

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