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Jours tranquilles à Paris

18 octobre 2020

'NAKED WISDOM' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE 'JF JULIAN' {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

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Le photographe parisien JF Julian  et le mannequin français Mimi Macvan se sont  associés pour l' éditorial exclusif d'aujourd'hui NAKID intitulé « Naked Wisdom ».

Si vous aimez cette histoire visuelle, montrez-leur un peu d'amour, ce n'est qu'un aperçu des trucs incroyables qu'ils ont créés - rendez-vous sur leur Instagram ci-dessous pour en savoir plus sur cet artiste génial et soutenir leur créativité et votre inspiration quotidienne en les suivant !

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18 octobre 2020

Couvre-feu : claque de fin pour l’exception culturelle

Par Sandra Onana — Libération

A la veille de la mise sous cloche de neuf métropoles, Jean Castex a refusé toute dérogation pour les cinémas et théâtres. Un coup dur pour la profession, qui était appuyée par la ministre de la Culture.

C’est une fin de non-recevoir et un désaveu pour la ministre Roselyne Bachelot : pas d’exception pour la culture dans le cadre du couvre-feu dans les grandes métropoles françaises, qui entre en vigueur ce samedi à 21 heures. En déplacement à Lille vendredi pour préciser les annonces effectuées par Emmanuel Macron, le Premier ministre, Jean Castex, a fermé la porte à tout assouplissement en faveur des cinémas et théâtres, douchant ainsi les espoirs des professionnels. «Pour être acceptées, les règles doivent être claires et simples, les mêmes pour tous, a-t-il déclaré. Je suis sûr que chacun pourra s’adapter, y compris le monde de la culture.»

En s’entretenant vendredi matin avec le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, pour porter la cause du secteur, Roselyne Bachelot espérait obtenir un passe-droit pour les détenteurs de billets de spectacle ou de cinéma dont les séances s’achèveraient à 21 heures. L’idée était de laisser le temps au public de rentrer chez soi sans être en infraction avec la loi, le ticket faisant foi.

Fermeté

Depuis l’obtention des 2 milliards d’aides à la culture au sein du plan de relance, celle qui se présente dans une interview au Parisien comme une «médiatrice» entre le secteur et le gouvernement s’est ostensiblement illustrée comme une farouche alliée, ayant l’oreille du Président. Pas cette fois. «Je suis contre toute exemption, sauf pour les personnels de santé, les urgences, si vous devez aller voir quelqu’un malade…» assénait Le Maire, vendredi matin sur RMC. Démonstration de fermeté de l’exécutif, que la requête du secteur culturel ne saurait venir affaiblir. Et qui surprendrait presque par sa rudesse, après des semaines de cacophonie dans la préconisation des protocoles, et des efforts immenses, de la part des lieux de culture et des institutions, pour protéger le public.

Pour les acteurs de la culture, ce sont donc les montagnes russes. Le lendemain des annonces présidentielles, alors que les syndicats professionnels plaidaient leur cause auprès des pouvoirs publics, l’espoir était encore vivace. «Autoriser les loisirs culturels est une mesure de salubrité publique», déclarait à Libé la distributrice et productrice Carole Scotta (Haut et Court), espérant au moins voir aboutir les négociations en faveur du maintien de séances de cinémas à 19 heures au lieu de 20 heures (les deux séances du soir représentent 40 % du marché). D’autant qu’aucun cluster n’a été jusqu’ici déclaré dans les salles de spectacles et les cinémas, astreints au protocole sanitaire drastique de la distanciation et du masque obligatoire.

Si Jean Castex assure à la profession que «tous les moyens» seront déployés «pour amortir le choc» de la mesure, les effets attendus sont dévastateurs, et pourraient conduire à des fermetures en masse. Même rompus au diktat libéral de l’adaptation et de la flexibilité tous azimuts, tous les gérants de théâtre ne pourront adapter leurs horaires au couvre-feu et les cinémas redoutent un désengagement massif des distributeurs.

«Compensation»

Ceux-ci auraient en effet économiquement intérêt à annuler leurs sorties, notamment les plus ambitieuses. Ainsi d’Aline, le biopic sur Céline Dion à plus de 20 millions d’euros sur lequel Gaumont joue gros. Après l’annonce de son report, le film d’horreur coréen Peninsula est quant à lui maintenu in extremis en salles mercredi, par solidarité.

«Nous attendons un signal fort des pouvoirs publics, avec une forte compensation des distributeurs pour qu’ils maintiennent leurs films. Sinon, c’est tout l’écosystème des salles qui est remis en cause une deuxième fois», confiait jeudi le président de l’Association française des cinémas d’art et d’essai (AFCAE), François Aymé, à Libération. De son côté, le Syndicat national des entrepreneurs du spectacle (Snes) dénonce dans une lettre ouverte au Premier ministre, publiée vendredi soir, une «situation kafkaïenne» et demande «une exception culturelle qui rend [e] à la culture son caractère unique». La grande question concernant désormais les spectateurs et la manière dont ils se comporteront avec ces nouvelles contraintes. Ce dont le contexte particulier des vacances scolaires risque d’abord de ne livrer qu’un aperçu en trompe-l’œil. Après la Toussaint, le déluge ?

18 octobre 2020

Lux Æterna: Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg livrent les secrets du film de Gaspar Noé

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Œuvre magistrale tournée en trois jours et trois nuits, le nouveau long-métrage de Gaspar Noé est un choc esthétique. Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg ont évoqué avec Numéro les dessous de ce film stupéfiant.

Propos recueillis par Olivier Joyard .

En cinquante minutes bien denses, Gaspar Noé réussit, avec Lux Æterna, l’un de ses meilleurs films, nouant de manière irrémédiable son amour ténébreux du cinéma et sa passion pour les actrices. Béatrice Dalle joue la réalisatrice d’un film dont Charlotte Gainsbourg est la star. Très vite, tout s’enflamme. Il est question de sorcières et d’hommages à de grands cinéastes – Godard, Dreyer, Buñuel... – entre faux documentaire drôlissime et véritable expérience esthétique.

Numéro : Dès les premières secondes de Lux Æterna, on a l’impression que vous habitez depuis toujours le cinéma de Gaspar Noé, alors qu’en réalité vous n’aviez jamais travaillé avec lui.

Charlotte Gainsbourg : Depuis longtemps, j’en avais très envie. Il fait un cinéma que j’aime beaucoup, je voulais connaître cette expérience. Ce n’était pas du tout douloureux de passer à l’acte, car il met ses actrices très à l’aise. Même si une ou deux semaines avant le premier clap, j’ai appelé Gaspar pour lui dire : “Il n’y a pas de scénario, je ne sais pas ce qu’on va faire !” J’ai eu un petit moment de panique, mais au fond j’en avais le désir. On y allait à l’aveugle et ça me convenait très bien de n’être au courant de rien. Nos contacts avant le tournage de Lux Æterna ont eu lieu par téléphone, car j’étais à New York et lui à Paris. J’ai appris à connaître Gaspar car je l’avais simplement croisé à des événements Saint Laurent. Puis je suis arrivée sur le tournage. C’était très rapide, trois jours, et il avait obtenu carte blanche de la part d’Anthony Vaccarello. Je me suis prêtée au jeu, pour m’amuser avec lui.

Béatrice Dalle : C’était mon rêve de travailler avec Gaspar, alors je n’ai pas hésité une seconde. En février, le projet était lancé, en mai, le film débarquait au Festival de Cannes. Je ne connaissais pas vraiment le bonhomme. Dans le cinéma français, j’avais bossé, entre autres, avec Olivier Assayas, Christophe Honoré, Claire Denis, mais pas avec lui. Je suis copine avec Virginie Despentes qui est l’une de ses amies, ainsi qu’Asia Argento, mais je l’avais juste rencontré un mois avant le tournage pour une interview, et j’étais tombée sous le charme. La suite n’a fait que confirmer cette impression.

Gaspar Noé vous a-t-il mises à rude épreuve ?

C. G. : Nous avons commencé par la scène du bûcher, qui clôt le film. Donc, ça partait fort ! En même temps, je ne trouve pas Gaspar torturé, ce qu’il veut, c’est mettre les gens à l’aise, il est très proche des acteurs et des actrices. Est-ce que cela fait de lui un réalisateur normal ? Un metteur en scène normal, je ne sais pas ce que ça veut dire. Ce qui ne correspond pas à la normalité, c’est précisément ce qui intéresse Gaspar. Mais cela se joue dans son désir esthétique, pas vraiment dans sa manière de faire les choses.

B. D. : Il n’y avait pas de dialogues écrits, mais, le film était quand même déjà très construit dans la tête de Gaspar. Il a pu nous aider, nous diriger, il n’était pas du tout loin de nous. C’est un mec très présent, très attentionné, il ne lâche pas les fauves dans la nature. Il nous aime vraiment. Après, avec les grands metteurs en scène, il y a toujours une forme de cruauté. J’ai déjà tourné avec de très petits enfants qui n’étaient pas épargnés par le réalisateur. Les grands, s’ils veulent une scène, ils morflent. Et pour ce film, par exemple, je me souviens qu’à un moment, quand Charlotte était sur la croix avec les deux autres filles, elle était en souffrance. Gaspar était à côté de moi et Charlotte me demande : “Aide-moi, je vais mal, là.” C’est compliqué de ne pas porter secours à quelqu’un qui te demande de l’aide, même si c’est du cinéma. Dans la vie, avec du vrai danger, je l’aurais fait tout de suite. Gaspar m’a demandé de ne pas y aller, ça a été difficile.

C. G. : Gaspar n’a pas employé la même méthode que Carl Theodor Dreyer dans Dies Irae, qui laissait son actrice seule attachée sur une croix pendant des dizaines de minutes pour ressentir son émotion. Même si Dreyer a été une inspiration pour Lux Æterna – il est cité dans le film. Gaspar m’a d’ailleurs montré plein de scènes et d’images de ses films. Dans cette scène de bûcher, il y avait pas mal de figuration à gérer, ça a duré un certain temps. Mais moi, j’aime bien ce côté souffrance. C’était marrant que la réalité bascule et prenne le pas sur le tournage. Au bout d’un moment, cela devient cauchemardesque, chaotique, la réalisatrice jouée par Béatrice se retrouve débordée.

Béatrice, comment supportez-vous l’autorité des réalisatrices ou des réalisateurs ?

B. D. : J’ai côtoyé des metteurs en scène très autoritaires, très durs. J’ai même parfois été humiliée et j’ai envie de dire que je m’en fous. La fin justifie les moyens. C’est comme ça que je vois le cinéma. Si la scène est mortelle, tu peux me demander n’importe quoi, je me roulerai dans la fange, je n’en ai rien à foutre. En même temps, comme j’ai beaucoup de caractère, personne n’a jamais abusé de son autorité avec moi. En revanche, j’en ai été témoin pour d’autres personnes. Mais à chaque fois, les acteurs étaient beaucoup mieux après. Cela donne du sens à une création. C’est comme en littérature, on a le droit de tout dire. T’es pas en Syrie, t’es sur un plateau de cinéma. Tu peux avoir froid, tu peux avoir faim pendant deux heures. Il ne faut pas écouter les acteurs qui se plaignent. Ceux qui ne veulent pas signer d’autographes me soûlent aussi. Merde, si tu n’aimes pas les gens de la rue, reste dans ta chambre à jouer tout seul, reste dans ta salle de bains à chanter devant ta glace. Respectons les gens qui vont au cinéma, dans les théâtres et les concerts. Et arrêtons de pleurer. Les Américains, c’est encore pire. Je me souviens que j’avais tourné dans le film d’Abel Ferrara, The Blackout, avec Dennis Hopper que j’aimais vachement. Dans une scène, il devait me violer. Habitué aux actrices américaines, il me touchait à peine. Je lui ai dit qu’il fallait qu’on sente la souffrance, qu’il n’allait ni me violer ni m’étrangler, mais qu’on devait sentir quelque chose, voir les veines sur mon cou et mon visage... Moi, si je suis moche dans une scène, je m’en fous, je ne suis pas top model, je suis actrice. Regarde Salò... de Pasolini, où des acteurs connus font des trucs incroyables. Est-ce qu’aujourd’hui des acteurs seraient capables de tourner des scènes comme ça ? De toute façon, je pense qu’un tel film n’existerait pas.

Lux Æterna débute par cette conversation entre vous deux, filmée en split screen [“écran divisé”], à la fois très théâtrale et hyper spontanée. Comment l’avez-vous abordée ?

B. D. : La seule indication de Gaspar Noé, comme il sait que je suis dingue de Pasolini, c’était de nous faire deviner un de ses films sans prononcer son nom. Moi, ça me va très bien. Il y a des réalisateurs, comme Michael Haneke par exemple, pour lesquels on ne doit pas toucher au texte, même un accent circonflexe. Là, il n’y avait pas de texte ! Si on me donne cette liberté, je la prends à mort.

C. G. : Pendant cette conversation, nous sommes totalement naturelles. Gaspar voulait mettre nos deux personnalités en parallèle et voir ce qui allait se passer. Béatrice devait davantage mener la danse. Il n’y avait rien de spécial à préparer. Finalement, la scène dure plus de dix minutes. C’était marrant de se laisser aller, d’entendre Béatrice donner son point de vue sur les sorcières.

B. D. : Avant de la rencontrer, j’admirais le travail de Charlotte. Son naturel introverti, face à moi, ça a bien marché. Comme en plus je joue la réalisatrice d’un film, c’était parfait. La dynamique était là. J’ai eu l’impression d’être Gaspar Noé prenant soin de ses acteurs et de ses actrices, dirigeant tout le monde.

C. G. : Comme Béatrice est plutôt extravertie et bavarde, on en déduit que nous sommes à l’opposé, mais en fait nous ne le sommes pas tant que ça. Dans le film, on s’amuse juste du décalage apparent. Ce que j’en ai tiré, c’est une vraie amitié entre elle et moi.

Le film, en grande partie improvisé, vous offre des rôles assez étoffés sur un temps très court – tout juste cinquante minutes. Pour Béatrice, celui d’une réalisatrice en plein doute. Pour Charlotte, celui d’une actrice et d’une mère qui s’inquiète pour son enfant.

C. G. : Vous parlez de la scène où mon personnage se retrouve dans une fausse morgue parce que nous sommes dans un studio de cinéma. Elle reçoit un coup de fil de sa nounou, qui l’angoisse. Sur le moment, Gaspar avait des pistes en tête, mais je ne savais pas exactement sur quoi il allait me faire réagir. Il s’est juste mis d’accord avec son assistante, qui allait jouer la nounou de ma fille au téléphone, pour m’embarquer vers une situation étonnante. Je me doutais qu’il allait se passer quelque chose d’un peu extrême...

B. D. : Jouer une réalisatrice, cela m’a beaucoup plu. Dans la plupart des films qui montrent des plateaux de cinéma, on voit des hommes tenir cette fonction. Ici, c’est une femme. Virginie Despentes est ma meilleure amie, donc je ne peux que soutenir ce message. Le féminisme avance, malgré la récupération. Avec Virginie et la chanteuse Casey, nous avons lancé le spectacle Viril, basé sur des textes féministes et antiracistes, juste avant le confinement. Nous allons recommencer une tournée en janvier 2021. C’est un spectacle qui fait réagir. Certains hommes âgés quittent la salle, d’autres plus jeunes aiment beaucoup. Et toutes les femmes restent !

Hommage à la puissance cathartique et destructrice du cinéma, Lux Æterna est truffé de références à des cinéastes admirés par Gaspar Noé, comme Dreyer, Godard et Buñuel. Avez-vous parlé de ces références ?

B. D. : Gaspar est le mec le plus pointu en cinéma que je connaisse, alors que j’ai tourné avec Jim Jarmusch, Abel Ferrara, Claire Denis... Je connais pas mal de choses, mais lui, il en connaît encore plus. J’ai tout de suite été sous le charme de mon patron. Oui, pour moi, les metteurs en scène sont toujours des patrons, car je suis comme une soldate pour eux.

C. G. : Les films sur les tournages sont délicats et casse-gueule. Et pourtant, La Nuit américaine de Truffaut, j’adore. Mais c’est casse-gueule parce qu’on ne veut pas de private jokes qui laissent le spectateur en dehors. Gaspar attendait que je joue mon propre personnage de Charlotte, mais il m’a aussi filmée comme une actrice agacée par les techniciens qui lui courent après, s’amusant de ce côté caricatural de la comédienne. Il ne voulait pas que ce soit comique, mais légèrement exagéré.

Le film est construit en référence à la figure de la sorcière, importante ces dernières années dans les mouvements féministes – comme en témoigne le livre à succès de Mona Chollet intitulé Sorcières. Ce sont des femmes libres et puissantes, que les hommes veulent éliminer.

C. G. : J’ai entendu parler du point de vue féministe sur les sorcières après avoir tourné le film. J’ai vu dans quoi les femmes avaient été embarquées malgré elles à travers l’histoire. Je trouve le film ironique par rapport à cette figure et à ce que le cinéma en a fait. Ici, tout est tourné en dérision, on se pose des questions sur nos métiers et sur les sujets qu’on défend.

B. D. : Mon deuxième film après 37°2 le matin, c’était La Sorcière de Marco Bellocchio. On parle de sorcières, mais on pourrait tout autant évoquer Marie Madeleine, la prostituée du Christ, que l’on n’a pas lapidée en vertu de cette idée : “Que celui qui n’a pas fauté lui jette la première pierre.” C’était la première femme libre, qui allait avec les hommes qu’elle désirait. Elle a quand même réussi à séduire le Christ [rires]. La sorcière est une figure passionnante, surtout dans un type de cinéma où on a envie de dépasser la vie réelle. Montrer le quotidien, il y en a un qui fait ça très bien : Ken Loach. Mais tout le monde n’est pas Ken Loach. Le cinéma social, je n’en suis pas spécialement friande. J’ai envie d’opérettes sanglantes, de rêves, de messages, de références à la mythologie...

Béatrice, ce cinéma puissant et mythologique, vous l’avez traversé, notamment dans Trouble Every Day de Claire Denis en 2001.

B. D. : C’est mon film culte. J’en ai fait plein, mais je suis très fière de celui-là, avec Claire Denis. Maintenant je peux ajouter le film de Gaspar.

Charlotte, avez-vous encore beaucoup le trac après trente ans passés sur les plateaux ?

C. G. : Un film, c’est impressionnant. Je ne fais pas ça facilement, même si j’ai l’habitude des points de vue extrêmes sur le cinéma. La manière qu’a Lars von Trier de prendre une caméra, par exemple, c’est particulier. J’ai tourné Antichrist, Nymphomaniac et Melancholia avec lui. Il m’amène vers des sujets et des personnages très inhabituels. Avec Gaspar j’ai découvert un monde à part, fondé sur l’improvisation. Cela dit, Lars exige toujours une nouvelle version d’une scène après qu’elle a été jouée telle qu’elle était écrite. Dans le cinéma actuel, on ne vous demande pas souvent d’improviser. Avec Gaspar, je me sentais presque paresseuse, comme si je me présentais à une séance photo. J’ai adoré l’expérience. J’aurais voulu que ça dure plus que trois jours. J’aimerais recommencer.

La période de confinement a-t-elle changé vos désirs de cinéma ?

C. G. : Plusieurs projets ont été mis en stand-by, mais nous tournons le film d’Yvan Attal en ce moment, en appliquant des règles de sécurité. Ce qui m’a le plus embêtée, c’est que j’avais un projet musical qui devait se faire à Los Angeles. Or, il n’est plus possible de voyager. Pour ce qui est des concerts, c’est un

coup dur pour les musiciens et les chanteurs, mais quand ça rouvrira vraiment, ça repartira pour le live. Sur ce point, je ne suis pas inquiète. Là où je suis plus inquiète, c’est pour le cinéma. L’attirance pour les salles en a pris un coup, pourtant, un film comme Lux Æterna ne peut se voir qu’au cinéma. Il perdrait beaucoup sur petit écran.

B. D. : Les images sont tellement incroyables qu’il faut absolument se déplacer dans les salles. C’est comme dans Enter the Void, un autre film de Gaspar Noé : on dirait une montée d’acide. On se demande si on a pris des psychotropes pour le tourner. Eh ben non, les gars ! Par contre, on arrivait tous les jours en fin de journée, mais on ne tournait jamais avant 3 ou 4 heures du matin. Du coup, on patientait, on s’emmerdait un peu par moments. Mais Gaspar voulait cette situation. Il disait : “On ne tourne pas mes films à 9 heures du matin,  tout frais.” La fatigue, l’énervement lié au fait d’être là et l’envie de faire autre chose te placent dans une situation particulière, propice à ce que fait Gaspar. Quant à l’avenir du cinéma, moi, je ne m’inquiète jamais pour rien, tu sais. Dans ma vie, il y a eu des choses tellement dures que je remercie Dieu d’être là chaque matin. Je me plaindrai quand je serai morte.

“Lux Æterna”, de Gaspar Noé, en salle.

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18 octobre 2020

MORBIHAN : les plages et sentiers côtiers interdits d'accès de 21 h à 6 h

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« Entre 21 et 6 h, je ne vois pas ce que nous ferions sur les chemins côtiers… Un bon bain, mais un peu frais quand même ! On touche le fond là. » Cette réaction d’un de nos lecteurs donne le ton : les internautes sont plus que sceptiques après l’annonce par la préfecture du Morbihan que les plages et sentiers côtiers sont désormais interdits d’accès de 21 h à 6 h du matin, une mesure qui a pris effet samedi.

D’autres y voient « une mesure liberticide et démesurée ». La plupart se demandent qui va se promener à ces heures-là.

Face à cette avalanche de réactions, les services préfectoraux ont décidé d’apporter des précisions immédiatement, alors qu’ils avaient initialement prévu de ne communiquer que lundi matin, lors d’un Facebook live du préfet, Patrice Faure.

Pour empêcher les rassemblements festifs

« Cette mesure est destinée à empêcher les rassemblements festifs, musicaux, dansants, dans ces lieux et sur la période énoncée, car ils favorisent la circulation du virus, justifie ainsi la préfecture. La mesure est notamment mise en place en relation avec la période de vacances scolaires qui s’ouvre. Des rassemblements de ce type ont déjà été constatés par le passé et pourraient se produire de nouveau, même si la période de la Toussaint y est moins propice. Ce phénomène pourrait également intervenir du fait de la fermeture actuelle de certains lieux festifs nocturnes ».

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18 octobre 2020

Début du couvre-feu : « On se croirait dans un film, sauf que ce n’est pas du cinéma »

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Par Laurie Moniez, Lille, correspondance, Gilles Rof, Marseille, correspondant, Richard Schittly, Lyon, correspondant, Sylvia Zappi, Nicolas Chapuis, Marie-Béatrice Baudet - Le Monde

Paris et huit métropoles de l’Hexagone se sont pliées, samedi, à l’obligation de couvre-feu, une situation que la capitale n’avait pas connue depuis 1961.

Le père et le fils se tiennent debout place Saint-Michel, à Paris, au cœur de ce Quartier latin si souvent embrasé par la fièvre du samedi soir. Tous deux attendent, tous deux observent et jettent de temps en temps un coup d’œil à l’horloge située à quelques mètres plus loin sur le quai de Seine. Il est 20 h 40. « C’est le premier jour du couvre-feu, c’est un événement, on veut être là, on habite juste à côté, on aura le temps de rentrer… », déclare fièrement le père.

Plus que vingt minutes à tenir et soudain, la vie s’accélère comme dans un vieux film de Charlot. Les commerces baissent rideau, les garçons de café se dépêchent de rentrer les terrasses, les passants hâtent le pas. Il est bientôt l’heure. Tic-tac, tic-tac. Quelque 20 millions de Français ont désormais l’obligation de rester chez eux entre 21 heures et 6 heures du matin afin de contenir la deuxième vague de Covid-19, comme leur a expliqué le gouvernement. Et oui, ils ont obéi et suivi les consignes.

20 h 43. La ville de Saint-Denis semble déjà endormie. La rue Gabriel-Péri, principale artère de la ville s’est dépeuplée. Même les portes du « 129 », un kebab célèbre dans tout le département de cette banlieue populaire sont fermées. D’habitude, des jeunes venus de tout le « 93 » y font la queue. Le trottoir, ce soir, est désert.

20 h 45. Paris, du côté de Beaubourg. Samuel termine de ranger des tables à l’intérieur du café où il travaille depuis dix ans. Il râle, on l’entend s’énerver. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Allez, je vais faire l’hypocrite. Vous voyez, je ferme, je respecte cette formidable loi, et tout va bien… » Mais lutter contre le Covid-19, c’est fondamental non ? « Je vais vous dire une chose et une seule : j’espère que l’avenir va donner raison au gouvernement parce que sinon, pour nous, les cafés et les restaurants, le prix à payer va être très lourd. »

« Difficile de dîner en regardant sa montre »

20 h 48. A Lyon, Frédérique, 50 ans, est attablée avec deux couples d’amis au restaurant corse « A Cantina », dans le quartier de l’Hôtel de ville. C’est bientôt l’heure de partir. Les cinq convives ont calculé leur temps de trajet. Ils se montrent prudents.

« Cela fait partie de notre quotidien maintenant, on doit s’adapter, cela risque de durer », explique Dominique ; ses amis acquiescent. Une trentaine de clients sont répartis dans les salles très cosy de l’établissement. « D’habitude le samedi, on en accueille quatre fois plus, on sert environ 120 couverts, mais c’est difficile de dîner ici en regardant sa montre », confie le jeune patron Garry Blaisonneau, 32 ans, tandis qu’il prépare des fiches de dérogation pour que ses douze employés puissent regagner leur domicile sans problème. « Les clients, témoigne Steve, l’un des serveurs, consomment différemment. Ils nous demandent de choisir à leur place pour gagner du temps. »

La fermeture approche. « Mesdames, messieurs, ici la police, il reste dix minutes. Attention au compte à rebours », lance haut et fort Garry. Eclats de rire dans le restaurant. Dehors, des passants courent en direction du métro comme s’ils voulaient éviter un orage. « On se croirait dans un film au temps de la prohibition, s’amuse le restaurateur, sauf que ce n’est pas du cinéma. »

20 h 50. Karim, grand Marseillais élégant, hésite à suivre la petite centaine de protestataires opposés au couvre-feu qui se dirigent vers la préfecture des Bouches-du-Rhône en empruntant la rue Saint-Ferréol, à l’angle de la Canebière. « Je buvais un verre sur une terrasse avec des amis. Et quand ça a commencé à fermer, j’ai suivi la manifestation. Sur le fond, je suis d’accord avec eux, mais je ne vais pas prendre de risques et me retrouver avec une amende à 135 euros. J’ai ma redevance télé à payer », s’amuse le jeune homme de 20 ans, en repartant sagement vers son domicile. Le défilé n’ira pas très loin. C’est un acte de rébellion fugitif et festif sans conséquences.

20 h 55. Jonathan, 33 ans et Teva, 35 ans, sortent du Bloempot. Ce restaurant est une véritable institution lilloise. Situé rue des Bouchers, sa carte propose du maquereau en gravlax et des cèpes fermentés accompagnés d’escargots de Comines. Au Bloempot, c’est toute la richesse du terroir des Flandres qui est magnifié. Ici, on est « locavore », tous les produits viennent de petits fournisseurs du coin.

« Je vais finir à servir le thé comme chez la reine d’Angleterre »

Jonathan et Teva ont le sourire, le dîner fut délicieux. Mais en cuisine, les visages sont graves. Le chef Florent Ladeyn est désabusé. « En mars, quand il y a eu le confinement, on s’est battu, on s’est adapté et puis dès juin, on a vu des établissements qui ne respectaient rien, aucune règle de distanciation sociale. On a compris que cela allait péter de nouveau ». Dès dimanche, Florent Ladeyn va devoir mettre sa vingtaine de salariés en chômage partiel. « On a fait notre part, mais là… Pourquoi des boîtes comme Uber peuvent continuer ? Est-ce qu’on a demandé aux grandes surfaces de désinfecter leurs articles, d’agrandir leurs rayons ou de porter des gants ? », soupire-t-il.

21 heures. Place Saint-Michel, les taxis pris d’assaut détalent. Des retardataires inquiets de la présence de six cars de gendarmerie mobile garés le long de la Seine accélèrent le pas, les cyclistes appuient à fond sur les pédales de leur Vélib’. Papa et fiston, les deux badauds du début de soirée, sont rentrés chez eux. Le gérant d’un des cafés de la place éteint les dernières lumières : « D’habitude, je ferme à 1 heure du matin, puis on m’a demandé de terminer à 22 heures, puis maintenant 21 heures… Je vais finir à servir le thé comme chez la reine d’Angleterre », se désole-t-il.

21 h 20. Paris, quartier Château-Rouge, près de la gare du Nord. « Qu’est-ce que vous faites là ? Vous devriez être rentré chez vous… », lance à un passant la commissaire divisionnaire Emmanuelle Oster. L’homme dégaine une attestation. « Parfait », répond la patronne des policiers du 18e arrondissement. Un deuxième homme qui rentre du travail n’a pas eu le temps de télécharger son attestation. Les agents le laissent repartir après quelques secondes. « On va faire preuve de discernement ce soir mais la pédagogie ne peut pas durer trop longtemps », explique la gradée.

21 h 50. A Saint-Denis, les tramways circulent presque à vide. D’une fenêtre de la rue de la République, près de la halle du marché, on entend des rires et des éclats de voix. Des jeunes font la fête et écoutent un tube de Cheb Khaled. Le son n’est pas très fort mais dans la rue désertée, le refrain résonne comme si le son était décuplé.

22 heures. Marseille est calme, très calme. « Je tiens à remercier les professionnels qui ont parfaitement respecté l’heure prévue. Et merci à la population qui a suivi la règle », salue le préfet de police Emmanuel Barbe sur le Vieux-Port. « On préférerait se concentrer sur autre chose, mais il faut le faire car c’est la priorité de la nation ». En début de soirée, les forces de l’ordre avaient eu peur. Autour du stade Vélodrome où l’OM affrontait Bordeaux à huis clos, les supporteurs avaient accompagné leur équipe dans un halo de fumigènes.

Un curieux ballet

22 h 30. Paris est vide. Dans les rues, les SDF s’apprêtent à survivre une nuit de plus. Sophie, une Américaine dort depuis trois ans en face de l’ancien palais de justice, île de la Cité. Elle ne se plaint pas, montre son masque et dit « qu’elle refuse d’aller dans un refuge car elle est sûre d’y attraper le virus ».

Paris est vide et commence alors un curieux ballet. Les livreurs de sushi et de pizza ont pris possession du bitume. Ils zigzaguent, écoutent de la musique à fond, heureux de rouler en toute liberté. Ils ont beaucoup de travail ce soir, confie Ali qui porte sur son dos un lourd sac réfrigéré fluorescent.

A Paris, les lumières aux fenêtres sont allumées. Les restaurants sont fermés mais la nuit ne fait que commencer. Faire la fête jusqu’à six heures du matin ? « Ben, oui, comme on fait d’habitude », expliquaient en début de soirée dans le métro Lola et deux de ses copines qui venaient d’acheter à elles trois neuf litres de bière pour tenir toute la nuit. Plus sages, Louis, Bastien et Julien, rencontrés avant 21 heures imaginaient plutôt une soirée pyjama pour respecter ce premier soir de couvre-feu.

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17 octobre 2020

RADIS - la récolte a été bonne....

moi et radis

17 octobre 2020

Libération du 17 octobre

libé du 17 octobre

17 octobre 2020

Auray - Appel à la « Vélorution »samedi dans le pays d’Auray

Membres des associations du Dolmen des possibles et d’Alors on s’bouge, à l’initiative de la « Vélorution ».

Faciliter les déplacements quotidiens à vélo. C’est l’objectif visé par plusieurs associations locales qui appellent à la création d’un réseau de pistes cyclables dans le pays d’Auray. Elles invitent à participer à la « Vélorution » ce samedi.

Imaginée par deux associations actives dans le pays d’Auray, le Dolmen des possibles et Alors on s’bouge, la « Vélorution » prendra le départ le samedi 17 octobre. Les deux associations de transition se sont associées avec la Vigie, Citoyens pour le Climat Auray, Ti ar Ronsed Dir et la Bécane 56 afin d’organiser un rassemblement de vélos, avec un parcours reliant Auray à La Trinité-sur-Mer.

Création d’un réseau de circulation efficace

L’objectif de l’initiative est de promouvoir la création d’un réseau de circulation efficace pour le vélo en tant que mode de transport quotidien dans le pays d’Auray. Pour Dorothée Caradec, membre de l’association Dolmen des possibles, la « Vélorution » est le marqueur d’un mouvement de fond : « L’objectif est d’agir, à l’échelle locale, dans le sens d’une société moins consommatrice d’énergie, notamment de carbone, les déplacements quotidiens à vélo prennent donc tout leurs sens. Plus généralement, nos actions s’inspirent du mouvement des villes et des territoires en transition, initié par Rob Hopkins en Angleterre.

Le maillage d’une commune en voies cyclables n’est pas une chose simple à organiser pour les mairies. Le choix entre des voies vertes, reliant les villages, des pistes attenantes aux routes et autres chaussidoux rendent les prises de décisions complexes. Quatre facteurs sont pris en compte : le coût, l’intégration à l’endroit, la sécurité routière et l’utilisation des cyclistes. « Les ruptures de pistes sont souvent frustrantes pour les utilisateurs et des zones à sécuriser pour les communes, les exemples sont très nombreux dans le pays d’Auray ».

Une matinée à bicyclette entre Auray et La Trinité-sur-Mer

Le départ de la « Vélorution » sera donné de la gare d’Auray, à 10 h. La mairie d’Auray marquera la première étape du parcours. Ensuite, direction la mairie de Crac’h, en passant par le village Keriboulo. À l’arrivée vers 11 h 30, une pause-café est prévue pour les participants. La dernière ligne droite verra les cyclistes rejoindre La Trinité-sur-Mer, en affrontant la montée de Kernivilit, marquant le passage du pont de Kerisper et l’arrivée au vieux port, où sera organisé un pique-nique. Les organisateurs espèrent une centaine de participants.

Une table ronde avec des acteurs locaux

Puis une table ronde réunira associations, responsables politiques et participants dès 14 h à la salle Voulien. Y seront présents notamment Yves Normand, maire de La Trinité-sur-Mer et représentant de la communauté de commune ; Sophie Lecanuet, adjointe à La Trinité-sur-Mer ; Ronan Le Délézir, adjoint à Crac’h et Pierre Le Scouarnec, conseiller à Auray. « Le message que nous voulons faire passer est le besoin de créer en plus grand nombre des pistes cyclables sécurisées afin de circuler rapidement d’une ville à l’autre, sans risquer sa vie sur les départementales », concluent les organisateurs.

Pratique

Sans inscription. Chacun est libre de suivre le parcours ou d’intégrer le mouvement à une étape du circuit (responsabilité civile de chacun sur la voie publique). Équipements de sécurité (casques, gants et gilets réfléchissants) conseillés. Places limitées pour la table ronde et port du masque obligatoire pour les plus de 11 ans. Contact : dolmendespossibles@gmail.com

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé vendredi que les négociations post-Brexit étaient closes et qu’il était prêt à une sortie définitive sans accord commercial à la fin de l’année, à moins d’un “changement fondamental” de la position des Européens, rapporte The Guardian. À l’issue de leur sommet de jeudi, les 27 ont exigé des concessions jugées inacceptables par Londres. La porte n’est pas complètement fermée pour autant : vendredi soir, Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne (UE), et son homologue britannique David Frost, “ont convenu de se parler lundi pour discuter du format” d’une dernière série de pourparlers.

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