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Jours tranquilles à Paris

15 octobre 2020

Au Japon, les transgenres toujours victimes de discriminations

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Par Philippe Pons - Le Monde

Si le travestissement a longtemps nourri la littérature et le théâtre, le pays continue de faire subir d’anachroniques préjudices à l’égard des minorités sexuelles.

LETTRE DE TOKYO

Le succès du film Midnight Swan (« Le cygne de minuit ») actuellement au Japon braque les projecteurs sur un sujet socialement délicat : les préjudices dont sont victimes les transgenres dans l’Archipel. Réalisé par Eiji Uchida, il est à l’affiche dans plus d’une centaine de salles à travers le pays et attire un public particulièrement jeune.

La notoriété du cinéaste, qui réalisa Love and Other Cults (2017), et surtout de l’acteur principal, Tsuyoshi Kusanagi qui fut la star du célèbre groupe de J-pop, SMAP, n’est pas pour rien dans ce succès qui s’explique aussi par le phénomène « genderless danshi » − les garçons (danshi) sans-genre − actuellement dans l’air du temps.

Avec leur look androgyne, les adolescents des quartiers branchés cherchent à conjurer la masculinité que la société attend d’eux : le « garçon sans genre » peut être hétéro, gay, bi ou indifférent. La plupart ignorent ce qu’il en coûte d’aller au-delà et de se dérober aux normes imposées par la société pour devenir transgenre. « J’ai cherché à mettre en lumière la discrimination dont sont victimes les transgenres. Aucune loi ne condamne cet ostracisme social en particulier pour trouver du travail », explique le réalisateur Eiji Uchida.

Bien que les transgenres soient devenus plus visibles dans la société japonaise où les minorités sexuelles LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers) sont mieux acceptées, le film montre les préjudices qu’ils subissent toujours. Ils sont souvent contraints de quitter leur famille, où leurs penchants sont condamnés, pour aller travailler dans le monde du divertissement (bars, cabarets) à défaut de pouvoir trouver une autre occupation.

Une longue et riche tradition de travestissement

C’est le cas du personnage principal de Midnight Swan, Nagisa, jeune transgenre qui travaille dans un cabaret du quartier chaud de Shinjuku à Tokyo. Nagisa va recueillir Ichika une petite fille, lointaine parente, maltraitée par sa mère. La petite fille n’a qu’un rêve : devenir ballerine. Attendrie et se découvrant un instinct maternel, Nagisa cherche un travail en dehors du monde de la nuit pour financer les cours de danse de celle-ci mais sa quête se heurte aux portes fermées des entreprises. Avec son état civil qui reste celui d’un homme, elle cherche désespérément à être acceptée comme une femme.

La transidentité est chargée d’ambiguïté au Japon. D’un côté, la société paraît bienveillante pour les transsexuels et travestis (baptisés new half) qui participent à de nombreuses émissions de télévision grand public mais, de l’autre, elle les cantonne dans un certain rôle, dans le divertissement. Le Japon qui ne reconnaît pas le mariage entre personnes du même sexe confine les transgenres aux marges.

L’Archipel a pourtant une longue et riche tradition de travestissement. Au théâtre : du kabuki, où des hommes interprètent des rôles de femmes, à la fameuse troupe de Takarazuka, dont les actrices jouent des rôles d’hommes. Jouer sur le genre a longtemps fait partie des divertissements populaires lors de fêtes religieuses ou scolaires et cela figure en bonne place dans la littérature depuis Si on les échangeait. Le Genji travesti, récit anonyme de la fin du XIIe siècle (Les Belles lettres). Dans le Japon moderne, des mangas pour filles ont souvent pour héros des garçons à l’apparence androgyne.

Mais, dans l’ordre social du Japon moderne, le transsexualisme doit rester du domaine de l’imaginaire. Dans le monde de la nuit, la tolérance pour la diversité sexuelle est pourtant bien réelle : le quartier de Shinjuku, l’un des plus animés de la capitale, est « un univers très ouvert avec sa multitude de repaires gays, lesbiens, transgenres », explique Junko Mitsuhashi, transsexuelle chargée de cours à l’université Meiji et autrice d’une histoire du travestissement (non traduit).

« Violations des droits humains »

En revanche, pour pénétrer le monde de l’entreprise, l’état civil doit correspondre à l’apparence. Pour changer d’état civil, la procédure est lourde : un psychologue doit certifier que la personne présente un « trouble d’identité sexuelle ». Puis, cette dernière devra subir une intervention chirurgicale de stérilisation (en France le changement d’état civil a été démédicalisé en 2016).

Certains se résolvent à contrecœur à cette mutilation − et n’en sont souvent pas plus heureux par la suite comme en témoignent des suicides. En 2019, l’ONG Human Rights Watch a appelé le Japon à mettre fin à « ces interventions longues, coûteuses, invasives et irréversibles », assimilées à des « violations des droits humains ».

Depuis les années 2000, le mouvement LGBTQ a gagné du terrain. Les études de genre représentent en outre une part importante de la production académique en histoire, littérature et sociologie, souligne Aline Henninger (Des recherches sur la question féminine aux études queer : un tournant épistémologique, Cipango, n° 22, 2015).

Longtemps, les préférences sexuelles ont été vécues au Japon comme relevant du « jardin secret » et des fantasmes, sans que personne éprouve le besoin de se revendiquer de telle ou telle minorité sexuelle. Une perception qui peut expliquer que l’Archipel soit réceptif aux approches queer chez ceux et celles qui refusent d’être assignés à une catégorie.

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15 octobre 2020

Exposition CABU à l'Hôtel de Ville

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15 octobre 2020

Covid-19 : Emmanuel Macron choisit le couvre-feu pour tenter d’endiguer la deuxième vague

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Par Delphine Roucaute, Olivier Faye, Alexandre Lemarié - Le Monde

Lors d’un entretien télévisé mercredi, le président de la République a jugé qu’un reconfinement général du pays « serait disproportionné ».

La France s’apprête à replonger en apnée « au moins jusqu’à l’été 2021 ». Voilà le message qu’est venu annoncer Emmanuel Macron à ses concitoyens, mercredi 14 octobre, alors que l’épidémie de coronavirus retrouve selon les termes du chef de l’Etat une « situation préoccupante » sur le territoire national, avec près de 20 000 nouveaux cas déclarés par jour et une occupation à 32 % des services de réanimation dans les hôpitaux par des patients atteints du Covid-19. « Nos soignants sont très fatigués (…) Nous n’avons pas de lits en réserve », a-t-il prévenu, alors que le virus s’est répandu sur l’ensemble du pays, empêchant ainsi des transferts de malades entre les régions.

Le temps de l’insouciance, qui s’était ouvert durant l’été – M. Macron avait lui-même évoqué une « sortie de crise », le 14 juillet – est désormais clos. « Nous sommes dans la deuxième vague. Le virus recircule très vite en Europe et dans notre pays », a alerté le locataire de l’Elysée, lors d’un entretien sur TF1 et France 2. Ce qui l’amène, comme en Allemagne ou en Espagne, à imposer des mesures restrictives.

Pour « freiner la diffusion du virus », et ainsi « reprendre le contrôle », le président de la République a annoncé qu’un couvre-feu sera mis en place à partir de samedi, entre 21 heures et 6 heures, en Ile-de-France et dans huit métropoles : Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne.

Cette mesure de privation de liberté doit durer au moins quatre semaines. Si le Parlement l’autorise, le chef de l’Etat souhaite l’étendre sur six semaines, soit jusqu’au 1er décembre. Des dérogations seront possibles, uniquement dans certains cas, comme les travailleurs de nuit. En cas de non-respect du couvre-feu, des amendes de 135 euros seront délivrées ; elles pourront s’élever à 1 500 euros en cas de récidive.

Pas question de mettre totalement le pays à l’arrêt

Alors que l’instauration du couvre-feu a fait débat jusqu’au sein même du gouvernement, Emmanuel Macron a justifié cette mesure par la nécessité de « réduire les moments de convivialité » privés, qui sont « des vecteurs d’accélération du virus », tout en permettant la continuité de la vie économique, sociale et éducative.

Les écoles, lycées et universités resteront ouverts, a-t-il souligné. Pas question de mettre totalement le pays à l’arrêt, comme ce fut le cas lors de la première vague. A l’heure actuelle, « reconfiner le pays serait disproportionné », a estimé M. Macron, qui veut à tout prix éviter de recourir à cette extrémité, aux conséquences jugées désastreuses.

En parallèle, le gouvernement a toutefois rétabli par décret lors du conseil des ministres l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du pays, qui lui permet de disposer d’un cadre juridique afin d’adapter les restrictions dans les mois à venir, allant jusqu’au confinement. Manière de se garder une marge de manœuvre, au cas où. « Si l’on ne veut pas devoir prendre des mesures plus dures, il faut respecter les règles », a d’ailleurs mis en garde le chef de l’Etat. Son objectif étant de revenir à une situation de 3 000 à 5 000 nouveaux cas par jour et à 10 %-15 % de lits en service de réanimation occupés par des malades du Covid-19.

Pour autant, Emmanuel Macron n’a pas interdit aux Français de partir en vacances à la Toussaint. Malgré les restrictions en vigueur, les déplacements entre les régions ne seront pas réduits, a-t-il indiqué. Une injonction contradictoire, en apparence, que le chef de l’Etat a assortie d’une recommandation appuyée, en demandant aux vacanciers de respecter scrupuleusement les gestes barrières lors de leurs déplacements pour ne pas propager le virus. En particulier lors des réunions de famille ou entre amis, durant lesquelles il a appelé à ne pas se rassembler à plus de six personnes. Une sorte de « en même temps » entre la préservation de certaines libertés et l’instauration de restrictions. Une stratégie résumée en une formule : « On n‘infantilise pas, on responsabilise. »

StopCovid, « ça n’a pas marché »

Autre nouveauté : Emmanuel Macron s’est converti au mea culpa. Sur la stratégie en matière de dépistage, d’abord – près de 1,4 million de tests sont réalisés chaque semaine en France. « On a rencontré de vraies difficultés », a reconnu le chef de l’Etat, alors que les files d’attente se sont allongées devant les laboratoires d’analyse médicale pendant des semaines et que les délais pour obtenir un résultat excèdent parfois cinq ou six jours. « Nous allons rentrer dans une stratégie où on va pouvoir réduire drastiquement les délais », a-t-il promis.

Pour mieux suivre l’évolution du virus sur le territoire, l’exécutif veut miser sur les tests antigéniques, annoncés depuis septembre par le ministre de la santé, Olivier Véran, mais qui sont encore à l’état d’expérimentation. M. Macron a aussi évoqué un possible recours aux autotests, sur lesquels la Haute Autorité de santé ne s’est pas encore prononcée, contrairement aux tests antigéniques, dont les modalités du déploiement sur le territoire devraient être annoncées prochainement.

Le chef de l’Etat a par ailleurs reconnu l’échec de l’application StopCovid lancée dans la foulée du déconfinement pour permettre de repérer les cas contacts de personnes positives au Covid-19. « Ça n’a pas marché », a-t-il assumé à propos de cet outil qui, avec seulement 2,6 millions de téléchargements depuis juin, « a été beaucoup moins téléchargé » que dans les autres pays européens.

Une nouvelle application, baptisée « Tous anti-Covid », doit voir le jour le 22 octobre, a annoncé le président de la République, et devrait fournir à ses utilisateurs des informations quotidiennes sur l’état de la pandémie ainsi que sur les lieux où se faire tester. Une manière, veut croire M. Macron, de contribuer à sa popularité, en espérant que les Français l’activent lorsqu’ils se trouveront dans des lieux fréquentés par du public comme les restaurants.

Une crise « inégalitaire »

Durement touchés par les nouvelles règles de couvre-feu, ces derniers pourront bénéficier, à l’image d’autres secteurs d’activité tels que l’événementiel ou le monde de la culture, de « dispositifs de soutien supplémentaires », a avancé le chef de l’Etat, notamment à travers le recours au chômage partiel ou l’accès au fond de solidarité pour les entreprises. Ce qui n’a pas empêché les fédérations professionnelles du secteur hôtellerie-cafés-restauration (HCR) de déplorer « une fermeture déguisée » de leurs établissements.

Les entreprises pourront par ailleurs proposer « deux à trois jours de télétravail par semaine » à leurs employés, a suggéré M. Macron, pour « réduire un peu la pression collective », mais pas à temps plein. On a « besoin d’échanger avec les collègues de travail », a justifié l’ancien ministre de l’économie. Un satisfecit pour le Medef. La branche parisienne de l’organisation patronale avait alerté sur le fait qu’un télétravail à 100 % pourrait aggraver la crise économique et « fragiliser encore les entreprises ».

Accusé par ses contempteurs de mener une « politique antisociale », Emmanuel Macron, enfin, a rejeté l’idée soumise, entre autres, par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, d’augmenter le revenu de solidarité active (RSA) et d’étendre son versement aux jeunes âgés de 18 à 25 ans. A la place, le locataire de l’Elysée a annoncé le versement durant les six semaines du couvre-feu d’une « aide exceptionnelle » de 150 euros par personne, plus 100 euros par enfant, pour tous les allocataires du RSA et des aides aux logements (APL).

« Je préfère cette aide exceptionnelle massive plutôt qu’une transformation de nos minima sociaux », a défendu M. Macron face à cette crise « inégalitaire », a-t-il reconnu, pour les plus précaires. « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », a-t-il déploré, reconnaissant le « sacrifice terrible » vécu par cette génération, qui voit ses études et sa vie sociale entravée par la crise sanitaire, et son entrée sur le marché du travail compliquée par la crise économique.

Présenter un profil rassembleur

Tout au long des quarante-cinq minutes d’entretien, Emmanuel Macron s’est attaché à se montrer concret et précis, à l’image de son ancien premier ministre, Edouard Philippe, et il a assumé le terme de « couvre-feu », après avoir hésité en mars à prononcer celui de « confinement ». Le chef de l’Etat sait que la clarté et la pédagogie peuvent se révéler essentielles pour faire accepter aux Français de nouvelles mesures de restrictions de liberté, alors qu’une partie de l’opposition met en garde face à un risque de « jacquerie ».

Depuis la rentrée, la stratégie de l’exécutif apparaissait aux yeux de beaucoup comme étant trop fluctuante. De la même manière, M. Macron a tenu à faire savoir que les élus locaux des métropoles concernées par le couvre-feu avaient été prévenus en amont de cette initiative. « Je vais demander à nos maires de nous proposer des plans de prévention », a-t-il ajouté. Une façon d’inclure les collectivités. Pas question de rééditer l’épisode de la bronca des élus marseillais, le 23 septembre, suite à la fermeture des bars et des restaurants.

Au moment où le pays affronte une crise multiforme, le chef de l’Etat s’est également efforcé de présenter un profil rassembleur. « Nous nous en sortirons les uns et les autres », a-t-il déclaré, en appelant les Français à « être une nation de citoyens solidaires ». Comme s’il s’agissait de se poser en père de la nation, à un an et demi de l’élection présidentielle.

15 octobre 2020

Pauline Moulettes par Nicolas Guérin from Snap on Vimeo.

15 octobre 2020

LIBERATION du 15 octobre 2020

libé du 15 octobre

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15 octobre 2020

Gengis Khan censuré par la Chine à Nantes

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Article de Sylvie Kerviel

Le Musée d’histoire a dû annuler son exposition consacrée à l’Empire mongol après des interventions de Pékin

Ce devait être l’événement du Musée d’histoire de Nantes au premier semestre 2021. Plusieurs années de travail et la collaboration de chercheurs et universitaires avaient été nécessaires pour monter une exposition consacrée à Gengis Khan et à l’Empire mongol.

Réalisée en partenariat avec le Musée de Mongolie intérieure à Hohhot, en Chine, qui dispose d’un riche fonds archéologique, artistique et cartographique sur ce sujet, elle avait pour ambition de mettre en lumière l’un des plus grands conquérants de l’histoire, né vers 1160 et mort en 1227, fondateur de l’Empire portant son nom. Deux cent vingt-cinq pièces, dont des sceaux impériaux et des objets en or des XIIIe et XIVe siècles jamais vus en France, devaient faire le voyage à Nantes.

Prévue pour octobre 2020, l’exposition, adaptée d’une première présentation faite au Musée militaire des Pays-Bas, à Soesterberg, en 2017, avait été reportée en raison des contraintes sanitaires dues au Covid-19. Or, elle n’aura finalement pas lieu sous sa forme initiale en raison d’actes « de censure des autorités centrales chinoises », déplore Bertrand Guillet, directeur du Château des ducs de Bretagne-Musée d’histoire de Nantes.

Les interventions de Pékin pour modifier le contenu de l’exposition sont une illustration, selon le directeur, du « durcissement de la position du gouvernement chinois à l’encontre de la minorité mongole ». Située dans le nord de la Chine, la région autonome de Mongolie intérieure est peuplée de 4,2 millions de Mongols, qui représentent 17 % de la population de cette région. Des manifestations ont eu lieu en septembre pour protester contre la volonté de Pékin d’y imposer le mandarin dans les cursus scolaires.

Dans un premier temps, détaille Bertrand Guillet, les autorités chinoises ont demandé de retirer des éléments de vocabulaire – les mots « Gengis Khan », « Empire » et « mongol ». Le titre est modifié pour une formulation plus vague : « Fils du ciel et des steppes ». « On avait tenté de ruser en utilisant cette formulation plus poétique, tout en conservant le nom de Gengis Khan en sous-titre », indique le directeur.

Ce à quoi la Chine met son veto, avant de demander un contrôle de tous les documents présentés – cartes, textes, catalogue. Le bureau national du patrimoine de Pékin rédige alors un nouveau synopsis « comportant des éléments de réécriture tendancieux, visant à faire disparaître totalement l’histoire et la culture mongoles au bénéfice d’un nouveau récit national », précise le directeur. La Mongolie devient « la steppe du nord de la Chine ».

« Valoriser la culture mongole »

Bertrand Guillet prend alors la décision de stopper le projet, « au nom des valeurs humaines, scientifiques et déontologiques » de l’établissement. « Nous mettons un point d’honneur ici, dans ce château où a été signé l’édit de Nantes [qui mit fin, en 1598, aux guerres de religion], à présenter des expositions engagées contre les discriminations et pour la défense des droits humains, rappelle le directeur. Avec cette exposition, nous avions l’objectif de valoriser la culture mongole. En contrepoint, apparemment, avec ce que la Chine souhaite écrire de son histoire. » Sollicitée par Le Monde, l’ambassade de Chine n’a pas donné suite à nos questions.

Pour Marie-Dominique Even, spécialiste de l’histoire mongole au Centre national de la recherche scientifique, l’attitude de Pékin s’inscrit dans la politique actuelle de « tout passer à la moulinette du nationalisme chinois ». Comme, avant elle, le Tibet et le Xinjiang, « la Mongolie intérieure, territoire autonome en théorie, est très contrôlée par le pouvoir central, qui entend y imposer sa langue et sa religion, celles des Hans. Que l’exposition mette en avant un discours en rupture avec le récit national n’est pas accepté », analyse l’historienne. Elle relève que, avec Xi Jinping à la tête de la République populaire depuis 2013, le nationalisme chinois s’est renforcé « à un niveau quasi délirant » ces dernières années.

Le musée de Nantes n’abandonne pas toutefois son projet. Bertrand Guillet a l’intention de le relancer en collaboration, cette fois, avec des musées européens et américains pour une présentation au public en 2024. « Nous avions retenu des pièces des musées du Louvre, de Guimet et de Sèvres, notamment. Et nous allons solliciter le Metropolitan Museum of Art de New York, qui a une belle collection d’art mongol », précise le directeur, qui n’exclut pas de retravailler un jour avec la Chine, « mais en n’acceptant aucun compromis ».

15 octobre 2020

'THE DATE' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE 'WALKERS ON THE MOON' {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

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L'artiste  Walkers on the Moon et les mannequins Natalie & Martin se sont associés pour l' éditorial exclusif de NAKID d' aujourd'hui intitulé « The Date ».

«Emmène-moi quelque part loin 

où nous pouvons être tout seuls

Emmène-moi quelque part loin

Pour que je puisse être seul

Emmène-moi avec toi et sois à moi

Pour que l'amour puisse passer

Par ta colonne vertébrale

Emmène-moi avec toi, je serai à toi

Doux contact pour les mauvais garçons »

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15 octobre 2020

Donald Trump

trump fans de trump

trump pas contagieux

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Donald Trump a retrouvé les estrades de campagne, plus en forme que jamais, selon ses dires. Le président américain prend même la posture de Superman, qui a vaincu le virus...

Donald Trump a envisagé de quitter l’hôpital Walter Reed avec, sous sa chemise - qu’il imaginait enlever théâtralement devant les caméras - un tee-shirt de Superman. Interdit de rire. C’est très sérieux. D’abord parce que c’est vrai - le président américain a véritablement soumis cette idée à son équipe. C’est également très sérieux parce qu’aux États-Unis, le mythe des super-héros a une place cruciale dans la légende nationale. Ce sont les Américains qui ont inventé ces personnages fantasmagoriques dotés de super pouvoirs qui sont ensuite partis à la conquête de la planète. Le super-héros appartient à l’imaginaire collectif américain au moins autant, sinon plus, que les pères fondateurs. Là-bas, se réclamer de Superman, c’est comme s’employer à marcher dans les pas de Napoléon ici : une pensée magique, un spirit, comme on dit outre-Atlantique.

Il a vaincu le virus

Devancé par Joe Biden dans les enquêtes d’opinion, Donald Trump mise aujourd’hui tout sur Superman. Ce n’est pas seulement une posture, c’est une stratégie. Ou plutôt un revirement stratégique de la dernière chance. Souvenez-vous : avant d’être testé positif à la covid-19, le locataire de la Maison Blanche avait opté pour une campagne qui prétendait contourner, autant que possible, la question de la pandémie et de sa gestion de la crise sanitaire. Désormais, virage sur l’aile : il ne le contourne plus ; il entend montrer, au propre comme au figuré, qu’il a dépassé la covid-19. Qu’il a vaincu le virus. Il ne le nie plus, il prétend le dominer.

Il faut voir les lâchers de masques au début des deux meetings qu’il a donnés depuis sa résurrection, lundi à Sanford, en Floride, mardi à Johnstown, en Pennsylvanie. Mais lui-même n’en porte pas sur la scène. Car il est… Superman : « Je vais vous dire, les vaccins arrivent bientôt, les thérapeutiques, et franchement le remède. Oh, mon Dieu, j’ai pris quelque chose, quoi que ce soit, je me suis senti bien très vite. Je ne sais pas ce que c’était - des anticorps. Je ne sais pas, je l’ai pris, j’ai dit que je me suis senti comme Superman », a-t-il exposé, mardi, sur la scène.

Il fait le show

Il n’aurait pas parlé différemment d’une potion magique. Exit la rationalité, la précision ou la vérité ! À l’entendre, il est tout simplement invulnérable : « Maintenant je suis immunisé. Je peux descendre et commencer à embrasser tout le monde. J’embrasserai tous les mecs, hommes et femmes. Regardez ce type, comme il est beau, je vais l’embrasser. Pas avec beaucoup de plaisir, mais ce n’est pas grave », a affirmé mardi celui qui, la veille, sur le tarmac d’un autre aéroport, dans une mise en scène tout aussi ostentatoirement héroïque, déclarait qu’il allait embrasser les belles femmes. Il fait le show, Trump. Avec une terrifiante inventivité dans le story telling. Les caricaturistes s’en donnent à cœur joie. Dans le Washington Post du 12 octobre, Ann Telnaes en a fait un gros Superman au visage orangé et avec de toutes petites ailes. Histoire de suggérer que le crash est proche.

15 octobre 2020

Bourse du commerce - Fondation Pinault

bourse commerce

15 octobre 2020

Riantec : la façade de l’Espace culturel de Kerdurand revêt une couleur rose.

Quand la nuit tombe, et durant tout le mois d’octobre, la façade de l’Espace culturel de Kerdurand revêt une couleur rose. Un habillage voulu, cette année encore, par la municipalité pour s’associer à l’action « Octobre rose » destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein.

Pour le maire, Jean-Michel Bonhomme, ce type de geste symbolique est important. « Cela donne plus d’impact et permet de toucher le public au-delà des malades. Il est important de sensibiliser au dépistage du cancer du sein, cette illumination y contribue en interpellant ». Le maire envisage de s’associer, en novembre, à une opération similaire, mais en bleu, pour soutenir la lutte contre les cancers au masculin et notamment celui de la prostate.

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