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Jours tranquilles à Paris

17 mars 2020

Témoignages - Face au confinement, ils fuient à la campagne : « On savait qu’il fallait faire vite »

Par Cécile Bouanchaud

Alors que les déplacements s’apprêtaient à être drastiquement réduits en France pour lutter contre le coronavirus, de nombreuses personnes ont décidé se mettre au vert, malgré les recommandations sanitaires.

Partir le plus vite possible. Alors que la possibilité d’un confinement total de la population française se précisait ces derniers jours, des milliers de personnes ont quitté Paris et les grandes villes. Dès dimanche 15 mars, alors que le gouvernement venait d’ordonner la réduction des transports de longue distance pour éviter la propagation de l’épidémie de Covid-19, les trajets de train en provenance de la capitale et à destination de plus petites villes étaient pris d’assaut.

Sans attendre l’annonce par Emmanuel Macron, lundi soir, d’un confinement généralisé pour au moins quinze jours sur l’ensemble du territoire, Théo a pris le train pour s’isoler « dans un village vendéen de neuf habitants », où la famille de sa compagne possède une maison.

Pour sonder cette France sur le départ, Le Monde a lancé un appel à témoignages, qui a recueilli une soixantaine de réponses.

Des hommes et des femmes, généralement âgés de 18 à 40 ans, ayant fait le choix de quitter les grandes agglomérations, en faisant fi des recommandations du premier ministre Edouard Philippe de ne pas utiliser les transports en commun. Ils ferment les yeux sur les alertes lancées par les médecins, inquiets du risque de propagation du virus en cas de départs massifs vers des régions moins touchées par l’épidémie.

« Le choix était vite fait »

C’est notamment le cas des îles, comme Belle-Ile, au large du Morbihan. En vingt-quatre heures, la péninsule a vu arriver des dizaines de continentaux inquiets. Les personnels de la compagnie maritime confirment une augmentation du nombre de passagers, avec une centaine de personnes en moyenne par ferry, principalement des résidents secondaires. Claire, elle, a eu le dernier bateau de 19 h 30, en partance de Quiberon, dimanche soir. « On savait qu’il fallait faire vite », commente la jeune femme de 27 ans, partie dans l’après-midi de Paris, avec son compagnon et trois amis.

La succession d’annonces faites par les membres de l’exécutif durant la semaine écoulée a fini d’alimenter une angoisse latente. « Il y a eu une prise de conscience en très peu de temps. On a fini par réaliser que l’épidémie était bien présente », commente Claire, qui connaît peu de choses de cette île aux allures de carte postale, où elle va s’installer « pour une durée indéterminée ».

Ce dont elle est persuadée, c’est qu’elle y sera « mieux qu’à Paris, où l’ambiance est oppressante ». Comme elle, les personnes ayant répondu à notre appel à témoignages opposent « les cages à poule parisiennes » aux « grands espaces » des zones rurales. « Entre être à la campagne ou enfermé dans un studio, le choix était vite fait », résume Théo, qui s’apprête à vivre confiné avec son amoureuse depuis deux mois.

« Ce n’est pas la peur du virus qui nous a décidés de partir mais la crainte du confinement », confie Thomas, 36 ans, parti de Clichy avec sa femme, direction l’Eure. « Nous habitons un trois-pièces et venons d’avoir notre troisième enfant », précise le cadre administratif, évoquant la difficulté de télétravailler dans une telle configuration.

Clara, 25 ans, 20 m2 ; Pierre, 30 ans, 35 m2 ; Guilhem, 18 ans, 12 m2… Tous ont fait le choix du « repli stratégique ». Si la Bretagne et la Normandie apparaissent comme des destinations privilégiées, les départs se font à travers toute la France.

Cas de conscience

Pour partir, il faut en avoir les moyens. Lundi, de nombreux trains étaient supprimés ou complets, quand les trajets restants avoisinaient la centaine d’euros. Thomas, qui a pris la route de la Bretagne avec sa femme et leurs deux filles, a contacté cinq agences de location de voitures, avant de parvenir à trouver un utilitaire. « Six de mes clients m’ont appelé pour me demander de préparer leur villa, témoigne pour sa part un majordome, sous couvert d’anonymat. Une famille parisienne expatriée à Londres doit arriver cette nuit » au Cap-Ferret (Gironde).

Partir est aussi le choix des « inconséquents », estiment certains internautes qui se sont résignés à rester. Noémie, 36 ans, décrit « un vrai cas de conscience », craignant « de propager le virus, dont je suis peut-être porteuse, et de le transmettre à ma mère de 65 ans ». Pour la même raison, Bertrand, 27 ans, n’ira pas à Nantes, mais à Toulon, chez son petit frère.

D’autres, généralement étudiants, n’ont pas hésité à rejoindre leurs parents, évoquant par exemple « un environnement confortable en cette période très incertaine au climat anxiogène ». Majoritairement conscients des risques qu’ils font encourir aux personnes plus âgées, les internautes contactés assurent avoir pris leurs précautions durant le voyage, puis une fois sur place.

La compagne de Théo a trouvé des masques de protection au débotté. Thomas, lui, assure qu’il respectera « l’absence de contact avec toute autre personne ». Et Egan, adepte des théories de l’effondrement, prévoit « de rester confiner entre jeunes, c’est moins dangereux pour les autres, plus sympathique pour nous ».

Alors que le gouvernement se laisse la possibilité de prolonger les mesures au-delà de quinze jours, certains se disent prêts à tenir dans la durée, évoquant un programme chargé : « Sport, création du potager, réhabilitation du poulailler, pêche, balades à vélo et à cheval, grand ménage, mais aussi télétravail », liste Mathieu, 28 ans, en route vers le domicile de ses parents, dans la campagne tourangelle. Théo, lui, a emporté quelques livres de Virginie Despentes et mise sur ses abonnements Netflix et Canal+.

A l’instar d’autres internautes, l’idée de quitter Paris trottait dans la tête de Claire depuis un moment. Essayant de voir le côté positif de cette crise, la jeune femme en recherche d’emploi conclut : « Ce sera peut-être l’occasion d’un nouveau départ. »

corona fuite

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17 mars 2020

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corona parisiens fuient

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17 mars 2020

Coronavirus - “Martial”, “gaullien” : Emmanuel Macron durcit le confinement des Français

corona intervention33

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le président français a dévoilé lundi 16 mars une nouvelle série de mesures drastiques pour lutter contre la propagation du coronavirus, dont la restriction de tous les déplacements en France à partir de mardi, la suspension des réformes et le report du second tour des municipales. Des décisions “responsables” mais qui arrivent un peu “tard” pour la presse européenne.

“Nous sommes en guerre.” En annonçant, lundi 16 mars, la restriction des déplacements, Emmanuel Macron a pris une mesure inédite dans l’histoire récente de la France, justifiée par la crise contre la pandémie de Covid-19.

“Au cours des dernières vingt-quatre heures, les médecins et les scientifiques ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement d’envoyer un message clair et sans ambiguïté, car seules des mesures radicales peuvent freiner l’épidémie. Macron a maintenant répondu à cette demande et, comme dans son discours il y a quatre jours, il s’est montré un président responsable, conscient de la gravité de la situation et à qui on peut faire confiance en ces temps difficiles”, estime Der Spiegel.

Pour le magazine allemand, le président français n’a pas eu peur d’“utiliser des mots forts” pour faire comprendre l’ampleur de la crise aux Français, alors même qu’en Allemagne la chancelière Angela Merkel est critiquée pour son manque de “leadership” et pour avoir tardé à réagir. “Il y avait un peu de Charles de Gaulle dans ce discours”, conclut Der Spiegel.

“Ce n’est pas encore une assignation à résidence comme en Chine, mais le pays n’en est pas loin”, remarque de son côté Handelsblatt, en qualifiant l’annonce de “spectaculaire”.

Le terme de “confinement” jamais prononcé

Le ton utilisé par Emmanuel Macron était “plus grave et plus martial que jamais”, note Le Soir, en soulignant que le président français a martelé une “demi-douzaine de fois” que la France était “en guerre”. Mais comme plusieurs autres journaux européens, le quotidien belge remarque aussi qu’Emmanuel Macron s’est gardé d’utiliser le terme de “confinement”. “Si le mot n’est pas prononcé, c’est pourtant bien […] ce qui est décrété pour l’Hexagone”, estime Le Soir.

Certains journaux européens s’interrogent sur l’application de ce confinement, au sujet duquel le président a donné assez peu de détails concrets lors de son allocution lundi soir. “Reste un volet presque passé sous silence : celui de la sécurité et du maintien de l’ordre, qui pourraient être mis au défi par d’éventuelles scènes de panique devant les magasins d’alimentation et les boulangeries (qui resteront ouverts) ou par de possibles pillages de bâtiments publics ou commerciaux désertés”, note par exemple Le Temps. “Faudra-t-il, comme certains messages sur les réseaux sociaux le laissaient entendre lundi, en arriver à un couvre-feu et au déploiement massif de l’armée et de la police”, s’interroge le quotidien suisse.

Après l’allocution d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a précisé lundi soir que toutes les personnes qui circuleront devront être “en mesure de justifier leur déplacement”, au risque de se voir infliger une amende pouvant atteindre 135 euros. Les déplacements tolérés concerneront ceux effectués entre domicile et travail quand c’est absolument nécessaire, pour aller faire ses courses, pour raisons de santé, pour faire du sport à proximité des domiciles ou encore pour “motif familial impérieux ou l’assistance de personnes vulnérables”.

“La vie des Français va profondément changer. Ce que les Italiens connaissent depuis une semaine et les Espagnols quelques jours arrive en France”, assure El País, même si le “confinement” dans l’Hexagone laisse pour l’instant une certaine souplesse par rapport à ce qui se passe en Italie ou en Espagne.

“Les autorités ont perdu toute crédibilité”

C’est une restriction des “libertés civiles sans précédent en temps de paix” dans le pays, souligne pour sa part The Daily Mirror.

Malgré l’appel martial d’Emmanuel Macron au confinement, le Corriere della Sera note que la colère populaire se propage dans le pays, en raison des mauvais choix de ces derniers jours. “Les autorités, qui semblaient bien gérer la situation, ont perdu toute crédibilité. En particulier, lorsqu’elles ont fait le choix de maintenir les élections”, estime le quotidien italien. Elles ont envoyé “un message contradictoire” considéré “comme impardonnable”, “en plus d’avoir cru jusqu’au dernier moment qu’il était possible d’éviter de subir le même sort que l’Italie”.

Noémie Taylor-Rosner

17 mars 2020

Restez à la maison...

corona maison 10

17 mars 2020

En Russie, la Cour constitutionnelle autorise Vladimir Poutine à se représenter.

poutinre

La plus haute instance judiciaire du pays a donné son aval lundi à des modifications de la loi fondamentale qui permettront au président de rester, s’il le souhaite, au pouvoir jusqu’en 2036. Cette décision n’a toutefois rien d’inattendu, note le site d’information russe Meduza, qui rappelle que 11 des 15 juges de la Cour constitutionnelle ont été nommés par Vladimir Poutine. Pour entrer en vigueur, le nouveau texte doit encore être approuvé par référendum le 22 avril prochain. Le président russe a signé samedi cette vaste réforme constitutionnelle, qui, grâce à un amendement ajouté à la surprise générale quelques jours avant et vivement dénoncé par l’opposition, permettra de remettre à zéro le nombre de ses mandats présidentiels, alors que la loi russe interdit au président d’effectuer plus de deux mandats consécutifs.

17 mars 2020

Coronavirus

corona illustration

17 mars 2020

Loudéac - « Guerlédan : quand le passé refait surface »

L’écluse de Tregnanton, l’une des 17 englouties du lac de Guerlédan. Couleurs d’Armor

Thierry Le Corre

Le timelapse sur l’assec de Guerlédan réalisé par Michel Novak et David Morel est à découvrir sur leur chaîne YouTube, Couleurs d’Armor. La vidange du plan d’eau avait été un événement en 2015.

Couleurs d’Armor, projet porté par les photographes Michel Novak et David Morel, livre au regard des belles images de la nature. Le binôme s’est spécialisé dans le timelapse, cette technique qui permet de réaliser des films courts à partir d’une série de photos.

« On s’est rencontré il y a une vingtaine d’années sur les bancs de la fac, à Rennes. On partageait la même passion et on s’est très vite intéressé aux différentes techniques qu’offrait le numérique », exprime Michel Novak. Grâce au time-lapse, le duo a mis en lumière le phénomène des marées, leur spécialité. Un travail que l’on peut découvrir sur leur chaîne YouTube : Couleurs d’Armor.

La vidange du lac de Guerlédan

En 2015, les photographes s’éloignent du littoral et décident de braquer leur projecteur vers l’intérieur des terres. Un événement rare et exceptionnel s’y déroule :la vidange du lac de Guerlédan. L’évacuation des 51 millions de m³ d’eau laisse apparaître des paysages insoupçonnés : un fond de vallée lunaire que la végétation a recolonisé au fil des mois. L’assec de Guerlédan mérite bien un timelapse.

Michel Novak et David Morel vont investir le site à cinq reprises : « En octobre, quand il était encore vide, vers la mi-décembre lorsqu’il a commencé à se remplir, au printemps lorsqu’il était plein et la nuit pour des images nocturnes », détaille-t-il.

Lors de chaque visite, les deux hommes posent leurs reflex à plusieurs endroits et opèrent selon différentes techniques de timelapse. « On utilise soit un programme intégré à l’appareil photo soit un intervallomètre pour avoir un cliché, toutes les six secondes dans le cas de Guerlédan. En fait, tout dépend de ce que l’on veut mettre en évidence », exprime le photographe.

Une quarantaine de vidéos

Après les prises de vues, le montage. Les photographes ont monté leur timelapse intitulé « Guerlédan : quand le passé refait surface » à partir des images d’une quarantaine de vidéos. « On est souvent sur le terrain donc on a mis du temps à réaliser ce film court. Il faut beaucoup de traitements, corriger les défauts, c’est long », exprime Michel Novak. Cerise sur le gâteau, il a composé lui-même la bande son pour un meilleur effet. Le film est à voir et à revoir sur leur chaîne YouTube.

PratiqueChaîne YouTube Couleurs d’Armor : https://www.youtube.com/channel/UC-Q0jiEDlqvcKwKGs04br2g et site internet : www.couleurs-armor.fr.

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