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Jours tranquilles à Paris

12 octobre 2020

The Little Black Gallery : AdeY

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The Little Black Gallery accueille l’artiste multidisciplinaire anglo-suédois AdeY dans sa liste d’artistes représentés – alors qu’il inaugure son exposition The Censored Exhibition au Finnish Museum of Photography.

Avec une formation en performance, chorégraphie et danse contemporaine, les œuvres photographiques d’AdeY étudient des sujets tels que l’équilibre, la force et la physique du corps humain. Ici, il photographie et montre le corps dans sa forme la plus pure – nu, dévêtu . Le travail cherche à créer une représentation non sexualisée et ouverte d’esprit de l’humanité, basée sur un rêve d’acceptation.

L’axe et l’attention au droit des personnes à la différence guident les images de l’artiste suédois / britannique, et ici, ce sont surtout les différences qui concernent le physique, le sexe, la race et la sexualité. Avec une approche humoristique et expérimentale, il cherche à mettre en évidence notre vulnérabilité, notre solitude et nos forces, tout en capturant ces petits moments d’oppression sociale, d’isolement, d’anxiété et de dépression qui semblent jouer un rôle central dans la condition humaine. En pratique, c’est à bien des égards la perception du corps qui est remise en question par l’artiste, en fonction de son propre parcours et de son expérience du corps humain, mais c’est aussi dans une plus large mesure la perception du spectateur et du monde extérieur. , qui est au cœur de leur voix artistique.

Pour voir les oeuvres d’AdeY, visitez:

https://www.thelittleblackgallery.com/

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12 octobre 2020

Danse Buto à la Chapelle du St Esprit - Auray

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Samedi 10 et dimanche 11, à 18 h 30 : Maria-Maï Matrat (danse « Une éclipse de papillon »)

Le butō est une danse née au Japon dans les années 1960. Cette « danse du corps obscur » s'inscrit en rupture avec les arts vivants traditionnels du nô et du kabuki, qui semblent impuissants à exprimer des problématiques nouvelles. Le butō est né non pas pour évacuer la souffrance provoquée par les événements tragiques d'Hiroshima et de Nagasaki de 1945, comme on l'a souvent dit, mais des remous sociopolitiques qui secouèrent le Japon à cette époque. Le butō est fondé par Tatsumi Hijikata (1928-1986), avec lequel collabora Kazuo Ōno (1906-2010). Le terme japonais butō (舞踏) est composé de deux idéogrammes ; le premier, bu, signifie « danser » et le second, tō, « taper au sol ». Il désigne depuis le xixe siècle les danses étrangères importées au sein de l'archipel. À sa naissance, le butō a été nourri par les avant-gardes artistiques européennes (parmi lesquelles l'expressionnisme allemand, le surréalisme, la littérature des écrivains maudits d'Occident, etc.)

Le butō est imprégné de bouddhisme et de croyances shintô. Cette danse n'est pas spectaculaire au sens où elle relève d'une introspection, d'une disponibilité au monde. Explorant les spécificités du corps japonais, le butō aborde des thématiques universelles. Née dans un contexte sociopolitique d'après-guerre, cette danse subversive se caractérise par sa lenteur, sa poésie et son minimalisme. Elle évoque une imagerie grotesque, des sujets tabous, des environnements extrêmes, absurdes. Le butō est couramment dansé avec le corps presque nu, peint en blanc et le crâne rasé, souvent interprété avec des mouvements extrêmement lents avec ou sans public. Mais, il existe autant de formes de butō qu'il existe de danseuses et de danseurs. Il n'y a pas de style fixé, cela peut être purement conceptuel sans aucun mouvement. Ici, l'artiste sonde les instances de son esprit, sa relation au cosmos et l'inscription de son être au cœur de l'univers.

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12 octobre 2020

Réunification de la Bretagne : un référendum aura-t-il lieu ?

Une centaine d’élus se sont rassemblés à Nantes, dimanche, pour débattre de la question de la réunification. Plusieurs d’entre eux ont prévu d’envoyer, avant la fin de l’année, un courrier au président de la République demandant l’organisation d’un référendum sur le sujet.

Historique pour les plus jeunes, dans la lignée des actions engagées depuis cinquante ans pour les plus anciens. La journée débat organisée dimanche à Nantes par À la Bretonne et Breizh Civic Lab sur la décentralisation et la réunification de la Bretagne va, quoi qu’il en soit, marquer les esprits. D’abord parce que dans cette ancienne huilerie du quartier Chantenay transformée en brasserie (LAB), au cœur des historiques chantiers Dubigeon où est né le Belem en 1896, plusieurs élus ont débattu dans un esprit ouvert et dépassionné. Un exploit lorsque l’on aborde la question clivante du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne.

Drapeau breton à la mairie de Nantes en décembre

Et puis cette journée intervient alors que la veille, la maire de Nantes, Johanna Rolland, a annoncé aux associations culturelles bretonnes que le Gwenn ha du serait bien installé sur le fronton de l’Hôtel de ville, comme elle s’y était engagée durant sa campagne des municipales. Ce sera en décembre prochain, à l’occasion des 50 ans du premier concert de Tri Yann. Un vrai symbole et la démonstration que la Cité des ducs semble vouloir renouer avec son histoire après lui avoir tourné le dos. « Nantes est rerentrée en Bretagne », se félicite le sénateur écolo de Loire-Atlantique, Ronan Dantec.

Pour autant, c’est d’abord d’avenir dont il a été question lors de cette riche journée d’échanges. Avec une question centrale : à quand un référendum sur la réunification ? Sur ce point, l’ex-député finistérien et ancien garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, avait préparé une petite surprise. Désormais libéré de tout mandat, l’universitaire s’est attelé à rédiger une proposition de loi en vue de l’organisation d’un référendum sur la constitution d’une Assemblée de Bretagne, son sujet de prédilection. « Il y a un moment où il faut agir. L’action se fait par la loi et ce n’est pas nécessaire que le gouvernement le fasse. Les parlementaires ont aussi un pouvoir », a-t-il adressé aux quelques députés présents, sous les applaudissements d’un public ravi. Ce à quoi se dit prêt le député LREM des Côtes-d’Armor, Yannick Kerlogot. Tout comme Marc Le Fur, émettant néanmoins une condition : « Pour asseoir cette collectivité régionale forte, il faut être dans une logique de rapport de force avec l’État. Quand on demande gentiment, on n’obtient pas », prévient l’élu LR.

« L’État, stérilisateur d’innovation »

Mais les propos d’Urvoas ont aussi le don d’agacer certains de ses voisins, d’autant qu’il avait taclé un peu plus tôt l’État, le qualifiant de « stérilisateur d’innovation ». Le député LREM d’Ille-et-Vilaine, Florian Bachelier, lui rappelle ainsi « l’alignement des planètes » de 2012 à 2017, quand le PS avait les pleins pouvoirs. « Qu’est-ce qui explique que ça n’a pas été fait avant alors que tout le monde semblait d’accord ? »

La proposition de Jean-Jacques Urvoas a en tout cas un mérite : susciter le débat. Qualifiant l’Assemblée de Bretagne de « nouveau mot magique », le sénateur Ronan Dantec s’interroge : « Il va falloir dire ce qu’on met derrière ». Car selon lui, la priorité est de donner un pouvoir fort au conseil régional de Bretagne avant d’imaginer une éventuelle fusion avec les Départements, qu’il ne porte pas dans son cœur. Et le président du conseil départemental de Loire- Atlantique Philippe Grosvalet est encore plus direct : « S’il s’agit de rattacher la Loire-Atlantique à une Région qui décidera ensuite de dissoudre les Départements, je suis contre ! » Pas emballé par l’idée de la réunification - « Ça n’est pas mon combat politique, j’en ai d’autres », Grosvalet ne ferme toutefois pas la porte à l’idée de référendum.

La Loire Atlantique prête à financer des études

Reste à créer les conditions afin de ne pas revivre le traumatisme local de la consultation sur Notre-Dame-des-Landes, qui n’avait servi à rien. « Quand une question est mal posée, on ne peut pas recueillir la bonne réponse », prévient l’élu nazairien. Et de se dire prêt à ce que le Département de Loire-Atlantique finance des études afin de nourrir les électeurs en amont d’un référendum. Une victoire chez les partisans de la réunification. De quoi atténuer un peu leurs regrets suscités par l’absence à cette journée du président du conseil régional de Bretagne, Loïg Chesnais-Girard.

12 octobre 2020

No comment...

KKK

12 octobre 2020

Erdeven centre-bourg : la population consultée

Une centaine de personnes ont participé, samedi, à une déambulation dans le cadre de l’étude d’aménagement des espaces publics du centre-bourg.

« Comment vivez-vous les lieux et comment voulez-vous les vivre ? ». Le questionnement de David Courchinoux, architecte-paysagiste, posait les termes de la consultation publique sous forme de déambulation qui ponctuait, samedi, l’étude d’aménagement des espaces publics du centre-bourg.

Plus de cent personnes

Cette déambulation faisait suite à une première, début 2020, avec les riverains de Kerhillio, pour une autre étude similaire d’aménagement. Samedi, la participation de plus de 100 de personnes a montré l’intérêt pour ce projet qui redessinera Erdeven pour 40 ans… Mais les moins de 40 ans n’étaient qu’une poignée parmi les retraités.

Le départ était fixé place de la mairie. Là, l’architecte posait des problématiques d’un site qui répondait à la modernité des années 70, avec l’automobile reine, et qui devra s’offrir aussi aux piétons, vélos, etc. en lien avec les lieux de vie économique et culturelle.

Des besoins exprimés

Pour amener le public à s’exprimer, il questionnait sur le « trophée » que constitue l’hélice du TK-Bremen. Unanimement, elle a été plébiscitée.

La question suivante portait sur les manques en commerces et services. Ont été cités : banque, poissonnerie, bar, magasin de producteurs locaux, maintien de la Poste, besoin d’une signalétique…

Ensuite, l’exemple de la place de l’Église a amené à préciser que les choix d’aménagements - modalités semi-piétonnières, par exemple - doivent pouvoir évoluer et conserver une mobilité. Rue de l’Océan, l’architecte mettait en évidence l’intérêt à « redonner du charme » aux « décors de rêve » du cœur ancien : l’occasion, aussi, de rappeler que l’enjeu est une dynamique entre bourg et plages, pour inciter à « passer une journée complète à Erdeven », au bénéfice, notamment, du commerce local. Source : Le Télégramme

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Erdeven - Dominique Riguidel, maire : « Je voudrais aller assez vite »

« L’idée est partie il y a deux ans », rappelle le maire d’Erdeven, Dominique Riguidel. Elle vient de la formalisation d’un constat plus ancien d’un besoin de créer ou recréer des liens entre les pôles que marquent la mairie, l’église, la médiathèque, les commerces et leur développement vers le rond-point des Menhirs, le futur espace culturel, notamment, en tenant compte aussi du projet « cœur de bourg », même s’il n’est pas, en tant que tel, partie intégrante du périmètre travaillé.

« Il ne s’agit pas de déséquilibrer mais de rééquilibrer, et on veut conserver un nombre de stationnements équivalent. Compte tenu de la technicité, on a fait appel à un bureau d’études. Aujourd’hui, on arrive : d’ici la fin de l’année, 90 % de l’étude devraient être réalisés. Sur les aménagements, on avancera par phasages sur la durée du mandat. On voudrait commencer une première tranche de travaux fin 2021. On pense à la place de la Mairie, la place de l’Église, la rue Abbé-Le-Barh. Je voudrais aller assez vite ».

Créaction d’un « tiers-lieu ? »

De manière adjacente à cette étude, les élus réfléchissent aussi à l’implantation d’un tiers-lieu évoqué lors de la dernière campagne, une relocalisation de l’office de tourisme et au devenir de l’ex-hôtel Hubert, qui pourrait n’être que partiellement déconstruit. Son rez-de-chaussée pourrait être conservé pour un de ces projets ou une halle, par exemple.

Aucune option n’est arrêtée à ce jour. Source : Le Télégramme

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12 octobre 2020

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12 octobre 2020

Fashion Week : Paris ralenti mais pari relevé

Par Sabrina Champenois et Marie Ottavi - Libération

Bien qu’en partie dématérialisée et marquée par l’absence de protagonistes importants, la Semaine de la mode qui vient de s’achever s’est révélée riche. Elle se distingue notamment par l’aspiration réitérée à un changement profond et durable.

La Fashion Week, cette parade, est-elle soluble dans le Covid, cette panade ? Et à quoi bon ces versions amputées du raout (en grande partie numériques), alors que c’est l’adrénaline des défilés qui, notoirement, en fait la saveur ? Après New York, Londres et Milan, il est revenu à Paris, du 28 septembre au 6 octobre, de relever le gant face à ces doutes. Sachant que la mode est une industrie majeure (synonyme en France de 4 500 entreprises, 576 000 emplois et 150 milliards de chiffre d’affaires, dont 80 pour le secteur de l’habillement), qui s’échine comme les autres à encaisser au mieux le marasme en cours. Or, bonne surprise : malgré l’absence de certains poids lourds (Celine, Saint Laurent, la plupart des Japonais), la séquence a valu le détour.

«Immense opportunité»

Pour commencer, on note une franche inflexion dans la façon d’envisager le métier, de la part de multiples protagonistes. C’est notamment l’Irlandais Jonathan W. Anderson, aux manettes à la fois de Loewe et de sa propre marque. A l’occasion de sa collection Loewe (éblouissante de maîtrise architecturée) présentée façon exposition, il dit : «Si les restaurants ferment, pourquoi ferais-je un show ? Je choisis de mettre en avant le processus de fabrication, l’artisanat, le travail de nos équipes. J’estime que nous avons tous une responsabilité morale, alors que les autres formes d’art subissent une immense catastrophe : nous devons faire preuve d’humilité.» Il ajoute : «Cette catastrophe a néanmoins permis de nous recentrer, car on avait perdu de vue ce qu’est vraiment la mode, il était trop question de shows, de célébrités, de chiffres… Voilà pourquoi je considère que ce moment constitue aussi une immense opportunité pour savoir de nouveau en quoi consiste ce métier et pourquoi nous le faisons.»

Par Zoom interposé, John Galliano (Maison Margiela), qui a voulu pour sa collection inspirée du tango un (beau et passionnant) documentaire de 52 minutes réalisé par Nick Knight, est tout aussi catégorique : «L’idée de faire un défilé actuellement… Sérieux ?» Et de défendre le numérique comme une alternative complètement valable, voire préférable : «C’est le meilleur support pour ce que je veux montrer. Combien de personnes ont la chance de voir comment toutes les pièces du puzzle d’une collection sont assemblées - la coiffure, le maquillage, la musique, tout le processus ? Et ouvrir toutes ces plateformes pour interagir et dialoguer avec les gens me semble être la meilleure chose à faire.»

La Turque Ece Ege, à la tête de Dice Kayek, pointe pour sa part «un rythme effréné qui était devenu pénible, voire inhumain pour les petites structures comme la mienne, on n’avait plus de vie. Là, on est retombés sur nos pieds». Sa collection aux chouettes échos des années 70, mise en scène dans une vidéo en cousinage de Virgin Suicides, a été l’occasion de relocaliser toute la fabrication à Istanbul. Elle s’en félicite, et souligne la nécessité d’aller vers une production plus équitable et durable : «Ce qui est bien, c’est que les consommateurs de demain sont hyperconscients et attentifs à ces aspects-là.» Même désir chez Thebe Magugu, créateur sud-africain, gagnant du prix LVMH 2019, qui s’est replié sur sa base (Johannesburg) pour mieux diffuser le savoir-faire des artisans de son pays. Présentée via une vidéo au grain de caméra de surveillance, sa collection inspirée des espionnes qui sévissaient dans son pays du temps de l’apartheid, est très girl power - Pam Grier à son meilleur.

La nécessité d’œuvrer à la protection de la planète est de fait un leitmotiv qui s’est concrétisé dans de nombreuses collections. Evidemment chez la militante de longue date Vivienne Westwood (démente dans la vidéo qui accompagne la collection), dont la marque identifie systématiquement ses matières (cotons organiques, polyesters recyclés…). Bien entendu chez Marine Serre, tête de pont de l’upcycling et, avec Dries Van Noten, d’un manifeste appelant à fabriquer moins de vêtements et de façon plus respectueuse de l’environnement. Mais d’autres s’y emploient aussi. Balenciaga, l’une des marques (du groupe Kering) les plus observées de l’industrie, a confirmé qu’on est dans une tendance lourde. La nouvelle collection de Demna Gvasalia, unisexe et présentée dans une vidéo tournée de nuit dans les rues de Paris, atteste l’engagement de la maison : «93,5 % des tissus unis de la collection et 100 % de ses bases imprimées sont certifiés organiques, recyclés ou sont issus de l’upcycling», a souligné le créateur. Une mode dans laquelle on se réfugie, voire on se cache (l’ampleur des vestes), avec des élans - récurrents - vers les basiques de la culture populaire (jogging, claquettes) passée au tamis du luxe. Xuly Bët s’empare, lui, de pièces anciennes pour mettre en lumière des femmes et des hommes (dont le rappeur Kalash) de tous gabarits, origines, âges.

Trois états d’esprit

Dans ce contexte d’inquiétude tous azimuts, les vestiaires eux-mêmes ont attesté trois états d’esprit. Les rassuristes disent grosso modo que ça va aller, haut les cœurs. Ils comptent dans leurs rangs Christian Dior, où Maria Grazia Chiuri acte le contexte et le changement de paradigme qu’il entraîne («Le concept de mode que nous connaissions est remis en question») par un vestiaire qui exhale le (ré)confort, même dans ses aspects les plus raffinés (robes de mousseline rebrodées portées sur des shortys, tailleurs pas guindés).

Chez Hermès, Nadège Vanhee-Cybulski en appelle à l’hédonisme, sa collection d’une sensualité inédite souligne le haut du corps (bustes moulés, épaules et dos souvent révélés par des découpes, des absences de manches) et libère les jambes, jamais entravées par les jupes, shorts, pantalons masculins. Le duo Rushemy Botter-Lisi Herrebrugh à l’œuvre chez Nina Ricci tient son cap ludique et poétique - tout ne s’écroule pas, donc. Les drapés sont toniques, les matières et couleurs sont associées dans un effet de dynamisme (mat/brillant, fluide/stretch, jaune/noir/blanc), même les robes corolle sont punchy. Chanel aussi suggère que l’été sera cool malgré tout, avec ce rose (pâle ou flashy) qui traverse la collection, ces tailleurs corsaires ou bermudas, ces robes, jupes et tops asymétriques qui ouvrent sur une jambe ou une épaule.

Il y a aussi l’option bulle-refuge d’Olivier Theyskens, dont la collection inspirée de Mylène Farmer est une ode à la nostalgie-madeleine de Proust. Chez Chloé, Natacha Ramsay-Levi utilise des motifs de l’Américaine Corita Kent, religieuse militante et figure underground de l’art des années 60-70, pour diffuser des messages porteurs à arborer en guise de méthode Coué : «hope» et «you can handle it». Isabel Marant, cheffe d’une brigade de teufeurs, veut croire que nos lendemains danseront. Sa garde-robe se compose d’ensembles sexy, très lamé-pailleté et de pièces clins d’œil aux années Gym Tonic. Chez Issey Miyake, optimisme et ingéniosité convergent : Satoshi Kondo produit des vêtements technologiques et non moins esthétiques, faciles à transporter car possiblement roulés sur eux-mêmes, transformables (un manteau devient une housse ou un sac).

Glenn Martens chez Y/Project, et tout juste nommé à la tête de la création de Diesel, développe la même idée d’un vêtement mutant et multiple. A noter que le crop-top est omniprésent, dans d’abondantes variations, validation massive de l’engouement apparu dans la rue pour cette pièce qui trouble jusque dans l’Education nationale.

Les bellicistes sont en ordre de bataille, prêts à monter au front contre l’abattement et l’apathie. Dans un court métrage dystopique inspiré de l’amor fati, concept antifataliste nietzschéen, Marine Serre met tout le monde sous masque ou visière, le regard bloqué par des lunettes noires très Matrix, elle protège les rescapés de combinaisons seconde peau qui couvre aussi les mains, prévoit des vestes multipoches pour baroud prolongé. Chez Vuitton, c’est une armée de JTTQI (jeunes tous terrains queer et intersexuels) que Nicolas Ghesquière déploie à la Samaritaine (propriété du groupe LVMH, comme Vuitton) - fermé depuis 2005, le sublime bâtiment Art nouveau devrait rouvrir l’an prochain avec hôtel 5 étoiles, bureaux, commerces. Ces filles et garçons sont des urbains très pressés en amples chinos, tops à slogan (Vote, Skate, Drive), grosses ceintures, (très beaux) manteaux oversize ou alors vestes façon crop-tops. Les pièces pop kawaï sont particulièrement réussies, avec les jeux de manche, de plastron, de superposition.

Les warriors de Matthew M. Williams, qui faisait ses débuts chez Givenchy, semblent droit sortis d’American Psycho. Silhouettes (souvent monochromes) hyperarchitecturées, sophistiquées, implacables. Mention à l’épatante cape courte et carrée, au cuir aspect croco et aux pantalons comme en papier mâché.

As ès armures, Rick Owens allie cuissardes plateforme en cuir et métal qui montent jusqu’à la hanche, corsets, miniblousons à maxi-épaulettes, masques cache-cols. Cette partie en noir et blanc pour superhéroïnes (Avengers ?) est adoucie par des envolées poétiques, tout en légèreté et transparence (maille, mousseline, tulle) et des jaillissements de rose, jaune et rouge. L’armée Balmain d’Olivier Rousteing affiche la couleur de son clan (le monogramme de la maison est partout) et ne craint rien, même pas la deuxième vague, au vu de ces vestes, robes, crop-tops, blousons aux épaules pagodes XXL.

Bouclier pacifique

Les altruistes érigent la beauté en bouclier pacifique. C’est, chez Kenzo, Felipe Oliveira Baptista qui s’inspire des apiculteurs pour protéger de pied en cap mais avec fluidité et candeur (les imprimés coquelicot). Les poches abondent (sur les parkas, les amples pantalons, les jupes) pour pouvoir trimballer tout le nécessaire de survie, les capuches promettent un abri en cas de grain, les sacs en recèlent d’autres.

C’est Yohji Yamamoto qui drape sa mélancolie en noir et blanc, noir et bleu nuit, pour un vestiaire de nymphes urbaines dont les chevelures laissent échapper des plumes délicates.

C’est Jonny Johansson d’Acne Studios qui promet un après apaisé et lumineux, où l’éveil sera doux (beige, ample, en maille extralarge ou lin), l’activité raffinée mais jamais pesante (drapés et asymétries esquissés), la soirée chic mais facile (grandes robes hiératiques mais tous terrains). Le care fait vestiaire.

12 octobre 2020

WTF !

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12 octobre 2020

En distinguant le Programme alimentaire mondial, le comité Nobel alerte sur l’urgence de la faim dans le monde

Par Mathilde Gérard

Lors de l’annonce du prix Nobel de la paix, le comité a insisté sur l’importance de soutenir financièrement les actions de lutte contre l’insécurité alimentaire.

« La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos. » C’est par ces termes que le comité Nobel a commenté l’attribution du prix Nobel de la paix, vendredi 9 octobre, au Programme alimentaire mondial (PAM), institution onusienne basée à Rome, dont la mission principale est d’apporter une aide alimentaire d’urgence aux populations. Alors que la faim dans le monde est en hausse continue depuis 2015, cette distinction vient mettre en lumière à quel point l’objectif faim zéro que l’ONU s’est fixé pour 2030 semble hors d’atteinte : près de 9 % de la population (690 millions) ne mange pas aujourd’hui à sa faim, un chiffre qui risque de progresser fortement en 2020, sous l’effet des mesures restrictives liées à la pandémie de Covid-19. Et, parmi elles, 135 millions sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire que leur subsistance est en danger.

« Sans la paix, nous ne pouvons pas atteindre notre objectif mondial d’éradication de la faim ; et, tant que la faim subsiste, nous n’aurons jamais un monde pacifique », a réagi le directeur exécutif du PAM, l’Américain David Beasley, dans un communiqué. Par cette distinction, le comité norvégien du Nobel a souhaité « tourner les regards vers les millions de personnes qui souffrent ou sont menacées de faim », mais aussi récompenser le multilatéralisme. « Le besoin de solidarité internationale et de coopération multilatérale est plus évident que jamais », a insisté Berit Reiss-Andersen, présidente norvégienne du comité.

« Je me réjouis que la question de la faim que l’on croit chaque fois réglée soit de nouveau mise en avant, a commenté au Monde Olivier De Schutter, ancien rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation. Les menaces aujourd’hui sont différentes de celles d’il y a trente ans : désormais, c’est le réchauffement climatique et les déplacements forcés de personnes en raison des conflits armés qui font grimper la sous-alimentation dans le monde. »

« Les financements ne suivent pas »

Fondé en 1961, le PAM, qui compte 17 000 salariés dans 88 pays, mène les deux tiers de ses interventions dans des zones de conflits, dans des conditions parfois très précaires. Chaque année, il porte assistance à près de 100 millions de personnes dans le monde. Son plus grand terrain d’action est le Yémen, dont les deux tiers des 30 millions d’habitants ne peuvent se nourrir correctement, selon le PAM. Cinq années de conflit armé ont mis en ruine le pays, son système de santé et son économie. Les aides onusiennes tentent tant bien que mal de préserver le Yémen d’une situation de famine généralisée, mais l’institution a alerté ces derniers mois sur la baisse des financements, qui l’ont contrainte à réduire ses interventions.

Reposant sur des contributions volontaires des Etats, d’entreprises ou de particuliers, le financement du PAM est soumis à de forts aléas. En attribuant son prix, le comité Nobel a alerté sur « les proportions inconcevables que pourrait prendre la crise alimentaire si le PAM et d’autres organisations ne recevaient pas le soutien financier requis ». Selon les calculs de l’ONU, seulement 10 % de son appel de fonds d’urgence sur la sécurité alimentaire, lancé dans le cadre de la pandémie de Covid-19, ont été financés (254 millions sur les 2,4 milliards requis).

Plusieurs échéances devraient rappeler les bailleurs à leurs obligations. Le Comité de sécurité alimentaire mondial (CSA), qui regroupe agences internationales, gouvernements et société civile, se réunira virtuellement du 13 au 15 octobre, et les organisations participantes y espèrent des engagements forts. « On est dans un contexte où la mesure de l’urgence n’a pas été prise. Les financements ne suivent pas, s’inquiète Hélène Botreau, responsable des questions de sécurité alimentaire pour Oxfam France. Ce prix Nobel attribué au PAM permet de repolitiser et remédiatiser le sujet, mais on attend une réponse ambitieuse et multilatérale à l’insécurité alimentaire. »

Un groupement de chercheurs internationaux publiera par ailleurs le 13 octobre une série d’articles dans la revue Nature sur les mesures à prendre pour éradiquer la faim, ainsi qu’une évaluation des investissements nécessaires. « Notre recherche montre que la pandémie de Covid-19 pourrait plonger 95 millions de nouvelles personnes dans la faim, réagit Jaron Porciello, de l’université Cornell (Ithaca, Etats-Unis), l’un des responsables de ce programme de recherche. Le travail d’urgence du PAM est plus que jamais nécessaire, au côté duquel il faut des investissements de long terme – sur les technologies vertes et le soutien à des petits paysans. »

Développement rural

Au-delà de ses interventions d’urgence, le PAM a opéré une mue depuis sa création. « Le PAM a pris conscience qu’il devait aller au-delà de la fourniture de rations alimentaires classiques et qu’il devait s’intéresser à la question du développement », note Olivier De Schutter. En 2008, l’organisation a lancé un programme visant à acheter à des petits producteurs locaux leurs récoltes pour les fournir aux populations dans le besoin, une façon de mieux protéger les marchés locaux souvent déstabilisés par l’arrivée de denrées extérieures. Ce programme Purchase for Progress correspond à 600 000 tonnes d’aliments donnés, soit un septième environ de l’aide alimentaire du PAM, et bénéficie à 1 million d’agriculteurs dans le monde.

L’institution s’est également ouverte à la question de la diversité nutritionnelle, notamment à l’égard des femmes enceintes et des nourrissons, et a développé des programmes d’alimentation scolaire dans plusieurs pays, fournissant des repas à 17 millions d’enfants. « Ces évolutions du PAM montrent qu’on n’est plus dans une aide humanitaire parfois mal ciblée, mais dans une démarche qui prend en compte le souci de développement rural », souligne Olivier De Schutter.

C’est la douzième fois qu’une institution onusienne ou l’un de ses représentants se voit récompensée par le comité Nobel, la dernière en date étant le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) en 2007.

12 octobre 2020

Negzzia

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