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Jours tranquilles à Paris

10 octobre 2020

VANNES - L’expo « Maurice Genevoix et Ceux de 14 » est aux archives municipales

Le 11 novembre prochain, auront lieu le centenaire de l’inhumation du Soldat inconnu et l’entrée des cendres de l’écrivain Maurice Genevoix (1890-1980) au Panthéon. L’office national des Anciens combattants et victimes de guerre du Morbihan (ONACVG), dirigé par Anne Geslin, en partenariat avec la Ville de Vannes, propose une exposition aux Archives municipales.

Visible jusqu’au 31 décembre

Lundi, en début de soirée, en présence d’Anne Geslin, du maire-adjoint à la culture, Fabien Le Guernevé et de Corinne Gontard, adjointe au directeur académique en charge du premier degré, Gaël Rezé, inspecteur et référent mémoire et citoyenneté de l’Académie de Rennes, a inauguré cette exposition qui clôture la commémoration du centenaire de la première Guerre mondiale.

Elle se décline en une biographie de Maurice Genevoix, de son itinéraire de guerre et de souvenirs collectés dans le département au moment du centenaire.

PratiqueExposition « Maurice Genevoix et Ceux de 14 », jusqu’au 31 décembre. Archives municipales, 12, avenue Saint-Symphorien. Entrée libre du lundi au vendredi, de 8 h à 12 h 15 et de 13 h 15 à 18 h, le samedi de 9 h à 12 h.

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10 octobre 2020

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10 octobre 2020

Portrait - Paolo Roversi, de l’autre côté du portrait

Par Michel Guerrin - Le Monde

A 73 ans, c’est un des derniers grands photographes de mode vivant de sa génération. Modernes et intemporelles, ses images sont moins soucieuses du vêtement que des modèles, dont il cherche à révéler la beauté. Deux expositions mettent en avant son travail cet automne.

A l’automne 1991, par un froid glacial, Barcelone accueille un festival de photo de mode bouillonnant. Trente-deux photographes, du beau monde, deux courants qui s’affrontent. Certains perpétuent les fastes et le glamour d’antan. D’autres, tels les Anglais Corinne Day ou David Sims, multiplient les poses trash hors du studio et négligent les vêtements pour se rapprocher de la vie. Au milieu, en terrain neutre, un ovni. Des petits Polaroid. Une lumière fantomatique habite des vues de mode, portraits ou natures mortes. Des objets si fragiles qu’on craint qu’ils ne tombent du mur ou que l’image ne s’efface.

L’auteur est Italien, il habite Paris, il s’appelle Paolo Roversi. Nous demandons à le rencontrer devant ses photos. Il nous fait savoir qu’un dîner est plus approprié. Dans un restaurant de Barcelone, il apparaît tout en noir. Le vêtement est confortable, le regard bleu métallique, le geste lent, la voix chaude, la courtoisie extrême. Français précis, accent italien, élégance britannique. Il impose les plats entre deux silences. « Reprenez de ces pâtes. »

Le repas dure quatre heures. Paolo Roversi évoque Les Fiancés, de l’écrivain romantique italien Alessandro Manzoni, digresse sur Kerouac, parle des photos de Robert Frank, Walker Evans, André Kertész ou Guy Bourdin. Mais il ne dit pas un mot des siennes. Ce dîner, on s’en souvient car il se répétera tant de fois. Roversi prend des nouvelles de la famille, évoque ses lectures, se montre autant admiratif d’un poète japonais méconnu, d’un livre pour enfants que d’un passement de jambes du footballeur Roberto Baggio. Il déplore la perte de culture et de raffinement de l’Italie. Mais parlez-lui de ses images, il devient évanescent. Il n’y a pas plus d’indices dans les livres qu’il a publiés.

Deux rétrospectives de choix

Pour Roversi, la photographie doit rester un secret. Le CV et les images parlent pour lui. Il est, à 73 ans, un des derniers géants de son art – beaucoup de ceux qu’il a côtoyés, dont Robert Frank, Helmut Newton ou Peter Lindbergh, sont morts. Il photographie toujours avec une joie intacte, refuse beaucoup de propositions – « J’ai un âge où je peux. » Il a pour clients privilégiés des magazines (Vogue Italie, Vogue UK, AnOther Mag, Self Service, Luncheon) et des marques (Comme des Garçons et Dior). Il enseigne à l’ECAL, prestigieuse école d’art de Lausanne. Il est représenté par une galerie à Paris (Camera Obscura) et par une autre à New York (Pace Gallery). Il ajoute qu’il voit mieux qu’avant. Voir quoi ? Sur les images prises par d’autres, il lit les visages, les mains, les poses, les regards. « Je suis un voyant. »

Son actualité est riche. Une rétrospective à partir du 10 octobre à Ravenne, en Emilie-Romagne, où il est né. Une exposition au Festival international de mode et de photographie, à Hyères, à compter du 15 octobre – il y présidera aussi un jury. Il remettra, le 13 octobre, un prix qui porte le nom de son fils Filippo, décédé en 2017 à l’âge de 43 ans, et qui récompense de jeunes photographes de mode. Ce sera au Palais Galliera, à Paris, un lieu qui prévoit également une rétrospective de son œuvre en octobre 2021.

Paolo Roversi a travaillé avec tant de stylistes et de magazines prestigieux, il a tiré le portrait de célébrités, de modèles parmi les plus demandés, d’autres beaucoup moins, d’anonymes aussi. Il a produit des nus, natures mortes et paysages, des photos en Inde ou au Yémen. Il a photographié la Coupe du monde de football, en 1998, pour le journal Libération. Soit un matériau riche et divers, qui s’étire sur cinquante ans.

Pourtant, la cohérence saute aux yeux, qu’il résume d’une formule. « J’ai enregistré des visages familiers. » Familiers à lui, à nous aussi, comme s’ils nous invitaient à l’introspection. « Prendre une photo consiste à révéler quelque chose en toi et à l’amener dans l’image. On ne prend pas une photo, on la donne. » Ses images baignent aussi dans l’oxymore : elles sont d’une contemporanéité intemporelle. Elles auraient pu être prises hier ou après-demain.

Un rêveur à part

D’un côté, Roversi ne colle pas à l’actualité, soustrait les signes de l’époque, ne descend pas dans la rue. De l’autre, il a travaillé avec des personnalités parmi les plus radicales de leur temps. Ce qui fait de lui un classique et un moderne. Si la mode change sans arrêt et si Roversi est toujours là, c’est qu’il n’a pas cherché à suivre le rythme. Il impose le sien. Il impose un climat romanesque, poétique, théâtral, onirique, qui est le produit de sa culture, son enfance, ses rêves, ses rencontres.

« La mode est un grand fleuve qui coule, que je regarde depuis la rive. Je ne me jette pas dans la vague. Je n’ai jamais cherché à être dans le coup. J’ai vu passer beaucoup de courants, plus ou moins intéressants, beaucoup de jeunes photographes qui voulaient être à la page. Rester au bord permet de durer. »

Tout cela, on pourra le vérifier dans l’exposition de Ravenne, au Musée d’art de la ville, logé dans un imposant monastère du XVIe siècle. Il va occuper les trois étages. Vingt et une salles, 270 photos. Il peut parler des heures de ce musée, du gisant d’un guerrier, dont la rigidité de l’armure tranche avec le visage d’ange. « On dit que les femmes qui l’embrassent se marient dans l’année. »

Le visiteur découvrira son œuvre sous le titre de « Studio », dont il a une définition toute personnelle : « Le studio n’est pas seulement une pièce où l’on photographie ou une technique de prise de vue. Le studio est un état d’esprit, il épouse ma biographie, il me suit en voyage, il est dans ma tête. C’est moi. »

Studio de lumière

Adolescent à Ravenne, il installe un studio à la cave. Quand il débarque à Paris, en 1973, il déplace le lit pour ses prises de vue. Depuis plus de trente-cinq ans, son studio est un immeuble des années 1930, dans le 14e arrondissement de Paris, qui abrite sur cinq niveaux deux espaces pour les prises de vue, son secrétariat, sa bibliothèque, ses archives, un laboratoire, une grande cuisine, des chambres, une salle de réunion, un bureau où il noircit des carnets de ses dessins et idées. Le lieu s’appelle Studio Luce, un nom trouvé par le notaire après avoir demandé comment on dit lumière en italien.

C’est sa deuxième maison, qu’il rejoint tous les jours depuis son domicile à côté des Invalides. Lui comme ses modèles doivent du reste se sentir comme à la maison pour coller à son esthétique. Pas d’horloge. Nous sommes hors du temps. Le principal espace de prise de vue est fermé par une grande baie vitrée. Mais, comme il est orienté au nord, le soleil n’entre jamais, frappant l’immeuble en face, ce qui donne « la plus belle lumière qui soit ». Au 3e étage, il a bricolé « le plus petit studio du monde », 4 mètres sur 2 mètres, une boîte magique et blanche dans laquelle il fait des photos ou s’abandonne pour méditer.

Le studio est à Paris, mais il pourrait être à Ravenne, là où il a conservé une maison, à côté de la mer. Il faut évoquer l’apport du père, un médecin qui se lève à 4 h 30 pour soigner tout le monde, les riches, les pauvres, qui se fait payer en moutons, poulets ou panettones à Noël – une centaine une année – et qui, le dimanche, projette sur le mur de la salle à manger ses films au format 8 mm. Evoquer la mère, qui chante dans la maison, récite avec Paolo des poèmes de Manzoni, prend des photos avec un Kodak Retina. Evoquer un oncle, passionné de photographie.

L’enfance est heureuse mais sans luxe, il hérite des vêtements de ses quatre frères et sœurs. Il regarde les bœufs gagner la piazza del Popolo le jour de marché, dessine à la craie les buts de football sur la pierre de l’église, passe l’été à Ravenna di Mare. Et reçoit à 8 ans, un appareil. Au même âge que Lartigue, et comme lui, il photographie ce qui l’entoure.

Il attendra d’avoir 16 ans et un voyage en Espagne, pour avoir la révélation : la photo ne sert pas juste à alimenter les albums de famille. Elle peut être poétique. A son retour, il montre quatre images au facteur, un photographe amateur. A la sortie de l’école, il rend visite à un photographe de quartier, Nevio Natali, qui lui apprend les rudiments du métier. Il participe aussi à des concours, punaise dans sa chambre son tirage d’une vieille Napolitaine au visage aussi ridé que le mur derrière elle et en rêve toute la nuit.

La passion des mots et des images

Le jeune Roversi est fou de littérature et d’art, il fait du théâtre, se rêve en chef d’orchestre, mais sa mère le voit en avocat. « Tu parles bien, Paolo… » Un premier cours de droit romain tourne au désastre. Il apprend alors qu’à l’université de Bologne, une des plus prestigieuses d’Europe, à une heure de voiture de Ravenne, des enseignants iconoclastes bousculent les humanités. Nous sommes à la fin des années 1960. Umberto Eco donne un cours de sémiologie, analyse les signes de la culture populaire, parle de textes médiévaux, de Léonard de Vinci, de BD, de cinéma, de photo. Il officie non pas en amphithéâtre mais sur la pelouse. Pour Roversi, c’est le choc.

En 1970, il ouvre à Ravenne un studio spécialisé dans le portrait. Ses premiers modèles sont sa famille, puis il élargit le cercle aux amis, aux jolies femmes de la ville, aux personnalités locales. Pour l’agence Associated Press, il « couvre » les funérailles du poète américain Ezra Pound à Venise. Et puis il rend visite, à Brisighella, au peintre Mattia Moreni, le père de la styliste de mode Popy Moreni. Il y rencontre le photographe et directeur artistique Peter Knapp, qui lui conseille d’aller à Paris.

« LA MODE, C’EST COMME PHOTOGRAPHIER UNE VOITURE OU UNE BOÎTE DE CHOCOLATS, LES IMAGES DOIVENT EXPRIMER AUTRE CHOSE. » PAOLO ROVERSI

Pourquoi, à 25 ans, alors qu’il est marié et qu’il a deux enfants, que Ravenne est un cocon rassurant, qu’il y tient un studio, que ses frères et sœurs ne quitteront pas la ville, choisit-il de partir ? En guise de réponse, il cite le titre d’un livre d’Eugenio Montale, un poète qu’il chérit, Prix Nobel de littérature en 1975 : Fuori di casa. En dehors de la maison. Quitter sa maison, c’est la reconstruire ailleurs et la conserver. Ce n’est pas tirer un trait mais le prolonger.

Pourquoi la mode ? Le film Blow Up, d’Antonioni, le marque après sa sortie, en 1966. « Ce héros de photographe qui joue avec les filles, en enjambe une pour la photographier, qui découvre aussi un personnage caché dans une image, c’est le mariage du cinéma, de l’art, du mystère et de la photographie. »

Premiers pas dans la mode

C’est un résumé de son esthétique. Il dit encore qu’il est fécondé par des images d’­Avedon, Penn, Bourdin, Newton, Sieff, Blumenfeld, dont il ne retrouve pas ailleurs la créativité et la fantaisie. Il voit de la mode chez les portraitistes qu’il vénère, comme Nadar ou August Sander. Il en voit même chez Walker Evans. Un photographe de mode qui ne va pas au-delà de la mode ne l’intéresse pas. « La mode, c’est comme photographier une voiture ou une boîte de chocolats, les images doivent exprimer autre chose. »

Quand il débarque à Paris, il tape à la porte de Newton pour être son assistant. Refus. Il tape à la porte de Guy Bourdin qui lui demande son signe du zodiaque et lui rétorque « J’aime pas les Balance » – plus tard, ils fredonneront ensemble des airs d’opéra et échangeront des poèmes. Il est finalement pris par Laurence Sackman, excellent mais méconnu photographe anglais dont il retiendra une règle : bien fixer la caméra au sol mais laisser la tête très libre.

« LORS DE LA PRISE DE VUE, IL TE REGARDE COMME UNE PERSONNE, PAS UN MANNEQUIN. IL TE SIGNIFIE QUE TU ES UNIQUE. TU N’ES PAS UN PORTEMANTEAU MAIS UNE FEMME. »

LAETITIA FIRMIN-DIDOT

La tête libre, solide aussi, il la faut pour imposer une photographie que beaucoup pourraient trouver pas assez tapageuse, sexy, ­spectaculaire, sociale. Plusieurs noms, dans des genres divers, ont animé la mode au fil des décennies – Helmut Newton, Bruce Weber, Steven Meisel, Nick Knight, Mario Testino ou Mario Sorrenti, David LaChapelle, Terry Richardson, Juergen Teller… Seul Roversi colle au journal intime. C’est peu et c’est énorme. Cela vient de loin.

Sa première photo de mode, il la prend à 9 ans, quand il dit à sa sœur aînée, 18 ans, qui s’est mise en beauté pour aller danser : « Viens, je te fais une photo. » Les mots sont banals. Ils sont devenus un rituel. Il les répète depuis cinquante ans pour signifier au modèle qu’il est bien plus important que les vêtements ou le statut social qu’il porte. Pour cela il se montre toujours bienveillant.

La quête de la beauté

Laetitia Firmin-Didot a travaillé avec Roversi entre 1985 et 1992 avant de l’épouser. Ses souvenirs de prise de vue, notamment pour Cerruti, rejoignent ceux de tant de modèles : « Paolo instaure d’abord un climat joyeux et familial, multiplie les blagues, joue au ping-pong ou aux fléchettes avec les modèles, met de la musique napolitaine, n’expédie pas le déjeuner. Il prend son temps alors que tant de photographes font clic-clac et au revoir. Ensuite, lors de la prise de vue, il te regarde comme une personne, pas un mannequin. Il te signifie que tu es unique. Tu n’es pas un portemanteau mais une femme. La séance est intense, dans le silence souvent, d’autant que rien n’est préétabli. Vous n’imaginez pas comme il cherche, expérimente, veut l’imprévu. Ce sont des journées très longues et magnifiques, impensables aujourd’hui où tout semble codifié et minuté. »

Nicole Wisniak, la directrice de la revue Egoïste, dont Roversi est le photographe privilégié, résume d’une formule : « Pour des photographes, la séance est un ring. Pour Paolo, c’est une piste de danse. » Elle le définit comme un séducteur distant à la Marcello Mastroianni. Et puis cette évidence : « Les modèles sont en confiance car elles savent qu’elles seront belles. »

Pour faire surgir la beauté, le photographe réduit le décor à un fond neutre. « Le sujet, je l’isole, le nettoie, pour qu’il devienne le centre du monde. » Richard Avedon, maître de la confrontation, dans un genre ô combien tendu, afin de faire jaillir une personnalité, disait « There is nobody home » quand le sujet avait le regard inhabité. Même chose pour Roversi, mais dont le résultat est intériorisé.

Le mouvement #metoo a gagné la mode, et aussi la photo de mode dans le rapport aux mannequins, avec quelques procès à la clé contre certains photographes. De cela, Roversi ne veut pas parler, estimant sans doute que lorsqu’il est au travail, sa méthode et son approche vont à l’encontre de toute violence et plaident pour lui, qu’il n’y a rien à ajouter ou à commenter.

Le goût de la mise à nu

Un jour, discutant avec Irving Penn devant ses portraits d’enfants de Cuzco, au Pérou, il lui demande en quelle langue il leur parle. Réponse de Penn : « Pas besoin de parler, tu le sais bien. » Roversi prolonge : « Vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai photographié sans dire un mot. » Il a réalisé quarante-sept séances entre 1987 et 2001 avec Kirsten Owen, mannequin atypique des années 1990, ou plutôt anti-mannequin tant elle est dépouillée des tics du modèle, avec un visage changeant, affichant parfois des traits durs – « elle est de toutes les saisons », résume avec élégance Roversi. Et pourtant il ne lui parlait quasiment pas, tout passait par le regard, réalisant même d’elle un portrait en train de pleurer, publié en couverture du magazine i-D : « Je lui ai fait porter une robe que portait ma mère à 20 ans. » Roversi est un metteur en scène du souvenir, mais le temps s’étire dans sa photographie jusqu’au présent.

Ce sentiment, il l’accentue parfois par le procédé de la double exposition : associer deux images dans le même cadre, prises à deux instants distincts, souvent proches. La facture des tirages n’est pas floue – le flou désincarne les gens – mais fuyante, vaporeuse, parfois mouillée. Le Polaroid joue longtemps son rôle dans ce rendu, même si depuis une dizaine d’années il opère surtout en numérique, mais sans perdre la fragilité de la matière grâce à un travail sophistiqué en laboratoire.

En 1999, il publie Nudi (éd. Stromboli & Steidl), soit quarante-six Polaroid de femmes nues et mises à nu, en pied, certaines célèbres – Kate Moss, Inès de la Fressange, Stella Tennant, Sasha, Milla Jovovich, Kirsten Owen. Les corps laiteux sur fond blanc, les poses empruntées, la matière cristalline du Polaroid, tout cela donne un sommet d’émotion et de fragilité. « Mes photos ne sont pas très nettes, pas très claires. Ce sont des choses qui viennent de loin. »

Le tournant des années 1980

Du vocabulaire de la photo, comme révélateur, fixateur, surface sensible, qu’il adore et qui résonne avec son art. Cela vient de l’inventeur Nicéphore Niépce, dont la première photo de l’histoire, en 1827, un point de vue depuis la fenêtre de sa maison, à Saint-Loup-de-Varennes (Saône-et-Loire), l’a marqué par sa révélation hésitante, au point d’obtenir l’autorisation de passer une nuit entière sous la fenêtre en question. « C’est comme si j’avais dormi dans les bras de Niépce. »

La vision fragile vient de Ravenne, aussi, où le brouillard est parfois dense l’hiver. « Je marchais à tâtons jusqu’à l’autre côté de la place. » Ravenne abrite aussi les plus belles mosaïques du monde, qu’il a regardées jusqu’à s’en user les yeux, et dont il a transposé dans ses images les contours mal définis, les visages statiques, avec des bleus et des rouges d’une profondeur vibrante. Nombre de modèles enfin sont des filles qui sont un peu garçons et des garçons qui sont un peu filles, une ambiguïté qu’il assimile à « une frontière fragile entre le bien et le mal ». C’est avec cette photographie que Roversi gravit les échelons, marche après marche. « J’en ai dégringolé pas mal aussi. »

1980 est un tournant. Peu connu, il remporte de haute lutte une campagne publicitaire de cosmétiques pour Dior. On lui demande combien d’argent il veut, et, comme il ne rêve que de sujets de mode ambitieux ou de portraits, il répond : « Pour un rouge à lèvres ? Rien… » Sourire du commanditaire. « Il m’a coûté cher ce sourire. » Mais la porte est ouverte, il travaillera beaucoup pour Dior, notamment durant la période John Galliano.

La même année 1980, il a un coup de foudre pour le Polaroid grand format 20 × 25 qui vient d’être commercialisé. Les photographes de mode utilisent à l’époque ce procédé instantané, où l’image se révèle au bout d’une minute, pour faire des tests avant la « vraie » prise de vue. Roversi, lui, qui aime rappeler qu’il est né l’année de création du Polaroid, en 1947, adopte le négatif-positif de grand format, qu’il loge dans une imposante et antique chambre photographique. Il est au début bien seul, au point que la première fois qu’il montre ses Polaroid à un magazine on lui rétorque : « Mais on ne peut pas imprimer ça ! »

Rencontres déterminantes

Quand on demande à Roversi de cerner ses images importantes, il préfère raconter des rencontres qui l’ont construit. Fraîchement arrivé à Paris, il cherche des mannequins, voit une fille magnifique à Saint-Germain-des-Prés, la suit dans la rue jusque dans l’immeuble où elle entre. A chaque marche, il se dit qu’il doit l’aborder. Elle frappe à une porte, un homme ouvre, la fille entre. C’est le mannequin Jerry Hall, future épouse de Mick Jagger. Il ne la photographiera jamais. Mais l’homme, avec qui elle partage cet appartement, prêté par Karl Lagerfeld, lui demande sur le palier : « Qui es-tu ? Tu veux quoi ? » C’est Antonio Lopez, génial dessinateur de mode.

Roversi cite aussi le styliste japonais Yohji Yamamoto, pour qui, en 1985, à la grande époque des catalogues publicitaires, il réalise des images où les modèles sont sculptés par des couleurs rouges ou vertes, hallucinées et dissonantes. « C’est bizarre », lui dit Yohji. Ça l’est. Il évoque encore le couturier italien Romeo Gigli, dont il accompagne la carrière naissante, en 1983, ce qui lui permet d’inventer de toutes pièces l’image d’une femme. Et puis la styliste japonaise Rei Kawakubo de Comme des garçons, « importantissime pour moi », pour sa déconstruction des canons de la féminité. Nino Cerruti, aussi, dont il dit qu’il lui a un peu appris à vivre. Ou Franca Sozzani, qui a dirigé le Vogue Italie à partir de 1988 et dont il dira à sa mort, en 2016, qu’elle a fait du magazine son journal intime.

Sa dernière grande rencontre est Nicole Wisniak, qui lui a demandé de remplacer au magazine Egoïste Richard Avedon, après sa mort, en 2004. Ils ont tant à partager – le goût du romanesque, le refus de se plier aux modes et au temps. Il a photographié l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani nue et belle comme un Botticelli, le cinéaste Xavier Dolan aux prises avec ses démons…

Mais, à côté des portraits, il doit relever un autre défi qui a fait la réputation d’Egoïste : suggérer une narration en images sur plusieurs doubles pages. « Ce n’est pas simple, car pour moi la photo n’a pas d’arrière-pensées, pas d’explication à donner, mais j’aime m’y affronter avec Nicole. » Il faudra patienter jusqu’à 2021 pour découvrir la nouvelle livraison d’Egoïste et le fruit de leur collaboration.

Roversi cultive tant l’art de la rencontre qu’il est un des rares grands photographes à avoir cherché l’amitié de confrères qu’il admire. Il fut l’intime jusqu’à sa mort, en 2019, du mythique Robert Frank, qui, avec son livre Les Américains (1958), a inventé une photographie existentielle. Leur rencontre, en 1994, tient du roman. Il apprend que Frank va animer un stage dans un village du Gard. Les inscriptions sont closes, 15 personnes. Il donne son nom, ils seront 16. Mais, sortant d’une prise de vue en Allemagne, il arrive sur place avec quelques heures de retard. Ce qui donne ce dialogue : Robert Frank : « Tu es qui ? » « Je m’appelle Paolo. Désolé pour le retard. » « Pas grave, montre-nous ton portfolio. » « Je n’en ai pas. » « Tu es en retard et tu n’as pas de portfolio… » « Juste une petite photo du Yémen… » « Alors vide tes poches. Tes poches me parlent plus de toi qu’un portfolio. »

« Paolo Roversi-Studio Luce », du 10 octobre au 10 janvier 2021, au Musée d’art de Ravenne.

« Silenzio », du 19 octobre au 29 novembre, à la Villa Noailles, Hyères.

10 octobre 2020

Marisa Papen

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10 octobre 2020

Plouharnel - Un canon de la Seconde Guerre mondiale va être rapatrié de Gâvres

Le conseil municipal s’est réuni mardi à l’espace culturel de Plouharnel. La mise à disposition du canon de 340 mm Schneider modèle 1912 de type Bretagne par la Direction générale de l’armement (DGA) à la commune avait été actée le 5 avril 2012. Il convenait de se repositionner car ce geste intervient dans le cadre des actions de conservation et de la mise en valeur du patrimoine. L’association LBMG (Liberty Breizh Mémory Group) se charge de ce dossier, en lien avec la commune, afin de trouver des financements pour le transport du canon de Gâvres jusqu’au Bégo, lieu où il était positionné durant la Seconde Guerre par l’armée allemande.

Jean-Marie Mondot a expliqué : « Le coût est conséquent compte tenu des dimensions et surtout du poids de cette pièce historique. Mais l’association a trouvé un donateur et s’est démenée pour les dossiers de subvention. Il ne manque plus qu’à trouver un financement pour réaliser un socle pour accueillir le canon et éviter ainsi des manutentions par la suite qui seraient encore coûteuses ».

Une liaison souterraine de 63 000 volts

Les élus avaient également à se prononcer sur la convention de création de liaison souterraine de 63 000 volts entre Kerhellegant, à Plouharnel, et Pluvigner. Christophe Polfer, le coordinateur du projet au sein de RTE, est venu expliquer le déroulé de ce vaste projet qui s’inscrit dans le cadre de l’amélioration du service et de l’entretien des réseaux. Sur la commune se sont 2,3 km de fils électriques qui vont être ainsi enterrés.

Des accords avec des conventions ont été passés avec la commune et les propriétaires pour la réalisation des travaux, chacun conservant la propriété et la jouissance de ses parcelles. Les travaux d’enfouissement devraient débuter en mars.

Une commission extra-municipale « Sentiers et cheminements doux » a également été créée avec des élus et des représentants associatifs.

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10 octobre 2020

Saint Cado

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9 octobre 2020

Cinéma : SOS blockbusters

Par Nicole Vulser

Les studios reportent un à un leurs très gros films à des jours meilleurs, estimant que seule une sortie orchestrée mondialement permettra de les rentabiliser. Les salles dépérissent sans l’oxygène des longs-métrages américains.

Les salles de cinéma du monde entier dépérissent, s’étiolent, se désespèrent chaque jour davantage en voyant les studios hollywoodiens reporter la sortie de leurs très gros films. Ceux précisément qui doivent enfin apporter un peu d’oxygène aux exploitants. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, deux logiques s’affrontent.

D’un côté, les mastodontes comme Disney, Warner Bros, Universal, Sony, Paramount ou Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) retiennent les blockbusters dans lesquels ils ont investi des centaines de millions de dollars. Seule une énorme sortie orchestrée au niveau mondial peut, selon eux, permettre de les rentabiliser.

De l’autre, les salles n’arrivent pas à sortir la tête hors de l’eau en proposant uniquement des longs-métrages nationaux, européens ou de patrimoine (film dont la première date de sortie en salle est antérieure à dix ans). Les gros films américains capables de drainer des millions de spectateurs leur font cruellement défaut.

Ces derniers jours se sont révélés particulièrement rudes en déceptions. Warner Bros et Legendary Pictures ont annoncé, mardi 6 octobre, que Dune, de Denis Villeneuve, adapté du classique de Frank Herbert, ne sortira pas le 18 décembre mais le 1er octobre 2021 aux Etats-Unis. Mourir peut attendre, le 25e opus des James Bond, a été une nouvelle fois reporté, au 2 avril 2021, dans l’espoir d’une sortie mondiale.

Les fans devront encore patienter pour voir Daniel Craig, retraité des services secrets, couler provisoirement des jours heureux en Jamaïque. MGM, Universal et les producteurs de Bond, Michael G. Wilson et Barbara Broccoli, n’ont pas voulu prendre de risque. « Avec la reprise de la pandémie, la crainte de reconfinements, le nombre de salles fermées dans le monde, la nervosité est très forte, l’incertitude folle. Une sortie aussi importante que celle de James Bond, avec un objectif de 700 millions à 1 milliard de dollars [595 millions à 850 millions d’euros] de recettes était intenable », assure Xavier Albert, directeur général d’Universal Pictures International France. Ce décalage des aventures de 007 a précipité, dès le 5 octobre, la fermeture provisoire de 536 cinémas américains et 127 britanniques de la chaîne Cineworld, affectant au total 45 000 salariés.

« Il n’y a pas d’autre choix que d’attendre »

Laura Houlgatte, PDG de l’Union internationale des cinémas (UNIC), qui regroupe les exploitants européens, se désole qu’« il ne reste désormais plus qu’un seul très gros film de Warner Bros, Wonder Woman 1984, de Patty Jenkins, encore calé avant la fin de l’année, le 30 décembre ». Sera-t-il aussi reporté ?

Olivier Snanoudj, senior vice-président distribution cinéma chez Warner Bros Entertainment France, prévient déjà que la décision de bouger ou non la sortie du film sera prise à Los Angeles, selon une analyse des risques. « Si un film ne peut pas sortir aux Etats-Unis, ce qui obère sa rentabilité, il n’y a pas d’autre choix que d’attendre », dit-il.

Son confrère Stéphane Huard, président de Sony Pictures Entertainment France, complète : « Il faut prendre en compte une donnée psychologique forte. A Los Angeles, là où sont installés tous les studios, les cinémas sont toujours fermés, comme à San Francisco, New York et Chicago. » Sans compter que les studios, qui ont mis en chantier un blockbuster souvent trois ou quatre ans avant sa sortie, n’ont aucune envie de le « griller ». Or, le marché américain représente à lui seul un quart des recettes mondiales des salles de cinéma (11,4 milliards de dollars sur un total de 42,5 milliards en 2019, selon Comscore).

« EN CONTINUANT DE REPOUSSER LEURS TITRES, LES STUDIOS METTENT EN PÉRIL LA VIABILITÉ DES SALLES », SELON LAURA HOULGATTE, PDG DE L’UNIC

« Nous sommes en contact avec les studios pour leur rappeler que les salles européennes ont rouvert dans la perspective d’un calendrier de sorties. Et le public est là quand de nouveaux films sortent », plaide Laura Houlgatte. Que les œuvres soient nationales ou américaines. Elle cite les bons résultats de Little Women, de Greta Gerwig, au Danemark, Trolls World Tour, de Walt Dohrn et David Smith, ou Scooby !, de Tony Cervone, aux Pays-Bas. A ses yeux, « les studios ont une vision très américano-centrée. Pour eux, tant que les cinémas de New York et de Californie ne sont pas rouverts, ils ne peuvent pas sortir de films ».

« En continuant de repousser leurs titres, ils mettent en péril la viabilité des salles », redoute-t-elle, en ajoutant que les cinémas en Europe perdent de l’argent. « D’ici à ce que les studios se décident, des salles auront fermé », prévoit la PDG de l’UNIC, persuadée qu’avec une telle stratégie les studios hypothèquent aussi leur retour futur quand la pandémie aura disparu. « Les cartes ne sont pas entre nos mains », regrette-t-elle. Faute d’être entendue à Hollywood, elle multiplie les demandes de soutiens gouvernementaux, pour porter secours aux salles. Et leur permettre de survivre en 2021.

Dépendance des salles

La crise s’est aggravée au fil des mois. Faute de visibilité sur l’ampleur de la pandémie, les studios américains ont repoussé une à une toutes leurs sorties. La litanie ressemble à un catalogue interminable : Disney a annoncé le report à 2021 de Black Widow, de Cate Shortland, avec Scarlett Johansson, et de West Side Story, de Steven Spielberg. Warner Bros a décalé le prochain Matrix à fin 2021 et Batman à 2022. Sans compter, chez Universal, le report de la sortie de Fast & Furious 9, de Justin Lin, reporté à avril 2021, ou, chez Sony Pictures, celui de Spider-Man. Homecoming 3, de Jon Watts, reprogrammé dans un an. Paramount a aussi décalé au 14 juillet 2021 Top Gun. Maverick, de Joseph Kosinski, avec Tom Cruise dans le rôle-titre.

La crise due au Covid-19 révèle plus que jamais la dangereuse dépendance des salles vis-à-vis des studios hollywoodiens. « C’est le contrecoup de la mondialisation de la distribution du cinéma », explique Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). « Même les salles d’art et essai pâtissent de l’absence des films américains porteurs », assure-t-il. Dans le pays du cinéma d’auteur, jamais il n’a donc été autant question que de sauver les blockbusters hollywoodiens.

La fréquentation en salle en France accuse une chute spectaculaire de 62,7 % pour les neuf premiers mois de l’année, selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), même si le mois de septembre a quelque peu enrayé cette dégringolade (– 50,9 %).

Or, l’absence des grosses locomotives américaines pénalise non seulement les salles, mais tout l’écosystème du cinéma français. Spécificité hexagonale, chaque ticket d’entrée est taxé à 10,7 %, afin de financer la production de films français. Si bien que les longs-métrages américains ont rapporté, en 2019, 89 millions d’euros au cinéma tricolore. Une manne non négligeable au regard des 106,2 millions d’euros de Canal+, qui est encore le principal banquier du 7e art.

Alors comment peser dans la décision des studios de Los Angeles et tenter de les convaincre qu’il est possible d’effectuer des sorties pays par pays ? Marc-Olivier Sebbag est bien obligé d’en convenir : « Nous avons juste la capacité de faire remonter des messages par le biais des bureaux européens des studios, situés à Londres. » De son côté, Victor Hadida, président de la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), a conscience qu’« il est impossible, pour un studio, de rentabiliser un film si sa sortie est programmée sans le marché américain ». « C’est comme si un film français ne sortait ni à Paris, ni à Lyon, ni à Marseille, ni à Lille et ni à Bordeaux. Personne ne peut se priver de 40 % du marché. »

« Grande trahison »

Dans ce contexte, Tenet fait office d’exception miraculeuse depuis le début de la pandémie. Warner Bros reste le seul studio à avoir joué la salle. Olivier Snanoudj rappelle que « Tenet est sorti en France le 26 août, exceptionnellement dix jours avant les Etats-Unis ». Si le film de Christopher Nolan, d’un budget de 205 millions de dollars, a franchi le cap des 2 millions de spectateurs dans l’Hexagone le 28 septembre, le plus beau résultat de l’année en salle, Olivier Snanoudj reste pourtant mi-figue mi-raisin. « Nous sommes loin de l’objectif initial, d’avant-Covid, qui prévoyait 3 millions d’entrées, dit-il. Si on arrive à 2,5 millions, ce sera formidable » pour un film qui a profité de l’absence de concurrence.

L’équation n’est pas gagnée : pour que le studio ne perde pas d’argent, les recettes mondiales devront atteindre 500 millions à 600 millions de dollars, ce qui permet de couvrir le budget de départ, mais surtout les très coûteuses campagnes de promotion et de distribution. « C’est parce que Christopher Nolan a autant voulu défendre son bébé en salle que ce film n’est pas sorti sur une plate-forme de vidéo à la demande », assure un expert.

Contrairement à Warner Bros, Disney s’est mis à dos les exploitants en sautant la case salle pour commercialiser directement Mulan, de Niki Caro, sur sa propre plate-forme Disney+. Nathanaël Karmitz, président du directoire de MK2, ne décolère pas. Dans le magazine en ligne « Le Film français » du 23 septembre, il qualifie cette stratégie de « grande trahison ».

De son côté, Universal Pictures a innové en sortant aux Etats-Unis Trolls 2 en vidéo à la demande premium, moyennant 19,99 dollars pour le visionner pendant quarante-huit heures. Ce film sortira en salle, en France, le 14 octobre. Pour calmer le jeu avec les exploitants et éviter un boycott à l’avenir, Universal partage les recettes avec le plus gros réseau américain de salles, AMC. Une solution hybride qui n’est pas destinée à continuer une fois la pandémie passée. Mais, quand la crise sanitaire sera derrière nous, des dizaines de blockbusters amoncelés par les studios en attendant des temps meilleurs risquent alors de s’abattre en masse sur les salles. Voire de s’entre-dévorer et de se cannibaliser, en passant de la pire disette connue au cinéma à une opulence pantagruélique et peut-être peu digeste.

9 octobre 2020

Fondation Helmut Newton - Berlin

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Nous sommes excités, nos tournées de presse limitées à travers la NOUVELLE exposition de groupes " America 1970/1980 " commencent aujourd'hui ! Nous sommes prêts à commencer la prochaine tournée avec le directeur et le commissaire de @matthiasharder, chez @helmutnewtonfoundation.

Profitez de la petite tournée virtuelle à travers la nouvelle exposition dans nos stories ! Dès aujourd'hui l'exposition est ouverte au public. Nous sommes ravis de vous accueillir entre le 9 octobre 2020 et le 16 mai 2021 pour découvrir la nouvelle exposition de groupes exposant les œuvres d'h-lelmut Newton, Sheila Metzner, Joel Meyerowitz et Evelyn Hofer. Merci à @nadine_dinter incroyable pour l'organisation.

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9 octobre 2020

Covid-19 - Nouvelles restrictions dans quatre villes, un “vent d’inquiétude” souffle sur la France

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne passeront à partir de samedi en zone d’alerte maximale en raison de la dégradation des indicateurs liés à l’épidémie de Covid-19, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.

“Augmentation du niveau d’alerte” dans quatre nouvelles villes françaises, résume la BBC : en raison de la dégradation des indicateurs liés à l’épidémie de Covid-19, Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne passeront à partir de samedi en zone d’alerte maximale, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, jeudi 9 octobre.

“La situation s’est dégradée dans plusieurs métropoles ces derniers jours”, a déploré le ministre lors de sa conférence de presse hebdomadaire, ce qui va conduire à “basculer” certaines d’entre elles dans un niveau supérieur d’alerte.

Ce classement en alerte maximale entre en vigueur lorsque le taux d’infection dans une localité dépasse 250 infections pour 100 000 personnes et qu’au moins 30 % des lits de soins intensifs sont réservés aux patients atteints de Covid-19, explique la BBC. “Les bars et restaurants devront fermer, comme ils l’ont fait à Paris en début de semaine et à Marseille le mois dernier”, ajoute la chaîne. Ce type de mesures sanitaires renforcées avait aussi été décidé pour la Guadeloupe.

Pour Toulouse et Montpellier, “nous nous donnons quelques jours”, jusqu’à lundi matin, pour prendre éventuellement cette même décision, a ajouté Olivier Véran. Le ministre a d’autre part indiqué que Dijon et Clermont-Ferrand seraient placés à partir de samedi matin en alerte renforcée, un cran en-dessous.

“Vent d’inquiétude”

Ces mesures ont été annoncées alors que la France a enregistré “un nombre quasi record” de plus de 18 000 nouveaux cas jeudi, note la télévision britannique. La proportion de tests qui reviennent positifs en France “est passée à 9,1 %, contre 4,5 % il y a un mois”, relève pour sa part The Guardian.

“Depuis quelques jours, la situation des hôpitaux français est à nouveau sous tension” et “les services de soins intensifs sont sous pression, alors que les capacités en réanimation n’ont pas augmenté depuis mars”, s’alarme, en Suisse, la Tribune de Genève. faisant état d’un “vent d’inquiétude” soufflant “partout en France”, quant à “la capacité” du système hospitalier “à absorber la vague hivernale du Covid-19”. Au début de cette année, la France avait été l’un des pays les plus touchés par la pandémie en Europe, rappelle la radio allemande Deutsche Welle.

Pour le New York Times, “la France se prépare à un retour aux restrictions qui avaient été mises en place lorsque le virus a frappé le pays pour la première fois, même si des contestations contre cette idée se sont élevées dans le sud du pays”. Le journal américain rappelle que dans un sondage IFOP publié le 26 septembre, 72 % des Français s’étaient dits prêts à se reconfiner pour faire face à la crise sanitaire.

Plus généralement, l’Europe dans son ensemble lutte pour endiguer une résurgence du coronavirus, souligne The Guardian. “En tant que région, l’Europe signale désormais plus de cas que l’Inde, le Brésil ou les États-Unis.” En Espagne, El País rapportait jeudi que de nouveaux pics d’infection avaient été enregistrés “au cours des dernières 24 heures” dans au moins sept pays européens.

La BBC fait le même constat :

La situation de la France en matière de coronavirus reflète celle d’autres pays européens, dont les Pays-Bas, la Pologne, l’Ukraine et la République tchèque, qui ont tous enregistré une augmentation record du nombre de cas quotidiens signalés jeudi. Même l’Allemagne, qui est un succès relatif de la pandémie en Europe, a commencé à voir ce que son ministre de la Santé a appelé une augmentation inquiétante des cas.”

9 octobre 2020

États-Unis : Trump, hospitalisé le week-end dernier, se dit prêt à repartir en campagne dès samedi.

trump plantu

trump sortie hopital

Le président américain, Donald Trump, a déclaré jeudi qu’il avait l’intention d’organiser un meeting de campagne dès samedi. “Je pense que je vais essayer de faire un rassemblement samedi soir si nous avons assez de temps pour le mettre en place”, a-t-il déclaré dans une interview sur Fox News, relayée par The Hill. Mais le locataire de la Maison-Blanche “a dit qu’il n’avait pas été testé de nouveau depuis qu’il avait été diagnostiqué positif au Covid-19 il y a une semaine”, s’alarme le site d’information, “ce qui signifie qu’on ne sait pas s’il est toujours positif”, alors que “le virus est hautement contagieux”. Selon The Hill, il a fait savoir “qu’il s’attendait à passer un autre test vendredi.”

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