Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

13 février 2020

Keith Haring

keith66

Publicité
13 février 2020

Coronavirus : le nombre de cas bondit après un changement dans le mode de détection dans le Hubei

Par Frédéric Lemaître, Pékin, correspondant

Les autorités ont annoncé 14 840 nouveaux cas de personnes contaminées et 242 morts durant la journée de mercredi dans la région, que Pékin reprend en main.

Constatant que les autorités de la province du Hubei, épicentre de la crise du Covid-19, sont totalement incapables de faire face à la situation, Pékin fait tomber les têtes et change de politique sanitaire.

A la suite d’une réunion du comité permanent du bureau politique du Parti communiste (PCC) – la plus haute instance du PCC – mercredi 12 février, Ying Yong, jusqu’ici maire de Shanghaï et considéré comme un proche du président Xi Jinping, a été nommé secrétaire du Parti dans le Hubei. Il y remplace Jiang Chaoliang. Le secrétaire du PCC à Wuhan, le vrai patron de la ville, a également été limogé.

Surtout, tout juste arrivé de Pékin pour cumuler les postes de directeur de la commission de la santé du Hubei et de secrétaire du PCC au sein de cette dernière – ils ont été eux-mêmes limogés il y a trois jours –, Wang Hesheng, jusque-là numéro deux de la commission nationale de la santé, a pris une mesure spectaculaire : annoncer un nombre de nouveaux cas environ dix fois plus élevé que les jours précédents.

Selon les chiffres publiés jeudi 13 février, le nombre de nouveaux cas de personnes contaminées par le virus dans le Hubei s’est élevé la veille à 14 840. Les jours précédents, ce chiffre se situait entre 1 500 et 3 000. Le nombre de morts s’est élevé à 242. Des données qui font bondir les statistiques nationales avec plus de 50 000 personnes affectées et plus de 1 300 décès. La situation sanitaire ne s’est pas nécessairement aggravée dans le Hubei, mais la commission a changé de politique : elle accepte désormais qu’une radio des poumons soit considérée comme suffisante pour diagnostiquer le virus.

Hôpitaux débordés

Jusqu’à présent, dans le Hubei, les autorités exigeaient des tests standards d’acide nucléique. Or, non seulement les kits des tests n’étaient pas disponibles en quantité suffisante mais nombre de médecins remettaient leurs résultats en cause. Selon le Financial Times, Tong Chaohui, un expert qui conseille le gouvernement, aurait révélé aux médias locaux que, dans les bons hôpitaux du Hubei, les résultats des tests étaient fiables une fois sur deux. Le chiffre tombe à un sur dix dans les mauvais.

Neil Ferguson, professeur d’épidémiologie à l’Imperial College de Londres, estime lui que seuls 10 % des cas sont détectés. Pour qu’un test de cette nature soit valable, il faut insérer un endoscope dans les poumons. Débordés, les hôpitaux du Hubei se contentent de prélèvement dans les voies respiratoires. Par ailleurs, les résultats ne sont connus qu’au bout de 48 heures alors qu’ils sont immédiats dans le cas d’une radio.

Malgré la censure sur l’information, de nombreux témoignages montrent que des personnes qui, selon leur médecin, sont porteuses du virus, sont jugées négatives à l’issue du test et envoyées chez elles. Quitte à contaminer leur entourage. Qui plus est, seules les dépenses des personnes reconnues porteuses du virus sont prises en charge par l’Etat. Pour les autres, la facture se monte à plusieurs milliers voire dizaine de milliers d’euros.

Ainsi sur le réseau social Weibo, Xue Dan, une jeune femme de 23 ans habitant Wuhan, raconte qu’elle a eu de la fièvre le 25 janvier. Le 29, une radio confirme la présence d’un virus. Les responsables de son quartier ne lui trouvant pas de place à l’hôpital, elle en cherche une elle-même, en vain. Placée en quarantaine dans une école réquisitionnée, on lui fait subir un test. Négatif. Le 10 février, elle commence à tousser. Le lendemain, une deuxième radio constate que sa santé se détériore. Elle repasse un test : à nouveau négatif. Entre-temps, son mari présente quelques symptômes ainsi que son grand-père qui, lui, décède le 11 février.

Médecins et infirmières venus de toute la Chine

Entre les chiffres rassurants chaque jour à la baisse et de tels témoignages, l’écart devenait insupportable. Sans compter que plus de quarante avions se sont posés lundi 10 février sur l’aéroport de Wuhan, officiellement fermé. A bord, plusieurs milliers de médecins et d’infirmières, venus de toute la Chine prêter main-forte aux équipes médicales locales débordées… et souvent, elles-mêmes contaminées par le virus.

Autre signe de la perte de crédibilité des autorités locales : il y a quelques jours, la mairie de Wuhan avait annoncé fièrement avoir vérifié la température des habitants dans 98,6 % des foyers de la ville. A peine cette annonce faite, des centaines de personnes ont ironisé et expliqué qu’elles devaient faire partie des 1,4 % restant car elles n’avaient pas reçu la moindre visite d’un représentant de la mairie.

Alors que Pékin resserre clairement son emprise sur Wuhan et sur le Hubei, Xi JInping semble s’inquiéter des excès de réaction des responsables politiques dans les autres régions. « Nous devons corriger les surréactions et les mesures extrêmes et éviter une approche simpliste comme la fermeture ou la suspension de tous les commerces », aurait dit le président chinois.

De fait, désormais, à tous les niveaux, de la ville au comité de quartier, fleurissent les mises en quarantaine ou les limitations de circulation assorties de menaces comme l’interdiction de passer des concours administratifs ou d’envoyer son enfant dans une école publique. Des mesures que ne contrôle plus Pékin, qui s’inquiète désormais des conséquences économiques de l’épidémie.

13 février 2020

Monica Bellucci

monica

13 février 2020

Couple domino

domino

13 février 2020

NEGZZIA

negzzia

Au fond de ses yeux noirs, la détermination s'efface pour laisser place à une impatience tout enfantine quand elle évoque l'arrivée prochaine de ses papiers d'identité français. C'est que Negzzia vient tout juste d'obtenir l'asile. « On a fourni des articles sur les arrestations de mannequins et de photographes à Téhéran montrant bien la menace à laquelle elle était exposée dans son pays d'origine », explique Me Sahand Saber, qui défend pro bono la jeune femme. Au printemps 2017, alors que sa carrière explose en Iran, Negzzia transgresse l'interdit et pose en lingerie. En plein shooting, le photographe se jette sur elle et tente de la violer. Elle réussit à lui échapper in extremis mais le mal est fait. « Il a juré qu'il me détruirait. Il avait des photos sensuelles où l'on voyait mes tatouages. Il pouvait me faire tomber à n'importe quel moment », se souvient-elle. En Iran, la police religieuse punit l'atteinte à la pudeur d'au minimum 1044 coups de fouet. Elle quitte alors Téhéran à la hâte pour se réfugier à Istanbul. Là, Negzzia multiplie les shootings en petite tenue. Elle poste les clichés sur Instagram, comme un défi lancé au régime des mollahs. Mais la Turquie conservatrice la rattrape. Un ami réussit à lui obtenir un visa pour la France. Elle arrive à Paris sans contacts, sans logement et accepte l'hospitalité d'un homme. Mais s'aperçoit qu'il lui faudrait céder à ses avances pour conserver un toit. « Je préfère dormir dehors », dit-elle fièrement. C'est ce qui finira par arriver l'hiver dernier. « J'avais dépensé mes derniers euros dans un abonnement à un club de gym pour entretenir mon corps et continuer à être mannequin, mon rêve. Le soir, je dormais sur un banc, dans un parking, et le matin j'allais me doucher à la salle et j'essayais dans la journée de trouver un job. Mais sans papiers, c'était mission impossible. » Avec son statut de réfugiée, la résiliente Negzzia a désormais toutes les cartes en main pour réaliser ses rêves.

Publicité
13 février 2020

Jean François Bauret - photographe - devant sa boutique

bauret 1970

13 février 2020

« Je l’ai vécu comme un tsunami » : mon mari est devenu ma femme

Par Pauline Thurier

Après des années de vie commune, ils ont changé d’identité de genre, de prénom, d’apparence. Un véritable chamboulement pour leur compagne. Témoignages de couples qui sont restés ensemble malgré la transition.

Chaque samedi, c’était le même rituel. Lorsque Christine Denaes claquait la porte pour partir travailler à la pharmacie, Béatrice sortait le carton caché dans la gaine technique de la maison familiale et enfilait les vêtements féminins qu’elle avait achetés en ligne. Béatrice Denaes pouvait alors être elle-même. A l’époque, journaliste à France Info, Béatrice s’appelait Bruno et vivait encore dans le corps d’homme qui était le sien depuis sa naissance.

Mais, en 2012, après plus de trente ans de mariage, Béatrice Denaes annonce à son épouse Christine qu’elle est une femme transgenre, soit une personne qui ne se reconnaît pas dans le genre assigné à sa naissance. « Je n’ai pas fait exprès, ce n’est pas un phénomène de mode, ce n’est pas pour se faire plaisir ou pour emmerder le monde », se justifie-t-elle, à propos de cette nécessité de changement qui s’est imposée à elle.

« Je l’ai vécu comme un tsunami », se souvient Christine Denaes. Après tant d’années de vie commune, deux enfants élevés ensemble, des projets, des voyages, une maison, elle choisit de rester, au nom de la tendresse qui les unit toujours. Mais un tel bouleversement ne va pas sans déstabiliser l’équilibre familial.

« J’avais peur que les enfants nous abandonnent », confie Christine. Dans un couple, cette période de transition pendant laquelle une personne transgenre traverse de nombreux changements devient alors une aventure à part entière, dans laquelle le conjoint et l’entourage proche ont rarement choisi de s’embarquer. Ils peuvent en être tout aussi bien les passagers malgré eux que les seconds rôles essentiels.

« LES PREMIÈRES FOIS OÙ NOUS SOMMES SORTIES, J’AVAIS L’IMPRESSION QUE TOUT LE MONDE NOUS REGARDAIT », CHRISTINE DENAES

Entreprendre une transition implique en effet de nombreuses démarches administratives, pour changer le prénom et le marqueur de genre sur les papiers officiels, qui sont plus supportables lorsqu’on est soutenu. Des rendez-vous médicaux aussi, selon les interventions chirurgicales envisagées. A cela s’ajoutent un traitement hormonal et un bouleversement social qui nécessite de confronter son entourage personnel et professionnel à sa nouvelle identité. Les personnes trans ne choisissent pas forcément de passer par toutes ces étapes.

Après s’être habituée à voir Béatrice habillée avec des vêtements féminins à la maison, Christine a accepté de déambuler en sa compagnie, non sans une certaine réticence. « Les premières fois où nous sommes sorties, j’avais l’impression que tout le monde nous regardait », avoue-t-elle. Une impression qui s’est estompée avec le temps. « Aujourd’hui, ça m’est égal. »

Toutefois, la pharmacienne, désormais retraitée, refuse encore de considérer que Béatrice est sa femme. « Non, je ne suis pas lesbienne, dit-elle d’un ton assuré. Je parle de mon ex-mari, ou de mon amie. Parfois, je dis même que c’est ma belle-sœur. » Sept ans après l’annonce de sa transidentité, Béatrice Denaes est heureuse que son épouse l’ait acceptée sans demander un divorce qui l’aurait « détruite ».

Une petite révolution pronominale

Sept ans, c’est peut-être le temps qu’il faudra à Laura et Virginie Kerivel pour retrouver un quotidien ordinaire. Virginie a du mal à se faire à l’idée que « son mari » – comme elle continue régulièrement de l’appeler – est une femme transgenre. « Mon deuil n’est toujours pas fini et il ne le sera jamais. J’ai du mal à dire “ma femme”, alors qu’avant je disais “mon mari” », confie-t-elle.

A l’autre bout du tandem, Laura Annabelle Kerivel, une ingénieure en bâtiment de 43 ans, fait preuve de patience, sur les conseils de sa psy. « J’ai mis huit ans à comprendre et à accepter qui j’étais. Je ne peux pas demander à ma femme de le faire en quelques mois. Elle va peut-être avoir besoin d’autant de temps. » La terminologie, la manière dont on nomme l’autre, est ici loin d’être anecdotique. Du point de vue du conjoint, l’acceptation de ce processus de transition peut se faire sentir au travers d’une petite révolution pronominale qui est loin d’être anodine, le passage du « il » au « elle », ou du « elle » au « il ».

Deux ans et demi après lui avoir expliqué sa transidentité, Laura continue de se crisper quand Virginie emploie son prénom masculin pour parler d’elle au passé. Mais certaines situations lui paraissent si cocasses qu’elle parvient à les raconter avec humour. « L’autre jour, nous étions au restaurant, et Virginie discutait avec un homme, relate Laura. Elle m’interpelle pour que je les rejoigne : “Laura ! Laura !” Une fois arrivée à leur niveau, Virginie regarde l’homme et lui dit : “Je vous présente mon mari”. » Elles éclatent de rire en se souvenant du regard interloqué de leur interlocuteur.

Ce couple habitant une maison isolée près de Nîmes ne le cache pas : vivre cette transition est une étape difficile. Les deux enfants de Virginie et Laura partagent le même sentiment, ayant même craint un temps que leurs parents divorcent. « En tant que femme, lorsqu’on apprend que son mari va changer de sexe, quand on est 100 % hétéro, c’est difficile à accepter, explique Virginie. Mais bon, je me disais que je n’avais pas envie de refaire ma vie avec une autre personne. Ça fait tellement d’années qu’on est ensemble, qu’on a vécu des difficultés ensemble, que je me suis dit : pourquoi je n’arriverais pas à surmonter ça ? »

Pour un couple, la transition a bien souvent des allures de combat, comme s’il fallait à la fois changer sur le plan de l’identité, tout en luttant sur un autre front, celui de la vie à deux, pour préserver ce qui a été. Pendant de long mois sans contact physique, Laura et Virginie ont ainsi cohabité plus qu’elles n’ont réellement vécu ensemble, avant de retrouver progressivement le chemin de la vie à deux. « Pendant un an et demi, juste après mon coming out, nous vivions ensemble mais nous n’étions pas vraiment ensemble, raconte Laura Kerivel. Puis, on a adapté l’amour et nous restons un vrai couple. »

herma

Au quotidien, au niveau de l’organisation du foyer et de l’éducation de leurs enfants, rien n’a changé. Enfin si : « Je l’aide beaucoup plus pour le ménage, je cuisine davantage le soir pour les enfants », avoue Laura.

Une nouvelle complicité

Dans leur relation, une nouvelle forme de complicité est née, au travers d’un rapprochement autour de la question de la féminité : elles aiment désormais courir les boutiques ensemble. « On se fait aussi les ongles toutes les deux ! », se réjouit Laura Kerivel.

Dans la transition de Laura, Virginie occupe une place importante. Elles ont choisi en commun le deuxième prénom de Laura (Annabelle) et Virginie la conseille tous les jours sur ses vêtements, son maquillage ou sur des manières de se tenir qu’elle estime, à l’occasion, ne pas être « assez féminines ».

En revanche, pour le moment, il n’est plus question de relations sexuelles entre elles. « Quand on est sur le canapé, elle me dit : “Je ne peux pas te caresser, je ne peux pas caresser une femme. Ça me dégoûte de te toucher.” C’est dramatique pour moi », reconnaît Laura, qui a du mal à supporter ce rejet. Chaque petit geste tendre a donc des allures de victoire. Depuis quelques semaines, Virginie lui demande de nouveau de lui tenir la main et de l’embrasser en public. « Les choses évoluent au rythme de Virginie », décrit Laura, qui garde l’espoir que « quelque chose » se repasse un jour avec sa femme.

« JE VOULAIS ME LAISSER POUSSER LES CHEVEUX, ME RASER LES JAMBES, PORTER DES PANTALONS PLUS MOULANTS », NICOLAS, 27 ANS

Entre Nicolas et Sarah, la question a été réglée en l’espace de quelques mois. Sans attirance physique, pas de relation. Tous deux âgés de 27 ans, ils se présentent comme un couple qui était « extrêmement soudé ». Après trois années de relation idéale, ils avaient des projets d’enfants, de maison… Jusqu’à ce que Nicolas commence à se poser des questions sur son identité de genre en mars 2019.

Aujourd’hui encore, Nicolas navigue entre une identité masculine et une identité féminine, c’est pourquoi, avec son accord, nous le genrons au masculin. « Je lui ai dit que j’avais besoin de sortir des clichés masculins, détaille-t-il. Je voulais me laisser pousser les cheveux, me raser les jambes, porter des pantalons plus moulants. » Sarah n’y voyait alors pas d’inconvénient.

Un désir affecté

Pourtant, au fil du temps, alors que la transformation se concrétise, un constat se dessine. « Plus je me féminisais, moins je lui plaisais », se souvient Nicolas.

Au nom des années de vie ensemble et de l’amour que l’on se porte, on pense au départ que la disparition de l’attrait physique est une difficulté que l’on réussira à surmonter. Mais le volontarisme n’est pas la seule variable de l’équation. Pour celui des deux qui n’est pas en transition, la transformation du conjoint est en premier lieu une révolution visuelle qui peut affecter profondément le désir.

« De le voir mettre des leggings, c’était de plus en plus perturbant pour ma santé psychologique. Du coup, je suis tombée moi aussi en dépression. Je n’arrivais pas à accepter de ne pas être attirée physiquement par l’homme qui partageait ma vie », confie Sarah.

S’apercevant que ces changements déplaisent à sa compagne, Nicolas tente de lutter. « Mon couple était plus important que mon identité de genre au début. Aujourd’hui, confie-t-il, j’en suis à un cap où je ne me reconnais plus du tout dans ce tissu masculin, dans ce que j’étais avant. Ça me paraît être quelque chose de totalement étranger. »

Après avoir chacun eu un passage à vide, Nicolas et Sarah décident finalement de se séparer. « Lui n’était pas bien parce qu’il ne pouvait pas être pleinement lui et moi je n’étais pas bien parce que je n’arrivais pas à accepter le fait qu’il veuille changer », résume Sarah.

Un « amour inconditionnel »

Tous deux se disent déchirés par cette situation. « On rêverait de pouvoir continuer à vivre ensemble, affirme Nicolas. Mais on n’y arrive vraiment pas. » Nicolas s’apprête à consulter un endocrinologue qui pourra le guider pour entamer sa transition, ne se sentant pas appartenir encore pleinement au féminin. Il reste persuadé que « l’amour inconditionnel » qu’ils ressentent l’un pour l’autre ne disparaîtra pas. Ce qui est mort, c’est simplement l’idée du couple, au sens traditionnel, avec sa dimension presque obligée d’attirance charnelle.

Pour Julie, pharmacienne de 35 ans, la transition de Mika a été moins difficile à accepter, bien qu’elle ne se soit pas passée sans encombre.

Après avoir coché toutes les cases d’une vie de couple classique (mariage, enfant), Julie et Mika finissent par acheter une maison. Alors qu’elle figure une forme d’aboutissement chez certains, pour Mika, cette accession à la propriété a des allures de cul-de-sac. « Quand on est arrivées dans cette maison, je me suis rendu compte que j’étais au bout du chemin, mais que les choses n’allaient pas mieux, j’avais toujours ce problème d’identité de genre qui était là. J’imaginais qu’avec le temps ça passerait, mais non, ce n’est pas comme ça que ça marche. »

IMG_1342

« LE PLUS DUR AU DÉBUT ÉTAIT DE VOIR MIKA TRÈS FÉMININE, SE PARFUMER, FAIRE ATTENTION À SES VÊTEMENTS, UNE ADO QUOI », JULIE

Mal dans son genre, angoissée à l’idée de perdre sa femme si elle fait état de son trouble identitaire, Mika devient distante, irritable. Les engueulades se multiplient jusqu’à ce que Julie l’encourage à aller voir un psy, ce qui lui permet de « crever l’abcès ».

Au moment où Mika exprime enfin son désir d’avoir un corps en adéquation avec son genre, Julie tombe enceinte de leur deuxième enfant. Ainsi, la transition passe en arrière-plan. Avec les biberons et les changements de couche, ce nouveau-né a eu l’effet d’un « rayon de soleil », ciment venant raffermir les fondations de la vie à deux.

Dans ce qui pourrait apparaître, vu de loin, comme un conte de fées trans, l’étape la plus pénible a été, d’après Julie, de devoir accepter une autre « personne féminine » au sein du couple. Pour elle, qui dit ne pas être « en phase » avec sa propre féminité, pas facile de voir sa compagne adopter des marqueurs de genre très affirmés, faisant assaut de coquetterie : « Je suis quelqu’un qui aime bien aller au plus vite, qui ne va pas se maquiller pour paraître le plus simple possible, raconte Julie. Le plus dur au début était de voir Mika très féminine, se parfumer, faire attention à ses vêtements, une ado quoi. Je n’arrêtais pas de me dire : “Mais moi, je suis quoi par rapport à elle ?” »

Aujourd’hui, ces craintes se sont apaisées et Mika et Julie assurent que leur relation est plus saine et heureuse qu’auparavant. Elles partagent même aujourd’hui une vie intime. Dans les échanges du quotidien, il n’est jamais question de Mika au masculin, sauf quand les enfants l’appellent « papa ». « “Papa”, c’est un terme auquel je tiens beaucoup parce que c’est un titre qu’on obtient, explique Mika. On espérait basculer sur un autre terme moins genré, mais c’est tellement fort affectivement pour un enfant que c’est resté “papa”. »

13 février 2020

Vu sur internet

jaime258

13 février 2020

Extraits de shootings - "Bondage is not a crime". Photos : Jacques Snap

shoot 142

shoot 143

13 février 2020

Nissan réclame 83 millions d'euros à Carlos Ghosn via une plainte au civil au Japon

carlos47

Nissan a porté plainte mercredi devant un tribunal civil au Japon pour réclamer 10 milliards de yens (83,4 millions d'euros) de dommages et intérêts à son ancien patron Carlos Ghosn, qui poursuit lui-même le constructeur automobile pour rupture abusive de son contrat. Le groupe japonais explique dans un communiqué que cette plainte vise à récupérer une «partie significative» des dommages causés selon lui par son ancien patron durant des années de «mauvaise conduite et d'activités frauduleuses» de sa part.

Publicité
Publicité