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Jours tranquilles à Paris

12 février 2020

Quartier du Marais - Paris

marais gay

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12 février 2020

Allure Magazine

allure

12 février 2020

Anna Johansson

12 février 2020

Coronavirus: 1 100 morts et 44 653 personnes contaminées en Chine

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Le bilan de l'épidémie du nouveau coronavirus a dépassé mercredi les 1 100 morts, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) disant redouter une «très grave menace» pour la planète, même si le nombre journalier de nouvelles contaminations diminue. Jusqu'à présent, 99,9% des décès enregistrés dans le monde l'ont été en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), où est apparue la maladie en décembre dans la grande ville de Wuhan (centre).

Le virus, désormais officiellement appelé par l'OMS «Covid-19» a provoqué la mort de 1 113 personnes, selon les autorités sanitaires chinoises. Un total de 44 653 personnes contaminées ont désormais été répertoriées en Chine continentale. Signe encourageant toutefois: le nombre de nouveaux cas quotidiens rapporté mercredi (2 015) a sensiblement diminué par rapport à mardi (2 478) et lundi (3 062), selon la Commission nationale de la santé. Et le nombre de nouveaux morts (97) constitue la première baisse journalière depuis le 2 février. Pékin avait fait état de 108 morts la veille. (Photo AFP).

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Le nouveau coronavirus s'appelle désormais «Covid-19»

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé vient de l'annoncer ce mardi à Genève : le nouveau coronavirus s'appelle officiellement «Covid-19». Cette dénomination remplace celle de 2019-nCoV, décidée à titre provisoire après l'apparition de la maladie. La nouvelle dénomination a été choisie de manière à être «facile à prononcer, tout en restant sans référence «stigmatisante» à un pays ou une population particulière.

12 février 2020

Deux Oscars pour "ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD"

film tarantino

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12 février 2020

Baroudeur

baroudeur335

12 février 2020

Récit - Que reste-t-il de nos baisers ?

Au cinéma comme dans la vie, le mystère du dernier baiser reste entier. Un point final qu’on ne voit pas toujours venir, et que l’on peine à oublier.

Le Dernier Baiser tourne en boucle. Annie Girardot et Serge Lama chantent. Au piano, Alice Dona. Trois minutes ou à peine moins. Le temps d’une bluette des années 1970, qui servit de générique à un film lui aussi oublié (Dolorès Grassian, 1977). Sa tonalité en mi mineur ne donne pas super envie de rire. « Le dernier baiser/On l’ignore encore, pourtant, c’est le dernier baiser/Le dernier accord sur une guitare brisée/Le point d’orgue au milieu d’un chef-d’œuvre inachevé. » Grave et un peu cucul. Un résumé des choses de la vie, de ces vies qui ont passé. Le temps a fini par sécher les larmes. Au moins fait-on semblant de le croire. Du brouillard est tombé. Que reste-t-il vraiment de nos amours ? Un dernier baiser.

Drôle de souvenir, qui revient en plein cœur, porté par le ressac des jours. Chez l’un comme chez l’autre – celui qui est parti, celui qui est resté. On y distingue un peu de honte et pas mal de douleur. Aussi net qu’un dessin d’enfant. Aussi flou qu’une photo de Denis Roche. Pas facile à oublier. On ne parle pas du décor, bien sûr, quoique, mais de la chaleur, du parfum, du goût et de ce moment précis où les lèvres se sont séparées en dénouant les langues pour mieux serrer les gorges. Surtout une. Parfois, vous le savez aussi bien que moi, il y a de la colère. Le dernier baiser, c’est un point-virgule qui se prend pour un point final. D’où le problème.

« ÇA DEVAIT ARRIVER, COMME UN FEU QUI S’ÉTEINT OU UNE DENT DE LAIT QUI TOMBE. ON N’A CHOISI NI LE MOMENT NI L’ENDROIT. »

« Au cinéma, il finit l’histoire mais dans la vie, il y a encore une scène : quand on rouvre les yeux, on voit quelqu’un de dos, qui s’en va, dit Philippe, 65 ans. Ça devait arriver, comme un feu qui s’éteint ou une dent de lait qui tombe. On n’a choisi ni le moment ni l’endroit parce qu’on n’est jamais le metteur en scène de son existence. Le récit, on le construit après. Sur le moment, on est dépassé. Le dernier baiser, ce n’est plus de l’amour : c’est ce qu’il en reste. » Coupez ! Il n’y aura pas de deuxième prise. Mais, quelquefois, il y a une saison 2.

« Un jour, dans un café, je croise une de mes anciennes petites amies, se souvient Pierre, 69 ans. Elle est au bras d’un garçon. Pas un regard. Bon. En repartant, toujours sans me regarder, elle pose, discrètement, sur ma table une boîte d’allumettes. Au revers : une heure, une adresse. Très intéressant. Je m’y rends. Je sonne. Elle m’ouvre. Elle me dit : “Je me marie demain. C’est avec toi que je veux enterrer ma vie de jeune fille”. Au matin, sur le palier, nous nous sommes embrassés. Pour la dernière fois. Tout avait été consenti. Personne ne trahissait personne. Personne ne quittait personne. Il n’y avait peut-être même pas d’amour. »

Entretenir l’ambiguïté

Tout ça n’est pas banal, finalement assez rigolo. Mais de quoi s’agit-il au juste ? D’un dernier baiser comme un rite désacralisé ? D’une fracture dans l’espace-temps de Jules, Jim et Catherine ? D’un adieu de rattrapage ? Consultons donc une spécialiste. Lucy Vincent, docteur en neurosciences, auteure, entre autres, de L’Amour de A à X-Y (Odile Jacob, 2012). « Le baiser, c’est un échange entre deux corps, rappelle-t-elle. On s’imprègne l’un de l’autre. Des hormones circulent. Elles peuvent provoquer de l’attachement ou de l’abattement. Les effets peuvent être immédiats, durer quelques jours. On peut même imaginer une modification épigénétique, qui nous changerait pour la vie. » Pourquoi imaginer ? « Parce qu’aucune expérience n’a jamais été menée pour étudier les effets réels du baiser. »

Le mystère amoureux reste entier, du début à la fin. On doit s’en féliciter. Mais comment s’en sortir ? Peut-être faut-il, à l’image de Malorie, 23 ans, qui préfère les filles, entretenir l’ambiguïté. Baisser la lumière, augmenter le son pour confondre la première fois et la dernière étreinte ? Ne donner qu’un baiser, histoire d’oublier que l’histoire a fini en commençant, comme souvent. « C’était un soir, en boîte, décrit-elle. Nos regards se sont croisés. Nous nous sommes embrassées. Il n’y avait rien d’autre à faire. Ça s’est arrêté quand il le fallait. Il y a eu un sourire. Encore un regard. Pas d’amour, pas de paroles, pas de suite. C’était léger et dense. »

« J’AI JUDICIARISÉ LES ADIEUX. DANS LE MEILLEUR DES CAS, ON SE SERRE LA MAIN. » NICOLAS, 57 ANS

Les regrets, les remords, le repentir, la résipiscence et l’éternel retour, tous ces mots qui vous foutent en l’air, Malorie a choisi de ne jamais les employer. Nicolas aussi. Mais, visiblement, c’est raté. « J’avais 20 ans, raconte-t-il, lui qui en a 57 aujourd’hui. Je faisais mon service militaire. Le dimanche, ma copine me raccompagnait jusqu’à la gare. Cette fois-là, je l’ai embrassée, comme d’habitude, et je lui ai dit que c’était fini. Je suis monté dans le wagon Corail. Le train est parti. Les roues grinçaient. C’était mon premier dernier baiser. C’est resté le seul. » Nicolas a longtemps vécu en célibataire, voire en ermite. Puis, à l’approche de la quarantaine, il s’est marié, il a divorcé et ainsi de suite. Ce ne fut pas toujours de sa faute. Ce ne fut pas toujours à son initiative même si ça l’arrangeait plutôt. « J’ai judiciarisé les adieux, explique-t-il en souriant à peine. Dans le meilleur des cas, on se serre la main. Quand le consentement est mutuel, la procédure peut même se faire en ligne. Aucun contact. »

Le XXIe siècle ne barguigne pas avec le progrès. Il dématérialise les formalités et digitalise les émotions. En 2017, l’institut de sondage YouGov révélait que 33 % des Américains avaient déjà rompu par SMS, tandis que 17 % avaient préféré utiliser les réseaux sociaux et 10 % un courriel. Le baiser numérique n’existe pas encore. On ne devrait pas tarder à l’inventer. Cela permettra de combler plus vite encore le déficit de la Sécurité sociale (5,4 milliards d’euros en 2019). En effet, dix secondes d’effusion linguale permettent l’échange de quelque 80 millions de bactéries dont 5 % sont pathogènes. Voire pire.

A cet égard, afin de détendre un peu l’atmosphère, je ne peux m’empêcher de vous livrer les confidences d’un vieil ami, victime de son insouciance. « Pour mettre un terme à une relation pesante avec une fiancée australienne, confie-t-il à sa manière, j’avais prévu un petit couplet désolé à l’issue d’un déjeuner parisien chez un authentique bougnat du 5e arrondissement suivi d’un baiser conclusif avec vue sur le Panthéon. Hélas, ma Tasmanienne éplorée avait cédé à l’appel du plateau de fromages. Roquefort. » De quoi enrichir la palette aromatique mise en rimes par Serge Lama – « Ton dernier baiser, il avait le goût du café le matin/Le goût du beurre frais, le goût du pain ». On pourrait également y ajouter le goût du bain de bouche saveur menthe fraîche, du baume antigerçures (cire d’abeille bio) ou celui, indéfinissable, de l’eau oxygénée stabilisée à dix volumes en cas de morsure vengeresse. Oui, ça arrive.

Que voulez-vous, c’est ainsi que les hommes vivent. Et leurs baisers, au loin, les suivent comme des soleils pas tant déclinants que ça. Et ce n’est pas Gilles, 49 ans, qui dira le contraire : « Du dernier baiser échangé avec la mère de mon fils, il y a bien des années, j’ai gardé une photo, prise sur la terrasse du Centre Pompidou. C’est un contre-jour. On y voit une silhouette évanescente, la sienne. Ce cliché de rupture, je le regarde souvent. Récemment, je l’ai travaillé pour l’éclairer. Le visage est réapparu. »

12 février 2020

Nécrologie - La mort de la dessinatrice Claire Bretécher, chroniqueuse au vitriol de la France de l’après-68

bretecher

La une de Libération de ce matin

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Article de Frédéric Potet - Le Monde

Star de la BD dans les années 1970 et 1980, un trait immédiatement identifiable, des dialogues qui font mouche : ses personnages, comme Cellulite, Agrippine ou Les Frustrés, demeurent inoubliables. Elle est morte le 11 février, à l’âge de 79 ans.

En 1976, Roland Barthes l’avait qualifiée de « meilleure sociologue de l’année ». Vingt ans plus tard, Pierre Bourdieu avait salué la dimension « quasi ethnographique » d’Agrippine, l’une de ses œuvres les plus marquantes, consacrée à l’adolescence. Umberto Eco, grand amateur de 9e art, s’était, lui, fendu d’un avant-propos pour un recueil de ses peintures, Portraits (Denoël, 1983), commentées par l’historien d’art Daniel Arasse. Il en faudrait moins pour réduire Claire Bretécher à une artiste uniquement appréciée des milieux intellectuels ; on aurait tort.

La créatrice des Frustrés fut aussi, et avant tout, l’une des premières stars de la bande dessinée, médium dont elle accéléra la mue vers un public adulte, au tournant des années 1970. Pionnière de l’autoédition et du retour de la bande dessinée dans la presse généraliste, rare « auteure » (on ne disait pas encore « autrice »), pendant longtemps, dans un milieu d’hommes, Claire Bretécher est morte, mardi 11 février à Paris, à l’âge de 79 ans.

L’histoire raconte que c’est pour tromper l’ennui, son pire ennemi, qu’elle se serait orientée vers la bande dessinée au début des années 1960. La discipline est alors mal vue à l’Ecole des beaux-arts de Nantes qu’elle vient d’intégrer ; Claire Bretécher claque la porte de l’institution pour devenir professeure d’art plastique, activité qu’elle occupera à Paris pendant neuf mois, avant de proposer des dessins à différentes publications du groupe Bayard (Le Pélerin, Club-Inter, Rallye-Jeunesse, Record…).

Née le 17 avril 1940 au sein d’une famille bourgeoise de Nantes, elle était familière de la presse catholique, laquelle avait la réputation, à l’époque, de bien payer ses contributeurs. « Le dessin de presse, les strips, la bande dessinée, peu importe : je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à elle », confiera-t-elle.

Première grande série à succès dans « Pilote »

Une rencontre décisive intervient en 1963. René Goscinny, qui a créé Astérix quatre ans plus tôt avec Albert Uderzo, écrit pour elle le Facteur Rhésus, les aventures délirantes d’un préposé des postes, membre d’un parti politique improbable, le Groupement Réactionnaire Conservateur, favorable au « retour à l’âge de la pierre taillée mais non polie ». Publiée dans l’Os à moelle que Pierre Dac vient de relancer, il s’agira de sa toute première « bande dessinée », même si cela n’en est pas tout à fait une, le récit se composant d’illustrations destinées à accompagner un texte dactylographié situé sous les cases.

Son trait est alors très inspiré du dessinateur de presse britannique Ronald Searle et des cartoonistes américains Johnny Hart et Brant Parker.

La jeune illustratrice gardera un souvenir contrasté de cette expérience : « J’ai été flattée de cette proposition, et puis je n’étais pas en position de refuser. Il [René Goscinny] me faisait dessiner des trucs que je ne savais pas dessiner : un ravalement d’immeuble, par exemple. Je suis nulle pour dessiner un ravalement d’immeuble ! D’ailleurs, il n’a pas été content du tout du résultat et il ne me l’a pas envoyé dire, avec courtoisie, comme toujours. Après, il m’a commandé des illustrations pour Pilote. » Pilote, le journal dont Goscinny est devenu le corédacteur en chef, et qu’il portera au sommet de la dérision et de l’anticonformisme.

C’est dans ses pages, en 1969, que Claire Bretécher lancera sa première grande série à succès destinée à un lectorat adulte, Cellulite, une parodie de conte de fée dont l’héroïne, une princesse au physique ingrat, se désespère de trouver un prince charmant, malgré l’insistance de son père volage et érotomane. Jalon de la bande dessinée féministe, Cellulite célèbre l’éclosion du style Bretécher : un trait relâché en diable, des décors réduits à leur plus simple expression, des dialogues au scalpel, qui font mouche.

Observatrice des mœurs

La dessinatrice fait désormais partie des vedettes de Pilote. Celle qui, en parallèle, continue de travailler occasionnellement pour Bayard Presse et le journal Spirou, va alors prendre part à l’une des aventures les plus stimulantes de l’histoire du 9e art : la création de l’Echo des Savanes, en 1972, aux côtés de ses amis Gotlib et Nikita Mandryka, transfuges, comme elle, du Pilote jugé trop « paternaliste » de la maison Dargaud. Jusque-là cantonnée à la littérature de jeunesse, la bande dessinée a besoin d’air ; elle va amorcer un virage sans retour, en proposant des contenus plus matures, voire franchement impudiques.

Mais Claire Bretécher s’arrêtera assez vite en chemin. La presse « chic » a remarqué son talent d’observatrice des mœurs, de chroniqueuse des rapports de classe et des bouleversements sociaux qui agitent la France de l’après-1968. « Je n’ai pas l’impression d’observer, contestait-elle pourtant. Je suis très myope et très distraite, alors ça doit être d’une façon ou d’une autre mais je ne sais pas laquelle. »

Dans le mensuel écologique Le Sauvage, lancé par Claude Perdriel en 1973, elle publie d’abord Les amours écologiques du Bolot occidental, où le personnage principal, un cabot à la libido débridée frayant au milieu d’une réserve d’animaux en voie d’extinction, cherche à se reproduire frénétiquement. Dans la foulée, le Nouvel Observateur l’engage en lui octroyant une page hebdomadaire, qui va s’appeler dans un premier temps « La page des frustrés ».

Le terme de « bobos » n’existe pas encore dans le langage courant, mais c’est bien d’eux qu’il s’agit dans les Frustrés : intellectuels parisiens, militants de gauche, soixante-huitards rhétoriciens, snobinards sûrs de leurs convictions et autres névrosés pathétiques sont croqués par sa plume trempée au vitriol.

Critique sociale

Avachis dans des canapés insuffisamment rembourrés pour supporter le poids de leur ego, ils pérorent sans fin sur leurs petits tracas et leurs bourrelets apparents, mais aussi sur la vie conjugale, l’éducation des enfants, la marche du vaste monde, le tout sur un ton péremptoire rehaussé de tics de langage. Jean Daniel, le patron de l’Obs, avait juste passé la consigne suivante à la satiriste : « Vous moquer de nous chaque semaine. »

Sept ans durant, Bretécher poussera ainsi à son summum le concept d’archétype, si cher à la bande dessinée et à la caricature. « Elle s’est placidement installée en travers de notre courant. Elle est l’obstacle rieur et le regard en biais. C’est en se tordant qu’elle met en histoires nos tics, nos réflexes, nos secrets accommodements avec le ciel des idéologies. Elle est notre contre-pouvoir », écrira quelques années plus tard Jean Daniel dans la préface de son premier recueil des Frustrés, un album publié en 1975 à son compte, afin de s’émanciper de la mainmise des grosses maisons. Un prix à Angoulême et des ventes record l’encourageront à poursuivre dans cette voie de l’autoédition.

Le petit théâtre existentiel des Frustrés va finir par la lasser, mais pas la critique sociale. Un autre sujet la mobilise bientôt au début des années 1980 : la maternité. Claire Bretécher signe un album cruel, les Mères, traitant des angoisses de la grossesse, puis le Destin de Monique, sur le thème des mères porteuses, peu de temps avant de faire à son tour un enfant, avec son mari, le juriste Guy Carcassonne. Suivant une certaine logique naturelle, elle se penchera plus tard sur l’adolescence à travers le personnage d’Agrippine, qui connaîtra une adaptation en série télévisée d’animation en 2001 (à laquelle la dessinatrice ne participera pas, de peur d’être déçue).

Entre-temps, Claire Bretécher est devenue une personnalité publique. Ultra-sollicitée par les médias, elle l’est tout autant par la publicité qui lui commande des campagnes tous azimuts, de la RATP à la grande distribution, de la fête des vendanges de Montmarte aux… produits tripiers. Ses représentations des femmes, loin des stéréotypes qui ont longtemps prévalu dans la presse illustrée, lui vaudront d’être érigée au rang d’égérie du féminisme, statut qu’elle acceptera un peu malgré elle, sans jamais chercher à s’engager dans un quelconque mouvement, ne se réclamant d’aucune idéologie, préférant renvoyer les commentateurs à certains thèmes récurrents de son œuvre, comme la contraception ou les inégalités professionnelles entre les sexes.

« Personnalité farouche, peu encline aux mondanités »

Longtemps la seule représentante féminine au sein de la BD francophone (avant d’être rejointe par Chantal Montellier, Annie Goetzinger ou Florence Cestac), Claire Bretécher n’a sans doute pas été totalement reconnue comme il se doit par son propre milieu. Son Grand Prix, attribué à Angoulême en 1982, à l’occasion des dix ans du festival, fut ainsi précédé de la mention « d’honneur », comme si les précédents lauréats – tous des hommes – avaient été dans l’incapacité de coopter une femme au sein de leur académie.

Il faudra, de fait, attendre 2015 pour qu’une exposition digne de ce nom lui soit consacrée, à la Bibliothèque publique d’information (BPI) du Centre Beaubourg, à Paris.

Aucun ouvrage monographique ne s’est jamais penché, non plus, sur son œuvre, riche de milliers de planches et d’innombrables portraits et autoportraits peints dans le seul plaisir de manier l’acrylique. « Ces lacunes étaient probablement dues à sa personnalité farouche, peu encline aux mondanités, et à sa modestie », écrit la conservatrice Isabelle Bastian-Dupleix, dans le livret accompagnant l’accrochage de la BPI (53 000 visiteurs).

Affaiblie par la disparition de son mari en 2013 et par la maladie, Claire Bretécher envisageait, avec son agent littéraire Michel Lieuré, d’organiser dans un lieu parisien une vaste rétrospective balayant ses quarante-cinq ans de carrière au service de la bande dessinée et de la sociologie réunies. Ce n’est pas le matériel qui manque. La dessinatrice avait la réputation de conserver jusqu’à ses travaux préparatoires, réalisés sur du papier-calque. « Ma mère me disait toujours que je ne foutais rien, alors ne serait-ce que pour la contrarier, et aussi pour me prouver à moi-même que je fais des choses, je ne jette pas mes brouillons, racontait-elle. J’ai des boîtes entières de brouillon, ça n’a aucun sens, c’est une superstition. »

Dates

17 avril 1940 Naissance à Nantes

1963 Rencontre René Goscinny

1969 Crée dans Pilote le personnage de Cellulite

1972 Participe au lancement de l’Echo des Savanes

1973 Travaille pour le mensuel Le Sauvage, puis entre au Nouvel Observateur où elle crée « Les Frustrés »

1982 Grand prix d’honneur au festival d’Angoulême

1988 Crée le personnage d’Agrippine

2015 Exposition au Centre Beaubourg, à Paris

11 février 2020 Mort à Paris

12 février 2020

À l’ONU, Abbas clame son refus de l’État palestinien “gruyère” proposé par Trump

palestine

À l’ONU, Abbas clame son refus de l’État palestinien “gruyère” proposé par Trump. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rejeté “catégoriquement” et “avec colère” le plan du président Trump pour la paix entre Palestiniens et Israéliens mardi 11 février aux Nations unies, écrit le New York Times. Dans un discours au Conseil de sécurité, le chef de l’Autorité palestinienne a qualifié ce texte de proposition illégitime et unilatérale, récompensant l’État hébreu pour des décennies d’occupation et transformant la terre de son peuple en “gruyère” criblé de colonies israéliennes. Le plan, “dévoilé en grande pompe il y a deux semaines à Washington”, “accorderait à Israël presque tout ce qu’il voulait tout en offrant aux Palestiniens la possibilité d’un État à souveraineté limitée”, rappelle le quotidien.

12 février 2020

No comment...

capote

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