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Jours tranquilles à Paris

6 octobre 2020

Homonymie : Le Faouët Plouhinec, Saint-Armel…

En Bretagne, six communes ont une cité homonyme et 63 ont une jumelle orthographique dans l’Hexagone. Et bien avant Le Faouët (22), c’est Plouhinec (29), qui a voulu changer de nom.

1 « Plouhinec-sur-Mer » refusé

Dans le Sud-Finistère, la commune de Plouhinec a longtemps souhaité changer de nom pour éviter des tracas administratifs et touristiques avec sa jumelle morbihannaise. En 2016, la population de la cité finistérienne a voté, à 40 %, pour l’appellation « Plouhinec-sur-Mer ». Mais, la préfecture a rejeté la demande sous prétexte que la cité morbihannaise de Plouhinec « se situait également au bord de la mer » et que « l’adjonction du terme " sur-mer " » ne paraissait « pas assez distinctive ».

Avec la nouvelle municipalité mise en place en mai dernier, le changement de nom n’est plus d’actualité. « Il est désormais hors de question de changer de nom, car je suis attaché à notre histoire locale », prévient Yvan Moullec, maire actuel de Plouhinec (29). « Il y a une vingtaine d’années, poursuit-il, une telle homonymie pouvait provoquer de telles tracasseries, mais plus maintenant. Les moyens d’aujourd’hui permettent d’éviter la confusion. Il suffit de pianoter Plouhinec sur le GPS et il nous demande Plouhinec dans le Morbihan ou dans le Finistère. Je suis maire depuis six mois et aucun problème, en raison de cette homonymie, ne m’a été remonté ».

2 Le Faouët paré à changer de nom

Comme nous l’avons évoqué à plusieurs reprises, la petite commune du Faouët (400 habitants), dans les Côtes-d’Armor, se lasse d’être sans cesse confondue avec sa jumelle morbihannaise de 2 800 âmes. « Depuis des années, les colis et courriers arrivent parfois en retard, car ils sont d’abord envoyés par erreur au Faouët, dans le Morbihan », déplore Jacques Tricard, nouveau maire du Faouët (22). Lors de la dernière séance du conseil municipal du « Faouët costarmoricain », les élus ont donc décidé de donner un nouveau nom à leur commune. Quatre noms vont être soumis à la population : Le Faouët en Trégor, Le Faouët d’Armor, Le Faouët sur Leff ou encore Ar Faoued.

3 Quatre autres jumelles bretonnes

Outre Plouhinec et Le Faouët, quatre autres cités ont des homonymes en Bretagne : La Chapelle-Neuve dans le Morbihan et les Côtes-d’Armor ; Saint-Servais et Tréméven, dans le Finistère et les Côtes-d’Armor ; Saint-Armel, dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine. Des communes où les changements ne sont pas d’actualité. Du moins, pour l’instant.

4 63 communes dans l’Hexagone et une centaine dans le monde

63 communes bretonnes ont au moins une jumelle orthographique sur l’ensemble du pays. Le record en revient à Sainte-Colombe (330 habitants), en Ille-et-Vilaine, dont le nom est porté par treize autres communes françaises. Dans le monde, on compte une centaine d’homonymies : Arzano, dans le Finistère et en Italie ; Brest et Brest-Litovsk, au Belarus… Un peu partout sur la planète, on trouve les mêmes noms de communes que les cités morbihannaises de Baden, Baud et Bono. En Afrique, on compte plusieurs Dolo (22). À noter que Penmarch (29) est aussi le nom d’un quartier de Sydney (Australie).

5 « Des erreurs d’aiguillage »

En Bretagne, l’homonymie peut provoquer des « erreurs d’aiguillage ». Certains débarquent ainsi à Clohars-Carnoët (29) afin de visiter les statues de la Vallée des saints, alors que celle-ci se situe à Carnoët (22). D’autres se pointent à Paimpol (22) avec l’espoir de se balader dans la forêt de Paimpont (35). Sans compter ceux qui étaient invités à passer le week-end à l’île aux Moines, dans le Morbihan, et qui ont mis le cap sur l’île aux Moines, dans les Côtes-d’Armor, au large de la Côte de Granit Rose, entre Perros-Guirec et Trégastel.

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6 octobre 2020

Architecture - Sur les traces argentines de Le Corbusier

le corbusier

LA NACIÓN (BUENOS AIRES)

Le grand architecte a influencé toute l’Amérique latine, mais il n’y a construit qu’une seule maison sans jamais se rendre sur place. À quelques kilomètres de Buenos Aires, la Villa Curutchet reprend tous les principes du maître.

Classée au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 2016, la Maison du docteur Curutchet a incontestablement fait date dans l’histoire de l’architecture moderne. Depuis sa livraison, en 1955, c’est la seule œuvre réalisée en Amérique latine par le grand architecte Charles-Édouard Jeanneret-Gris [1887-1965], plus connu sous le nom de Le Corbusier et fer de lance du Mouvement moderne.

“Le Dr Pedro Curutchet avait acheté ce terrain à La Plata [la capitale de la province de Buenos Aires, non loin de la côte Atlantique], et, à la suite d’un voyage de sa sœur à Paris, il a eu l’audace de demander à Le Corbusier en personne de lui concevoir une maison sur cette parcelle. Le Corbusier travaillait à Paris, à quelque 14 000 kilomètres de là, mais il en aurait fallu davantage pour décourager le docteur : il cherchait le miracle, et le miracle s’est produit”, souligne l’architecte Julio Santana, directeur de la Villa Curutchet.

Théorie des “cinq points”

Le Corbusier était alors un architecte mondialement reconnu. Il avait déjà séjourné en Argentine, en 1929, et exposé ses grands principes sur la ville, l’architecture nouvelle et l’homme nouveau, synthétisés dans la maison conçue comme une machine à habiter : “La maison doit être l’étui de la vie, la machine du bonheur, la machine à habiter”, avait-il affirmé [dans Vers une architecture, revue L’Esprit nouveau, 1923].

Le projet de la Maison Curutchet lui a offert une occasion d’appliquer sa théorie des “cinq points” en construisant dans une ville aussi éloignée d’Amérique latine.

La Maison du docteur Curutchet est emblématique en ceci que c’est la seule œuvre au monde dans laquelle Le Corbusier traduit les cinq points de l’architecture nouvelle qu’il avait lui-même formulés dans les années 1920.”

“Parmi ces points, on relèvera notamment ici : le plan libre au rez-de-chaussée [c’est-à-dire l’absence de murs de refend, pour ouvrir cet espace dévolu au parking et que les voitures puissent circuler] – avec une entrée piétonne et une autre pour les véhicules, la rampe d’accès et un arbre, qui n’existait pas sur le site d’origine, mais qui fait partie intégrante du projet ; les pilotis, piliers cylindriques tout à fait caractéristiques de son œuvre, qui permettent d’affranchir la structure de la maison de l’enveloppe porteuse ; la façade libre et la fenêtre en longueur courant tout le long de la façade. Et le toit-jardin, qui, dans ce cas précis, est intégré au cube qui constitue le corps de logis”, décrit M. Santana.

À la pointe de la modernité

Le Dr Curutchet passe commande en 1948 et le chantier débute l’année suivante. Il ne sera achevé qu’en 1955. Plus de soixante ans après son inauguration, la maison surprend encore par la modernité de sa construction – ses rampes et ses escaliers, le jeu subtil des lignes et des clairs-obscurs stratégiques, les sols en béton lissé, les mosaïques de pâte de verre des salles de bains, la conception des meubles de la cuisine et des placards de la chambre, et jusqu’à l’aménagement paysager du toit-jardin, conçu dès 1948. Il s’agit d’une délicate promenade architecturale*, cette idée que l’architecture pouvait être parcourue dans son espace, avec ses transparences, les élégantes verticales de ses colonnes, ses portes pivotantes, ses lignes courbes et ses jeux d’espaces magistraux.

Sa valeur touristique et patrimoniale est telle qu’en juillet 2016 la Villa Curutchet – avec trois autres “sites Le Corbusier” répartis dans sept pays et sur trois continents (France, Suisse, Allemagne, et Belgique pour l’Europe ; Inde et Japon pour l’Asie ; et Argentine pour l’Amérique) – a été inscrite à la liste du Patrimoine mondial de l’humanité, établie par l’Unesco. “La maison est, de plus, l’un des onze sites [naturels et culturels] d’Argentine classés au Patrimoine mondial, avec les chutes d’Iguazu, la Quebrada de Humahuaca, le glacier Perito Moreno et la péninsule Valdés, entre autres”, poursuit M. Santana.

Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que beaucoup d’étudiants en architecture vouent un véritable culte à Le Corbusier, tout comme d’ailleurs certains cinéastes [argentins] qui ont choisi de camper leur film dans cette maison, tels Mariano Cohn et Gastón Duprat pour L’Homme d’à côté (2009) et, plus récemment, Graciela Taquini pour son docu-fiction La obra secreta [“L’Œuvre secrète”] (2018).

Espaces privés, espaces publics

Sur la rue, l’accès s’effectue par une porte d’entrée abritée par un portique en béton, qui fait saillie sur la façade ouverte. Dans la maison moderne qu’a dessinée Le Corbusier, le rez-de-chaussée devient un “plan libre” réservé à l’automobile, le corps de logis étant surélevé sur des pilotis de béton. Puis une rampe conduit vers une cour centrale où s’élève un arbre dont l’architecte a lui-même prescrit l’emplacement et jusqu’à l’espèce – un peuplier euraméricain [hybride obtenu par croisement d’un peuplier noir et d’un peuplier américain] –, intégrant ainsi le concept de verdure ou de maison entourée de verdure qui distinguait ses œuvres, bien qu’exceptionnellement ici il s’agisse d’un édifice urbain.

À partir de là, tout au long de sa promenade, le visiteur monte et descend des rampes, s’appuie à la rambarde du toit-jardin, inspecte les zones de service [cellier, buanderie…], explore les quatre niveaux magistralement répartis en deux espaces bien différenciés : l’espace de travail et l’habitation familiale. La rampe principale passe justement sous le premier de ces deux volumes cubiques qui composent la maison : le cabinet du Dr Pedro Curutchet, situé au premier étage, côté rue. Cet espace de travail se compose d’une petite salle d’attente et de la salle de consultation, ouvrant sur l’extérieur, et d’une troisième pièce, l’appartement des domestiques, à laquelle on accède par une autre rampe.

Alors que le cabinet médical s’offre au regard du public, la zone privée est implantée en retrait, sur l’arrière de la parcelle. C’est le deuxième cube, relié au précédent par une promenade permettant de parcourir l’œuvre de façon dynamique. Lorsque l’on suit la rampe menant au hall d’entrée, on pénètre dans ce deuxième volume où se trouvent le salon-salle à manger et la cuisine, prolongés par la terrasse-jardin. On monte par deux autres volées de marches à l’étage des chambres, équipées chacune d’une salle de bains et séparées par un petit bureau.

Les Curutchet étaient importunés par les visiteurs

Le chantier a duré au total plus de cinq ans, et, curieusement, les Curutchet n’ont habité la maison que sept ans, après quoi ils ont décidé de retourner dans leur ancienne demeure de Lobería [dans le sud-est de la province de Buenos Aires], car ils trouvaient que les fenêtres laissaient entrer trop de lumière ; en outre, ils étaient incommodés par les visiteurs importuns qui déboulaient à toute heure du jour pour prendre des photos ou demander avec insistance à visiter l’intérieur. Le plan de végétalisation de Le Corbusier prévoyait plusieurs espèces d’arbres, qui ont été plantés jeunes mais ont mis vingt ans à pousser. Et il est vrai que dans le plan original, en dépit de l’arbre et du brise-soleil de la façade, la maison était très ensoleillée.

Le Corbusier a supervisé la construction de la maison depuis son agence parisienne, mais étrangement il n’a jamais fait le voyage à La Plata pendant le chantier. Il a donc proposé à l’architecte Amancio Williams [1913-1989], qui était déjà une personnalité importante de l’architecture argentine, de suivre pour lui les travaux, commande que celui-ci a accueillie comme un véritable honneur de la part de son maître.

Au-delà de la figure de Le Corbusier, les spécialistes rendent ainsi également hommage à Amancio Williams, qui, avec son soin minutieux du détail – tant, qu’à partir des seize plans originaux du Corbusier, il en a redessiné en tout 200 –, a joué un rôle fondamental et s’est trouvé à son tour contraint de prendre différentes décisions de conception, choisissant par exemple d’inverser l’orientation des escaliers ou de changer des murs maçonnés par des parois vitrées.

Si nous pouvons aujourd’hui voir cette œuvre debout, c’est sans aucun doute grâce à l’obstination et à la persévérance d’Amancio [Williams], car parmi les innombrables projets qu’a dessinés Le Corbusier, beaucoup sont restés à l’état d’ébauche sur papier”, conclut M. Santana.

Assembler des volumes à taille humaine

Outre le fait qu’il a dû développer les seize plans de Le Corbusier en plus de 200 dessins de conception, Williams a été chargé d’appliquer la théorie du Modulor [établie aussi par Le Corbusier, en 1945], système de mesure universel pour l’architecture fondé sur le schéma de l’homme moderne type mesurant 2,26 mètres avec un bras levé. La taille de cet homme au bras levé permettait, selon la position et la façon dont le modèle occupe l’espace et se déplace, au grand architecte français de déterminer les mesures utilisées pour construire la maison et à les appliquer à chaque détail géométrique, à chaque solution. C’était là l’aboutissement de la définition que Le Corbusier donnait de l’architecture : “Le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière.”

Pourtant, au terme de cinq années de chantier, lassé d’attendre la livraison, le Dr Curutchet a fini par congédier Amancio Williams, en dépit des efforts que celui-ci avait déployés et des difficultés liées à la distance. Une partie des plans originaux sont toujours exposés dans la Maison du Dr Curutchet, d’autres sont conservés à l’université Harvard. Mais la plupart sont réunis dans les archives de Williams, qui fut incontestablement l’un des plus fervents admirateurs du “Corbu”.

​* En français dans le texte.

Alejandro Rapetti

6 octobre 2020

Bretagne - chevaux mutilés

6 octobre 2020

Caucase - Le “monde turc” aux frontières de la Russie

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

En soutenant l’Azerbaïdjan dans le conflit qui l’oppose à l’Arménie, la Turquie entend clairement montrer à la Russie qu’elle est “le patron” dans la région. Comme l’Empire ottoman en son temps, elle rêve d’un vaste espace turcophone.

“La République turque est l’héritière de l’Empire ottoman et doit bâtir une union avec l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Turkménistan, même au prix d’une confrontation radicale avec la Russie”, aimait à dire Abdulhaluk Çay, historien turc et directeur de l’Agence turque pour la coopération et le développement, créée en 1992 auprès du ministère des Affaires étrangères turc au lendemain de la dissolution de l’Union soviétique, écrit le média russe Lenta.ru dans un article sur l’expansion turque contemporaine.

C’est à cette époque qu’Ankara, qui, depuis la fin du XIXe siècle, nourrissait – en vain – le rêve d’un espace turcophone s’étendant de la mer Adriatique à la Grande Muraille de Chine avec Ankara pour centre, a décidé de saisir sa chance. Et de labourer le vaste espace postsoviétique. Son allié le plus proche : l’Azerbaïdjan. “Les dirigeants des deux pays répètent à qui mieux mieux le slogan ‘Une nation – deux États’”, et, en soutenant ouvertement Bakou dans le conflit du Haut-Karabakh, “Erdogan montre qu’il n’envisage pas d’abandonner ce peuple frère à son sort”.

Le rôle de l’islam

L’islam joue un rôle important dans les relations de la Turquie avec ces anciennes républiques. Mais il n’est pas le seul. Via une coopération économique, culturelle et idéologique active, “la Russie a permis à la Turquie, dans les années 1990, de s’ancrer dans les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale, dans le Caucase et en Ukraine”, analyse toujours Lenta.ru. Affaiblis et déboussolés, ces pays fraîchement indépendants cherchaient, au-delà de l’aide économique immédiate, à se rapprocher de l’Otan et de l’Occident par le truchement d’Ankara. Ainsi, “les Géorgiens en sont certains : la coopération militaire et autres avec la Turquie les rapprochera de leur rêve d’entrer dans l’Otan”, et la Turquie les soutient énergiquement.

Les relations turco-ukrainiennes sont quant à elles au beau fixe depuis 1994, lorsque le président turc Süleyman Demirel, en visite à Kiev, a pour la première fois évoqué “la menace russe en mer Noire” et proposé, pour “freiner” la Russie, à tous les Ukrainiens aux racines tatares de revenir en Crimée. Ankara “cherche à renforcer son influence en Crimée, et Erdogan a à plusieurs reprises affirmé que sa priorité en Ukraine était la défense des droits des Tatares criméens pour la préservation de leur identité nationale”, rappelle le média.

Le soft power turc

Vous dites “Ouzbek” ? Il faut dire : “Turc ouzbek”, “Turc kirghiz”, “Turc tatare”, bref “Turcs de l’extérieur”. C’est ce terme qu’utilisent les médias turcs pour désigner les habitants des États indépendants d’Asie centrale, poursuit l’article. Comme disait Demirel, “la Turquie doit promouvoir les intérêts des jeunes États musulmans en Occident”. Washington a soutenu cette politique, et l’argent qu’y investissait Ankara venait en réalité des États-Unis et d’autres pays occidentaux.

Depuis, on ne compte plus les entreprises, cafés, restaurants, magasins, écoles, universités, voire des rues commerçantes entières (comme c’est le cas au centre de Tbilissi, la capitale de la Géorgie) détenus par le capital turc et destinés, les séries télévisées turques aidant “à la propagande du modèle de développement turc”. Un des succès visibles des innombrables structures de coopération turque (Conseil turc, Assemblée mondiale des peuples turcs, Organisation internationale pour la culture turque) en Asie centrale est l’abandon du cyrillique au profit de l’alphabet latin, ce qui permettra à terme de créer un “alphabet turc commun”.

Pour le directeur de l’Institut arménien des études orientales, Rouben Safrastian, cité par le média arménien Verelq, en ce mois de septembre 2020, “c’est la première fois que la Turquie s’immisce ouvertement dans un conflit au Caucase du Sud. Elle veut montrer à tous et en premier lieu à la Russie qu’elle est ici le patron. Ankara cherche à évincer Moscou de cette région. La Russie doit tracer une ligne rouge. La Turquie joue la provocation contre la Russie et contre ses alliés de l’Otan – reste à voir quelle sera la durée de vie de cette politique outrancière et aventurière.”

6 octobre 2020

Marisa Papen

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6 octobre 2020

Etats-Unis - Joe Biden peut-il se contenter d’être l’anti-Trump ?

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE J-28 – Le candidat démocrate se positionne comme un modéré qui peut redresser la nation américaine après quatre ans de gouvernement Trump. Et s’il n’inspire ni passion ni haine chez les électeurs selon la presse américaine, il peut capitaliser sur le rejet de son adversaire.

Qui est Joe Biden ? Pour certains, c’est “un Monsieur Tout-le-Monde, un champion de la classe ouvrière de Scranton, en Pennsylvanie”. Et un modéré “qui sait échanger avec les républicains”, souligne le Christian Science Monitor.

Pour d’autres, c’est “un apparatchik de Washington, une créature du Sénat qui a passé quarante-sept ans dans le ‘marais’ de la politique américaine”, une relique “qui n’est plus en phase avec son propre parti”. Voire, selon certains républicains, un “cheval de Troie du socialisme”.

Selon le magazine de Boston, chacun a son avis sur Biden, qui a repris sa campagne après le débat du 29 septembre alors que son adversaire, contaminé par le Covid-19, a dû être hospitalisé le 2 octobre, mais presque tout le monde est d’accord sur une chose :

Joe Biden n’est pas Donald Trump.”

Alors que les États-Unis sont confrontés à ce qui pourrait être la présidentielle “la plus importante depuis des générations”, l’élection pourrait donc, selon le Christian Science Monitor, se jouer sur une question : “Joe Biden peut-il se contenter d’être l’anti-Trump pour accéder à la Maison-Blanche ?”

D’après une enquête d’opinion commandée par NBC et le Wall Street Journal, le démocrate a marqué des points auprès des électeurs américains après le débat controversé du 29 septembre. Son avance s’élève désormais à 14 points, avec 53 % d’intentions de vote en sa faveur, contre 39 % pour Trump.

Et si Biden fait aujourd’hui figure de favori, c’est qu’à défaut “d’inspirer une passion intense” à ses partisans, il semble leur promettre “une sorte de confort”, observe le Christian Science Monitor. D’autant plus qu’il “ne semble pas non plus inspirer la haine” chez les républicains, au contraire de la candidate démocrate Hillary Clinton il y a quatre ans, a expliqué au magazine Ari Fleischer, ancien membre du gouvernement de George W. Bush :

C’est une chaussure confortable de 77 ans, avec quarante-sept ans d’expérience à Washington. Les gens le ressentent. Il n’est pas Hillary – il est assez sympathique.”

Face à un autre candidat que Trump, jouer la montre comme le fait Biden “serait une stratégie très risquée”, mais le président américain ne cesse de “saboter” sa propre campagne et n’a montré “aucune aptitude à l’autodiscipline”, souligne The Hill.

Pour le Christian Science Monitor, le plus gros handicap de Biden “est peut-être son âge”. S’il était élu, il serait le plus vieux président de l’histoire américaine pour un premier mandat, et pour certains électeurs, “il n’est plus aussi énergique qu’il l’a été”.

Les démocrates qui connaissent Biden depuis longtemps “disent qu’il est à la hauteur de la tâche”, indique toutefois le magazine. En étant élu, il mettrait sa longue expérience et ses qualités relationnelles au service du “défi de toute une vie” : “Rendre à la nation américaine et à sa vie politique une certaine normalité et un sentiment d’unité.”

Et selon The Economist, sa candidature est même plus radicale qu’elle n’en a l’air. Car pour apporter un changement durable aux États-Unis à la tête du gouvernement fédéral, “vous devez gagner le Sénat”, et cela ne peut se faire “avec un candidat en tête de liste qui effraie les électeurs”. C’est le paradoxe de la candidature de Biden selon le magazine britannique : sa prudence rassure les électeurs d’États comme le Montana et la Géorgie, où les démocrates doivent gagner pour obtenir une majorité au Sénat. Et elle laisse entrevoir la possibilité de davantage de changements “que la candidature d’un vrai radical”.

6 octobre 2020

Rachel Cook

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6 octobre 2020

De retour à la Maison Blanche, Donald Trump appelle les Américains à « sortir » de chez eux

Le président américain, 74 ans, était hospitalisé près de Washington depuis vendredi soir après avoir été testé positif au Covid-19, jeudi.

Après une hospitalisation de trois jours, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a pu quitter l’hôpital militaire Walter-Reed, près de Washington. Tout juste sorti de l’hôpital mais toujours infecté par le nouveau coronavirus, il a appelé lundi 5 octobre au soir les Américains à « sortir » de chez eux tout en étant « prudents », malgré les plus de 200 000 morts dues à la pandémie dans le pays.

Peu après son retour à la Maison Blanche, le candidat républicain, qui a également annoncé dans la soirée qu’il reprendrait « bientôt » le chemin de la campagne présidentielle, a publié un message vidéo sur Twitter.

« N’en ayez pas peur, vous allez le battre », y a déclaré le président américain à propos du Covid-19, avant d’ajouter « sortez, soyez prudents ». « Ne le laissez pas contrôler vos vies », a-t-il également demandé aux Américains dans cette vidéo.

Concernant sa propre hospitalisation, le président républicain, qui s’est dit possiblement « immunisé », a expliqué : « J’étais en première ligne, j’ai dirigé (…) Je sais qu’il y a un risque. » « Je ne me sentais pas bien », avant l’hospitalisation, a-t-il également reconnu, assurant cependant qu’il aurait pu sortir de l’hôpital « il y a deux jours ». « Nous avons les meilleurs médicaments du monde, tout se passe très rapidement, ils sont tous en train d’être approuvés et les vaccins vont arriver d’un instant à l’autre », a-t-il conclu.

« Pas tiré d’affaire »

Lors d’un point de presse, lundi, le médecin de la Maison Blanche Sean Conley avait annoncé que son patient n’était « pas encore complètement tiré d’affaire », mais qu’il pourrait retourner à la Maison Blanche, où il continuera à être soigné. « Il bénéficiera de soins médicaux de classe mondiale vingt-quatre heures sur vingt-quatre », a-t-il ajouté. Il a précisé que l’équipe médicale, « prudemment optimiste », ne serait pas totalement soulagée avant une semaine, si la santé du patient ne s’aggrave pas à nouveau d’ici là.

Quelques minutes avant cette prise de parole, le président des Etats-Unis avait annoncé lui-même sur Twitter qu’il allait quitter l’hôpital à 18 h 30 (heure locale, 00 h 30 en France) :

« Je quitterai le formidable centre médical Walter-Reed aujourd’hui à 18 h 30. Me sens vraiment bien ! N’ayez pas peur du Covid. Ne le laissez pas dominer votre vie. Nous avons développé, sous l’administration Trump, des médicaments et des connaissances vraiment formidables. Je me sens mieux qu’il y a 20 ans ! »

Le président des Etats-Unis, 74 ans, est hospitalisé depuis vendredi soir après avoir été testé positif au Covid-19, jeudi soir, selon la Maison Blanche. Avec sa brève sortie de dimanche pour saluer depuis sa voiture ses partisans devant l’hôpital, M. Trump avait manifesté son impatience de reprendre sa campagne, alors qu’il reste moins d’un mois avant l’élection présidentielle du 3 novembre, qui l’oppose au démocrate Joe Biden. Testé positif il y a quelques jours seulement, Donald Trump devrait toutefois rester à l’isolement encore quelque temps, même après sa sortie de l’hôpital. Questionné sur la possibilité pour le président de voyager, son médecin a répondu lundi : « Nous verrons. »

Sean Conley a fini par admettre dimanche que l’état initial de son patient avait été plus grave que ce qui avait été officiellement déclaré dans un premier temps, renforçant l’impression d’un manque de transparence, voire d’une réelle inquiétude au plus fort de la maladie.

Faisant volte-face par rapport à son point de presse de samedi, le docteur a confirmé que Donald Trump avait bien eu besoin d’une mise sous oxygène vendredi, pendant environ une heure, à la Maison Blanche, un épisode jugé suffisamment inquiétant pour décider de l’hospitaliser le soir même.

Il a aussi annoncé un autre épisode de baisse de la saturation en oxygène survenu samedi matin. Et, samedi également, les médecins lui ont administré un troisième traitement, la dexaméthasone, un corticoïde efficace contre les formes graves du Covid-19, en plus de l’antiviral remdesivir et du cocktail expérimental de la société Regeneron, qu’il a reçus dès vendredi. Le docteur Conley a reconnu qu’il n’avait pas révélé cet incident la veille pour projeter une image « optimiste »

La porte-parole de la Maison Blanche testée positive

Après le président, sa femme, Melania, sa proche conseillère Hope Hicks et plusieurs autres membres de son équipe, Kayleigh McEnany, la porte-parole de la Maison Blanche, a, à son tour, annoncé avoir été testée positive.

« J’ai été testée positive lundi au Covid-19, sans ressentir de symptômes », a-t-elle tweeté, précisant se mettre immédiatement en quarantaine. A plusieurs occasions ces derniers jours, elle a briefé, sans porter de masque, les journalistes à la Maison Blanche.

Cette annonce, après trois jours de communication cacophonique sur l’état de santé du président des Etats-Unis, renforce encore un peu plus l’image d’une Maison Blanche n’ayant pas pris la pleine mesure de l’épidémie.

6 octobre 2020

Ailona Hulahoop

ailona45

6 octobre 2020

Crac'h - Chaucidou, une routepour les vélos et les voitures

chaucidou

Pour aider les automobilistes, Patricia Le Vigouroux et Eddy Poix ont jugé utile d’apporter un peu de pédagogie après l’ouverture de la « chaucidou » entre Crac’h et Saint-Philibert.

Les municipalités de Saint-Philibert et de Crac’h ont opté pour une chaussée à voie centrale banalisée sur la route entre Kerveurh et Kernivilit. Explications

Pour faciliter les déplacements doux et réduire la vitesse des voitures, la route entre Kerveurh et Kernivilit a été aménagée. Les municipalités de Saint-Philibert et de Crac’h ont opté pour une chaussée à voie centrale banalisée (CVCB). Mais comment rouler sur une telle chaussée ? Explications avec Patricia Le Vigouroux, conseillère référente sécurité routière, et le policier municipal Eddy Poix.

Une « chaucidou » c’est quoi ?

« Patricia Le Vigouroux : Une CHAUssée à CIrculation DOUce d’où son petit nom « chaucidou ». Dans le Code de la route, on parle de chaussée à voie centrale banalisée. C’est une voie centrale étroite de 2,50 m de large, permettant la circulation d’un seul véhicule motorisé. Elle est bordée d’aménagements prévus pour les cyclistes. Retenue dans plusieurs communes, elle fonctionne très bien ».

Pourquoi un tel équipement ?

PLV : « C’est une solution pour une circulation apaisée. L’idée est de faire baisser la vitesse des véhicules et de redonner une place sécurisée et légitime aux vélos. Les cyclistes sont des usagers vulnérables. Ils peuvent circuler en sécurité sur le côté droit de la route ».

Mais comment circule-t-on sur cette voie ?

Eddy Poix : « Malgré les panneaux explicatifs installés le long de la route, de nombreux automobilistes ne savent pas comment faire. Même si cela peut surprendre, le principe est de circuler sur la voie centrale, et de se rabattre sur le côté droit uniquement lorsqu’on croise un autre véhicule. Chacun doit se sentir concerné et respecter les règles de priorité, les limitations de vitesse, afin d’assurer la sécurité de tous les usagers ».

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