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Jours tranquilles à Paris

2 novembre 2020

Trump félicite des fans qui ont chahuté un car démocrate au Texas.

Trump félicite des fans qui ont chahuté un car démocrate au Texas. Le président américain a relayé samedi soir une vidéo sur Twitter montrant plusieurs camions parés de drapeaux pro-Trump en train d’encercler et de ralentir un bus Biden-Harris. Des responsables démocrates ont assuré qu’à l’intérieur se trouvait la candidate au Congrès Wendy Davis, qui a dû interrompre son trajet et annuler deux événements et une conférence de presse, par “mesure de sécurité”. “J’AIME LE TEXAS”, a commenté le candidat républicain. Selon le Dallas Morning News, les passagers du bus ont été très choqués. D’après le journal texan, l’un des véhicules pro-Trump aurait cabossé une voiture appartenant à l’équipe de campagne de Joe Biden. Le bureau du FBI de San Antonio a affirmé dimanche qu’il enquêtait sur cet incident.

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2 novembre 2020

Steidl : Steffen Appel, Peter Wälty : The Goldfinger Files

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Sir Sean Connery est mort dans son sommeil alors qu’il était aux Bahamas dans la nuit de vendredi dernier, il avait 90 ans; Steidl a récemment publié les Goldfinger Files sur la réalisation de la séquence alpine emblématique du film Goldfinger en 1964.

En tant que l’un des personnages les plus charmants et les plus durables de la culture populaire, James Bond n’a pas besoin d’être présenté. Pas plus que Goldfinger (1964), peut-être le film classique de Bond et sans aucun doute le début des années Bondmania en 1960. Incorporant de nombreux documents inédits, notamment des photographies et le scénario original dactylographié, The Goldfinger Files est une histoire illustrée des scènes emblématiques du film tournées dans la vallée d’Urseren en Suisse, couronnée par la poursuite en voiture avec l’Aston Martin chargée de gadgets de Bond.

Pour maximiser la publicité du film, ses réalisateurs ont pris la décision peu orthodoxe d’inviter des journalistes et des photographes sur le plateau, ce qui a donné lieu à une multitude de photos, y compris celles de Hans Gerber, Josef Ritler et Erich Kocian. Celles-ci nous donnent un aperçu de la célèbre séquence – la Rolls-Royce de Goldfinger sur la route de montagne poussiéreuse, la tentative d’assassinat ratée de Tilly Masterson contre lui, la poursuite entre sa Mustang et Aston Martin de Bond, et enfin l’usine de fusion de Goldfinger. Des dizaines de photos privées révélant des moments francs en coulisses complètent ce flipbook documentaire sur la culture du James Bond de l’âge d’or.

Steffen Appel and Peter Wälty: The Goldfinger Files

Préface de Franck Hamilton

Photos de Hans Gerber, Josef Ritler, Erich Kocian, et al.

publié par Steidl

Conception du livre: Holger Feroudj / Steidl Design

192 pages, 346 images

10,5 x 13 pouces / 27 x 33 cm

http://www.steidl.de/

https://steidl.de/Books/The-Goldfinger-Files-1542505758.html

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2 novembre 2020

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2 novembre 2020

Aux Etats-Unis, une présidentielle sous tension surplombée par le Covid-19

Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

La pandémie a bouleversé les plans des deux candidats, le président républicain sortant Donald Trump et le démocrate Joe Biden, creusant encore le fossé qui les sépare.

Les Etats-Unis retiennent leur souffle. Une campagne à nulle autre pareille était, lundi 2 novembre, sur le point de s’achever, surplombée depuis le mois de mars par l’épidémie de Covid-19. Cette dernière a bouleversé les plans des deux principaux candidats, le président sortant Donald Trump et le démocrate Joe Biden, creusant encore le fossé qui les sépare.

Au cours des dernières semaines, marquées par une nouvelle envolée des contaminations enregistrées et le maintien à un nombre élevé des morts quotidiens de la maladie, l’ancien vice-président de Barack Obama a fait du coronavirus l’un de ses principaux thèmes de campagne, avec la volonté de rassembler un pays miné par les divisions. Il n’a cessé de présenter la crise sanitaire comme le révélateur des dysfonctionnements de l’administration Trump, du manque d’empathie et de l’incompétence, selon lui, du président. Au contraire, ce dernier a dénoncé quotidiennement, ou presque, la trop grande attention prêtée à l’épidémie, instrumentalisée, à l’en croire, par les médias uniquement pour lui nuire.

Joe Biden s’est appuyé sur les jugements sévères portés par les Américains. Selon la moyenne calculée par le site RealClearPolitics au 1er novembre, 57 % des personnes interrogées « désapprouvent » Donald Trump sur ce point contre 40 % qui sont d’un avis opposé. L’écart se creuse depuis le début du mois d’octobre, parallèlement à la reprise des contaminations. Les personnes interrogées ont également plus confiance en Joe Biden qu’en Donald Trump (57 % contre 40 %) pour lutter contre la pandémie comme l’ont montré toutes les enquêtes dont celle du Pew Research Center publiée le 9 octobre.

Le démocrate a calqué sa campagne sur les recommandations des autorités sanitaires fédérales en respectant les règles de distanciation physique lors de ses événements, en arborant invariablement un masque, en limitant les déplacements et en réduisant le nombre de meetings adaptés à un format de drive-in.

Joe Biden en position de force

Campant sur un message optimiste selon lequel les Etats-Unis vont bientôt « en avoir fini » avec le Covid-19, après avoir promis à tort en septembre une distribution massive de vaccins à partir du mois d’octobre, Donald Trump a maintenu à l’inverse les rassemblements de plusieurs centaines ou milliers de fidèles.

Ces derniers se sont régulièrement massés autour de la scène où il se produisait, sans que le masque régulièrement moqué par le président ne soit obligatoire, y compris dans les Etats en proie à un pic de contaminations comme le Wisconsin. Lorsqu’un cas positif avait été détecté au cours d’un déplacement de la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, en l’absence pourtant de contact, cette dernière avait interrompu pendant quelques jours sa campagne. Au contraire, le vice-président, Mike Pence, a maintenu son agenda lorsque cinq membres de son entourage, dont son directeur de cabinet, ont été contaminés.

Tout comme Donald Trump avait bénéficié en 2016 de l’élan donné par des élections de mi-mandat triomphales pour le Parti républicain, deux ans plus tôt, Joe Biden profite d’une dynamique lancée en 2018 et qui pourrait se traduire par une majorité démocrate accrue à la Chambre des représentants, alors que celle du Sénat reste très disputée. Mais la crise sanitaire est le principal facteur qui permet de comprendre pourquoi l’ancien vice-président, en dépit d’une campagne à bas bruit, apparaît en position de force à la veille du scrutin.

La poussée des intentions de vote démocrates est nette dans de nombreux Etats remportés par Donald Trump en 2016, que sa victoire y ait été large comme dans l’Ohio (8 points), l’Iowa (9 points), la Caroline du Nord (3,7 points), la Géorgie (5 points), le Texas (9 points), ou serrée comme dans le Wisconsin (0,7 point), la Pennsylvanie (0, 7 points) et le Michigan (0, 3 points). Le président sortant y est souvent devancé par Joe Biden, ou bien au coude-à-coude, comme en Floride, traditionnellement indécise.

Forte mobilisation des électeurs

Le « Grand Old Party » (GOP) s’accroche au souvenir de 2016 qui tétanise toujours les démocrates : l’écart constaté en faveur de Donald Trump entre les moyennes des intentions de vote à la veille du scrutin et les résultats réels. Le président sortant peut ainsi entretenir des espoirs de victoires sur le fil comme quatre ans plus tôt où 80 000 voix lui avaient suffi dans trois Etats décisifs : la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan, alors qu’il accusait un retard de 2,7 millions de suffrages au niveau des Etats-Unis.

En dépit de cette sous-estimation statistique, les sondages avaient toutefois enregistré de nombreuses dynamiques favorables au candidat républicain, notamment dans les trois Etats cruciaux, tout comme dans l’Ohio, la Caroline du Nord, ou la Géorgie. A la veille du scrutin, aucun élan comparable n’a été enregistré.

Cette absence ne condamne pourtant pas Donald Trump à la défaite compte tenu des inconnues qui entourent la première grande surprise de l’élection présidentielle du 3 novembre : la forte mobilisation des électeurs. Dans un Etat considéré comme sans grand enjeu au début de ce cycle électoral, le Texas, ce vote anticipé, par correspondance ou dans les bureaux de vote ouverts avant le jour du scrutin, a déjà dépassé la participation totale de 2016. Des records devraient être battus dans la majorité des Etats, sans que l’on sache pour l’instant quel candidat en tirera le plus grand bénéfice.

La lame de fond du vote anticipé est liée à la crise sanitaire et à la volonté, exprimée majoritairement par les électeurs démocrates, d’éviter les longues files d’attente et la promiscuité favorables aux contaminations. C’est cette lame de fond sur laquelle Donald Trump a concentré ses attaques, des mois durant, avec l’objectif avoué d’instiller le doute sur la sincérité des opérations de vote. Le président redoute que le vote par correspondance, décompté plus lentement dans certains Etats que le vote en personne, ne fasse basculer l’élection au profit de Joe Biden.

Donald Trump attaque le vote par correspondance

Cette posture n’est pas nouvelle de sa part. Il avait été, en 2016, le premier candidat d’un grand parti à refuser de s’engager à reconnaître à l’avance le verdict des urnes. Il entretient au fil de ses meetings le soupçon d’une fraude électorale massive, une menace pourtant niée par le directeur de la police fédérale (FBI) nommé par ses soins, Chris Wray.

Le 27 octobre, Donald Trump a réitéré ses attaques contre le vote par correspondance en estimant que « ce serait très, très convenable et très bien si un vainqueur était déclaré le 3 novembre, au lieu de compter les bulletins de vote pendant deux semaines, ce qui est totalement inapproprié ». « Je ne crois pas que ce soit permis par nos lois », a-t-il ajouté, alors que l’organisation des élections locales et fédérales relève des Etats.

Le président a ajouté à la tension lors d’un meeting, samedi, en assurant que l’élection présidentielle ne serait pas décidée mardi. Il a averti ses fidèles qu’ils vont « attendre des semaines ». « Le 3 novembre va arriver et nous n’allons pas savoir [qui a gagné] et vous allez avoir du chaos dans notre pays », a-t-il dit. Il a aussi suggéré que « de très mauvaises choses » pourraient se produire pendant que les Etats comptabiliseront le vote par correspondance, laissant entendre à nouveau que ces opérations seraient propices à la fraude.

A la suite du président, les républicains de nombreux Etats clés, comme le Wisconsin, la Pennsylvanie et la Caroline du Nord, ont multiplié les recours pour réduire au maximum la période après le 3 novembre pendant laquelle les bulletins de vote par correspondance pourront être considérés comme valides. Ils l’ont emporté dans le Wisconsin, mais ont échoué dans les deux autres Etats.

Stratégie du soupçon

Les républicains vont désormais reporter leurs efforts sur les bulletins eux-mêmes. Ils s’efforcent ainsi d’en faire annuler cent mille déposés dans des urnes sur le mode drive-in dans un bastion démocrate du Texas. Des recours similaires devraient se multiplier après le 3 novembre en cas d’élection serrée.

Donald Trump n’a pas caché que la précipitation pour nommer et faire confirmer la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême avait pour but de renforcer la majorité conservatrice dans le cas d’éventuels contentieux.

Cette stratégie du soupçon entretient le pire climat observé depuis des décennies à la veille d’une élection présidentielle. Il a poussé, le 29 octobre, l’International Crisis Group (ICG), une ONG spécialisée dans le règlement de conflits, à publier pour la première fois depuis sa création, il y a un quart de siècle, une note concernant les Etats-Unis. Ces derniers sont « confrontés à des risques de violences électorales sans précédent dans leur histoire moderne » selon le président de l’ICG, Robert Malley, alors que de nombreux commerces à travers le pays installent préventivement des panneaux de bois sur leurs vitrines.

Les Etats-Unis « donnent généralement des conseils aux pays du monde entier sur la façon d’éviter de tels conflits, de réduire la polarisation politique, d’approfondir le respect des institutions et de lutter contre les injustices raciales ou ethniques profondes. Ce serait le bon moment pour ce pays de s’appliquer à lui-même les leçons qu’il dispense si souvent aux autres », a ajouté Robert Malley.

2 novembre 2020

France 2 - De Gaulle

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2 novembre 2020

« Joe Biden a compris que l’urgence est à la relance massive des investissements »

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Par Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde »

Quand Donald Trump propose de continuer de baisser les impôts, tout en diminuant les dépenses publiques en pleine crise sanitaire, le candidat démocrate veut s’attaquer aux principales faiblesses de l’économie américaine, explique, dans sa chronique, Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde ».

En cas de victoire, dans la nuit du 3 au 4 novembre, la présidence de Joe Biden va-t-elle aboutir à une dévaluation ? Pas celle du dollar, mais celle du célèbre rappeur afro-américain, 50 Cent, qui s’est emporté sur Twitter il y a quelques jours en déclarant : « Je ne veux pas être 20 Cent ». Son ironie vise à dénoncer le programme de Joe Biden qui, si ce dernier arrivait à le mettre en œuvre, porterait le taux d’imposition du contribuable Curtis James Jackson III (son vrai nom) à 62 %.

Après une enfance difficile dans le Queens à New York, 50 Cent est sorti de l’anonymat grâce à un album, dont le titre résume à lui seul la « philosophie » du rappeur : Get Rich or Die Tryin’(« Devenir riche ou mourir en essayant de l’être »). Riche, il l’est aujourd’hui à millions. Au point d’être dans le viseur de la réforme fiscale envisagée par le candidat démocrate. De rage, la star s’est dite prête à voter pour le président républicain sortant, Donald Trump.

La défection du rappeur a de quoi laisser de marbre l’ex-vice président de Barack Obama. Plus de 95 % des ménages Américains gagnent moins de 400 000 dollars par an, seuil en dessous duquel Joe Biden s’est engagé à ne pas augmenter les impôts. En revanche, pour le 1 % les plus riches, l’élection de Biden pourrait sonner la fin de la fête. Les plus hauts revenus ont été les grands gagnants de la politique économique de Donald Trump. Avec Biden au pouvoir, ils devraient assumer les trois-quarts des augmentations d’impôts promises, selon le Tax Policy Center.

Un match de catch indigne

La polémique lancée par 50 Cent a au moins un mérite : celui de parler enfin des idées des candidats. Paradoxalement, au moment où les Etats-Unis traversent l’une des pires crises de leur histoire, les choix de société qui sont en jeu dans cette campagne présidentielle ont été occultés par un match de catch indigne de la démocratie américaine.

La fiscalité tient une place centrale dans ce débat. Entre le programme de Donald Trump, qui est un vague recyclage de celui de 2016, et celui de Joe Biden, c’est le grand écart. Pour ce dernier, la hausse des impôts, qui devrait faire entrer dans les caisses du budget 4 000 milliards de dollars d’ici 2030, n’est pas une fin en soi, mais le moyen de financer un ambitieux plan de relance, baptisé « Build back better » (« Mieux reconstruire »).

Du socialisme, peste Trump. La critique est difficilement audible dans la mesure où son propre mandat aura été marqué par une explosion inédite de la dette et du déficit public, même avant que la crise pandémique ne fasse ses ravages. En tournant le dos à l’un des principaux piliers de la doxa républicaine, il a ôté toute légitimité à son camp pour fustiger la soi-disant propension des démocrates à creuser les déficits.

Donald Trump, lui, propose de continuer sa politique de baisse d’impôts et de dérégulation, tout en diminuant les dépenses publiques d’éducation, de protection sociale et de santé en pleine crise sanitaire. Singer la politique menée dans les années 1980 par Ronald Reagan risque de conduire à une impasse, alors que le contexte est radicalement différent. Joe Biden a compris que l’urgence est à la relance massive des investissements, comme l’avait fait Franklin Delano Roosevelt pour tenter de réparer les dégâts de l’effondrement de 1929. Toutes proportions gardées, « Build Back better » se présente comme un New Deal 2.0, qui s’attaque aux principales faiblesses de l’économie américaine.

Il s’agit d’abord de rénover les infrastructures, dans lesquelles le pays a sous-investi depuis soixante ans, tout en donnant la priorité aux dépenses en faveur de l’environnement. Autre volet : restaurer la mobilité sociale des classes moyennes en mettant l’accent sur l’éducation avec la généralisation de la maternelle dès trois ans et le projet de rendre gratuit l’accès aux universités publiques que Ronald Reagan avait supprimé. Enfin Joe Biden souhaite rétablir l’égalité des chances parmi les communautés les moins favorisées et faire passer de 7,55 à 15 dollars de l’heure le salaire minimum fédéral, dont le pouvoir d’achat reste inférieur de 10 % par rapport à ce qu’il était en 1968.

La rage d’une partie de l’électorat

« C’est la politique économique intelligente adaptée aux exigences de la période, estime Eric Dor, directeur des études économiques à l’Iéseg School of Management. L’économie américaine est menacée par une stagnation de la demande de consommation et d’investissement des ménages, en raison de la précarisation croissante, de la dégradation de la santé et de la sous-éducation d’une partie de la population. »

Durant quatre ans, Trump n’a fait qu’instrumentaliser ces faiblesses pour entretenir la rage d’une partie de l’électorat, sans lui apporter de solutions. Comme le souligne Martin Wolf dans le Financial Times, sa présidence peut se résumer à un pacte faustien entre une base électorale en colère et les bailleurs de fonds du parti républicain, qui, en contrepartie d’une baisse des impôts et d’une réglementation moindre, ont accepté de livrer le pays à « un homme qui a des appétits mais pas d’idéal ».

Au-delà des querelles partisanes, les projections des économistes sur les effets des deux programmes sont sans appel. Moody’s Analytics a calculé que le plan de Joe Biden serait susceptible de créer au cours de la prochaine décennie 18,6 millions d’emplois, soit 7 millions de plus que les mesures promises par Trump. Pour Oxford Economics, l’élection de Joe Biden permettrait à la croissance de progresser de 1,2 point de plus que si Donald Trump restait à la Maison blanche.

Ces projections restent bien entendu théoriques. Même si Joe Biden gagne et que les démocrates remportent le Sénat, ils devront composer avec les républicains, une majorité qualifiée à 60 % étant nécessaire pour voter les textes. Est-ce que la gravité de la crise sera suffisante pour inciter les élus à trouver des solutions bipartisanes ? Rien n’est moins sûr au regard de la polarisation extrême qui s’est emparée du pays et qui, quel que soit le résultat de l’élection, restera comme l’un des principaux legs de l’ère Trump.

2 novembre 2020

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2 novembre 2020

Pick-up, armes et haut-parleurs...

Pick-up, armes et haut-parleurs : à Houston, des républicains « s’invitent » à un rassemblement démocrate « pour faire reculer les gauchistes »

Par Arnaud Leparmentier, Houston (Texas), envoyé spécial - Le Monde

Conviés à un meeting dans une banlieue de la métropole texane à l’occasion du passage d’un bus de campagne, les supporteurs de Joe Biden ont eu la surprise de voir débarquer des partisans de Donald Trump.

On avait rencontré Cynthia Ginyard fin décembre 2019, au Texas, dans son pavillon résidentiel de Fort Bend. Cette Afro-Américaine, responsable locale du parti démocrate, nous avait reçu chez elle, lorsque Michael Bloomberg faisait campagne en banlieue de Houston.

Ce jeudi 29 octobre, elle est débordée, et nous convie toute joyeuse à un des rares événements de terrain organisé par les démocrates – pour ceux qui osent sortir dehors – : « Il y a le bus de Joe Biden qui passera à 15 heures, demain, au lycée High Tower, venez. » On arrive sur les lieux, après avoir en vain cherché un restaurant dans cet immense district, fait de lotissements avec des maisons quasi identiques, où la voiture est reine. On va jeter un œil dans le gymnase de l’établissement scolaire : les opérations de vote anticipé s’y déroulent normalement, calmement.

« Faire reculer les gauchistes »

Puis, sur le parking, on voit débarquer un pick-up, d’où sort Moni Casarez. Cette Latino de 46 ans, casquette MAGA (« Make America great again », slogan pro-Trump) vissée sur la tête, boucles d’oreilles aux couleurs du Parti républicain, est tout sourire : « Il va y avoir une surprise », nous explique-t-elle. Comptable dans une entreprise pétrolière, elle dit avoir déménagé dans le centre de Houston, « pour faire reculer les gauchistes ».

Elle va chercher son pistolet, qu’elle glisse dans son jean – « Je le porte tout le temps. La dernière fois, on m’a crevé mes pneus car j’avais un signe Trump » –, et papote pour défendre, avec ses amies, les « valeurs latinos » : « Si vous êtes chrétien, vous ne pouvez pas voter démocrate. On ne peut pas discuter avec les gauchistes. Je déteste qu’on me dise que je devrais avoir honte, en tant que Latino, de voter Trump. »

Et puis soudain, la « surprise » arrive, le défilé d’une trentaine de pick-up, klaxonnant, haut-parleurs à fond, bardés de drapeaux républicains. En queue de convoi, deux véhicules militaires. On croit qu’il s’agit de la police. Non, ce sont deux engins utilisés par Doug Gaither, 59 ans, républicain de choc et pistolet à la ceinture, venu avec son panneau défendre l’exploitation pétrolière : « Oil Lives Matter », dit le slogan, détournement de Black Lives Matter (« les vies noires comptent »). On demande à ce patron d’une petite entreprise s’il ne fait pas de l’intimidation contre les démocrates : « Pourquoi ? Je n’ai écrasé personne », réplique-t-il.

La troupe républicaine a mis à fond sa musique, et beugle « Quatre ans de plus » pour Donald Trump, tandis qu’un cordon de policiers se déploie pour éviter que les manifestants atteignent les démocrates. On retrouve enfin Cynthia Ginyard, furibarde sous son masque. « C’est dégoûtant », lâche-t-elle. A ses côtés, Arnetta Murray, enseignante afro-américaine de 53 ans, ne décolère pas : « C’est inacceptable, je n’ai pas peur, je suis furieuse. Est-ce qu’on nous laisserait faire la même chose à un meeting de Trump. Et regardez la police, elle ne fait rien. »

« Nous sommes capables d’avoir nos désaccords »

La police est venue, et en effet, elle ne fait pas grand-chose : « On les sépare, on le savait qu’ils allaient venir, ils font partie d’un groupe Facebook », nous explique le policier Patterson, tandis qu’un de ses collègues assure sérieusement : « Ils sont pacifiques, ils ont le droit de faire cela, le parking est public et a été payé par les contribuables. »

Entre-temps, le bus de Joe Biden est arrivé, coincé dans un coin du parking, sans Joe Biden bien sûr, mais avec quelques élus locaux. Les démocrates, moins d’une centaine, commencent leur réunion. Les républicains, eux, progressent en direction du bus, sans que la police ne tente vraiment de les en empêcher. Quelques discours expédiés pour inciter à voter, et les démocrates s’en vont, moins de trente minutes après le début de l’événement.

A la fin, la foule se disperse. Un Afro-Américain démocrate, Tim Blakes, comptable de 38 ans, engage la discussion, avec quelques militants de Trump, débattant du racisme systémique. M. Blakes explique qu’il est « une personne très ouverte » : « Je n’ai pas apprécié la manière dont ils ont débarqué. Mais on a pu discuter, il y avait un message. » Le républicain Keith Lee, lui, ne voit aucun problème. « C’est l’Amérique, nous sommes capables d’avoir nos désaccords, mais nous pouvons nous aimer quand même ».

Il n’empêche, les républicains occupent le terrain, et Keith Lee ne croit pas que les démocrates parviendront à prendre la circonscription. « Vous les avez vus, ils ne sont pas capables de mobiliser plus de cinquante personnes ». Les républicains texans n’en sont pas restés là, qui ont harcelé le lendemain le bus Biden sur l’autoroute, au point qu’il a dû annuler plusieurs étapes. Donald Trump, lui, a tweeté une vidéo de l’opération de harcèlement avec un commentaire jubilatoire : « I love Texas. »

2 novembre 2020

Confinement - restons branchés

restons branchés

2 novembre 2020

Covid-19 : pendant que l’Europe se reconfine, les manifestations antirestrictions se multiplient

Les pays européens annoncent de nouvelles restrictions ou restaurent le confinement, suscitant la colère d’une partie de leurs populations, comme en Espagne et en Italie, où les heurts se multiplient.

A nouveau frappés par la pandémie de Covid-19, les pays européens annoncent de nouvelles restrictions ou restaurent le confinement, suscitant la montée de l’impatience de leurs populations ou une révolte ouverte, comme en Espagne et en Italie, où les manifestations se multiplient.

Sur l’ensemble de l’Europe, le nombre de cas supplémentaires enregistrés a bondi de 41 % en une semaine, représentant la moitié des ceux signalés ces sept derniers jours dans le monde. Une flambée qui risque de submerger les hôpitaux et a poussé les gouvernements à restreindre à nouveau la liberté de mouvement de leurs citoyens et à fermer des pans entiers de l’économie, notamment dans la culture et le commerce.

Les pays européens constituent la troisième région la plus touchée avec 10,4 millions de cas officiels, derrière l’Amérique latine et les Caraïbes (11,3 millions de cas) et l’Asie (10,5). Sur l’ensemble de la planète, ce sont plus de 46 millions d’êtres humains qui ont été atteints, dont près de 1,2 million ont perdu la vie.

Les heurts se multiplient en Espagne et en Italie

Face à ces restrictions et à la crainte d’une casse sociale accrue, des défilés ont eu lieu samedi soir, pour la deuxième nuit d’affilée, dans plusieurs villes d’Espagne, suivis d’affrontements avec la police et d’actes de vandalisme et de pillage.

Les troubles les plus importants se sont produits à Madrid, où de nombreux manifestants scandant « Liberté ! » ont mis le feu à des bennes à ordures et érigé des barricades de fortune sur la Gran Via, une des artères principales de la capitale. Ils ont lancé des pierres et des fusées éclairantes sur la police, intervenue pour les disperser. Douze personnes ont été légèrement blessées dans les affrontements, dont trois policiers, selon les services d’urgence. La police a interpellé 32 personnes.

Les manifestants dénonçaient le couvre-feu nocturne imposé la semaine dernière et le bouclage décrété par la quasi-totalité des régions espagnoles afin de limiter les déplacements avant le week-end de la Toussaint, dans l’espoir d’éviter un nouveau confinement.

Six personnes ont été interpellées à Logroño, selon une porte-parole de la police nationale. Dix autres ont été interpellées à Bilbao et Santander (Nord). A Malaga (Sud), un petit groupe de manifestants a également renversé des bennes à ordures et lancé des bouteilles en direction de la police. Le premier ministre, Pedro Sanchez, a condamné ces troubles dans un Tweet, affirmant que « le comportement violent et irrationnel de groupes minoritaires est intolérable ».

En Italie, l’opposition aux mesures de restrictions a aussi donné lieu à des heurts, samedi soir à Rome, entre la police et des centaines de manifestants, après des incidents similaires la veille à Florence et dans d’autres grandes villes ces derniers jours.

Le gouvernement italien a imposé ces derniers jours ce que les médias qualifient de « semi-confinement » : un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18 heures, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert. Selon la presse italienne, le gouvernement envisage d’annoncer lundi un confinement des grandes villes du pays, à commencer par Milan et Naples. « La courbe épidémiologique est encore très élevée », a déclaré le ministre de la santé, Roberto Speranza, adepte d’un confinement généralisé : « Soit on la plie, soit on est dans le pétrin. »

Plusieurs pays européens confinent à nouveau

Au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d’Europe avec au moins 46 555 morts du Covid-19, le premier ministre, Boris Johnson, a annoncé un reconfinement de l’Angleterre à partir de jeudi et jusqu’au 2 décembre – le Pays de Galles est déjà confiné, et l’Irlande du Nord en confinement partiel.

Selon le ministre d’Etat Michael Gove, dimanche, le confinement pourrait même être prolongé au-delà, ce qui alimente l’angoisse des milieux économiques. Ce reconfinement est « un cauchemar avant Noël », s’est ainsi alarmée Helen Dickinson, directrice générale de la fédération des commerçants britanniques, la British Retail Consortium.

En Autriche, « un second confinement est mis en place à compter de mardi et ce jusqu’à fin novembre », a annoncé le chancelier, Sebastian Kurz. Le pays de 8,8 millions d’habitants enregistre désormais plus de 5 000 cas quotidiens, contre seulement 1 000 début octobre, pour 1 109 décès depuis l’émergence de la pandémie.

La Grèce a décidé un confinement partiel d’un mois à Athènes et dans les autres grandes villes du pays à partir de mardi. Comme ailleurs, l’objectif est d’« essayer de sauver les fêtes de Noël », a expliqué le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

En Allemagne, où ont été également durcies les restrictions, le monde de la culture, qui doit fermer ses portes pour plusieurs semaines, se sent particulièrement mal loti. « Ces derniers mois, nous avons l’impression d’avoir moins de valeur que les voitures, les avions ou les footballeurs », ont dénoncé de nombreux chanteurs et artistes dans une lettre ouverte.

En Belgique, pays au monde où le coronavirus circule le plus, le ministre fédéral de la santé, Frank Vandenbroucke, a appelé la population à ne pas faire de shopping ce dimanche, à la veille d’un durcissement du confinement pour six semaines. De longues files d’attente ont été observées samedi dans certains magasins ou rues commerçantes. Ces files « sont dangereuses et c’est justement ce que nous ne voulons pas voir », a déclaré M. Vandenbroucke.

La Suisse connaît actuellement une des plus fortes hausses du nombre de cas par rapport à sa population

La ville de Genève a annoncé dimanche qu’elle ira au-delà des restrictions nationales imposées en Suisse et fermera les bars, les restaurants et les commerces non essentiels pour tenter d’enrayer une flambée de contaminations au SARS-CoV-2. Le gouvernement du canton de Genève a prévenu que la région faisait face à « une sévère aggravation de la situation » et déclaré « l’état de nécessité ». Les habitants sont appelés à ne quitter leur domicile qu’en cas de stricte nécessité par le gouvernement local, qui n’a néanmoins pas décrété d’interdiction officielle de déplacement.

Cette décision tombe quelques jours après l’annonce par le gouvernement national d’une série de restrictions liées à la crise sanitaire, sans toutefois revenir au confinement partiel instauré au printemps lors de la première vague de la pandémie. Comptant 8,5 millions d’habitants, la Suisse connaît actuellement une des plus fortes hausses de cas par rapport à sa population. La semaine dernière, elle a recensé presque 10 000 cas par jour au niveau national et des dizaines de décès. Au total, plus de 150 000 cas de contamination et plus de 2 000 morts y ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie.

Plus de 230 000 morts aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont eux enregistré près de 77 000 nouvelles infections au cours des dernières vingt-quatre heures, au lendemain d’une hausse inédite au niveau national (94 000), selon le comptage de l’université Johns-Hopkins. C’est le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec près de 231 000 décès pour 9 millions de cas recensés.

Longtemps conseiller le plus en vue du chef de l’Etat pour l’épidémie, le docteur Anthony Fauci a estimé dans un entretien au Washington Post, publié samedi, que les Etats-Unis n’auraient pas pu être « plus mal positionnés » pour faire face à l’accélération du nombre de cas de Covid-19. « Nous allons souffrir, a prévenu celui qui est aussi directeur de l’Institut des maladies infectieuses. La situation n’est pas bonne. »

Il estime que le président Donald Trump ne prend plus en compte ses conseils et lui préfère désormais le neuroradiologiste Scott Atlas, favorable à une large réouverture de la société américaine plutôt qu’à un renforcement des mesures de prévention. Membre de l’équipe de communication de la Maison Blanche, Judd Deere a jugé « inacceptables » les propos du docteur Fauci. Pour lui, le médecin « fait entorse à tous les usages (…) en choisissant, trois jours avant une élection, de faire de la politique ».

Le chef de l’OMS en quarantaine

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dimanche soir qu’il s’était placé en quarantaine après avoir été en contact avec une personne testée positive au Covid-19.

« J’ai été identifié comme un contact de quelqu’un qui a été testé positif au Covid-19. Je vais bien et suis sans symptôme mais je vais me placer en quarantaine les jours qui viennent, en ligne avec les protocoles de l’OMS, et travailler à la maison », a tweeté Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Il est extrêmement important que nous nous conformions tous aux directives sanitaires. C’est ainsi que nous briserons les chaînes de transmission du #COVID19, supprimerons le virus et protégerons les systèmes de santé », a-t-il ajouté.

M. Tedros a été en première ligne des initiatives de l’agence de santé des Nations unies pour lutter contre la pandémie. Début octobre, il avait vigoureusement défendu le travail réalisé par l’organisation, accusée notamment par le président américain Donald Trump d’incompétence dans sa gestion de la pandémie.

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