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Jours tranquilles à Paris

14 décembre 2019

Le Congrès américain reconnaît le génocide arménien

La résolution adoptée par les deux chambres du Parlement américain « met en péril l’avenir des relations » entre la Turquie et les Etats-Unis, a mis en garde Ankara.

Après la Chambre des représentants, le Sénat américain a adopté à l’unanimité jeudi 12 décembre une résolution reconnaissant le génocide arménien. Appelant à « commémorer le génocide arménien » et à « rejeter les tentatives (…) d’associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien », ce texte non contraignant avait été auparavant bloqué à plusieurs reprises au Sénat par des alliés républicains du président Donald Trump.

Jeudi, personne ne s’est opposé à l’adoption de la résolution, proposée par le démocrate Bob Menendez. « Je suis heureux que cette résolution ait été adoptée à une époque où il y a encore des survivants du génocide qui pourront voir que le Sénat reconnaît ce qu’ils ont enduré », a déclaré le sénateur dans l’hémicycle, saisi par l’émotion.

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la première guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. Mais la Turquie refuse l’utilisation du terme « génocide », évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

Une « insulte » pour Ankara

« Le comportement de certains membres du Congrès américain nuit aux relations turco-américaines, a d’ailleurs mis en garde Ankara jeudi soir. La résolution américaine qui est passée aujourd’hui au Sénat met en péril l’avenir de nos relations bilatérales. »

Au contraire, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a salué une « victoire de la justice et de la vérité ». « Au nom du peuple arménien, j’exprime notre gratitude au Congrès américain », a-t-il écrit sur Twitter, qualifiant le vote comme « un pas courageux vers la prévention des génocides à l’avenir ».

Le 30 octobre, l’adoption, par 405 voix sur 435, de cette résolution à la Chambre des représentants avait déjà provoqué l’ire d’Ankara, qui avait dénoncé une « insulte » et une mesure n’ayant « aucune valeur ». Un allié de Donald Trump au Sénat avait ensuite bloqué la première tentative de voter la résolution à la chambre haute, une heure environ à peine après avoir rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à la Maison Blanche, le 14 novembre.

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14 décembre 2019

Vu sur internet - j'aime beaucoup

erotik

14 décembre 2019

Roman Polanski sort de son silence dans Paris Match

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Le réalisateur, visé par les accusations de viol de dix femmes, dont une Française, livre sa version des faits dans un long entretien accordé au magazine "Paris Match". Une interview âprement négociée par la magazine, dont le directeur de la publication, Hervé Gattegno, explique auprès d'Europe 1 la démarche au nom du "droit à se défendre".

Le magazine Paris Match consacre sa Une de la semaine à Roman Polanski, le réalisateur de J’accuse, de nouveau sous le coup d'une accusation de viol. Dans un long entretien à l’hebdomadaire, le metteur en scène de 86 ans se défend des faits rapportés par Valentine Monnier mi-novembre. Ces déclarations, publiées par Le Parisien, avaient obligé les acteurs à arrêter la promotion de son film, et poussé le réalisateur au mutisme.

On sait qu’en pareilles circonstances, les conditions de l’interview sont extrêmement encadrées, d’autant que la communication de Roman Polanski est gérée par Anne Hommel, spécialiste de la communication de crise. Le grand public a connu son nom et son visage lors de l’affaire DSK, qui était l'un de ses clients. "Il a fallu faire un travail d’approche, contacter les gens qui travaillent pour lui, son agence de communication, son avocat, faire passer des messages à certains de ses proches que je connais", explique à Europe 1 Hervé Gattegno, le directeur de la direction de Paris Match. "Il a fallu le rassurer, le convaincre que notre démarche était sincère et ouverte, que l’on n’était pas là pour l’accuser, mais au contraire pour lui donner la parole." Un long déjeuner avec le réalisateur aura finalement achevé de le convaincre.

Au nom de la "présomption d‘innocence"

Dans ce contexte, on imagine que tout doit être pris en compte, notamment la question de la parole de la victime et le poids de celle de l’accusé, surtout lorsqu’il est aussi célèbre que Roman Polanski. "Je crois que les affaires d’abus sexuels, de violences, de féminicides sont un phénomène utile. Cela fait du bien que l’on puisse dire ces choses et avancer. Néanmoins, comme pour les affaires de corruption dans les années 1980 ou les affaires de pédophilie dans les années 1990-2000, on a tendance à passer d’un extrême à l’autre. Il faut, plus que jamais, s’attacher à la présomption d'innocence", plaide Hervé Gattegno. "Roman Polanski, comme d’autres gens célèbres accusés de telles choses, a le droit de se défendre, de s’exprimer sans que l’on considère que parce qu’il est accusé, il est coupable."

La version de Roman Polanski

Dans cet entretien, Roman Polanski nie en bloc les accusations de Valentine Monnier dont il dit se souvenir "à peine". "Et je n'ai évidemment aucun souvenir de ce qu'elle raconte puisque c'est faux. Je le nie absolument". Et le réalisateur d'expliquer qu'en plus, la photographe affirme que c'est une amie qui l'avait invitée chez lui, mais qu’elle ne se rappelle plus qui précisément. "C'est facile d'accuser quand tout est prescrit depuis des dizaines d'années." Et lorsque les journalistes précisent que Valentine Monnier l'accuse aussi de l'avoir battue, il répond : "C'est délirant ! je ne frappe pas les femmes. Sans doute les accusations de viol ne font plus sensation, il fallait en ajouter une couche !".

" Depuis des années, on essaie de faire de moi un monstre "

Roman Polanski revient également sur l'affaire Samantha Geimer, qui l'a accusée de l'avoir droguée puis violée dans la villa de Jack Nicholson en 1977, alors qu'elle n'avait que 13 ans. "Depuis des années, on essaie de faire de moi un monstre. Pour les enfants et pour Emmanuelle [Emmanuelle Seigner, son épouse, ndlr], c'est épouvantable." "Pour ma famille et moi, ça n'est vraiment pas facile", a d’ailleurs confié l'actrice a Europe 1.

Enfin, dans cette interview à Paris Match Roman Polanski cible aussi les médias, qui "se jettent sur lui avec une violence inouïe. C'est comme une malédiction qui revient, et je ne peux rien y faire" estime-t-il.

Europe 1

Par Cyril Lacarrière, Jean-Pierre Montanay, Alexandre Homar et Mathieu Charrier

14 décembre 2019

Azzedine Alaïa

azzai

14 décembre 2019

Aung San Suu Kyi en avocate de la Birmanie accusée de génocide

Par Stéphanie Maupas, La Haye, correspondance

Devant la Cour internationale de justice, la Prix Nobel de la paix n’a pas évoqué de massacre contre les Rohingya mais justifié des opérations de contre-insurrection.

En s’avançant vers la salle d’audience de la Cour internationale de justice (CIJ), le 11 décembre, Aung San Suu Kyi aura croisé les bustes de marbre de Nelson Mandela et Gandhi. Mais la Prix Nobel de la paix 1991, venue en personne devant la plus haute cour des Nations unies, n’aura semble-t-il pas été inspirée par la mémoire des deux hommes.

De marbre, celle qui se présente à La Haye (Pays-Bas) en ministre birmane des affaires étrangères, l’était restée, la veille, tout au long des accusations assénées par les avocats de la Gambie. Le petit pays musulman d’Afrique de l’Ouest, qui n’a pas de relations politiques ou économiques avec la Birmanie, a tenté de convaincre cette Cour de l’ONU, chargée de régler les différends entre Etats, de prendre des mesures d’urgence pour la protection de la minorité des Rohingya. Mandatée par les 57 pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Gambie accuse la Birmanie de violer la convention sur le génocide adoptée en 1948.

Mais en attendant que les dix-sept juges se prononcent sur le fond – une procédure qui pourrait prendre plusieurs années –, la Gambie leur demande de prendre des mesures d’urgence : ordonner à la Birmanie de stopper tout acte de génocide et de ne pas détruire les preuves des crimes. Mais de quel génocide parle-t-on ? interroge, en substance, la dirigeante birmane, lorsqu’elle plaide à son tour. « L’intention génocidaire ne peut être l’unique hypothèse » des événements survenus en Birmanie, avance-t-elle avant de défendre la « complexité » du conflit, jusqu’à délicatement épingler l’armée birmane.

« La souffrance de plusieurs innocents »

Aung San Suu Kyi évoque donc d’abord « un conflit armé interne », opposant les séparatistes bouddhistes de l’Arakan ; en lutte contre le pouvoir birman et contre les Rohingya ; l’Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA), une guérilla affirmant se battre en leur nom ; et l’armée régulière. Elle revient aux « racines » du conflit, qu’elle trouve dans la colonisation britannique. Au nom d’une complexité qu’elle a régulièrement opposée à ceux évoquant le drame des Rohingya, il lui faut emprunter ces détours pour conduire la Cour jusqu’aux massacres de l’été 2017 contre la minorité musulmane, qui ont fait autour de 10 000 morts, selon l’ONU, et poussé l’essentiel de la population à fuir au Bangladesh voisin.

Aung San Suu Kyi n’évoque pas de massacre, mais justifie une opération militaire de contre-insurrection. Une réponse, explique-t-elle, à une attaque « coordonnée » de postes de police par l’armée de salut des Rohingya (ARSA), précédée de recrutements de villageois, d’armement et d’entraînement au Pakistan et en Afghanistan. C’est la guerre, et la guerre est sale, semble ainsi dire la dirigeante birmane. Le conflit interne, dans l’Etat de l’Arakan, a entraîné « la souffrance de plusieurs innocents », dit Aung San Suu Kyi, y compris de « ceux qui ont dû fuir leur maison et résident désormais à Cox’s Bazar », les camps de réfugiés côté bangladais, où survivent aujourd’hui plus de 700 000 Rohingya. A la Cour, la dirigeante birmane ne les évoque jamais nommément. Une large partie, apatride, se voit dénier la citoyenneté par le pouvoir birman.

A La Haye, aucun officier n’est venu gonfler les rangs de la délégation birmane, composée de diplomates et de fonctionnaires des affaires étrangères. Sans les qualifier juridiquement, Aung San Suu Kyi évoque néanmoins des actions de l’armée qui relèvent des crimes de guerre. Elle n’exclut pas « que la force disproportionnée ait été utilisée par des membres des forces de défense, dans certains cas au mépris du droit international humanitaire » ou encore « qu’ils ne faisaient pas une distinction suffisamment claire entre les combattants de l’ARSA et les civils ». La dirigeante birmane estime « également possible qu’ils n’aient pas empêché les civils de piller ou de détruire des biens après des combats ou dans des villages abandonnés ».

Troisième temps d’une plaidoirie savamment construite, qui relève d’une stratégie juridique claire, bien éloignée de toute posture morale, Aung San Suu Kyi demande aux juges de s’en remettre à la « souveraineté » judiciaire de la Birmanie. Elle évoque nomment une poignée d’officiers et de soldats récemment jugés devant des cours martiales, condamnés puis rapidement pardonné. Elle affirme que des enquêtes sont en cours. La dirigeante birmane plaide-t-elle ici un autre dossier ?

La Birmanie est aussi confrontée à la Cour pénale internationale (CPI), une autre juridiction, également située à La Haye, chargée de poursuivre les auteurs de crimes de masse et dont la Birmanie rejette l’autorité. Début novembre, sa procureure a ouvert une enquête contre les auteurs de crimes contre l’humanité commis à l’encontre des Rohingya. Mais cette Cour-là n’intervient qu’en dernier ressort, si aucun procès n’est conduit dans le pays, et selon Aung San Suu Kyi, la Birmanie peut juger.

« Réveiller la conscience du monde »

Si la Nobel assure aussi aux juges qu’aucune discrimination n’a cours dans son pays, la veille, le 10 décembre, le ministre de la justice de Gambie, qui porte le dossier contre la Birmanie, rappelait qu’« un génocide n’apparaît pas soudainement », qu’il est « précédé de suspicions et de défiances ». Venu à La Haye pour « réveiller la conscience du monde », Aboubacar Tambadou assurait ne pas faire le procès de la Birmanie, mais celui de l’humanité : « Quand on déshumanise les autres, on se déshumanise soi-même. »

Pour la Gambie, la Birmanie veut détruire les Rohingya du seul fait de leur existence. La plainte repose largement sur les rapports des Nations unies, dont celui d’une mission d’établissement des faits. En 2018, elle avait conclu que des actes de génocide avaient été perpétrés, puis recommandé que les généraux de la Tatmadaw, l’armée birmane, soient poursuivis et jugés devant un tribunal international. Devant la CIJ, les avocats de la Gambie ont cité le général Min Aung Hlaing, le commandant en chef de l’armée birmane. Son portrait a d’ailleurs été tiré en grand format et installé sur la bâche d’un camion qui trône au milieu de manifestants, au premier jour des plaidoiries, formés de Rohingya exilés, rassemblés sur le terre-plein qui fait face à la Cour.

Les avocats présentent aussi à la CIJ une capture d’écran du compte Facebook de la « conseillère d’Etat » avec ce message, « RAPE = FAKE » (viol = infox), qui apparaît sur les larges écrans disposés dans la salle d’audience. A ce moment-là, Aung San Suu Kyi n’a pas encore parlé. Au cours des trois heures de plaidoirie qu’inflige la Gambie, la dirigeante birmane semble plongée dans une méditation, doigts croisés sur son pupitre qui fait face aux dix-sept juges dont elle ne croisera pas le regard.

Les débats se poursuivront le 12 décembre. Les dix-sept juges entameront ensuite leur délibéré. Leur décision est attendue dans les prochaines semaines. S’ils ordonnent à la Birmanie de prendre des mesures, leur décision sera immédiatement transmise au Conseil de sécurité des Nations unies. Mais permettra-t-elle de faire avancer le dossier des Rohingya, de conduire les membres de l’ONU à prendre des mesures concrètes et de briser « le silence de la communauté internationale », comme l’espère la Gambie ? C’est l’enjeu premier de ce duel juridico-diplomatique.

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14 décembre 2019

Soubrette

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14 décembre 2019

Fanny Müller

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14 décembre 2019

Pendant trente ans j’ai vécu dans l’ombre de Jacques Chirac.

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Lorsque son nom est évoqué, je ne pense pas au Maire de Paris, au politicien ou au président de la République, mais à un homme à la curiosité permanente affichant un sourire constant et une fantastique vitalité, profondément tourné vers les autres et, comme les grands artistes, porteur d’un message qui ne sera compris que plus tard.

Toujours à l’écoute de l’autre, il était profondément convaincu qu’il faut se nourrir de toutes les civilisations. S’il était fier que l’Europe soit à l’origine du mouvement d’émancipation des peuples grâce aux Droits de l’Homme, cela n’introduisait pour autant à ses yeux aucune hiérarchie entre les civilisations, chacune portant à sa manière un regard différent sur le monde, dont aucune ne peut se prévaloir de la vérité.

Partir à la rencontre des cultures et s’émerveiller de leurs richesses n’était pas pour Jacques Chirac une posture médiatique ou anecdotique mais le résultat d’un amour profond pour l’humanité dans toutes ses facettes.

Ma toute première photographie de lui remonte à 1984. Il était Maire de Paris, il avait 52 ans, j’en avais 18. C’était lors d’une réception à l’Hôtel de Ville, j’avais été appelé à remplacer des photographes du service de presse, je me souviendrai toujours combien j’avais été à la fois impressionné et tremblant face à ce grand escogriffe.

Ma toute dernière image de lui date de l’été 2016, je voulais réaliser des photos de ses mains et qu’il pose avec l’une des statuettes Africaines qu’il gardait précieusement dans son bureau rue de Lille, il a gentiment accepté et a même esquissé un léger sourire. Ce furent mes dernières photos de lui. Jacques Chirac n’aimait pas les photos dans lesquelles il apparaissait, mais il aimait la photographie, celle qui montrait l’autre, les autres, celle qui lui permettait d’assouvir sa curiosité et ses interrogations sur le monde. J’ai à ce titre toujours été frappé par le fait qu’il ne dispose d’aucune photo de lui dans son bureau à l’Élysée.

J’ai encore à l’esprit un voyage officiel au Mali en octobre 2003 en pays Dogon où nous avions pu assister à une danse cérémonielle des masques. J’ai eu l’idée de lui offrir pour son anniversaire un album retraçant ce voyage avec des photographies de lui, des danses, des masques… Quelle n’a pas été ma surprise de voir l’album me revenir une semaine après avec toutes les images où il apparaissait et dont il avait découpé et gardé toutes celles contenant des masques et de la danse !

Éric Lefeuvre

Deux mois après sa mort, le président Chirac reste dans le coeur de chacun car la vision qu’il avait du monde et de tous les citoyens français et étrangers était celle d’un homme de paix, tolérant et respectueux de chaque identité, de chaque culture, de chaque religion, de chaque tradition.

Perpignan est l’écrin idéal pour présenter l’exposition des photos d’Éric Lefeuvre qui a longtemps jalonné le parcours de Jacques Chirac.

Dans cette ville riche d’une foisonnante diversité, les images du président Chirac seront en totale résonance. Puissent tous les visiteurs de cette exposition en ressortir porteurs d’un message fraternel pour l’autre, quel qu’il soit.

Grâce à tous les partenaires de l’association Visa pour l’Image et grâce au soutien de François Pinault, cette exposition du CIP rend hommage à un grand président qui, au-delà des libres débats politiques démocratiques, a trouvé dans l’esprit des Français une place à part : non pas uniquement celle d’un homme d’État mais celle d’une personnalité rayonnante, humaine et attachante.

Renaud DONNEDIEU DE VABRES

Ancien ministre

Président de l’Association Visa pour l’Image

Un president au-delà du cliché

L’image d’un homme public, et a fortiori celle d’un président de la République, ne peut être laissée au hasard. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux s’attachent les services d’un photographe.

C’est Jacques Lowe pour John Fitzgerald Kennedy – on se souvient de la célèbre photo du petit John-John jouant sous le bureau de son père à la Maison Blanche – ou plus récemment Pete Souza, pour Barack Obama.

Jacques Chirac, lui, a choisi Éric Lefeuvre. Photographe attitré, de la Mairie de Paris à l’Élysée, Eric Lefeuvre l’a accompagné pendant plus de trente-cinq ans, le suivant dans toutes ses activités, en province, en Europe, dans le monde. Observateur attentif des coulisses du pouvoir, il a réalisé, sans jamais se mettre en avant, des milliers de clichés qui constituent un témoignage irremplaçable sur un président qui est entré aujourd’hui dans l’Histoire.

La plupart de ses photographies sont prises au vol et nous révèlent un homme empathique et chaleureux. Il le suit jour après jour tentant, non sans mal, de mettre ses pas dans ceux d’un président qui parcourt le monde à grandes enjambées et traverse sans complexes les foules au grand dam de son service de sécurité.

Jacques Chirac, nous dit Éric Lefeuvre, aimait la photographie mais restait indifférent à celle qui le représentait. Seules trônaient sur son bureau à l’Élysée quelques photographies de famille, dont le portrait de son petit- fils Martin et celui de Georges Pompidou.

Sur plusieurs images on peut voir le président l’oeil sur le viseur d’un appareil photo. On connaissait son goût pour les arts asiatiques et les arts premiers mais savait-on qu’il nourrissait une passion discrète pour l’art de Niépce, l’inventeur de la photographie au début du XIXe siècle ?

En soutenant l’initiative du Mois de la Photo, en ouvrant des départements photographiques dans les musées et en décidant la création de la Maison Européenne de la Photographie, le Maire de Paris, en effet, a fortement contribué à rendre à la ville lumière son statut de capitale mondiale de la Photographie. Il appréciait les oeuvres d’Henri Cartier-Bresson, d’Irving Penn ou encore Bettina Rheims…

Dans cette exposition, les images d’Eric Lefeuvre illustrent les voyages d’un président citoyen du monde qui a donné à sa fonction une dimension humaine. Éclairé par la photographie, il paraît à la fois proche et lointain. On comprend mieux dès lors la place à part qu’il occupe dans le coeur des Français et qui fait de lui l’un des présidents les plus aimés de la Ve République.

Jean-Luc Monterosso

commissaire de l’exposition avec le concours de Jean-François Camp

L’EXPOSITION

Une exposition de soixante photographies en noir et blanc et en couleur, dont la plupart sont inédites, réalisées par Éri© Lefeuvre, photographe, auteur et journaliste. Pendant plus de trente ans, il n’a cessé de photographier cet homme d’État qui figure aujourd’hui parmi les personnalités politiques préférées des Français. Trente années à côtoyer, accompagner, observer mais surtout à épier avec ses « Leica » ce personnage hors du commun, aussi secret et mystérieux qu’attachant mais avant tout profondément humain. À travers des photographies de Jacques Chirac, des scènes de vie et des portraits de ceux qu’il rencontrait lors de ses voyages, cette exposition nous permet d’approcher au plus près de cette soif authentique de découverte de l’Homme et des cultures qui anima tout au long de sa vie Jacques Chirac, véritable citoyen du monde. Certains pensent que Jacques Chirac aurait fait un excellent anthropologue, sans doute, mais ce dont Éric Lefeuvre est aujourd’hui certain, c’est qu’il aurait pu être un grand photographe et que sur certains voyages officiels il aurait certainement parfois préféré être à « sa » place !

ÉRIC LEFEUVRE

Enfant, Éric Lefeuvre pousse souvent la porte du laboratoire noir et blanc de son père. De ces heures excitantes passées dans cette petite pièce rougissante naît une vocation qui le pousse à intégrer l’agence GWD, qui couvre l’actualité politique et sociale, puis à effectuer ses premières piges pour l’AFP pour y apprendre le métier de reporter-photographe. Après une année dans la Marine Nationale, la chance lui sourit au bon moment : un ancien photographe de Jours de France cherche des jeunes photographes pour reconstruire le service photo de la capitale où Chirac s’est retranché un peu abattu après sa défaite aux Présidentielles de 1988. En 48 heures Éric est embauché. Commence alors pour lui une aventure hors du commun, des milliers de kilomètres parcourus à travers l’hexagone et le monde, mais surtout de nombreux kilomètres de pellicules Kodak Tri-X impressionnées avec ses deux M6 Leica. Une aventure de 30 ans à accompagner aussi bien dans ses déplacements que dans l’intimité celui qui deviendra le 5e Président de la Ve République.

UN PRÉSIDENT CITOYEN DU MONDE

JACQUES CHIRAC SOUS LE REGARD D’ÉRIC LEFEUVRE

jusqu'au 1er MARS 2020

CAMPO SANTO

CHAPELLE DE LA FUNÉRARIA

Rue Amiral Ribeil

Perpignan

www.photo-journalisme.org

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14 décembre 2019

Société. La Colombie ne veut plus d’amalgames avec la cocaïne

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Source COURRIER INTERNATIONAL 

Un pull vendu sur le site de Walmart montrant un père noël qui s’apprête à consommer de la drogue a provoqué une forte indignation dans la presse colombienne. En effet, la publicité fait référence à la cocaïne “de bonne qualité” que l’on peut trouver dans le pays sud-américain.

C’est une blague de mauvais goût qui a donné vie à un petit conflit diplomatique. Mardi 10 décembre, la Colombie a découvert l’existence d’un pull commercialisé par un vendeur tiers sur le site canadien de Walmart montrant un père noël en passe de consommer – à l’aide d’une paille –, trois “lignes” d’un produit blanc. Une image accompagnée de la phrase “la neige tombe”. Il ne s’agirait là que d’un jeu de mots plutôt banal, mais la description du produit a soulevé un tourbillon de polémiques.

“Le père Noël aime bien savourer l’instant quand il met la main sur de la neige colombienne de très bonne qualité”, pouvait-on lire sur le site canadien de Walmart. Du côté de Bogota, la plaisanterie n’a pas été appréciée, puisque comme le rapporte le quotidien El Tiempo, un représentant de l’Agence de défense juridique de l’État colombien a demandé des réparations :

Le pull de Walmart est une insulte au pays qui génère un dommage à tous les produits légaux de la Colombie et à la réputation d’un pays entier. C’est un dommage qu’on ne peut pas laisser passer, et même si Walmart a demandé pardon, le mal est fait.”

Il ne s’agit pas de la première fois que l’image du pays sud-américain est liée au trafic de drogue. El Tiempo, cite d’autres exemples récents et essaye donc de décortiquer objectivement les raisons de cet amalgame qui est si souvent fait :

Récemment, un rapport d’Europol a été rendu publique, et dans celui-ci, on indique que la Colombie reste le principal producteur et exportateur de cocaïne vers les pays membres de l’Union européenne. De plus, des laboratoires de transformation de cocaïne administrés par des Colombiens ont été découverts en Espagne et en Pologne, ainsi que des narco sous-marins pleins de drogue colombienne.”

7 grammes de cocaïne sur 10 dans le monde viennent de Colombie

Néanmoins, tempère le quotidien de Bogota, il serait injuste de ne pas mentionner les efforts fournis par l’exécutif pour essayer de contenir le trafic de drogue. En effet, “le gouvernement a révélé il y a une semaine que l’objectif d’éradication des narcocultures fixé pour cette année à 80 000 hectares, a d’ores et déjà été dépassé”, souligne El Tiempo, qui note tout de même que – selon les statistiques des Nations unies –, “Pour 10 grammes de cocaïne qui sont consommés dans le monde, en moyenne, plus de 7 viennent de Colombie”.

De son côté, le journal El Heraldo, se montre bien plus véhément, puisque le quotidien de Barranquilla publie un éditorial indigné au sujet du cas Walmart. “Cet incident nous apprend qu’il existe des créateurs de vêtements et des publicistes avec de la sciure à la place du cerveau. Mais cela nous montre surtout la survie de vieux préjugés contre notre pays”.

“Faire comprendre cette réalité tragique au reste du monde”

Le journal pointe également du doigt l’hypocrisie des pays occidentaux, car – si les Colombiens sont conscients de l’ampleur du trafic de drogue venant de leur pays –, “au même temps notre peuple est celui qui souffre le plus de ce fléau qui a causé la mort de tant de Colombiens qui ont lutté contre ces mafias”. Ainsi, conclut El Heraldo :

Nous devons faire comprendre cette réalité tragique au reste du monde, et en particulier à ces pays qui génèrent ce trafic de drogue par leur consommation. Des pays qui sont aussi ceux qui nous critiquent le plus ouvertement ou qui tentent de nous humilier. Et pour faire ça, ils utilisent même ce bon vieux père Noël.”

14 décembre 2019

Brigitte Bardot par Pierre et Gilles

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