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Jours tranquilles à Paris

2 décembre 2019

«Charlie» et l'armée française

Charlie Hebdo, qu’on dit obsédé par la question de l’islamisme (ou de l’islam), montre, s’il en était besoin, que ses têtes du turc sont bien plus diverses. L’hebdomadaire a publié plusieurs dessins visant, cette fois l’armée française, en détournant de manière macabre et sarcastique les slogans que celle-ci utilise dans ses campagnes de recrutement. Sur l’un d’entre eux, on voit Emmanuel Macron se recueillant devant le cercueil d’un soldat tué, surmonté de l’une de ces punchlines militaro-publicitaires : «J’ai rejoint les rangs pour sortir du lot.» On sait que l’antimilitarisme, comme l’anticléricalisme, fait partie des classiques de l’hebdo satirique.

Ce rappel n’a pas suffi au chef d’état-major de l’armée, qui a publié en réponse une lettre ouverte à Riss, directeur du journal, dans laquelle il faisait part de son indignation. Le deuil de ces familles, regrette-t-il, a été «sali par des caricatures terriblement outrageantes dont votre journal a assuré la diffusion», pour ajouter qu’il invitait Riss, «avec sincérité et humilité», à participer à l’hommage national qui a eu lieu aujourd’hui lundi, «pour leur témoigner vous aussi, qui avez souffert dans votre chair de l’idéologie et de la terreur, la reconnaissance qu’ils méritent».

Peut-être marri d’avoir poussé un peu loin le bouchon (on comprend facilement que les familles des soldats tués – et pas seulement elles – aient été heurtées par ces caricatures), Riss a répondu en revendiquant son droit à la satire, mais pour ajouter aussitôt : «Cela ne signifie nullement que le journal mésestime le dévouement de ceux qui se battent pour défendre des valeurs au service de tous. Nous tenions à vous le dire ainsi qu’aux familles des victimes.» Et encore : «Nous sommes conscients de l’importance du travail effectué par les soldats français pour lutter contre le terrorisme.» Ce qui n’est pas une rétractation, mais au moins une explication.

L’échange mérite deux ou trois remarques. C’est un fait que les dessins de Charlie se moquaient de jeunes gens tués au cours d’une opération dirigée contre des groupes islamistes comparables à ceux qui ont perpétré l’attentat meurtrier contre le journal. Paradoxe, pour le moins… Riss l’a sans doute senti en envoyant sa réponse courtoise au chef d’état-major.

Mais il a néanmoins défendu son droit à la «provocation», ce que le chef d’état-major, tout en faisant état de «son immense peine», n’a pas contesté, en fait, puisqu’il n’a demandé aucune sanction légale contre l’hebdomadaire et encore moins parlé d’interdiction. Et après tout, les valeurs au nom desquelles l’armée française accomplit ses missions, comprennent, très officiellement, le respect de la liberté, dont la liberté d’expression.

L’affaire, même dans une circonstance tragique, rappelle la vraie nature de ladite liberté : dans le cadre légal (qui proscrit les appels à la haine ou les propos discriminatoires) cette liberté comprend le droit de provoquer, ou même de blesser telle ou telle conviction, de heurter tel ou tel dogme ou telle ou telle sensibilité. Quitte à ce que les personnes concernées répondent à leur tour avec la plus grande latitude, sur le mode de l’indignation, de la colère ou du sarcasme. On peut juger de très mauvais goût les caricatures de Charlie. Mais le mauvais goût n’est pas réprimé par la loi, fort heureusement.

Il faut le dire, l’échange civilisé entre Charlie et le chef d’état-major contraste avec l’attitude de certains groupes militants qui n’hésitent pas, eux, à recourir à l’interdiction de fait contre certaines discussions, certaines pièces de théâtre ou certaines idées (par ailleurs légales), à l’université par exemple. Quoique très minoritaires, ils en viennent à occuper le tapis avec un procès oblique contre la même liberté d’expression au nom, précisément, du refus de heurter certaines sensibilités. Un procès qui aboutirait, s’il était suivi d’effet, à une régression démocratique caractérisée.

LAURENT JOFFRIN

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charlie20

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2 décembre 2019

Le Turk (photographe)

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2 décembre 2019

Synthèse - A la COP25, des chantiers techniques et une ambition qui se fait attendre

Par Audrey Garric

196 pays, réunis du 2 au 13 décembre à Madrid, sont appelés à relever leurs ambitions climatiques, à commencer par les plus gros pollueurs dont l’Union européenne.

C’est un véritable tour de force auquel est parvenue l’Espagne : organiser une conférence des Nations unies sur le climat, la COP25, en seulement quatre semaines, là où les précédents hôtes disposaient d’une année de préparation. Une gageure pour réorienter 29 000 personnes de Santiago vers Madrid, après le désistement du Chili, secoué par une violente crise sociale. Mais c’est un exploit bien plus grand qui est attendu des 196 pays qui se réuniront dans la capitale espagnole du 2 au 13 décembre : accélérer la lutte contre la crise climatique, alors que les inondations, ouragans ou encore incendies se multiplient partout dans le monde.

Les Etats n’ont jamais été aussi loin du compte. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont progressé de 1,5 % par an en moyenne au cours de la dernière décennie pour atteindre un record historique l’an dernier. Et aucun signal ne laisse présager un changement de trajectoire de ces rejets, majoritairement issus de la combustion des énergies fossiles. Même les engagements pris par les 197 signataires de l’accord de Paris pour enrayer le dérèglement climatique sont totalement insuffisants : ils mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, bien loin des 2 °C, et si possible 1,5 °C, prévus par le traité international conclu en 2015.

« Une COP de l’action »

« Il y a une dissonance sidérante entre la crise climatique et la réponse des Etats, qui sont à la traîne », s’indigne Laurence Tubiana, l’ancienne ambassadrice de la France lors de la COP21. Une incompréhension partagée par des centaines de milliers de jeunes qui ont encore défilé dans de nombreux pays, vendredi 29 novembre, inspirés par la jeune militante suédoise Greta Thunberg.

L’urgence est telle que, désormais, les délégués, les observateurs ou encore le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’ont plus qu’une expression à la bouche : « Relever l’ambition » – comprendre accroître les efforts que les pays sont prêts à consentir d’abord à court terme, c’est-à-dire en 2030, et ensuite à long terme, en 2050. D’ici à la fin 2020, les Etats doivent soumettre de nouveaux plans climatiques plus ambitieux (ce que l’on appelle les NDCs en anglais), comme le prévoit l’accord de Paris. La conférence de Madrid doit accélérer ce processus crucial, qui s’achèvera à la COP26 prévue en novembre 2020 à Glasgow (Royaume-Uni). « La COP25 est une COP de l’action », assure la présidente de la conférence, la ministre chilienne de l’environnement, Carolina Schmidt.

A moins d’un an de l’échéance, un seul pays a rendu sa copie : les îles Marshall. Soixante-huit Etats (Chili, Mexique, Argentine, Fidji, etc.) se sont engagés à rehausser leurs efforts avant la fin de l’année prochaine, mais ils ne représentent que 7 % des émissions de CO2. Manquent à l’appel les grandes puissances, celles du G20 notamment qui pèsent pour 80 % des émissions globales. « Aucune d’entre elles ne prend aujourd’hui ses responsabilités, regrette Lucile Dufour, responsable des négociations internationales au Réseau action climat. Pire, certains parlent déjà de ne pas relever leur ambition, comme le Japon. 

L’absence d’Emmanuel Macron

Le multilatéralisme nécessaire à l’action climatique pâtit d’un contexte géopolitique défavorable. Il est mis à mal par les Etats-Unis, dont Donald Trump a engagé en novembre le retrait formel de l’accord de Paris. Mais aussi par le Brésil, dirigé par le président climatosceptique Jair Bolsonaro – qui a refusé d’accueillir la COP25 –, ou encore l’Australie, menée par le conservateur Scott Morrison, deux pays qui ont boudé, en septembre, le sommet spécial de l’ONU sur le climat.

Plus de quarante chefs d’Etat et de gouvernement assisteront à l’ouverture de la COP25 à Madrid lundi. La France sera représentée par le premier ministre Edouard Philippe, accompagné de la secrétaire d’Etat Brune Poirson. « Emmanuel Macron, déjà absent en Pologne lors de la COP24 en 2018, aurait dû se rendre à Madrid pour donner du poids à la voix française et contrecarrer les attaques contre l’accord de Paris », dénonce Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France. « La mobilisation est générale au plus haut niveau de l’Etat », répond-on du côté de Matignon.

Au-delà de la France, tous les regards sont tournés vers l’Union européenne (UE), troisième pollueur mondial après la Chine et les Etats-Unis, dont le Parlement a voté l’urgence climatique jeudi 28 novembre. « C’est désormais à l’Europe, hôte des COP24, COP25 et COP26, d’envoyer un signal fort au reste du monde pour créer un effet d’entraînement », estime Pierre Cannet, codirecteur des programmes au WWF France. L’entrée en fonction de la nouvelle Commission européenne, le 1er décembre, laisse entrevoir un signal d’espoir. Sa présidente, l’Allemande Ursula von der Leyen, a promis la neutralité carbone en 2050, et elle soutient une réduction des émissions des gaz à effet de serre de l’Union de 50 % à 55 % d’ici à 2030, contre 40 % aujourd’hui. Des objectifs qui figureront dans le « green deal européen » qu’elle présentera le 11 décembre, à la veille d’un conseil européen les 12 et 13 décembre – dans les derniers jours de la COP donc.

Dégâts irréversibles

Pour l’instant, vingt-quatre pays soutiennent la neutralité carbone et trois s’y opposent : la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. L’équation est encore plus compliquée pour la relève de l’ambition en 2030, alors que seulement neuf Etats, dont la France, sont favorables à la baisse de 55 % des émissions. « Un volet sur la solidarité dans le “green deal” ainsi qu’un fonds de transition juste doté de 35 milliards d’euros, pourraient permettre de répondre aux enjeux de la transition dans les pays de l’Est, encore dépendants du charbon », précise Pierre Cannet.

Selon un document de travail de la Commission, consulté par Le Monde, le « green deal européen » comprendrait la « première loi européenne sur le climat » entérinant l’objectif de neutralité climatique en 2050, ainsi qu’un « plan complet » sur la manière dont la Commission européenne compte atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50 %, si possible 55 %, d’ici à 2030. Cette publication interviendrait en octobre 2020, rendant très difficile son approbation par les Etats membres et le Parlement avant la COP26 de novembre.

Selon les observateurs, ce n’est qu’à la condition d’une avancée de l’Europe que la Chine pourrait décider de faire un pas elle aussi. Un sommet UE-Chine est prévu en septembre 2020 à Leipzig (Allemagne) au cours duquel Bruxelles espère pouvoir négocier un accord avec Pékin. Un dialogue que la France veut « pousser dans les mois qui viennent », indique Matignon.

« Il faut être réaliste, la plupart des Etats ne sont pas prêts à dire, à Madrid, ce qu’ils vont mettre sur la table pour augmenter leurs efforts, juge un spécialiste de longue date des négociations climatiques. Mais il peut y avoir le signal que tout est en préparation, afin de mettre la pression sur les grands émetteurs et leur dire : “C’est maintenant à votre tour”. »

Les délégués, eux, sont attendus sur deux chantiers majeurs. Il s’agit tout d’abord de finaliser les règles d’application de l’accord de Paris, dont l’article 6 avait été laissé en suspens à la COP24 en raison d’un blocage du Brésil. Ce point, compliqué et très controversé, concerne la définition de nouvelles règles pour les marchés carbone, c’est-à-dire les échanges d’émissions de CO2 qui permettent aux pays les moins pollueurs de revendre des quotas à ceux émettant plus. A la clé : éviter notamment les doubles comptages (par le pays vendeur et le pays acheteur) des réductions d’émissions, qui conduiraient à leur baisse artificielle.

Une plate-forme des solutions océaniques

Le second dossier concerne la notion de « pertes et préjudices », à savoir les dégâts irréversibles – pertes de vies humaines ou économiques – causés par les dérèglements du climat. Alors que ces effets sont en hausse, les pays les plus affectés souhaitent que l’organe de l’ONU qui régit la question – ce que l’on appelle le mécanisme de Varsovie – ait accès à un soutien financier. « Les pays développés ne veulent pas entendre parler de la création d’un nouveau fonds, alors que pour les plus vulnérables, cela ne peut pas passer par les fonds déjà existants sur l’adaptation », explique Alden Meyer, directeur de la stratégie de l’ONG américaine Union of Concerned Scientists.

Comme chaque année, une attention particulière sera accordée à la question des financements climat, le nerf de la guerre des discussions onusiennes. Les pays du Nord se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an (90 milliards d’euros) d’ici à 2020 en faveur des pays du Sud pour les aider à faire face aux effets du changement climatique. Selon le dernier rapport de l’OCDE, ces financements sont en hausse, avec 71 milliards en 2017. « Une part trop faible va à l’adaptation au changement climatique, la majorité étant consacrée à la réduction des émissions », regrette Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la République démocratique du Congo.

Enfin, le Chili, doté de près de 6 500 kilomètres de côtes, veut faire de la COP25 une « COP bleue ». La présidence a ainsi décidé de lancer une plate-forme des solutions océaniques lors de la conférence, afin « d’encourager l’action en faveur de l’océan » – qui absorbe 25 % des émissions de CO2 – dans le cadre des nouveaux plans climatiques. Ces discussions pourraient mener à une déclaration politique sur la question à la fin de la COP.

Autant de dossiers sur la table de la présidence chilienne, mais aussi du gouvernement britannique qui sera présent en force à Madrid afin de préparer, déjà, la COP26.

2 décembre 2019

Vu sur internet - j'aime beaucoup

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2 décembre 2019

Tour Eiffel

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2 décembre 2019

Retraites : la Macronie se prépare au « cyclone » du 5 décembre

Par Olivier Faye

Echaudé par les « gilets jaunes », le pouvoir craint une convergence des colères et s’inquiète de la capacité des syndicats à tenir le mouvement d’opposition à la réforme.

En médecine, on dit que le corps n’oublie rien. En particulier les traumatismes. En politique, c’est pareil : les épreuves vous scarifient. Il y a un an, Emmanuel Macron, ses ministres, ses parlementaires, essuyaient la colère des « gilets jaunes » et sa part de violence. Le saccage de grandes villes. Les permanences dégradées. Les menaces physiques.

Certains, comme le sénateur (La République en marche, LRM) de Côte-d’Or François Patriat, voyaient leur maison encerclée par les manifestants. D’autres, comme l’ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, la porte de leur ministère enfoncée par un engin de chantier. Le chef de l’Etat lui-même, souligne une ministre, a éprouvé « dans sa chair », au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, le 4 décembre 2018, l’expérience de la « haine personnelle ». Celle de « gilets jaunes » qui couraient après sa voiture en lui souhaitant de « crever sur la route ». « C’est la seule fois où il a eu physiquement peur », rapporte un ami. Difficile de refouler autant de souvenirs à l’approche de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Certes, ce mouvement, dont le coup d’envoi est donné, jeudi 5 décembre, « n’est pas de type “gilets jaunes” », rappelle un député LRM. « On a des interlocuteurs et un mot d’ordre », poursuit-il. Des syndicats, et une cible bien désignée : la suppression des régimes spéciaux et la mise en place d’un régime de retraite universel.

Mais cela n’empêche pas la crainte de débordements. « C’est comme aux Etats-Unis quand il y a un cyclone. L’événement est annoncé dix jours à l’avance et tout le monde se prépare en mettant des plaques en bois sur les portes », souligne un poids lourd de la majorité. Et le même d’ajouter : « La mobilisation va être forte. Le vrai sujet c’est, est-ce qu’il y aura de la violence ? » « Les mouvements sociaux deviennent plus imprévisibles et plus violents, souligne un ministre. Quand vous voyez qu’une manifestation étudiante a forcé la grille du ministère de l’enseignement supérieur [le 12 novembre], il y a une vraie radicalisation. »

« Radicalisation de la société française »

Un dirigeant macroniste, qui s’est récemment entretenu avec le préfet de police de Paris, Didier Lallement, pointe le risque que les syndicats soient chahutés par leur base ou des éléments extérieurs. « Lallement est inquiet pour le 5 décembre, rapporte cette source. Il dit que si les “gilets jaunes” viennent dans la manif de la CGT, il ne sait pas ce qui se passera. Le service d’ordre de la CGT n’est plus celui de 1995. »

« La grande peur, c’est que les syndicats ne soient pas assez forts pour tenir le truc », résume un conseiller ministériel. En théorie, les « gilets jaunes » doivent attendre samedi avant de se mobiliser. Mais ils ne sont pas les seuls à être suivis de près par le pouvoir.

« Il y a une radicalisation de la société française évidente. Une “jaunisation” », souligne-t-on dans l’entourage du premier ministre Edouard Philippe, où l’on s’interroge sur la capacité des syndicats « à ne pas être infiltrés par les black blocs ». « Nous sommes passés d’une crise en phase aiguë à une crise en phase chronique », note un proche d’Emmanuel Macron.

Comme il y a un an, la Macronie fait le choix d’incarner le parti de l’ordre face aux troubles éventuels et aux blocages. Vendredi, une réunion était organisée à Matignon en présence de plusieurs ministres pour faire le point sur les mesures à prendre pour éviter la paralysie.

Ne pas être vaincu par la peur

Dans le même temps, la majorité désigne ses opposants qui, du Parti socialiste au Rassemblement national, en passant par La France insoumise, s’apprêtent à soutenir ou à participer à la mobilisation.

« On voit bien qu’il y a une volonté de faire converger toutes les colères, d’attiser tout ce qui va mal », a dénoncé sur France 3, dimanche, Stanislas Guerini, délégué général de LRM. Manière de prendre l’opinion à partie, dans une bataille qui se joue aussi dans les sondages. Selon une enquête de l’IFOP pour le Journal du dimanche (JDD), 46 % des Français soutiennent ou expriment de la sympathie envers la mobilisation du 5 décembre, quand 33 % s’y déclarent opposés ou hostiles. Restent 21 % d’« indifférents » à convaincre de basculer du bon côté.

Reste, aussi, à démontrer que le macronisme ne sera pas vaincu par la peur. En se mobilisant, les « gilets jaunes » ont fait reculer le président de la République sur certains aspects de sa politique – comme la hausse de la taxe carbone ou de la contribution sociale généralisée (CSG) touchant une partie des retraités – et poussé l’Etat à débourser au total près de 17 milliards d’euros d’argent public.

En menaçant de bloquer les trains, les métros, les avions, les raffineries, ou bien de sécher les salles de classe, les prétoires et les commissariats, les opposants à la réforme des retraites entendent, eux aussi, ébranler la détermination des macronistes. « Est-ce que la société est braquée sur le 5 décembre ? Je ne suis pas sûr, il y a quelque chose de vieux monde dans cette mobilisation », veut néanmoins se convaincre un haut dirigeant de la majorité.

« La réforme se fera »

Dimanche soir, un séminaire gouvernemental était réuni à Matignon afin de montrer que l’exécutif croit en cette « grande réforme », selon l’expression utilisée par Edouard Philippe. L’occasion de « rappeler les fondements, les éléments essentiels » de ce projet, a déclaré le premier ministre à son arrivée, et de faire en sorte que les ministres se muent en porte-parole sur les plateaux de télévision dans les jours à venir. Rien de neuf sur le fond, mais une image, celle d’un chef de gouvernement souriant, le col de chemise ouvert. Serein, on vous dit.

Selon un proche, Emmanuel Macron, lui aussi, n’aurait « pas peur de la castagne ». « Je ne sens pas de fébrilité chez lui. Elle est plutôt autour de lui », ajoute cet ami du chef de l’Etat. Il vaut mieux bander les muscles avant un combat qu’après. « La réforme se fera », a martelé dans le JDD du 1er décembre le ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin. Reste à savoir laquelle.

2 décembre 2019

Sabine Pigalle

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2 décembre 2019

Helmut Newton

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2 décembre 2019

Extrait d'un shooting. Photo : Jacques Snap

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2 décembre 2019

PIERRE & GILLES - LA FABRIQUE DES IDOLES - PHILHARMONIE DE PARIS jusqu’au 23 FÉVR. 2020

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Depuis les années 1980, Pierre et Gilles ont photographié et sublimé plusieurs générations de stars. Les deux artistes s’investissent aujourd’hui dans la création d’une exposition conçue comme une installation musicale et visuelle qui dévoile les secrets de leur fabrique des idoles.

ART CLASSIQUE ET UNDERGROUND

Empreint de l’iconographie et des structures de l’art classique, le duo Pierre et Gilles s’inscrit dans l’histoire du portrait occidental. À une époque où les idoles de la chanson détrônent les saintes icônes et où le tumulte des concerts de rock supplante la mystique des chants religieux, Pierre et Gilles réintroduisent le sacré dans leur iconographie en réalisant des portraits presque miraculeux, vénérables en tant que tels, qui semblent acquérir une vie propre. Influencés par l’esthétique d’un certain underground américain importé en France à la fin des années 1970, Pierre et Gilles construisent un univers dans lequel l’art baroque côtoie l’iconographie hindoue et où les imaginaires et les époques se confondent.

RELIQUES ET PÈLERINAGE POP

L’exposition raconte l’histoire d’amour qui lie les deux artistes à la musique, en conduisant le visiteur dans un pèlerinage pop où les saints-musiciens côtoient reliques, objets liturgiques et produits dérivés, tous issus de l’atelier de Pierre et Gilles. Cette présentation inédite des objets qui peuplent l’antre des deux artistes interroge leur rapport à la mémoire et à la nostalgie ; elle permet aussi de comprendre, grâce à ces centaines de pièces à conviction (memorabilia, lettres, autographes, vidéos, pochettes de disques, produits dérivés), comment fonctionne cette « fabrique des idoles ».

UN PANTHÉON MUSICAL ICONOCLASTE

L’univers de Pierre et Gilles compose un panthéon iconoclaste et sentimental, allant d’Étienne Daho à Stromae, de Sheila à Eddy de Pretto, de Sylvie Vartan à Nina Hagen, en passant par Claude François, Marilyn Manson, Boy George, Madonna, Lio et Michael Jackson. Autant de figures à fort potentiel symbolique qui leur permettent d’explorer librement la sacralité des stars qui peuplent les hit-parades.

Commissaire : Milan Garcin

Musée de la musique / Cité de la musique

221, avenue Jean Jaurès

75019 Paris

Horaires

Du mardi au vendredi : 12h-18h

Samedi : 10h-20h

Dimanche 10h-18h

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