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Jours tranquilles à Paris

3 octobre 2020

Cindy Sherman, liesse d’identités

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Par Judicaël Lavrador — Libération

La Fondation Louis Vuitton accueille une rétrospective des portraits de l’artiste américaine qui, depuis ses débuts, se déguise pour endosser des rôles qui dynamitent de façon virtuose les codes et les genres.

Cela fait maintenant quarante-cinq ans que Cindy Sherman prend la pose et les atours de personnages en tout genre sans donner le moindre signe d’avoir épuisé le filon, dont elle creuse encore régulièrement une nouvelle veine. Et, comme de juste, la rétrospective à la Fondation Louis Vuitton s’achève sur un ensemble inédit, bouclé cette année même, où l’artiste américaine joue les mecs, en les tirant vers une pente féminine qui, à mi-côte, verse dans un troisième sexe («Men»).

Que la créatrice persiste et signe, insiste et ne lâche pas son dispositif original (se tirer le portrait, déguisée), tout en l’amendant à la marge en se frottant à de nouvelles techniques, paraît proprement bluffant. Cette fidélité, plus que tenace, à son œuvre, à son intuition et à ses motivations premières, cette exposition pleine à ras bord de 170 photographies - 170 fois Cindy Sherman (ou plutôt 170 fois les autres) - en fait prendre la mesure, physiquement. D’autant plus que la scénographie en rajoute une couche en optant pour des cimaises aux couleurs stridentes (rose et vert) et en glissant, sur leurs tranches, des miroirs où le reflet des portraits qu’on a dans le dos surgissent au milieu de ceux qu’on a sous les yeux. L’effet est un peu terrifiant : on se sent suivi et débordé par une meute d’êtres à la mine pas toujours très amènes. Et vient alors cette conviction réjouissante : si pendant tout ce temps, Sherman fait du Sherman, tout en échappant à Sherman, c’est simplement qu’elle prend plaisir à le faire. Et que c’est là la potion de son œuvre magique.

Bricolage

Son secret, non pas de beauté (ce n’est pas trop l’enjeu), ni même d’éternelle jeunesse (la vieillesse ayant posé ses rides sur les derniers portraits), mais de bonheur se révèle en grand dans l’enfilade des salles : Sherman se marre au travail comme une gosse qui se déguise et s’invente, sans s’en interdire aucune, des vies, des identités, des professions, des destinées. Reprenant un album de portraits de la toute jeune Sherman, elle inscrit ainsi, à chaque page «That’s me», comme pour mieux souligner que se reconnaître soi-même, bambin, enfant, ado, est loin d’être une évidence. A 66 ans (elle ne fait son âge sur aucune photo), elle n’a pas changé sa manière de travailler : seule dans son atelier new-yorkais, elle fait tout toute seule. Aujourd’hui, tandis que la plupart des artistes de son rang (une superstar) s’entourent d’équipes techniques et délèguent, elle endosse tous les rôles : maquilleuse, costumière, accessoiriste, metteuse en scène, photographe, technicienne photo, sans oublier ceux de modèle et d’actrice. Son œuvre est un jeu de bricolage, qu’elle monte et démonte, sans se répéter comme elle monte et démonte les apparences, dynamitant l’assignation sociale et politique des genres et des identités. Mais, d’abord, sans doute, celle qui pèse sur les femmes. Marie Darrieussecq l’écrit ainsi au catalogue : «Cindy Sherman sait que toute femme est d’abord déguisée en femme… elle joue ces femmes… qui jouent le jeu… où la joueuse ne cesse de perdre».

Que devant chaque photographie, on croie ressentir le plaisir simple pris par l’artiste à échafauder ses mises en scène, n’empêche pas en effet d’éprouver un malaise bienvenu. Car là réside l’autre secret du génie de Sherman : nourrir ses photos d’une ambiguïté, sans cesse renouvelée, qui crispe et dérange, fait rire jaune et fait peur, révulse et attendrit, fait fuir et puis y retourner. Un exemple parmi tant d’autres avec la série «History Portraits» (1989-1990) dans laquelle Sherman se moule dans la posture hiératique et le luxueux apparat des modèles de la peinture classique. Pour incarner une Vierge à l’enfant aux seins carrossés comme des roues de secours, un bourgeois assis, replet et satisfait ou bien un seigneur de principauté italienne à la Renaissance affectant la bienveillance, elle fait au mieux (chinant aux puces les tissus dont elle confectionne les vêtements d’apparat, s’affublant de perruques, de prothèses et d’accessoires divers).

Déviants

Elle fait l’impossible. Car, comment une photo pourrait-elle reproduire une peinture ancienne, et une femme du XXe siècle ces versions du pouvoir ou de l’Immaculée Conception, sans que ça grince et que ça coince ? Les êtres qu’on voit poser ne sont d’aucun temps ni d’aucune chair. A la fois très ressemblants à ceux qu’on admire en peinture, et pourtant complètement déviants. On pourrait dire qu’en vivant leur vie, le temps d’une pose, Sherman rend service aux gens, archétypes d’une classe sociale, d’une tranche d’âge, d’un genre (sexuel ou artistique), d’un lifestyle, en démontrant que ça ne peut pas coller. Que la photo qu’ils donnent d’eux-mêmes n’imprime pas. Ainsi, ces femmes riches et âgées, mondaines amatrices d’art, de la série «Society Portraits» peuvent bien afficher leur plus beau sourire, perce derrière, dans leurs yeux, et leurs rides récalcitrantes à la chirurgie esthétique, l’angoisse de vieillir, de se flétrir et de voir son image, sa place dans le cadre public ou privé, dans la sphère amoureuse, familiale, amicale, partout, se rétrécir. Cette angoisse, la mieux partagée du monde peut-être, l’est en tout cas par l’artiste qui, même si ellea beau se marrer en se déguisant, l’avoue sans ambages : «Pour moi, c’est un peu effrayant de me voir. Et c’est encore plus effrayant de me voir dans ces femmes âgées.»

Cindy Sherman Une rétrospective (de 1975 à 2020) Fondation Louis Vuitton, 75016. Jusqu’au 3 janvier 2021.

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3 octobre 2020

Modèle Homme

fouet

3 octobre 2020

FASHION WEEK - Paris et le défi du défilé.

dior defile

Défilé DIOR

La moitié des 84 marques présentes à la semaine parisienne de la mode, qui se tient jusqu’au 6 octobre, a pris le parti de la présentation physique, à l’instar de Dior, qui a choisi le jardin des Tuileries pour accueillir ses 350 invités

MODE

Lorsque le monde est calme, la mode adore se présenter comme un secteur révolutionnaire. Les marques de luxe proposent des sacs ou des souliers « disruptifs » qui correspondent à « l’innovation au cœur de leur ADN » et à leur volonté « de toujours repousser les limites ». Mais quand un virus vient chambouler le quotidien et qu’elles sont vraiment contraintes de repenser leur fonctionnement, elles semblent faire preuve d’une certaine inertie. Y a-t-il un seul créateur qui ait affirmé qu’il pouvait se passer de défilé ? Pas à notre connaissance.

Evidemment, aujourd’hui, tous n’ont pas les moyens de défiler, avec le risque d’annulation qui plane au-dessus de chaque rassemblement. La moitié des 84 marques présentes au calendrier officiel de la Semaine de la mode de Paris, qui se déroule jusqu’au 6 octobre, ont joué la carte de la sécurité en se contentant d’une vidéo. L’autre moitié – et pas seulement les puissants ou les plus installés – a prévu des événements physiques, qu’il s’agisse de défilés ou de présentations.

La première à s’y être risquée, c’est Coperni, la marque du tandem Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer, relancée en 2019. Le rendez-vous est donné mardi 29 septembre à 11 h 30 au 56e étage de la tour Montparnasse, en plein air. Retard d’une demi-heure, influenceuses apprêtées, stars de tout poil (de la mannequin Mica Argañaraz au chanteur Bilal Hassani), attachés de presse scrutant le ciel gris d’un œil anxieux : il règne un air de normalité. Cette saison, Coperni a développé un nouveau jersey anti-UV qui est aussi antibactérien. « Il s’agit de penser un vêtement qui ait un rôle d’accompagnement pour le corps, comme une seconde peau », explique le duo. Qu’il s’agisse de cette jupe menthe à l’eau légèrement rigide ou de ce tee-shirt en jersey froissé qui évoque les rayons du soleil, la collection ne manque pas d’air.

A 14 h 30, c’est au tour de Dior. Le fleuron de LVMH a déployé une immense tente dans le jardin des Tuileries pour ses 350 invités (contre 1 000 habituellement). A l’intérieur, la boîte a des airs de cathédrale avec ses faux vitraux colorés, œuvre de l’artiste Lucia Marcucci, composés d’images extraites de magazines et de peintures de maîtres. A 14 h 45, le son s’ajoute à l’image : douze chanteuses lyriques de l’ensemble vocal Sequenza 9.3 apparaissent. Dirigées par la chef d’orchestre Catherine Simonpietri surplombant la salle, elles interprètent avec fougue des voceri, ces chants funèbres corses appelant souvent à la vengeance après un assassinat ou une mort violente.

Cette bande-son pour le moins intense accompagne une collection douce, pensée pour le confort des femmes qui la portent. On retrouve les bases du vocabulaire de Maria Grazia Chiuri qui ont fait son succès : des jupons transparents, des robes de vestale, des vestes souples ceinturées, des ponchos colorés, du denim et des motifs tie and dye, des sandales plates. L’ensemble, joli et portable, propose un vaste vestiaire du quotidien. Pour autant, il ne manque pas de sophistication : des broderies de perles se greffent sur des mousselines de soie, les patchworks de foulards aux motifs floraux sont fragmentés de dentelle. Dans tous les cas, les étoffes sont fluides, les volumes sont amples.

« Les vêtements doivent devenir une seconde maison pour le corps, estime la créatrice. Cela correspond à la manière dont on vit aujourd’hui. On s’habille pour soi, on sort moins. » C’est tout à fait exact. Mais on s’apprête quand même pour aller au défilé, comme en témoignent les stars (Chris, Emmanuelle Devos, Ludivine Sagnier) et autres influenceuses, toutes de Dior vêtues.

Mercredi 30 septembre, des abeilles taguées au pochoir parsèment le bitume de la rue Henri-Barbusse, près du jardin du Luxembourg, et convergent vers une majestueuse tête de tigre. Cette fresque pop signale l’entrée du défilé Kenzo à l’Institut national des jeunes sourds. A 10 h 30, quelque 120 invités investissent son jardin et découvrent sur leur siège, entre les rosiers, un petit pot de miel produit à Paris. L’arrivée des premiers mannequins indique que la métaphore apicole est filée jusque dans les vêtements, avec de vastes combinaisons multipoches et des chapeaux ceints d’un long voile protecteur.

La collection entretient un certain flou : flou dans les formes (une superposition de couches qui brouillent la silhouette), flou dans la fonction des vêtements (détournés, comme ce pull transformé en tablier), flou dans les motifs (« des coquelicots et hortensias qui pleurent », décrit le créateur Felipe Oliveira Baptista). Un état d’esprit qui correspond bien à l’actualité. « Le monde est perdu et chacun essaie de retrouver du sens, de l’ordre. Mais comment apporter des réponses dans ce contexte que personne ne comprend ? », questionne le designer dans une longue lettre manuscrite distribuée aux invités. Celle qu’il propose à travers cette collection aux couleurs vives, tissus légers et volumes souples possède un charme indéniable. Quant à l’abeille, elle a une raison d’être : elle représente à la fois la nécessité de prendre soin de la nature et de se tenir à distance les uns des autres. Un bon résumé de 2020.

Ambiance légèrement mystique du côté d’Acne Studios, dont la collection est présentée le même jour dans une galerie vide du Grand Palais. La mise en scène se veut muséale : on se balade en groupe de salle en salle pour assister au passage de quelques mannequins, comme si on allait d’une œuvre à l’autre dans un espace d’exposition. « J’ai toujours été intéressé par les périodes de transition, ces moments d’entre-deux où tout semble possible, explique ainsi le fondateur de la marque, Jonny Johansson. Cette collection parle d’optimisme, de transformation et de renaissance. »

Le designer en appelle aux forces cosmiques à travers une collaboration avec l’artiste américain Ben Quinn, dont le travail est inspiré par le surnaturel. Ses peintures d’étoiles sont reprises sur une tunique en organza métallisé, des robes translucides et des tops pailletés. Un trench oversize prend des tonalités nacrées. Des jupes évanescentes sont recouvertes de filets chromés. De manière générale, des matières réfléchissantes, crissantes et ultralégères forment des silhouettes astrales.

Chez Patou, quai du marché aux fleurs, Guillaume Henry mise plutôt sur le maximalisme. « Dans cette période incertaine, j’ai voulu me recentrer sur ce qui m’anime, me remettre dans la peau du gamin de 11 ans que la mode faisait rêver pour sa flamboyance, sa gaieté, sa grâce », explique le créateur en zigzaguant à travers les silhouettes disposées sur des bustes Stockman. Face aux silhouettes, trois rangées de sièges vides ont été dressées, comme pour évoquer un défilé imaginaire. On retrouve cette saison les codes de la maison agrémentés de souvenirs d’enfance : des grands trenchs aux manches bouffantes, des robes en polyester recyclé infroissable, des cols amovibles amidonnés posés sur de la dentelle de Calais, des pantalons bordés de plumes, des chapeaux marins…

Au terme d’une journée teintée de mélancolie et traversée par des questions existentielles, quoi de plus indiqué qu’un show Balmain ? Rien. La griffe emmenée par Olivier Rousteing aime les défilés en forme de démonstration de force, peuplés de célébrités, de filles aux longues jambes et de garçons haltérophiles.

Dans les gradins dressés au Jardin des plantes, les trois premiers rangs sont occupés par des écrans de télévision. Sur chacun, le nom d’un VIP s’affiche. Lorsque le défilé se lance – avec une demi-heure de retard –, leurs têtes apparaissent. Pas en direct : chacun a pris la peine de se filmer sur fond blanc, vêtu de Balmain, et joue son rôle comme s’il était vraiment présent au défilé. Anna Wintour n’a pas de difficulté à mimer l’impassibilité, Kris Jenner filme avec son téléphone, Cindy Crawford bat des mains, Juliette Binoche affiche un sourire bienveillant. Et les mannequins passent dans leur uniforme habituel : épaulettes pointues, pantalons pattes d’eph, talons aiguilles. Finalement, deux enfants débarquent sur le podium armés de télécommandes, se tournent vers les écrans et les éteignent. Une sage décision.

3 octobre 2020

Ellen von Unwerth

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3 octobre 2020

« Le travail du cidre est aussi délicat que celui du vin »

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À quel moment de l’élaboration du cidre intervient le maître de chai ?Mon métier, c’est la responsabilité de la cave. À partir du moment où les pommes sont pressées et le moût arrive, en passant par la fermentation en cuve, jusqu’à la mise en bouteille. Bien sûr, les variétés de pommes m’intéressent, car le moût est différent. De même, la maturité des fruits jouera sur le goût. Je peux donc exprimer mon point de vue auprès du technicien des vergers sur l’impact des différentes pommes.

Comment devient-on maître de chai en Bretagne quand on est originaire de Toulouse ?

Après une formation d’ingénieur dans l’industrie agroalimentaire, j’ai travaillé un an en Champagne. Le travail du cidre est aussi compliqué et délicat que celui du vin. Venir à Kerisac était une belle opportunité pour moi. Chaque grande cidrerie a son propre maître de chai.

Peut-on vous qualifier de « nez » ?

Oui, c’est mon travail. Comme dans le secteur des parfums, on le dit des maîtres de chai dans le vin et aussi dans le cidre. Le nez n’est pas mon seul outil. Pendant la dégustation, on fait appel à de nombreux sens. Les yeux sont sollicités pour la couleur du jus, pour la mousse, la brillance. Vient ensuite le sentir. Ma méthode est de rechercher s’il n’y a pas un défaut afin de réagir vite. Je me concentre sur les arômes. Ensuite, je goûte. Il me faut faire un gros travail de mémoire pour mettre un mot sur ce que je vais ressentir. Exactement comme pour les parfums et le vin.

Comment fait-on pour conserver l’identité d’un cidre d’une récolte sur l’autre ?

Je connais ma cuverie par cœur. Je goûte mes jus et je réalise des assemblages entre le contenu de différentes cuves. Je réalise des essais à petite échelle. Puis je fais appel à un panel de dégustateurs experts et on valide ou pas les assemblages avant de les réaliser à grande échelle. Quand on a une belle signature, on doit la conserver.

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3 octobre 2020

Anna Johansson

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3 octobre 2020

Navalny : « Poutine est derrière cet acte »

Pour l’opposant russe, l’usage du Novitchok ne peut être possible sans l’ordre du président

BERLIN - correspondant

Un homme très affaibli physiquement mais moralement plus combatif que jamais : voilà ce qui se dégage du long entretien accordé par Alexeï Navalny au Spiegel, publié jeudi 1er octobre. « J’affirme que Poutine est derrière cet acte, je ne vois pas d’autres explications », déclare le leader de l’opposition russe dans cette longue interview à l’hebdomadaire allemand, la première depuis sa sortie de l’hôpital berlinois de la Charité où il a passé deux semaines dans le coma après avoir été empoisonné en Russie à la fin du mois d’août.

Pour Alexeï Navalny, cela ne fait pas de doute. « Seules trois personnes peuvent (…) décider d’utiliser du Novitchok », le puissant produit innervant retrouvé dans son organisme par les médecins allemands : le directeur des services secrets (FSB), celui du renseignement extérieur et celui du renseignement militaire (GRU). Or, aucun « ne peut prendre une telle décision sans l’ordre de Poutine », affirme-t-il.

Interrogé sur ses projets, M. Navalny assure qu’il a la ferme intention de rentrer dans son pays. « Ma tâche est de rester le type qui n’a pas peur. Et je n’ai pas peur. Quand ma main tremble, ce n’est pas de peur, mais à cause de ce truc. Je ne ferai pas le cadeau à Poutine de ne pas rentrer en Russie. »

« Menace pour la sécurité »

A la question de savoir pourquoi les autorités russes ont autorisé son évacuation médicale en Allemagne, Alexeï Navalny répond : « Je pense qu’ils étaient déterminés à ne pas me laisser quitter le pays, c’est pour cela qu’ils ont déclaré que je n’étais pas en état d’être transporté. (…) Mais grâce à mes soutiens et aux efforts de mon épouse, l’affaire se serait transformée en un reality show titré : “Navalny meurt à Omsk”. (…) Or, il est important pour Poutine et ses alliés que leurs opposants ne soient pas des martyrs. (…) Si j’étais mort [là-bas], cela aurait été clairement leur responsabilité. »

Dans cet entretien, Alexeï Navalny rend également un hommage appuyé à Angela Merkel, qui lui a rendu visite à l’hôpital de la Charité. « J’ai été impressionné par sa connaissance de la Russie et de mon cas personnel. Il y a des détails qu’elle connaît mieux que moi. » Le 2 septembre, la chancelière allemande avait été la première dirigeante étrangère à qualifier de « crime » l’empoisonnement de M. Navalny.

Plutôt que de « sanctions contre la Russie dans son ensemble » en lien avec sa tentative d’assassinat, l’opposant préférerait une autre voie. « Ce dont nous avons besoin, c’est de sanctions contre des délinquants spécifiques, et je vous l’assure : 95 % des Russes y seraient favorables », assure-t-il.

Après la parution de l’entretien, Moscou n’a pas tardé à réagir. Les accusations d’Alexeï Navalny sont « sans fondements et inacceptables », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, assurant avoir des informations selon lesquelles l’opposant travaillerait avec la CIA. « Navalny n’a aucune honte, c’est un scélérat. Poutine lui a sauvé la vie », a de son côté affirmé Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, le Parlement russe.

Alors que se déroulaient ces passes d’armes entre M. Navalny et Moscou, cinq Etats européens membres du Conseil de sécurité de l’ONU – Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Estonie et France – ont adressé une lettre à la Russie pour exiger des explications sur cette affaire qualifiée de « menace pour la sécurité et la paix internationales ». Un courrier publié jeudi, à la veille de la prise, par la Russie, de la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mois d’octobre.

2 octobre 2020

Nuit Blanche

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2 octobre 2020

Donald Trump déclaré positif au Covid-19

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Le président a dû annuler ses déplacements électoraux pour rester en quarantaine à la Maison Blanche. Alors que se profile l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le 3 novembre, Donald Trump a annoncé, dans la nuit de jeudi 1er à vendredi 2 octobre, avoir été déclaré positif au Covid-19, ainsi que la First Lady, Melania. « Nous allons entamer notre quarantaine et le processus de rétablissement immédiatement. Nous nous en sortirons ENSEMBLE ! », a écrit le président dans un message publié peu avant une heure du matin.

Quelques heures plus tôt, l’alerte avait été donnée par la révélation qu’une proche collaboratrice du président, Hope Hicks, avait été déclarée positive. Interrogé en début de soirée sur Fox News, Donald Trump avait annoncé avoir subi un test ainsi que sa femme, et qu’il en attendait le résultat. Puis il s’était exprimé sur son compte Twitter pour annoncer sa mise en quarantaine.

Une fois publié le message annonçant le résultat positif du test, le médecin de la Maison Blanche, Sean Conley, auparavant médecin militaire à la Navy, a diffusé un communiqué « avec la permission du président Donald J. Trump et de la première dame, Melania Trump ». « Ce soir, j’ai reçu la confirmation que le président Trump et la première dame, Melania Trump, étaient positifs au virus SARS-CoV-2. Le président et la première dame vont bien en ce moment et prévoient de rester chez eux à la Maison Blanche pendant leur convalescence », a poursuivi le médecin. « Soyez assurés que j’attends du président qu’il continue de s’acquitter de ses fonctions sans interruption pendant sa convalescence, et je vous tiendrai au courant de tout développement futur », a-t-il conclu.

Malgré une forme physique qui lui permet d’enchaîner les meetings tenus sur des terrains d’aéroport depuis près d’un mois à un rythme impressionnant, Donald Trump est âgé de 74 ans et considéré comme en surpoids. Deux facteurs pris particulièrement en compte pour cette maladie.

Revenue à la Maison Blanche en février 2020 après un détour par la direction de la communication de Fox News, Hope Hicks est l’une des rares personnes, en dehors de sa famille, à jouir de la confiance du président. Elle était à bord d’Air Force One avec Donald Trump lorsqu’il s’est rendu mardi à Cleveland (Ohio) pour participer au débat qui l’a opposé à Joe Biden. Elle a également voyagé avec lui le lendemain, quand il s’est déplacé dans le Minnesota pour un rassemblement de campagne.

C’est au cours de ce déplacement que la jeune femme s’est révélée positive au test du nouveau coronavirus et qu’elle a quitté le cortège présidentiel, premier élément de la chaîne qui a abouti au président. Elle avait voyagé auparavant, non seulement avec Donald Trump, mais aussi avec sa garde rapprochée, dont son gendre, Jared Kushner, l’un de ses plus influents conseillers, Stephen Miller, un conseiller politique, et son directeur de la communication numérique, Dan Scavino, qui est aux côtés de Donald Trump depuis plus de deux décennies. Lorsque le petit groupe avait quitté l’aile ouest à bord de Marine One, l’hélicoptère présidentiel, mercredi, en direction de la base militaire d’Andrew, aucun ne portait de masque. Ces proches conseillers s’abstiennent généralement de s’en munir, alors que le président n’en porte pratiquement jamais.

Inaptitude à gouverner

Ce n’est pas la première fois que le virus touche la Maison Blanche. Le conseiller à la sécurité nationale, Robert O’Brien, a été positif en juillet, tout comme plusieurs agents du Secret Service, chargé aux Etats-Unis de la protection des personnalités, dont certains pour avoir été présents lors du meeting tenu en juin à Tulsa (Oklahoma). Katie Miller, la porte-parole du vice-président, Mike Pence, avait été testée et était positive, en mai. Aucune de ces personnes ne dispose cependant d’un accès au président comparable à celui de Hope Hicks, présente à ses côtés dès son entrée en politique, il y a cinq ans.

L’ordre du jour du président pour vendredi a été sensiblement réduit. Celui rendu public en début de soirée mentionnait une réunion avec des sympathisants au Trump Hotel de Washington, avant un départ pour la Floride. Donald Trump devait en effet tenir une réunion politique à Sanford, près d’Orlando, avant de rentrer dans la soirée dans la capitale fédérale. L’agenda révisé ne comporte plus qu’un échange téléphonique prévu initialement « en soutien aux personnes âgées vulnérables » du fait du Covid-19.

L’équipe de campagne de Donald Trump avait déjà annulé un meeting prévu samedi dans l’ouest du Wisconsin, à La Crosse, après les appels du maire de la ville et du gouverneur de l’Etat, tous deux démocrates, pour qu’il n’y tienne pas de rassemblements publics en raison d’une augmentation du nombre de cas de coronavirus. Donald Trump n’avait cependant pas renoncé à faire campagne dans cet Etat qu’il doit conserver, après une victoire surprise en 2016, pour préserver ses espoirs de réélection. Il y avait maintenu deux meetings le même jour, alors que le Wisconsin occupait, jeudi, le troisième rang parmi les Etats pour l’augmentation des cas par habitant au cours des deux dernières semaines. Ces meetings devraient être annulés à leur tour, ouvrant une séquence d’une campagne électorale déjà perturbée par le virus, qui sera désormais indexée sur la santé du président.

Dans un livre publié à la mi-septembre, le journaliste Bob Woodward assure, enregistrements à l’appui, que Donald Trump a minimisé la sévérité du virus, alors qu’il connaissait sa létalité. Le président ne recueille d’ailleurs l’assentiment que de 40,4 % des personnes interrogées à propos de sa gestion de la maladie, selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight. Il s’est régulièrement efforcé de la relativiser, assurant ainsi, le 21 septembre, lors d’un meeting dans l’Ohio, qu’elle « ne [touchait] quasi personne », tentant de concentrer l’attention de ses compatriotes sur la découverte prochaine d’un vaccin. Son adversaire démocrate, Joe Biden, ne cesse au contraire d’insister sur une crise qui témoigne, selon lui, de l’inaptitude de Donald Trump à gouverner.

Au cours du débat particulièrement houleux du 29 septembre, le président a ironisé sur la discipline que s’impose Joe Biden, qui porte un masque en toutes circonstances et a renoncé aux meetings et aux bains de foule afin de respecter les recommandations des centres de contrôle et de prévention des maladies. « Je ne porte pas de masque comme lui. Chaque fois que vous le voyez, il a un masque. Il peut parler à 200 mètres de quelqu’un et il se présente avec le plus grand masque que j’aie jamais vu », a assuré le président des Etats-Unis. Lorsque le modérateur, le journaliste Chris Wallace, a noté que Joe Biden tenait de plus petites réunions publiques, Donald Trump l’a aussitôt interrompu en assurant : « Parce que personne ne vient. »

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2 octobre 2020

'OLMO & ME' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE 'LAURA ALONSO ABRIL' {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

La photographe Laura Alonso Abril  et le mannequin  Olmo Gomez se sont  associés pour l' éditorial exclusif d'aujourd'hui NAKID intitulé « Olmo & Me ». Une promenade avec Olmo dans les jardins de notre mémoire, plusieurs vies passées qui sont à ce bon moment pour fondre comme le magma de la terre.

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