Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

29 septembre 2020

Fanny Müller

fanny49

fanny50

fanny51

Publicité
29 septembre 2020

Jugé « trop pharaonique », le chantier du Grand Palais abandonné

Par Cédric Pietralunga, Isabelle Regnier, Harry Bellet - Le Monde

La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a pris la décision d’engager à la place des travaux de rénovation pour le même coût de 466 millions d’euros.

Cette fois, c’est officiel. Après des semaines de rumeurs, l’abandon du projet de « restauration et d’aménagement » du Grand Palais, mené par le cabinet d’architectes Local Architectures Network (LAN), a été confirmé par le ministère de la culture, samedi 26 septembre.

« On abandonne le projet initial car sa philosophie paraît aujourd’hui inadaptée », explique l’entourage de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, réagissant à une information du Figaro. La rénovation du bâtiment situé dans le 8e arrondissement de Paris, lieu d’expositions mais aussi de défilés de mode ou de salons, n’est pas abandonnée mais sera moins radicale. « On sera plus dans la restauration que dans la transformation », explique-t-on Rue de Valois.

Conçu en 2013, le projet de LAN prévoyait de transformer en profondeur le Grand Palais, construit pour l’exposition universelle de 1900 et aujourd’hui morcelé entre différents espaces et activités (Palais de la découverte, Galeries nationales, nef centrale, restaurant…), afin d’en faire une « machine à culture » à deux pas de l’avenue des Champs-Elysées.

Les architectes comptaient notamment excaver l’espace central des 72 000 mètres carrés du bâtiment, détruire les galeries en surplomb, rendre les toits accessibles ou encore tracer une rue traversante. Objectif : accueillir jusqu’à 4 millions de visiteurs par an, contre moins de 3 aujourd’hui. La nef devait notamment doubler sa capacité et recevoir jusqu’à 11 000 personnes.

Un projet jugé aujourd’hui « trop pharaonique » par les pouvoirs publics. « Cela aurait été une destruction massive, explique un proche de Roselyne Bachelot. Plus les années passaient et plus le projet semblait daté. Le confinement a donné le coup de grâce : il faut aujourd’hui davantage prendre en compte les considérations écologiques, avoir des espaces de circulation plus importants, plus Covid-compatibles… »

« Nous avons profité du confinement pour réfléchir à ce que seraient nos besoins dans un monde qui vit une pandémie, laquelle met en question l’idée même des grandes expositions. La situation à notre réouverture en 2024 reste une inconnue. L’avenir des institutions culturelles pose question », abonde Chris Dercon, président de la Réunion des musées nationaux (RMN)-Grand Palais.

La crise sanitaire rebat les priorités

Le coût final du projet inquiétait également au sommet de l’Etat, alors que la crise sanitaire rebat les priorités du pays. Selon le ministère de la culture, le budget de 466 millions d’euros ne tenait qu’au prix de renoncements de plus en plus importants.

« Le programme initial était déjà infaisable avec l’enveloppe prévue au départ, il avait fallu rogner sur plusieurs choses. L’extérieur du bâtiment se dégrade aussi beaucoup plus vite que prévu, notamment les statues, ce qui impliquait d’intégrer un poste de restauration supplémentaire », explique-t-on Rue de Valois. Selon les services de l’Etat, le projet de LAN comportait également des risques techniques, liés notamment à la proximité de la Seine. « Mieux vaut en rabattre dans l’ambition du projet plutôt que de se retrouver avec un chantier au coût exponentiel », approuve-t-on à Bercy.

Pas question néanmoins d’en rester là. Non seulement le bâtiment doit être rénové d’urgence du fait de sa vétusté – « nous sommes sous le coup d’un arrêté de fermeture », affirme le ministère –, mais la France s’est engagée à y accueillir des épreuves des Jeux olympiques de 2024. Comprendre : il n’y a plus de temps à perdre.

A pied d’œuvre depuis le 31 juillet, François Chatillon, l’architecte en chef des monuments historique chargé du Grand Palais, s’est installé la semaine dernière avec ses équipes dans l’enceinte même du bâtiment, « pour ne pas perdre une minute ». En se fondant sur le travail accompli depuis trois ans – modélisation des espaces en 3D, plus de 3 000 plans d’architecte réalisés, connaissance très poussée de la structure et des matériaux… – ses équipes ont déjà produit une première image du projet.

Un camouflet à la profession

Sourd aux critiques qui fusent pour dénoncer tout à la fois le renoncement de l’Etat à toute ambition architecturale, un camouflet à la profession tout entière et un passéisme manifeste, François Châtillon défend la sobriété de son approche contre « la chirurgie invasive » que représentait selon lui le projet précédent : « On est en train de changer de paradigme. Peut-être que l’époque des grands projets, c’est fini, et peut-être que c’est nécessaire… ». L’architecte dit vouloir rendre au bâtiment sa modernité d’origine.

« Ce bâtiment qui a été mal aimé, parce qu’il était mal connu, qu’il a été bricolé pendant des siècles, offre énormément de possibilités qu’on n’arrive pas à imaginer aujourd’hui. Restaurer plutôt que transformer, ça veut dire qu’on ne casse plus la structure, qu’on ne décaisse plus dans la nef, qu’on prend le bâtiment tel quel sans renoncer à l’ambition, et qu’on travaille avec lui. ». Autrement dit, comme le résume Chris Dercon : « Nous renonçons à la rue, qui devait relier les Champs-Elysées à la Seine, car nous avons déjà trois espaces existants, actuellement sans affectation, qui tiennent plus des places que de la rue, et qui, une fois reliés, permettront de la faire à moindres frais ».

Le coût de ce nouveau projet a été fixé lui aussi à 466 millions d’euros. Mais ses partisans assurent qu’il sera plus facile à maîtriser qu’avec le projet LAN. La contribution de 25 millions d’euros de Chanel, attribuée à la condition que le Grand Palais soit profondément transformé, n’est pas remise en cause, assure le ministère de la culture. Reste à savoir quel sera le montant du dédit que l’Etat devra nécessairement verser à l’agence d’architectes, qui aura travaillé « pour rien » pendant près de sept ans. Contacté par Le Monde, Umberto Napolitano, le fondateur italien de LAN, ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant. Il se dit lié par un devoir de réserve tant que son contrat n’a pas été résilié.

29 septembre 2020

Miley Cyrus

miley30

miley31

29 septembre 2020

L’hydrogène, nouvel eldorado de la politique énergétique française

hydrogene20

Par Nabil Wakim - Le Monde

Méprisé il y a encore peu, ce gaz est désormais présenté comme un pilier de la réindustrialisation et de la relance en France. Son principal atout : permettre de décarboner l’industrie et le transport. Mais des interrogations demeurent.

C’était en janvier, autant dire il y a une éternité. A l’Assemblée nationale, la ministre de la transition écologique et solidaire d’alors, Elisabeth Borne, vient de répondre pendant deux heures aux questions des membres de la commission des affaires économiques sur l’épineux sujet de la filière nucléaire française. Au fond de la salle, une voix s’élève : Michel Delpon, député La République en marche (LRM) de Dordogne, s’apprête à prendre la parole. A peine a-t-il prononcé le mot « hydrogène » que ses collègues s’esclaffent et tapent des mains : le député est un fervent défenseur de cette énergie mais passe encore pour un sympathique iconoclaste. Quelques mois auparavant, le gouvernement s’était chargé d’affaiblir discrètement le début de plan hydrogène de Nicolas Hulot, peu après sa sortie de l’exécutif, en diluant sur trois ans les engagements promis sur douze mois.

Désormais, le ton a changé : raillé et regardé avec méfiance il y a encore peu de temps, ce gaz si léger est désormais présenté comme un pilier majeur de la réindustrialisation et de la relance en France – et comme un outil central pour décarboner l’industrie et le transport. Voire comme le nouveau pétrole. « L’hydrogène comme énergie de la France, voilà un projet qui apparaissait il y a peu de temps comme une promesse lointaine », reconnaissait début septembre la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. « C’est un pari extrêmement audacieux », se réjouissait à ses côtés Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, lors de la présentation du plan français, début septembre. Et pour cause : là où le plan Hulot prévoyait timidement 100 millions d’euros, la France souhaite maintenant investir 7,2 milliards sur dix ans, dont 2 milliards dans les deux prochaines années, dans le cadre du plan de relance. Tour d’horizons des quatre questions majeures à se poser.

1. Pourquoi la France se tourne-t-elle vers l’hydrogène ?

Depuis des années, l’hydrogène est utilisé comme composant chimique dans l’industrie. Mais il peut également être vecteur énergétique, mélangé à du gaz ou pour produire directement de l’électricité. Il est aujourd’hui fabriqué à partir de pétrole ou de gaz naturel – il est ainsi qualifié de « gris », et particulièrement polluant. Mais il peut aussi être produit grâce à de l’électricité, à travers une machine appelée électrolyseur. Cette pratique, encore peu répandue aujourd’hui, possède un immense avantage : si la production de l’électricité utilisée n’a pas émis de gaz à effet de serre, on dispose alors d’un vecteur énergétique sans impact sur le réchauffement climatique. L’hydrogène est considéré comme « vert » s’il est produit à partir d’énergies renouvelables, et comme « décarboné » s’il est produit à partir d’énergie nucléaire. Il peut également être produit à partir d’énergies fossiles adossées à un système de stockage de carbone – on le qualifie alors de « bleu ».

L’avantage de l’hydrogène est qu’il peut, en théorie, servir à décarboner des pans entiers des secteurs les plus émetteurs en CO2, pour lesquels il n’existe pas beaucoup d’alternatives : l’industrie et le transport lourd. Le plan français fait sa priorité de remplacer le « gris » produit dans l’industrie par du « décarboné ». « Environ 95 % de l’hydrogène est aujourd’hui produit de manière fossile. Si vous voulez lutter contre le changement climatique, vous devez décarboner ces industries », résume Laurent Carme, le PDG de McPhy, une entreprise française qui fabrique des électrolyseurs.

La position française a aussi évolué fortement sous l’influence du plan massif lancé par l’Allemagne en juin : 9 milliards d’euros sur dix ans pour passer un palier significatif – notamment en suscitant la production d’hydrogène « vert » en Afrique du Nord et au Proche-Orient, pour l’importer ensuite vers l’Europe. Une stratégie qui dérange une partie de la filière nucléaire française, qui reproche à l’Allemagne de miser sur ce sujet pour compenser sa sortie du nucléaire – et sa prochaine sortie du charbon.

2. A quoi va servir cet hydrogène ?

La première étape consistera à remplacer l’hydrogène gris employé dans le raffinage et la chimie. Celui-ci est notamment présent dans la production d’ammoniaque, qui est utilisée dans 80 % des fertilisants. L’objectif du plan français est de diminuer d’au moins 50 % en dix ans les émissions de gaz à effet de serre liées à l’usage de ce gaz dans l’industrie. Plus de 1,5 milliard d’euros seront consacrés dans les trois prochaines années à atteindre cet objectif.

Dans un deuxième temps, il s’agit de s’attaquer à la décarbonation progressive de secteurs du transport maritime, routier et aérien, pour lesquels il n’existe pas aujourd’hui d’alternative aux hydrocarbures – l’option des véhicules électriques avec batteries étant plutôt réservée aux véhicules légers. Plusieurs groupes européens, dont Michelin, travaillent à des solutions pour des camions. Alstom planche déjà sur des trains qui pourraient remplacer les lignes non électrifiées. Sous forte pression politique, Airbus affirme étudier un projet d’avion pour 2035 – une date jugée prématurée par de nombreux observateurs.

Mais ce développement en France répond aussi à un autre objectif : soutenir l’émergence d’une filière industrielle française. Et ne pas reproduire ce qui s’est passé avec les éoliennes et les panneaux solaires, très majoritairement produits hors de l’Hexagone. En soutenant la production d’électrolyseurs, l’Etat espère créer un choc et faire baisser les prix. « La logique est simple : la massification des projets va faire changer la filière d’échelle », explique Charlotte de Lorgeril, consultante chez SIA Partners et autrice d’une étude sur le sujet : « Les entreprises actuelles du secteur sont des petites structures, si les carnets de commandes triplent, cela va jouer sur les coûts. » Les promoteurs de l’hydrogène espèrent aussi réindustrialiser certains territoires, afin de décentraliser la production.

3. Comment développer l’hydrogène ?

C’est là où le bât blesse : aujourd’hui, la production coûte cher, puisqu’il faut d’abord produire de l’électricité, pour la transformer ensuite en hydrogène. Pour assurer une production massive, la France et l’Allemagne misent sur deux stratégies différentes. L’électricité française – produite essentiellement avec de l’énergie nucléaire et des renouvelables – est presque totalement décarbonée et émet peu de CO2. Le projet français consiste donc à utiliser l’électricité du réseau. En Allemagne, on prévoit de produire l’hydrogène principalement à partir d’énergies renouvelables.

La politique énergétique de la France prévoit de multiplier par cinq les capacités installées de solaire et par 2,5 celles de l’éolien dans les dix prochaines années, mais aussi de fermer douze réacteurs nucléaires d’ici à 2035. Dans ces conditions, comment répondre aux besoins grandissants en électricité… tout en garantissant la production d’hydrogène ?

D’autant que, pour se développer, cette production devra bénéficier de mécanismes de soutien. La filière plaide pour un dispositif ambitieux, qui pourrait coûter 3,6 milliards d’euros sur les dix prochaines années. Le gouvernement n’a pas encore annoncé les modalités de ce soutien, « mais il est évident qu’il faudra un système de subventions », estime Charlotte de Lorgeril. « Il faut nous aider à combler cet écart de compétitivité entre l’hydrogène vertueux et l’hydrogène gris, avec des engagements à long terme, sur dix ou quinze ans », plaide Philippe Boucly, président de l’Afhypac, l’association des industriels de la filière.

Surtout, plusieurs observateurs estiment que pour bien développer l’économie de l’hydrogène, il faut arriver à faire émerger dans le même temps la production et les usages. « Il ne faut pas l’utiliser pour tout et n’importe quoi », s’inquiète Cédric Philibert, ex-analyste chargé du sujet à l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Il estime que la priorité est de se concentrer sur les usages industriels plutôt que sur les transports. Bruno Le Maire insiste sur le développement de la filière de l’électrolyse en priorité. « Nous aurons une stratégie plus lente, ce sera moins visible que d’avoir des bornes de recharge partout avec un hydrogène qui n’aurait pas été produit en France. Mais c’est plus solide et plus souverain », explique le ministre de l’économie.

4. Quels sont les risques de ce plan ?

Si la France a mis plusieurs années avant de se convaincre d’investir dans le secteur, c’est notamment pour une question de coûts. Certes, la « massification » de la production fera baisser les prix des infrastructures, mais cela ne rendra pas pour autant l’hydrogène compétitif face aux hydrocarbures dans tous les cas. Ce développement devra impérativement s’accompagner d’une taxation importante du carbone, notamment aux frontières européennes, en plus de solides mécanismes de soutien public. Dans le transport, les véhicules lourds à hydrogène sont aujourd’hui beaucoup plus chers à l’achat que leurs concurrents, et cette différence de prix devra également être soutenue.

Surtout, l’idée de basculer dans une « économie de l’hydrogène » ne correspond pas à tous les besoins énergétiques, ajoute Cédric Philibert : « Il faut le voir comme un complément à l’électrification ; ce n’est pas le nouveau pétrole. Penser cela serait une illusion : il faut le réserver là où on ne peut pas utiliser l’électricité. » D’autant que dans certains secteurs, les évolutions laissent les spécialistes sceptiques, en particulier dans l’aérien. « Il y a énormément de défis techniques à résoudre, en particulier le volume énorme d’hydrogène qu’il faudrait transporter. », estime M. Philibert, qui estime qu’envisager une telle option dès 2035, comme souhaite le faire Airbus semble « très compliqué ».

Autre obstacle : le transport. Ce gaz est particulièrement léger et le transporter par bateaux à travers le monde sous forme liquéfiée – comme le gaz naturel – est une option particulièrement coûteuse. Il faudrait d’abord refroidir l’hydrogène à – 252 °C, ce qui nécessite beaucoup d’énergie. L’hydrogène est par ailleurs beaucoup moins efficace que le pétrole : un litre de carburant d’essence contient la même quantité d’énergie que quatre litres d’hydrogène liquéfié, ce qui nécessite des réservoirs bien plus importants. Les gazoducs existants ne sont pas tous utilisables tels quels pour le transporter et des questions de sécurité peuvent se poser.

Les sceptiques rappellent que l’incendie du dirigeable Hindenburg en 1936 a été causé par l’hydrogène – un argument battu en brèche par la filière, qui rappelle que l’hydrogène étant un gaz très léger, il y a peu de risques d’accumulation. Enfin, les coûts réels d’une production à grande échelle ne sont pas encore connus, ni le périmètre du soutien public sur le long terme. « Il n’y a aucun modèle économique raisonnable, même à échéance 2035, mais comme l’hydrogène est à la mode, on a l’impression que certains font semblant d’y croire », raille un acteur du secteur pétrolier.

Les deux prochaines années devraient permettre de tester les réalités et les limites du plan français, notamment à travers la montée en puissance de la filière électrolyseurs et de la mise en œuvre de projets franco-allemands « C’est vrai, il y a des obstacles, reconnaît le député Michel Delpon, mais nous sommes à l’aube d’une révolution industrielle. C’est l’énergie du futur, j’en suis convaincu. »

28 septembre 2020

Cap à l'ouest.... La BRETAGNE attire

cap ouest

Publicité
28 septembre 2020

INTERVIEW - «Le procès de "Charlie Hebdo" a provoqué un activisme accru dans la mouvance radicale»

Par Luc Mathieu — Libération

Pour le spécialiste du terrorisme Jean-Charles Brisard, «d’autres actes ciblés sur des personnes ou des lieux» sont à craindre dans «les semaines à venir».

Jean-Charles Brisard est le président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), un think tank spécialisé.

Comment qualifieriez-vous l’état de la menace en France ?

On a affaire à des individus extrêmement réactifs par rapport aux menaces émises par des organisations terroristes, type Aqpa (Al-Qaeda dans la péninsule Arabique, actif au Yémen). C’est lié au procès de Charlie Hebdo et aussi à la republication des caricatures. Cela a provoqué un activisme accru dans cette mouvance radicale, avec des individus de plus en plus désinhibés et qui multiplient, dans l’espace public, les provocations, les intimidations, et surtout les menaces depuis quelques semaines, voire quelques jours. On a vu ces menaces se développer lors du procès contre des victimes, des membres de Charlie Hebdo et leurs avocats. La tension est extrêmement palpable.

Cela signifie qu’il faut plutôt craindre des attaques d’individus isolés ?

Oui. Les organisations terroristes, type Al-Qaeda, veulent inspirer et mobiliser leurs sympathisants dans notre pays. L’Etat islamique le fait au quotidien dans ce que l’on appelle la jihadosphère, sur les réseaux sociaux, via des messageries cryptées. Ils incitent quotidiennement au passage à l’acte.

Al-Qaeda dans la péninsule Arabique, qui avait commandité l’attentat contre Charlie Hebdo, est pourtant affaibli par rapport à 2015…

Oui, ils ont été affaiblis territorialement, comme d’ailleurs l’Etat islamique, mais leur idéologie continue à se répandre. Les menaces de mort nominatives se diffusent désormais aussi sur les grands réseaux sociaux, par exemple sur Twitter. Leurs auteurs se réfugient derrière l’anonymat. Cela signifie que ce qui est sanctionné par la justice française ne l’est pas par ces réseaux. C’est scandaleux.

Les autorités devraient-elles prendre des mesures urgentes ?

Il faut être extrêmement vigilant et prendre acte de ce climat de tensions. Et ne pas écarter l’hypothèse que d’autres actes de ce type, ciblés sur des individus ou des lieux particuliers, se produiront dans les jours et les semaines à venir.

Faut-il également craindre des attentats massifs ?

C’est toujours possible, mais beaucoup moins probable. Ces organisations sont bien sûr résilientes et reconstruisent leurs capacités opérationnelles, mais il leur est très difficile, en particulier pour l’Etat islamique, de projeter aujourd’hui des actions sur notre territoire. Il ne faut pas totalement l’écarter pour autant, il y a eu des attentats importants déjoués durant le confinement en Europe, notamment en Espagne, en Allemagne et en Pologne. Il s’agissait de groupes structurés qui étaient en lien direct avec des dirigeants de l’Etat islamique en Syrie et en Afghanistan. En Allemagne, ils visaient des bases militaires américaines.

28 septembre 2020

Pascal André Heimlicher

heimlicher

28 septembre 2020

CASQUE T'ÉCOUTES ? Olivier Rousteing : «Je n’aime pas l’imperfection»

rousteing200

Olivier Rousteing 

Styliste parmi les plus en vogue, Olivier Rousteing est le directeur artistique de Balmain. Sujet du très touchant documentaire Wonder Boy (2019), ce Bordelais organise un «défilé physique» mercredi : «Je continue à croire dans "Paris, capitale de mode".»

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

Oops… I Did It Again de Britney Spears. J’avais 11 ans.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

La platine vinyle. J’écoute de vieux disques de mes parents et j’adore : Marie Laforêt, Charles Aznavour…

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?

Tout le temps, je déteste le silence.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

Beyoncé, Homecoming, l’album enregistré pour le festival Coachella.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Hélène de Roch Voisine, On va s’aimer et Sous les sunlights des tropiques de Gilbert Montagné, et aussi Nuit de folie et Thierry Hazard.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Marvin Gaye & Tammi Terrell Ain’t No Mountain High Enough. C’est super joyeux, j’espère que les gens danseront sur ma tombe.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Les disques, parce que c’est toujours parfait. Je n’aime pas l’imperfection. Bon, c’est un peu horrible ce que je viens de dire.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Petit, les 10 Commandements et Johnny Hallyday, à Bordeaux. Dernièrement, Beyoncé avec Jay-Z au Stade de France. Fantastique !

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon soundsystem ou n’allez-vous jamais en club ?

Les trois. S’il n’y a pas de la bonne musique, ça me met de mauvaise humeur et je n’ai pas envie de draguer. Il faut que ça commence par du Britney, du Beyoncé, du Backstreet Boys et que ça se termine avec Michel Sardou, Gilbert Montagné et les Démons de minuit d’Images. Avec ça j’emballe !

Quel est le groupe que vous détestez voir sur scène mais dont vous adorez les disques ?

Britney Spears. Son dernier concert à Paris, j’étais un peu déçu…

Votre musique de film préférée ?

Sexe Intentions avec Blur, The Verve, Counting Crows, Placebo…

Le morceau qui vous rend fou de rage ?

Je ne peux plus écouter du R. Kelly, et notamment I Believe I Can Fly, depuis ce qui s’est passé [en 2019, il a été arrêté et accusé d’une dizaine d’agressions sexuelles et détournements de mineures, ndlr].

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Ed Sheeran, Perfect.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Les Backstreet Boys. Ils ont fait une performance lors d’un défilé Balmain à New York et c’était mon rêve d’enfant de les rencontrer. J’adorais leur look, je voulais leur coupe de cheveux et danser comme eux, je trouvais leur musique démente. Ou Destiny’s Child. Qui n’a pas rêvé de s’habiller comme Beyoncé ? Maintenant, j’ai décidé de l’habiller plutôt que de m’habiller comme elle.

La chanson qui vous fait toujours pleurer ?

A chaque fois que j’écoute du Brel, je me mets à chialer. Surtout quand il chante Ne me quitte pas.

Ses titres fétiches

Jean-Jacques Goldman Envole-moi (1984)

Michael Jackson They Don’t Care About Us (1995)

Britney Spears Baby One More Time (1998)

28 septembre 2020

HOMMAGE À MICHAEL LONSDALE

lonsdale66

France 5 Lundi 28 septembre 2020 à 20.50

Suite au décès de Michael Lonsdale, France 5 lui rend hommage et propose la diffusion du film "Des hommes et des dieux" dans Place au cinéma présenté par Dominique Besnehard.

DES HOMMES ET DES DIEUX

Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour…

Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.

Réalisé par Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin / Produit par Why Not Productions/Armada Films/France 3 Cinéma. 2010.

Interdit au moins de 10 ans

28 septembre 2020

Nath Sakura

nath sakura33

Publicité
Publicité