Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Jours tranquilles à Paris

7 octobre 2019

Pauline Moulettes

Pauline Moulettes (29)

Publicité
7 octobre 2019

Génération avachie

Par Maroussia Dubreuil

En calant ses fesses dans un fauteuil face à un écran, « Homo sapiens » se recroqueville. Les problèmes de dos sont le mal du siècle. Des cabinets d’ostéopathie au tapis roulant en entreprise, la résistance s’organise pour que les corps se redressent.

Propagateur du Macintosh et du smartphone, Steve Jobs a peut-être révolutionné l’homme moderne mais il a aussi précipité sa chute : après s’être progressivement redressé, Homo sapiens retrouve aujourd’hui la posture des anciens humanoïdes, en calant ses fesses dans un fauteuil et en plongeant son nez vers ses écrans. Enlevez le mobilier, vous apercevrez un homme quasiment à quatre pattes. « On observe une régression anthropologique, c’est sûr, mais aussi ontologique de la condition humaine », formule l’anthropologue et philosophe David Le Breton, spécialiste des représentations du corps humain.

Souffrant d’addiction scopique, nous voilà donc pliés à notre destin numérique, forcés de réclamer à notre moitié un massage pour soulager nos maux de dos. « Et ça va de mal en pis ! Les jeunes générations ont beau grandir de plus en plus [en un siècle, + 8 cm pour les femmes et + 11 cm pour les hommes, selon la campagne nationale de mensuration, en 2006], on les installe toujours aux tables de leurs aînés dans les écoles et les amphithéâtres. Seuls les Anglo-Saxons, plus grands depuis longtemps, adaptent leur matériel aux juniors pour leur éviter de se recroqueviller », signale Jacques-Alain Lachant, ostéopathe, auteur de La Marche qui soigne (Payot, 2015) et de La Légèreté qui soigne (Payot, 250 p., 18 €) à paraître le 6 novembre.

« Tiens-toi droit ! »

Alors que l’hyperconnexion alimente l’affaissement d’un monde moderne qui nous poussait déjà à liquéfier nos corps sur des fauteuils à roulettes et des sièges des voitures, nous continuons à brandir comme dernier rempart contre la veulerie physique (et spirituelle) le fameux « Tiens-toi droit ! » chanté par Anne Sylvestre, en 1960.

Mais cette injonction parentale à l’origine de nombreux conflits à table ferait plus de mal que de bien. « Personne ne peut tenir ce “Tiens-toi droit !” car personne ne peut se hisser par la tête. Si nous avons une chose à apprendre à nos enfants, c’est : “Porte-toi !”, qui revient à solliciter le tonus de base abdomino-pelvien », préconise Jacques-Alain Lachant, qui termine toutes ses consultations par un heureux « Portez-vous bien ! ». Une intox qui aurait donc rendu caducs nos ­innombrables efforts de maintien et valu aux jeunes nés dans les années 1980, d’être rebaptisés « génération vautrée », dans le rapport de l’association VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement), en 2006.

Une maladie à éradiquer

La posture guimauve serait devenue le symptôme d’un malaise collectif. Personne n’y échapperait, pas même les divas. Quand, le 2 octobre 2017, à la veille de sa tournée de Noël, Mariah Carey, avachie, fit ses condoléances aux victimes de la fusillade de Las Vegas, les internautes ne tardèrent pas à s’insurger : « Elle est là, couchée sur le sofa, comme si elle posait pour une séance photo, elle est sérieuse ? » C’est dire que l’avachissement a gagné du terrain.

« Les vieux ont intérêt à paraître vraiment harassés par la vie pour obtenir un siège dans un bus bondé, et les dames, fort âgées et mal en point. Comme si les sièges nous collaient aux fesses au point de nous empêcher d’agir », ironisait à l’aube des années 2000 Jean-Bernard Vuillème dans Les Assis : ­regard sur le monde des chaises (Zoé, 1998), qui précise ne pas voir de « différence manifeste entre ce [qu’il a] pu observer à l’époque et aujourd’hui ».

Pourtant, l’avachissement a bien connu son heure de gloire. C’était en 1968 : symbole de l’anticonformisme, il consistait à s’affaler au ras du sol dans le tout nouveau pouf Sacco de la maison Zanotta, rempli de billes de polystyrène, puis dans le Lounge modulable de chez Roche ­Bobois, rebaptisé Mah Jong. Alors qu’il pouvait encore se la couler douce dans les années 1990 sur le canapé convivial de la série Friends, au Central Perk, il est aujourd’hui un mal à éradiquer. Pour beaucoup, une maladie.

EN 2017, 12,2 MILLIONS DE JOURNÉES DE TRAVAIL ONT ÉTÉ PERDUES EN RAISON D’UNE LOMBALGIE

De nombreuses études ont montré que la station assise prolongée (évaluée en moyenne à sept heures et vingt-huit minutes quotidiennes auprès de 35 000 Français en activité professionnelle, par ACTI-Cités, en 2015) provoquait des troubles musculo-squelettiques (accrus de 60 % depuis 2003, selon l’Assurance-maladie), des atteintes à la santé mentale, le diabète de type 2, l’obésité et des pathologies cardio-vasculaires. Ce n’est plus un scoop pour personne. Aussi l’Assurance-maladie multiplie-t-elle les campagnes depuis trois ans contre l’effondrement des corps avec les slogans : « Arrêter de bouger, c’est se rouiller ! » ou « Mal de dos : le bon traitement, c’est le mouvement ! »

De leur côté, les entreprises paniquées par le milliard d’euros qu’ont coûté, en 2017, les 12,2 millions de journées de travail perdues en raison d’une lombalgie (due principalement au port de matériel, mais aussi à une position assise prolongée) se renseignent auprès d’organismes tels que l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) pour ­redresser leurs troupes et dynamiser leurs assises.

Laurent Kerangueven, ergonome au sein de l’institut, préconise une posture dite de « moindre inconfort » – pieds à plat, genoux à 90 degrés, coudes entre 90° et 135°, avant-bras aussi proches que possible du corps pour manier la souris et le clavier – mais aussi des solutions alternatives aux sièges traditionnels telles que les bureaux à hauteur réglable favorisant l’alternance des positions assise et debout (compter environ 1 000 euros), ou l’utilisation ponctuelle du « swiss ball », un gros ballon de rééducation, qui, du fait de l’instabilité de l’assise et de l’absence de dossier, peut induire des postures plus dynamiques et plus variées.

« ROUSSEAU ÉCRIVAIT DEBOUT ET NIETZSCHE CRÉAIT SES APHORISMES EN MARCHANT », RAPPELLE L’OSTHÉOPATHE JACQUES-ALAIN ­LACHANT

Dans les salons professionnels, on voit aussi arriver des tapis roulants à glisser sous les plans de travail, impliquant une activité physique modérée. « L’essentiel est de prévoir un aménagement et une organisation permettant l’alternance de différentes positions afin de rompre les postures statiques prolongées. Aucune position n’est idéale si elle est maintenue, l’idéal est de varier les positions ! », assure Laurent Kerangueven.

Force est de constater que la verticalité dynamique du corps ­humain est aujourd’hui moins évidente qu’elle ne l’était pour les anciens – « Rousseau écrivait debout et Nietzsche créait ses aphorismes en marchant », rappelle Jacques-Alain ­Lachant – si bien que marcher, jardiner ou faire un footing sont perçus par David Le Breton, auteur de Marcher. Eloge des chemins et de la lenteur (Métailié, 2012) comme « des formes de résistance ». « Des manières de se ­remettre en mouvement et de retrouver un usage heureux de sa vie. Car il faut bien opposer la fatigue nerveuse ressentie quand on a passé toute une journée assis à son bureau et la fatigue physique qui émane de ces activités. Aujourd’hui, les résistances sont foisonnantes… Qui aurait cru que son collègue se mettrait au marathon ? »

Industrie lucrative du mouvement

De leur côté, les salles de sport ont su surfer sur notre affaissement pour créer une industrie lucrative du mouvement. Si la carotte était essentiellement le bien-paraître, elles s’engouffrent de plus en plus dans la ­vague du bien-être avec le yoga ou le Pilates, qui retape nos postures. « Le problème, c’est que n’importe qui peut s’improviser prof de Pilates après ­quarante-huit heures de stage avec deux ballons bleus, explique Sonja Sarton, fondatrice de Pilates pour tous, à Ars-en-Ré (Charente-Maritime). Le Pilates a encore une image de gym douce pour mamies ou femmes en Lycra rose fluo, alors qu’il a été ­inventé par un homme pour nous ­apprendre à utiliser nos muscles profonds, auxquels on ne pense pas forcément pour aligner notre corps. »

Dans son cabinet, Jacques-Alain Lachant a, quant à lui, une ­petite astuce toute simple pour maintenir nos lombaires sans effort, assis devant nos écrans. Il dégage de son fessier un petit coussin triangulaire qui ramène l’assise sur les ischions : « Voilà, c’est 25 euros sur ­Internet et il n’y a pas mieux pour protéger son appareil musculo-squelettique ! » Tracassé par mes tentatives maladroites de me tenir droite comme on me l’a toujours appris, il me fait essayer : « C’est mieux ainsi car vous étiez en train de vous faire une arthrose de la hanche ! »

7 octobre 2019

Police Girl Strip from ROUVERY Jean-Pierre

7 octobre 2019

Pénétration : que ressentent-ils quand ils sont en nous ?

penetration

Par Marie-Claude TregliaSasha Pieszecky

Poncif récemment émaillé de la sexualité, la pénétration pose toujours autant question, tant pour la personne qui pénètre, que pour le ou la pénétrée. Deux mondes, des sensations différentes. Nous avons voulu savoir ce que ressentent ceux et celles qui s'adonnent aux joies de la pénétration.

Doux, humide, confortable voire même cocooning ou du tout moins accueillant. Voilà ce que l'on imagine communément à propos de l'intérieur d'un orifice tel que le vagin, pour ne citer que lui. Mais comment savoir ce que les personnes qui pénètrent, avec un pénis, un doigt ou autre objet dédié, ressentent réellement ? En leur posant la question pardi.

Nous avons donc demandé à des personnes hétérosexuelles et homosexuelles de nous parler pénétration, en se plongeant à corps perdus dans leur ressenti pendant l’acte. Évidemment leurs réponses, aussi diverses soient-elles, ne font pas office de référence : chacun et chacune vit et ressent des choses différentes.

Toutefois, cette invitation au voyage le plus intime qui soit, permet d’entrer dans un monde nouveau fait de révélations, de confidences, et de découvertes. Ceux et celles qui ont courageusement relevé le défi de répondre sans tabou ni faux semblant à cette question nous ont parfois ravi de minutieuses descriptions dignes de l'orfèvrerie érotique, tandis que d’autres ont préféré l'exposé métaphysique.

Et si certains étaient d'emblée émoustillés, d'autres un peu interloqués par le sujet ont finalement été convaincus par la portée d’une telle enquête.

Une texture douce comme de la soie

Commençons d’abord par la texture, le ressenti au toucher. Les premiers mots qui reviennent à l’esprit à la plupart de nos interrogé.es sont “chaleur, douceur, humidité”. Pas trop de surprise. Certains vont jusqu’à comparer la sensation à de la soie, d’autres à du velours. Evidemment, tout dépend de chaque personne pénétrée.

"Il y a autant de sensations que de femmes. La sécheresse, la gourmandise, l'envie... Les sept péchés capitaux", s’amuse par exemple Edouard, 41 ans, hétérosexuel. Une idée que partage Emmanuel, 52 ans : "J'arrive souvent à deviner un peu le sexe d'une femme à sa personnalité : timide, élégant, animal, brutal, coquin... Son sexe fait partie de ce que j'aime en elle, comme sa taille, ses hanches, ses seins, sa peau".

Une position que partage Pauline*, 32 ans, qui a fait son coming-out en 2013 après avoir passé des années à sortir (et coucher) avec des garçons. "Que je la pénètre avec mes doigts ou un “dildo”, la pénétration c’est finalement l’aboutissement du désir que j’ai pour ma partenaire dans son entièreté. Il y a autant de vagins qu’il y a de femmes et bien que je n’ai pas eu des dizaines de partenaires, chaque pénétration a provoqué chez moi une émotion différente, au-delà des sensations assez communes de chaleur, d’humidité, etc", explique la jeune femme.

Même chose pour Daniel*, 28 ans, homosexuel : “Il y a généralement une sensation d'humidité, de chaleur et douceur. Néanmoins cela change beaucoup d'un partenaire à l'autre, c’est biologique on n’a pas les mêmes corps.” concède-t-il.

À l’inverse pour Robin, 30 ans, homosexuel, les sensations sont plus ou moins similaires. "Un trou est un trou dit-on, non ?", plaisante-t-il, précisant que son ressenti, lors qu’il pénètre son partenaire, relève plus du mental que du sensoriel. "Honnêtement, je ressens souvent moins de sensations avec mon sexe qu'avec ma main mais c'est une excitation de partage plus psychologique. Le frottement est agréable, je ressens une légère sensation de succion mais cela ne vaut pas une bonne fellation !", avoue le trentenaire

Julien, 34 ans, n’arrive pas à détacher la sensation du toucher de la globalité. "Il y a aussi les parfums, les odeurs. C'est difficile d'isoler la sensation de pénétration de tout ce qui l'entoure. C'est global, explique-t-il avant d’ajouter que le préservatif change aussi beaucoup la donne, quand il s’agit de se concentrer sur le ressenti". Pour Bernard, 28 ans, "c'est fluide, enveloppant", alors que pour Pascal, c’est plutôt "absorbant" et "ça vibre". "La pression, la chaleur, la manière dont elle joue avec... C'est ce qui fait toute la différence. Caressant ou pas, coulissant ou pas. Plus ou moins humide : trop, ce n'est pas confortable, tu ne sens plus rien", ajoute-t-il.

Pour moi, ça sent la mer : l'élément originel

Ils et elles sont intarissables sur les variations, les nuances, les subtilités qui font qu'aucune pénétration ne ressemble à une autre. Sauf que deux images reviennent systématiquement dans leurs premières impressions: celle du monde clos, hyper-sécurisant, qui renvoie certains au ventre maternel ; et d’autres, à l'univers marin.

Julien par exemple, sépare le ressenti durant la sodomie et la pénétration vaginale. "Contrairement à la sodomie, où on a l’impression de toujours pouvoir aller plus loin, au fond d'un vagin, on a la sensation d'être dans une gaine", explique-t-il.

Emmanuel, quant à lui, fait partie de ceux pour qui le sexe féminin a trait à la mer. "Ce n'est pas une grotte... Plutôt un cocon humide qui m’évoque le coquillage. Pour moi, ça sent la mer : l'élément originel", décrit-il. Et d'ajouter, "pour moi, l'odeur d'un vagin c’est super rassurant, presque émouvant".

Pascal, quant à lui, a l’impression de faire une plongée en apnée. "Tu prends une bouffée d'air avant, et tu y vas. Tu entres dans un univers liquide qui t'aspire, comme un aimant. Elle, elle s'ouvre un peu comme un lotus, et là tu expires. C'est un univers familier, une sensation tellement naturelle, peut-être parce qu'un jour, lointain, on est déjà passé par là", raconte-t-il.

Tout est dans la contraction

Peut-on alors différencier une bonne et une mauvaise pénétration ? Quelle est la sensation qui fait l’unanimité ? Celle de se sentir à l’étroit ou d’avoir l’impression de ne faire qu’un ? Difficile là encore de trouver une réponse qui puisse satisfaire tout le monde.

Edouard par exemple, aime la contraction. "Tout est dans la contraction, le rythme qui crée une caresse tout le long du sexe. Comme dans la masturbation. On découvre la sexualité avec nos mains, c'est un jeu de pression", explique-t-il, avant de vendre les mérites d’un vagin tonique. "Ce n'est pas une question d'âge mais de bonne volonté. Il y a des exercices tout simples pour muscler le vagin. L'idée c'est d'être dans un vagin actif, vivant, qui ne subit pas", dérive-t-il...

À l’inverse, pour Robin, trop de contraction peut s’avérer douloureux. "La sensation d'étroitesse peut faire mal au pénis au début, comme une main bien serré, une constriction. Alors que quand c'est plus large, on a plus une sensation de succion. On peut jouer à entrer et sortir très facilement, ce qui est aussi très excitant !", commente-t-il.

Charles, quant à lui, est sans appel : une bonne (ou une mauvaise) pénétration est avant tout déterminé par de bons (ou de mauvais) préliminaires mais aussi par le comportement de son partenaire. “En tant qu'actif, je dirais qu'une mauvaise pénétration se caractérise par le manque d'implication du partenaire durant l'acte (bonjour à toi étoile de mer!). Ou à l'inverse la personne qui décide de s'exciter tout seul sans écouter le corps de son partenaire. Je pense en effet qu'une "bonne" pénétration est avant tout une bonne harmonie des corps avant d'être une question technique ou performative stricto sensu."

Bernard, quant à lui, n’est pas très regardant sur l’étroitesse. En fait, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est le lâcher-prise, et autant le sien que celui de sa partenaire. "Aimer sa partenaire c'est un plus. L'abandon et la perte de soi peuvent parfois aller plus loin", confie-t-il. Même son de cloche pour Paul, 37 ans, qui va même jusqu’à parler de pleine conscience sexuelle : "quelle que soit ta partenaire et la qualité du rapport, c'est surtout tes propres sensations que tu perçois. Jamais tu n'es si proche et si à l'écoute de toi-même".

Emmanuel, enfin, ne lâche plus sa métaphore filée de la mer. “J’aime sentir l'humidité qui monte, comme une vague. Plus généralement, j’aime de plus en plus le sexe féminin. Un partenaire faussement silencieux, jamais soumis. Il s'ouvre, se ferme : c'est lui qui fait tout…”, témoigne-t-il.

Le moment de vérité

On aurait pu se contenter de ce tableau impressionniste. Mais nos témoins ont été plus que généreux. Pris au jeu, toutes barrières tombées, aucun n'a rechigné à entrer dans les détails. Et à préciser les sensations de cette lente montée vers l'extase. Est-ce à la première entrée, la seconde ou quand la pénétration amène à l’orgasme ?

On entre alors dans le vif du sujet. La encore, pas de regard unique sur la question : certains voient en la pénétration, un véritable aboutissement, d’autres comme un geste presque sacrificiel. Pour notre lot d’hommes hétérosexuels, le regard est presque suranné. Edouard parle d’un "truc sacrificiel" de la part de sa partenaire. Pour Pascal et Paul, c’est même l’aboutissement d’une partie de jeu coquin. "La pénétration, c'est un aboutissement. En termes de chasse, c'est le coup de fusil, compare ainsi Pascal. Pour en arriver là tu as pataugé des heures dans la forêt. Et enfin, ce n'est plus elle qui te balade, c'est toi qui décides. Avec une nouvelle partenaire, c'est une jubilation. Une fierté. La femme te fait confiance, elle s'offre. Tu deviens machiste même si tu n'es pas macho".

"Qu'on soit dans la séduction ou avec une femme qu'on connaît depuis quinze ans, c'est toujours l'aboutissement, renchérit alors Paul. Le moment intense où on passe à la fusion, à l'alchimie. L'essentiel pour moi, c'est de retarder le plus possible cet instant. Ce que j'adore c'est entrer et sortir juste le bout de mon sexe. Rester à l'orée, d'elle et de moi. Un jeu très jouissif", ajoute alors cet adepte des préliminaires. Ce regard sur son propre pénis qui pénètre, Emmanuel l’a aussi. "J'adore regarder mon sexe qui entre en elle, c'est toujours aussi magique pour moi. Ce pont entre nous. Comme si mon sexe devenait extérieur à moi, un être à part entière".

En revanche, pour Robin, la pénétration n’est qu’un jeu sexuel parmi tant d’autres qu’il n’idéalise pas plus qu’il ne le diabolise. "Je suis très excité par le fait de pénétrer mais cela peut consister tout simplement à doigter mon partenaire pendant que je me masturbe. L’excitation me vient du fait de voir le plaisir sur le visage de mon partenaire, son désir. Dans ce contexte, la pénétration anale n’est qu’un des nombreuses options possibles pour y aboutir", raconte-t-il, précisant être un grand adepte du sexe soft, c’est-à-dire sans pénétration génitale.

Un discours qui fait écho à celui de Pauline, qui explique que la pénétration ne détermine en aucun cas l’effectivité d’une relation sexuelle entre deux femmes. "Cela "compte" autant qu’un cunnilingus, des frottements ou autres “moves” sexuels que les hétéros vont réduire à de simples préliminaires", explique-t-elle. "Pour moi, l’important c’est de donner du plaisir à ma partenaire (et d’en recevoir aussi!)."

"Non la pénétration n'est pas du tout un passage obligé de l'acte sexuel. Pour moi le meilleur moment est l'acte en soit lorsque que les corps s'étreignent et l'excitation s'accentue peu à peu", ajoute également Charles.

J'adore regarder mon sexe qui entre en elle, c'est toujours aussi magique pour moi.

Pendant la pénétration, le plaisir n’est pas garanti

La pénétration, c'est comme une danse où chacun, tour à tour, invente le rythme. Place au dialogue, à l'échange, au partage. Mais tous nos volontaires sont-ils au fait que la pénétration s’assure ni plaisir garanti et encore moins orgasme ?

Parfois en communion, d’autres fois plongé dans l’ennui, Bernard a un regard plutôt ouvert sur la question. "Il m'est déjà arrivé de bâiller, et même une fois de m'endormir. Ce n'est pas juste un truc mécanique, être dans une femme. Le plaisir n'est pas garanti. Tout dépend de la manière dont les corps s'entrechoquent et de ce qui se passe dans l'esprit...", témoigne-t-il.

Pour Édouard, cela se passe avant tout dans la tête. "Moi je suis un cérébral. Dans ma tête, c'est toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Tu mesures l'envie, la correspondance. Tout le reste c'est un jeu de contractions. Parfois on se sent comme aspiré. C'est délicieux. C'est un langage muet, un accès direct à l'âme", confie-t-il.

Julien est moins pensif et plus dans le partage. "Quelle douceur d'être dedans! Ce n'est pas seulement moi qui la pénètre mais elle qui m'accueille, me veut en elle, me prend... Mon plaisir est très lié à l'envie qu'elle a de moi", commence-t-il. S’il ne devait choisir qu’une sensation, ce serait lorsque le gland vient cogner contre le col de l'utérus. "Surtout à certaines phases du cycle, quand il est ouvert. J'ai l'impression alors que le col m'aspire et que je pourrais aller très, très loin…", précise-t-il. Avant d’ajouter, "j'ai plus de sensations lorsque les mouvements sont lents. Quand la fille demande un va-et-vient plus violent, le plaisir est plus psychologique. C'est sa façon de s'abandonner qui comble. Quand je la sens trembler, frissonner, miauler, crier, j'ai toutes les sensations décuplées".

Plus il vieillit, plus Emmanuel voit changer son rapport à la pénétration. "Désormais, j'adore rester, sans forcément aller et venir en elle. Il m'est même arrivé de ne plus savoir qui était en qui. J'ai parfois l'impression d'être totalement passif", raconte-t-il. Pascal a d’autres petits plaisirs : "j’adore poser ma main sur son ventre quand je suis en elle, pour sentir mon pénis en elle."

L'orgasme de l'autre, vous le sentez ?

Et l'orgasme de leurs partenaires, alors ? Les pénétrants les sentent-ils ? Pas toujours déplorent la plupart. Parfois la vibration est trop fugace, d’autres fois, ils connaissent si bien leur partenaire que l’orgasme peut arriver à l’unisson.

"Avec ma fiancée, je repère le moment où elle va jouir, et je peux, en me calant sur ses contractions, jouir à l'unisson. Ces moments-là, c'est de la téléportation", confie ainsi Sébastien. Pascal ajoute que "dans le ventre d'une femme, je détecte tout : l'ennui, la simulation, l'orgasme. Il y a une contraction que j'ai appris à repérer : de légers spasmes, hors contrôle. Ça, c'est la jouissance". Julien se souvient d'une femme fontaine : "j'adorais la sentir couler sur moi. J'adore la sensation du mouillé. J'adorais cet abandon, que ça procurait".

Quant à Robin, ses connaissances anatomiques aiguisées lui permettent de faire de l’orgasme de son partenaire un moment de plaisir partagé. "Lorsque l’autre approche de l’orgasme, le sphincter se serre, le corps se tend, on ressent une pression supplémentaire sur la verge qui accentue et facilite notre propre orgasme", explique-t-il. "Quand je suis passif, j’aime jouer avec cette contraction du sphincter et les positions pour varier les sensations de constriction et succions", ajoute-t-il. Un discours que l’on retrouve de façon un brin plus laconique chez Charles. "Oui je ressens mon partenaire lorsqu'il a un orgasme, le corps se contracte, la respiration est saccadée, les gémissements diffèrent, cela renforce mon excitation menant souvent à mon orgasme."

Pour Pauline, coucher avec une femme en étant elle-même de sexe féminin présente des avantages formidables. "J’ai passé des années à coucher avec des hommes qui, grosso modo, n’y connaissaient, n’y comprenaient rien et s’en fichaient pas mal. Ça peut paraître cliché mais oui, quand je couche avec une femme, je couche avec une personne qui connaît mon anatomie, ses sensibilités, ses complexités et inversement", précise-t-elle.

J’ai passé des années à coucher avec des hommes qui, grosso modo, n’y connaissaient rien

Pas envie d’en sortir...

Tous nos volontaires pourraient continuer à parler comme ça pendant des heures. Mais il faut bien mettre un point final à cette discussion, ainsi qu’à la pénétration. Même si certains de nos témoins avouent qu’ils aiment bien rester dedans. Et savourer, dans une semi-conscience, le calme après la tempête.

Julien a rarement envie "de sortir". "Ce qui est jouissif avec celle qu'on aime, c'est jouir en elle, rester et s'endormir. L'un dans l'autre", confie-t-il. Emmanuel est un aficionado : "ma nouvelle fiancée, j'ai envie d'être en elle tout le temps. De dormir ainsi. Malheureusement, en se retournant, on finit toujours par se séparer".

Même chose pour Robin qui avoue aimer rester quelques instants "à l’intérieur" de son partenaire : "communier ensemble, se regarder, se câliner, prolonger ce moment tendre plutôt que de courir se rincer". "Je n'ai pas de politique ferme sur le retrait en tant qu'actif. En tant que passif, j'aime bien que mon partenaire reste jusqu'à j'atteigne mon orgasme", nuance Charles

Et à Paul de conclure, que la fin est peut-être son moment préféré. "Avec moi, ce sont toujours les femmes qui finalement se séparent. Surtout ne plus bouger, fermer les yeux, ne pas parler. L'animalité est là, dans ce moment de plénitude, de calme, après le jeu, la fièvre, éventuellement le combat. Plus rien n'existe autour. Peut-être même plus l'autre, qui devient une part de toi. C'est un moment très égoïste, en fait, où tu profites pleinement de toi. En mode relaxation. Ça à voir avec la spiritualité, avec une sensation mystique".

6 octobre 2019

Manifestation anti-PMA pour toutes : 74 500 personnes ont défilé à Paris, selon un comptage indépendant du cabinet Occurrence

manif22

manif25

Au total, 74 500 personnes ont défilé à Paris dans le cadre de la manifestation contre l'extension de la PMA aux couples de lesbiennes et femmes seules, dimanche 6 octobre, d'après les chiffres communiqués par le cabinet de comptage indépendant Occurrence, mandaté par plusieurs médias dont franceinfo. De leur côté, les organisateurs revendiquent le chiffre de 600 000 manifestants. Le comptage a été réalisé au croisement entre le boulevard Raspail et Montparnasse.

 Une large majorité de Français favorables à la PMA pour toutes. Selon le dernier sondage de l'Ifop en septembre, une très large majorité de Français soutient l'ouverture de la PMA aux femmes seules (68%) et aux lesbiennes (65%), soit un "niveau record".

 La droite hésitante. Les personnalités politiques de premier plan à droite, tels que le président du Sénat Gérard Larcher ou le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, qui s'affichaient en tête des cortèges lors des manifestations contre la loi Taubira, seront aux abonnés absents.

 Plusieurs actions prévues. "En fonction de l'impact politique", d'autres marches pourront être décidées par la suite, a expliqué Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous. D'autres actions plus médiatiques et ciblées sont également prévues, sans que plus de précisions ne soient données.

manif23

manif26

Publicité
6 octobre 2019

Montmartre by night

montmartre22

montmartre24

montmartre55

montmartre56

montmartre57

montmartre58

montmartre59

montmartre61

Photos prises avec mon Nikon KeyMission 170.

6 octobre 2019

Tour Eiffel

eiffel23

La vieille dame se présente sous un nouveau jour pour célébrer son anniversaire. Une exposition dédiée à la tour Eiffel à l'occasion de ses 130 ans vient d'être installée, sous un dôme d'environ 300 m2 posé sur le parvis. Gratuit et en libre accès jusqu'au 24 novembre, l'événement raconte «de manière ludique et immersive les dessous de la construction du monument». Le parcours de visite se décline en quatre univers, «la genèse de la tour», «à la conquête du cïel», «un monument universel» et «l'évolution de la tour » ponctué d’extraits de films et d’expérimentations diverses.

eiffel25

Photos prises avec mon Nikon KeyMission 170. Photos : J. Snap

6 octobre 2019

Petter Hegre - photographe

hegre shooting (1)

hegre shooting (3)

hegre shooting (4)

hegre shooting (5)

6 octobre 2019

Distribution gratuite de goûters dans le métro ! N'IMPORTE QUOI !!!

metro

La RATP est en pleine campagne d'information pour lutter contre les malaises voyageurs. Au programme ? Conseils et fruits secs.

Il ne se passe pas un jour sans que le trafic d'une ligne de métro ou de RER soit interrompu. Au micro, le conducteur annonce sur un ton désolé que la rame sera immobilisée suite à un « malaise voyageur ».

Pour la santé des voyageurs et surtout leur confort, la RATP a lancé une campagne d’information hier. En plus de quelques conseils bienvenus, les agents distribueront des "kits anti-coups de mou". Ces kits contiendront des noix, des graines et des fruits sec. Ça dépanne, ça prévient les malaises et c’est bon pour la santé.

Ils seront distribués dans 10 stations :

Montparnasse Bienvenüe sur la ligne 4

Bastille sur la ligne 5

Chaussée d’Antin Lafayette sur la ligne 7

Opéra sur la ligne 8

République sur la ligne 11

Saint-Lazare sur les lignes 13 et 14

Gare de Lyon sur le RER A

La Défense sur le RER A

Denfert-Rochereau sur le RER B

Bourg-La-Reine sur le RER B

[Prévention] Coup chaud, fatigue, vertiges… la #RATP lance du 2 au 9 octobre une campagne pour sensibiliser ses voyageurs aux bons réflexes à adopter en cas de malaise léger. Plus d'infos➡️https://t.co/YWR9vJAi6I pic.twitter.com/o3pxnqHP0W

La RATP recense en moyenne 10 malaises par jour sur son réseau, et 98 % d'entre eux sont légers et pourraient éventuellement être évités. Des malaises pas sans conséquence pour les autres voyageurs, puisqu'ils peuvent engendrer jusqu’à 45 minutes de retard.

En plus de ces distributions de kits anti-malaise, la RATP rappelle les bons gestes à adopter lorsqu'on se sent mal : ne pas hésiter à rester sur le quai plutôt que de continuer son trajet ; si on est déjà dans la rame, descendre à la station suivante où des bornes d’appel sont disponibles ; ne pas actionner le signal d’alarme lorsque le métro est en marche.

Dans tous les cas, cette campagne avec distribution a commencé hier, et dure jusqu’au 9 octobre !

6 octobre 2019

Crazy Horse de Paris

crazy34

crazy39

Publicité
Publicité