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Jours tranquilles à Paris

2 octobre 2019

Pauline Moulettes

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2 octobre 2019

Virginie Efira

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2 octobre 2019

Brexit : Boris Johnson fera une « offre finale » à l’Union européenne mercredi

Le premier ministre britannique doit détailler ses propositions formelles mercredi dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester.

Une offre à prendre ou à laisser. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, fera mercredi 2 octobre, une « offre finale » à l’Union européenne (UE) en vue de la conclusion d’un accord de Brexit « juste et raisonnable », ont annoncé mardi soir ses services. Le chef de gouvernement doit détailler ses propositions formelles mercredi dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre).

« Si Bruxelles ne noue pas le dialogue sur cette offre, alors ce gouvernement cessera de négocier jusqu’à ce que nous ayons quitté l’UE » sans accord le 31 octobre, ont précisé les services du premier ministre dans un communiqué.

« En aucune circonstance, [Boris Johnson] ne négociera de délai » au Brexit, a ajouté le texte, bien que le Parlement britannique ait voté une loi lui imposant de demander un nouveau report en cas de « no deal » au 19 octobre, juste après le prochain sommet européen.

Deux frontières

A trente jours de la date prévue pour le départ du Royaume-Uni de l’UE, le temps presse pour trouver un accord. Pour Paris, l’hypothèse d’un « no deal », aux retombées économiques potentiellement chaotiques, est « la plus plausible ». Bruxelles et Londres ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord sur des solutions alternatives concrètes au « filet de sécurité », mécanisme visant à éviter le retour d’une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l’UE au sud, après le Brexit.

Selon The Telegraph, la proposition britannique prévoit que l’Irlande du Nord reste dans le marché unique européen jusqu’en 2025, tout en formant une union douanière avec le Royaume-Uni. Il y aurait donc en quelque sorte deux frontières : des contrôles douaniers entre les deux Irlandes et des contrôles réglementaires en mer d’Irlande, qui sépare la Grande-Bretagne de sa province nord-irlandaise. Ensuite, en 2025, il reviendrait à l’assemblée nord-irlandaise de se prononcer sur son avenir, précise le quotidien.

Sous sa forme actuelle, le « backstop » prévoit de maintenir le Royaume-Uni tout entier dans une union douanière avec l’UE, ainsi qu’un alignement réglementaire sur l’UE plus poussé pour l’Irlande du Nord.

Contrôles douaniers dans des centres dédiés

Interrogé mardi par des médias britanniques, Boris Johnson avait démenti vouloir installer des postes de douanes sur la frontière irlandaise, comme l’a affirmé la chaîne de télévision irlandaise RTE. Cette perspective a scandalisé Dublin, y voyant une menace pour la paix.

Selon ce média, Londres envisage d’organiser des contrôles douaniers à plusieurs kilomètres de la frontière irlandaise, dans des centres dédiés. Les biens transportés d’un site vers un autre seraient surveillés en temps réel par téléphone portable ou grâce à des dispositifs de localisation embarqués dans les camions.

Boris Johnson a par ailleurs prévenu qu’il allait falloir « accepter la réalité » : « Il devra y avoir un système de contrôles douaniers », a-t-il averti, assurant que cela ne nécessiterait pas « de nouvelle infrastructure ». « C’est sur ce point que la négociation sera difficile », a-t-il ajouté.

Le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a estimé qu’« aucun gouvernement britannique ne devrait chercher à imposer des centres douaniers » entre les deux Irlandes « contre la volonté » de leurs peuples.

En 1998, la signature de l’accord du Vendredi saint avait mis fin en Irlande du Nord à trois décennies de violences opposant les républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, aux loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.

L’Irlande redoute une résurgence des violences en cas de réapparition d’une frontière terrestre et de contrôles entre les deux Irlandes.

2 octobre 2019

Tina Kunaley

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2 octobre 2019

Nuit Blanche samedi 5 octobre

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2 octobre 2019

En Russie, « Poutine rêve d’une URSS 2.0 », selon le cinéaste Oleg Sentsov, libéré après quatre ans de prison

Par Claire Gatinois, Strasbourg, envoyée spéciale

L’Ukrainien était à Strasbourg, mardi, pour les célébrations des 70 ans du Conseil de l’Europe, qui voient le grand retour de Moscou au sein de l’organisation. Pour lui, « rien ne bougera tant que Poutine sera au pouvoir ».

Malgré ses quatre années et demie passées dans le camp pénitencier de la région arctique, en Russie – un centre de détention qui a, dit-il, toutes les allures d’un « Goulag moderne » – Oleg Sentsov n’a perdu ni la rage de combattre ni la détermination de sauver ses compagnons.

« Je n’ai pas peur. Je me battrai encore et je me bats déjà pour eux », affirme-t-il nous tendant la missive adressée quelques heures plus tôt au président français Emmanuel Macron pour réclamer la libération de 86 citoyens ukrainiens, emprisonnés en Russie « pour des raisons politiques » ainsi que celle de 227 otages retenus dans les territoires occupés du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.

Ce lundi 1er octobre, le cinéaste ukrainien de 43 ans est à Strasbourg, où se déroulent en présence du chef de l’Etat français les célébrations des 70 ans du Conseil de l’Europe. Après cinq ans d’absence, la fédération de Russie, bannie depuis l’annexion de la Crimée en 2014, a fait son retour dans cette instance chargée de défendre les droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit dans une Europe au sens large (48 pays en sont membres).

Salué par Paris, ce retour russe sans contreparties a provoqué l’ire des pays baltes, de l’Ukraine et de la Géorgie. Ulcérés, ils ont décidé de boycotter la session d’automne ainsi que les cérémonies, refusant d’entendre Emmanuel Macron assurer, mardi, que ce retour « n’était pas un geste de complaisance mais d’exigence », visant à « offrir aux citoyens russes la protection à laquelle ils aspirent ». « Les doutes et les critiques sont audibles, légitimes. Mais que se serait-il passé si nous n’avions rien fait ? N’oublions jamais tout ce que l’entrée de la Russie dans notre organisation a pu apporter de manière tangible, concrète, à tous les citoyens russes », a insisté le président français.

« Un dragon ne se transforme jamais en agneau »

« Macron ne peut pas oublier que la Russie a annexé la Crimée et continue d’entretenir un conflit dans le Donbass. Nous ne fermerons pas les yeux », lui répond Lisa Yasko, représentante de la délégation ukrainienne. « La loi russe permet de nier les décisions de la Cour européenne. Le Conseil de l’Europe finira totalement décrédibilisé. Cette approche de la Russie est pire qu’un crime, c’est une faute », abonde, Giorgi Kandelaki, parlementaire géorgien, citant Talleyrand.

Oleg Sentsov, lui, est moins incisif mais tout aussi dubitatif. « Je crois en Macron, sinon je ne l’aurais pas rencontré », assure-t-il. Mais l’Ukrainien n’imagine pas que l’audacieuse stratégie de réchauffement diplomatique de la France avec la Russie parvienne à faire bouger les lignes. « Poutine ne peut pas être attendri. Un dragon ne se transforme jamais en agneau », résume-t-il. « Macron n’est pas naïf, il a un objectif pour la France, il pense d’abord à ses propres intérêts », pense-t-il.

Libéré depuis le 7 septembre dans le cadre de l’échange de 70 prisonniers entre l’Ukraine et la Russie, l’artiste et activiste sait qu’il doit, en partie, sa liberté aux dirigeants européens et notamment au président français qui, à plusieurs reprises, comme lors de son déplacement à Saint-Pétersbourg en mai 2018, a évoqué le sort du cinéaste avec Vladimir Poutine. Mais M. Sentsov n’est pas dupe. « Poutine se fiche des gens. Il avait trop de pression, on ne cessait de lui parler de moi. Il fallait qu’il fasse quelque chose pour évacuer le sujet », dit-il.

Le réalisateur originaire de Crimée a été arrêté en 2014 après avoir rejoint les rangs des activistes de la révolution de Maïdan avec lesquels il partage, dit-il, la soif de « démocratie » et « les valeurs européennes ». A l’issue d’un procès qualifié par Amnesty International de « parodie de justice » rappelant « l’ère stalinienne », il a été condamné, le 25 août 2015, à vingt ans de colonie pénitentiaire pour « participation » à une entreprise « terroriste ». Oleg Sentsov aurait envoyé, avec son coaccusé, Oleksandr Koltchenko, également libéré le 7 septembre, deux cocktails Molotov contre les locaux d’une organisation criméenne prorusse.

Macron : Sentsov est « un grand Européen »

Pendant ces presque cinq ans de détention, l’homme assure n’avoir jamais perdu espoir. Et de la grève de la faim de 145 jours qui lui fit friser la mort en 2018, le quadragénaire semble aujourd’hui indemne. Il n’a aucune séquelle, selon les médecins, en dépit de la privation de nourriture, ou de la torture – « des coups, des simulations d’étranglement, des menaces de viol et de mort », énumère-t-il, infligée par des agents du FSB, les services russes de sécurité peu avant son incarcération.

Grand gaillard aux yeux clairs, rien dans son physique robuste, ne laisse, de fait, penser que ce père de deux enfants a vécu l’enfer. « Parfois la torture psychologique fait plus de mal que les coups », lâche-t-il toutefois.

Désormais libre, Oleg Sentsov, auteur d’un premier long-métrage, Gamer, contant l’errance d’un adolescent muré dans la passion des jeux vidéo, pourrait reprendre ses activités artistiques, mais n’entend pas y mêler de contenu politique. « L’art et l’activisme sont deux choses distinctes », estime-t-il.

Pour l’heure, la priorité semble à l’activisme afin d’obtenir la libération de ses camarades. « J’ai l’obligation morale de me battre pour eux comme on s’est battu pour moi », dit-il. « Oleg Sentsov est de ceux qui pensent comme jadis Bernanos que la liberté des autres nous est aussi essentielle que la nôtre. De ceux qui pensent qu’il ne sert à rien d’avoir des idéaux si l’on n’est pas capable de se battre pour eux (…). Cela fait de lui un grand Européen », a souligné Emmanuel Macron, mardi.

Oleg Sentsov se bat pour ses concitoyens, oui, mais semble n’avoir guère d’illusions. Lui qui avait obtenu le soutien de grands noms du cinéma comme Pedro Almodovar, Jacques Audiard, Wim Wenders ou Ken Loach, sait que « les prisonniers actuels sont moins célèbres » et gêneront sans doute moins les relations diplomatiques de Vladimir Poutine.

« Personne n’est en mesure de contester Poutine »

D’une façon plus générale, l’Ukrainien doute fort que son pays obtienne à court terme la moindre avancée face à la Russie. Emmanuel Macron évoque la tenue « dans les semaines à venir », d’un sommet dit en format Normandie (Russie, Ukraine, France et Allemagne) pour aboutir à la paix dans le Donbass ? Oleg Sentsov assure que « rien ne bougera tant que Poutine sera au pouvoir ».

« Je suis né en URSS. Petit, je pensais que mon pays était entouré d’ennemis comme tout le monde en Union soviétique. Et puis j’ai grandi et j’ai compris qu’ailleurs il y avait d’autres pays, des démocraties où l’on pouvait contester, critiquer le pouvoir et l’Etat. L’URSS s’est effondrée mais Poutine est resté un Soviétique. Il rêve de construire une URSS 2.0 », assure-t-il.

« Quand on parle de la Russie aujourd’hui, on parle d’un seul homme : Poutine, qu’aucune institution, qu’aucun pouvoir législatif ou judiciaire, n’est en mesure de contester, ajoute-t-il. Poutine ne voit que des adversaires autour de lui et entend conserver son influence dans les pays voisins. En Ukraine mais aussi en Georgie et ailleurs. Si demain une révolution surgit en Biélorussie, et je le souhaite, Poutine interviendra par les armes pour garder le pays dans sa sphère. Les pays baltes, s’ils n’étaient pas membres de l’Union européenne, connaîtraient le même sort que la Crimée. »

A l’en croire, ni Emmanuel Macron, ni le nouveau président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne sauront amadouer le locataire du Kremlin. M. Sentsov semble même se méfier de l’empressement de Kiev à obtenir des résultats dans le dossier du Donbass, redoutant que trop de concessions ne soient faites à Moscou pour obtenir la paix.

« Je ne fais confiance à personne. Seulement à moi », lâche-t-il. Oleg Sentsov n’a, dit-il, « aucune ambition politique ».

2 octobre 2019

Crazy Horse de Paris

crazy

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2 octobre 2019

Les policiers dans la rue ce mercredi pour exprimer leur colère

Par Nicolas Chapuis

Gardiens de la paix, officiers et commissaires manifesteront, mercredi 2 octobre à Paris, pour protester contre leurs conditions de travail.

Fatigue, exaspération, chagrin… Les ingrédients de « la marche de la colère policière », organisée mercredi 2 octobre à Paris, ressemblent à s’y méprendre à ceux d’un cocktail Molotov social, au sein d’une profession meurtrie par une vague sans précédent de cinquante-deux suicides depuis le début de l’année.

Des milliers de fonctionnaires de la police nationale sont appelés à défiler de la place de la Bastille à celle de la République, mercredi à partir de 13 heures. La quasi-totalité des organisations syndicales du ministère de l’intérieur se sont jointes au mouvement, lui donnant une ampleur inattendue pour une institution habituellement morcelée entre les différents corps qui la composent.

Commissaires, officiers et gardiens de la paix tomberont donc pour l’occasion l’uniforme, sans oublier les personnels administratifs, techniques et scientifiques.

« L’idée c’est de donner un carton jaune à l’administration et au gouvernement en général, explique Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance police nationale, l’un des principaux syndicats de gardiens de la paix. Le thème central, c’est celui des suicides dans la police, mais il y a une accumulation de gros problèmes, il faut qu’ils se secouent ! »

Les syndicats espèrent une mobilisation historique, pour des troupes plus habituées à être de l’autre côté des cordons de sécurité. En 2015, ils étaient quelques milliers à s’être postés sous les fenêtres de la garde des sceaux, Christiane Taubira, après qu’un de leur collègue avait été gravement blessé par un détenu en cavale, qui avait profité d’une permission pour se faire la belle. La dernière grande marche policière remonte, elle, à près de vingt ans, quand 8 000 fonctionnaires s’étaient réunis à Créteil, à la suite de l’assassinat de deux de leurs collègues lors d’un cambriolage au Plessis-Trévise (Val-de-Marne), en 2001.

Conditions d’exercice indignes

« Cette fois-ci, il n’y a pas un déclencheur dramatique, c’est davantage un mouvement profond qui repose sur des causes structurelles », relève David Le Bars, le patron du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), majoritaire chez les chefs de service, qui note que « la hausse des suicides et des agressions sont deux maux importants d’une institution qui ne va pas bien ».

La demande de prise en compte des risques psychosociaux particuliers, liés à l’exercice d’une profession pas comme les autres, fait partie des premières revendications. Le ministère de l’intérieur avait annoncé en avril la création d’une cellule de suivi des fonctionnaires en détresse. Un dispositif qui n’a pour le moment pas encore produit d’effet.

« FAIRE TRAVAILLER UN POLICIER DIX-HUIT HEURES D’AFFILÉE LE SAMEDI, C’EST DEVENU NORMAL », DÉNONCE PHILIPPE CAPON, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL D’UNSA-POLICE.

Les fonctionnaires dénoncent des conditions d’exercice jugées indignes, avec des commissariats parfois insalubres et des équipements insuffisants. La question de l’organisation du travail crée également un climat de malaise. Les policiers opèrent aujourd’hui sur des cycles de quatre jours d’emploi pour deux jours de repos. Un rythme qui ne leur permet d’avoir qu’un week-end sur six en famille. Des expérimentations sont actuellement menées pour trouver un nouveau schéma fonctionnel.

Quant aux heures supplémentaires impayées, elles se comptent en millions et placent l’Etat dans la situation embarrassante du débiteur, à l’heure d’ouvrir des pourparlers. « Il y a clairement un problème d’organisation et de suremploi, faire travailler un policier dix-huit heures d’affilée le samedi, c’est devenu normal pour le ministère de l’intérieur », dénonce Philippe Capon, secrétaire général d’UNSA-Police.

Epineuse question des retraites

A ce terreau social défavorable, vient s’ajouter l’épineuse question de la réforme des retraites. Les policiers bénéficient d’un statut à part qui veut que pour cinq années travaillées, ils gagnent une bonification d’une année, dans la limite de cinq annuités.

Les dernières négociations font état d’une volonté du gouvernement de distinguer les personnels qui sont sur le terrain de ceux qui restent dans les bureaux pour établir une gradation du niveau de pénibilité. Les premiers seraient épargnés, quand les seconds seraient alignés sur le régime général.

LES POLICIERS BÉNÉFICIENT D’UN STATUT À PART QUI VEUT QUE POUR CINQ ANNÉES TRAVAILLÉES, ILS GAGNENT UNE BONIFICATION D’UNE ANNÉE, DANS LA LIMITE DE CINQ ANNUITÉS.

Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur, a clairement exprimé le souhait que la police nationale conserve « la spécificité de son statut ». Mais les syndicats veulent viser plus haut. « Cette manifestation ne s’adresse pas à Christophe Castaner, mais [au président] Emmanuel Macron et [au premier ministre] Edouard Philippe qui vont décider à ce sujet », explique Yves Lefebvre, le secrétaire général d’Unité SGP-Police-FO, majoritaire au sein du ministère de l’intérieur, qui réclame une loi d’orientation et de programmation ambitieuse pour la performance de la sécurité intérieure.

Alors que des discussions sont en cours pour élaborer d’ici à la fin de l’année le contenu de ce texte très attendu, une démonstration de force mercredi aurait pour effet de placer le gouvernement dans une situation délicate. Face à l’accumulation des mouvements de contestation (marches pour le climat, manifestations contre la réforme des retraites, persistance de la mobilisation des « gilets jaunes »…), le pouvoir ne peut risquer une défection d’une partie de ses forces de l’ordre.

La marche du 2 octobre se fait pour l’instant avec un maintien global de l’activité. Les commissaires à travers la France ont été incités par leurs syndicats à faciliter la libération des effectifs pour venir à Paris, tout en assurant une continuité du service. Mais en l’absence de signaux positifs de la Place Beauvau, les organisations n’excluent pas de durcir le ton.

2 octobre 2019

Alice et le Maire

alice et le maire

"Alice et le Maire" : Fabrice Luchini impeccable en politicien vieillissant et à court d'idées

Le film avait été projeté lors de la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, en mai dernier. Fabrice Luchini y est parfait en vieux maire de Lyon en panne d’idées.

Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier dans \"Alice et le maire\"Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier dans "Alice et le maire" (Bac Films)

Ceux qui s’attendent à assister à un festival de fantaisies signées Fabrice Luchini risquent d’être déçus en regardant Alice et le Maire, le dernier film du cinéaste Nicolas Pariser (Le Grand Jeu en 2015). Et ils seront bien les seuls.

L’érudit comédien français y interprète tout en finesse Paul Théraneau, le maire socialiste de Lyon, cacique vieillissant entouré de collaborateurs aux dents longues et aux idées courtes. Les idées, justement, le maire n’en a plus alors que ses ambitions grandissent. Il fait venir auprès de lui Alice (Anaïs Demoustier), une jeune femme tout juste engagée à un petit poste dans l’équipe de communication de la mairie. Elle se voit chargée par le maire de lui donner des idées, d’être ce qu’il était à ses débuts : un type à quartz, avec une idée par seconde. La jeune femme va réussir au delà des espérances de l’édile, mais ses idées iront-elles dans le sens de ce qu’il en attend ?

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Bac Films

Cette jolie fable tout à fait crédible pourrait être le chapitre précédant L’Exercice de l’Etat, le film de Pierre Schoeller sorti en 2011. Ici le pouvoir s’exerce dans des sphères moins hautes. Le cynisme et la cruauté n’y atteignent donc pas les mêmes sommets. Pourtant, on sent bien que l’aréopage qui vit de et pour le maire serait bientôt prêt à tout pour conserver et amplifier ses prérogatives. Alice va bouleverser sans le vouloir cet ordre établi et gravir quatre à quatre les échelons de l’administration municipale.

Nicolas Pariser nous épargne heureusement l’idylle entre le maire et la jeune femme qu’on redoutait de voir arriver. Il dépeint à petites touches les moeurs de ce microcosme qui se croit puissant parce qu’il côtoie le pouvoir. Il tire également  un assez bon parti de la situation géographique de Lyon, à la fois proche et éloignée des centres décisionnels nationaux. Il n’évite pourtant pas les écueils géographiques : la jeune femme ne peut qu’habiter le quartier réputé bobo de la Croix-Rousse et y descend forcément à pied les escaliers de cette même colline aperçus dans tout film tourné dans la capitale des Gaules. Détail.

Un film déjà historique ?

Ce qui est plus gênant, c’est que depuis que le film a été tourné (des indices laissent penser qu’il l’a été au printemps 2017), le paysage politique français a beaucoup changé. Aujourd’hui, la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle ne ferait plus la une des chaînes d’info continue. Le véritable maire de Lyon, d’ailleurs, n’est plus au PS. Ce vieillissement prématuré de l’histoire donne presque au film une valeur historique tant a changé le contexte de notre pays.

Qui, derrière Paul Théraneau ?

On peut se prendre à tenter de trouver qui Nicolas Pariser pourrait évoquer à travers le personnage de Paul Théraneau ? On sait que Gérard Collomb, redevenu maire de Lyon après son passage au ministère de l'Intérieur avait pris ombrage du film quand il en a appris le tournage. Peu importe finalement, la fable est lyonnaise, elle pourrait être bordelaise, lilloise ou bisontine. Elle pose très adroitement la question du pouvoir et de sa finalité. Paul Théraneau y apporte sa réponse, serait-elle partout la même ?

Pensée et politique, la cohabitation impossible ?

Mais l’essentiel est ailleurs, dans l’évolution du maire de Lyon, Paul Théraneau-Fabrice Luchini noyé dans la solitude du pouvoir et retrouvant une jeunesse perdue au fur et à mesure qu’il saisit la vanité de l’ambition politique. Nicolas Pariser a l'élégance de ne pas noyer son spectateur dans des considérations psychologiques superflues, son récit reste fluide, léger, malgré la gravité de son propos : peut-on vraiment accorder la pensée et la pratique de la vie politicienne ?

Le jeu de Fabrice Luchini gagne en profondeur ce qu'il perd en "luchineries". On aimera toujours l'exubérant trublion des plateaux de télévision, mais on appréciera aussi celui qui dit si bien Louis-Ferdinand Céline et habite Paul Théraneau.

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Laffiche de \"Alice et le maire\" de Nicolas Pariser.Laffiche de "Alice et le maire" de Nicolas Pariser. (Bac Films)

La fiche

Genre : Comédie dramatique

Réalisateur : Nicolas Pariser

Acteurs : Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier, Nora Amzawi

Pays : France

Durée : 1h43

Sortie : 2 octobre 2019

Distributeur : Bac Films

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Synopsis : Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.

2 octobre 2019

Défilé CHANEL

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