Pause street art chez Fluctuart
Tout le monde en parle ! Fluctuart, le premier centre d’art urbain flottant in the world a ouvert ses portes dans la capitale cet été. Installé à deux pas de l’esplanade des Invalides, sur les quais de Seine, le bâtiment de 1000 m2 et trois niveaux accueille des expositions temporaires, une collection permanente (Dran, Maxime Drouet, Invader, JR, Quik, Rammellzee, Rero, Vhils…) une librairie spécialisée, des ateliers créatifs et autres rencontres. Les amateurs de street art sont aux anges. Inutile de galoper à travers le monde pour retrouver leurs artistes préférés. Sans compter que l’entrée et les visites commentée sont gratuites. Il règne sur ce « bateau » une ambiance décontractée. Personne de vous demande ce que vous voulez, mais tout le monde est disponible. On se sent libre d’emblée. Au rez-de-chaussée et à l’étage, il est possible de prendre un pot et/ou de grignoter un morceau. Mais le plus important reste de découvrir la rétrospective de Swoon. L’artiste newyorkaise y présente, jusqu’au 22 septembre, 20 ans de travail dont le résultat de sa résidence sur Fluctuart. Connue pour ses personnages de papier collés à même les murs des villes, elle déploie ici différentes techniques pour mieux attirer l’attention sur certaines communautés fragilisées. A noter l’organisation, ce vendredi 27septembre à 19 h, d’une rencontre avec la chercheuse et critique d’art allemande Larissa Kikol autour de son livre Graffiti Now. Esthétique de l’illégal, paru cette année chez Kunstforum International.
Fluctuart, pont des Invalides, 2, port du Gros-Caillou 75007 Paris. Ouvert 7j/7 de 12 h à minuit. Le dimanche de 11 h 30 à minuit.
SeaBubbles reprend ses essais sur la Seine
Par Philippe Jacqué
La jeune société, qui espère proposer des bateaux taxis à Paris au premier semestre 2020, va pouvoir naviguer de manière expérimentale entre le 16 et le 20 septembre.
SeaBubbles revient sur la Seine à Paris. Un peu moins de deux ans après ses premiers essais, la start-up qui a inventé un bateau volant sur l’eau, va pouvoir naviguer de manière expérimentale au cœur de la capitale entre le 16 et le 20 septembre, grâce à une dérogation de la préfecture de la région Ile-de-France. Après trois années de développement, ce n’est toujours pas l’ultime étape, mais la start-up est proche d’un déploiement commercial.
Dans son communiqué, la préfecture d’Ile-de-France assure que la société a « franchi avec succès » plusieurs étapes techniques d’homologation. « Si l’expérimentation se révèle concluante, une exploitation commerciale de SeaBubbles pourra être envisagée au printemps 2020 », assure le représentant de l’Etat.
Pour ces essais, l’engin « sera autorisé à naviguer à une vitesse maximale de 30 km/h sur un itinéraire allant d’Issy-les-Moulineaux à Bercy, entre 8 heures et 10 heures le matin et entre 15 heures et 17 heures l’après-midi », indique la préfecture. Il s’agit de créneaux « à moindre rotation de bateaux à passagers ».
Faire évoluer le cadre réglementaire de navigation sur la Seine
Pour Anders Bringdal, le PDG de la société, c’est un soulagement. « Nous sommes ravis d’être de retour à Paris, indique-t-il dans ce communiqué. Cette nouvelle phase d’expérimentation a été rendue possible grâce à la mobilisation des services de l’Etat et à notre partenaire Paris Experience Group, que nous remercions. L’ensemble des signaux semble effectivement passer au vert pour un début d’opération commerciale de nos “Bubble taxis” dès le premier trimestre 2020. Nous confirmons ainsi l’ambition de SeaBubbles de replacer la Seine au centre de la mobilité francilienne en respectant le principe “zéro bruit, zéro vague, zéro émission de CO2” .»
Cette expérimentation démontre que l’Etat et l’ensemble des services chargés de la gestion des fleuves ont changé d’approche. En 2017, alors que le premier prototype de SeaBubbles sortait des ateliers, son co-inventeur Alain Thébault avait fustigé les lourdeurs administratives françaises : « Il faut en France des mois simplement pour réunir tous les acteurs, quand la Suisse ou Dubaï proposent des réponses opérationnelles immédiates », se plaignait-il dans un entretien au Monde fin 2017.
Désormais, assure Michel Cadot, le préfet de région, « la facilitation des déplacements des Franciliens et la lutte contre la pollution sont des objectifs prioritaires pour l’Etat. Lorsqu’une société propose à l’Etat un nouveau mode de transport non polluant, comme celui de SeaBubbles, nous nous devons de l’étudier et de l’accompagner. »
Afin de faire évoluer le cadre réglementaire de navigation sur la Seine, Voies navigables de France (VNF), l’agence nationale chargée des cours d’eau, a lancé une étude sur les conditions de navigation sur le fleuve, qui intègre l’expérimentation de SeaBubbles, pour voir quelles sont les modifications à apporter à la réglementation actuelle. Les conclusions de ce travail sont attendues au premier semestre de l’année 2020 et une révision des règles est fixée pour début 2021 au plus tôt.
Biennale de Paris - dernier jour demain 17 septembre
L’art contemporain se distingue à la Biennale Paris
Sous la verrière du Grand Palais de larges allées aérées séparent des espaces de présentation au look très sage. L’ambiance est feutrée et l’accueil souriant. Parmi les peintures, coffrets, faïences et autres objets d’art appartenant aux siècles passés, des galeries mettent en avant la création actuelle : la Biennale Paris, anciennement des antiquaires, est en plein renouvellement. Pour l’amateur d’art contemporain, la visite se transforme en chasse au trésor. Dans ses filets, il attrapera en priorité un étonnant requin. Présenté par Stéphane Jacob (stand B27), la bête réalisée en filets de pêche récupérés sur les plages du Grand-Nord australien attire l’œil autant que l’attention sur la situation dramatique de certaines mangroves étouffées par les filets fantômes et, de manière plus générale, sur la fragilité des écosystèmes mis à mal par les déchets industriels. Autour de cette pièce, de nombreuses autres œuvres d’art aborigène et insulaire du détroit de Torres. Autre belle découverte : l’espace de La patinoire royale – Galerie Valérie Bach (A13). Aucune pièce ici ne laisse indifférent. Tant le splendide assemblage de lin, feuilles d’or et d’argent de l’artiste colombienne Olag de Amaral, que les objets fantasques et épurés en fil de cuivre de l’Anglaise Alice Anderson ou encore les magnétiques propositions colorées en plexi thermoformable moulé de la Canadienne Gisela Colon. A noter, pour finir et faire court, que la maison de champagne Ruinart accueille une part de Racines communes, un projet de Vik Muniz qui s’inspire du rapport entre l’homme et la vigne, dont l’essentiel est exposé à la Collection Lambert, à Avignon, jusqu’au 29 septembre.
Biennale Paris, jusqu’au 17 septembre, Grand Palais, Paris. De 11 h à 22 h. Fermeture à 18 h le mardi 17 septembre.
Reportage photographique : J. Snap