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Jours tranquilles à Paris

26 septembre 2020

Egon Schiele

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26 septembre 2020

La commune de Briec accueillera bien Amazon !

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Les élus de Quimper Bretagne occidentale ont approuvé le projet d’implantation, jeudi.

Article de Thierry Charpentier

Amazon va, sauf extraordinaire, pouvoir établir sa plateforme logistique à Briec, aux portes de Quimper. Jeudi, les élus communautaires ont voté en ce sens, en prenant en compte des avancées obtenues ces dernières semaines.

Trente votes pour, 21 contre, quatre blancs et un nul.

Les élus de Quimper Bretagne occidentale (QBO) ont donc, jeudi soir, dit oui à l’implantation d’Amazon. Ce choix s’est fait au terme d’un débat de haut vol, sans heurts, au cours duquel les opposants au modèle incarné par le géant de l’e-commerce et les partisans de l’activité économique ont, tour à tour, fait valoir leurs arguments. Beaucoup ont d’ailleurs reconnu avoir été confrontés à un dilemme.

« J’envisage de poursuivre le travail de manière participative, et j’entends proposer ce groupe de travail au président d’Amazon France. Ce qu’il s’est passé, ce soir, n’est pas neutre. Enfin une assemblée a pu en parler et faire avancer ce projet. Il reste un domaine de grande inquiétude, les répercussions sur le commerce », a d’ailleurs reconnu Isabelle Assih.

« Aucun temps partiel imposé »

Au lendemain de son élection, la présidente de QBO a entrepris des négociations serrées avec le staff d’Amazon. « Les conditions initiales du projet n’étaient pas acceptables », a-t-elle estimé. Ce bras de fer a débouché sur des engagements d’Amazon : « Quatre-vingts CDI à temps plein employés par Amazon. À cela se rajoutent 250 postes de chauffeurs créés par des entreprises partenaires locales, les postes de sécurité (dix CDI) et les postes de gestion et maintenance du site (dix CDI). Nous avons fait préciser : aucun temps partiel imposé. Et des salaires qui correspondent au Smic, plus 20 % », a énuméré la présidente de QBO.

« Aux antipodes des desseins des Gafa »

La collectivité a également obtenu qu’une préférence locale soit pratiquée sur les marchés de travaux de 17 millions d’euros sur le bâtiment et ses abords. Quant à l’emprise foncière, « Amazon s’engage, pour le moment, à réduire la surface du projet sur plus de 12 000 m² (*)», a précisé le maire de Briec, Thomas Férec.

Sa commune devrait toucher aux alentours de 100 000 euros au titre de la taxe d’aménagement ; 230 000 euros de taxe foncière et 230 000 euros également de contribution foncière des entreprises. « Ce qui est certain, c’est que cette somme sera investie dans des projets aux antipodes des desseins des Gafa, dans l’indispensable soutien au commerce local, aux projets de résilience, aux déplacements, aux circuits courts, à l’éducation, à la culture pour tous… », a martelé Thomas Férec.

* Une emprise foncière de 62 632 m² était initialement prévue.

26 septembre 2020

Paris Photo - ANNULE

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►Le PDF du catalogue venait d’être envoyé aux exposants, signe de la confiance avec laquelle les organisateurs de Paris Photo se projetaient dans une 24e édition. Et patatras! Les nouvelles mesures sanitaires ont été annoncées: le passage d’une jauge de 5000 à 1000 personnes pour les événements publics aura été fatal à la foire, qui devait se tenir au Grand Palais à Paris du 12 au 15 novembre. Encore une mauvaise nouvelle pour l’organisateur de salons Reed et surtout pour les marchands, déjà privés de l’édition new-yorkaise de cette même manifestation en avril.

26 septembre 2020

Belle, Belle, Belle...

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26 septembre 2020

Attaque près des anciens locaux de « Charlie » : chez Premières Lignes, « la foudre a frappé deux fois au même endroit »

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Par Aude Dassonville, Lorraine de Foucher - Le Monde

Après le 7 janvier 2015, les dirigeants de la société de production avaient choisi de ne pas changer d’adresse. Son fondateur demande aujourd’hui qu’elle soit sanctuarisée.

Vendredi 25 septembre, il n’est pas encore midi. A son bureau du deuxième étage du 10 rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, Louis (le prénom a été modifié), salarié de l’agence de presse Premières Lignes, entend des cris. Il ne réagit pas tout de suite, il y a souvent des personnes qui hurlent dans la rue. Jusqu’à ce qu’il entende : « Attention ! Attention ! Il a un couteau ! »

Cinq ans et demi après l’attentat du 7 janvier 2015, c’est encore à cette adresse, devant le bâtiment gris et bordeaux qui accueillait la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, qu’une attaque sanglante a eu lieu.

Alors que sur le trottoir, Pierre-Adrien et Lucie – respectivement chargé de postproduction et responsable des plannings chez Bocode, qui dépend de Premières Lignes – s’effondrent sous les coups de hachoir de l’assaillant, à l’intérieur « les gens gardent leur sang-froid, agissant comme par réflexe. On sentait que les gestes avaient déjà été faits », raconte Louis.

Les portes sont fermées et barricadées avec des tables. Dans le calme, tout le monde prend la direction du toit, ce même toit duquel les journalistes avaient filmé les frères Kouachi criant « on a vengé le prophète Mohamed » en janvier 2015. « Je ne comprends toujours pas pourquoi on va sur le toit à chaque fois. Je veux dire si quelqu’un rentre, on fait comment ? On saute ? Peut-être que ça nous rassure d’être à l’extérieur », explique-t-il.

Elise Lucet : « C’est lourd, c’est violent pour nous »

Même toit, mêmes images d’épouvante depuis la balustrade d’où ils voient Pierre-Adrien blessé au sol. Puis la même attente des secours, qui semble interminable. « Je me suis dit “putain ça recommence, c’est pas possible, la foudre peut pas frapper deux fois au même endroit”. Et si. Quand on est dans les [anciens] locaux de Charlie Hebdo, c’est possible. »

La police arrive, et c’est la même exfiltration vers le théâtre d’à côté, le Comédie-Bastille. Puis la cellule psychologique, cette fois-ci à la mairie du 11e. Et les mêmes interrogations sur la survenue d’un événement comme celui-là.

Après l’attentat de 2015, Charlie Hebdo avait déménagé dans un bunker à une adresse tenue secrète. Premières Lignes, elle, était restée dans la rue endeuillée. Une adresse à la sonorité devenue familière, à force d’avoir été répétée depuis cinq ans. Une adresse martelée à l’occasion du procès des assassins des journalistes et dessinateurs, et dont « on aurait dû penser qu’elle allait réveiller les fragiles du bulbe qui ne demandent qu’à mourir le plus vite possible au nom de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique]», laisse tomber Paul Moreira, reporter et fondateur de Premières Lignes. En son for intérieur, il est persuadé que « le type ne savait même pas qu’il n’y a plus Charlie Hebdo ici ».

« C’est lourd, c’est violent pour nous, abonde Elise Lucet, la présentatrice de « Cash Investigation » sur France 2, produite par l’agence spécialisée dans l’investigation. Il y a beaucoup de gens dans la société qui sont encore extrêmement choqués par ce qui s’est passé il y a plus de cinq ans. Même si ce qui est arrivé aujourd’hui est moins dramatique, parce que personne n’est mort, nos équipes revivent un traumatisme. »

« Un bâtiment symbolique et une cible »

En général, la rue attire les curieux, « à 99 % bienveillants », et ceux qui viennent se recueillir devant le Charlie Hebdo Memorial, cette grande fresque de street-art représentant les visages des victimes du 7 janvier 2015. « C’est aussi l’endroit où on fait nos pauses clopes », décrit un journaliste de TV Presse, une agence de reportages et de documentaires voisine. Mais « Le 10, rue Nicolas-Appert, c’est un bâtiment symbolique et une cible, une cible molle », ajoute Paul Moreira, qui demande désormais que les lieux soient sanctuarisés.

Premières Lignes a joui d’une protection policière « pendant deux mois à peu près » après le 7 janvier 2015. Puis plus rien. « Là, pour le procès, on n’avait rien réclamé. On s’est laissé ramollir. Je suis en colère parce que [le ministre de l’intérieur Gérald] Darmanin et [le premier ministre Jean] Castex [qui se sont déplacés sur les lieux de l’attaque vendredi après-midi], comme nous, auraient pu y penser. Mais c’est inimaginable, un truc pareil. Comme ce qu’ont fait les frères Kouachi était inimaginable. »

Avec le procès et la republication des caricatures dans le journal satirique, Louis avoue l’avoir imaginé lui aussi, et s’être inquiété de la sécurité des lieux. « Quand tu tapes “Charlie Hebdo” dans Google Maps, tu arrives rue Nicolas-Appert. N’importe quel mec un peu débile, c’était sûr qu’il allait atterrir là », a pensé le salarié de l’agence de presse. « Quand on a revu la façade passer en boucle sur les écrans à l’occasion du procès, ça a renforcé notre sentiment d’inquiétude », confirme Elise Lucet.

Déménager ? Jusque-là, il n’en a pas vraiment été question. En 2015, Paul Moreira et son associé, Luc Hermann, avaient loué des locaux en face de la rédaction de l’agence, « pour ceux qui ne se sentaient pas de rester au 10, explique le journaliste. Mais petit à petit, les gens avaient préféré y revenir. » Cette fois, « on va en parler entre nous », promet-il.

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26 septembre 2020

Attaque rue Nicolas-Appert près des anciens locaux de « Charlie Hebdo » à Paris : le point sur l’enquête

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Par Nicolas Chapuis, Lorraine de Foucher, Elise Vincent - Le Monde

Deux hommes ont été interpellés après l’attaque au hachoir qui a fait deux blessés dans le 11e arrondissement de Paris, près des anciens locaux du journal où se trouve l’agence Premières Lignes. L’un des deux a reconnu les faits.

Les sutures avaient déjà été mises à rude épreuve avec le procès des attentats de janvier 2015, qui se tient depuis le 2 septembre devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Mais en ce vendredi 25 septembre, la cicatrice laissée par les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher s’est rouverte en grand. La rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, où siégeait alors le journal satirique, a été le théâtre d’un nouveau drame en fin de matinée, quand un homme armé d’un hachoir s’en est pris à deux personnes sur le trottoir, les blessant gravement, avant de prendre la fuite en abandonnant l’arme sur place. Il a été interpellé aux alentours de 12 h 30 dans le quartier Bastille.

Les deux blessés, un homme et une femme, sont des salariés de Premières Lignes, une société de production qui travaille notamment avec France 2 pour l’émission « Cash Investigation », et de Bocode Studios, une société de postproduction, dont les locaux se situent dans le même immeuble que l’ancienne rédaction de Charlie Hebdo. Les membres de Premières Lignes avaient été les principaux témoins de l’assaut du 7 janvier 2015, qui s’était déroulé sur le palier d’en face.

Cette fois, c’est sur le trottoir au pied de l’immeuble que l’attaque a eu lieu. Les deux salariés étaient descendus faire une pause cigarette quand ils ont été agressés. Selon un témoin oculaire de la scène, interrogé par Le Monde, l’assaillant s’en serait d’abord pris à l’homme, âgé d’une trentaine d’années, lui donnant notamment un coup de pied pour le faire tomber, avant de l’attaquer avec son hachoir au niveau de la tête. Il a aussi asséné des coups à la femme, âgée de 28 ans. Cette dernière a été grièvement blessée au visage.

L’homme a ensuite pris la fuite vers le métro Richard-Lenoir. La police est arrivée sur les lieux quinze minutes plus tard, selon ce témoin.

Menaces sérieuses

Un premier suspect a été interpellé aux alentours de 12 h 30 dans le quartier Bastille. Son visage et ses mains étaient recouverts de sang. Placé en garde à vue, il a immédiatement reconnu être l’auteur de l’attaque.

Selon Jean-François Ricard, le chef du Parquet national antiterroriste (PNAT), chargé de l’enquête, cet homme est bien « l’auteur principal des faits ». Selon le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, il s’agit d’un Pakistanais né en 2002, « mineur isolé », arrivé en France il y a trois ans. Habitant dans le Val-d’Oise, il n’était pas connu des services de renseignement pour radicalisation. En revanche, il avait déjà eu affaire aux autorités pour « port d’arme prohibé », à savoir un tournevis.

Un deuxième suspect, né en 1987, a été interpellé un peu plus tard à la station de métro Richard-Lenoir, située à côté du lieu de l’attaque. Sa responsabilité dans les événements est, à ce stade, très incertaine.

Cette attaque intervient alors que le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher brasse depuis plus de trois semaines les terribles souvenirs des victimes mais aussi de l’ensemble de la société.

Si aucun témoin n’a, à cette heure, fait état de cris de revendication de l’assaillant, l’adresse à laquelle les faits se sont déroulés porte en elle une symbolique forte. Une simple recherche Google « Charlie Hebdo » fait toujours apparaître l’adresse rue Nicolas-Appert, où se situe désormais une fresque en l’honneur des victimes du 7 janvier 2015.

La véritable adresse de la rédaction, qui a republié les caricatures de Mahomet pour l’ouverture du procès, est tenue secrète. Ces derniers jours, la directrice des ressources humaines du journal satirique avait été contrainte de déménager, après des menaces jugées sérieuses par les services de renseignement.

« On connaît le refrain maintenant »

L’histoire a donné l’impression de bégayer en ce vendredi 25 septembre. « On s’est mis en mode automatique, on connaît le refrain maintenant, on le connaît même trop bien », explique une source policière au cœur du dispositif.

Sitôt après l’attaque, un périmètre a été établi par les forces de l’ordre pour protéger la zone. La brigade de recherche et d’intervention, la force spécialisée compétente dans la capitale, a été déployée. Toutes les écoles du secteur ont été fermées provisoirement. A la Préfecture de police, les agents se sont mis à scruter les grands écrans de la salle de commandement, où sont projetées les images de l’ensemble des réseaux de vidéosurveillance de la ville de Paris, pour tenter de repérer d’éventuels suspects.

Dans le même temps, les informations ont commencé à circuler dans les médias, faisant d’abord état de quatre puis de deux victimes. Les mauvais réflexes sont aussi remontés à la surface : deux photos, l’une, de l’arme du crime ensanglantée, et l’autre, du principal suspect retenu au commissariat, ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le parquet de Paris a annoncé vendredi soir l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’origine de cette fuite.

La machine judiciaire s’est également mise en marche. Le PNAT s’est saisi en début d’après-midi. L’enquête a été ouverte pour « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Outre le lieu de l’attaque et son timing, en plein procès, c’est l’attitude de l’assaillant qui justifie l’intervention du PNAT, selon son chef, Jean-François Ricard, qui a souligné « la volonté manifeste de l’auteur d’attenter à la vie de deux personnes dont il ignorait tout et qui se trouvaient à ce moment-là simplement en pause cigarette ». La brigade criminelle de Paris et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se sont vu confier les investigations. A commencer par la perquisition de l’appartement du principal suspect, qui a été effectuée dans la foulée.

Les deux victimes ont, elles, été prises en charge à l’hôpital européen Georges-Pompidou. Elles présentent de graves blessures. Lors d’un point de presse organisé à côté de la rue Nicolas-Appert, Jean Castex a cependant confirmé que leurs jours n’étaient pas en danger. Le premier ministre a par ailleurs exprimé son « attachement indéfectible à la liberté de la presse [et] sa volonté résolue, par tous les moyens, de lutter contre le terrorisme ».

Gérald Darmanin a, pour sa part, estimé sur France 2 qu’il s’agissait « manifestement » d’un « acte de terrorisme islamiste » : « C’est la rue où il y avait Charlie Hebdo, c’est le mode opératoire des terroristes islamistes, bien évidemment, cela fait peu de doute, c’est une nouvelle attaque sanglante contre notre pays. »

Comme tous leurs prédécesseurs ces dernières années, les deux hommes ont étrenné à leur tour la cellule de crise de la Place Beauvau. Un baptême du feu, mais avec un sentiment lancinant de déjà-vu.

26 septembre 2020

Vu de l’étranger - Une attaque qui réveille le traumatisme des attentats contre “Charlie Hebdo”

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que l’attaque à l’arme blanche qui a fait deux blessés à Paris ce 25 septembre était “manifestement un acte de terrorisme islamique”. Pour la presse étrangère, il n’est pas surprenant qu’elle se soit produite à l’ancienne adresse de la rédaction de l’hebdomadaire, en plein procès des attentats de 2015.

“D’un coup, le sentiment d’horreur est revenu”, souligne la Süddeutsche Zeitung. Vendredi 25 septembre, peu avant midi, deux personnes ont été attaquées à l’arme blanche dans le onzième arrondissement de Paris, exactement l’endroit où, le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo avait été la cible d’un attentat.

Sept personnes ont été placées en garde à vue vendredi soir, dont un jeune de 18 ans né au Pakistan, considéré comme l’auteur principal de l’attaque. Selon le gouvernement, “il n’avait jamais été identifié par les autorités commme un extrémiste potentiel”, observe le New York Times. 

Pour la Süddeutsche Zeitung, cette attaque a “rappelé de terribles souvenirs” et “rouvert la plaie” de ces attentats, alors même que le procès de 14 personnes accusées d’avoir aidé à préparer les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher se tient depuis le 2 septembre.

Un procès qui s’est accompagné “de nouvelles tentatives d’intimidation à l’encontre de l’hebdomadaire satirique”, ajoute le journal allemand. Le quotidien rappelle notamment que la DRH de Charlie, Marika Bret, a dû être évacuée clandestinement de son appartement “après que les menaces de mort à son encontre sont devenues de plus en plus concrètes”.

Dès le début du procès, on a pu constater à quel point la situation sécuritaire était tendue au Palais de Justice de Paris”, poursuit le quotidien allemand : pour suivre les audiences, vous devez […] passer par quatre portiques de sécurité différents. Après l’attaque de vendredi, la panique était à nouveau palpable.”

“La signification symbolique est claire”

La rédaction de Charlie Hebdo travaille aujourd’hui “dans un endroit secret, hors de ce monde”, observe l’édition italienne du Huffington Post, qui considère qu’“il n’est certainement pas surprenant” que quelqu’un ait pris une arme blanche et, ne sachant pas où se trouve maintenant la rédaction de Charlie, se soit rendu “là où avait eu lieu la grande vengeance d’Al-Qaida contre la publication des caricatures de Mahomet”.

Alors que le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré ce vendredi 25 septembre que l’attaque qui a blessé deux personnes était “manifestement un acte de terrorisme islamiste”, le quotidien brésilien O Estado de S. Paulo relève que la France est “depuis près d’une décennie dans la ligne de mire” de ce terrorisme et que plus de 250 personnes en ont été victimes depuis 2012.

La Repubblica rappelle toutefois que l’enquête doit déterminer si l’attaque de ce 25 septembre est “le travail d’une organisation ou de loups solitaires”. Mais “la signification symbolique est claire”, assure lui aussi le quotidien italien : il s’agissait “de frapper à cet endroit pendant que se tient le procès du premier massacre”. Pour La Repubblica, il s’agit d’un geste destiné à se transformer immédiatement en “manifeste de haine” pour “tous les fondamentalistes”, qui continuent de “faire des adeptes” malgré la chute de l’État islamique et la mort de Ben Laden.

Nicolas Coisplet

25 septembre 2020

Dans la rue de l'ancien siège de Charlie Hebdo....

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D'autres articles demain...

25 septembre 2020

L’armateur du Scombrus défend un cap technologique innovant

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Article de Guirec Flécher

La mise en service très critiquée du Scombrus n’a pas empêché l’armateur France Pélagique de détailler les caractéristiques de son chalutier dernière génération, jeudi, à Concarneau.

C’est un bateau usine qui a de quoi faire tourner les têtes par ses impressionnantes dimensions : 81, 37 m de longueur, 17,5 m de largueur et un chalut pouvant ramener dans ses filets jusqu’à 80 tonnes de poissons en une prise…

300 invités

L’armateur Geoffroy Dhellemmes, directeur général de France Pélagique, leader de la pêche pélagique en France, n’était pas peu fier de présenter, jeudi, les caractéristiques du Scombrus. Il viendra rejoindre le Prins Bernhard, second navire de pêche pélagique surgélateur français de la société.

C’est à Concarneau que le chalutier dernière génération sera baptisé ce vendredi, devant 300 invités attendus. Tout sauf un hasard, selon Geoffroy Dhellemmes, qui a choisi le quartier maritime du Sud-Finistère comme immatriculation du navire. Un choix guidé par son « émotion et le cœur ». « Nous avons également des parts dans War Raog (une flotte de trois bolincheurs à Concarneau, NDLR) et on voulait garder des attaches avec la ville, même si notre siège est installé à Paris », explique l’armateur. Rappelons que France Pélagique est une filiale du groupe néerlandais Cornelis Vrolijk, employant près de 2 000 personnes dans le monde.

Moins de particules fines

Le Scombrus sera affecté à la pêche et à la congélation des espèces exclusivement pélagiques. Il débarquera sa marchandise aux Pays-Bas, avant d’exporter ses produits aux marchés africain, européen et asiatique.

Près de 2 000 tonnes de poissons devraient être en moyenne traitées par marée. Les pêches se dérouleront autour de l’Angleterre, dans les mers du Nord, en Écosse, en Irlande ou encore dans le golfe de Gascogne.

Réalisé entre 2017 et 2020 par le chantier Havyard Ship Technology, à Leirvik, en Norvège, le pélagique se veut innovant. « C’est un cap technologique considérable qui est franchi dans trois aspects principaux : la durabilité, la sécurité des marins et la qualité de vie à bord », assure le directeur général.

Le bâtiment se veut moins émetteur de particules fines en diminuant sa consommation de carburant. Le système de congélation a aussi été amélioré, la partie usine comportant une grande part de machines automatisées afin de faciliter les tâches des marins. Geoffroy Dhellemmes vante également une réduction de moins 50 % des poissons abîmés lors du relevage du chalut, avec un tri plus sélectif et amélioré.

« On ne marche pas sur leurs plates-bandes »

Des arguments qui paraîtront forcément insuffisants aux yeux des pêcheurs artisans, qui reprochent à Cornelis Vrolijk de s’accaparer les quotas de pêche européens via sa filiale France Pélagique (lire ci-dessous). Pour le responsable, ces critiques constituent « un mauvais débat » : « Ces navires artisans ne pourraient pas aller aussi loin que nous pour pêcher ces poissons. On ne marche pas sur leurs plates-bandes », concluant que « le baptême d’une activité ne veut pas dire la mort d’une autre activité ».

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25 septembre 2020

« La photographie sait très bien mentir »

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Propos Recueillis Par Philippe Dagen

L’Américaine Cindy Sherman, célébrée à la Fondation Louis Vuitton, parle d’influence, d’inspiration, de méthodologie et de genre

ENTRETIEN

Cet entretien a été réalisé le 25 février. La rétrospective Cindy Sherman de la Fondation Vuitton était supposée ouvrir trois semaines plus tard. On connaît la suite. Rentrée chez elle peu après la rencontre, la photographe américaine, 66 ans, est depuis demeurée confinée à New York, ce qu’elle nous a raconté ainsi : « J’ai fait avec, comme n’importe qui, cuisant mon pain, mangeant et buvant trop, sans m’habiller avant 2 heures de l’après-midi. Je n’ai rien fait du tout, mais je n’en avais pas l’intention, puisque je viens de finir un gros travail. » Son exposition débute finalement le 23 septembre.

En 2012, le MoMA de New York a présenté une rétrospective de votre œuvre qui était très complète. En quoi celle qui a lieu à Paris est-elle différente ?

Elle est encore plus grande, avec des œuvres très récentes et d’autres des tout débuts qui n’avaient pas été montrées à New York. Je suis peu intervenue sur le projet parisien. Peut-être ai-je déconseillé ou ajouté une ou deux images… Les commissaires font leur travail. Personnellement, je ne saurais pas comment faire si je devais organiser une exposition de mon propre travail.

Pourquoi ?

Pour moi, tout ce que j’ai fait va ensemble et se tient. Comme il y a eu déjà plusieurs rétrospectives, il faudrait que je me demande comment présenter quelque chose de différent. Il vaut mieux qu’un regard extérieur intervienne.

Comment raconteriez-vous vos débuts, aujourd’hui, un demi-siècle plus tard ?

Je dirais que, contrairement à ce que l’on a pu dire sur l’influence de Warhol, Duchamp a été plus important pour moi, avec son idée essentielle que tout peut devenir art. Ce qui m’intéressait dans Warhol venait de Duchamp. Et le côté portraits, Polaroid et glamour de Warhol, ça ne me concernait pas vraiment. Ou alors comme objet d’analyse, à envisager avec une distance un peu ironique ; mais pas comme direction à suivre. Par ailleurs, il apparaissait comme une sorte de dieu de l’art, de roi du pop… Je ne me considère pas du tout comme une artiste pop.

N’avez-vous alors jamais senti d’opposition, parce que vous étiez une femme dans un milieu artistique très masculin ?

C’est de toute façon plus simple d’être un homme. Est-ce que ç’aurait été plus simple si j’avais été un artiste masculin ? Peut-être, mais ç’aurait été fonction de ce que cet artiste aurait fait… Je débutais, je n’avais pas des attentes très élevées, je n’essayais pas de me pousser en avant. Je n’étais pas du genre jeune artiste agressive, mais plutôt passive. Peut-être que, dans le cas inverse, je me serais heurtée à plus de résistance.

Les refus que j’ai subis venaient de collectionneurs me disant : « J’aime bien ce que vous faites, mais je n’achète pas de photographies. » Je pense aussi que si nombre de femmes artistes ont choisi de travailler par la photographie, c’est parce que ce territoire-là, au contraire de la peinture, n’était pas sous domination masculine.

Pensez-vous que c’était une situation spécifiquement américaine, ou plus générale ?

C’était plutôt général. Je dois tout de même dire que, même si je n’y ai pas séjourné longtemps, j’ai eu le sentiment que la situation était encore plus dure en Allemagne.

Je me souviens y avoir plus fortement ressenti une forme de machisme… Quoique, à New York aussi, il y avait une sorte de patriarcat machiste. La plupart des conservateurs étaient des hommes. A l’inverse, il est vrai qu’il y avait déjà beaucoup de femmes galeristes.

Et aujourd’hui ?

La situation a changé, bien sûr, en cinquante ans. C’est moins fort. Il y a davantage de femmes artistes qui sont exposées et ont du succès. Cela étant, si vous vous placez du point de vue du marché, vous voyez que leurs œuvres obtiennent des prix moins élevés que celles de leurs confrères dans les ventes aux enchères. Il est évident qu’il y a une grande disparité.

Même pour vous ?

Oui.

Pouvez-vous expliquer la genèse d’une de vos œuvres ?

Difficilement, parce que c’est variable. Les idées peuvent venir de partout. Si je prends la série des Flappers, elle a commencé avec un livre qui présentait des photos de tournage de films muets et des portraits, en Allemagne, dans les années 1920. J’avais été frappée par les maquillages, les sourcils très fins, les rouges à lèvres et les mascaras très sombres – d’autant plus sombres en raison des pellicules en noir et blanc. Cet usage extrême du maquillage m’avait fascinée. Et c’est parti de là.

Les maquillages, je pouvais les travailler avec Photoshop, ce n’était pas un problème. J’ai trouvé un loueur de perruques qui en avait dans le style de ces films. J’ai commencé à les essayer dans mon atelier et à voir ce qui pourrait aller avec elles. J’ai fait des images rapides, je les ai mises sur l’ordinateur pour voir comment en jouer – jouer avec le miroir et jouer avec l’appareil photo. Il y a beaucoup de ce jeu. Puis, sur l’ordinateur, je regarde les résultats et je procède par ajustements successifs.

Le point de départ peut aussi se trouver dans une idée de vêtement ou être une longue histoire : ainsi la série des hommes était-elle dans un coin de ma tête depuis dix ou quinze ans, inemployée. Puis j’ai appris qu’une amie avait une ligne de vêtements masculins, que je pouvais lui emprunter. En fait, je ne sais pas toujours quel est le sujet quand je travaille. Je le découvre ensuite.

Comment réglez-vous la question des décors ?

Avec le numérique, ce n’est plus un problème. Pour le mobilier, je peux introduire des arrière-plans digitaux et composer l’image en plusieurs phases, en ajoutant et en ajustant. Avant, c’était infiniment plus compliqué. Il fallait trouver des meubles, des rideaux… Tout cela prenait beaucoup de temps. Je fixais des tissus pour faire le fond, ou pour couvrir une chaise et la déguiser… Ce n’était pas plus simple pour la lumière.

Aujourd’hui, il me suffit de quatre projecteurs, deux pour le fond vert sur lequel viendront les éléments de décor numérique et deux sur moi. Dans le passé, j’employais beaucoup plus de lumières et des gélatines de toutes les couleurs. C’était très lent et pas du tout fiable. Il fallait faire et refaire ; et refaire était souvent très difficile.

Par exemple, je trouvais que le maquillage de la première prise était bien et je n’arrivais pas à le retrouver pour une deuxième prise. C’était très frustrant.

C’étaient des problèmes de peintre, non ?

En un sens, oui.

Commencez-vous par des croquis ?

Rarement… Parfois, pour fixer une composition, quand il y a plusieurs figures dans l’image, il m’est arrivé de faire des petits dessins pour préparer les proportions et les emplacements des visages. Je fais plutôt des listes de tout ce dont j’ai besoin pour un projet. C’est de la logistique, en fait.

Pourquoi n’employez-vous jamais de modèles ?

J’ai essayé avec un assistant, avec des membres de ma famille. Mais ça n’allait pas. Je ne pouvais pas leur demander ce que je peux obtenir de moi-même.

Donc, si vous voulez introduire des figures masculines, c’est à vous de les interpréter…

Jusqu’à récemment, cela ne m’était arrivé que très rarement. Mais il y a, dans l’exposition, les Men, quelques œuvres très récentes, où j’apparais en homme. J’en ai peu montré jusqu’ici et je suis donc très curieuse de l’accueil qui leur sera fait, y compris par la communauté trans. Je voulais depuis longtemps faire une série d’hommes, mais c’est une difficulté.

Pourquoi ?

Parce qu’il faut que les vêtements tombent bien sur moi, parce qu’il y a la question des perruques – j’ai longtemps travaillé avec des perruques bon marché, dont on voit immédiatement que ce sont des faux grossiers.

Désormais, je travaille avec des accessoires de meilleure qualité. Mais ce n’est pas le principal. A mes débuts, dans les Film Stills, j’avais tenté d’introduire des figures masculines et ce n’était pas du tout convaincant. Je n’arrivais pas à dépasser les stéréotypes du masculin. Bien sûr, les figures féminines étaient elles aussi stéréotypées, mais j’étais bien plus à l’aise avec elles.

Alors qu’avec les hommes je tombais tout de suite dans la caricature du macho [Cindy Sherman fait mine de montrer ses muscles et de retrousser ses manches, genre Popeye ou Stallone, et se met à parler d’une voix grave], comme dans les films, le gros dur idiot. Je n’arrivais pas à mieux. C’était dur, vraiment. Et c’est toujours dur. J’en ai fait l’expérience avec Men. Même si je crois que j’ai réussi à introduire plus d’ambiguïté dans ces personnages.

Alors que la nudité est fréquente dans la photographie, vous faites exception. Pourquoi ?

Je crois que c’est juste à cause de ma personnalité. Sans doute suis-je un peu prude… Sérieusement, le propos de mon travail n’est pas de m’exposer moi-même. En fait, j’essaie de disparaître, de me cacher sous les déguisements. Me montrer nue aurait été totalement contradictoire avec ce que je fais, avec l’idée de mon travail. Mais il existe une série de moi nue de 1975 et elle sera dans l’exposition, ce qui m’embarrasse… J’étais étudiante et je n’avais pas encore trouvé ma voie.

Quand la sexualité est le sujet, vous employez des mannequins. Et les images sont d’une grande crudité…

En effet. Les mannequins, c’était évidemment proche du surréalisme, et tout le monde me l’a dit. Mais l’origine de leur usage est ailleurs, dans une sorte de catalogue, qui était, je pense, destiné aux études de médecine : des mannequins, complets ou partiels, pour s’entraîner à poser un cathéter, à faire une piqûre ou à accoucher.

Pour celui-ci, le vagin était une pièce en plastique avec une fente au milieu, pour apprendre à faire passer une poupée en poussant, afin de s’entraîner à recevoir l’enfant. C’était fou, ce livre… Les pièces, en plastique grossier, étaient envoyées par la poste. Je devais les peindre pour pouvoir les utiliser dans les photos.

Ce qui veut dire que ce sont des images entièrement fabriquées. Ce qui est le cas de toutes vos œuvres…

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