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Jours tranquilles à Paris

24 septembre 2020

Farniente

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24 septembre 2020

Présidentielle : Donald Trump refuse de s’engager à un transfert pacifique du pouvoir s’il perdait l’élection.

trump photo

Donald Trump, a laissé entendre mercredi, lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche, qu’il pourrait ne pas accepter les résultats de la présidentielle américaine du 3 novembre s’il n’était pas déclaré vainqueur après le scrutin. Le président des États-Unis répondait à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il s’engagerait à un transfert pacifique du pouvoir – quel que soit le résultat de l’élection, raconte NPR. “Nous allons devoir voir ce qui se passera. Vous le savez. Je me suis beaucoup plaint des bulletins de vote. Et les bulletins de vote sont un désastre”, a déclaré M. Trump. Une “allusion à ses arguments non fondés sur la fraude généralisée des bulletins de vote par correspondance”, note la radio.

24 septembre 2020

Vu sur internet...

jaime36

24 septembre 2020

Biélorussie : des dizaines d’interpellations après l’investiture surprise de Loukachenko.

La police biélorusse a dispersé mercredi des manifestations de l’opposition contre la prestation de serment inattendue du président biélorusse Alexandre Loukachenko. “Loukachenko a tenu son ‘inauguration’ en secret aujourd’hui”, écrit Charter97.org. D’après le site web biélorusse, proche de l’opposition, les manifestations et les barrages routiers se poursuivaient dans la nuit de mercredi à jeudi dans certains quartiers de la capitale, Minsk. Selon l’Agence France-Presse, plus de 150 personnes ont été arrêtées dans le pays.

24 septembre 2020

BDSM

bdsm

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24 septembre 2020

JULIETTE GRECO

greco55

Juliette Gréco, il n’y a plus d’après

Par Clément Ghys — Libération

Icône du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre, connue pour son élégance comme pour sa liberté de ton, la chanteuse est morte mercredi, à 93 ans. Proche de Jacques Prévert, Boris Vian ou Miles Davis, elle avait donné à sa longue silhouette noire une place à part sur la scène française.

«Ce dos, cette façon de bouger, je crois que je les reconnaîtrais n’importe où dans le monde.» Voilà ce qu’aurait dit, à la fin des années 80, Miles Davis alors qu’il revoyait, des années après leur histoire d’amour, Juliette Gréco. Sans avoir jamais connu la chanteuse, tout le monde peut en dire autant. Ce dos, cette façon de bouger, mais aussi cette allure de diva enroulée de noir surplombée d’un regard de jais, ces mains qui bougeaient et exprimaient la chanson - elle les qualifiait de «traductrices» -, on pourrait les deviner en un clin d’œil, reconnaître en seulement quelques mots déclamés ce phrasé particulier, cette manière de réciter des textes, quelque part entre le «spoken word» et la mélodie. La chanteuse, figure unique de la chanson française, est morte mercredi, à 93 ans.

Traversée du siècle

Juliette Gréco n’a jamais vraiment changé. Elle a toujours gardé son élégance. Les années avaient passé, vieilli ce magnifique visage. Mais elle faisait tout pour le conserver - non pas ses traits à elle, mais ceux que sa carrière lui avait donnés. Comme un Michael Jackson dont l’apparence corporelle avait muté mais qui avait gardé quelques signes distinctifs, Gréco soulignait toujours ses paupières d’un fard noir corbeau, en accord avec ses cheveux et ses habits. La chanson française avait deux dames en noir, il n’y en avait plus qu’une depuis la mort de Barbara en 1997. Cette obscurité qui, comme chez la longue dame brune, tranchait avec un sourire et un pétillement fréquent, rappelait ce que Gréco avait été, ce qu’elle est sans doute encore : un souvenir. De quoi ? D’un autre temps qui semble aujourd’hui complètement révolu.

Retracer la discographie de la chanteuse, voir qui lui a écrit des morceaux, faire la liste de celles et ceux qu’elle a connus revient à se plonger dans une époque qui semble si lointaine. Prévert, Merleau-Ponty, Sartre, Beauvoir, Brel, Brassens, Maurice Fanon, Boris Vian, Serge Gainsbourg, Joseph Kosma, Etienne Roda-Gil, autant de personnalités dont il paraît presque surprenant que quelqu’un qui, hier encore, était notre contemporaine, avait pu les croiser, partager la table du Flore avec eux. C’est une de ces trajectoires qui traversent le siècle, se nourrissent des changements et avancent avec les mutations des époques.

Juliette Gréco naît en 1927 à Montpellier. Elle ne connut que très peu son père, policier corse, et grandit avec ses grands-parents maternels à Bordeaux. Au début des années 30, sa mère l’emmène, avec sa sœur Charlotte, vivre à Paris. Elle y est petit rat. Quand la guerre éclate, le trio retourne dans le Sud-Ouest. La mère entre dans la Résistance. Elle et Charlotte sont arrêtées par la Gestapo en 1943, sous les yeux de Juliette, qui gifle un policier pour se faire embarquer et ne pas laisser sa sœur seule. Elle est incarcérée pendant un mois à Fresnes. Jugée trop jeune pour la déportation des résistants, elle n’ira pas à Ravensbrück comme sa mère et sa sœur (qui en sortiront en 1945). Gréco vivote jusqu’à la fin de la guerre. Quand la Libération arrive enfin, elle traîne dans Saint-Germain-des-Prés, rencontre, rue Saint-Benoît ou ailleurs, ce pot-pourri d’intellos, de soldats américains en relève, d’artistes, de pique-assiettes… Gréco est misérable, vit à la petite semaine, déménage à la cloche de bois. Elle est aussi magnifique, fascine tout le monde. L’anecdote veut qu’un jour, faisant tomber son manteau dans un bar de la rue Dauphine, elle découvre une cave, propose d’y organiser des cafés-concerts. Ce sera le mythique Tabou, night-club où défileront les zazous (avec leurs faux cols qui montaient «jusqu’aux amygdales», disait la chanson) et les existentialistes. Tous se battent pour écrire des chansons pour elle. Sartre lui écrit Rue des Blancs-Manteaux, elle chante Si tu t’imagines, un poème de Raymond Queneau, la Fourmi, de Robert Desnos, Je suis comme je suis ou les Feuilles mortes, de Prévert, Je hais les dimanches d’Aznavour.

Tout cela, encore une fois, paraît bien loin, et ancré dans le classicisme, dans un univers musical qui n’avait pas encore connu la modernité sixties. Et pourtant, il s’agissait bien du quotidien de cette coterie, faite d’histoires d’amour, d’amitié, de rivalité. Juliette Gréco danse avec Merleau-Ponty, scandalise tout le monde, devient très proche de Françoise Sagan, multiplie les conquêtes. Elle rencontre Miles Davis, vit avec le jazzman une histoire passionnée. Elle est blanche, il est noir, ils sont tous les deux magnifiques. Elle l’emmène dans un grand restaurant vide, où on leur dit que tout est complet. Gréco prend la main du maître d’hôtel, crache dedans et le splendide couple s’en va. Davis dira plus tard qu’il ne l’a pas épousée pour ne pas qu’aux Etats-Unis, elle passe pour une «pute» mariée à un noir. Il dira également que c’est avec Gréco qu’il avait appris «ce que voulait vraiment dire "faire l’amour à une femme"».

Muse de la rive gauche

Saint-Germain-des-Prés est alors le centre du monde. Et Gréco en est la reine. Les gosses de riches du monde entier viennent imiter son look d’allumette carbonisée, alors même que cette allure, elle l’avait conçue faute de moyens pour s’acheter des habits. Elle est devenue une star. Elle multiplie les enregistrements, les concerts. A l’étranger, la muse de la rive gauche plaît. A Libé, en 2003 (lire pages 6), elle racontait son premier séjour à Rio de Janeiro : «Pour des raisons bizarres, dès le premier soir, il y a eu une émeute, mais pas du tout pour mon talent. On avait dit à ces gens que les existentialistes, ça chantait nu. Ils se sont retrouvés en face d’une femme habillée des pieds à la tête, bizarrement maquillée, ça les a étonnés.» Elle y restera plusieurs mois et en gardera un goût pour la musique brésilienne, qui parfumera ses albums. Elle tourne au cinéma avec Cocteau (Orphée), Melville (Quand tu liras cette lettre), Huston (les Racines du ciel)…

L’âge adulte est là, et Gréco chante les jeunes auteurs que sont alors Brassens, Léo Ferré (Jolie Môme), Serge Gainsbourg (la Javanaise), Brel (J’arrive, la Chanson des vieux amants). C’est au milieu des années 60 qu’elle enregistre ses tubes les plus connus du grand public : Un petit poisson, un petit oiseau, Déshabillez-moi.

Vie folle et distinguée

Ces deux morceaux sont traversés par un esprit qui sera qualifié dans le monde entier de «très français». Voilà ce qui caractérise le plus sa carrière : sa capacité à franchir les barrières, à les exploser. Muse des intellos, des «branchés» avant même que le mot n’existe, elle sera une véritable vedette, une star connue de tous. Grâce à la chanson, mais aussi à la télévision : en 1965, elle est l’héroïne de la mini-série Belphégor ou le fantôme du Louvre dans laquelle elle joue un rôle double et terrifie la France d’alors, explosant les audiences et marquant l’imaginaire collectif.

Juliette Gréco, c’était la sophistication, l’élégance, diffusée sur les écrans de l’ORTF, la promesse d’une vie parisienne folle et distinguée, cultivée. Mais également une figure de gauche, et pas seulement de la rive parisienne de la Seine. Elle a été proche du Parti communiste, puis compagne de route de combats humanistes, à l’image de celui qui fut son époux, Michel Piccoli, auquel elle n’aura survécu que quatre mois. Gréco a enchaîné les galas pour des causes liées aux droits de l’homme, s’est levée médiatiquement contre le Front national, ou toute boursouflure d’extrême droite qui a toujours jalonné la société française de l’après-guerre. Elle a connu en 2015 le feu de ceux qui appellent au boycott de l’Etat hébreu pour ses concerts en Israël, qu’elle a maintenus.

Elle n’a jamais été autrice. Ses chansons les plus emblématiques sont celles des autres. Ainsi de Parlez-moi d’amour, susurrée notamment avant elle par Lucienne Boyer. Gréco a surtout chanté les musiques de ceux qu’elle admirait, quels que soient les genres, les registres émotionnels dans lesquels ils s’inscrivaient. Elle était, sans aucune comparaison possible dans le panorama de la chanson française, l’exemple même de l’interprète. Elle s’en est toujours vantée, élevant le statut de «muse intime des auteurs, traductrice des chansons» à un niveau rare. L’intelligence de Juliette Gréco aura été de savoir s’entourer comme il le fallait, et de renouveler ce cheptel lettré qui voulait la célébrer. Ainsi, il n’y eut pas que Brel, Prévert ou Kosma mais aussi Abd al Malik, Miossec (qui dira d’elle qu’elle est une «punk») ou Benjamin Biolay. Quasiment à chaque fois était présent Gérard Jouannest, un temps accompagnateur de Brel mais qui fut surtout son pianiste et compagnon de longue date.

Grâce et gouaille

Et puis il y avait cette (omni) présence sur scène. Vu d’aujourd’hui, Gréco donne l’impression d’y avoir passé sa vie, comme une cousine de Bob Dylan et son «never-ending tour». Son ombre noire a été vue dans des lieux aussi variés que la Philharmonie de Berlin, les prestigieuses salles de Tokyo, la Fête de l’Huma ou des festivals en plein air. On pourrait enchaîner les compliments sur sa grâce sur scène, son élégance à la vie, qu’elle soit vestimentaire ou morale. Mais la force des personnages mythiques tient également à leur pas de côté permanent, à leur capacité à envoyer valser le sérieux et à fissurer le marbre de l’institution. Un jour de 1981, au Tribunal des flagrants délires, Gréco se lança dans une reprise de Bécassine de Chantal Goya. Elle récitait ce texte si nunuche avec un érotisme pervers. C’est évidemment un minuscule détail de la très longue discographie de Gréco. Mais, dans cet infime fragment, se retrouve ce qui a fait l’essence même de cette vie, son charme, sa capacité d’attraction, son mordant. L’insolence de Juliette Gréco, son mélange de grâce et de gouaille, tout cela disparaît avec elle. Il n’est pas certain que beaucoup d’autres alchimies de ce genre soient possibles.

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Juliette Gréco : «J’étais un objet de scandale à deux pattes»

Par Ludovic Perrin, (Libération du 4 novembre 2003) et Antoine de Baecque — 23 septembre 2020 à 21:01

Son enfance, la politique, l’existentialisme, Boris Vian, la scène, la Bible… En 2003, à l’occasion de la parution d’un nouvel album, la chanteuse se livrait à «Libération».

Fin 2003, Juliette Gréco sort un album en forme de credo impératif : Aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez. A cette occasion, elle reçoit Libération dans une suite d’hôtel du quartier Saint-Germain-des-Prés.

Pourquoi un nouvel album ?

Au début, je me suis dit : «Je vais fouiller dans ma malle aux trésors et prendre des vieilles chansons qui n’ont pas eu la carrière qu’elles auraient dû avoir.» Puis j’ai pensé que ce serait bien de trouver quand même quelques jeunes gens qui me plaisent…

De la même façon que Brel, Ferré, Béart et Bashung vous avaient présenté leurs premières chansons ?

Les gens ne sont plus les mêmes, les conditions de travail non plus. Autrefois, nous allions lentement. On se faisait un chemin de chèvre, avec plein de cailloux, mais parfumé. Maintenant, c’est l’autoroute. On est tous passés dans des petites boîtes, à la dure. Moi, ça n’a pas duré, je suis partie pour mon premier voyage en 1950, à Rio…

Vous étiez déjà connue là-bas ?

Pour des raisons bizarres, dès le premier soir il y a eu une émeute, mais pas du tout pour mon talent. On avait dit à ces gens que les existentialistes, ça chantait nu. Ils se sont retrouvés en face d’une femme habillée des pieds à la tête, bizarrement maquillée, ça les a étonnés. De huit jours, je suis restée trois mois.

Vous avez vite représenté ça à l’étranger…

Ça m’émeut, mais ça rend aussi les choses difficiles : je passe ma vie à essayer de justifier ça. Il n’y a pas de physique existentialiste, de même qu’il n’y a pas de coiffure nietzschéenne ou de maquillage hégelien… Simplement, je représentais dans l’après-guerre ce que la jeunesse de Paris avait décidé que j’étais : une image qui lui convenait. J’étais plutôt étrange, vêtue de noir, de grands cheveux. Ce n’était absolument pas à la mode, les gens étaient souvent outrés par mon physique. On m’a jeté des pierres sur les Champs-Elysées comme à une lépreuse. J’étais un objet de scandale à deux pattes. Ma manière de vivre était scandaleuse : je faisais ce que je voulais, je ne parlais à personne. On me voyait danser avec Merleau-Ponty. C’est quoi ce truc-là ? Qui est cette fille ?

«Cette fille», d’où vient-elle ?

De moi. Je n’avais pas d’argent. Ma mère avait été envoyée, sans que je le sache, en camp à Ravensbrück. Je me suis retrouvée seule avec un père divorcé de ma mère. Depuis que j’avais 3 ans, je l’avais vu deux fois… Donc, il a fallu que je me mette à travailler et que je m’habille, je me promenais déjà pieds nus… J’ai vécu dans une pension de famille ; que des garçons, des gens de théâtre et un archange du nom de Gérard Philipe. Il montait les escaliers comme s’il avait des ailes. J’ai commencé à travailler, standardiste dans une boîte en verre. Un jour, le patron a dit : «Vous allez faire un peu de secrétariat.» Le secrétariat s’est avéré avoir la main baladeuse, il a reçu la mienne en pleine gueule. […]

Aimez-vous les uns les autres, sinon disparaissez, c’est biblique ?

[…] J’ai toujours trouvé la Bible très pratique. J’ai une petite bible en papier pelure. Quand ça ne va pas bien, j’ouvre, il y a réponse à tout. Ça calme. Pourtant je ne suis pas croyante. Je l’ai été. A 9 ans, comme une oie, je voulais entrer au couvent. La chapelle était un endroit exquis, ça sentait bon et personne ne parlait. Il y avait un silence formidable. J’ai retrouvé cette qualité de silence quelquefois dans des salles de spectacle où tout à coup on n’est plus qu’un. C’est un sentiment puissant, fusionnel, un moment de rencontre que je souhaite à tout le monde.

Les gens ne semblent pas morts quand vous en parlez. Ils sont…

…là. Je ne vais pas aux enterrements, jamais. Je ne peux pas considérer quelqu’un comme mort quand on le chante ou qu’on le lit. Ce qui est agaçant en revanche, c’est ce qui m’arrive avec Boris Vian… J’ai des problèmes avec Boris parce que je voudrais lui téléphoner. Mais je ne peux pas. Et ça, ça s’appelle la mort. Là, on réalise quand même.

L’enfance prend tellement d’importance en vieillissant ?

La place est prise depuis longtemps. C’est un truc très tenace. Mais ça n’augmente pas. Ce qui change, c’est le regard sur les autres, plus de tolérance, plus de patience. Mais la violence reste intacte. Même à l’âge que j’ai, fatiguée comme je le suis, je me retiens quelquefois pour ne pas foutre mon poing dans la gueule de quelqu’un.

A qui, ce coup de poing ?

En général, c’est politique. Ce sont des positions racistes et des attitudes que je trouve aberrantes, le manque de mémoire, le manque de respect dû à tous ceux qui ont été emprisonnés, torturés. Tout cela est ignoble, le mépris avec lequel on a traité tous ces gens : l’humiliation. […]

Quelle a été la période où vous vous êtes sentie le plus à l’aise avec votre temps ?

Probablement l’élection de Mitterrand. J’ai eu une immense confiance, et voilà…

Qu’est-ce que l’engagement pour un chanteur ?

Ça fait un peu opérette. Je suis allergique à plein de choses, genre Téléthon. Tout prend tellement de proportions médiatiques. La compassion, oui, la pitié, non. J’ai mal au sang des autres.

Sur votre nouvel album, vous êtes plus légère ?

J’ai toujours adoré cette expression : «dorer la pilule». Pour dire des choses terribles, l’emballage est très important. Si l’on hurle «je vous hais !», on n’entend pas. Mais si l’on regarde quelqu’un dans les yeux : «Vous êtes détestable et je vais vous casser la gueule», il se passe quelque chose. J’ai beaucoup crié quand j’étais jeune, des romances de bête sauvage, Je hais les dimanches, mais je pense finalement que la douceur est plus efficiente. Quand les gens m’insultaient dans une salle, je chantais de plus en plus doucement et ils se calmaient.

On a l’impression qu’un rituel vous accompagne, quand vous chantez…

Je ne sais pas chanter pour faire plaisir : quand j’apprends mes chansons, je les ingère, je les mange. Si je chantonne, je chantonne des conneries, du Tino Rossi, n’importe quoi. Mais une de mes chansons, je ne peux pas. Il me faut autre chose, un cérémonial. D’abord, j’arrive très tôt au théâtre. J’ai besoin de renifler partout, de savoir où est ma place, et si j’y suis. Puis, dans ma loge, je range mes affaires. Je place les crayons bien droits, je fabrique un lieu que j’investis. Et je cultive ma terreur. Je l’arrose un peu, en attendant que le temps passe…

Jusqu’à ce que vous entriez en scène…

A ce moment-là, il y a rencontre. C’est un moment très important, sacré. Et cela varie beaucoup. Je peux chanter très différemment la Chanson des vieux amants selon ce qui s’est passé dans la journée, ou J’arrive, ma chanson sur la mort. Il y a des jours où je l’insulte, et d’autres, plus rares, où je meurs un peu, où je suis anéantie. Je ne m’habitue pas. […]

greco chansons

greco61

24 septembre 2020

Bachelot promet d’aider toute la filière cinéma en plein marasme

La ministre de la Culture a détaillé, mercredi, les aides pour un secteur du 7e art en plein marasme. « La crise n’est pas finie, nous pouvons même considérer que la situation se tend », a déclaré Roselyne Bachelot devant les exploitants de salle réunis pour leur congrès annuel à Deauville (Calvados). Le plan de relance du gouvernement prévoit déjà de consacrer, au total, deux milliards d’euros à la culture. Les exploitants, qui peuvent éponger une partie de leurs pertes de billetterie grâce à une mesure de compensation de 50 millions d’euros, bénéficieront, d’autre part, de 34 millions d’euros supplémentaires pour assurer leur viabilité.

Reconquérir le jeune public

Ces mesures doivent « permettre aux salles de tenir » dans l’attente que l’offre de films revienne à la normale, a réagi Marc-Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération des exploitants (FNCF), qui a salué des « mesures de très grande ampleur ». Parmi les autres enveloppes, 19 millions iront aux producteurs et aux distributeurs, ou encore six millions aux « talents », dont les jeunes auteurs. Les enseignants seront également davantage incités à emmener leurs élèves au cinéma pour des séances pédagogiques, un moyen d’œuvrer à « la reconquête du jeune public ».

24 septembre 2020

Amusant, non ?

marrant

24 septembre 2020

Briec - L’arrivée d’Amazon divise dans le Finistère

amazon implentations

Article de Jean Le Borgne

Débattu ce jeudi par les élus de l’agglomération de Quimper, le projet de centre de distribution d’Amazon, à Briec, divise. Emploi, fiscalité, environnement ou impact sur le commerce de proximité sont sur la table.

Dans l’ombre de Vectura immobilier, le géant américain du commerce électronique Amazon ne fait plus mystère sur son projet d’implantation dans le Finistère. L’entrepôt de 10 000 m² doublé de 1 000 m² de bureaux, un nouveau centre de distribution, pourrait s’installer à Briec, en bordure de la RN 165, pour irriguer l’ouest breton. Un projet clivant, comme la plupart des implantations d’Amazon. Trois mois après la signature d’un compromis pour la vente du terrain propriété de Quimper Bretagne occidentale par son ancien président, à la veille du second tour des municipales, les nouveaux élus vont débattre, ce jeudi, de l’opportunité de maintenir leur offre (chiffrée à 1,25 M€ pour 6 ha), après avoir rencontré des cadres d’Amazon France et visité une de ses dernières agences de livraison inaugurée il y a un an à Osny, dans le Val d’Oise. Prudents sur le dossier, ils apparaissent divisés face aux enjeux économiques et sociétaux.

La promesse de dizaines d’emplois

Quatre-vingt créations d’emplois directs. La promesse liée à une implantation d’une agence de distribution pèse dans les débats entre élus. Amazon y ajoute 200 à 300 emplois de livreurs, collaborateurs des entreprises de transport. « La plus grosse part d’emplois sont induits », confirme le géant du net sans préciser si ces emplois existent déjà, pour partie, sur le territoire.

Les opposants au développement exponentiel du commerce électronique - + 15 % en un an en France - s’inquiètent, eux, pour le commerce traditionnel. Il y a un an, l’ancien secrétaire d’État au numérique, Mounir Mahjoubi, avait estimé, dans une enquête, que plus de deux emplois étaient détruits dans le commerce traditionnel pour un emploi créé par Amazon. Le géant réfute, faute « d’étude scientifique », tout en soulignant que la moitié des produits vendus proviennent de commerces physiques, via sa « marketplace ».

Optimisation fiscale

En s’installant à Briec, Amazon logistique France contribuerait à la fiscalité locale. Mais pas à la taxe sur les surfaces commerciales. La question est à l’étude selon le gouvernement, après le rejet de plusieurs amendements à l’Assemblée nationale. Comme l’ensemble des Gafa, Amazon est pointé du doigt pour son optimisation fiscale via le Luxembourg par où transitent les transactions de sa marketplace.

Pour sa défense, le géant américain annonçait, il y a un an, avoir versé, en 2018, 250 millions d’euros de prélèvements à la France pour un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros.

La surface revue à la baisse ?

Egalement pointée du doigt, la bétonisation de la périphérie des villes avait conduit le gouvernement, au cours de l’été, à annoncer un moratoire sur le développement des zones commerciales pour limiter l’artificialisation des sols.

Après le dépôt d’un projet de loi de moratoire pour l’implantation de nouveaux entrepôts logistiques en juin, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’était emparée de la question avant de la renvoyer à une mission parlementaire. Le seul aspect du dossier sur lequel Isabelle Assih, la présidente de l’agglomération quimpéroise, s’est clairement exprimée, estimant la vente de 6 ha à Amazon démesurée. Depuis, l’entreprise aurait revu à la baisse la surface du terrain visé.

24 septembre 2020

LIBERATION de ce matin - Juliette Gréco

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