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Jours tranquilles à Paris

23 septembre 2020

Marisa Papen

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23 septembre 2020

Vives escarmouches autour d’un « D Day Land »

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Un projet de site immersif sur l’histoire du Débarquement de 1944 et de la bataille de Normandie suscite un vif débat. Si ses partisans soulignent les retombées économiques possibles, d’autres, comme le vétéran Léon Gautier, s’opposent fermement à tout « D Day land ».

« Je suis contre le projet », a indiqué, lundi, d’un ton vif, Léon Gautier, survivant du commando Kieffer, seul commando français en uniforme à avoir participé au débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944.

« Mascarade historique »

Les porteurs du projet, le communicant Régis Lefèbvre, le producteur de comédies musicales, Roberto Ciurleo, et le producteur de télévision, Stéphane Gateau, cherchent un terrain d’environ 35 hectares proche des plages du débarquement, pour un site qui viserait les 600 000 visiteurs par an, a indiqué l’un d’eux.

Mais pour 154 descendants du commando Kieffer, signataires d’une tribune dans Le Monde, le 9 septembre, « la transmission de la mémoire (…) ne peut, en aucun cas, se faire sur un mode spectaculaire, festif et commercial ». Ses derniers vétérans en vie, Léon Gautier et Hubert Faure, « condamnent eux aussi fermement ce projet », ajoutent-ils. Le « message » de « nos pères et grands-pères (…) ne cherchait jamais à nous faire revivre les événements », poursuivent-ils.

Le 5 septembre, c’est l’écrivain Gilles Perrault, (« Le Pull-over rouge », « Mon ami le roi ») qui a dénoncé ce projet. Dans une tribune également publiée dans Le Monde et cosignée d’un universitaire et d’un médecin, Gilles Perrault, installé à Saint-Marie-du-Mont (Utah beach), dénonce un « D Day Land », « une mascarade historique à visée commerciale (…) faisant appel à 150 comédiens et circassiens, avec la reconstitution d’un village » qui « assurera la vente de produits locaux et de produits dérivés ».

« Un Puy du Fou version Débarquement »

« Ce n’est pas un parc d’attractions », s’est défendu Régis Lefèbvre. « C’est un documentaire vivant de 50 minutes qui mélangera images d’archives, techniques immersives et tableaux vivants » avec des figurants sur un théâtre sur rail, le tout « pour raconter des faits réels sans fiction ».

« Il n’y aura pas de manèges », ce ne sera « pas une zone commerciale », même s’il y aura « un espace de vente comme dans tous les musées », a-t-il ajouté. L’objectif est une ouverture pour le 80e anniversaire du Débarquement, en 2024.

Une pétition « contre la création d’un Puy du Fou version débarquement de Normandie », lancée par le groupe national de recherche 1939-1945, a, de son côté, recueilli 26 970 signatures.

« Ce n’est pas un Puy du Fou. C’est un projet avec un comité scientifique avec les meilleurs historiens mondiaux comme Antony Beevor, et un comité d’éthique », a martelé, de son côté, le président de Région (Centristes), Hervé Morin.

Jean Quellien, universitaire de référence sur la bataille de Normandie, a confirmé qu’il ferait partie du conseil scientifique parce qu’il en avait assez de voir autant de bêtises sur le Débarquement dans les musées.

Les 94 sites liés au Débarquement, dont quelques lieux immersifs de petite taille, attirent presque cinq millions de visiteurs par an en Normandie. Le 6 juin 1944 a fait près de 10 000 victimes (blessés inclus).

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23 septembre 2020

MAVRIN

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23 septembre 2020

Diplomatie - Washington et Pékin s’affrontent à l’ONU dans un climat de "nouvelle guerre froide"

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COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

La rivalité entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping a largement dominé mardi l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. Face aux attaques de Donald Trump l’accusant d’être responsable de la crise du Covid-19, Pékin a cherché à jouer la carte stratégique de la coopération internationale.

“L’acrimonie entre les États-Unis et la Chine a largement pesé” mardi “sur la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies”, organisée de manière virtuelle en raison, du Covid-19, note le South China Morning Post.

Le président américain Donald Trump a utilisé son discours préenregistré pour s’en prendre à Pékin, accusant de nouveau la puissance rivale d’avoir laissé le “virus chinois”, une formule qui suscite l’ire de Xi Jinping,” infecter le monde”. Il a également demandé aux Nations Unions de tenir la Chine pour responsable de ses actes.

Contrairement à Washington, “Pékin sait utiliser le multilatéralisme à son avantage”

Le président chinois qui s’est exprimé, après son homologue américain, a lui pris le contre-pied de l’attitude agressive de Washington, faisant preuve, selon Jen Kirby, journaliste à Vox, de davantage de subtilité stratégique. Sans mentionner directement les États-Unis, Xi Jinping a souligné que “la Chine n’avait pas l’intention d’entrer dans une Guerre froide” et a mis en garde contre “le piège d’un choc des civilisations”, appelant à ne pas “politiser” la lutte contre le coronavirus.

Xi Jinping, “qui s’exprimait avec derrière lui une vue d’artiste de la grande muraille”, remarque Le Soir, a préféré mettre en avant son engagement en faveur de la coopération internationale et d’une réponse humanitaire au Covid-19.

Dans leurs discours, les deux dirigeants ont largement “déformé les réalités de leurs pays et du monde en ce moment”, note Vox. Mais “75 ans après la création des Nations unies, la Chine a montré que contrairement aux États-Unis, elle savait utiliser le multilatéralisme à son avantage”.

La Chine s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2 060

À la surprise générale, Xi Jinping est même allé jusqu’à annoncer mardi que la Chine s’engageait à atteindre la neutralité carbone d’ici 2 060. “C’est la promesse la plus audacieuse qu’ait jamais faite la Chine en matière de climat”, note le New York Times. “Si les Chinois la concrétisent, cet engagement jouera un rôle crucial dans la lutte mondiale contre le changement climatique”.

“Les observateurs estiment qu’avec cette annonce, le leader chinois cherche à profiter des réticences américaines à répondre au défi climatique”, note Matt McGrath, journaliste en charge des questions d’environnement à la BBC. “L’engagement climatique de Xi Jinping à l’ONU, quelques minutes seulement après le discours du président Donald Trump, était clairement une décision audacieuse et bien calculée”, estime Li Shuo, spécialiste de la politique climatique chinoise à Greenpeace Asie, interrogé mardi par la radio britannique.

Agacé par la guerre entre Pékin et Washington qui a occupé le devant de la scène mardi, le président français Emmanuel Macron a tenté de reprendre la main en “critiquant de manière à peine voilée” les deux géants, note Bloomberg. Le monde “ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis”, a-t-il lancé. Nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui, en quelque sorte, nous réduirait à n’être que les spectateurs désolés d’une impuissance collective”.

Noémie Taylor-Rosner

23 septembre 2020

Andja Lorein

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23 septembre 2020

Tribune - « Ensemble, défendons la liberté » : l’appel inédit d’une centaine de médias français

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Par Collectif

A l’initiative de Riss, directeur de la publication de « Charlie Hebdo », des représentants de journaux français se sont réunis pour débattre des menaces qui pèsent sur la liberté d’expression, cinq ans après l’attaque terroriste contre le journal satirique. S’inquiétant de la persistance de ces risques, plus d’une centaine de médias, dont « Le Monde », signent et publient concomitamment une « lettre ouverte à nos concitoyens » pour défendre la liberté d’expression.

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie : votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des Etats exercent des pressions sur des journalistes français « coupables » d’avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. Des journalistes et des dessinateurs ont été exécutés pour qu’ils cessent à tout jamais d’écrire et de dessiner librement.

« C’EST TOUT L’ÉDIFICE JURIDIQUE ÉLABORÉ PENDANT PLUS DE DEUX SIÈCLES POUR PROTÉGER VOTRE LIBERTÉ D’EXPRESSION QUI EST ATTAQUÉ, COMME JAMAIS DEPUIS SOIXANTE-QUINZE ANS »

« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi », proclame l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée à notre Constitution. Cet article est immédiatement complété par le suivant : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Pourtant, c’est tout l’édifice juridique élaboré pendant plus de deux siècles pour protéger votre liberté d’expression qui est attaqué, comme jamais depuis soixante-quinze ans. Et cette fois par des idéologies totalitaires nouvelles, prétendant parfois s’inspirer de textes religieux.

Bien sûr, nous attendons des pouvoirs publics qu’ils déploient les moyens policiers nécessaires pour assurer la défense de ces libertés et qu’ils condamnent fermement les Etats qui violent les traités garants de vos droits. Mais nous redoutons que la crainte légitime de la mort n’étende son emprise et n’étouffe inexorablement les derniers esprits libres.

Que restera-t-il alors de ce dont les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 avaient rêvé ? Ces libertés nous sont tellement naturelles qu’il nous arrive d’oublier le privilège et le confort qu’elles constituent pour chacun d’entre nous. Elles sont comme l’air que l’on respire, et cet air se raréfie. Pour être dignes de nos ancêtres qui les ont arrachées et de ce qu’ils nous ont transmis, nous devons prendre la résolution de ne plus rien céder à ces idéologies mortifères.

« NOUS AVONS BESOIN DE VOUS. DE VOTRE MOBILISATION. DU REMPART DE VOS CONSCIENCES »

Les lois de notre pays offrent à chacun d’entre vous un cadre qui vous autorise à parler, écrire et dessiner comme dans peu d’autres endroits dans le monde. Il n’appartient qu’à vous de vous en emparer. Oui, vous avez le droit d’exprimer vos opinions et de critiquer celles des autres, qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses, pourvu que cela reste dans les limites fixées par la loi. Rappelons ici, en solidarité avec Charlie Hebdo, qui a payé sa liberté du sang de ses collaborateurs, que, en France, le délit de blasphème n’existe pas. Certains d’entre nous sont croyants et peuvent naturellement être choqués par le blasphème. Pour autant, ils s’associent sans réserve à notre démarche. Parce que, en défendant la liberté de blasphémer, ce n’est pas le blasphème que nous défendons, mais la liberté.

Nous avons besoin de vous. De votre mobilisation. Du rempart de vos consciences. Il faut que les ennemis de la liberté comprennent que nous sommes tous ensemble leurs adversaires résolus, quelles que soient par ailleurs nos différences d’opinions ou de croyances. Citoyens, élus locaux, responsables politiques, journalistes, militants de tous les partis et de toutes les associations, plus que jamais dans cette époque incertaine, nous devons réunir nos forces pour chasser la peur et faire triompher notre amour indestructible de la liberté.

Les médias signataires de l’appel :

Alliance de la presse d’information générale, BFMTV, Canal+, Challenges, Charlie Hebdo, CNews, Courrier international, Europe 1, France Télévisions, L’Alsace, L’Angérien libre, L’Avenir de l’Artois, L’Echo de l’Ouest, L’Echo de la Lys, L’Equipe, L’Essor savoyard, L’Est-Eclair, L’Est républicain, L’Express, L’Hebdo de Charente-Maritime, L’Humanité, L’Humanité Dimanche, L’Indicateur des Flandres, L’Informateur Corse nouvelle, L’Obs, L’Opinion, L’Union, La Charente libre, La Croix, La Dépêche du Midi, La Nouvelle République, La Renaissance du Loir-et-Cher, La Renaissance lochoise, La Savoie, La Semaine dans le Boulonnais, La Tribune républicaine, La Vie, La Vie corrézienne, La Voix du Nord, Le Bien public, Le Canard enchaîné, Le Courrier français, Le Courrier de Gironde, Le Courrier de Guadeloupe, Le Courrier de l’Ouest, Le Courrier picard, Le Dauphiné libéré, Le Figaro, Le Journal d’ici, Le Journal des Flandres, Le Journal du dimanche, Le Journal du Médoc, Le Journal de Montreuil, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Maine libre, Le Messager, Le Monde, Le Parisien, Le Pays gessien, Le Phare dunkerquois, Le Point, Le Progrès, Le Républicain lorrain, Le Réveil de Berck, Le Semeur hebdo, Le Télégramme, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Les Echos, Les Echos du Touquet, LCI, Libération, Libération Champagne, M6, Marianne, Midi libre, Monaco Matin, Nice Matin, Nord Eclair, Nord Littoral, Ouest France, Paris Match, Paris Normandie, Presse Océan, Radio France, RMC, RTL, Sud Ouest, Télérama, TF1, Var Matin, Vosges Matin.

23 septembre 2020

Entretien avec Pete Souza

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Photographe de la Maison Blanche pendant les mandats des présidents Reagan (1983-1989) et Obama (2008-2016), le photojournaliste Pete Souza sort ces jours-ci son documentaire The Way I See It. Passant jours et nuits aux côtés de ces deux présidents, les photographies remarquées de Pete Souza ont profondément changé la perception des deux locataires de la Maison Blanche, racontant aussi bien la tension durant les décisions nationales et internationales, l’orchestration du pouvoir à Washington, comme les simples habitudes de chaque décisionnaire.

The Way I See It livre une simple chronique de deux administrations différentes, tout en dévoilant un regard précis sur la fonction présidentielle américaine, la vie quotidienne des élus, leur intimité et ligne de conduite. Il fournit une affirmation vibrante contre les abus de pouvoir, mettant en lumière l’appréhension comme la pratique profondément conflictuelles du pouvoir du président actuel, Donald J. Trump

Dans votre documentaire The Way I See It, vous résumez votre fonction, photographe officiel du Président Barack Obama pendant ses deux présidences, de la sorte : « Mon objectif fut de façonner la meilleure archive photographique jamais créée ». Avez-vous réussi ?

Pete Souza : Je pense avoir réussi du mieux possible. Je laisserai les autres juger si j’ai atteint ce but ou non. Mais je pense sincèrement avoir fait de mon mieux.

La présidence Reagan marqua vos premiers pas au sein de la Maison-Blanche. Aviez-vous alors des inspirations, un photographe guidant vos premiers gestes ?

Une inspiration franche, sans doute possible, fut Yoshi R. Okamoto, tant par son accessibilité que par sa couverture du président Lyndon B. Johnson. Il fut le photographe présidentiel officiel [Chief Presidential Photographer] pendant sa présidence. À cette époque, j’essayais simplement de m’approcher le plus près de son travail.

Okamoto eût accès à tout ce que fit Johnson, je fis de même avec le président Obama. Ses photographies étaient fantastiques, dans une veine véritablement documentaire, authentique, sans mise en scène. Sous toutes les coutures, il prenait ses clichés d’un point de vue artistique. C’était alors une époque différente. Dans les années 1960, Okamoto photographiait avec une pellicule noir et blanc, tandis que j’utilise le numérique, la couleur. Le médium est différent.

Vous affirmez également vous considérer « comme un historien… avec un appareil photographique ». Les historiens se sont-ils saisis de vos images ?

La professeure en communication à l’Université de l’Illinois Cara Finnegan publie ces jours-ci un livre sur le lien entre photographie et Maison-Blanche, pas uniquement sur mon travail, mais également sur d’autres présidents et photographes. Elle considère mes travaux comme des documents historiques. Quant à Michael Shaw, qui dirige l’organisation à but non lucratif Reading the Pictures, il analyse fréquemment de nombreuses  photos. Sans surprise, mes clichés de Reagan ont un caractère plus historique que ceux d’Obama, le temps n’est pas encore passé depuis la fin de cette administration. Et revenir sur les photographies de Reagan me permet d’observer de nouveaux aspects, simplement parce que trente ans ont passé. Je regarde ces images d’un nouvel œil.

Il faut comprendre qu’à chaque fin d’un mandat présidentiel, toutes les photographies réalisées, chacune d’entre elles, sont confiées à nos archives nationales. Les photographies ainsi que tout autre document, courriels présidentiels, notes… Tous sont rendus publics. Ainsi, toutes les photos réalisées sous Reagan sont en ligne à la Bibliothèque Nationale. Et il en sera de même pour les photographies sous Obama. Soit deux millions, j’ignore qui pourrait bien passer en revue autant d’images…

Pour revenir à cette expression « un historien… avec un appareil photographique ». Dans la Maison-Blanche, je suis le seul à ne pas prendre part aux réunions. Je suis un simple observateur, avec une caméra. Mon rôle est de photographier, pour les archives. Pour l’histoire. Ce rôle est primordial afin de saisir l’atmosphère et les émotions d’une réunion, avec quels acteurs, dans quel contexte. Dans cinquante ans, les gens pourront alors se faire une idée de ce que fut la présidence Obama, quel être humain il fut, en regardant simplement mes images.

Suivre un président au quotidien, c’est s’intéresser au corps, au visage, à ses émotions physiques, une somme de portraits. Il existe d’autres manières de montrer le lien politique, l’influence du politique par le corps. Je pense au train funéraire de Robert Kennedy immortalisé par Paul Fusco, où l’environnement généra, la présence symbolique d’un corps révèle une facette du politique ? Plutôt que le simple portrait, cherchiez-vous à illustrer différemment le politique ?

De bien des façons, j’ai fait attention à la façon dont les gens interagissaient avec Obama, directement ou non. Je détournais souvent mon objectif du président Obama. C’était un réflexe sous-jacent. Et je crois que ces photographies auront un écho dans les années à venir. Nous aurons alors un bon marqueur, une bonne idée de la façon dont les gens étaient, rien que par leur visage.

Une image parmi bien d’autres symbolise ce que fut la Présidence Obama, comment il structura son autorité à Washington. Dans le bureau ovale, on devine le président et trois conseillères, et plutôt que de voir leurs visages, nous découvrons leurs pieds. 

J’ai reculé pour trouver un plan plus large. En me concentrant sur leurs pieds, on peut tout aussi bien deviner à qui Obama s’adresse. Ce sont trois femmes. Et cette photographie souligne ce symbole : parmi les plus hauts fonctionnaires, parmi les décisionnaires, on comptait un très grand nombre de femmes, de personnes de couleur. Désormais, vous regardez une photo d’un conseil présidentiel sous Trump et vous ne verrez que des hommes blancs.

Vous avez suivi pour la toute première fois Barack Obama quand il fut élu sénateur, en 2005. Vous avez immédiatement trouvé en lui « bon sujet ». Fut-il par moment un mauvais sujet ?

(rires) Qu’il soit « un bon sujet » signifie surtout qu’il était à l’aise avec le fait d’être photographié, que la présence de mon appareil photo n’altérait pas son comportement. En tant que photojournaliste, vous souhaitez plus que tout faire des photos authentiques. Mais si votre sujet s’avère trop conscient de la présence de l’objectif, il devient parfois difficile d’avoir une photographie naturelle, authentique. Le sujet devient alors soucieux de ses gestes. Et dès 2005, lorsqu’il était sénateur, Obama se fichait de ma présence.

Le documentaire revient sur la nuit du 2 mai 2011, l’exécution d’Oussama alors chef d’Al-Quaida. Le président Obama et les hauts gradés de l’armée américaine suivirent depuis une salle stratégique l’ensemble des opérations. Cette photographie où l’on voit Obama en retrait, la tension habitant le dénouement de l’opération, est restée fameuse. Quelqu’unes de vos photos apparaissent, par endroit, brouillées. Probablement pour raison d’État. Furent-elles vérifiées quotidiennement ?

Elles le furent chaque fois qu’un élément sensible apparaissait, s’agissant de documents administratifs, classifiés, top-secret. Dès lors, cela pouvait poser problème. Parfois, il y avait une réunion dans la « Situation Room », et, selon le contexte, vous pouviez identifier et lire dans mon image les mots d’un document. C’était la seule contrainte. Il s’agissait alors de ne pas rendre la photographie publique, ou bien de brouiller les éléments sensibles, tout en avertissant le lecteur. Nous avons souvent choisi cette seconde option, tout en étant transparents dans la légende.

Votre documentaire souligne combien un président rencontre, bien plus que le commun des citoyens, la mort. Cette mort, ou plus largement l’épreuve tragique, est non seulement liée à des crimes ­— comme, par exemple, le massacre de l’école primaire Sandy Hook à Newtown dans le Connecticut —, mais aussi à des accidents, à des désastres naturels, à des pertes militaires, à des morts quotidiennes. Le documentaire aide à saisir la réaction d’un président face à ces événements d’une simplicité désarmante, tout autant que troublante. Elle souligne que la politique est parfois submergée par la tragédie, au sens premier du terme. Vous avez vécu ces événements à travers votre objectif et vous avez vu le président Obama faire face à ces difficultés.

La première fois qu’il fit face à ce genre d’événements, il s’agissait d’une fusillade de masse à Forthood, au Texas [le 5 novembre 2009]. Ce fut la toute première fois et je pense qu’il n’existe aucun manuel, clé en main, étape par étape, expliquant au président : « Voici comment réagir lorsque vous rencontrerez des personnes en situation de détresse ». Il s’agit d’empathie et de compassion, et soit vous en avez, soit vous n’en avez pas. Je me souviens de cette « première fois », car Obama ne savait pas ce qu’attendaient de lui ces familles venant de perdre un des leurs, tués par un fou armé… et il s’avéra que ce qu’ils souhaitaient, c’était une accolade et une chance de parler de leur fils, de leur fille, de leur mari.

Je dois l’avouer… Il a dû faire cela trop souvent. Sa présidence rencontra de multiples fusillades de masse, des catastrophes naturelles. Et l’un des moments les plus difficiles à surmonter fut effectivement celui de l’école primaire de Sandy Hook, où 26 personnes furent tuées par balle, dont 20 enfants en CP, âgés de six à sept ans. Peut-on imaginer ce que cela représente pour un parent d’apprendre la mort de son petit garçon de six ans ? Celui tout juste accompagné au bus scolaire quelques heures auparavant. Vous devez aller identifier le corps, et comprendre qu’il a été exécuté par balle à bout portant. Ces jours-là, il fut entièrement submergé par les émotions. Il avait alors de jeunes enfants. Il voyait ce drame comme un parent, se mettant à la place de ces parents. À Newtown, deux jours après la fusillade, ce fut l’une des choses les plus difficiles qu’il eût à faire pendant sa présidence. Et il fit cela en consolant ces gens, en étant compatissant, empathique…

Comparons cela avec la présidence Trump. Nous avons connu une autre fusillade de masse à Santa Fe, au Texas [le 18 mai 2018]. [Après s’être rendu sur place] Trump est allé dire à tout le monde que les gens l’avaient traité comme une rock star ! Je me dis… « ce n’est pas la question. Ce n’est pas l’objectif de cette visite aux familles. Ce n’est pas la raison de votre visite à ces familles. Vous êtes là pour consoler ces familles, sans chercher à vous faire prendre en photographie avec elles, afin de dire au public comment vous avez été si bien accueilli ». Pour ce type, tout événement est vécu à travers son prisme ! Et ce n’est pas le rôle du président. Son rôle, son travail est de nous représenter tous, et pas uniquement lui-même. Nous espérons d’un dirigeant qu’il soit compétent, honnête, compatissant et empathique. Mais il n’est pas un dirigeant. Il est faible, inefficace.

The Way I See It

Un film documentaire de Pete Souza 2020

Une production ACE Content et Jaywalker Pictures production en collaboration avec Plateform One Media

23 septembre 2020

'GOLDY' UNE NOUVELLE HISTOIRE VISUELLE DE 'XAVIER GIRAUD' {NSFW / EXCLUSIVE EDITORIAL}

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Le photographe Xavier Giraud  et le mannequin Sara Dvgn se sont  associés pour l' éditorial exclusif du NAKID d' aujourd'hui intitulé « Goldy ».

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23 septembre 2020

"Le bonheur des uns" vu hier soir

Léa, Marc, Karine et Francis sont deux couples d’amis de longue date. Le mari macho, la copine un peu grande-gueule, chacun occupe sa place dans le groupe. Mais, l’harmonie vole en éclat le jour où Léa, la plus discrète d’entre eux, leur apprend qu’elle écrit un roman, qui devient un best-seller. Loin de se réjouir, petites jalousies et grandes vacheries commencent à fuser. Humain, trop humain ! C'est face au succès que l'on reconnait ses vrais amis… Le bonheur des uns ferait-il donc le malheur des autres ?

bohneur des uns

« Le bonheur des uns... » fait évidemment penser à ce fameux proverbe, et se révèle être surtout une comédie de David Cohen plus subtile et plus profonde que l’on ne pouvait imaginer... Si le thème de la jalousie, de l’envie, et de la célébrité à travers la réussite, sont bien sûr au centre de ce quatuor formé de deux couples amis, c’est encore plus l’évolution de ces quatre personnages qui va constituer le point d’orgue de cette histoire. C’est en effet Léa et sa prose (Bérénice Béjo), qui vont servir de déclencheur à cette histoire, celle de la bande que finalement tous considèrent comme une personne sans ambition, indécise et presque soumise ! Le phénomène de dépassement de soi, de rivalité à l’autre va alors se mettre en place avec des scènes et des répliques plutôt vachardes et culpabilisantes, car ces trois autres qui l’entourent, et l’observent, vont réagir et comment ! En tête de ce jeu de manipulation et de déstabilisation, arrive Karine (Florence Foresti), particulièrement terrible et cynique envers son amie d’enfance, portée trop vite selon elle tout en haut de l’affiche, suivie par l’époux de Léa, Marc (Vincent Cassel) qui dans un autre registre et pour d’autres raisons, sera très intéressant à observer lui aussi quant à sa perte de pouvoir et tout au moins d’emprise, sur cette femme qui se révèle tout à coup à ses yeux... Et pour le dernier de la troupe en tant que mari conciliant et aimant, toujours prêt à acquiescer ce que dit sa femme Karine, on trouve Francis (François Damiens), parfait dans l’homme au caractère tempéré qui arrondit les angles comme pas deux ! Alors bout à bout la mayonnaise prend plutôt pas mal, avec des moments fort bien vus et ciblés, où l’échange de regards en dit long sur le ressenti et l’état d’esprit de chacun... Il en résulte une très bonne réflexion sur l’être humain et son cheminement vers l’accomplissement puis la reconnaissance, et ainsi sur ce qui va le modifier tout en modifiant les autres autour de lui ! L’image que l’on donne de soi a ici toute son importance, et le fait de changer, de vouloir se construire ou s’assumer, amène dans cette comédie grinçante aux entournures, tout un lot de situations drôles, tendres puis tout à coup très cruelles, particulièrement justes et pertinentes, magnifiées par des acteurs au mieux de leur forme ! On pourra juste regretter peut-être le côté un peu forcé de Florence Foresti où le ton de l’humoriste prend quelquefois le dessus. Il n’en reste pas moins que d’observer ce que le succès soudain et la célébrité qui en découle, peuvent déclencher comme réactions parmi les proches, est ici très bien traité et analysé... Une comédie au vitriol et aux répercussions étonnantes, bien inspirée et bien aboutie vraiment !

22 septembre 2020

Milo Moiré

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