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Jours tranquilles à Paris

28 juillet 2019

Arrivée du Tour de France sur les Champs Elysées aujourd'hui....

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28 juillet 2019

Laetitia Casta

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Dieu créa la femme pour ne pas que l’homme s’ennuie. Il révéla Brigitte Bardot à la fin de la décennie 50, et il récidiva quarante ans plus tard avec Laetitia Casta. A l’instar de son aînée, elle commença une carrière de mannequin avant d’évoluer vers le métier d’actrice. Comment ne pas être sous le charme de cette femme pulpeuse au regard nitescent qui tranchait avec l’allure anorexique de ses consœurs ? Laetitia Casta rend hommage au corps de la femme.

Elle n’est pas ingrate envers la Création et sa générosité l’incite à dévoiler sa beauté vénusienne en posant en tenue d’Eve. À la quarantaine, elle montre aux yeux de tous que la fraîcheur féminine n’est pas un souvenir, mais bien une réalité. De Botticelli à Henri Gervex, en passant par Ingres, Courbet, Gauguin, Bouguereau, Renoir et tant d’autres, ils ont tous succombé à la fascination pour le corps de la femme. La photographie perpétue l’art de mettre en valeur le beau sexe. Chacun doit faire fructifier ses talents et si la nature a donné à Laetitia Casta la beauté, elle a bien raison de la mettre au service de ses opinions. Car le geste de celle qui fut Marianne de l’An 2000 n’est pas anodin. Depuis les pressions du fondamentalisme islamique et des mouvements « balance ton porc » et «me too », il faut se justifier pour oser exposer la nudité féminine. Un comble au pays de la « Liberté guidant le peuple » que Delacroix avait peint les seins nus. Son geste est anti-femen, car accompli avec élégance et sans violence.

Laetitia Casta ne cherche pas à choquer mais, au contraire, à magnifier la femme dans toute sa féminité. Il y a quelques mois, une marque de lingerie avait affiché une publicité sur la façade d’un grand magasin parisien, montrant de superbes fesses culottées de lingerie fine. Madame le maire, outragée, avait crié au sexisme… alors que la ville lumière compte des dizaines de statues d’Apollon nu dans les parcs, été comme hiver, à la vue de tous les passants ! On dit que le ridicule ne tue pas, mais ce genre de censure, elle, risque d’étouffer la création et de soumettre toute audace à l’agrément des ayatollahs de la bien-pensance. Quelle régression !

Je remercie Laetitia Casta, pour son geste, que je considère comme un magnifique pied-de-nez à tous les puritains de tout bord, aux féministes, et aux obscurantistes de toute chapelle. Je lui sais gré de rendre plus actuelle que jamais la citation de Dostoïevski : « La beauté sauvera le monde ».

NDLR : Laetitia vient de poser nue dans le magazine Elle.

28 juillet 2019

Pourquoi la vente de sex-toys explose au Japon

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Au Japon, l’usage des sex-toys est en pleine expansion. S’il témoigne d’une reconnaissance du plaisir féminin, il est aussi l’indice d'une sexualité nipponne en berne. Rencontre à Tokyo avec des acteurs majeurs du secteur.

Dans les années 1980, le sex-toy japonais était ce drôle d'appareil de massage pour la nuque vendu au rayon électroménager des grands magasins, planqué entre les sèche-cheveux et les humidificateurs d'air. Officiellement, tout le monde connaissait son usage et savait qu'il n'était pas destiné à être manipulé sur le cou, mais les apparences étaient sauves, la discrétion assurée dans ce packaging qui ne laissait rien transparaître de sa fonction réelle. Le marché du sex-toy, c'était aussi quelques produits importés d'Europe ou des Etats-Unis, disponibles en magasins spécialisés. Mais là non plus, le succès n'était pas au rendez-vous. Qualifiés de grotesques, ces vibromasseurs venus d'ailleurs, surdimensionnés et aux couleurs flashy, avaient la réputation d'être peu confortables et désagréables, voire douloureux. Et puis, il y avait la honte de les acheter, la crainte de passer en caisse avec ça dans son panier. "A l'époque, c'était tabou. Les sex-toys représentaient un secteur de niche complètement underground", se souvient Sanae Takahashi, 57 ans, prêtresse du monde du jouet pour adultes au Japon.

Nous sommes à Akihabara, en plein cœur du "quartier électrique de Tokyo". Surnommé ainsi pour l'étourdissant choix de grands magasins dédiés au matériel électronique et informatique que l'on y trouve, c'est le lieu de la culture geek par excellence, avec des jeux vidéo à foison et des cafés où de jeunes femmes habillées en poupées mangas affirment être nées sur une autre planète. C'est au milieu de cette frénésie assourdissante, des enseignes clinquantes et des hordes de touristes surexcités que trône le Love Merci, un magasin de cinq étages exclusivement réservé aux sex-toys. Dans les rayons, plus de 10 000 références sont présentées. Tout est décliné, du vibromasseur aux vulves pénétrables, en passant par le cosplay, les poupées en silicone, les plaisirs fétiches, les coussins troués, les plugs anaux, les poitrines en latex.

Cette boutique est la vitrine de la célèbre marque fondée par Sanae Takahashi, et c'est ici que se trouvent les bureaux de l'entreprise. Son téléphone rose bonbon vissé à l'oreille, la patronne, toute de noir vêtue, entre dans son bureau d'un pas décidé. Du haut de sa tour, elle est incontestablement la maîtresse des lieux et le staff lui obéit au doigt et à l'œil. Elle court, Sanae Takahashi, sept jours sur sept. Le mot "vacances", elle ne connaît pas. Sitôt posé sur la table, le portable sonne à nouveau. En quelques minutes, elle valide la confection de plusieurs milliers de sex-toys pendant qu'un de ses employés pose un jus d'orange avec une paille devant elle. Sa force de caractère et son assurance apparentes n'ont d'égal que la gentillesse qui émane d'elle.

Un vibromasseur conçu à partir d'une étude pointue du corps des femmes

Sanae Takahashi est celle qui a inventé, entre autres, deux sex-toys féminins que l'on trouve aujourd'hui dans un nombre incalculable de magasins et de love hotels au Japon, le Fairy et l'Orgaster. Un stimulateur clitoridien et un vibromasseur conçus il y a une quinzaine d'années et qui ont révolutionné l'approche réservée au plaisir féminin au Japon. Ils sont aujourd'hui toujours aussi plébiscités.

"Quand je me suis lancée dans le sex-toy, il y a trente ans, il n'était pas aussi démocratisé. C'était un milieu dominé par les hommes, j'ai dû faire ma place et cela n'a pas été facile", sourit-elle. Alors salariée d'une entreprise qui conçoit des jouets pour enfants, elle perd son emploi, "délocalisé en Chine où les frais de production étaient moins élevés". Elle réfléchit à un "moyen de gagner de l'argent" avec son savoir-faire. Un soir, alors qu'elle boit des verres avec un ami gynécologue, elle imagine un vibromasseur conçu à partir d'une étude pointue du corps des femmes. Elle s'associe avec un ami et peaufine ses modèles. Faire accepter l'objet n'était pas gagné puisque l'on ne parlait pas de plaisir sexuel à l'époque, encore moins de celui des femmes. Il faut replacer l'objet dans son contexte : pour la gent féminine japonaise, faire l'amour, c'était avant tout satisfaire son partenaire.

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"Il faut garder en tête qu'acheter des sex-toys reste une source de honte pour de nombreuses femmes"

Dans les derniers produits à l'étude dans le labo de Sanae Takahashi, "un vibromasseur qui sera fixé à une ceinture afin de pouvoir l'utiliser sans les mains" et un stimulateur clitoridien qu'elle promet "révolutionnaire". Son business n'oublie pas les hommes puisque la marque fut aussi pionnière dans le marché des vulves pénétrables. Malgré la notoriété de sa gamme pour femmes et la présence d'un staff à 50 % féminin dans le magasin, elle n'oublie pas que 80 % des clients du Love Merci restent des hommes, qui n'aiment pas être dérangés lorsqu'ils font leurs emplettes, "deux étages sont à la disposition des messieurs et interdits d'accès aux femmes".

La masturbation resterait malgré tout l'affaire des hommes dans ce pays classé 110e sur 149 par le Forum économique mondial en matière d'égalité des sexes. "Pour les femmes de ma génération, le plaisir sexuel reste un tabou insurmontable, assène Sanae Takahashi, devenue malgré elle une figure de cette révolution du sex-toy japonais. Mais pour les jeunes générations, les verrous sautent. Le fait de pouvoir acheter en ligne a modifié les comportements et changé les pratiques. On l'observe dans le magasin : les clients viennent majoritairement pour regarder. Ils jettent un œil, puis rentrent chez eux et commandent via internet." Elle ajoute : "Si les mentalités évoluent, il faut garder en tête qu'acheter des sex-toys reste une source de honte pour de nombreuses femmes, même aujourd'hui."

Un constat également dressé par Minori Kitahara, qui a ouvert le tout premier sex-shop du Japon en 1996. Un lieu qu'elle voulait conçu pour et par des filles, "le premier et seul sex-shop féministe du pays". Après des études supérieures où elle s'intéresse à l'éducation sexuelle, l'égalité des genres mais aussi à l'économie, elle s'interroge sur le rôle de la femme dans la société japonaise. Lorsqu'elle quitte l'université, elle se met à écrire pour un média et découvre "tout ce qui pouvait exister hors du Japon en matière de lutte pour les droits des femmes mais aussi d'épanouissement sexuel. Si le féminisme existe au Japon depuis plus de cent cinquante ans, il est différent de ce qui peut se faire hors de l'archipel."

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Le sex-toy comme symbole d'affirmation de soi

Elle lance son affaire "dans une démarche militante. J'ai vu ce type de sex-shops à New York, et je m'en suis inspirée." Avec Love Piece Club, elle offre un espace unique à de nombreuses clientes. Elle invente également quelques modèles de sex-toys plus adaptés "que les gros pénis ou les vibromasseurs en forme de dauphins. Il fallait de nouveaux produits, avec lesquels les femmes auraient du plaisir et se sentiraient bien et en sécurité en les utilisant. Aujourd'hui, on vend surtout des vibromasseurs, des lotions : on a aussi une réflexion plus poussée sur le corps et on parle un peu plus facilement d'orgasme par exemple."

Minori Kitahara est sans doute l'une des figures féministes majeures du pays aujourd'hui. Elle est l'une des instigatrices des Flower Demo, ces manifestations qui brisent le silence à propos des violences sexuelles et exigent une révision du Code pénal pour une meilleure reconnaissance des victimes. Pour elle, le sex-toy est un symbole d'affirmation de soi, mais son succès particulièrement écrasant est aussi révélateur d'un mal-être, "celui de l'écart qui ne cesse de se creuser entre les hommes et les femmes de ce pays. Il y a un véritable problème de communication entre les sexes : à Tokyo, les hommes passent l'essentiel de leur temps avec leurs collègues ou dans leurs entreprises, les femmes font leur vie de leur côté, ils ne partagent rien. C'est d'une tristesse…"

Sanae Takahashi partage ce point de vue alarmant : "La situation ne va faire qu'empirer. Les jeunes gens sont captifs de leurs écrans, ne se rencontrent plus, essaient de se satisfaire autrement. Nos ventes n'augmentent pas forcément mais il y a toujours de nouvelles variétés, des références inédites." La quête de plaisir se fait volontiers seul.

Les filles d'un côté, les garçons de l'autre. Des étages de magasins réservés aux hommes ou encore ce bar conçu uniquement pour les femmes, le Vibe Bar Wild One. Direction le quartier des oiseaux de nuit, Shibuya. Pensé comme un parc à thème du plaisir féminin, ce showroom est une sorte de galerie du sexe très kitsch où les hommes sont admis, à condition d'être accompagnés. Derrière la porte noire capitonnée, une installation en forme de vulve fait office d'entrée. Sur les murs de l'établissement, des reproductions de shunga, ces célèbres estampes érotiques.

Du mobilier jusqu'aux toilettes, des objets artistiques représentent le sexe, avec un goût plus ou moins sûr. Sur les étagères, 350 sex-toys sont disposés. Le bar est une sorte de sex-shop déguisé où l'on vient regarder, manipuler les objets (avec les mains) puis passer commande si on le souhaite. Le tout à l'abri des regards.

Petit à petit, le sex-toy est sorti des sex-shops

Le succès du sex-toy pose inévitablement la question de son influence sur la vie sexuelle des Japonais. Est-il révélateur d'une sexualité en berne ? Selon une enquête menée en 2005 par Durex, les Japonais font l'amour moins d'une fois par semaine, soit un peu moins de cinquante fois par an, ce qui correspond à la moitié de la moyenne annuelle réalisée sur un panel de vingt et un pays, et dévoilée par ce même sondage.

Une autre enquête indique que le recours à la masturbation dépasse désormais le nombre de rapports sexuels des Japonais, et ce à tous les âges de la vie. Les 20-29 ans ont par exemple recours à la masturbation à 100 % pour un peu moins de 60 % de rapports sexuels par an. Sur la même tranche d'âge, on recense deux rapports sexuels par mois pour dix recours à la masturbation. "La faible fréquence des rapports sexuels des Japonais a pour conséquence un plus grand recours à la masturbation, confirme Koichi Nagao, professeur d'urologie à la faculté de médecine de Toho. Les sex-toys sont utiles, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, s'ils concourent à une amélioration de la vie sexuelle."

Petit à petit, le sex-toy est sorti des sex-shops et a pris place dans les magasins généralistes. Supermarchés Don Quijote, boutiques de gadgets Village Vanguard, où même pharmacies, drug stores et librairies lui ont ouvert leurs rayonnages. L'été dernier, pour la première fois, un grand magasin annonçait la mise en place d'une large sélection de sex-toys féminins dans un corner temporaire. Derrière cette initiative, un paquebot du sex-toy nippon, Tenga, dont un produit se vend toutes les trois secondes dans le monde.

Tenga, c'est la Onacup, cette petite boîte rouge qui ressemble à une canette de soda et qui abrite une vulve pénétrable. Pour moins de 10 euros et à usage unique, elle promet aux hommes des sensations différentes selon le modèle. Le modèle original, en forme de sablier, procure une compression serrée au moment du passage du pénis au centre du sex-toy et donne une forte sensation d'aspiration. Parmi les quatre autres variantes, le Soft Tube qui permet de contrôler la pression et la force de la stimulation ou le Rolling Head qui possède une partie nervurée.

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"Comme si la masturbation était quelque chose de sale et d'obscène"

En 2018, une enquête révélait que 89 % des Japonais âgés de 20 à 40 ans connaissaient les sex-toys estampillés Tenga et 33,5 % en avaient déjà utilisé un. La marque plaît autant aux hommes qu'aux femmes puisqu'elle s'est également lancée, en 2013, à la conquête de ce marché avec sa collection Iroha. "Il y a encore dix ans, les magazines féminins japonais titraient : 'Comment plaire à un homme ?' Aujourd'hui, on lit : 'Comment vous sentir bien et vous faire plaisir ?' Il n'est plus question de plaire mais bien d'être soi-même", se félicite Koichi Matsumoto, pdg de Tenga.

L'histoire de cet homme est une véritable success story. A 30 ans, il est mécano dans le domaine des voitures vintage lorsqu'il ambitionne de changer de vie. Il raconte une période difficile de sa vie, qu'il qualifie volontiers de "déprimante". Il plaque tout et reprend à zéro. Un jour, alors qu'il se rend dans un magasin pour adultes, il constate que "des sex-toys étaient vendus entre deux DVD pornos". Pas d'identité, pas de marques. "C'était il y a vingt-cinq ans, on avait alors l'impression de devoir acheter cela sous le manteau : comme si la masturbation était quelque chose de sale et d'obscène." C'est là que Tenga naît.

"Avoir recours à la masturbation et aux sex-toys peut être une alternative aux comportements toxiques de certains"

Koichi Matsumoto explique alors sa vision : "Le sexe fait partie de nos besoins biologiques naturels et il est nécessaire de les assouvir au même titre que manger, boire ou dormir. Lorsque l'on est célibataire, la masturbation peut répondre à cela. Elle ne remplace ni le sexe ni la connexion profonde que l'on peut avoir avec un ou une partenaire, mais elle peut être pratiquée lorsqu'elle devient nécessaire et il n'y a pas de mal à cela." Il va plus loin : "Je vois parfois des comportements d'hommes qui me révoltent... Les femmes ne sont pas des objets et ne sont pas faites pour répondre aux besoins sexuels des hommes. Avoir recours à la masturbation et aux sex-toys peut aussi être une alternative aux comportements toxiques de certains." Un discours inattendu de la part de ce patron qui a fait fortune avec le plaisir solitaire masculin.

Avec Tenga (que l'on peut traduire par "correct" et "élégant"), Koichi Matsumoto avait envie de sortir le sex-toy de cette "sphère underground. L'idée était de lancer un nouveau genre de produit, de qualité supérieure, avec une identité, un design soigné, que l'on peut acheter n'importe où et sans complexe". Après trois ans d'essais et de prototypes, Koichi Matsumoto aboutit à la première Onacup, qui connaît dès sa première mise en vente, en 2005, un succès immédiat. Tous produits confondus, l'enseigne compte aujourd'hui 256 références et continue d'innover.

Fidèle à sa démarche – l'accès au plaisir pour tous –, Tenga a lancé un programme avec des maisons de retraite de jour. Il y a quelques années, les équipes se penchaient sur un sondage selon lequel 79 % des Japonais âgés de 60 à 69 ans et 81 % des 70 à 79 ans ont exprimé l'envie d'un rapport sexuel, au moins une fois par an. "Nous avons proposé aux vingt-neuf centres de la chaîne Iki-Iki Life Spa, que l'on trouve partout au Japon, une sélection de sex-toys à prix réduits pour leurs pensionnaires." Un projet sur lequel la marque ne fait quasiment pas de profit mais qui se heurte à un obstacle de taille. "Au Japon, beaucoup de personnes âgées vivent avec leurs enfants. Ils n'ont parfois pas de chambre à eux et souffrent d'un manque d'intimité." Certaines familles ont également confié ne pas comprendre cette initiative et nient par la même occasion les besoins sexuels de leurs aînés.

Le débat sur les sexualités envahit de plus en plus l’espace public nippon. Sanae Takahashi participe à des séminaires en ce sens. Tout comme Minori Kitahara qui, parmi ses actions, siège dans un groupe

de lutte contre la pornographie. Elle rappelle avec inquiétude que “les sex-toys qui se vendent le plus au Japon aujourd’hui, ce ne sont pas les Tenga mais les lolicon, pour les hommes”. “Lolicon”, raccourci de “Lolita complex”, soit des produits (porno, figurines, coussins troués, cosplay, etc.) à l’effigie d’adolescentes. L’image de la jeune fille en fleur fait vendre et inquiète également Human Rights Watch qui révèle dans une étude que le matériel pédopornographique serait toujours commercialisé, malgré la loi votée en 2015, qui criminalise l’acte.

Le sex-toy n’est pas toujours synonyme de positivité du corps, il est aussi objet de fantasme. Dans des pratiques extrêmes, il adopte des dimensions XXL, des formes surprenantes. Dans le Love Merci, on aperçoit aussi des appareils qui produisent des décharges électriques en tout genre, des coussins pénétrables sur lesquels sont imprimés des motifs d’héroïnes d’anime ou encore le fameux sex-toy moulé à partir de la main de Taka Kato, acteur porno surnommé Goldfinger, qui se vante d’avoir découvert huit zones érogènes dans le sexe féminin avec seulement deux doigts.

28 juillet 2019

NORMAL Magazine

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28 juillet 2019

Pauline Moulettes

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28 juillet 2019

En 2050, la France pourrait compter 4 millions de personnes en perte d’autonomie, selon l’Insee

Par Béatrice Jérôme

Dans une étude publiée jeudi, l’institut statistique estime que le nombre de seniors dépendants va augmenter de plus de 60 % par rapport au dernier recensement de 2015.

Un chiffre qui agit comme un électrochoc. En 2050, la France comptera près de 4 millions de personnes de plus de 60 ans qui ne pourront plus se lever seules, faire leur toilette, préparer ou prendre un repas sans dépendre d’autrui, ou bien qui pour une part seront sujettes à des altérations de la mémoire. L’Insee, dans une étude publiée jeudi 25 juillet, établit que les seniors en perte d’autonomie, qui sont aujourd’hui près de 2,5 millions, vont augmenter de plus de 60 % par rapport au dernier recensement de 2015.

L’estimation frappe d’abord par l’ampleur de la hausse. Elle ébranle ensuite parce qu’elle est deux fois plus élevée que la statistique qui fait foi dans les rapports officiels et qui figure dans les documents du ministère de la santé et des solidarités. Les acteurs publics ont eu jusqu’ici pour seule référence la projection de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui prévoient que les personnes en perte d’autonomie seront 2,2 millions en 2050, contre 1, 4 million aujourd’hui.

L’étude de l’Insee, co-élaborée avec la Drees et rendue publique jeudi, laisse entrevoir un complet changement d’échelle. La part des seniors en perte de capacités physiques ou cognitives passerait ainsi de 3,7 % en 2015 à 5,4 % de la population totale en 2050. L’Institut statistique module cette explosion démographique par département. Leur proportion augmenterait le plus sensiblement dans le Gard, les Hautes-Alpes, l’Ardèche. En revanche, elle resterait stable dans les Hauts-de-Seine. La croissance des plus dépendants serait globalement plus manifeste à partir de 2027, quand la génération des baby-boomers nés dans les années 1950 passera le cap des 75 ans.

Dans son rapport rendu en mars à Agnès Buzyn après la concertation nationale « grand âge et autonomie » orchestrée par la ministre de la santé, Dominique Libault, président du Haut-conseil du financement de la protection sociale a intégré les données de la Drees et non pas celles récentes de l’Insee. Le rapport indique que « la hausse annuelle du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie devrait doubler entre aujourd’hui et 2030, passant de 20 000 à 40 000 par an. Leur nombre s’élèverait à 2 235 000 en 2050, contre 1 265 000 en 2015 ».

L’écart varie du simple au double entre l’étude de l’Insee et le rapport Libault. Difficile de conclure, pour autant, que les deux chiffres se contredisent.

Des critères administratifs

L’étude de la Drees à laquelle se réfère le rapport Libault prend pour base de référence le nombre des bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA). Un point de départ restrictif, car toutes les personnes âgées dépendantes ne bénéficient pas de cette aide. Les raisons de ce non-recours sont multiples : elles ne connaissent pas l’existence de l’APA ; elles y renoncent parce que leurs revenus élevés ne leur donnent droit qu’à un niveau d’allocation modique ou bien parce que leur entourage familial les aide. Enfin à domicile, l’APA est allouée après une visite des équipes médico-sociales des départements qui décident ou non de l’attribuer en fonction de plusieurs critères dont l’état de santé de la personne. La projection de la Drees retient donc des critères administratifs.

L’Insee a travaillé sur une autre base. Elle s’est fondée sur deux enquêtes épidémiologiques réalisées sur la base de questionnaires établis en 2014 et 2015 par les plus de 60 ans interrogés sur leur autonomie dans les actions du quotidien. « Quand le rapport Libault a été élaboré, l’Insee n’avait pas réalisé les projections pour 2050 à partir de ces données déclaratives », explique Delphine Roy, cheffe du bureau « handicap, dépendance » à la Drees.

L’étude de l’Insee met pour la première fois en évidence une réalité jamais démontrée jusqu’ici : un senior sur deux en perte d’autonomie ne serait pas attributaire de l’APA.

Pour autant rien ne permet de dire à ce stade que le petit pavé dans la mare statistique que constitue l’étude de l’Insee ébranle l’échafaudage financier que le gouvernement cherche à assembler à partir du schéma livré par le rapport Libault. « Cela ne changera rien aux projections financières si le ratio entre bénéficiaires de l’APA et population totale des seniors en perte d’autonomie reste le même entre aujourd’hui et 2030, voire 2050 », réfute Delphine Roy, coauteure de l’étude.

« Les besoins sont considérables »

Le rapport Libault préconise 175 mesures dont il évalue le coût à 9,2 milliards d’euros entre 2018 et 2030. or, dans ce total, figurent 4,3 milliards au titre de l’évolution démographique fondée sur la seule évolution du nombre d’allocataires de l’APA. Faudra-t-il revoir à la hausse l’évolution naturelle des dépenses à la lumière des projections de l’Insee ?

Déjà les langues des acteurs du secteur qui jusqu’à présent s’étaient gardés de remettre en cause la trajectoire financière du rapport Libault se délient. « On a applaudi le rapport Libault parce qu’il a eu le premier le courage de reconnaître l’ampleur des besoins, confie Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat National des Etablissements et Résidences Privés pour Personnes Agées (Synerpa). Mais on savait, avant même la publication de l’étude de l’Insee, que les besoins estimés par le rapport étaient sous-côtés. C’est une évidence pour les professionnels que nous sommes ! ». Aujourd’hui l’APA coûte près de 6 milliards d’euros, ne serait-ce qu’un doublement des bénéficiaires en 2050 comme le prévoit le rapport Libault entraînera une hausse supérieure à 9,2 milliards d’euros, explique-t-elle.

Le rapport Libault préconise un soutien financier de 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile afin de revaloriser les salaires des professionnels. « C’est notoirement insuffisant, assène Mme Arnaiz-Maumé pour un secteur aussi sinistré ». L’Insee tire aussi la sonnette d’alarme sur la nécessité de promouvoir la prise en charge à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie. « Si rien n’est fait », la France devra « ouvrir massivement des places » en Ehpad, prévient l’institut de statistique. « A politique publique de maintien à domicile inchangée », il faudra augmenter de « 50 % entre 2015 et 2045 le nombre de lits » pour atteindre 900 000 places.

« Les besoins sont considérables. Ce qu’il faut désormais c’est s’atteler au financement de ces mesures, un financement progressif mais d’ampleur inédite », tempère Olivier Véran, député La République en marche de l’Isère et rapporteur de la commission des affaires sociales.

Avec d’autres députés macronistes, il tente d’obtenir de Bercy que le gouvernement « réduise le rythme du remboursement de la dette sociale [le « trou » de la Sécurité sociale] actuellement plus rapide que nécessaire au vu de nos engagements », assure M. Véran. Il en va de la capacité de dégager « des marges pour financer au premier chef la dépendance », argue-t-il. Mais s’agissant des arbitrages financiers en cours en vue du projet de loi de financement de la sécurité sociale, on se montre plus que prudent au cabinet d’Agnès Buzyn. « Réponse fin août, pas avant », temporise l’entourage de la ministre.

27 juillet 2019

Extrait d'un shooting - la salopette

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27 juillet 2019

A Hongkong, les manifestants envahissent l’aéroport

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Les contestataires veulent sensibiliser les voyageurs à leurs revendications démocratiques.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés, vendredi 26 juillet, à l’aéroport de Hongkong pour sensibiliser les voyageurs au mouvement de contestation qui agite ce haut lieu de la finance internationale, avant un nouveau week-end de mobilisation.

Le grand hall d’arrivée de l’aéroport international, l’un des plus animés du monde, a été envahi par une marée de manifestants, dont des membres d’équipage. Vêtus de noir, ils ont scandé des slogans antigouvernementaux, brandissant des pancartes et distribuant des tracts. La manifestation s’est déroulée dans une ambiance bon enfant, et aucune perturbation du trafic aérien n’a été signalée.

Sept semaines de contestation

L’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997, est le théâtre depuis sept semaines de gigantesques manifestations pacifiques contre le gouvernement pro-Pékin de Hongkong. Des affrontements sporadiques ont opposé contestataires radicaux et policiers.

Le mouvement est parti du rejet d’un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale où la justice est sous l’influence du Parti communiste. Mais certains manifestants exigent désormais des réformes démocratiques.

Le rassemblement à l’aéroport était organisé pour informer les voyageurs, principalement ceux venant de Chine continentale, sur le climat politique. Les médias chinois, contrôlés par le gouvernement central, dépeignent les manifestations comme un complot financé par des puissances étrangères pour déstabiliser le pays.

Un syndicat de Cathay Pacific soutient les manifestants

Un groupe de manifestants s’est livré à une parodie des messages de sécurité diffusés à bord des avions, afin d’expliquer leurs revendications et d’informer sur les manifestations en cours.

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« Veuillez mettre vos masques et vos tee-shirts noirs si vous vous rendez à des rassemblements », invitent les organisateurs dans une vidéo, faisant référence à la couleur adoptée par beaucoup de manifestants antigouvernementaux.

D’autres ont brandi des panneaux « Avertissement touriste » expliquant que la police avait fait usage de gaz lacrymogène contre les contestataires dimanche dernier, et que quarante-cinq manifestants avaient été blessés dans des attaques commises par des agresseurs soupçonnés d’appartenir aux triades.

Le syndicat du personnel de vol de la compagnie Cathay Pacific a déclaré soutenir le rassemblement et encouragé ses membres à s’y joindre. Cette prise de position a été condamnée dans les médias d’Etat chinois. « Nous regrettons l’incompétence de Carrie Lam et son équipe, qui se moquent de leur peuple », a publié le syndicat sur Facebook, en référence à la chef de l’exécutif local, soutenue par Pékin.

De nouvelles manifestations prévues ce week-end

Un grand groupe de personnes scandait encore « Libérez Hongkong » dans le hall des arrivées, cinq heures après le début de la protestation. Hongkong se prépare à un autre week-end de rassemblements.

La police a interdit la manifestation prévue samedi en réponse à l’agression des militants prodémocratie par les triades à Yuen Long, au nord des Nouveaux territoires de Hongkong. Mais les groupes de discussion instantanée et les forums sur lesquels se concertent les militants semblent indiquer que les rassemblements auront quand même lieu.

Une autre manifestation se tiendra dimanche près du bureau de liaison du gouvernement chinois à Hongkong. Dimanche, le bâtiment avait été couvert d’œufs et de graffitis, avant que la police ne fasse usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène contre les contestataires.

27 juillet 2019

Exposition Dora Maar au Centre Pompidou - derniers jours

27 juillet 2019

Edito de Laurent Joffrin

boris23

Ce sera, sauf immense surprise, le troisième dingue de la scène internationale. Après Donald Trump et Jair Bolsonaro, Boris Johnson s’apprête à prendre en main les destinées d’un vieux et grand pays. Spécialiste du mensonge burlesque, de l’autodérision calculée, plus cultivé que ses alter ego mais tout aussi cynique, l’ancien maire de Londres devrait entrer bientôt au 10 Downing Street, un peu comme Groucho Marx devient chef d’Etat dans la Soupe au canard. L’homme a une plume, qu’il monnaie à prix d’or dans le Daily Telegraph, et qu’il a utilisée avec un certain bonheur dans sa biographie de Churchill. Le vieux Winston est son idole, personnage lui aussi excentrique, mais travailleur acharné et paladin de la lutte contre le nazisme. Comme l’écrivait Marx - l’autre, Karl -, l’histoire bégaie, «la première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce». Son Troisième Reich à lui, en effet, c’est l’Union européenne, ce qui donne une idée de son sens de la nuance et des proportions. Boris Johnson a promis que le Royaume-Uni sortirait de l’UE, perinde ac cadaver, avant le 31 octobre. Il est donc prêt à courir le risque d’un «hard Brexit», un Brexit sans accord, quitte à contourner la prévisible opposition du Parlement britannique. Seulement voilà, quel que soit le talent d’illusioniste de «magic BoJo», les réalités n’auront guère changé après son élection à la tête du Parti conservateur et son accession au poste de Premier ministre : casse-tête de la frontière irlandaise, front uni des Européens qui en tiennent toujours pour l’accord patiemment négocié avec Theresa May, dangers d’une rupture pour l’économie britannique. Le Premier ministre risque alors de se retrouver dans la posture qui l’a rendu célèbre : suspendu à un fil dans un rôle ridicule. Laurent Joffrin Directeur de la publication de Libération

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